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Tout condamné à mort aura la tête tranchée - Flashback ft. Maika

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Tout condamné à mort aura la tête tranchée

Intro en vidéo :

Flashback : An 12.

"Tout condamné à mort aura la tête tranchée !" s'exclama le Baron Tetsuo, grassouillet, les joues rouges, postillonnant, debout sur la table, laissant son public parfaitement hilare. Dans la salle du banquet, la joyeuse musique jouée par les artistes du cirque était partiellement couverte par les rires gras de certains invités, les grognements de quelques convives qui dévoraient leur plateau ou encore les voix portées excessivement fortes d'hommes qui cherchaient à se faire remarquer du Baron, en s'illustrant par quelque fable ou par le récit rapporté d'un acte héroïque qu'ils n'avaient, bien évidemment, jamais commis. A la suite de la blague du dit Baron, l'intensité de la réunion de ces nobles avait au moins doublé ; tous s'étaient parés de leur plus beau masque, voulant impressionner le voisin, lançant le concours de celui qui s'empiffrera le plus, qui engloutira le plus de bière et qui parlera au plus de filles – mais pas à leurs femmes, non, celles-ci étaient trop timides pour être intéressantes ; il fallait qu'ils s'en prennent aux serveuses, tantôt farouches, tantôt révoltées. Autrement, ils n'y verraient aucun amusement.

Au milieu de ce répugnant spectacle de faste, de machisme et de superficialité, se trouvaient Maïka, le danseur, Sachi, le bouffon illusionniste, ainsi que des chanteurs, musiciens et jongleurs. La joyeuse troupe avait été mandatée pour agrémenter ce festin organisé à l'occasion de l'anniversaire du richissime Baron Tetsuo, qui s'enrichissait davantage quotidiennement grâce au travail des paysans sur qui il exerçait une pression tant économique que militaire. Dans ce village modeste, son manoir était immense, à trois étages, entouré d'un grand terrain parfaitement tondu dans lequel travaillaient des dizaines de jardiniers, cuisiniers, domestiques et nourrices qui s'occupaient des huit enfants du bonhomme, tous de mères différentes. Le cirque ambulant, composé de marginaux de différentes régions, élevés dans la misère, était connu pour ses spectacles amusants, raffinés, mélangeant des numéros de danse impressionnants à des tours de magie dignes des plus grands prestidigitateurs du Sekai ; un de ses aspects moins connu du grand public était la haine qu'éprouvait chacun de ses membres à l'égard des nobles, des daimyo et autres grands bourgeois qui n'avaient de cesse que de marcher sur les pauvres gens. Se produire dans ce genre d'évènements était alors toujours un tendre déchirement pour eux : ils avaient besoin de l'argent, du public, mais ils répugnaient leurs clients. La seule solution qu'ils avaient trouvé à cet apparent paradoxe, c'était le vol. A la fin de la représentation, au moment de retourner dans la loge, ils piquaient tout : richesses, bijoux, habits, parfois même sur les convives directement, trop saouls pour se protégés, puis filaient à l'anglaise dans une autre région du Sekai, très loin de là.

Cette fois, exceptionnellement, ils ne voleraient pas. Enfin si, mais pas seulement. Non, cette fois, ce sera un bain de sang.

Quelques instants avant le début du massacre, Sachi était tranquillement en train d'impressionner un duo de nobles qui, épatés par la magie du garçon, lui donnaient pièce sur pièce. Il faisait tantôt apparaître une fleur de son chapeau, tantôt un animal, tantôt une étincelle ; mais les tours qui fonctionnaient toujours le mieux, c'était quand il imitait l'un de ses spectateurs : grâce à l'un de ses dons, il était capable de reproduire les voix à la perfection et, grâce à une astuce ninja qui lui avait été enseignée par son guide spirituel, il était également capable de projeter sa voix dans tous les sens, faisant croire à son public, ébahi, qu'il communiquait avec la pensée ou, plus fort encore, pour les plus crédules, que c'était l'au-delà qui cherchait à les joindre.

