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What is a man ?

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What is a man ? Sam 5 Déc - 2:11
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Feat. Takeda Kyou






Les bras dans le dos, le regard sérieux, la demoiselle compte bien accomplir la tâche qu'on lui a demandée. De ce qu'elle a compris, une jeune kunoichi Takeda Kyou fait preuve d'une certaine couardise à laquelle il faut remédier. Il ne faudrait pas que cette crainte, ou ce « pacifisme » comme certain l’appellerait, ne fasse de potentiels dégâts dans les rangs lors de batailles importantes, ou bien qu'elle fasse fausse compagnie à ses compagnons. 

C'est donc sur le terrain d'entraînement que Kalida a convoqué la genin pour déjà avoir un minimum de conversation. Comprendre la personne avant de jouer au sergent instructeur. Hurler sur quelqu'un pour lui faire comprendre ne sert généralement à rien quand on ne comprend pas les motivations ou la manière de penser de quelqu'un. La rousse a été peureuse pendant son enfance, une victime, elle sait plus que bien que ce soit plus facile de laisser couler les choses et de juste subir. 

Ainsi est la tâche du phœnix du désert, transmettre la première leçon que son père adoptif a pu lui donner pendant son enfance. Une lourde tâche a ses yeux, presque sacrée à vrai dire, elle compte bien mettre tout en œuvre de son côté pour que cette rencontre se passe au mieux et épanouir cette jeune genin à la rude épreuve qu'est la vie. 

Le soleil brille haut dans le ciel actuellement, et malgré la saison qui est censée être plus froide, la chaleur ne se fait pas désirer. Un léger vent vient soulever les grains de sable jusqu'aux pierres servant de terrain stable pour les entraînements tandis que quelques enfants jouent au ballon non loin de là en faisant tout de même attention à où ils envoient la balle. 

De nature assez impatiente, Kalida commence à tapoter du pied par réflexe nerveux pour s'occuper le cerveau tandis qu'elle prend une longue inspiration. Essayant de réfléchir aux manières de parler, d'aborder la situation, doit-elle faire comme son père a fait jadis pour elle ? Ou y aller d'une autre manière ? Le seul autre « cas » où elle a dû porter conseil, c'est Ena Tomei, et pour l'instant on ne peut pas dire que c'est une franche réussite. Responsabilité quand tu nous tiens...


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Takeda Kyou
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Re: What is a man ? Sam 5 Déc - 17:30
Takeda Kyou
Comme un homme!

J’haussai un sourcil, étonnée, alors que je recevais un mot par une servante. Une chuunin me demandait de venir la retrouver sur le terrain d’entraînement pour je ne sais quoi. J’étais allée demander à mon père , bien consciente qu’il en savait beaucoup. Je lui demandais alros ce que ça voulait dire et ce dernier n’avait alors qu’hausser les épaules en maugréant :

« C’est un test, foire pas ! »

Résignée à ne pas savoir à quel feu on allait me cuire, je m’étais préparé en traînant des pieds, allongeant le temps qu’il me fallait jusqu’à l’extrême. J’étais dans la sauce. On pouvait me convoquer, cependant, que le village n’attende pas de moi une ponctualité exemplaire. Je le faisais surtout car mon géniteur voulait que je le fasse, à point, c’est tout.

Surtout qu’il fallait que je me remette au travail, ce n’était pas comme cela que j’allais passer chuunin. J’étais restée amorphe trop longtemps depuis la mort de Shigeru, qui en y rependant, m’arrachait toujours une souffrance infinie. Moi qui pensais ne pas être aussi attachée que cela à lui, je tombais de haut : il me manquait énormément. Cependant, je me doutais que le blond ne voudrait pas que je me relâche, après les quelques efforts que j’avais réussis à fournir. Il aurait voulu que je me donne à fond. Persécutée par cette vision du passé qui me poussait, je décidais néanmoins de mettre du cœur à l’ouvrage en étant sérieuse une fois là-bas. Car après tout, si c’était un test à réussir comme le disait mon exarque de père, alors on songeait peut-être à me faire monter chuunin. Ce serait le rêve, enfin la belle vie, enfin la fin des problèmes, je serais libérée.

Cela me bottait d’autant plus et finalement, je me dépêchais plus que je l’avais prévue. Et avant de quitter la maison, cette horrible demeure, j’enfilais ma tenue noire, symbole du deuil que je portais pour mon ami, alors que ma natte retombait sur mon dos.
Je passais aux écuries et je sautais littéralement sur Marengo, d’un coup de talons, je m’engageais au galop dans la ville, n’adressant qu’un sourire hautain aux personnes que je rencontrais. Ils n’étaient que des sédentaires : je les méprisais tous. Le seul sédentaire que j’aimais était mort.

Finalement, j’arrivais avec quelques minutes de retard et je m’arrêtais à quelques mètres d’une grande femme rousse planté au milieu du terrain, visiblement peu contente si j’en référais au battement énergique de ses pieds. C’était donc probablement elle qui m’avait mandé. Je soufflai et vidais mes poumons. Je devais être forte, je ne craignais rien, ce n’était pas une situation de combat, je n’avais rien à craindre. J’étais intouchable, mon père n’admettrait pas que je sois blessé.

Je sautais et atterrissait par terre en tenant la bride de mon canasson et je m’inclinais alors et psalmodiais :

« Bonjour, je suis Takeda Kyou ! Enchanté de te rencontrer ! »


Je relevais alors les yeux, essayant d’analyser le genre de personne que j’avais devant moi.





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Re: What is a man ? Lun 7 Déc - 0:15
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Une scène plutôt curieuse se déroule sous le regard quelque peu circonspect de la rousse flamboyante. Une jeune femme, sans doute un peu moins de la vingtaine si on en juge à son apparence physique, arrive sur un cheval et complètement vêtu de noir. Est-elle en deuil ? Ou est-ce sa tenue habituelle ? Dans tous les cas, la première pensée de Kalida a été : 

« Putain elle doit crever de chaud dans cette tenue... Avec ce soleil. »

Cependant, la kunoichi n'oublie pas l'attente qu'elle a subie, son tic nerveux de la jambe lui rappelant bien la chose. Dégageant ses mains dans le dos pour les croiser devant sa poitrine de manière autoritaire, ou agacée selon le point de vue. Il n'y a pas besoin de forcer pour la rousse afin que ses biceps soit tout à fait visible sur le niveau musculature. 

Suivant du regard la demoiselle qui attache son cheval, et constatant aussi qu'il n'y a pas de précipitation dans ses gestes. Kalida conclut que cette demoiselle n'en a visiblement pas grand chose à faire de cette convocation. Une forme de manque de respect que la rousse note très bien dans un coin de sa tête et qui ne va pas tarder à lui remettre dans les dents dans les secondes à venir. 

Le phoenix se calme un peu au début de la présentation en voyant la genin s'incliner avec respect mais serre les dents dès qu'elle se fait tutoyer. Elle n'a rien contre le tutoiement de base, mais pas dès la première phrase à la première rencontre. Cependant, elle tente de se contrôler un minimum, prenant une grande inspiration par le nez avant d'expulser l'air par la bouche d'un souffle long et régulier. Suite à quoi, elle engage à son tour la discussion : 

- Tu es en retard gamine. 

