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Koko-chan l’avait déclarée son dragon de guerre et rien au monde ne pouvait la rendre plus extatique que cela. Elle était utile à sa douce fleur des oasis. Elle était prise d’une fierté incommensurable, d’une assurance qu’elle n’avait pas eue depuis longtemps. Pourtant, elle n’était pas vraiment un dragon. Pas encore, du moins. Mais elle avait mis la main sur un rouleau de technique dans la bibliothèque de Suna et elle savait qu’elle pourrait maîtriser ‘’ le souflle du dragon.’’
De ce qu’elle avait lu (oui, oui, Ena savait lire) c’était une technique de souffle matérialisant une grosse tête de dragon qui suivait le sol et brulait tout sur son passage. C’était parfait pour Ena qui ne souhaitait maintenant qu’incarner ce dragon, qui voulait être tout ce que voudrait Konomi.
On lui avait demandé un dragon. Jamais on n’aurait vu un dragon si dragonesque.
Ena était dans sa chambre à étudier (enfin, à lire, tourner et retourner le rouleau dans tous les sens.) Il était en bon état, les mots était lisible et tout, mais elle ne comprenait pas. Oui la description de la technique y était, les sceaux et tout le tralala, mais elle n’arrivait pas à concrétiser tout ça dans son petit esprit. Elle était assise sur sa couette, les jambes croisées, le regard ambre rivé sur sa lecture depuis de longues minutes, mais rien à faire.
Grognant de rage, elle envoya le rouleau dans un coin de la pièce. Ça ne servait à rien de lire. Il faudrait qu’elle trouve quelqu’un qui savait être un dragon. Heureusement, Ena appartenait à un clan qui était reconnu pour leur manipulation de feu et de la terre. Il ne suffisait maintenant qu’à trouver quelqu’un qui connaissait ce qu’elle voulait savoir. Elle commença donc son enquête cherchant un maître digne de ce nom.
Le plus gros problème, c’était que même son clan l’évitait et lorsqu’elle réussissait enfin à avoir une réponse, elle se retrouvait renvoyée à sa propre mère. Celle qui la détestait, celle qui la voyait comme inutile et capable. Alors, oui, mais non. Il devait bien y avoir une autre personne dans tout ce foutu clan qui avait ce qu’elle voulait, mais personne ne se manifesta.
Elle dut donc se résoudre à tenter d’approcher sa mère de nouveau. Elle se rappelait bien la dernière fois (quand elle voulait briller) et savait que se ne serait pas facile. Il lui fallait un plan …
***
« Maman … Je … J’ai besoin d’aide.
- Encore ? apprends à faire les choses par toi-même. »
C’était moins violent qu’Ena l’avait d’abord imaginé. Encourageant, du moins, pour l’instant.
« C’pas pour briller. J’veux apprendre une technique Katon et tout l’monde dans l’clan dit que tu la connais. »
Elle posa son torchon pour regarder sa fille. Ambre contre ambre, elle tentait de jauger la demande et, surtout, la résolution de la plus petite Tomei de la maison.
« Seulement si tu fais les choses comme je le dis. »
Il n’en fallu pas plus. Les yeux d’Ena étaient plein de larmes et un sourire morveux s’affichait sur son visage alors qu’elle hochait rapidement la tête. C’était bien l’une des rares fois que sa mère acceptait ce genre de demande.
Le lendemain, la mère et la fille se retrouvaient sur le terrain d’entraînement, prêtes à l’action. Ena avait jugé bon d’apporter le rouleau, voir si elle pouvait le comprendre. Elle le présenta à sa mère, mais …
« Tu me demandes de t’apprendre une technique, mais tu vas l’apprendre dans un rouleau ?!
- Je t’l’ai dit hier ! J’ai essayé toute seule, seule avec le rouleau et j’ai pas réussi. J’comprends pas.
- Donc, jette-moi ça. »
Ena, sur ce point, était comme sa mère. Toutes deux étaient femmes d’action et pas de mots. Sachiko était une tête brûlée qui apprenait en pratiquant, alors pratiquer serait sa méthode privilégiée d’enseignement.
« Tu veux cracher du feu. Tu veux que ce soit gros et tu veux aussi que ce soit chaud. C’est pas vraiment sorcier. Crache une boule de feu suprême. »
La jeune fille obéit, faisant une boule de feu suprême. Sa mère hocha la tête, l’air satisfaite. Ena n’avait jamais eu de mal avec le katon. S’il y avait bien quelque chose qu’on pouvait vanter chez la chunin, c’était bien ça.
« Bon, maintenant, tu veux que se sois plus large. Il faut que tu diffuse un peu ton chakra dans l’air. »
Là, ça devenait compliqué. La chunin regarda Sachiko, la confusion plein les yeux. La femme soupira, expliquant que pour réussir le souffle du dragon, il fallait que sa boule de feu prenne en amplitude. Pour réussir le souffle du dragon, il fallait couvrir une bonne zone, sinon ce n’était pas digne de son nom selon sa mère. La jonin ajouta que pour diffuser son chakra et avoir la bonne grosseur pour les flammes, il fallait cesser de compresser le chakra en une boule, qu’elle devait plus s’imaginer un disque.