Son oreille, avant son regard, fut attirée vers l'autre bout de la salle. Immédiatement, il croisa le regard de Maïka, qui assistait à la même scène que lui. Une domestique, en tunique blanche, avec un ensemble de torchons noué à sa taille, venait de renverser la chope de bière du Baron Tetsuo sur ses souliers, ses beaux souliers en peau de daim qui lui avaient coûté au moins dix fois le salaire annuel qu'il versait à la pauvre femme. Celle-ci, en proie à la plus grande confusion, à la culpabilité, mais surtout à la peur, s'était immédiatement jeté aux pieds du Baron pour rattraper son erreur, agitant l'un de ses torchons pour nettoyer la matière tachée, en vain. "Vous devriez la faire frire, cette conne !" s'écria l'un des convives, tandis qu'un autre invité renchérissait déjà "Les servantes comme celle-là, si elles sont pas bonne au pieu, elles sont bonnes à donner aux cochons !" Le Baron, fou de rage mais souhaitant préserver sa dignité d'homme subtil auprès de ses invités, feignit de prendre cet outrage à la rigolade. Pour répondre à la dernière remarque qui avait été faite, il attrapa la tête de la femme - qui était toujours à genoux - avec ses deux mains grasses, couvertes de bière et de ragoût, et la tira violemment pour la coller contre lui, au niveau de son entrejambe. Il l'y maintint cinq longues secondes. Toute l'assemblée, à l'exception des servantes et des employés du cirque, crièrent au génie et, l'espace d'une seconde, la soirée semblait battre son plein à nouveau. La femme, humiliée, en pleurs, fut violemment poussée au sol par le Baron, qui ne manqua pas de vider le contenu d'une autre chope sur son corps allongé. Enfin, dans un mouvement de totale indifférence, chose pire encore que le mépris, il entreprit de regagner sa place, son trône, tranquillement.

Sachi, comme le reste du cirque, bouillonnait de colère. Il fit une rapide prière à son Dieu, Dainichi, à qui il vouait ce sacrifice. "J'effectuerai ta volonté à toute heure, ô Maître, et je sais que ces pêcheurs doivent être punis." Se tournant vers Maïka, dont il devinait la même indignation, il passa le plat de sa main contre sa gorge, mimant ainsi la décapitation du Baron Tetsuo.

L'instant d'après, Sachi était debout sur la table qui faisait face à celle du Baron, légèrement en contrebas. Il s'exclama, à plein poumons, entre rage et impatience :

"Très cher Baron, vous l'aviez prophétisé : tout condamné à mort aura la tête tranchée ! Laissez-moi vous informer, vous tous, que vous êtes CONDAMNES."
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Tout condamné à mort aura la tête tranchée

Après la déclaration théâtrale prononcée par Sachi, son compagnon Maika fut le premier à ouvrir les hostilités, immédiatement suivi par le reste de la troupe qui se lança dans l'un des plus immondes massacres de la décennie. Cela ne faisait aucun doute qu'on parlerait de cet évènement avec la plus grande précaution, l'encadrant volontairement d'un mystère opaque qui, bientôt, rejoindrait le rang des légendes urbaines de la région. Peut-être que cela servira même d'histoire du croque-mitaine : "mange ta soupe et comporte toi bien avec tes domestiques, ou le cirque maudit viendra réclamer ta tête" !

C'était cette idée qui inondait l'esprit déjà bercé de musique de Sachi, tandis qu'il s'adonnait aux plus odieux actes barbares. Il se déplaçait avec une grâce appuyée, à la manière d'un danseur qui se plait à envisager chaque mouvement dans sa totalité, dans sa relation avec l'extérieur, ralentissant ainsi sa démarche pour le plus grand plaisir du public. Le marginal était véritablement emporté par ce concert de souffrance, dont ses oreilles incroyablement développées ne rataient pas une miette : c'était tous les sons de la douce vengeance et de l'affreuse violence qui faisaient écho dans ses tympans bénis. A cela s'ajouta bientôt la présence de la musique, celle d'un orchestre semblant apparaître directement des cieux, invoqué par Dainichi afin d'encourager ses partisans dans leur acte de foi. Les lieux semblaient également changés, comme si le chant les avait transportés dans une nouvelle dimension de beauté où la barbarie, paradoxalement, avait toute sa place. C'était la dimension des gens bafoués, des musiciens rejetés, la dimension où l'art seul pouvait dicter le pas, rendre un sens à la vie misérable.



Bientôt, sa trajectoire l'amena naturellement jusqu'au danseur, qui l'interrogea sur l'étrange apparition qui les avait encouragés dans leur barbarie, ou plutôt dans leur lutte légitime. "Je n'entends aucun battement de cœur" répondit Sachi qui, pour la première fois en le disant, se rendait compte qu'il y avait effectivement quelque chose d'étrange caché là-dessous. "Si c'est une illusion, elle n'est pas de mon fait, camarade. Allons donc rencontrer ces charmants musiciens."

Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux hommes se dirigèrent vers le centre de la salle de banquet, devenue abattoir, complétant toujours leur affreux méfait en chemin : rarement avait-on vu un tel déchaînement de violence, et surtout un déchaînement de violence teinté d'une si flagrante jovialité.

Sachi, bon orateur, se plaça devant celui qui, de sa voix de miel, avait envoûté la salle entière et guidé les gestes au rythme de ses notes. Il s'inclina devant lui, en signe de respect, comme le ferait un homme envers l'un de ses plus éminents collègues, qu'il considérait d'ailleurs comme artistiquement supérieur.

"Bonjour, l'ami ! C'est du véritable art que vous nous avez fait là, qui donc êtes-vous ?
- Eh bien, cela ne se voit pas ? Je suis le Coryphée."


