Team Kagayaku VS Désert de Suna [PV Ena, Honoka, Konomi]

Après un maigre dîner (les habitudes du Hameau ne l'ayant jamais quittée), Koko s'est préparée avec attention, dans l'espoir de faire bonne impression auprès de la nouvelle bande d'amis qu'on lui avait assignée. À défaut de pouvoir satisfaire les exigeances d'un chef d'équipe aux (très, Suna oblige) possibles vues militarisées, elle comptait bien se présenter comme un atout indispensable et indéfectible. Ainsi, bien parée et soignée, elle se rendait avec célérité aux portes du village.

Ainsi, elle eut la chance de rencontrer Honoka, qui fumait tranquillement dans son coin. Koko vint donc rapidement la déranger, se disant qu’elle faisait forcément parti de ses nouveaux compagnons d’aventure. Elle n’avait pas hésité à lui poser question après question, surtout après s’être rendue compte que la femme devant elle ne pouvait pas lui répondre de vive voix. Elle voulait comprendre pourquoi. Elle lui avait demandé si elle allait bien, comment avait été sa matinée, si elle avait aussi hâte que Koko de rencontrer son chef d’équipe, pourquoi elle écrivait dans un calepin... «Oh! Okay je comprends...» Elle lui avait donc demandé par après ce qui avait causé son mutisme, en ayant comme hypothèse que «ça pourrait être une malédiction, tu crois?» D’où vient Koko, c’est chose possible, et une explication logique.

Puis, son dragon de guerre approcha et Koko fut particulièrement excitée de la voir, sautillant dans le sable pour évacuer son trop plein de joie. «Ena! Viens, on est ici!» Elle lui fit aussi des grands signes pour attirer son attention, au cas où. Elle était contente, cette nouvelle formation lui assurait que les promesses faites par son amie serait respectées; elle serait en sécurité, pourrait probablement voir plus loin que l’étendue du bac à sable et pourrait peut-être, si Elune était de son côté, rencontrer l’un des icones de protection de sa famille, un être couvert d’écailles, pouvant voler et cracher du feu.

Ses espoirs et rêves d’avenir mis de côté, Koko-chan était particulièrement contente de voir Ena, surtout en bonne santé. Quand elle arriva près des deux autres membres de l’équipe, la petite lui fit un gros calin en lui disant «tu te rends compte, on va être ninja ensemble! On va vraiment pouvoir rencontrer des dragons et faire comme on l’avait dit!»

Finalement, il ne restait que la rencontre avec le chef d’équipe.

C’est après un petit moment qu’il arrive. Premier constat; c’est un homme, et Koko n’est pas la plus habituée à la gente masculine. Elle se rappelle brièvement de sa première rencontre avec un gens de cette espèce, quand elle avait eu à sauver une vie. Si fondamentalement, la différence entre un homme et une femme est d’ordre biologique et reproductive, elle ne sait s’expliquer pourquoi, mentalement, elle voit une différence. C’est un concept qui continue de lui échapper.

L’homme sourit, et un brin de peur grimpe dans le dos et sur les épaules de la petite guérisseuse. Elle n’est décidément pas conquise par cette première impression, mais ne saurait expliquer pourquoi. Elle sait cependant que la créature maléfique qui le suit (et qui deviendra rapidement une des variables personnifications du mal selon Koko) n’aide pas à la mettre à l’aise. Malgré tout, elle refuse de médire sur l’homme devant elle, se disant qu’il est de bonne foi et digne de confiance selon le système du village.

Après sa présentation, Konomi le salue à sa façon, du mieux qu’elle peut. Elle penche un peu la tête en disant «bonjour, monsieur Mirai-senpai! Je suis contente de vous rencontrer!»

Alors, la créature finit par s’approcher; Koko prend rapidement le papier d’entre ses doigts articulés, puis elle fait un ou deux pas en arrière en déglutissant. Elle ne l’aime pas et semble particulièrement troublée par la présence de la chose, qu’elle n’arrive pas à identifier. Elle a bien tenté de la saluer, mais «b... b-b... bon...»

Mais bon. Bonjour semble être un mot trop compliqué pour Koko-chan en ce moment.

Elle lira le formulaire à son sujet, trop distraite (et en fait, tout autant effrayée qu’impressionnée) et pourra dire qu’elle croit que tout ce qui est là est bon, qu’il n’y a rien d’important à ajouter.