Toisant la cavalière d'un regard inquisiteur, la rousse décroise les bras pour laisser ses mains sur les hanches, elle reprend la parole de manière sèche : 

- Je me nomme Kalida, du clan Akayuki. Avant toute chose, je tiens à rappeler la raison de cette convocation ou peut-être te l'apprendre. Des craintes circulent à ton sujet, et j'avoue que tout ce que je peux savoir de toi ne sont que rumeur. Je préfère donc ne pas m'y fier totalement. De ce que j'ai compris de mes congénères, tu fais preuvs de « couardise ». Chose, qui, je me doute que tu le sais, n'est pas spécialement apprécié de beaucoup de monde dans ce village.

Tandis qu'elle continue à parler de façon solennelle, la rousse ne peut s'empêcher de s'échauffer, bougeant un bras en moulinet, puis l'autre. Sautiller un peu sur place ou encore joindre ses deux mains en croisant les doigts pour bouger ses deux poignets dans tous les sens. Chose remarquable, il n'y a aucune perturbation sur le souffle ou l'intensité de ses paroles : 

- Cependant, je ne suis pas vraiment du genre à taper sur les doigts sans savoir ni sur ce que monsieur « On » peut dire. Il dit beaucoup de truc celui là mais oublie aussi beaucoup de détails. Donc je ne vais pas y aller par quatre chemins et te poser les questions directement. J'attends de toi des réponses claires et les plus instructives possible. Je ne cherche pas à te gronder, ça je pense que beaucoup l'ont fait avant moi. Mais je cherche à comprendre tes raisons et ta manière de faire pour peut-être trouver une meilleure voie pour toi sur laquelle avancer. 

Suite à ça, elle commence à pivoter le haut de son corps pour faire travailler le bassin, on peut même entendre quelques craquements venant de la colonne vertébrale de la spécialiste du corps-à-corps. Après ça, elle tente d'aller chercher d'une main le pied opposé sans pencher son buste vers l'avant, mais en basculant entièrement le haut de son corps vers la direction voulue. 

- Bon, quitte à faire un monologue autant y aller jusqu'au bout. 

La demoiselle souffle une mèche de cheveux qui a réussi à se mettre devant son œil gauche avant de se rajuster ses lunettes sur le front. Elle semble déjà bien plus tranquille maintenant qu'elle fait du sport et la voilà maintenant en train de faire des pompes sur son bras droit, l'autre étant dans le dos : 

- Pour t'expliquer aussi le potentiel « pourquoi » sur ma désignation pour te « prendre en charge » sur cette histoire. Ce n'est pas parce que je suis du genre à aimer le combat, tout le monde ne peut pas aimer ça, je le sais très bien. Cependant, j'ai été pendant ma jeune enfance du genre trouillarde, à toujours me laisser marcher dessus, à subir les actions malveillantes des autres de mon entourage. 

La golgothe change de bras pour ses pompes, le souffle commençant à se faire un peu plus difficile à chaque extension du bras : 

- C'est sûr, c'était clairement plus facile de ne rien faire, de juste prendre sur soi. Après tout, si j'en parlais, ça pouvait peut-être empirer la situation. Donc plus de coups à recevoir, plus de harcèlement, enfin bref, la merde quoi. Puis, j'ai eu mon père qui m'a ouvert les yeux sur la situation, et les choses ont rapidement changé pour moi quand j'ai décidé de me sortir un peu les doigts du cul. 

Une fois sa série terminée, elle se relève, regardant Kyou droit dans les yeux : 

- Tout ça pour dire, que j'espère juste pouvoir te comprendre et t'aider, comme jadis on a pu m'aider. 

Son regard assez expressif et de nature franche, Kalida n'est pas spécialement du genre à mâcher ses mots. Certes, il n'y a pas eu un bon départ, mais exprimé directement sa vision des choses sur la situation peut aider à la situation. Elle espère juste ne pas avoir été trop barbante ou chiante dans sa manière de parler. Comme tout ça c'est nouveau pour elle, il lui est difficile de jauger la scène et comment réellement l'aborder. La rousse espère juste qu'elle n'a pas fait de connerie en faisant ce long monologue et que ça va vite s'enchaîner derrière. 

La rousse espère juste qu'elle n'a pas fait de connerie en faisant ce long monologue et que ça va vite s'enchaîner derrière.  Elle ne fait clairement pas dans le social habituellement mais bon, depuis sa rencontre avec Ena, il semble que les jeunes genin « à problème » soient devenus une nouvelle spécialité dans les compétences du phoenix.


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Re: What is a man ? Jeu 10 Déc - 17:22
Takeda Kyou
Comme un homme!

On ne pouvait pas avoir pire première impression que cela pour ma part. Car, à peine m’étais-je présentée que déjà elle me traitait de gamine et me jetait au visage mon retard. Avais-je donc devant moi une maniaque de l’autorité ? Je n’en avais aucune idée, mais je n’espérais pas, après tout je n’avais de loyauté que mon seigneur et père. La hiérarchie du village ne m’intéressait que très peu et si j’étais obligée d’obéir certaines fois, c’était avant tout pour ne pas embêter mon père, que par réelle envie. Après tout, je méprisais chaque être de ce village, chaque shinobi, chaque humain, chaque épicier. Ils m’avaient retiré mes frères, ils avaient fait de ma vie un enfer. Tous ces enfoirés de sédentaires qui se croyaient meilleurs que les vraies personnes, les nomades, qui eux connaissaient la vie, la vraie vie et avant tout la liberté.

J’avais déjà envie de tourner les talons et partir. Être reçu de la sorte me sapait toute envie de rester. Il y avait tant d’irrespect à mon égard, ces misérables insectes croyaient peut-être parce qu’ils m’étaient supérieur dans la hiérarchie arbitraire de ce village, mais il n’en était rien, je le savais. J’étais fille d’un chef nomade si puissant que sa réputation s’étendait dan tout le village et on osait me parler de la sorte. Qu’elle avait de la chance que je ne sois pas mon père, car une telle preuve d’irrespect aurait été punie de la mort.

Je soupirai avec déception de ne pas être un homme, de n’être qu’une jeune femme qu’on forçait à se battre sans qu’elle en ait la moindre envie. De ce fait, soumise comme l’exigeait la tradition, j’allais écouter cette bonne femme qui déjà m’énervait par son comportement. Je l’avais promis à mon père, je ne pouvais pas faire demi-tour sans entacher son honneur. Je préférais mourir plutôt que de décevoir réellement mon père et d’entacher sa réputation. En tant que bonne fille, je me devais de tout faire pour pouvoir lui plaire et ne pas lui causer de problème. Je n’étais pas une excellente combattante, ni même une femme forte et indépendante, je n’avais au final rien pour moi d’autre que mon envie de servir mon maître de mon mieux, même si j’avais envie de vomir à chaque fois que j’entrais dans un combat.

De plus, il n’était pas que question de mon père, certes il était super important pour moi, je lui avais promis de faire de mon mieux. Mais, j’avais aussi l’envie de faire des efforts pour Shigeru. En y repensant, je ne savais pas trop comment interpréter ces dernières paroles. M’avait-il réellement aimé ? Je ne savais pas vraiment, car après-tout, nous ne nous étions pas connus très longtemps. Je ne pouvais même pas dire si je l’avais aimé. Ce que je pouvais cependant assurer, c’est que j’avais eu des sentiments réels à son égard. Le discours élogieux qu’il m’avait fait ne me quittait pas. Il avait réussi à éclairer ma vie de ténèbres par la lumière de sa confiance. J’avais réussi à sortir la tête de l’eau de mon malheur pour relativiser un peu. Les derniers instants de sa vie, il les avait passés à éclairer la mienne. Je ne pouvais que lui être reconnaissante. Il avait été le seul à vraiment me protéger et à m’offrir ce que personne d’autre ne m’avait offert. Quelqu’un chose que je ne pouvais pas avoir avec Seiren et Ena qui n’étaient que des enfants. La sincérité d’une relation adulte d’égalité ? Je ne savais pas vraiment comment définir cela. Il ne m’avait pas poussé naïvement, il m’avait poussé à continuer comme je l’étais, sans me demander de changer. Pour lui-même, ce n’étaient pas des défauts toute cette peur, mais plutôt la preuve de mon humanité.