L'envoyé de Dainichi, perplexe, se retourna vers son camarade, en qui il distingua le même questionnement. Qui diable était donc le Coryphée, et pourquoi lui parlait-il comme si cela relevait de la plus grande évidence ?

"Le Coryphée, oui, bien sûr.. eh bien je dois vous dire que vous avez un sacré talent ! Merci de nous avoir inspiré par votre chant. Dites-moi, que faites-vous, dans la vie ?
- Mais enfin ! Je viens de vous le dire ! Je suis le Coryphée. Le Coryphée qui a été envoyé par l'Augure pour vous trouver. Ne me dites quand même pas que vous ne me connaissez pas ?
- Eh bien, c'est-à-dire que… non. Et toi, Maika ?"
demanda-t-il, éberlué, en se tournant à nouveau vers son compagnon.

"C'est quand même pas possible ! Vous avez quoi dans la tête, les vivants ? Aaaaah, que l'on me protège du dépérissement de l'art, comme c'est malheureux ! Bon, vous autres, venez avec moi, laissons ce massacre."

Ainsi débuta le grand voyage des deux jeunes hommes qui, à travers les portes de l'enfer, atteindront jusqu'à la perfection artistique ; dont le prix à payer, évidemment, était colossal.

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Tout condamné à mort aura la tête tranchée


Hrp:

À peine ce "Coryphée" eut fini sa phrase que la pièce transformée en champ de bataille devint opaque. L'étrange chanteur guida Sachi et son ami à travers la scène, puis dans un simple couloir à la décoration étrange qui jurait avec le reste du château.
Entre ces murs étroits et sombres, l'atmosphère était pesante, seul des flammes brûlant sur des torches d'os apportaient juste assez de lumière pour ne pas avancer complètement à l'aveugle. Maika détestait être enfermé dans le noir, traumatisme sans doute lié à son enfance de sujet captif.

Mais ce qui l'inquiétait au plus haut point, qui lui faisait même oublier l'absence de lumière et d'espace, c'était l'environnement qui ne sentait rien. Il avait beau renifler comme il le faisait toujours, aucun effluve ne parvenait à son cerveau. Perdu, mais rassuré de voir son ami à ses côtés, il se contenta de suivre l'homme à l'étrange chapeau et au sourire impeccable.

Le danseur n'aurait pas su dire depuis combien de temps, il marchait le long de ce couloir, une heure, deux heures, une demi-journée ? Le temps semblait figé dans ce corridor à la décoration monotone. Après avoir atteint les mille, Doro, lui, arrêta de compter les torches de bois et se réfugia dans la tignasse de Maika pour dormir.

Enfin, ils arrivèrent enfin devant une porte miteuse, seuls quelques bouts de bois semblait encore retenir les jointures. Il semblait que, au moindre toucher, elle allait s'éffriter en poussière.

Le chanteur s'arrêta devant et se retourna, son grand sourire éclairé d'une manière un peu glauque par les torches.

- C'est ici que je vous laisse. Vous allez devoir faire le reste du chemin comme des grands. Nous nous reverrons sûrement, quoique, le Coryphée ne m'invoque pas bien souvent.

- Quoi ? Dit Maika qui ne comprenait pas un mot.

- Ah oui ! j'allais oublier !

Le chanteur mit une main derrière son dos, puis, de sa magnifique voix, il se mit à chanter accompagné par un son qui semblait provenir de l'autre côté de la porte.

Son:


“Au milieu du chemin de notre vie
je me retrouvai dans une forêt obscure,
dont la route droite était perdue.


Par moi on va vers la cité dolente ;
Par moi on va vers l'éternelle souffrance ;
Par moi on va chez les âmes errantes.

La Justice inspira mon noble créateur.
Je suis l'œuvre de la Puissance Divine,de la Sagesse Suprême et de l'Amour.

Avant moi, rien ne fut créé
sinon d'éternel. Et moi, je dure éternellement.
Vous qui entrez, abandonnez toute espérance.”



Sur ces dernières notes, le guide inclina légèrement son chapeau comme pour les saluer et rebroussa chemin comme si de rien n'était, laissant Sachi, Maika et Doro seuls devant la porte bancale.

- J'ai pas compris tout ce qu'il a dit, mais je crois pas que ça sente super bon. Dit le Colosse en s'approchant tout de même de la porte pour jeter son regard au travers des innombrables trous entre les planches moisies.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, il ne voyait rien. Un voile noir semblait être suspendu juste devant la porte. Seule la musique persistait. D'une beauté enivrante, il semblait que plusieurs personnes jouaient d'un instrument que Maika ne reconnaissait pas.

- Allez bande de mauviettes ! On va pas rester là rien foutre non ? Dit Doro qui se réveillait. Je refuse de faire le chemin inverse, on est pas là par hasard. Allez !

Le petit animal sauta sur le sol avant de reprendre un élan afin de s'accrocher à la poignée de la porte. Le mécanisme marcha, à la grande surprise de l'acrobate et un paysage somptueux se dévoila enfin devant leurs yeux.

