Les Papys Papotent. Pv - Denya / Mirai / Kuma / Shigeru

Sahara Denya:

Shirogane Mirai:

Akayuki Shirokuma:

Serika Shigeru:

Depuis le début de leur périple… Non, depuis qu’il avait été convié pour rejoindre cette délégation, l’esprit de Kuma n’avait cessé de moudre du grain. Sans doute pour l’une des premières fois, de manière aussi claire, le Kazekage avait reconnu ses efforts, son potentiel et son amour pour Suna. De plus, le vieil homme avait initié, sans aucune manipulation de la part de l’Akayuki, quelque chose qui résonnait totalement avec ses propres projets… Envoyer une délégation, qu’il avait lui-même décidé d’accompagner, en personne, pour aller traiter avec le village de Konoha… Était-ce bien le Serika qu’il avait tant connu et haï, qui en était venu à de telles pensées ?

Ou alors, quelqu’un d’encore plus sournois, plus fourbe, mais aussi plus bon, avait réussi à prendre la place du doyen des sables sans que personne ne s’en doute, pour remettre le village sur de meilleurs rails ? C’était impensable, impossible, et pourtant, cela paraissait aussi louche que le soudain regain de sens, du manipulateur tyrannique, qui régnait sur le désert.

Au cours de la marche, le jeune chef de clan était resté relativement fidèle à lui-même, quoiqu’un peu plus discret. Il lâcha quelques blagues, d’assez mauvaise facture, pour donner le change, mais se concentra surtout, lorsque les regards n’étaient pas tournés sur lui, à poser le sien sur ses comparses. Mirai, lui, était assez ironiquement la seule personne de confiance, bien que le Serika ait déjà quelques soupçons quant à la fiabilité du marionnettiste.

S’il y avait une personne qui voulait autant faire tomber le fondateur de Suna que l’Ours des vents, c’était bel et bien son camarade peinturluré. L’avoir à ses côtés, lors d’une excursion aussi inhabituelle, était une chance inouïe, qui ne se reproduirait sans doute jamais…

Avec eux, il y avait Sahara Denya et Serika Shigeru, qu’il ne connaissait pas assez, pour s’en faire une réelle idée… Denya était un élément solide de leur village, juste, mais qui risquait de ne pas apprécier un attentat, à la vie de son chef… Shigeru, quant à lui, était encore quelque peu inconnu au bataillon, d’un point de vue psychologique, même si Shirokuma s’était déjà renseigné autant que possible sur ses capacités, qui faisaient beaucoup de bruit. La limaille de fer, à un âge relativement jeune, ce n’était tout de même pas rien. Si il devenait un ennemi, il serait, sans le moindre doute, une menace toute aussi sérieuse que pouvait l’être le manipulateur d’or.

Lorsque Mirai se rapprocha de lui, avec ses petits complots plein la musette, Kuma leva machinalement le poing, pour le serrer avec force, tout en fixant son homologue. Une appréciation sur le niveau du vieil homme restait dure à formuler, à estimer, même après avoir été son partenaire de danse, au cours d’une nuit qu’il n’était pas prêt d’oublier, et dont il se repassait inlassablement chaque seconde, pour trouver les failles, réfléchir aux manœuvres à adopter…

« Fort.. ? Difficile à dire. Moins que moi… » Dit-il dans un murmure, comme pour s’en convaincre lui-même.
« Le problème, ce n’est même pas lui. Mais ceux qui sont autour… »

Malgré tout, ce n’était pas ça, la priorité. Battre Senshi ou l’abattre, prendre sa place, c’était certes une chose, mais la mission sur laquelle ils étaient lancés en était une autre. Plus importante, que celle de simplement remplacer le Kage. C’était l’occasion pour Suna de s’élever, de s’ouvrir au monde, chose à laquelle il n’avait pu que rêver, durant de nombreuses années, impuissants à changer les choses. Et là, on lui tendait cette possibilité sur un plateau… « Surveille Mirai », lui avait-on explicitement demandé. Pour la première fois, il espérait que les projets de son camarade suivent les siens. L’occasion était belle, pour se débarrasser du tyran, mais en faisant ça, Suna risquerait de immanquablement de retarder leur ouverture. C’était bien plus dur de justifier un changement de régime politique et de dirigeant, lorsque celui en place prenait de mauvaises décisions… Mais quand il commençait à mener de tels plans à bien..? Y aurait-il vraiment besoin de le remplacer..? Ne serait-il pas bien mieux de se contenter de l’épauler, jusqu’à ce que la nature ne remplisse elle-même son rôle..? Comme pour qu’il lui apporte une justification, que le marionnettiste lui renforce ses convictions, qu’il n’était pourtant pas près de voir flancher.

