Down To Hell [Mission rang A Yurei Kei]

« Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit. » Oscar Wilde

Il pleuvait ce jour-là. Je m'en souviens car, il ne pleut que très rarement ainsi à Kasô. Vous auriez dû voir ça. C'était comme si le ciel lui-même annonçait sa venue. Elle qui nous laissa tous coi. Cette douceur dont les effluves enrobées de sucres et de pétales de roses suffisait à vous faire perdre tout bon sens. En y repensant, elle était comme la météo de cette journée : étrange et remplit d'une dualité déconcertante et qui pourtant, vous touche au cœur et vous marque au plus profond de votre âme. Sans crier gare, elle s'est insinuée dans nos vies et doucement, est devenue essentielle, comme une évidence dont on ne peut plus détourner le regard. Vous auriez compris, si vous aviez vu ce ciel. Il oscillait, laissant quelques rayons de soleil pourfendre les sombres nuages qui déversaient à la fois une pluie chaude et paradoxalement glaciale... Et elle nous a tous touché, ou presque. Il reste bien évidemment quelques esprits assez puissant pour ne pas sombrer dans ses bras, mais ce n'est qu'une minorité. Les puissants se sont laissés envoûtés. Eux qui, dans leurs divines habitations, ne connaissaient que la liesse et l'abondance, se sont vu privés de ce sentiment de béatitude, pour plonger dans les pires vices de ce monde. Oui. C'est ce jour-là que Kasô est tombée sous le joug de la Tentation.




Kasô n'est pas une ville comme on en voit beaucoup. Véritable cité-état, elle s'étend sur des kilomètres, prenant son début après les marées salants de Koniku et s'étend alors, comme une immense toile d'araignée jusqu'aux rives de l'océan qui, pourtant, n'est pas une limite. Car si la mer est une voisine omniprésente, les autochtones ont su user d'ingéniosité, profitant des bas-fonds pour créer plusieurs quartiers sur des pilotis de roche et de fer. Ainsi, les riverains apprécient se balader le long des canaux artificiels où requins et autres curiosités de la mer se déplacent, sans véritable conscience qu'au dessus d'eux, la vie grouille.

Et si l'intelligence des natifs de la cité n'est plus a démontrer, la grandeur de l'endroit sommeille pourtant autre part. Car au loin, après avoir passé des heures et des heures à marcher le long des rues et avenues séparant la dizaine de quartiers de Kasô, s'extirpe de la ligne d'horizon une merveille naturelle. Une falaise, prenant naissance parmi les pagodes au loin, s'élève vers les cieux jusqu'à sombrer abruptement vers les abysses. Et sur cette anomalie terrestre, s'est construit un immense château, dont les remparts ne laissent aux habitants du dessous, que la possibilité de voir la puissance de ceux qui les dirigent.

En cela, tout nouvel arrivée peut aisément comprendre comment se divise la ville-état. Au sein du château, se trouve les puissants, surplombant les plus modestes qui se divisent la ville en plusieurs quartiers. Mais pourtant, si d'aventures vous veniez à visiter chacun d'entre eux, vous ne sauriez définir leurs fonctions tant tout regorge de tout à Kasô. Que cela soit près de la mer ou dans les terres, ont y trouve les mêmes marchands, les mêmes jeunes qui gambadent, la même vieillesse qui laisse le temps s'écouler. Rien ne semble plus mal famé qu'un autre endroit et il y règne, étrangement, un sentiment de sécurité assez omniprésent. Etrange, au vu de la raison pour laquelle vous êtes ici Shinobi...

Pourtant, l'ordre de mission est bel et bien clair. Quelque chose se passe ici. Quelque chose de terrible, qui requiert votre présence et la plus grande discrétion de votre part. Mais au vu du monde qui fourmille ici, vous n'avez guère de chance de vous faire remarquer. Les allés et venus sont nombreux et la pléiade qui vous entoure semble aussi hétéroclite que le monde lui-même. Alors, par où commencer ? Le plus simple serait sans doute de vous rendre au château et de régler ce qui doit l'être au plus vite. Cependant, face à l'immense muraille qui vous sépare du reste de la cité, le doute peut commencer à vous habiter. Surtout que, au détour d'une conversation, vous entendez sans grand mal qu'il n'est guère aisé de se rendre au château sans invitation. Cependant, ils sont civils, vous êtes shinobi. Et la myriade de possibilités qui s'offrent à vous est infinie...

Alors, cher guerrier de l'ombre... De quelle manière allez vous commencer votre sombre aventure ?...
   