Une immense prairie s'étalait devant eux. L'herbe y était verte et odorante. Qui était-elle ? Comment pouvait-elle faire courir ses doigts aussi rapidement sur le manche, pourquoi jouait-elle maintenant ? Qui était-elle ? Sans un regard vers les trois comparses, elle agita son instrument, faisant jaillir une jeune femme qui semblait planer juste au-dessus du sol, assise sur une balançoire suspendue à deux ballons. Juste après, ce fut au tour d'une cage d'être invoquée.
Entre les barreaux fins, on pouvait y voir un jeune homme assis. Un instant, il fixa Maika avant que son regard vide ne se dirige vers Sachi. La jeune femme, elle, maquillée à outrance, sauta de sa balançoire pour se diriger vers le danseur.

Sous la lumière dorée qui éclairait ce spectacle incompréhensible, et la musique de la misérable, les deux choses qui avaient été invoquées attaquèrent les artistes sans une once de pitié.

 
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Tout condamné à mort aura la tête tranchée

Au bout de ce couloir se trouvait le rendez-vous des deux compagnons avec l'au-delà. Pour un homme pieux comme Sachi, c'était la seule explication possible, ainsi, tout en parcourant ce long tunnel éclairé, l'illusionniste fut pris de l'intuition grandissante qu'au bout du chemin aurait lieu sa rencontre avec Dainichi Lui-même. La Grande Illumination avait enfin reconnu son meilleur disciple et avait envoyé à sa rencontre un être pas tout à fait humain, dont la voix ne pouvait appartenir qu'au plus pur des anges habitant le paradis ; voix plus sublime encore s'il l'était possible pour l'homme qui possédait une audition aussi développée que celle du marginal. Enfin, cette voix les laissa seuls devant une porte de bois, visiblement ancienne et pourtant pas complètement de ce monde, qui les séparait de l'ultime révélation. Le religieux ne tenait plus en place et tentait vainement de canaliser son impatience en tapant du pied ce qui, bien qu'il ne pouvait pas le comprendre, semblait agacer Doro au plus haut point, détournant ainsi son attention pour se réfugier dans des préoccupations plus superficielles.

La voix était partie mais la musique, elle, était toujours bien présente. Elle sembla même s'adoucir et, bientôt, fut secondée d'une nouvelle voix, celle d'une femme, à peine perceptible de l'autre côté de la porte mais qui, pour Sachi, semblait être une invitation personnelle à entrer. C'était la Grande Prêtresse, la sirène dont le champ détournait l'humain de la vie temporelle pour rejoindre le royaume éternel, celui de la transcendance. Quelques instruments à corde résonnaient également dans l'air et semblait se répercuter contre chacun des murs du couloir qui formait désormais une magnifique caisse de résonnance. Le hinin ne savait pas si son camarade et son animal de compagnie pouvaient profiter du même concert que lui, de la même parfaite harmonie qui inondait son esprit et s'en sentait d'autant plus privilégié. Dainichi était là pour lui. Derrière cette porte. Il fallait absolument entrer dans ce monde irréel.

Ce fut Doro qui le sauva de son atroce impatience, ou plutôt qui la précipita. S'agrippant avec agilité à la poignée, le petit hérisson poussa la grande porte de bois et découvrit le paradis aux deux amis. Une vaste plaine, verte d'une herbe que l'on ne trouvait qu'aux alentours d'Inari, les accueillait. Mais comment ? Y avait-il seulement de si beaux endroits dans cette région ? Quelle était cette oasis ? Et… quel était ce bruit qu'il n'entendait pas auparavant, ces piaillements qui ravissaient ses oreilles ? Les oiseaux. Oui, il entendait les oiseaux, les distinguait entre chacune des notes jouées, entre chaque poussée de voix et tous ces sons tourbillonnaient ensemble dans la plus merveilleuse symbiose.

Qui était cette femme, au milieu ? Seule dans l'herbe fraîche, elle était belle, infiniment sublime, alors même que Sachi ne pouvait apercevoir son visage à une telle distance. Ce qui la rendait belle, au-delà de sa voix, c'étaient ses mouvements, la façon qu'elle avait de déplacer ses doigts sur le manche de son instrument, de tapoter du pied en rythme, d'agiter sa tête de droite à gauche, laissant ses cheveux libres de flotter sous le contact du vent… L'illusionniste inspira une grande bouffée et se sentit complet. Il pensa à se pincer, car cela ne pouvait pas être réel puis, à y bien réfléchir, se ravisa. Si tout cela était un rêve, il ne voulait jamais le quitter. Absolument jamais.