Encore aujourd’hui je lisais sa lettre plusieurs fois par jour, pour essayer d’y trouver la force. Je voulais aspirer toute la confiance qu’il avait placée en moi avant que la vie se retire de lui. Même si je n’avais pas été sûre de mes sentiments pour lui jusqu’au dernier moment. Je lui avais offert mes lèvres en ultime cadeau de remerciement. J’avais été la dernière personne intime avec lui, autant que je voulais m’appeler son dernier amour, je voulais qu’il soit pour moi, le premier. La jonction entre le début et la fin…

Jusqu’au dernier moment il avait eu confiance en moi. De plus, il me regardait probablement depuis le paradis des grands guerriers. Je devais faire cela pour lui, écouter et subir cette corvée pour lui, qui avait finalement eu confiance en moi, celui qui m’avait offert une porte de sortie dans ce monde. Celui qui m’avait alors déclaré que je pouvais devenir une shinobi sans changer… cela me faisait me poser plein de question, car je ne voulais pas être une shinobi moi, je voulais être une chasseuse. Enfin, en respect pour la mémoire de mon professeur, je pouvais bien accepter cette appellation.

« Shinobi Takeda Kyou, élève du puissant Serika Shigeru »

Etais-je enfin en paix avec la tâche qu’on m’avait confié ? C’était dur à dire, cependant, je pouvais bien avouer que j’étais un peu plus familière avec cela et je possédais plus de bonne foi désormais. La mort du blondinet carapaçonné m’avait définitivement marqué. Je me posais alors décemment la question, de que se serait-il passé s’il avait pu survivre ? Nous serions nous rapprochés ? Est-ce que nous nous serions mariés ? Mon père aurait-il accepté que je me marie avec un sédentaire ? Aurais-je aimé me marier avec un sédentaire ? Tant de question virevoltaient dans ma tête et j’avais bien du mal à mettre de l’ordre dans mes pensées, mais je devais bien avouer qu’il n’était pas désagréable à regarder… Il était probable que j’aurais bien aimé me marier avec lui. Nous aurions pu former un beau couple.

J’étais si plongé dans mes pensées que je n’avais presque pas écoutés tout ce qu’avait raconté la certaine Akayuki Kalida. Au moins j’avais pu retenir son nom avant d’être emmené dans le monde de mes pensées, un endroit bien plus agréable que le monde ici-bas.

Cependant, il n’était pas nécessaire que j’eusse écouté jusqu’au bout ce qu’elle me racontait, car il était toujours question de la même chose : mes peurs. Je trouvais quand même cela dingue qu’on vienne me parler de mes peurs alors que j’avais fait de grands efforts et de grands progrès ces derniers temps. Enfin, il était probable que je doive désormais montrer ces progrès à tous et probablement à la rousse.  Pour prouver que comme l’avait fait remarquer Shigeru, c’était une force. Certes, j’avais encore du mal à y croire, mais je voulais sincèrement donner une chance à cette idée.

On parlait de couardise à mon égard, j’avais cru entendre le mot, mais savaient-ils au moins ce qu’était réellement de la couardise ? La couardise, c’était lorsqu’un soldat fuyait devant un adversaire. Or, je n’étais pas un soldat, j’étais une chasseuse et au pire une kunoichi, rien de plus, rien de moins. Parler de couardise à mon égard était ridicule. A part les gens stupides, qui n’avait pas peur de la mort ? Qui n’avait pas peur de la souffrance ? Personne, les gens devaient être honnêtes, personne n’était heureux et fier devant la mort. Enfin, c’était comme cela que je le voyais personnellement. J’avais peur de souffrir et de connaître la même sort que mes frères tués aux combats partout. Et même, ma peur n’était pas non plus aussi centrale qu’on le croyait, car je savais bien que si je mourrais, mon père n’y survivra pas. Je ne pourrai pas avoir l’âme en paix dans l’au-delà si jamais mon père m’y suivait instantanément.

Alors, certes, oui on parlait de couardise à mon égard, mais je savais que c’était faux, que ce n’était que des mensonges qui ne comprenaient pas. Ils se permettaient de juger, mais de quel droit me jugeait-il ? Étaient-ils mieux ? Ils étaient nés dans une ville, quelle horreur ! C’étaient des êtres dépourvus de liberté et ils osaient me traiter de lâche ! C’était bien pour cela que je détestais tout le monde dans le village en dehors de nomade, car seuls eux ou presque pouvait espérer me comprendre.  

De plus, m’appeler de couarde, c’était porté atteinte à l’intégrité de mon père et je ne pouvais pas tolérer qu’on parle en mal de mon père via moi. C’était tout bonnement effroyable pour moi qui avais promis de le servir au mieux. Pouvais-je me regarder dans un miroir si cette rumeur, qui comme je l’ai démontré était fausse, tournait ? Absolument que non ! Cela me donnait des envies d’aboyer et de grogner comme un chien. Mais, mon éducation bien plus raffinée que tous ces paysans de sédentaires n’avait pas ! Ainsi, je ne disais rien, subissant cet affreux discours moralisateur et hypocrite.

Mais, alors que j’avais reconnecté mes pensées et que le fil de ma colère pour les appellations qu’on me donnait naissait, je remarquais alors dans les paroles de la rousse, qu’elle n’était peut-être pas complètement une mauvaise personne, ni une chienne du pouvoir devant contrôler si la petite nomade que j’étais pour savoir si en valait la peine où non. Car, je n’y avais pas fait attention, la rousse avait bien dit qu’elle ne voulait pas tenir compte des rumeurs sur moi. C’était là une possibilité de tout recommencer et de montrer l’étendue de mes talents de chasseuses.

Si on me donnait ma chance, alors j’étais prête à la donnée moi aussi. La rousse n’était peut-être pas si mauvaise après tout.

Elle était lancée dans un monologue, qui désormais que j’aie l’esprit ouvert, semblait être symbole de bonne chance pour la suite de cette journée. Elle admettait alors volontiers qu’elle n’aimait pas les rumeurs et qu’elle voudrait alors de ma part des réponses honnêtes et précises. Si la vérité était ce que je devais dévoiler pour démontrer à tous mon talent, alors je le ferais. Car les bénéfices que je pouvais récupérer étaient bien supérieurs à ce que je pouvais perdre. Il me fallait juste faire preuve d’un peu courage. Je n’étais jamais aussi venimeuse et violente dans la vraie vie. Mon esprit me permettait de m’épanouir dans une personnalité que j’avais trop peur de dévoiler. Était-ce la vraie moi ? Je ne savais pas, ou plutôt, je ne savais plus.

La jeune femme semblait être lancée dans son monologue et continua alors que j’avais à peine eu le temps de murmurer avec ma douceur habituelle :

« J’essaierai de répondre au mieux aux questions ! »


L’exercice n’était peut-être pas super agréable, mais le faire était nécessaire pour avancer, non ?

