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Un cours pas comme les autres [avec Kayaba Akihiko]

Kamiko Fumetsu
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Un cours pas comme les autres




Suna

La lettre dépliée sur ma table s’agitait au gré de la faible brise. Les mots s’envolaient presque pour répéter en boucle les directives données. Mes compétences de pédagogues étaient-elles si bonnes pour que le Conseil de Suna m’envoie intervenir dans une classe ? Ou était-ce mon expérience de la guerre ? Ma longévité inhabituelle ? Toujours était-il que j’étais convoqué, ce matin même, à huit heures précises, dans un établissement que je ne connaissais pas afin d’enseigner. Allongé dans mon lit, dans l’habit d’Adam, les tribulations de mon esprit en ébullition me faisaient mal à la tête. J’expirais un grand coup, me redressais, frottant mon crâne afin de me calmer par le geste répétitif. Je m’habillais et réfléchissais à la nature de la convocation. Ma vie était calibrée par ce genre de rouleau, ce genre de missives invasives. Je ne me plaignais pas, cela m’occupait.

Le chemin jusqu’au bâtiment ocre ne m’était pas familier, je traversais quelques quartiers de la ville que je ne reconnaissais pas. Des enfants, par-ci, par-là, s’amusait et gambadait entre les étals, détroussant au passage quelques passants inattentifs. Je souriais. Je retrouvais cette même ambiance que j’ai connue chez mon père. Ces soldats en devenir, ces combattants de demain se forgeant un caractère de fer dans la misère, apprenant qui respecter et qui vaincre sans péril. Les doigts agiles, soupesant les bourses, les coupant au besoin. On apprenait l’agilité, la discrétion et l’endurance lorsqu’il fallait s’échapper, toujours en riant, rendant l’exercice d’autant plus difficile. Cette soudaine nostalgie me rappela les traits d’un enfant que je ne connaîtrais jamais. Le cœur brisé, les yeux embués, je m’arrêtais un instant au milieu de l’artère passante, reprenais mes esprits, croisant le regard d’une boutiquière quinquagénaire rougissante. Je la saluais d’un coup de tête et repris mon chemin, la ceinture plus légère, quelques économies piquées par la dextérité d’un enfant téméraire.

L’intérieur du bâtiment ne ressemblait à aucun autre hall d’immeuble officiel de Suna. Il était plus décoré, plus avenant, une aula était aménagé afin de créer un espace de détente pour les jeunes étudiants. Cela ressemblait davantage à un palais qu’un centre estudiantin. Ma contemplation des lieux fut interrompue par une dame d’une vieillesse précaire ; elle ne devait pas dépasser la trentaine mais exhibait déjà des cheveux blancs, des cernes d’une noirceur inégalée et des rides creusés aux commissures.

« Monsieur Yamamoto ? Les aspirants vous attendent avec M. Hubarashi, le responsable de formation. »

M’indiquant de la suivre, elle prit le chemin d’un pas pressé, presque trop raide. Le trajet ne fut pas long, quelques minutes à peine et je me retrouvais, dans un amphithéâtre dont les marches étaient creusées à même le flanc de la montagne. La majestuosité de l’endroit était à couper le souffle. Un tel endroit, caché des yeux de tous, était une perle rare. La cinquantaine de paires d’yeux étaient braqués sur moi, curiosité obligée. Le jônin s’occupant de la classe s’approcha, provoquant le retrait de la dame âgée avant l’heure.

« Les enfants, voici le jônin Yamamoto Hidenori. Un maître en taijutsu dont le seul poing pourrait faire trembler la montagne. C’est un des plus grands ninjas de Suna et le chef de l’équipe Sasori. Pour notre cours sur la guerre des clans, il s’agit d’une source des plus fidèles que l’on possède puisqu’il a été, lui-même, un combattant actif de cette période. Sur ce, je lui laisse la parole. »

Donc j’étais ici pour parler de mon passé. J’étais ici pour enseigner à de futurs soldats ce qu’était la guerre. Ce qu’était le sang. Le meurtre. La gloire. Le désespoir. Un goût amer me remplit la bouche. Un tel témoignage ne nécessitait pas de préparation réelle, les souvenirs ne semblaient jamais s’en aller. Ces-derniers restaient toujours avec vous, accrochés à vos pensées pour ne pas les quitter. Je regardais chaque aspirant dans les yeux et me raclait la gorge.