Les deux créatures invoquées mirent un peu de temps à se stabiliser, à prendre leur marque avec ce monde qu'ils semblaient méconnaître, comme s'ils l'avaient arpentés à une autre époque. Une femme sur une balançoire, déjà, qui fixait Maïka et que l'artiste trouvait étrange, déstabilisante. A côté, dans une cage, un petit garçon. Un petit garçon ? Non, un jeune homme ? Non, qui pouvait savoir ? Il semblait avoir tous les âges à la fois, ou plutôt l'âge indéterminable des anges. Il fixa Sachi, lui fit un petit signe de la main et lui sourit. Il voulut s'approcher pour accepter pleinement sa destinée mais, comme par un acte magique, la seconde d'après, le garçon était sorti de sa cage et déjà venait de paraître à un mètre à peine du saltimbanque. Il était apparu comme une offrande, son corps semblant poussé par les innombrables bras d'une foule qui n'était pas là à l'instant précédent. Il pencha la tête, fixa Sachi et, enfin, disparut à nouveau.

Le jeune homme :

L'instant d'après, l'illusionniste était dans le noir. Il avait senti des mains se poser sur ses yeux, des mains extrêmement froides et desquelles aucun battement ne sortait, des mains qui désormais le recouvraient totalement et l'enfermait progressivement en dehors de toute réalité, comme s'il était pris dans un épais cocon. On y était, Sachi allait entamer sa transformation. Il acceptait pleinement sa condition de chenille et n'attendait qu'une chose : ressortir papillon de ce cocon.

Derrière cette infinie douceur, pourtant, se trouvait le plus grand mal. Le saltimbanque n'entendait plus la musique. Il perdait l'intégralité de ses repères. Il était prisonnier, captif de cet enfant dans cet immense trou noir dont il n'existait aucune issue. Il se sentait également perdre en puissance, comme s'il se vidait de son sang alors même qu'il ne pouvait apercevoir aucune blessure sur son corps. Bientôt, il fut violemment projeté au sol et crut que sa tête allait exploser. Un second coup, puis un troisième, tous d'une force qui lui paraissait surhumaine.

Le dernier coup le ramena à la réalité. Enfin, à ce qu'il pensait être la réalité.

Il était allongé dans l'herbe chaleureuse, tenant fermement son crâne ensanglanté. Sa cuisse droite avait été percée d'un kunai, son visage était couvert d'hématomes et son crâne sonnait atrocement. La tête couchée contre la terre humide, il voyait au loin son ami et allié en train de se livrer à une danse macabre avec la jeune fille qui, pour peu que cela fut possible, semblait bouger au moins aussi bien que lui. Des coups s'échangeaient là-bas aussi, d'une violence encore plus terrible que celle qui s'était abattue sur lui.

L'illusionniste se releva difficilement et observa le garçon qui l'observait dangereusement, assis en tailleur à deux pas de lui. Il jouait avec lui. Il le prenait pour un con. Il n'y avait nul paradis ici, nulle Grande Prêtresse : la sirène se transformait en Cerbère, les anges en démons. Ce n'était pas l'accueil par Dainichi, c'était son épreuve. Sachi devait absolument se montrer digne de lui.

D'un signe de main, l'artiste créa deux copies de lui-même, avec qui il s'élança dans un corps-à-corps endiablé avec la jeune créature qui lui rendait ses coups, toujours avec l'exacte même puissance. Avec une assurance suffisante, il se permit même de lui prodiguer des conseils. "Tu le sais très bien que nous autres, nous ne combattons pas avec nos poings. Qu'est-ce que tu attends pour me prouver que tu es digne de moi ? Allez, montre-moi que l'Augure ne s'est pas trompée !" Mais enfin, qui était cette Augure, bordel ? Ca faisait deux fois qu'on lui en parlait, deux fois qu'il ne pigeait rien, cela devenait insupportable.

Ecoutant le conseil qui lui avait été si insolemment convié, les trois clones s'arrêtèrent simultanément d'attaquer. L'enfant, soudainement piqué dans son intérêt, releva la tête, interloqué, un sourire niais affiché sur son visage. "Allons, gamin, lui dit Sachi, tu ne devrais pas plutôt retourner faire la sieste ? Ta mère ne t'attend pas ? A moins que je l'ai tuée, tout à l'heure, avec tous ces immondes bourgeois ?"

La chose, l'entité, le garçonnet ricana. Il semblait déçu de voir que son adversaire du jour, celui qu'il avait pris pour son héritier légitime, s'abaissait à d'aussi piètres techniques de déconcentration. Soudain, pourtant, son sourire s'effaça complètement, il ploya le genou et semblait incapable d'effectuer le moindre mouvement. Il ne semblait plus discerner l'artiste illusionniste non plus, dont les clones venaient pourtant de foncer sur lui pour apposer un parchemin explosif dans son dos. La terreur s'afficha sur son visage et son corps se mit à trembler, un peu d'abord, puis violemment. Une larme coula le long de sa joue rose.

Sachi jubilait. Il venait de vaincre l'avatar du Malin.