« Il s’est enfin décidé à revoir sa vision archaïque… Peut-être qu’il se ramollit, avec l’âge. » Songea-t-il à voix haute, pensivement. « Dans tous les cas, ça joue en notre faveur. Ne fais pas de folie, à Konoha, hein..? On en a besoin, de cet accord. »

Suite à ça, son vieil ami fit une allusion indirecte, au troisième membre de leur fantastique trio, un petit ange, qui était parti bien trop vite. A l’inverse de son collègue, c’est un doux sourire, qui prit place sur les lèvres de l’Akayuki, en repensant, comme toujours, à sa défunte moitié, qui ne lui quittait jamais l’esprit… La plus grande perte, lors du siège de Baransu, n’était autre que la dernière du trio Saigai. Au jour d’aujourd’hui, si elle avait pu encore se trouver parmi eux, tout aurait été bien plus simple. Légitimité, puissance, ils auraient eu tout ce dont ils rêvaient. Sa mort, en plus de laisser un trou qui ne pourrait plus jamais être comblé, dans le cœur des deux hommes, avait retardé leurs projets démentiels de plusieurs années, rendant la tâche, déjà ardue, encore plus burlesque.

« Avec elle.. ? Tu parles ! » Répondit Kuma, en un léger rire nostalgique. « On aurait été les rois du monde… »

Ça, c'était bien sûr. La disparition de Sanae aurait pu le plonger dans la folie, si il n'avait pas eu autant de volonté, pour se raccrocher à leurs rêves démentiels, qu'il pouvait désormais faire vivre, en son nom.

Toutefois, quelque chose titillait réellement Kuma, depuis qu’ils étaient partis… Senshi était différent, en dehors des murs de sable. Il semblait plus calme, plus abordable… Plus humain. Il avait beau parler peu, au cours du voyage, il semblait dépourvu de cette habituelle aura menaçante qu’il arborait, au sein de son bureau maudit, ou de ses déplacements officiels, au sein de leur terre adorée. L’ancêtre était méconnaissable.

Alors qu’ils avaient pris la décision de bivouaquer, le Serika entama encore plus de l’étonner, manquant de lui faire avaler un morceau de viande, au moment où il demanda des nouvelles sur la team du marionnettiste… Kuma avait-il seulement bien entendu ? Certes, le vieux s’était trompé sur leur sexe, ainsi que sur leur grade, mais c’était déjà bien plus que ce à quoi il ne se serait jamais attendu, de sa part ! Intrigué, il écouta attentivement la discussion, sans toutefois y prendre part.

A la pique légère de Mirai, l’Ours croisa son regard, en poussant un léger soupir. A vrai dire, il avait eu moins de chance qu’il ne l’aurait espéré, lors de sa sélection… En haussant les épaules, poussant un léger soupir, il en profita pour rebondir sur ce qui venait d’être dit et s’immiscer dans le dialogue.

« Et moi pendant ce temps, je me coltine Kalida… » Lâcha-t-il, simplement, sur le ton de l’amusement. « Gros potentiel, si seulement elle pouvait se remettre en question, une fois de temps en temps, elle ferait de grandes choses… »

Prenant une grande rasade d’eau encore à peu près fraiche, il rabattit sa capuche sur le haut de sa tête, pour s’abriter un peu du soleil, même si celui-ci était plus clément, une fois éloigné de leur territoire désertique. Faire le pitre, profiter de ce moment unique, pour se faire une place privilégiée, au sein de la sphère décisionnaire de Suna. Jouer les fidèles, encore un peu… Pour le bien de tous.

« Faudra que tu m’expliques, comment tu dresses les tiens, hein. » Ironisa le Jonin, avant de se retourner vers le Kage. « D’ailleurs, pour ce qui est sujet à cette délégation… Je travaillais moi-même depuis un moment, sur une façon de rapprocher nos deux villages. Ce pourrait être un bon argument, au cours des négociations. »