« La guerre est un vaste sujet. Les raisons pour lesquelles le monde s’est enflammé me sont inconnues mais je suis né dans le feu et le sang, j’ai grandis dans l’acier et la mort, j’ai vaincu dans la souffrance et l’amour, j’ai triomphé dans la gloire et la douleur, j’ai perdu dans l’abnégation et la haine. Il n’y a pas de mot que l’on peut utiliser pour décrire ce qu’est la guerre. C’est un mélange pourri de rêves et de cauchemars. On y trouve de tout ; des salauds et des grands soldats. Il faut y être préparé, mentalement et physiquement, mais même lorsque vous vous sentez prêt, vous ne l’êtes pas. Le premier combat est une chierie totale. On se sent pousser des ailes, l’adrénaline battant vos tempes à une vitesse folle, l’estomac noué. Lorsque l’on tue son premier adversaire, on tremble, on pleure, on  a peur. Ceux qui disent le contraire n’ont jamais croisés le regard d’un homme dont on ôte la vie. »

Je marquais une pause, déglutissant difficilement, la gorge sèche. Les aspirants étaient captivés, certains effrayés, certains fascinés. Jetant un coup d’œil, je remarquais que le jônin Hubarashi était visiblement satisfait de mon récit. Je ne savais pas quel était le but de ce genre d’intervention mais c’était efficace.

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Papychou & Son Ondoyance

Comme toutes les semaines, je me trouve en présence du Conseil Intégral lors de la réunion hebdomadaire. Une réunion qui ne sert probablement à rien, comme toutes les autres au regard de la fréquence sempiternelle, mais ce sont les ordres de Senshi. Bah, grand bien leur fasse de toute façon ; ils n’ont bien que ça à faire de leur temps et… au moins, ils ne jouent pas aux cartes en s’enfilant bouteille sur bouteille. A croire qu’il n’y avait toujours eu que le blond et ma personne pour maintenir le village à flots. Je roule tout de même souvent des yeux, une partie de mon visage caché par mon Ondoyance Dorée, lorsque le penaud « chef d’orchestre », comme il s’aime à s’appeler, ouvre son claque-merde. Oui, il n’y a pas d’autres mots puisqu’il n’y a absolument aucune parole sensée dans ce qu’il peut bien nous dire. Aussi je ne cache pas ma supériorité (et mon manque d’intérêt complet) face à ces plébéiens en mettant les pieds sur la table.
Bah, que peuvent-ils me faire, de toute façon ? Me destituer ? Senshi n’approuverait pas. Il s’agirait de ne pas oublier qu’ils sont en présence du plus disposé à prendre la suite lorsque ce dernier prendra sa retraite. Et je ne fais que citer ses paroles. Pour l’heure, je tente de garder les yeux ouverts, entre deux roulades oculaires, alors que tous commencent à s’énerver sur ce qu’il faudrait faire pour éviter que… JE RUINE LE VILLAGE ??? Je commence à me redresser et adopter une position normale, assis au fond de mon fauteuil. Personne ne réagit. Tous sont trop occupés à trouver des arguments pour me flageller mais il n’y a rien de vraiment probant. Aussi arque-je un sourcil, mes narines gonflées d’une colère à peine dissimulée.

« Ecoute-moi bien, sombre alcoolique que tu es. Je me suis déplacé en un instant pour le choper au col. S’il y a bien une personne envers qui tu dois être redevable, Senshi mis à part, c’est moi. Après tout, qui te permet d’être payé à picoler et te baigner dans la luxure que j’ai MOI-MÊME tolérée ? Il déglutit et tente de se débattre, mes doigts font plus pression sur sa gorge boursouflée. Rappelle-moi également QUI a littéralement donné de SA personne pour aller chercher des parchemins que TU avais perdus par négligence lors de TON choix d’équipe pour une mission que TU avais toi-même pris le soin d’écrire ? HMMMM ? Son pouls se fait plus rapide, accéléré. Je sens même une saccade, il panique. A cet effet, je décide de laisser l’ensemble de mes pulsions meurtrières pénétrer dans la pièce ; il le sent et appelle à l’aide ses « courageux et braves collègues ». Personne ne te viendra en aide parce que tu sais PERTINEMMENT que je suis intouchable et que je suis bien LE SEUL Conseiller à prendre des risques – parfois inconsidérés, j’en conviens – pour NOTRE nation. Je libère un peu sa gorge afin de ne pas trop l’étrangler et le repousse quelque peu d’agacement avant de reprendre ma place. Bien. Mon sourire est de nouveau là, contrastant avec la tension palpable de la pièce. Et si nous passions au véritable sujet du jour ? »