Chose que fit Ena. Elle n’avait pas tout compris les explications, mais, au moins elle comprenait les ordres : imagine un disque de chakra assez grand, fait du feu sur ce disque de chakra. Il lui fallut, par contre, nombre d’essais, car ce n’était pas un exercice simple pour elle qui avait davantage l’habitude de cracher (oui,oui, encore cette histoire de crachat. Il était vraiment tempe d’avoir cette discussion avec Seiren) un concentrer de chakra, là, elle devait les diffuser pour couvrir la zone que sa mère lui demandait et, ça, c’était de la manipulation fine.
Heureusement, après de longues tentatives et quelques précisions par-ci et par-là de sa mère, son feu avait enfin les bonnes dimensions.
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Une fois cette étape bien acquise (Sachiko l’avait fait recommencer encore et encore, pour être certaine que ce n’était pas que de la chance) la mère d’Ena décida qu’il était temps de passer à la prochaine étape. Cette fois-ci, c’était la substance même de la technique. Ce qui était impressionnant avec le Ryuka, c’était le fait qu’un immense mur de flamme ressemblant vaguement à dragon chargeait devant lui léchant mur, fil, sol, n’importe quoi qui était en fait droit.
L’essence même de la technique était ce mur qui avançait et brulait les choses sur son passage. En fait, ce qui était bien avec le Ryuka, c’est que tu n’avais qu’à cracher, comme la boule de feu, mais de le faire suivre une trajectoire un peu différente. C’était ça que Sachiko ferait pratiquer, en seconde étape à sa fille.
« Maintenant pour faire la technique de la bonne façon, tu ne dois pas la cracher en l’air, mais plutôt à même le sol. Le sol devient ton guide. Essaie. »
Évidemment, la première réaction d’Ena fut de cracher directement sur le sol, se brulant les jambes au passage. Sa mère avait, heureusement été assez rapide pour esquiver et soupira bruyamment. Elle connaissait sa fille, elle savait à quel point elle ne réfléchissait pas et se doutait qu’elle ferait ça – encore plus puisqu’elle-même avait fait la même chose la première fois – et, grâce à ça, elle avait réussi à se protéger du désastre qu’était l’intelligence au QI négatif de sa progéniture.
« Tu ne vise pas le sol. Tu le suis.
- Je comprends pas. »
La quarantenaire n’avait pas le choix, elle devrait faire une démonstration. Elle fit les mudras : dragon, singe, chien. Ensuite, elle souffla après s’être légèrement accroupie et avoir mis sa tête bien droite et l’angle de son souffle parfaitement parallèle au sol.
« Tu peux te servir de mur, sol plat, de fil de fer. N’importe quoi, faut juste que se soit droit.
- Wow, vraiment ?
- Oui, maintenant fais-le. »
Bon. Sa mère n’avait exactement expliqué comment faire, mais Ena avait regardé et elle comprenait mieux les images que les mots. Elle imita au mieux qu’elle le pouvait la position que sa mère avait montrer avant de s’essayer à son tour, une autre fois. Oui, bon, ce n’était pas exactement ça non plus. Elle avait craché une boule de feu, mais les flammes, au lieu de rester bien droite avec le sol, n’avait avancé que de deux mètres avant de lamentablement s’y écraser.
« Sers-toi de ton chakra pour garder la hauteur aussi. Ça ne doit pas s’écraser, mais glisser. »
CE N’ÉTAIT TELLEMENT PAS CLAIR MERCI MAMAN !
Retenant un grognement de rage : ce n’était vraiment pas le temps de se mettre sa mère de nouveau à dos, pas maintenant qu’elle prenait enfin le temps d’être avec elle et de l’entraîner, un entraînement qui lui permettrait d’être un meilleur dragon de guerre pour Koko-chan. Elle hocha donc de la tête même si elle n’avait rien compris. À la place, elle décida de mettre une partie du chakra en ‘’pied de soutient’’ sous les flammes (bien sûr ce n’était qu’une façon d’expliquer imager ce qu’elle avait fait de son chakra, mais elle avait au moins créé un appui pour garder la boule de s’écraser.)
Lorsqu’elle cracha, cette fois-ci, le feu atteignit sa cible et la jeune fille sauta sur place, puis dans les bras de sa mère, avant de s’en éloigner promptement, lissant ses vêtements et tentant de cacher son embarras. La femme racla sa gorge et demanda à sa fille de recommencer encore quelque fois pour s’assurer qu’elle ne gaspillait pas de chakra et que l’exécution du tout était en bonne et due forme.
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Être le dragon guerrier de Koko-chan impliquait de réelles responsabilités et surtout une maîtrise parfaite de son élément. Ena devait être l’apogée d’un dragon. Tout d’elle devait être plus dragonesque que le plus dragon des dragons. Elle devait être imbattable, puissante et, surtout, capable de faire des dragons de feu plus grands et plus puissants pour garder sa douce de ses ennemis. Même si elle était seulement qu’une Chunin, elle devait être la meilleure, meilleure que tout ce qui oserait se mettre dans son chemin, même des Jonins bleus qui menaçaient de la rétrograder.
Elle savait comment faire un dragon de feu, elle s’en était suffisamment vanté, maintenant, elle voulait faire de ce soi-disant dragon, quelque chose de mieux. Elle voulait que son dragon commande l’admiration de sa fleur des oasis.
Alors comment faire pour apporter le dragon à ce niveau ? Simple. Il lui fallait plus de feu, plus de vitesse, plus de chakra, plus de tout !
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