Pour Koko-chan [entraînement Solo]

C’était le destin, il n’y avait pas d’autre chose. Kusaribe Konomi brillait de mille feux. Elle était l’incarnation du pur et du beau. Bien qu’Ena savait ne jamais réussir à rejoindre son niveau, elle pourrait au moins espérer briller. Briller comme son amante – amante qui ne savait pas encore l’être, mais ce n’était que détail – et comme le nom de son équipe le supposait. Elle devait briller. Elle devait être Kagayaku. Pour l’équipe. Pour Koko-chan. Surtout pour Koko-chan. Pour l’impressionner et la faire sourire, pour garder l’obscurité loin d’elle.

Ena avait donc écraser son égo au plus bas qu’elle pouvait imaginer le faire et avait intercepter sa mère dans la cuisine. Il était rare qu’elles se croisassent ; les deux faisaient extrêmement attention à ne jamais se croiser, ça faisait trop d’étincelles. Pourtant, ce matin-là, la plus jeune âme de la maisonnée s’était forcée à changer ses habitudes dans cet unique but.

Pour écraser son égo, elle l’avait écrasée, bien écrasée même, puisqu’Ena s’était décidée à demander de l’aider de sa génitrice, de la personne qu’elle haïssait plus sur cette planète. Elle n’avait pas franchi le cadre de la porte que la femme prit la parole, le ton déjà à demi-hostile.

« Qu’est-ce que tu veux encore ?
- Ton aide … maman. »

La femme se tourna, une expression de surprise au visage, expression qui étirait toutes ses rides et lui enlevait une dizaine d’années d’âge. Puis, rapidement, la kunoichi reprit ses esprits reprenant alors son air neutre, celui qu’Ena haïssait le plus, celui de l’indifférence.

« T’en as pas besoin, tu ne fais pas de verre.
- Mais je fais du feu. »

Un autre silence et un autre concours de regards méchants, jugeurs, froids. Elles se testaient l’une l’autre, aucune ne voulant céder la victoire, même face à leur propre sang.

« Tu veux quoi ?
- Briller, comme Koko-chan.
- Ton équipière … C’est une putain de Kusaribe. Enlève-toi ça de la tête, tu peux pas. »

Cette fois-ci, Ena dut inspirer un bon coup pour maitriser la rage qui commençait à la faire bouillir de partout, qui inondait son système et son esprit. Sa mère ne voulait tout simplement pas. Il lui faudrait d’autre arguments.

« J’peux clairement briller. Pas pareil, mais quand même, y doit ben y avoir une façon …
- Si tu faisais du verre, oui. Là non. Tu sers à rien. »

C’en était trop. La jeune fille attrapa ses chignons à deux mains, hurlant de colère pour ne pas frapper un meuble encore une fois, mais ça ne servait à rien. Quelques mudras plus tard, son poing de feu frappa le comptoir.

« FUCK YOU MAMAN ! FUCK YOU ! VA CREVER EN ENFERS JE M’EN CONTREFOUS ! T’ES QU’UNE GROSSE CONNE ! »

Et … la furie s’enfuit de la pièce en courant. Elle allait passer ses nerfs sur autre chose. N’importe quoi. À ce point-là, il n’y avait pas besoin de faire la distinction, tant que ce n’était pas vivant, même si l’envie ne manquait pas.

Santé

100%

Chakra

95%

Sa mère la haïssait, entièrement, alors pourquoi s’était-elle-même essayée de lui parler. Ça avait été une grossière erreur et Ena avait compris. Elle ne demanderait plus d’aide à sa mère, jamais. C’était comme à chaque fois, le rejet lui serrait le cœur et faisait monter les larmes, mais si o lui demandait, c’était de la poussière prise dans ses yeux. Dire que tout ce qu’elle voulait faire, c’était briller. Elle ne désirait que pouvoir être utile à quelqu’un, à Koko-chan, même si ce n’était que pour faire naître un sourire sur son visage.