Tout du moins, c'était ce qu'il croyait, avant d'être frappé à nouveau. Des centaines de mains blanches se mirent à l'enserrer, semblant tordre son corps de toute part qui n'était plus rien d'autre qu'une immonde matière gélatineuse. Devant lui, l'enfant avait effectué un signe et était sorti de son illusion. C'était lui, maintenant, qui ricanait, tandis que l'envoyé de Dainichi hurlait de douleur.

Récap:

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Tout condamné à mort aura la tête tranchée

Sachi entendit le cri d'appel de son ami. C'était comme un écho qui résonnait dans son esprit sans pour autant lui donner de sens. Il entendait son nom, mais ne savait pas à quoi l'associer. Il entendait la voix, savait qu'elle était celle de Maika – car, quand bien même lui ferait-on tout oublier qu'il saurait distinguer son compagnon le plus cher – mais il ne savait pas d'où elle venait. A gauche ? A droite ? L'illusionniste baissa la tête et vit son corps comme entortillé sur lui-même, comme une pâte de caoutchouc qu'un enfant aurait écrasée comme un tronc d'arbre. Il avait eu mal, mal comme jamais auparavant, mais il ne sentait plus la douleur. Cela faisait quelques minutes maintenant qu'il ne sentait plus rien. Pourtant, tous ses os devaient être cassés, pour qu'il ait fini dans un tel état. Était-il mort ? Mais depuis quand ? Depuis ce combat irréel, ou depuis le funeste banquet ? Peut-être les nobles avaient-ils réussi à leur résister, et la troupe s'étant lancée dans un combat pour la justice avait finie décapitée ? A ce stade, il était parfaitement impossible de le deviner.

Désormais, il ne voyait plus rien. C'était comme si une puissante lumière blanche, plus chaude et plus piquante encore que celle du Soleil était dirigée en plein vers lui. Il était inondé par cette lueur, ce halo, qui lui couvrait la face d'un voile opaque. Il n'était pas aveugle, non, c'était plutôt comme si sa vue était obstruée.
Enfin, soudainement, le voile fut percé et un couteau apparut si proche du nez du saltimbanque qu'il poussa un petit hurlement : sa torture n'était-elle donc pas finie ? A la suite de cette première libération du voile, la lumière blanche sembla faner lentement devant lui, dépérir, pour couler en de gros pâtés visqueux sur le sol, recouvrant ainsi l'herbe de la plaine d'une neige collante et illusoire. Il n'avait pas encore recouvré pleinement ses esprits que le visage diabolique de l'enfant parut à ses yeux couverts de larmes.

"Salut ! C'est encore moi. Va falloir faire mieux, pour me convaincre que t'as de la valeur. Ha ah !" ricana-t-il d'une voix aiguë si insupportable que Sachi eut envie de lui faire bouffer ses cheveux gras pour le faire taire.

Il regarda autour de lui, et aperçut le buste de Maika séparé de ses jambes, ainsi que le cadavre gisant de Doro, au pied d'un arbre. Il bouillonna d'une rage qu'il n'avait jamais sentie auparavant. Il voulait mieux ? Comme ça il n'en avait pas eu assez, le mioche ? L'humilier n'avait pas été suffisant ? Bien, puisque c'était ainsi, il était temps de faire appel à la fureur des cieux pour punir ce pêcheur. L'espace d'un instant, Sachi deviendrait l'avatar de Dainichi sur cette terre, qui prononcera sa divine sentence sans plus tarder.
L'enfant cru entendre Sachi lui parler dans sa tête, avant que sa voix ne se transforme pour devenir plus grave, portante, presque infinie. Elle était à la fois superbe, autoritaire, vindicative et terrifiante. Le garçonnet se figea sur place, tandis qu'il entendait la puissante voix le condamner à rejoindre l'étang de feu, qui le submergerait de ses flammes démoniaques jusqu'à l'étouffer complètement. Ces paroles furent accompagnées des plus déplaisantes visions : la plaine sembla s'être transformée en ce torrent enflammé qui accueille les âmes des défunts, la chaleur y était atroce et tout esprit torturé commençait alors à hurler, à prier, à jurer allégeance à Dainichi, reconnu comme le dieu sublime qu'il était. Le petit démon lui-même semblait commencer à fondre comme une bougie laissée au coin du feu.

"Ha ! Hahaha ! HahahahahaHAHAHAHA !"

Le garçon, encore une fois, riait à gorge déployée. D'un signe de la main, il rompit l'illusion, laissant Sachi désespéré.

"Haha haahaha !" il ne s'arrêtait pas. "Pendant une seconde, j'ai presque cru à ton illusion ! Elle a l'air géniale, cette technique, CHAPEAU !" Il se mit à taper des mains avec la vigueur d'un enfant enthousiaste. "Seulement, voilà, le problème, c'est que moi j'suis déjà mort ! Donc c'est bien mignon ton idée, mais ça marche pas avec moi ! Pourquoi j'aurais peur de la mort, alors qu'elle est si belle ! Regarde donc autour de toi, on est pas bien ici ?"