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Nouvelle affectation. Encore. Cette fois-ci, c’était plus officiel, ce n’était pas du remplacement impromptu de chef d’équipe ou du remplissage dans une équipe estropiée. Non, cette fois-ci, elle était son équipe, son équipe à elle. Tout sourire, elle se préparait à les rencontrer. La tête dans les nuages, elle s’imaginait à la tête d’une escouade d’élite. Après tout, elle était chunin, elle était une cheffe, plus une apprentie. Si seulement elle savait que la réalité était bien différente … Elle aurait dû s’en douter lorsqu’elle n’avait reçu aucun document, aucun dossier par rapport à troupe, mais qu’un lieu de rendez-vous. N’était-ce pas là une décision que devait prendre le chef de l’équipe ? Elle était défusionnée et ce n’était pas un secret pour personne … La vérité la frapperait en plein visage un peu plus tard, c’était bien tout ce qui pouvait arriver.

Désert de Suna, voilà leur point de rendez-vous. Étant chunin, elle put passer sans problème (et non sans se vanter de son grade) et il ne lui fallu pas si longtemps que ça avant de voir le lieu de rendez-vous au loin. Deux silhouettes étaient déjà présentes, fines, féminine. L’une était assise et un nuage de fumée se dégageait d’elle. L’autre … l’autre, il aurait fallu être le pire des imbéciles, un aveugle, un impie pour ne pas reconnaître, même à cette distance, la frêle silhouette de sa Kusaribe, sa belle, douce et parfaite Koko-chan.

L’intrépide tête brûlée de Suna (c’était bien le cas de le dire …) s’était immobilisée pour contempler la silhouette encore peu définie de sa fleur des oasis interagir avec l’autre, celle qui était assise. L’élégante façon dont elle tournait son corps vers l’objet de son attention, les petits mouvements de ses mains alors qu’elle parlait … Tout. Ena observait le tout, retenant de peine et de misère la bave dans sa bouche (on aurait dit qu’on venait de la mettre devant un buffet … Pauvre Konomi qui n’avait rien demandé de plus qu’un ami.)

Puis, Ena se rappella qu’elle avait le droit d’approcher. Cette Kusaribe lui appartenait. C’était SA fleur des oasis, SON amie, SA douce. Et celle de personne d’autre. Elle était toute à elle et Ena, était sa gardienne, son dragon, son cheval de guerre. La Tomei sans verre serait absolument tout ce que lui demanderait sa tendre moitié et pour ça elle devait s’approcha.

Incapable de retenir le sourire béat qui lui montait au visage, la pyromane attritrée du village franchit un peu plus de l’espace qui les séparait, lorsque que la délicate Koko-chan l’interpella, envoyant son cœur dans une course furieuse, lui coupant le souffle et lui ramollissant les genoux.

Konomi était parfaite.

Presque sautillante, Ena franchit les quelques mètres qui lui restait avant d’arriver. Elle posa ensuite son regard sur son autre équipière, son nouveau sous-fifre. Elle la connaissait ! Elles avaient chassé le brigand ensemble. Honoka ne la contredisait jamais. Littéralement jamais … parce qu’elle ne pouvait pas contredire, elle était muette. Ça s’annonçait tellement bien comme équipe.

« Koko-chan … »

La voix d’Ena aurait inquiété n’importe qui de sain : langoureuse, délirante, aux limites (non elle avait totalement dépassé les limites) du malaisant.

« Salut Honoka ! »

La jeune fille retourna son attention sur l’objet de son affection, sur sa douce fleur, sa Kusaribe pour écouter sa voix aussi musicale, aussi pure que le son des clochettes.

« Ouiiiii. J’t’ai promis qu’on trouverait un dragon. J’vais le faire, juste pour toi. »

Puis au loin, un grand Stroumpf rayé s’approchait, une sombre silhouette près de lui. Le commentaire n’avait pas pu être retenu.

« C’qu’il est laid. »

Bleue ! Sa peau était bleu rayée blanc et ses cheveux était d’une teinte vaguement différente de sa peau. Il finit par franchir la distance et se présenta. Malheureusement pour lui, son arrivée avait rendue Koko-chan nerveuse et Ena qui l’observait littéralement tout le temps depuis leur rencontre avait pu s’en rendre compte. Instinctivement, elle fit un pas vers l’avant, se mettant légèrement entre le jonin et sa tendre moitié, prête à intervenir à tout moment.