Il se courbe (se penche) légèrement en avant afin de reprendre sa respiration, puis il se place face au tableau noir et commence à écrire quelques mots. Ses mains tremblent et il s’y prend à plusieurs reprises. Je réprime un rire moqueur et un sourire malsain, cherchant dans mes cigarettes dans les poches intérieures de mon veston. J’en allume donc une, sans me soucier du confort des autres (c’est moi le chef, et ils le savent), et souffle ma fumée vers le plafond. Là, le petit lapin apeuré commence à prendre la parole en nous indiquant le sujet du jour : il serait intéressant de parler de la guerre des Clans aux jeunes aspirants de la Nation. Je penche ma tête légèrement le côté, mes cheveux ondulant de conserve ; pour une fois qu’on a un sujet intéressant et probant ! Je lui lance alors un regard approbateur, ponctué par un hochement positif de la tête. Là, il continue sur sa lancée et propose donc qu’on envoie Yamamoto Hidenori. C’est vrai qu’il s’agit du Doyen du village, notamment parmi les Shinobis. De plus, il y a participé, lui, à la guère, contrairement à certains (ça, c’est pour moi). Et… J’y vois là une occasion de tester ses talents de pédagogues, surtout qu’il vient tout juste d’intégrer l’équipe Sasori. Parfait.
Maintenant le sujet clos, je m’éclipse rapidement sans même patienter jusqu’à la fin ; le reste sera probablement inutile et je dois commencer à préparer mon « infiltration ». Par Amaterasu, que je déteste ce mot. Même si je vais juste le jauger, il va forcément m’arriver un truc. Je vais forcément échouer. C’est écrit, c’est dans la prophétie de ma vie !!! … je pars peut-être un peu loin. Bref, j’arrive à mon bureau et écris une note (une missive, en fait) que je tends à mon messager du jour. Par la présente, le Vénérable est invité dès le lendemain matin, à huit heures précises, à venir conter sa guerre aux jeunes du clan. Et j’espère vraiment qu’il ne lésinera pas sur les détails, parce que moi aussi j’ai envie de savoir… d’autant plus que je ne vais pas me gêner pour lui poser des questions débiles. Ou gênantes. On verra.

Le lendemain, je me prépare en avance. Fraîchement reposé (parce que je sais que cela va être une journée haute en couleurs et rebondissements), je parfais mon costume en utilisant le Henge depuis mes appartements. Bah, je ne voudrais pas qu’une vieille sénile rapporte mon « méfait ». Ainsi déguisé en petite tête blonde d’une dizaine d’années, je travaille également mes aigus afin que ma voix ne grille pas non plus ma couverture. Cela serait pour le moins… embarrassant. Muni d’un « sac » d’école, je fonce vers l’académie et me dirige dans l’amphithéâtre qui « nous » est alloué pour la journée.
Bientôt, les autres élèves arrivent. Je reste bien dans le fond, me faisant passer pour le petit nouveau, et me fais discret au possible. Dieu sait que c’est dur. Evidemment, peu d’aspirants viennent se poser à côté de moi ; ils se groupent tous par affinités ou par ressemblance. Les codes sociaux, tout ça tout ça. Enfin, monsieur Hubarashi arrive dans la salle, puis le vieux Yamamoto pénètre. D’un coup, toutes les bouches se ferment. Les gamins sont pantois, inquiets, curieux, excités. Une explication plus tard, voilà que « Papychou » prend la parole et passe directement au vif du sujet. Des paroles poignantes et pleines de sentiments, un faciès d’apparence neutre souvent trahi par quelque rictus naturels et incontrôlables alors qu’on ressent le désarroi du conteur. Même moi j’en reste bouche bée, c’est dire. Et pourtant… J’en ai vu des choses. Ah ça oui ! Enfin, il s’arrête et déglutit. Je ressens la sécheresse de sa gorge, mais aussi les souvenirs qui viennent de nouveau le frapper. Vais-je me montrer conciliant ?
Pas le moins du monde. Alors que l’instructeur habituel semble satisfait de cette introduction, je lève la main. Je vais jouer au gosse crédule, naïf, mais surtout con comme la Lune. Mais je ne vais pas directement touché la corde sensible. Je vais le… titiller.