Surtout que plus j’en entendais, plus j’avais l’impression qu’elle pouvait me comprendre. Savoir que tout le monde ne pouvait pas aimer le combat était déjà quelque chose d’exceptionnel et me donnait envie de faire confiance à la rousse ! J’allais rester un peu réservée, mais cela me donnait envie de lui donner plus qu’une petite chance, mais une grande chance. C’était peut-être là, le début d’un tournant dans ma vie, je ne devais pas tout gâcher, pas maintenant !

Elle admettait avoir été trouillarde, mais étais-je encore trouillarde ? Je ne le savais plus vraiment, car il n’était clairement pas que question de moi, mais aussi de bien d’autres personnes. Certaines personnes comptaient sur moi et ceux qui comptaient sur moi étaient des gens sur lesquels on posait beaucoup d’espoir. Par translation, beaucoup d’espoir reposait sur moi, pauvre petite femme.

Elle me proposait de l’aide et je voulais l’accepter pour devenir la femme que Shigeru aurait aimé voir en moi.

Je me raclais alors la gorge hésitante. Tant de question se bousculait en moi, mais aussi si peu de réponse. Je devais faire un bond et me lancer. C’était un nouveau départ :

« Je… je n’ai jamais aimé me battre. De là où je viens, les femmes ne se battent pas… Pour moi, le combat a toujours rimé avec la mort. La mort de mes frères, ils étaient dix-sept et il n’y en a plus qu’un en vie. Si je me bats, c’est forcé par mon père. Je n’ai jamais voulu être une shinobi moi, je voulais juste une vie paisible sans vagues… »

Je fis une pause, puis repris avec plus de force :

« Je… je sais me battre, mais la mort de fait si peur, car mon père ne s’en relèvera pas si jamais il m’arrive un malheur. J’ai certes été désignée comme une trouillarde, un couard, mais j’ai plus peur pour les autres que pour moi-même… Je… je suis incapable de tuer un homme, mon corps refuse de le faire. »

Je relevais les yeux vers Kalida la rousse et j’implorais presque :

« Je… je sais que je pourrais faire plus, mais il me faut un peu de temps. J’arriverais un jour à faire tout ce qu’on attend de moi, mais on doit me laisser le temps. Je ne suis une shinobi que depuis à peine un an. Je… je n’étais pas prédestiné à devoir embrasser cette carrière, je m’étais préparée à ne jamais devoir me battre… »

Je baissais les yeux, choquée de mes paroles, mais j’étais honnête :

« Cela étant, je suis bien entendu capable de me battre si ma vie ou celle de quelqu’un d’autre est en danger, mais je répugne à commencer moi-même. Je ne peux que me défendre. Ou alors attaquer de là où je ne suis pas en danger… C’est pour cela que j’utilise un arc… Pour prendre moi de risques. »

Je réfléchissais encore :

« J’ai déjà fait de nombreux progrès, j’en ferai encore, mais on doit me laisser le temps… Je… la vie ici ne me ressemble pas, être enfermé derrière des murs m’oppresse, je ne suis pas à ma place ici, je suis comme une étrangère. L’existence ici est un enfer pour moi. Je… je ne peux pas faire plus d’effort que ce que je fais déjà. Cet endroit me tue à petit feu. »

Je secouais la tête pour me remettre de l’ordre dans mes idées et songeant à mon père, je repris avec le timbre hautain et fier qu’il utilisait :

« Pour mon seigneur, père et maître, je suis prête à me battre, mais si jamais je dois réellement devenir plus forte, il va falloir patienter ! »


J’avais beaucoup parlé et honnêtement, comme je ne l’avais jamais encore fait. Je t’en prie Shigeru, si tu veilles sur moi d’où tu es, fait ton possible pour que tout se passe au mieux !





kyro. ldd 017
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Re: What is a man ? Jeu 10 Déc - 18:57
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Kalida a bien remarquée ce côté renfermé chez la jeune kunoichi, sans doute la première impression avec des paroles froides et cinglantes qui provoquent cet effet. Kyou semble tout de même perdu dans ses pensées pendant tout le laps de temps où elle faisait le sermon. Cependant, elle ne peut pas réellement lui en tenir rigueur, le deuil doit être dur pour elle, quand on s'habille complètement de noir, c'est que la personne disparue devait être importante. Une blessure qui peut mettre des jours, des semaines, des mois, et pour certains cas, comme Kalida, des années.

Le fait que la rousse lui dise qu'elle souhaite faire abstraction de tout ce qu'elle a pu entendre jusqu'à présent redonne des couleurs à la cavalière. Visiblement, l'experte en arts martiaux a réussi à accrocher l'attention de cette demoiselle qui ne souhaite qu'avoir sa chance. Comme elle, Kalida souhaite également cette chance, supprimer les mauvaises habitudes de fuir les responsabilités, de s'engager réellement dans sa profession. Chose qu'elle a déjà réussi un peu à faire avec Ena, bien qu'elle ait eu de nouveau un moment de faiblesse entre temps avec l'insulte qu'on a faite à son défunt père. Shirokuma a su la replacer correctement sur un chemin plus stable et moins dangereux que l'auto-destruction qu'elle suivait jusqu'à maintenant.

Il suffit simplement de tendre la main à certaines personnes pour que ces dernières se métamorphosent, ou du moins, apparaissent au grand jour, montrant véritablement qui ils sont et de quoi ils sont capables. Une sorte de révélateur qu'on applique sur une photo pourrait-on dire.

Malgré que Kalida soit une parfaite inconnue pour la demoiselle, Kyou décide de se jeter à l'eau, une voix hésitante, voire chancelante quand elle se dévoile au fur et à mesure au phœnix du désert. Tout comme elle a pu le faire avec la dynamique Ena Tomei, la rousse laisse complètement la chevalière se délivrer de ce fardeau qu'elle a dû porter toute seule pendant un bon moment.

Comme elle le craignait, cette jeune femme n'a jamais eu le désir de se battre, la voie du Shinobi lui est tombée dessus sans crier gare et la voilà dans une situation plus qu'inconfortable. Le combat rime avec mort, elle ne peut le nier également, Kalida a su transformer cette crainte en force, et même en addiction. La sensation de danger, l'adrénaline, ce désir de mettre des coups et de les recevoir. Un déséquilibre mental pour beaucoup, mais pour la plupart des ninjas de Suna, c'est la norme.

Le regard de la kunoichi se remplit de compassion quand Kyou parle de son père, de l'attention qu'elle lui porte, et inversement. Une relation qui est maintenant impossible pour la chuunin et qui maintenant se mord les doigts de ne pas avoir fait ce qu'il fallait au bon moment. Une torture inimaginable dont la cavalière à la chance de ne pas connaître, cette façon de pensée de ne pas vouloir mourir peut sembler au premier abord égoïste, mais quand on connaît les raisons, le tableau prend de tout autre couleur.

Cette jeune fille a besoin d'être libre comme l'air, de vagabonder, Kalida ne peut que comprendre ce point, elle qui vadrouille à tout va à travers le Sekai pour découvrir de nombreuses choses. Que ce soit décors, culinaire, culture ou même adversaire, il est vrai que le désert peut se montrer plus que limité pour tous ces sujets. Kyou n'étant que genin, impossible pour elle de faire ce qu'elle souhaite réellement faire pendant ses temps libres.