Le frère jumeau celui du duo qui n’était pas vraiment – du tout – humain et qui était encore plus laid que l’autre, celui que la génétique avait clairement abandonné –Ena semblait pas avoir pigé qui était la marionnette et qui était le Shirogane – s’approcha avec des fiches en main, à la demande de l’autre. À ce point-là, Konomi était terrorisée. Ena avait donc brandit son bras entre elle la créature venue droit des enfers, prit la fiche de Konomi et lui avait donné elle-même avant de prendre la sienne. Honoka rendait déjà ses papiers au jonin.

Ena éclata de rire aussitôt qu’elle ouvrit le document la concernant. Elle la referma d’un grand geste puis cessa de rire d’un coup. Elle n’avait pas lu ce qui était écrit, pas du tout. Elle ficha son regard ambre dans celui de l’homme (celui qui avait clairement mangé trop bleuets en mission) et déclara avec assurance :

« Tout ce qui est là-d’dans, c’est la merde. Ça vaut rien rien pentoute s’l’terrain. »

Quelques mudras sa main s’enflamma. C’était son mouvement signature à ce point-là, c’était la technique du poing de feu. Bien sûr, les papiers ne survécurent pas, s’émiettant en cendres dans le sable chaud du désert, alors que le poing de la jeune Tomei s’enlaça dans le vide.

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Technique:

Si le faciès de sa nouvelle amie aurait fait peur à n’importe qui d’autre, Koko-chan le prend pour ce qu’il est; une flatterie et un compliment. De même pour la voix qui l’appelle, qu’elle assimile avec plaisir à une forme d’affection (somme toute un peu abstraite, mais Koko elle-même n’est pas la plus douée pour communiquer). Son coeur chauffe alors que la promesse qui lui a été faite est réitérée, n’étant pas relayée à un passé sans valeur. Ça la rassure, mais pas autant que d’entendre et comprendre (du moins, elle le croit) que ses deux nouvelles collègues se connaissent et peuvent bien travailler ensemble.

En toute honnêteté, elle était quelque peu inquiète que son équipe ne puisse collaborer, mais Elune semble avoir particulièrement bien tracé le chemin de sa petite envoyée. Elle les aime déjà! Elle n’avait pas eu le temps de constater la dévastation dans les yeux d’Honoka à l’arrivée de sa nouvelle meilleure amie, et c’était tant mieux puisqu’ainsi elle resterait dans l’ignorance. Elle aura, avant ça, affirmé à son amie muette que «je verrai ce que je peux faire pour t’aider», incapable de comprendre qu’au fond, Honoka n’était affligée d’aucun mal de cause surnaturelle.

Quant à son nouveau senpai, Konomi avait encore quelques réserves mais les blagues d’Ena l’aidaient à se détendre, même si elle devait essayer de se retenir pour ne pas rire. Sur le coup, elle n’avait pas osé le dire, mais l’apparence de l’homme était effectivement loin de celle que Konomi s’habituait à voir en arpentant les rues de Suna.

Une prompte interjection d’Ena pour épargner l’amie d’Elune de devoir elle-même socialiser avec l’objet des cauchemars; elle partage alors un sourire et un doucereux «merci!» à l’attention de son dragon gardien avant de vite lire son papier, loin de la créature maudite. Elle remettra docilement son document à Mirai sitôt que l’occasion se présentera.

Puis, les paroles fières et le poing vengeur couvert de flammes.

Impressionnée, Koko peut enfin mettre sens aux premiers mots qu’elle a échangé avec son amie, le fameux jour où elle lui a montré Elune. Nul doute pour Koko; elle a bien trouvé quelqu’un pour la protéger des dangers du Sekai. En plus, on doit combattre le feu par le feu, pas vrai?

Admirant le courage d’Ena, elle tape dans ses mains pour la féliciter de sa réponse, avant de se rendre compte que ce n’est peut-être pas approprié. Elle s’arrête donc très vite, surtout que Mirai vient à répondre (après avoir observé le tout).

Sa conclusion (très sensée et cohérente; même Koko-chan n’avait pas vu la mention de Bon Meneur sur sa propre fichette) fait mal et met la petite devant une réalité qu’elle ignorait jusqu’à présent. Effectivement, elle ne sait pas mener. Ces premiers mots pincent, mais ceux qui suivent sont particulièrement insultants.