« Papy ! Papy ! Je l’interpelle. T’as déjà tué, toi ? J’veux dire… Sans qu’on te demande ? Parce que t’avais pas le choix ? Je connais la réponse, mais je veux voir sa réaction. Tu t’es senti comment quand t’as « croisé le regard de l’homme dont tu ôtes la vie » pour la première fois ? Je demande, le citant, ponctuant ma parole en mimant des guillemets avec mes doigts. »

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Kamiko Fumetsu
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Un cours pas comme les autres





Académie ninja de Suna


Outrepassant l’insulte faite de par sa considération désinvolte de mon statut de « vieillard », je disséquais ses propos. La mort était, curieusement, un sujet qui attirait souvent les imbéciles de ce genre. Généralement, on se taisait, on écoutait et on réfléchissait. Les questions indiscrètes étaient refoulées pour être ressorties, plus tard, avec ses camarades de classes, fantasmant à propos de la réalité des choses. Je n’avais jamais soupçonné une telle insolence chez certains. Je grimaçais. Tout en braquant mon regard froid, intense sur le blondinet, quelques images me revinrent.

« Mon premier ? C’était un homme de clan banal, il n’avait eu aucune chance mais était encore jeune. Peut-être autant que moi. Promis à un bel avenir, s’il avait combattu quelqu’un d’autre que moi. Je me souvenais de ses traits ; des yeux en amandes, gris, des lèvres pincées sans chair, un nez tordu, un peu vilain. Il avait pleuré. Il avait supplié. Je lui avais brisé les jambes avant de l’achever. Je lui avais enfoncé la cage thoracique avant de l’achever. Il était immobile quand je l’ai tué. Ses yeux étaient vides d’émotions, son corps meurtri ne bougeait plus. Je triomphais. »

Sans le vouloir, j’avais retransmis cette émotion puissante et brute dans mon regard, défiant le jeune effronté. Reprenant mes esprits dans un moment d’éclaircissement, je faisais vagabonder, de nouveau, mes yeux sur mon jeune public. Les propos étaient choquants, je le remarquais, mais il était trop tard pour m’empêcher de présenter la vérité nue. Le jônin responsable de la classe ne semblait pas en prendre ombrage, lui aussi captivé – peut-être se remémorant lui aussi son premier meurtre – par mes paroles.

« J’ai tué plus d’hommes dans ma vie qu’il n’y a de personnes dans cet amphithéâtre. Vous pouvez rajouter encore quelques salles comme celle-ci pour avoir le compte, de fait. Tous, m’ont fait le même effet. C’est comme si votre âme vous injuriait et vous quittait un instant. Une nausée, amplifiée par la sensation de creux au sein de votre propre cœur. Chaque coup, chaque assassinat est le même mais vous en ressortez toujours changé, traumatisé. On se lève la nuit pour échapper aux songes de ceux que nous avons étranglés. De ceux que nous avons brisés. De ceux que nous avons tués. La guerre, c’est ça. Elle ne vous quitte jamais. Elle reste ancrée en vous. Elle vous garde éveillée. Elle vous hante chaque jour. Elle marche dans vos pas. Elle vous susurre pernicieusement les noms de ceux dont vous avez ôtés la vie. »

Je prenais un instant afin qu’ils puissent, tous, digérer l’histoire. Je me tenais toujours debout, les jambes à hauteur des épaules, les mains posées sur ma canne de bois dur. J’étais telle une statue, immobile, un avatar divin contant l’histoire de la genèse. Les cicatrices de mon visage brûlaient tendrement, comme un rappel cruel de ma propre histoire. Les cicatrices de mes mains tiraient ma peau sauvagement, comme un rappel cruel de mes actes. Je me tenais, là, dispensant des conseils que je n’avais jamais acceptés venant de la bouche de mon père, de mes sœurs. J’étais l’ironie. Un goût amer remplissait ma bouche progressivement.