Sachi, comme par automatisme, regarda autour de lui. La plaine était redevenue belle et verdoyante. Maika était vivant et Doro avec lui, et ils discutaient avec l'horrible femme qui les avait tués il y a quelques minutes après.

"Bon, tu as passé le test !" l'informa le garçon. "T'aurais pu mieux faire, bien sûr, mais c'est déjà pas mal. Je t'apprendrai le reste." Puis, il retourna auprès de la vieille musicienne, la danseuse également, et ils s'écrièrent en même temps : "Bienvenue à Danzaemon !"

Le saltimbanque ne comprenait plus rien. Son corps avait lui aussi été recomposé et il se sentit se relever sans même se souvenir de l'avoir ordonné à ses muscles. Il s'approcha de Maika, qu'il fixa pendant de longues secondes pour s'assurer qu'il était bien vivant. Il lui toucha timidement le bras, de peur que celui-ci ne disparaisse à son contact. Heureusement, le contact avec sa peau était bel et bien réel.

En se retournant à nouveau vers leurs assaillants, ils virent que ceux-ci tenaient dépliés deux longs parchemins qui s'étendaient sur plusieurs mètres sur le sol. Le papier était vieilli et l'écriture calligraphié. En haut, trônait en lettres penchées, le titre énigmatique suivant : "CONTRAT – DANZAEMON". S'en suivait une longue liste de règles que Sachi ne parvenait pas encore à lire, puis, sur la seconde moitié du papier, des noms qui se succédaient, qui paraissaient tous inconnus à l'artiste.

"Bon, vous venez signer ? ou vous en voulez encore ?" demanda joyeusement le garçonnet.


ASHLING POUR EPICODE

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Maika
Maika
Équilibriste de Danzaemon
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Tout condamné à mort aura la tête tranchée


Maintes fois, le colosse s'était demandé ce qu'il y avait après la mort. Il ne croyait pas au Dieu de son ami, encore moins aux autres folklores qui développaient une multitude de divinités pour chaque objet, chaque peine du quotidien, mais il espérait retrouver Maika. Sa voix, son regard, ses mots.

Il ferma les yeux, implorant intérieurement la fin de cette vie qui n'avait pas d'autres sens que la danse et la musique. Pourtant, rien ne se passa. Pire encore, il ressentit la sensation si familière des picotements lui parcourant la nuque quand son partenaire hérisson décidait de faire un somme sur son épaule.

- Doro ? Chuchota-t-il dans leur langage fait de claquements de langue et de petits bruits aigus.

Il rouvrit les yeux.

À son grand étonnement, ses jambes épaisses étaient toujours attachées à son buste. Doro semblait aussi confus que lui devant la prairie qui était redevenu un océan vert baigné d'une lumière chaude.
Une seule chose prouvait qu'il n'avait pas totalement fantasmé ce qui venait de se passer, la présence de la danseuse et de ses ballons morbides. De son déhanché si particulier, presque félin, elle s'approcha de Maika puis tourna autour de lui plusieurs fois en alternant entre le sol et les airs.

- Tu me plais bien. Tu es puissant, mais il te manque de la vitesse et surtout, de la souplesse. Mais on va y remédier.

- Quoi ? Dit Maika totalement perdu.

Sans même répondre, la jeune femme fit des cabrioles jusqu'à rejoindre l'étrange petit garçon qui semblait affairé avec Sachi et la vieille femme misérable qui faisait vivre son instrument.

- Bienvenue à Danzaemon ! Dirent les trois étrangers en cœur.

Sachi se rapprocha de lui, il sentit les doigts de son ami se refermer sur son bras, malgré la confusion, il était heureux de le retrouver. Avec lui, la vie était plus colorée, plus joyeuse. Le jeune magicien avait un don pour rendre loufoque la plus austère des situations, mais pour une fois, il n'avait pas besoin d'intervenir pour ajouter de l'absurdité à ce qui paraissait déjà tant irréel.

- Bon, vous venez signer ? Ou vous en voulez encore ? Dit le petit garçon.

Maika s'approcha de l'immense parchemin que tenait la danseuse de sa main libre. Elle sautillait impatiemment à la différence près qu'avec ses ballons, elle semblait le faire au ralenti.

- Allez viens mon sucre.

Maika savait lire, sa mère adoptive avait mis un point d'honneur à l'éduquer, au moins pour les bases, mais il n'aimait pas ça. Le parchemin semblait interminable, comportant une liste de plusieurs centaines de noms.

- Oh, ne t'en fais pas de ça, toi, occupe toi du début.

- Et ben alors, traduit ducon ! Dit Doro penché sur le parchemin.


- Attends, je vais passer pour un illettré si je te traduis en même temps, déjà, je galère, c'est écrit tout petit et avec une encre bizarre.