Elle n’ose pas répondre, mais ces opinions odieuses sur les talents de sa famille la mettent en rogne. Alors que l’attention de son senpai est détournée vers Honoka, elle l’observe et la colère monte; ça commence déjà. On la sous-estime déjà, et il n’aura fallu pour ça qu’un petit passage de mirettes sur un bout de parchemin. Koko-chan est fâchée. Elle glisse donc quelques mots à Ena pour essayer de se calmer, tentant de ne pas parler trop fort : «C’est méchant ce qu’il dit… j’aime pas ça.»

Plus les mots s’alignent, plus la mine de Koko se défait. Alors que l’homme se retourne pour montrer son visage craqué d’un large sourire, Koko-chan écoute avec une attention plus grande qu’à son habitude.

Et puis ça sort tout seul : «Pour qui vous vous prenez?»

Il a demandé s’il y avait des questions, alors en voilà une. «On est une équipe aujourd’hui, pas à partir de demain et pas seulement si ça vous fait plaisir! C’est facile de juger et de piquer sur quelqu’un, croyez en nous au lieu de nous regarder de haut.»

D’ordinaire douce comme un agneau, il arrive que Koko-chan soit plus piquante quand elle se sent lésée, surtout quand on essaie de la rabaisser. Le comportement de son Senpai est très infantilisant et son but semble clair pour Konomi. Limpide, même.

Il essaie de décourager les trois filles à faire équipe en les montant les unes contre les autres, et la jeune Kusaribe n’a pas l’intention de laisser ce genre de chose passer. «C’est vous qui devrai abandonner, vous allez voir de quoi on est capable et vous allez regretter de me traiter de support! Vous verrez, je serai indispensable!» dit la petite fille en pointant un doigt accusateur vers l’homme. Elle parle rarement autant, et encore moins d’une façon aussi impolie, mais s’il faut ramener cet homme à l’ordre et gagner son respect maintenant, elle va lui montrer qu’elle n’est pas "juste une support".

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Team Kagayaku vs Désert de Suna

▬ ft. SHIROGANE Honoka, TOMEI Ena, KUSARIBE Konomi

Année 16 : Les voies du conseil de Suna sont impénétrables. Mirai se retrouve titulaire d'une équipe de trois Chuunins qu'il va devoir former à devenir des ninjas accomplis. Son manque d'expérience en la matière, lui fait penser à une manœuvre politique, mais il accepte néanmoins de prendre sous son aile Honoka Shirogane, Ena Tomei et Konomi Kusaribe. De leur première rencontre en tant qu'équipe, dépendra la nature de leurs collaborations futures... et l'avenir de chacun d'entre eux.

Mirai tira une grimace. Il avait réussi son coup en extirpant de précieuses informations des trois chuunin et pouvait même se targuer d’en avoir appris plus sur elles en cinq petites minutes, qu’en une journée d’entrainement. Néanmoins, son petit jeu de manipulation avait un peu trop bien fonctionné. Elles s’étaient toutes plus ou moins soudés contre lui et il était devenu en un rien de temps, l’homme à abattre. Même si le marionnettiste avait en sa possession deux pantins pour égaler leur supériorité numérique, il savait pertinemment que ça ne suffirait pas à tenir tête à ces trois kunoïchi en colère. Mieux valait donc calmer le jeu et repartir sur de bonnes bases.

Après s’être curé l’esgourde pendant le monologue d’Ena avant de regarder un coup d’œil distrait au calepin d’Honoka, le Shirogane expulsa un petit bouchon de cire de son oreille et recentra son attention sur l’équipe d’énervée qu’il avait rassemblé. Il soupira un grand coup avant de prendre la parole à son tour.

« Et bien ce qui est sûr… c’est que vous ne manquez pas de panache. »

Il allongea un sourire carnassier et poursuivit.

« Je n’en attendais pas moins de l’équipe… »

Ses paupières se replièrent pour faire disparaître la quasi-totalité de ses yeux, mais ses pupilles dorées se mirent à briller. Il leva ensuite la main vers le ciel et pointa du doigt le soleil.