« Avez-vous d’autres questions ? »

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Papychou & Son Ondoyance


Est-ce que le doyen est en colère ? Dur à dire, il ne dégage pas vraiment beaucoup d’émotions. Je coche alors la case « sang froid » sur ma feuille de notes (enfin, d’évaluation) que je tiens à l’écart des regards indiscrets. Je n’ai clairement pas envie qu’un foutu bambin parvienne à griller ma couverture. Pui son regard se braque sur moi. Froid. Austère. Grave. Ok, il a peut-être lui aussi des limites qu’il ne faudrait transgresser… J’affiche alors un regard accompagné d’un sourire, tous deux taquins. Je ne suis pour l’instant pas déçu et… désolé, Hidenori, mais vous êtes mon défouloir du jour. J’en ai gros, et ai donc beaucoup de choses à évacuer. Si ce n’était pas tombé sur vous, ça aurait été sur quelqu’un d’autre. Ne prenez pas ça personnellement.
Je lui ai donc posé une question que je juge comme étant incontournable : qui avait donc été sa première victime ? Non pas que ça m’intéresse fondamentalement, bien au contraire. Je veux simplement jauger sa façon de raconter et, surtout, comme il réagit. Est-il encore sensible à ce sujet ? N’en a-t-il cure ? Est-ce que cela le fait encore frissonner ? Ou, a contrario, est-ce que cela lui procure un malin plaisir ?

Ainsi reprend-t-il son histoire, avec peut-être plus de détails que je ne l’aurais voulu. Parfait, je vais pouvoir utiliser ça. Je sors une feuille vierge et cherche des crayons de couleurs différentes dans ma petite trousse de l’écolier modèle. Là, je profite de la moindre parole prononcée par le Vénérable pour tenter (et je dis bien tenter…) de dessiner une sorte de portrait robot du jeune clanique de l’époque. Bien évidemment, j’ai aussi essayé de retranscrire les blessures décrites, mais… mes talents de dessinateur sont, hélas, quasi inexistants. Bah, ça tombe bien : je suis censé être un jeune gamin un brin insolent. Aussi le croquis devrait être pertinent au regard du jeune âge que je singe. Une fois le tout terminé, je plie la feuille et, en un simple origami, transforme ceci en un oiseau… étrange, que je lance du mieux que je peux sur le grand-père, espérant même que mon « chef d’oeuvre » se plante dans sa barbe.
Le temps que je finisse mon dessin, d’ailleurs, le Yamamoto nous a raconté avoir tué plus de personnes qu’on n’est dans la salle de classe. Un sourire presque moqueur commence à s’installer sur mon visage ; il faut bien avouer que je ne suis pas en reste d’avoir d’innombrables victimes sur les mains. Mais, ça… Je ne peux pas le dire pour l’instant. Enfin, il persiste à dire combien la mort peut vous changer, blablabla. Honnêtement, je pense que c’est surtout une question de point de vue. Bien sûr, mon premier meurtre m’a un peu chamboulé, mais les autres… J’en n’ai absolument rien à secouer. Mais vraiment.

En tous les cas, je peux retenir une chose : mon professeur du jour semble encore troublé et bouleversé par toutes les atrocités commises durant sa longue vie. C’est quelque chose qui m’échappe quand même… Peut-être suis-je un être cruel, amoral et violent, mais… N’est-ce pas là notre principal travail, tuer ? Après tout, nous ne sommes que des Shinobis, des pions prêts à tout pour faire avancer et grandir notre Nation. Alors pourquoi se formaliser d’ôter tant de vies ? Franchement, un concept que je ne peux concevoir. Je peux comprendre les états d’âmes des autres, certes, mais ça… Non, j’en suis incapable. Enfin, tout ceci n’est qu’une question de point de vue, comme dirait l’autre. Si je me porte bien à vivre sans scrupule ni remord, pourquoi m’en fabriquer ? Il y a des choses bien plus importantes, surtout dans notre société actuelle. La loi du plus fort… Les faibles meurent, les puissants vivent. Il n’y a rien de plus simple que cela, et si j’espérais que le Jônin puisse apprendre ceci à la promotion actuelle… Force est de constater que ça n’est pas vraiment l’effet escompté.