Une fois les confessions de la jeune genin finit, Kalida semble plonger dans une intense réflexion, se tenant le menton par la main droite, le bras gauche lui se met sous la poitrine pour servir d'appui au coude suspendu en l'air. Le choix des mots est important, elle se doit de parler un peu comme Shirokuma ou même Towa, les deux personnes les plus posées et sages qu'elle a pu rencontrer jusqu'à présent. Son regard se perd alors sur les enfants de tout à l'heure qui joue au ballon et une épiphanie percute l'esprit de la rousse.

Se tournant vers les enfants, elle invite Kyou à les regarder d'un geste de la main lent :

- Regarde ces enfants Kyou, regarde les bien.

Elle laisse volontairement un moment de silence, examinant la cavalière avec intérêt :

- Qui sont-ils pour toi ? De parfait inconnu, n'est-ce pas ?

Son visage se tourne de nouveau vers les bambins et commence sa réponse en essayant d'être le plus posé possible :

- Beaucoup dans ce village diront simplement « C'est la future génération », ce qui en soi est vrai. Mais en partie, vois-tu, ceux qui disent ce genre de phrase pense avant tout à la voie du Shinobi. Mais ils oublient que certains deviendront justes artisans, commerçant et je ne sais quel autre métier important pour la vie du village. Pour nos vies. Personnellement, j'y vois autre chose. De simples enfants innocents qui profitent de ce laps de temps si court ou ils n'ont rien à se soucier. Avec des rêves, des espoirs. Jadis je me battais que pour me sentir vivante, cherchant à tout prix un nouvel adversaire plus fort afin de gravir de nouveau sommet. Sans réel but, juste une machine à cogner et à brûler ce qu'il se trouvait sur ma route. Puis, ces derniers temps, mon regard a évolué.

Le regard lourd de sens pèse maintenant sur les épaules de la jeune Kyou :

- Comme toi, j'ai eu un père qui m'aimait sincèrement. Par ma faute, il n'est plus de ce monde. Et je n'ai compris que trop tard à quel point il m'aimait. Ce jour-là, la perte d'un être si chère a fait disparaître cette innocence. Je souhaite tout simplement la préserver chez eux, aussi longtemps que possible.

S'avançant vers la genin, elle lui pose la main sur l'épaule de manière réconfortante, la regardant droit dans les yeux en se mettant à la hauteur.

- Le destin a décidé que tu deviennes une shinobi, nombreux sont dans ta situation, n'en doutes pas. Mais dans ce cas, dis-toi que si toi tu n'as pas eu cette chance. Eux, ces enfants, peuvent l'avoir, nous sommes nécessaires en cas de guerre, mais aussi pour préserver cette chose si précieuse qu'est la paix.

Un doux sourire mais faible sourire apparaît sur le visage de la demoiselle tandis qu'elle reprend son discours :

- Ta manière de penser est honorable, la légitime défense, le fait de vouloir épargner des vies, c'est plus que louable. Mais tu dois aussi comprendre qu'un jour, tu n'auras pas le choix, et tu devras faire couler le sang. Pour protéger tes camarades, pour te protéger, pour protéger ces enfants.

Elle reste silencieuse, puis, un léger rire sort des lèvres de la Kunoichi ressortant cette anecdote qu'elle apprécie tant :

- Tu sais, pour me faire comprendre qu'il n'y a pas à craindre la douleur, mon père m'a donné un énorme coup de poing dans le ventre alors que je n'avais même pas 10 ans. Il m'a demandé si j'avais mal, puis si j'étais morte. La douleur physique est une chose à laquelle on peut s'habituer, il suffit juste de se décider à vouloir la côtoyer. Je préfère cent fois prendre des coups plutôt que de voir la vie d'un camarade s'éteindre.

Retirant sa main doucement, presque en la caressant, Kalida se redresse avant de se faire craquer le cou en penchant la tête de gauche à droite :

- Chaque jour est un privilège qui nous est donné, je pense qu'en effet, il te faut le temps. Le temps de devenir une femme, une kunoichi et d'affronter le monde. Tu ne dois pas t'arrêter d'être toi même. Les valeurs sont importantes. Il ne faut pas laisser les gens te pointer du doigt et les laisser te dire que tu n'es pas bonne, que tu n'en vaux pas la peine. Tu ne dois pas non plus abandonner quand les choses deviennent dures,  chercher un prétexte, une chose à blâmer pour ta situation.

Ses bras accompagnent son discours, donnant plus de dynamisme plus d'impact à la chose :

- Laisse moi te dire une chose Kyou, le soleil, les arc-en-ciel et les jolies paysages c'est pas le monde. C'est un endroit très dur et mauvais ou il y a de vrai tempêtes de lourdes épreuves. Aussi fort qu'on puisse être, la vie viendra toujours te fracasser le plus fort possible jusqu'à ce que tu poses le genoux à terre et te lynchera constamment si tu la laisses faire. Toi, moi, même Senshi, n'importe qui ! Personne ne frappe plus dur que la vie. Ce n'est pas une question d'être fort qui compte dans cette histoire, mais c'est une question de force d'encaissement pour savoir se relever et continuer d'avancer à chaque fois. C'est comme ça la vie ! Si tu penses que c'est ainsi que tu dois agir alors n'hésite pas, fait le ! Montre à tout le monde de quoi tu es fait, mais il faut aussi être prêt à prendre des coups. Physiquement, comme mentalement...

Kalida fait bel et bien référence à sa tenue de deuil tandis que son regard sérieux et pleine de sentiment controversé lui vienne aux yeux. Le ton hausse de plus en plus mais aucune agressivité dans ses paroles, seulement du sens.

- Tu ne dois surtout pas pointer en disant que tu n'es pas là où tu voudrait être à cause de lui, d'elle, de tel décision ou de je ne sais quoi ! Les lâches font ça, MAIS TU EN ES PAS UNE ! Tu as le courage de suivre une voie que beaucoup trouverait difficile, tu es shinobi ! Et en seulement un an, tu arrives tout de même à tenir la route ! Tu t'es certainement fait des bonnes relations, des amis, tu as rencontré des gens qui forcément croit en toi. Ton père en premier lieu qui doit t'aimer plus que tout de ce que tu me dis. Et tu veux pas le décevoir, ça se comprends. Mais comprends bien qu'un jour, tu devras affronter ces épreuves que tu redoutes tant, et plus vite tu t'y prépareras, et plus vite tu sauras comment éviter le pire et gérer la situation... Voilà de quoi on parle Kyou.

Faisant un non de la tête, elle s'humidifie les lèvres pour reprendre d'un ton plus calme :

- Tu es étrangère ici parce que tu le désires, ne soit pas bornés, tu peux t'intégrer facilement. C'est peut-être aussi ce côté renfermé que tu as vis à vis du village qui à provoquer cette rencontre. Tu es ici chez toi... Que tu le veuilles ou non, des gens t'attendrons ici, le sourire aux lèvres, prêtes à te revoir. Il ne tient qu'à toi d'accrocher l'étiquette ou bon te semble pour que ça devienne ta maison.

Kalida se passe doucement la main derrière la nuque, la laissant lourdement retomber le long du corps :

- Tu sais, il m'arrive pendant mes temps de repos de sortir du village, d'aller parcourir le Sekai. Tu es genin, tu as malheureusement pas le droit de sortir seule. Mais si ça peut t'aider, je veux bien me proposer pour t'offrir un semblant de liberté. Cependant, en échange, je pense que je me dois un minimum de t'entraîner. Qu'en pense tu ?