- P'tain mais qui c'est cette tarée ? Traduis où je lui crève les têtes décapitées qui lui servent de ballons.

- Bon. "Bienvenue à Danzaemon ! Si tu lis ces mots, c'est que tu as quelque chose de spécial en toi. Comme tous les artistes, tu veux être au sommet de ton art.
Et si je te dis, moi, que tu ne le sera jamais vraiment ? Connais-tu les légendes de ces artistes que l'on disait maudits ? Ces êtres extraordinaires qui ont révolutionné leurs arts ? Et bien, ils ont tous fait partie, à un moment donné de leur vie, de Danzaemon. Car c'est cela que je t'offre danseur! Le mouvement qui raconte, la coordination sans effort, la magie du don au-delà du simple talent de l'acharné.
Pas de cachotteries ou d'entourloupes. La simple vérité. En échange du pouvoir de l'Équilibriste de Danzaemon, je ne veux qu'une chose, ton esprit après ta mort.
La personne qui tient ce contrat et que tu viens d'affronter était autrefois à ta place, c'est celle qui t'a précédée. Son esprit ne sera libre que quand la mort frappera ton corps et que tu viendras la remplacer. Ainsi, je t'offre plus que l'art, je t'offre une vie après la mort, aussi bien en tant qu'artiste de légende qu'artiste déchus au service de celui qui te remplacera.
Signe pour la grandeur de la danse.
Signe pour celle qui chantait tes mouvements.
Signe pour ne jamais être oublié.
Signe pour briller comme une étoile.
Ou passe sur la terre des mortels,
Invisible et incapable de la modeler."


- Mais quest-ce que c'est que cette merde ? Dit Doro.

- Je comprends pas.


- C'est pourtant simple trésor. Tu signes, et je te promets que tu seras le plus grand danseur que quiconque ait jamais vu. Je pourrais t'entraîner aussi, mais cela passera par un rituel que seule l'Augure maîtrise.

- Quoi ? Je...

- Signe et tu auras non seulement la danse, mais tu pourras aussi m'invoquer pour combattre à tes côtés. Tu as pu mesurer ma dangerosité je crois, mais encore, tu n'as rien vu.

Maika regarda longuement Sachi en silence, lui aussi devait être confus.
La vieille femme ne disait rien, se contentant d'observer la scène avec un sourure en coin, son instrument vibrant entre ses doigts. S'il pouvait danser comme elle jouait, si c'est cette virtuosité qu'offrait Danzaemon, il n'avait pas à réfléchir des jours. Il vivait pour son art, c'est tout ce qu'il lui restait de Maika.

- Donnez-moi une plume que je signe. Dit-il d'un air déterminé.

- Oh, tu es si mignon mon chou. Mais ce n'est pas avec de l'encre que l'on signe ce contrat.

À ces mots, elle sortit de sa jarretière un de ses innombrables kunais affublés de parchemins en tout genre et traça lentement un cœur sur l'avant-bras du colosse. Le sang ne tarda pas à perler.

- Allez-y, signez tous les deux. Dit la jeune femme avec son sourire horrifique.

Maika et Doro regardèrent Sachi, et, ensemble, ils apposèrent leurs doigts marqués de leur sang sur le contrat.

Aussitôt, le bout de papier s'enroula sur lui-même jusqu'à former un cylindre assez petit et parfaitement transportable. Le ciel se couvrit et la danseuse disparut. Maika se sentit pris de vertige, comme s'il chutait indéfiniment. Pourtant, il sentait bien ses pieds sur le sol. Il ferma les yeux et inspira profondément pour se calmer.

Quand il regarda à nouveau autour de lui, il semblait être dans une sorte de placard à balais pas plus grand que des latrines. Tout contre lui, il sentait Sachi et Doro. Les deux semblaient bloqués par le corps pour le moins volumineux du danseur. Après une série de contorsions cocasses, ils arrivèrent enfin à sortir, débouchant sur l'arrière-salle d'une auberge.

- Ah vous voilà enfin ! Le Dresseur vous attendait depuis un moment.

- Le quoi ? Dit Maika d'un air égaré.

- Le Dresseur ! C'est la branche qui est chargée de transporter Danzaemon au travers du Sekai. Il est au bout du chemin. Je vous laisse y aller, mais j'ai une auberge à tenir.

La femme sortit de la pièce en emportant un plateau de verres pleins et après un dernier clin d'oeil au trio, disparut dans une salle très bruyante et qui puait le tabac et le saké.

Suivant les indications de l'étrangère, Maika ouvrit la porte qui menait à l'arrière-cour de l'auberge. Au loin, il pouvait distinguer un chapiteau grandiose qui semblait être un phare dans la nuit.

Doro, les yeux brillants, sauta de l'épaule de Maika et se précipita vers la splendeur.

- Je crois que c'est ça Danzaemon ! Allez ! En avant ! S'exclama le petit animal avec entrain.

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