« Comme ça, papy ? Je demande alors que mon origami arrive sur lui. Mon sourire se veut brillant et étincelant, tandis que mon regard a plein d’étoiles en lui. La magie des masques. Mais t’avais quel âge quand t’as tué pour la première fois ? Question très importante. Je me lève et grimpe sur la table. Hein ? Jeune ça veut tout dire pour toi ! Je ris, poussant l’insolence jusqu’au bout. Y a pas grand monde qui le sait ici, mais moi j’ai déjà tué… Mon regard enfantin se montre plus grave, sombre. C’était lui ou moi. J’ai pas eu le choix. Le pavé est tombé dans la marre. »

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Académie de Ninja

Le papier volait tendrement vers moi ; un origami bien fait, insufflé d’une vie soudaine. Il décrivait un arc de cercle contrôlé, dans une chute paresseuse. Il s’agissait d’un oiseau alourdit par les dessins gribouillés sur la feuille. Geste étonnant de la part du jeune effronté, j’attendais que son message arrive jusqu’à moi, à une portée de bras. J’aperçus un œil, situé sur l’aile du volatile, un dessin d’enfant. Un feu me brûla les entrailles, mon cœur se serra : il me provoquait, il avait dessiné un croquis maladroit de ma première victime. Les dents serrées, les articulations de ma mâchoire visibles sous la pression. Ma barbe frissonnait de colère, mon regard se mélangeait de fureur et d’indignation, mais aussi de tristesse. J’attrapais au vol l’affront sous forme de dessin et le broyait de ma main gauche. Je reportais mon attention sur l’enfant, maintenant debout sur sa table qui m’assaillait d’une nouvelle diatribe inhumaine. Les autres élèves aussi semblaient s’intéresser au blondinet du fond avec quelques chuchotements exprimant leur excitation envers le face à face qui se dessinait.

Ainsi, il se targuait d’avoir tué quelqu’un. « Lui ou moi » disait-il. Il « n’avait pas eu le choix » s’écriait-il. La loi du plus fort. La loi de la survie. Il avait soulevé un point intéressant. Son cri du cœur me touchait plus que je ne l’avais anticipé. J’avais toujours eu le choix ; coercitif parfois, mais je n’avais jamais été obligé de tuer. Evidemment, dans une guerre, on tuait pour sa survie, celle des autres, de nos amis et notre famille mais on s’engageait dans le combat consciemment. Si ce qu’il disait était vrai, il avait raison. On pouvait avoir perdu son humanité très jeune, sûrement son cas… Je frappais violemment ma canne sur le sol trois fois dans une cadence puissante. Je rappelais à moi l’attention éparse des jeunes élèves, instaurant l’ordre. Le silence revint englober l’amphithéâtre de pierre et je repris la parole, mes yeux rivés sur le blondinet, toujours debout sur sa table.

« Tuer te semble facile maintenant, n’est-ce pas ? Tu en tire fierté aujourd’hui : tu as survécu, tu as vaincu. Grisé par ta survie, tu te sens puissant mais, pourtant, tu n’es rien. » J’accentuais le dernier mot avec force. « La mort te semble distante, une bagatelle dont on peut se défaire en un haussement d’épaule. Tu as déjà tué. Tu as déjà ôté la vie d’un ennemi qui te voulait du mal. Tu t’es défendu et c’est normal mais bientôt, tu seras l’ennemi de quelqu’un. De quelqu’un qui sera à la même place que toi. Qui se défendra. Est-ce que tu seras prêt à commettre un meurtre alors tu es cet intrus, cet ennemi violent et haïs ? Si oui, alors tu es prêt. Il n’y a pas de place pour les faibles à Suna alors si tu es capable d’encaisser moralement tes futurs assassinats, tu as ta place dans le monde. Mais je te le dis, et vous le dis, à vous, élèves du Village : pour ta santé mentale, tu te dois de respecter l’adversaire et de le laisser emplir ton âme de son regard, celui que tu vois avant de l’achever. Garde ton humanité à tout prix : chéris les instants de joies et d’amours car ceux-ci sont tout autant éphémère que la vie que tu ôtes. Si tu ne ressens plus rien dans la mort, tu ne ressentiras plus rien dans la vie et tu n’auras plus rien. Comme moi... »

Ma conviction se ressentait dans ma voix, une force unique m’animant. Il fallait que j’éduque ces futurs soldats à célébrer la vie, même celle de leurs ennemis. Ils ne comprendront probablement pas avant quelques années mais c’était important. Je leur enseignais l’humanité. Je les mettais en garde face à l’inhumain.