La main tendu vers elle, la bienveillance transpirante sur le visage de la rousse, elle espère sincèrement avoir trouver les bons mots. Certes, toute cette scène est complètement improvisé par la kunoichi, cependant, elle y a trouvé une certaine forme de plaisir comparable à ce qu'elle a pu vivre avec Ena. Une douce chaleur se déployant dans sa poitrine, apaisante, réconfortante. Comme un vide qui n'aurait pas été comblé depuis longtemps.

- Es-tu prête à te dépasser, à aller de l'avant, tout en suivant tes valeurs au maximum ? Penses tu en être capable ?

Pendant un instant, il y a cette sensation que le temps commence à ralentir, ce genre de moment important dans une vie qu'on aimerait mémoriser à jamais dans les moindres détails. Qui sait, peut-être le début d'une nouvelle équipe est en train de naître avec Kalida en tant que chef ainsi que Kyou et Ena en équipière ? Il y a un monde où ça serait possible...


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Takeda Kyou
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Re: What is a man ? Dim 17 Jan - 17:55
Takeda Kyou
Comme un homme!

La rousse après avoir écouté calmement mon discours m’invita à regarder des enfants qui jouaient sur le terrain d’entraînement. Elle me demanda qui ils étaient pour moi. Je ne répondis pas, après tout je ne voyais pas vraiment où la jeune femme voulait arriver, je lui laissais alors la parole pour qu’elle puisse s’exprimer pour donner suite à mon discours. J’avais un peu peur de me faire rappeler à l’ordre. Enfin, je ne voyais pas vraiment le rapport avec des mômes que je ne connaissais ni d’Adam, ni d’Eve. Ils étaient des étrangers dont la vie n’avait que peu d’importance à mes yeux. Ils pouvaient bien mourir, je n’en serais probablement pas plus triste où plus heureuse qu’avec n’importe quel marmot.

Kalida semblait avoir compris mon point de vue sans un seul mot, je me contentais alors d’hocher la tête pour bien signifier que ce n’était que des étrangers pour moi. Mais, cela semblait être le début du raisonnement der la rousse. Rapidement, elle se lança alors à l’eau. Pour elle, tout le monde ne pouvait pas devenir shinobi. Je plissai les yeux, me faisait-elle comprendre que je n’avais pas ma place dans ce village en tant que kunoichi ? Je ne savais pas trop, car déjà elle expliqua pourquoi elle se battait. Avant pour la puissance, le frisson du combat qui moi me terrifiait tant. Cependant, aux vues de ces mots, il semblerait que sa manière de voir les choses ait changé. Désormais, elle se battait pour les enfants de tout à l’heure, pour préserver leur innocence. Pour être honnête, seule la partie sur son père mort me touchait. La vie des autres n’avait que peu d’importance à mes yeux. Jamais je ne me battrai pour l’innocence de simple bambin. Je devais servir mon seigneur et maître, c’était le seul but que je souhaitais donner à ma vie. Me battre pour des étrangers n’était qu’un rêve fantasque que j’étais incapable de partager.

Elle posa sa main sur mon épaule, je me tendis d’un coup, bien trop habitué que lorsque quelqu’un pose sa main ici, se soit mon père pour me rappeler à l’ordre. J’écoutais alors la suite de son discours, désormais plus craintive. Elle me parla de destin et je n’arrivais pas à croire mes oreilles. S’en remettre à quelconque concept comme cela était ridicule pour moi, on devait s’appuyer sur sa vie terrestre et être maître de ses choix. J’étais maîtresse de mes choix malgré ma soumission à mon géniteur, c’était en connaissance de cause que je servais mon géniteur, même si les tâches de shinobi me terrorisaient toujours. Surtout que je ne pouvais pas réellement voir mon sort comme une chance. C’était plutôt comme une malédiction que m’infligeait mon géniteur, rien de plus. Mon sort n’était pas enviable. Je n’avais pas non plus envie de préserver la paix. Les nomades ne pouvaient triompher que dans le massacre et le pillage. La paix ? C’était une douce utopie de victime, les miens étaient faits pour se battre, moi j’étais une femme, je n’étais pas née pour cela.

Elle osa alors exprimer que ma façon de penser était admirable. Je croyais bien qu’elle se trompait sur mon compte. J’étais incapable de tuer personnellement, ce n’était pas pour autant que je ne souhaite pas la mort de certains individus. Si j’étais capable de tuer, je le ferais probablement, mais je me suis toujours défilé par faiblesse intrinsèque à ma nature féminine. Finalement, si je voulais épargner les gens, c’était pour mon propre confort personnel, pas par altruisme, il ne manquerait plus que cela. Tout ma vie, j’ai été bercée par des récits de guerres épic mené par mon père. Je serais bien en peine de souhaiter que lui épargne des gens, il n’était jamais aussi fort et beau que quand il tranchait des têtes de Kaigan ! Si je ne faisais que me défendre, c’était parce que je ne savais rien faire d’autre. Blessé me gênait, car cela me rendait malade, je n’aimais pas blesser les gens, car cela me blessait moi-même. Je faisais tout cela pour moi, pas pour les autres.

Kalida voyait en moi une bien grande lumière, lorsqu’au final, c’étaient plutôt les ténèbres qui proliféraient en moi, telle la nuit, le meilleur endroit pour une embuscade. Je me décidais à ne pas faire signe à la rousse qu’elle se trompait sur moi. Ce malentendu n’était pas plus mal pour finir. Shigeru avait-il cru voir lui aussi de la lumière en moi ? Que c’était étrange alors que je détestais chaque endroit de cette ville démoniaque.

Elle s’engagea ensuite dans un monologue pour expliquer comment elle avait arrêté d’avoir peur de la douleur. Comme moi, son père l’avait cogné, mais moi j’étais encore terrifié. Je ne voulais pas m’habituer à la douleur comme elle le disait. J’étais de constitution fragile, n’importe quelle blessure pourraient avoir sur moi un effet désastreux, c’était pour cela que j’avais peur d’avoir mal, parce que je gérais mal la souffrance.

Mais, je devais avouer que les paroles de Kalida étaient inspirantes, même si j’avais un peu de mal à y croire. Je décidais alors de continuer à écouter, après tout, peut-être que je pourrais être plus satisfaite par la suite.

Vu comment elle me parlait, Kalida me voyait comme une mauviette qui n’acceptait pas le monde et sa dureté. C’était bien autre chose, je ne connaissais que trop bien le monde et sa dureté, c’était pour cela que je fuyais ce qui était dangereux pour me préserver, parce que j’avais bien trop conscience de ses dangers.

Il fallait avouer que lorsque Kalida commença à louer ce que je faisais, je me mis à rougir, bien entendu, cela me faisait plaisir, c’étaient les mots que jamais j’avais entendus de la voix de mon géniteur. C’étaient des mots incroyables, que seul Shigeru m’avait dit. Purée, cela me donnait envie de suivre la jeune femme et faire des efforts. Kalida se trompait cependant sur mes relations avec les gens du village : je les haïssais tous, sauf Ena et Seiren. Je n’avais pas d’amis, pas de relation, je ne me mélangeais que quand c’était nécessaire à ces bouseux de sédentaire. La rousse était une idéaliste, elle avait beaucoup de rêve. Comme le fait que j’allais un jour affronter les épreuves qui me faisaient peur. Je ne les affronterai jamais, où plutôt, du plus loin que je le pouvais, voilà d’où je les affronterais.