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Il est des adages, qui témoignent de Konohajins au comportement belliciste, prêt à fondre dans la masse et à taper directement là où ça fait mal. Plus guerriers que Shinobi, ils ont fait la réputation du village de la feuille, marquant les esprits par leur puissance que leur finesse. Telle est la Volonté du Feu, impitoyable et flamboyante. Mais d'une simple flamme, peu naître un incendie qui finit par embraser aussi bien alliés qu'ennemis. Cependant, pourquoi nous attarderions nous sur cela ? Après tout, vous n'êtes pas vraiment des leurs.

Et c'est cette facilité à définir vos objectifs qui vous pousse à la tempérance. Un trait si rare de nos jours, qui pourtant, s'adonne à la perfection pour l'objectif qui est le vôtre. Bien conscient qu'avant de courir, il faut savoir rampé, vous utilisez avec bon escient votre expérience, brouillant les pistes, désirant oeuvrer seul, dans les ténèbres. Après tout, ne dit-on pas que l'on n'est jamais mieux servit que par soi-même ? Un maxime qui vous colle à la peau et fait de vous l'objet de mort que vous êtes. Les ryos sont échangés contre quelques services, et si d'aventure, la foule s'attarde sur l'encre ancré sur votre visage, votre image s'estompe aussi promptement. Ainsi est fait l'humain, capable de s'offusquer aussi facilement de broutilles que de les oublier.

Délicatement, la course du soleil touche à sa fin. L'horizon se teint d'une couleur orangé qui part sur un dégradé rosé, pour se voir engloutir peu à peu par le voile de la nuit. Une chance pour vous, la Lune n'est que dans sa phase de croissant ascendant. Il ne faudra guère faire de vieux os si vous vous décidez à attaquer de nuit. Cependant, cela n'a pas l'air de vous déranger. Car telle une ombre, vous vous échappez de votre chambre, vous faufilant à pas de loup le long des façades et toitures dont les arrêtes serpentent de manière irrégulières jusqu'aux immenses pagodes.

Promptement, vous décidez être assez près de votre objectif, ou tout du moins, du lieu de votre larcin. Et l'expérience parlant encore, vous savez que tout bon crime commence avec l'observation. Vous fondant avec votre environnement, la foule qui continue son brouhaha en contre-bas ne vous perçoit pas. Après tout, qui le peut avec toutes ces lumières qui vous éblouissent la rétine ? Une chance de plus pour vous. Pour le moment, tout se passe bien et c'est le minimum qu'il vous faut pour la longue nuit qui s'annonce. Au loin, vous pouvez percevoir les hautes murailles, où quelques ouvertures semblent barricadées par des panneaux de bois. Sans doute que derrière eux, se cachent l'artillerie en cas d'attaque frontale ou par la mer ? Il est cependant clair que si passer par ici est envisageable, le fait de ne pouvoir voir ce qui se trouve derrière n'est pas avantageux.

Votre regard se pose alors sur des lumières qui étincellent par moment de manière fugace. En plus de cela, elles semblent bouger de manière régulière. Des lampes à huile ? Sans doute. Et au vu de leurs nombres, il est clair qu'ils n'ont pas lésiné sur le nombre de soldats. De plus, les mouvements que vous percevez ne laisse aucun doute, à aucun moment, un garde ne se trouve pas à vu d'un autre. Comme une danse, les pas sont rythmés et comptés, évitant de laisser un pan de remparts sans surveillance... Attaquer par ici est possible, mais il faut alors s'aventurer à confronter une garnison entière de soldat armés dont le potentiel n'est pas encore dévoilé. Bien évidemment, un vrai Konohajin aurait sauté dans le tas. Mais à défaut de me répéter, vous n'en êtes pas un.

Viens la porte principale, véritable mur de bois laqué s'élevant sur une dizaine de mètres, sans doute aussi belle que lourde à ouvrir. Il faut être fou pour vouloir passer par là, sans compter que pour y accéder, vous devrez monter le long du chemin de la falaise où aucun relief ni aucune flore ne peut couvrir votre présence. Et sans invitation, pas sûr que les gardes n'accueille un étranger à bras ouvert... Non, il est clair qu'une approche furtive est beaucoup trop risquée, surtout au vu de la grandeur des murailles qui, couplées à la falaise, peut rendre l'ascension plus périlleuse que productive. Il doit cependant bien y avoir un accès directe qui ne soit pas surveillé jours et nuits en permanence ? Il va falloir réfléchir pour cela, car si le point de vue reste des plus magnifiques, il n'en demeure pas moins que l'immensité de l'édifice cache encore quelques pans de sa constitution. Pour en faire le tour, il faudra se rendre sans doute au bout du quartier sur pilotis, là où la mer reprend ses droits pour avoir accès à la face Sud. Pour la face Est, un immense détour, hors de la ville est nécessaire, ce qui, le cas échéant, peut être plus chronophage qu'autre chose. Tandis que la face Nord n'est autre que l'immense chemin à découvert menant à la porte, et que la face Ouest vous a déjà dévoilé, semble-t-il, tout ses secrets...