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tortured heart



Papychou & Son Ondoyance


Je joue à un jeu dangereux. Très dangereux. Surtout avec la force de l’âge qui, même en contre-bas, semble malgré tout avoir l’ascendant sur l’ensemble de l’amphithéâtre. Bien sûr, tout ceci est volontaire et je joue évidemment de ma stature d’enfant pour provoquer et chatouiller le Doyen qui effectue son premier cours, son premier test. De toute sa prestation dépendent son avenir au sein du village et celui des enfants, nos futurs héros, nos valeureux guerriers en devenir. Aussi m’incombe-t-il de voir quelles sont les limites du vieillard (bah, ne nous mentons pas, il risque d’en voir des effrontés… pire que le jeu auquel je me donne depuis mon arrivée dans le cours). C’est qu’il serait malvenu qu’il s’en prenne à eux physiquement… Vu la carrure du bonhomme, une gifle et c’est une tête qui vole au loin. Littéralement. Le but premier de l’académie étant de former, tuer nos petites têtes blondes serait… contre productif, oui. Aussi est-il de mon devoir de m’assurer que nous ne confions pas la relève à n’importe qui.
Plus encore, cela me permet d’en apprendre un peu plus sur Hidenori. Si je connais l’ensemble du village, de nom comme de faciès, je ne peux néanmoins pas me targuer de tous les connaître personnellement. Bien sûr, il y en a eu quelques uns… Takeshi. Mion. Zakuro. Il y en a qui perdurent, notamment mes élèves ainsi que Senshi. Enfin, la plus importante de toutes ; Hakaze. Mais au-delà de cette dernière, je suis (malheureusement ou heureusement, tout n’est que question de point de vue) relativement détaché et loin d’être proche de mes Sunajins. Ainsi, cela me permet de toujours avoir le recul nécessaire sur quelque situation qui soit et de toujours agir en toute impartialité. Mais cela me fait également comprendre que je suis quelqu’un de seul et solitaire, contrairement à ce que peuvent laisser penser les apparences.

Bref, alors que j’ai jeté cet origami empli de provocation, toujours pour jauger le calme et la pénitence de mon interlocuteur premier, je remarque que, peu à peu, tous les regards incrédules et enfantins sont tournés vers moi. Peu d’entre eux doivent avoir du sang sur les mains. Une chose tout à fait compréhensible au regard de leur jeune âge – et je ne vais certainement pas les blâmer pour avoir garder encore une partie de leur innocence et de leur humanité. Fort de ces qualités qui font de nous des êtres humains, ils seront probablement plus solides et robustes que je ne peux l’être.
En même temps, qui ne l’est pas ? Sur le plan humain et social, j’entends. Quiconque ne porte pas de masques à longueur de journée peut se targuer et se vanter d’être plus fort que moi. Moins lâche, moins faible. Moins pathétique. A quoi bon vivre le rôle propre d’un script qu’on s’efforce de modifier chaque jour durant ? A quoi bon vivre par procuration et être incapable d’assumer ses sentiments ou de pouvoir exploser lorsque cela est nécessaire ? Pourquoi ne pas tout simplement assumer sa véritable personne et son passé ? M’enfin. L’heure n’est pas aux questions mais à l’histoire…

… ou à la leçon de morale. Bah, en un sens, je m’y attendais un peu lorsque j’ai pris le parti de raconter mon tout premier meurtre. Chose qui semble l’avoir touché plus qu’on n’aurait pu s’y attendre. Donc, après avoir tapé trois fois sa canne au sol, lourdement mais puissamment, afin de captiver à nouveau l’attention sur lui, le barbu s’est enquis de me dire ce qu’il pensait de la manière dont un moi enfantin (et totalement inventé) avait pu conter cette histoire.
Est-ce que tuer me semble facile, maintenant ? Bah, vingt-trois ans plus tard… oui, très clairement. Je n’hésiterai jamais à tuer, démembrer ou raser des villes au nom de Suna. Et ça, tout le monde le sait, tout le monde s’en doute. Mais quant au gosse que j’étais à cette époque… Difficile à dire. C’était peut-être mon premier crime contre l’humanité, mais je n’ai pas récidivé de si tôt. En ai-je seulement eu l’occasion, de toute façon ? Non. Du moins, pas à ma connaissance. C’est que j’ai pu couler des jours relativement tranquilles, par après, mine de rien.