Je fronçais légèrement les sourcils lorsqu’elle déclara que je n’étais une étrangère ici que parce que j’en avais envie. Elle n’avait pas tort, mais autant que je ne voulais pas m’intégrer, les autres ne voulaient pas de moi. Je n’étais pas ici chez moi, chez moi c’était le désert, les landes, pas ces ridicules maisons de bois et de pierre. Je ne voulais pas être ici, je ne voulais pas qu’on m’attende. Je voulais qu’on me laisse dans mon coin seul.

Je laissais un léger sourire s’échapper lorsqu’elle parla de m’accompagner pour sortir. Elle laissait alors la carotte devant mon nez en espérant que cela marche. Cela me plairait bien, même si en échange, je devais m’entraîner. C’était comme avec mon père, tout le monde me traitait de la même manière pour faire de moi l’arme qu’ils voulaient voir. Je n’étais pas assez forte pour me rebiffer franchement. Je me surpris alors à murmurer :

« Je peux bien faire quelques efforts je présume… »

C’était ce que j’avais promis, je ne trahissais alors pas ma position. Et alors que Kalida me tendit une main vocalement, je me sentis incapable de tous les changements qu’elle voulait voir en moi. Parce que déjà cela ne me plaisait pas trop, j’étais fière de qui j’étais. La rousse se méprenait en me voyant. Je ne pouvais pas tant évoluer, ce serait trahir l’éducation de mon père. Je ne pouvais pas accepter cette main tendue :

« Je suis probablement incapable de faire de telles choses. Je n’ai pas tant de valeur que cela, je ne suis pas quelqu’un de vertueuse comme cela. Je ferai des efforts parce qu’il le faut, je me dépasserai évidemment, mais je ne pourrais pas changer autant que tu le souhaiteras… Je m’aime comme je suis, modelé par mon père, la personne que je suis me satisfait à contrario de mon travail… »

Je fis alors une pause et haussais les épaules :

« Désolée de ne pas pouvoir être à la hauteur de tes attentes, tu me surestimes probablement. Je ne suis qu’une nomade coincée dans un travail, je n’ai pas de bon sentiment où volonté de protection, juste l’envie de sauver ma peau et celle de ma famille proche… »

Je secouai la tête, réellement navré et repris :

« Enfin, je continuerai sur cette voie du combat, parce que j’y suis contrainte. Mon arc et moi continueront de tirer sur les ennemis du village. Nous allons même devenir meilleurs, c’est sûr, mais cela prendra du temps… Je suis prête à m’entraîner avec toi et recevoir ton aide parce que je suis malgré tout heureuse de tout ce que tu vois en moi. Merci beaucoup Kalida ! Merci aussi de vouloir m’entraîner… Pour toi, je ferais plus d’effort. »

J’étais déçue de ne pas pouvoir embrasser complètement les idéaux de Kalida voyait en moi, surtout après un tel discours, mais je n’étais pas une femme de ce calibre-là là. Je rêvais d’autre chose. Je rêvais de laisser les hommes se combattre, pas de combattre moi-même. Je ferais des efforts pour satisfaire les espoirs en moi. Je deviendrai Chuunin, mais jamais on ne pourra demander de moi de tant changer. Ma nature de nomade m’interdisait de faire de tel changement, il ne manquera plus que je devienne inadaptée à la steppe.

Mais, je ne pouvais pas ignorer que Kalida avait développé quelque chose en moi. J’avais plus envie de faire des efforts, même si je n’en étais pas digne. Je ne savais pas si j’étais capable de tout résoudre mes faiblesses, mais je ferai au mieux, gardant néanmoins une partie de ma zone de confort, c’était comme cela… je ne pouvais pas changer si facilement, je n’en avais même pas envie de trop changer. Mais, j’allais quand même le faire, parce que c’était tout ce que le monde avait envie de voir en moi… Finalement, tout le monde s’en foutait de ce que moi je voulais.




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Re: What is a man ? Sam 6 Fév - 14:31
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Feat. Takeda Kyou






Le visage de Kalida s'irradie de bonheur quand la jeune kunoichi en face d'elle déclare qu'elle pourrait faire des efforts. Pour la rousse, elle a sûrement du trouver les mots juste pour la faire bouger. Puis vient les différentes réponses de la jeune nomade, les mains sur les hanches, se redressant correctement, la kunoichi cherche à comprendre au maximum la demoiselle qui ne semble pas vraiment croire en sa propre personne.

Réfléchissant en se prenant le menton et la bouche d'une main, le regard dirigé vers le sable, Kalida cherche ce qu'elle pourrait lui répondre sans la blesser ou aller à l'encontre de ses dires brutalement. Elle finit par soupirer et se mettre une nouvelle fois à sa hauteur pour la regarder droit dans les yeux, ses mains sur les cuisses tandis que ses cheveux roux tombent un peu sur son visage en passant par-dessus ses lunettes.

- Je me doute que tu ne peux pas faire tous ces changements. Mais comme je le dis souvent « un pas à la fois ». Chacun à son rythme.

Elle fait un pause dans ses paroles pour lui faire un sourire doux digne d'une grande sœur avant de reprendre la parole :

- Ne te dénigre pas non plus, certains disent qu'on se connaît mieux que quiconque. Sache que je ne suis pas de cet avis. Les autres peuvent déceler des choses qu'on ne peut soupçonner. Et ce qui me peine à voir, c'est que...

Kalida ne sait pas vraiment comment aborder la chose et se met la main droite sur le cœur en continuant ses paroles :

- Tu t'aimes comme tu es, mais tu me dis aussi que tu es formaté par ton père. Il n'y a rien qui te chiffonne dans cette phrase ? Tu n'es pas réellement « toi », mais une image d'un père voulant voir sa fille comme tel si je comprends bien. Tu ne t'es jamais dit qui tu étais vraiment ?

Fermant un peu les yeux lentement, la rousse expire doucement par le nez et réouvre les yeux pour regarder ceux de Kyou. Le regard remplie d'empathie, aucune pitié, juste une forme de tristesse :

- Tu n'as pas à t'excuser de te surestimer, mais je pense que je me plante pas. Que tout ça est enfoui quelque part et que... D'une manière ou d'une autre, tu te mens à une partie de toi-même en te donnant des excuses. J'espère que tu sauras trouver ta voie, évite juste de t'enfermer dans des carcans que tu ne pourras pas rouvrir.

Kalida se redresse, se grattant l'arrière de la tête un peu gênée. Elle a vraiment pas l'habitude d'être pédagogue. Mais il faut avouer que toute cette discussion l'a de nouveau fait grandir, avoir fui pendant tout ce temps les responsabilités, au final, ça lui a juste porté préjudice. Si elle s'était remué plus tôt, elle aurait peut-être pu aider des cas comme Ena et Kyou plus tôt.

- Bien... Je pense qu'on a plus grand chose à dire, je sais pas comment j'vais tourner ça dans mon rapport, mais si tu te décides bel et bien à progresser, je ne vois pas de quoi s'inquiéter. Je te laisse à tes occupations Kyou. S'il y a une occasion qui se présente pour sortir, je te le ferai savoir, ou si tu souhaites sortir pour une raison X ou Y. Tu peux me trouver sur les terrains d'entraînement ou au domaine Akayuki.




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Re: What is a man ? Mer 10 Fév - 13:20
Takeda Kyou
Comme un homme!