Êtes-vous déçu ? Ou plutôt content ? Pour un début, les choses semblent plutôt bien se passer et puis, il faut bien l'avouer, la soirée est des plus douces ce soir. L'animation de la ville vous offre tout ce don vous avez besoin pour vous faufiler de partout, tandis qu'une légère brise vient vous caresser le peu de peau encore à découvert. Tiens, d'ailleurs, qu'est ce que c'est que cela ? Une feuille de papier ? Au vu de l'objet, ce n'appartient guère aux hautes sphères. Et si d'aventure vous veniez à être curieux, vous pourrez y lire qu'on organise un tournoi d'échecs, dont les prix varient de ryos en objets précieux. Mais ce qui vous tique votre curiosité, reste une petite mention en bas de page, presque effacée, celle qui témoigne que cet événement, compte comme qualification pour prétendre à une place au tournois se déroulant au château en l'honneur du seigneur Ikura. Voilà un chemin des plus intéressant mais qui, malheureusement, semble être plus long que ce que vous voudriez ?

Devant vous, plusieurs possibilités s'offrent à vous. Après, avez-vous pour autant usé de toutes vos malices ? Certainement que non. Et puis, si d'aventure vous vous retrouviez à vous laissez aller à la paresse, il reste les éternelles tavernes qui peuplent la ville, ou encore simplement de se promener et d'écouter la foule. Il n'y a rien de mieux qu'écouter aux portes pour en apprendre plus sur le lieux où l'on se trouve. Du moins, c'est ce que l'on dit...
   

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Pour autant, si d'aventure, vous auriez pu vous laissez aller à quelques explorations de plus, la curiosité, ou peut-être, l'exotisme de cette nouvelle voie à emprunter, finit par vous obnubiler. Après tout, combien de fois avez-vous dû écouter aux portes ? Aller chercher une information après l'autre, devant vous farcir les énergumènes complètement saoule ou les petites gens bien trop présomptueuse en vous voyant ? Las de tout ceci, vous vous êtes décidé à faire les choses différemment. Empoignant les hasards du destin, vous rentrez tranquillement dans une de vos planques, commençant à revoir les bases de ce jeu pour le moins tactique. Et si d'aventure, le souvenir de partie plaisante peut vous revenir, cette fois-ci, vous savez que la moindre erreur peut vous couper l'herbe sous le pied. Vouloir participer à un tournoi, c'est bien, quand on sait que l'on va gagner. Mais vous ? En êtes-vous seulement vraiment sûr ?

Qu'importe les doutes, vous passez ainsi la nuit et une grande partie de la journée à revoir les myriades de possibilités que ce jeu offre. Une quantité de savoir qui met vos neurones à rude épreuve. Après, il faut aussi faire la part des choses. Un tournoi du genre, ne va trouver preneur que pour la petite gens un peu extravagante qui n'a pas pu s'offrir le luxe d'être expressément invités par le seigneur de la ville. Mais qu'importe. Ne reconnaît-on pas un shinobi à sa capacité à prévoir toutes les éventualités ? Un peu comme aux échecs, au final...

L'astre diurne fait son bonhomme de chemin, alors que votre appelle à l'aide parcours les terres du Sekai. Quelqu'un viendra-t-il seulement vous aider ? Allez savoir. Le monde des Keshis n'est pas connu pour son esprit de franche camaraderie. Et même si, qui peut dire que telle ou telle personne vous a vraiment aidé ? Trop de variables pour le moment, mais qu'importe. Vous avez choisi votre voie Shinobi, et il est maintenant l'heure de l'assumer...

Dix-sept heures sonne, il est temps de se rendre dans la taverne où se déroule le tournoi de la plèbe. Un simple nom vous revient en tête. Quelques questions posées par-ci par-là vous permettent de trouver votre chemin et d'être même en avance ! Une bonne chose en soit, les retardataires n'étant guère bien vu dans le milieu. Doucement, vous pouvez voir les candidats. Ils sont nombreux, beaucoup trop nombreux. Et en regardant le tableau récapitulant les joueurs, vous percevez quelques noms que vous auriez pu entendre au travers de vos recherches.

« Honda Eirin », connue pour avec un bon niveau en échec, mais surtout pour sa tendance à user de ses charmes pour distraire ses adversaires masculins. Porte le chiffre numéro 6.