« KAGAYAKU !!! »

Sa petite mise en scène n’aurait probablement pas l’effet escompté sur les trois ninjas, mais il espérait qu’au moins l’une d’entre-elle -Konomi pour ne pas la nommer- ait les yeux qui brillent en entendant ce mot. Car en baptisant ainsi leur groupe, il répondait à son souhait de voir naître une véritable équipe. Evidemment, Mirai avait totalement improvisé et sorti ce nom d’on ne sait où pour désamorcer la colère de la Tomei et de la Kusaribe. Il n’avait pas mis très longtemps à comprendre que faire plaisir à l’une, suffirait probablement à apaiser l’autre. Ainsi, l’équipe Kagayaku était née d’une nouvelle tentative de manipulation.

« Bien… puisque vous êtes bien motivées, passons à l’ordre de mission… »

Le marionnettiste sembla fouiller quelques secondes à l’intérieur de son kimono et en sorti une nouvelle feuille de papier qu’il mit bien en évidence sous le nez de ses poulains. Le visage d'un homme aux longs cheveux bleus apparut sous leurs yeux incrédules qui s’attardèrent un instant sur la cicatrice au niveau de son nez.

« Cet homme est Kirei Shinto. Il a été envoyé en mission avec son équipe dix jours auparavant pour reprendre le contrôle d’une oasis tombée sous le contrôle d’un petit groupe de voleurs. On a perdu le contact avec Kirei dans les 48h après leur départ, jusqu’à ce qu’un message de détresse nous soit envoyé. Apparemment, l’équipe est tombée dans un guet-apens qui leur a été fatal. La mission est un échec et seul Kirei s’en est tiré… il a demandé à Suna qu’on dépêche une équipe de secours le plus rapidement possible. »

Mirai fit une pause pour ranger sa fiche avant de poursuivre sur un ton beaucoup moins neutre.  

« Les hautes instances lui ont refusé cette aide pour deux raisons. Premièrement, Suna ne tolère pas l’échec : contre une équipe de quatre shinobis surentraîné, ce petit groupe de malfaiteurs n’aurait dû faire le poids. Kirei étant le chef d’équipe, il est entièrement responsable des pertes humaines et représente à présent aux yeux du village, une source de honte. Deuxièmement, le fait que ce soit le ninja le plus haut gradé qui s’en sorte implique qu’il ait pu lâchement abandonner ses camarades ou qu’on ne lui ai laissé la vie sauve que pour s’en servir d’agent double. Il n’est pas impossible que l’ennemi se soit servi d’un genjutsu ou de n’importe quel autre moyen de pression pour transformer Kirei en une taupe… autrement dit, il représente une menace potentielle. »

Une teinte de colère dans la voix du marionnettiste laissait sous-entendre qu’il partageait l’opinion du village. C’était pourtant loin d’être le cas.

« Notre objectif est de retrouver Kirei et de faire la lumière sur ces événements. Suna nous laisse ensuite carte blanche sur le sort de ce shinobi. Si nous jugeons qu’il s’agit d’un traître, nous l’éliminerons. Sinon, nous le ramènerons au village pour qu’il soit interrogé par les autorités compétentes. »

Le Shirogane soupira longuement et garda pour lui de précieuses informations. Il avait en outre, un passif avec Kirei Shinto car il s’agissait de son premier élève et tous deux avaient noué une relation de confiance et d’estime réciproque. Ce qui était suffisamment rare chez Mirai pour être noté. Pour cette même raison, il avait omis de préciser que cette mission n’avait rien d’officielle. En effet, Suna se fichait pas mal du sort d’un shinobi qu’elle avait déjà jugé comme incompétent ou lâche. Le village comptait bel et bien envoyer une équipe pour retrouver Kirei, mais dans le seul but de l’assassiner pour éviter la moindre fuite d’information. Ils étaient néanmoins forcés d’attendre environ 24h car une tempête de sable s’abattrait sur les environs d’ici la nuit tombée. Ce qui laissait donc un créneau à Mirai pour secourir son ami et tenter de le réhabiliter… avec ou sans l’aval du reste de l’équipe.