Cette soirée-là, Ena n’était pas rentrée. Elle avait passé la nuit dans le désert, seule, à tenter de se calmer et de briller par elle-même, juste pour prouver à sa mère qu’elle était capable d’y arriver, qu’elle pouvait briller, même sans le verre des Tomei.

Elle avait d’abord tenté de faire des étincelles, mais elles ne restaient pas assez longtemps pour la jeune femme qui cherchait un résultat un peu plus long. Elle avait tenté les boules de feu, comme de se mettre en feu elle-même … les résultats avaient … différés, certes, mais tous avaient … disons … un énorme point qui rendait la tentative totalement inutile. Ena ne brillait pas. Elle brûlait, enflammait, mais ne brillait pas.

C’était frustrant, mais elle se devait d’accepter qu’il en serait ainsi. Respirer. Il fallait respirer par le nez, même si ça puait les vêtements fondus et la chaire brûlée (oui, se mettre en feu n’avait pas été retenu pour briller justement à cause de ce léger détail …)

Un grand soupir. Il lui fallait une autre solution. N’importe quoi.

Elle se retrouvait assise, les jambes croisées sur le sable froid du désert de nuit. Comment briller ? En réfléchissant, elle redirigeait le chakra dans sa paume droite, insciemment. Au départ, ce mouvement de chakra était simplement pour lui mettre l’esprit ailleurs, le temps de se calmer (surtout le temps que la douleur passe), mais lorsqu’elle nota une petite lueur bleutée, l’idée qui lui traversa l’esprit était du génie, littéralement.

Elle s’assura que son chakra était bien en Katon et elle compas le mudra du singe, mudra qui l’aidait à mieux diriger le chakra dans les petites zones du corps avant de le relâcher autour de sa main. Ça scintillait comme une armée de luciole et, sis elle réinjectait un peu de chakra, elle pouvait le faire durer un bon moment.

Les yeux scintillants face à un tel progrès, la pyromane de Suna, ne pu s’empêcher de sauter de joie. Elle avait quelque chose de concret, mais il lui fallait voir jusqu’à quel point elle pouvait pousser les limites de cette jolie lumière. Il fallait avouer que même si tout était comme elle le désirait, il manquait un peu de puissance à tout ça.

Alors quel fut le premier réflexe d’Ena ? mettre plus de chakra, une belle bonne dose de plus. Les alentour furent ainsi éclairés sur une belle dizaine de mètre autour d’elle, mais immédiatement la lumière mourut dans sa main. Non, elle ne pouvait pas qu’illuminer sa paume avec plus de chakra brut. Il faudrait le doser, mais somment le doser ?

D’abord, la Tomei décida simplement d’y mettre plus de chakra et de maintenir le flot, mais rapidement, ce n’était pas une lueur qu’elle avait dans la main, mais une flamme vive qui lui brulait la paume. De tout mettre et de garder le flot de chakra haut, ce n’était pas la solution.

Elle se décida donc de faire un bon coup de chakra et d’ensuite y garder un flot réduit. Cette fois-ci, la lumière dans sa main ne changea pas de forme et ne la brûla pas. C’était doux et beaux comme des lucioles, mais en bleu, parce que c’était du chakra.

Un immense sourire aux lèvres, Ena se laissa tomber sur le dos dans le sable. Elle recommença encore et encore et encore, jusqu’à ce que la fatigue la gagne et que ses paupières furent trop lourdes pour rester ouvertes et la laisser continuer ses expérimentations.

Au lendemain, lorsqu’étrangement elle se réveilla dans sa chambre – ce n’était pas si étrange, ça arrivait très souvent lorsqu’elle ne rentrait pas pour la nuit qu’elle se réveillait quand même dans son lit, un mystère qu’elle n’avait jamais résolu – Ena ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle avait réussi à briller.

Santé

100%

Chakra

95%