« Kyosaki Ryu », amateur de jeux d'esprits et de casse-tête, fait beaucoup de tournois juste pour le plaisir. Porte le numéro 2.

« Gendo Suzo », s'est vu refuser le tournoi du Seigneur pour son manque de fair-play et sa tendance à être mauvais perdant. Porte le numéro 3.

« Izuno Daigo », grand maître des échecs et tacticiens de génie. Aime participer à ce genre de tournoi pour prouver qu'il est le meilleur. Porte le numéro 5.

« Ono Sakura », véritable prodige des échecs malgré sa naïveté candide. Porte le numéro 1.

Il ne vous reste donc plus qu'à vous inscrire et à profiter de l'endroit avant que les réjouissances ne commencent. Pourquoi ne pas commencer par discuter avec les organisateurs ? Ou peut-être qu'un petit verre vous permettra de vous détendre ? Pour le moment, l'heure n'est pas encore au jeu. Quelques minutes à attendre, et vous pourrez assister au tirage au sort qui définira les premiers matchs. Il n'y a plus qu'à croiser les doigts comme on dit ? Ou peut-être que tout cela, au fond, n'a plus rien à voir avec de la chance...
   

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Il est dit que le hasard fait souvent bien les choses. Mais est-ce vraiment cela qui vous a poussé à regarder cette magnifique jeune femme ? Bien entendu, vous avez pu constater avec un certain amusement la stratégie de cette dernière, usant plus du langage corporel qu'autre chose pour dévier l'attention de ses partenaires de jeux. Car dans son regard, ne réside aucune animosité, même lorsque l'un des pauvres bougres qui l'accompagne se tente à quelques bassesses. Elle préfère lui sourire, et s'échappe de son filet pour se rendre vers le tableau des missions. Son parfum arrive jusqu'à vous alors que vous vous êtes également avancé. Vos épaules vous frôlant presque, la demoiselle vous regarde, un léger sourire aux lèvres, presque gêné par cette promiscuité nouvelle avec un si beau jeune homme.

« Voyons voir...Senri Norihisa... Table sept... » elle laisse s'échapper un profond soupire alors qu'elle se retourne, échangeant un dernier regard avec vous. « Et bien, il est temps de jouer n'est-il pas ? » Sa voix trahis une certaine espièglerie, mais sans se déshabiller de sa sensualité. Doucement, elle s'approche de la table, laissant ses doigts parcourir le bois vieillis par les coups et le temps qui passe. Délicatement, elle tire la chaise avant de s'installer, attendant patiemment que son adversaire arrive tout en croisant les bras sur la table avant d'y poser sa poitrine. Pourquoi faire dans la demi-mesure après tout ? Plus c'est gros, plus le poisson mords à l'hameçon n'est-il pas ? Amusé à l'idée de découvrir sa nouvelle victime, elle ne peut s'empêcher de sourire alors qu'elle vous voit arriver à la table. La tête légèrement penchée, elle vous regarde de haut en bas, lorgnant le moindre détails de votre anatomie.

« Voyez-vous ça... Ainsi vous êtes mon premier adversaire... C'est dommage... J'aurais apprécié vous garder pour le dessert... Honda Eirin... Plus qu'enchantée... » Ses jambes se croisent sous la table pendant que vous vous installez, ne manquant pas de laisser son pied rentrer en contacte avec votre mollet. Et le simple fait de vous effleurer semble beaucoup l'amuser. Se pinçant les lèvres, une de ses mains se lève, poussant la première pièce de l'échiquier, actionnant par la suite l'horloge. C'est à votre tour et ainsi s'épuise doucement le temps de jeu. Entre-coupé d'allusion aussi amusante que remplit de sens. Sans jamais aller dans l'obscénité, la jeune femme vous montre deux jeux différents. Jouant aussi bien sur table qu'avec vos plus bas instincts.

Et la partie continue ainsi pendant plusieurs minutes, la belle s'amusant de vous voir ainsi réfléchir alors que tout semble si évident dans son esprit. À chaque secondes, elle s'amuse un peu plus de la situation, ne manquant pas une occasion pour s'adonner à quelques jeux de mots tendancieux, appréciant aussi bien la partie que son adversaire. Mais l'horloge commence à montrer des signes de fatigues et le plateau n'est guère en bonne position pour vous shinobi. Si vous voulez gagner, il vous faut agir et vite. Un égalité n'est pas possible, ni une victoire par point, votre seul échappatoire n'est autre qu'un échec et mat. Mais dans cette situation, comment faire ? Il doit y avoir une solution. Un Mat en un coup est-il possible ? À vous de nous le dire...

La Partie, les Blancs gagnent en 1 Coup:

   

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