Je voyais bien que la rousse était heureuse que je décide de faire des efforts, mais je me sentais coupable de ne pas être à la hauteur de ses attentes. Je n’attendais moi-même rien de moins, alors les attentes des autres… La seule personne légitime qui était légitime pour attendre quelque chose de moi était mon père et pourtant, c’était souvent contre mon gré. Mais, je ne pouvais rien faire, me rebeller contre lui serait ridicule, il m’avait offert une chance de montrer mon talent, même si je méprisais complètement cette mission. Mes sentiments contradictoires étaient aux bords de l’explosion, j’étais et fier de pouvoir avancer et montrer ce que je valais et dégoûtée parce que je haïssais cette tâche.

Tout cela me pesait sur la conscience et je ne voulais pas m’en encombrer. Pour préserver mon calme, ma vie tranquille en dehors de ce travail, je décidais de laisser de côté tout ce qui me gênait. Je fuyais encore une fois, mais c’était la seule chose que je savais faire, fuir, je poursuivais alors ma voie, à reculons, espérant un don du ciel pour cesser ces simagrées d’existence de shinobi. Je ne souhaitais qu’aller galoper dans le désert moi, je n’attendais rien de plus, rien de moins. C’était la seule chose qui peu importait le point de vue, avait de l’importance.

Enfin, malgré tout, la rousse continuait à sembler croire que je pouvais changer, peu à peu. Cela me paraissait être un poison, car je ne voulais pas changer, j’étais très bien dans ma vie, ou plutôt je ne voulais pas risquer de la faire dégénérer, le statu quo n’était peut-être pas la meilleure des choses, mais je m’y étais habituée. Tous les changements que j’étais prête à faire, tous ces efforts ne changeraient pas ce fragile statu quo. Même si j’étais prête à changer, trop changer m’effrayait, le changement m’effrayait, si tout pouvait rester pareil éternellement, je serais heureuse.

J’étais incapable de soutenir le regard de Kalida, j’avais beau ne pas la connaître, la décevoir n’était pas une chose que je faisais avec joie, c’était même plutôt l’inverse, j’en souffrais beaucoup et comme à chaque fois, je m’en détournais. J’y voyais bien des choses dans ces paroles, du courage, mais je m’en savais incapable, j’étais si différente, toute évolution dans ce sens était impossible…

Elle m’invitait à avoir confiance en moi, mais comment pouvais-je le faire ? Je n’étais qu’une femme qui ne s’était jamais battus avant sa majorité, a qui on avait inculqué prioritairement, comment faire à manger, la vaisselle, la lessive et s’occuper des enfants ! Je n’étais pas faite pour cette vie de danger, j’étais une simple nomade moins, qui se satisferait de tout et n’importe quoi, pourvu que je n’aie pas à me battre. Mon cœur se serrait encore plus sous les paroles élogieuses de Kalida à mon égard. Malgré ce qu’elle disait, je savais bien que je ne les méritais pas. J’entendais dans ma tête, la petite voix qui m’hurlait de fuir, qui méprisait tout le monde… Cette voix, c’était la mienne.

Je gardais les yeux vers le sol, parce que c’était bien trop douloureux. Kalida ne pouvait pas me comprendre, elle était un garçon manqué ou avait été éduquée comme tel, moi j’avais été éduquée comme une fille, pour faire des tâches de filles. Je décevais cette personne de même sexe que moi, qui était si forte. Je paraissais si frêle et faible à côté, cela me rappelait ma faiblesse et me poussait encore plus à abandonner cette voie. Je n’étais pas faite pour cela…

Et pourtant j’avais promis à Shigeru sur son lit de mort que j’allais progresser, j’avais dit à mon père que je serais digne de sa confiance, j’avais dit au Phénix du Désert que j’allais faire des efforts. J’étais enchaîné avec moi de liberté qu’avant et je haïssais cela, je n’aimais pas d’être prisonnière. Les rapports sociaux, les attentes étaient des entraves à mon être, que j’acceptais dans ma faiblesse. Je me sentais si fragile, comme du verre, prête à me rompre au moindre choc… Et pourtant tout le monde continuait de voir en moi, quelqu’un chose que je n’arrivais pas à remarquer ; c’était tout bonnement incompréhensible !

Le discours de la jeune femme continuait dans ce sens, que parfois, autrui réussissait à percevoir ce qu’on n’arrivait pas à voir en soi. C’était tout moi, une incompréhension complète. Aucun d’eux n’était dans ma tête et dans mon cœur… ils ne pouvaient pas savoir l’enfer que c’était. Et même s’ils arrivaient tour à tour à allumer de l’intérêt pour moi-même, je retournais bien vite à la réalité avec fracas, je n’étais probablement pas aussi capable qu’ils le pensaient, mais j’avais probablement un talent, c’était cependant bien la moindre des choses qui m’intéressait, moi je vouais juste vivre comme une nomade dans le désert comme on me l’avait appris.

Je devais suivre les traditions, parce que c’était comme cela que mon peuple vivait depuis des siècles, vouloir changer cela serait ridicule. Voir Kalida questionner mon identité et ma relation vis-à-vis de mon père, lança un froid en moi. Une file de chef nomade se devait d’obéir corps et âme à son père, d’être un pion pour sa grandeur. C’était ça, moi, la tradition d’une nomade qui servait son exarque et faisant ce qu’il attendait de moi. Ce n’étaient pas les affaires de la rousse que de s’occuper de cela. Je ne pouvais tolérer qu’on se mette entre moi et la tradition familiale, de quel droit se mêlait-elle de cela ? Même si elle avait enflammé la volonté en moi, elle n’était pas apte à remettre en cause mon existence même, car c’était cela, j’étais comme mon père le voulait et appréciait cela comme c’était ce que la tradition faisait. Mon expression avait changé, de la déprime triste, incapable de regarder la jeune femme dans les yeux, mes prunelles étaient devenues glaciales et j’avais murmuré, retenant ma colère d’un ton sec :

« J’y réfléchirai ! »

Alors que je voulais surtout ne plus en parler. On ne me demandait pas de trahir la tradition qui était mon cadre de vie ! Mais, je n’étais pas faite pour rester colérique bien longtemps, ma nature douce me l’empêchait.

Surtout que les mots de Kalida étaient comme des coups de couteau et toute son empathie ne pouvait rien y changer, ses mots me faisaient mal, car je savais de quoi j’étais capable… peu de choses. Elle avait confiance en moi lorsque même moi, je ne l’avais pas. Je ne répondis rien, incapable de dire la moindre chose, de répondre un seul mot. Elle semblait si sûre d’elle quand elle parlait que je me sentirais presque différente et capable de la croire, mais la vie n’était pas comme ça… J’étais à peu de chose près une bonne à rien, mais heureuse de cela, car avec le temps, il était probable qu’on abandonne l’idée de faire de moi une véritable kunoichi. Entre-temps, j’allais faire des efforts parce que je l’avais promis et que je voulais survivre.

Et alors que la rousse concluait qu’elle allait se débrouiller pour faire un rapport sur ma volonté de progrès, elle me quitta, me proposant d’aller la voir si je voulais sortir ou m’entraîner. Ce fut ainsi que Kalida me quitta aussi rapidement que j’étais arrivée. Je restais quelques instants seule, dans ma robe de deuil à réfléchir et je murmurai alors pour moi-même :

« Merci beaucoup, mais je n’en suis pas digne… J’aimerai tout arrêté, mais parce que je suis faible, je vais continuer. »

Je me tournais alors vers le soleil et pestait. Encore de sales moments en tant que kunoichi devant moi. Au moins, je devenais une meilleure chasseuse, c’était un petit réconfort…

Je sautais sur le dos de Marengo et d’un coup d’éperon, décolla pour rentrer chez moi, fatiguée de tout ces efforts qu’on plaçait en moi.




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