« J’sais pas si tuer me semble facile… J’avais pas le choix, à l’époque. Comme je l’ai dit et comme tu l’as répété, Papy, c’était lui ou moi ! La loi du plus fort… La loi de Suna quoi ! Pis j’ai été aidé donc… on peut dire que j’ai triché, non ? Je hausse les épaules et regarde tout autour de moi avant de prendre place convenablement dans mon siège d’étudiant. Bientôt l’ennemi de quelqu’un ? Voyons, Papy… On est à Suna, on est déjà les ennemis du Sekai et j’pense que tout le monde s’en doute déjà ! Je veux pas remettre ta parole en doute, hein, mais ça on est tous censés le savoir depuis qu’on a mis les pieds ici le premier jour… voire même avant… Je fais légèrement la moue, comme pour lui faire comprendre qu’un enfant n’aime pas vraiment qu’on lui dise des choses qu’il sait déjà. T’façon, moi, j’suis capable de tout… POUR SUNA !!! M’écris-je enfin, galvanisé par un patriotisme certain qui risquerait presque de griller ma couverture. Mais… Tu dis que t’as plus rien ? T’as perdu ta femme, Papy ? T’as dû la tuer ou… je déglutis, repensant au jour funeste où j’ai découvert Aika gisant dans son propre sang. ... Ou elle a été assassinée au nez et à la barbe de tous ? »

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Kamiko Fumetsu
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Un cours pas comme les autres




Académie de Suna

L’impertinent était téméraire, stupide dans son courage et dangereux dans sa bravoure ; l’enfant s’exprimait tel un orateur rompu aux techniques de persuasions. Malgré sa prouesse verbale, l’instabilité psychologique qui le rongeait semblait apparaître à chaque syllabe de plus, chaque mots proférés et phrases assassines qui sortaient de sa bouche. Le mal-être évident de ce jeune apprenti me touchait plus que ses propos odieux. Même s’il prétendait le contraire, il avait été profondément atteint par une telle expérience, nécessiteux alors d’en parler, de prétendre que cela ne l’affectait pas, qu’il était plus fort que ça. Je souriais tendrement, un sourire à s’en méprendre avec de la moquerie affectueuse, envoyant un message clair à l’effronté. Simplement ignorant sa verbe bileuse, je maintenais un silence équivoque, préférant observer le reste de la classe étalée devant moi. Les élèves restaient ébahis face à un échange aussi vifs, certains regardaient avec une certaine suspicion leur camarade remonté tandis que d’autres attendaient avec attention ma réponse, l’accusation du meurtre de ma propre femme planant dans leurs esprits. Tournant la tête vers le professeur, je remarquais qu’il semblait profondément intrigué par le jeune garçon. Chose étrange, il était sur ses gardes, comme inquiet. Notifiant le changement de comportement, je repris la parole afin de calmer le jeu et gagner du temps, peut-être avions-nous un espion dans nos rangs cherchant quelconques informations dans nos méthodes d’enseignements ou sur les intervenants. Si c’était le cas, il allait avoir une sacrée surprise.

« Chers élèves de Suna, vous êtes la relève précieuse de notre nation. Rien n’est anodin et votre patriotisme est chose louable mais nous ne souhaitons pas d’idiots zélotes à la solde d’idéaux qui les dépassent. Les prochains soldats du Vent doivent être puissants, tant physiquement que mentalement, pouvant encaisser le coup moral de la guerre et de la violence. Votre camarade commence ainsi sa formation avec un traumatisme enfoui en lui. Rassurez-vous, il n’est pas un exemple à suivre, bien au contraire ; il sera susceptible de tétanie lors de son prochain combat, je peux vous le garantir. Réfléchissez, analysez, entraînez-vous et endurcissez-vous. Vous pouvez sortir. »

Tandis que l’amphithéâtre s’évacuait dans un murmure surpris, le cours n’était pas censé être terminé, je remontais l’allée, indiquant d’un claquement de doigt au petit impertinent de rester assis à sa place. J’avais quelques mots à lui dire, curieux de savoir qui il était réellement.

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