« Y’a-t-il des questions ? »

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Le soleil avait atteint son zénith mais il restait encore une longue route avant que la team Kagayaku n’atteigne la cachette de Kirei. Mirai avait positionné chaque membre du groupe de façon stratégique afin de neutraliser au maximum leurs angles morts tout en misant sur les talents de chacun. Honoka en tête, elle pouvait communiquer tout ce qu’elle voyait à l’horizon en utilisant la gestuelle militaire. Puisque le reste du groupe se trouvait derrière elle, ils recevraient tous l’information au même moment et pourraient agir en conséquence. Venaient ensuite Ena et Konomi dont le jeune âge représentait malgré tout une faiblesse du point de vue de Mirai. Il préférait ainsi les garder au même niveau afin qu’elle puisse compter l’une sur l’autre en cas de besoin, sans nécessiter le soutien de leurs aînés. Bien évidemment, elles devaient aussi veiller sur leurs ailes et stopper le cortège au moindre signe suspect dans leur champ de vision. Enfin, le Jounin fermait la marche. Perché sur les épaules d’Oni Gaikotsu, il faisait office de tourelle de surveillance grâce au corps mécanique du pantin. En effet, ce dernier avait la possibilité de faire pivoter son bassin sur 360° ce qui permettait au Shirogane de vérifier chaque côté toutes les cinq secondes. Malheureusement, ce petit manège avait un défaut majeur : elle donnait à Mirai le tournis et une légère nausée… sans parler du ridicule et de l’absence totale de discrétion qu’impliquait la vision d’un type bariolée qui tournait constamment sur les épaules d’une marionnette aussi grande.

* Je crois que je vais gerber… *

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Pas manque de panache … S’il y avait bien une chose qu’on pouvait donner à Ena, c’était bien ça … Elle ne maquait de rien du tout. Elle était une kounoichi bouillante, explosive et qui s’affirmait sans avoir peur de rien du tout. La peur quoi ? la peur rien ! Ça n’existait pas dans son vocabulaire et jamais ça n’existerait ! Enfin … Avec un peu d’espoir.

« ÉVIDEMMENT ! Tu me prends pour quoi ? Une p’tite fille faible pas capable de mordre ? J’suis une Tomei, pas une p’tite conne qui sait rien faire ! »

Non mais pour vrai, ce mec la gonflait fois mille. Son seul ancrage pour éviter de faire une bêtise, c’était bien la présence de sa douce Koko-chan. Mais le commentaire impertinent de la jeune kunoichi ne sembla absolument pas changer quoi que se soit. Le grand Schtroumpf continua son discours, appellant l’équipe ‘’Kagayaku.’’ Évidemment, fidèle à elle-même, Ena ne pu s’empêcher de commenter, encore.

« OH ! C’est comme Koko-chan ça ! et moi. MAIS surtout Koko-chan … »

Encore une fois, Ena avait réussi qu’à dire des conneries … Elle regardait son chef d’équipe avec une drôle de lueur dans les yeux. Difficile de dire ce que c’était exactement, mais elle était clairement dans son petit monde à elle. Il poursuivit avec l’ordre de mission … En gros il fallait clandestinement aider un mec.

« C’est pas comme … justement interdit d’faire ça ? »

Mais c’était lui chef et il fallait écouter le chef. La jeune kunoichi se dit que de toute façon, elle pourrait probablement se trouver quelque chose contre quoi se mesurer en chemin et c’était, après tout, tout ce qui comptait pour elle. Elle allait montrer à ce vieux schtroumpf mal léché de quoi elle était faite. Par la même occasion, elle allait s’assurer qu’elle montrait sa force à sa douce. Il fallait que le dragon de guerre de Konomi soit au meilleur de sa forme.

Après quelques minutes, la petite troupe était en chemin. Ena était près de sa fleur des oasis, prévenant tous les maux imaginables du désert de la mettre dans une position fâcheuse. Évidemment, la petite pyromane de Suna n’avait d’autre chose à faire que surveiller sa tendre moitié. Après tout, Mirai jouait la tourelle défectueuse et Honoka était une kunochi aguerrie. Elle ne s’inquiètait donc pour aucun des deux.

« Si tu as faim ou soif Koko-chan, tu me le dis ? J’ai quelque chose juste pour toi ! »

Pourtant, le seul danger pour Konomi, c’était bien Ena. La pauvre n’avait en tête qu’une seule chose. Dans un instant de faiblesse, elle s’était infiltrée chez sa douce amie et … Enfin. Elle connaissait maintenant le contenu de son affriolant tiroir de sous-vêtement et elle ne pouvait s’empêcher de se dire : se serait VRAIMENT dommage que si on se bat … il y ait une bourrasque de vent qui me permettrait de savoir laquelle des ses culottes à dentelles elle porte aujourd’hui …

Certes c’était un crime de même y penser, mais c’était tellement plus fort qu’elle qu’Ena n’arrivait pas à se sentir assez coupable pour ne pas envisager être à l’origine de cette dite bourrasque …

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