Une piquante cueillette | Mission D, solo |

Hyuga Chiyo

Une piquante cueillette

Mars, an 16

On venait de lui donner une mission. C’était ce qu’elle avait demandé. Enfin. Une mission. Pas cette mission. L’ordre en main, Chiyo se devait de la lire, relire et encore la relire. Elle n’y croyait pas. Elle n’avait pas l’étoffe d’une fermière. Pourquoi l’envoyer elle et pas un Senju ? Les Senju, ça connaissait les plantes non ? Ou encore, le village aurait pu envoyer une Aburame. C’étaient des insectes après tout, ils devaient pouvoir y faire quelque chose.

L’horreur était figée dans sa colonne, le dégoût prisonnier de son esprit et, pourtant, ça ne changeait pas les mots écrits sur le rouleau. Il fallait se résigner et se préparer au pire. Chiyo alla au domaine de son clan pour préparer tout ce dont elle aurait besoin. Pour capturer les guêpes, il faudrait un bocal, pour les plantes, un gros sac suffirait. Mais voilà, ce n’était pas assez, pas pour Chiyo qui craignait réellement une piqure. La douleur, elle saurait gérer, après tout l’entraînement ne se faisant pas sans son lot de blessures. Par contre, ce que craignait le plus la demoiselle était l’enflure d’une piqure. Si elle en avait une sur le visage, elle serait à jamais défigurée et ne pourrait jamais se marier et elle ne pouvait laisser une telle chose arriver. Il lui fallait une solution …

Dans un grand sac, elle rangea plusieurs coussins et un voile. En passant par le marché, elle acheta une paire de gant épais et un chapeau de paille. Elle prit ensuite la direction du bosquet des Senju. Elle alla se présenter à quelques membres du clan expliquant la raison de sa venue et on lui montra où était le fameux bosquet. À peine arrivée, le grondement des ailles se faisait déjà entendre et plusieurs guêpes volaient au-dessus des plantes.

Chiyo déglutit, le Senju lui souhaita bonne chance avant de partir.

La princesse Hyuga était maintenant seule face à la nature. C’était réellement une première. Elle ne connaissait pas grand-chose aux plantes, mais on lui avait montré laquelle devait ramener. Il ne lui suffisait que de la cueillir. Sortant les coussins de son sac, elle rembourra ses vêtements au niveau des cuisse, des tibias, des mollets, des bras, du ventre et du dos. S’il y avait eu un passant, Chiyo aurait eu la honte de sa vie face à cette apparence plus que grotesque, mais comparé à une piqure de guêpe, cela en valait le coup. Elle mit également le chapeau de paille du sa tête et installa le voile par-dessus. Au moins, de cette façon son visage serait épargné.

Une fois les gants bien mis, la jeune dame tenta une première approche. L’essaim vint bourdonner près d’elle et fort probablement tenta de la piquer, mais grâce aux coussins, elle ne senti pas les piqures. Une vague de fierté la traversa. Les cueilleurs habituels devaient être bien bêtes de ne pas y avoir penser avant d’être à l’hopital.

« Aïe ! »

Quelque chose venait de la piquer dans le pli du coude. Deux secondes plus tard, elle était déjà loin du bosquet, retirant les coussins dans cette manche pour inspecter la piqure. Déjà, une disgracieuse boursoufflure avait apparu. Sa peau était également rougeâtre.

Furieuse. Chiyo était furieuse. Sa peau qu’elle crèmait et hydratait tous les jours, sa peau si douce, si belle ! Cette guêpe avait osé ! C’était un crime. Si l’on pouvait traîner une guêpe en justice, il aurait été très probable que la jeune fille le fasse.

L’heure n’était pas à la rigolade. Il lui fallait une solution pour s’approcher suffisamment longtemps, mais elle ne connaissait pas les guêpes …

Elle resta plusieurs minutes à réfléchir de la bonne approche, tentant d’ignorer la douleur de la piqure qu’elle venait de subir. Elle se rappela une fois, en particulier, quand un nid de guêpes s’était installé près de son jardin. Chiyo était encore une enfant et elle avait si peur de sortir. Son père lui avait expliquer qu’elle ne craignait les jours de pluie. Les guêpes sortaient que très rarement à la pluie, de leur frêle stature, les goûtes d’eau représentaient un réel danger pour elles.  

Il lui fallait donc de la pluie, mais il faisait soleil. Hum, ça n’allait réellement pas le faire. Heureusement qu’elle avait l’affinité suiton. Rapidement, elle remit les coussins en place et les gants. Une fois fin prête, elle s’approcha et aussitôt qu’elle fut suffisamment près, elle fit l’unique mudra de la technique de la pluie noire. Immédiatement, de grosses gouttes visqueuses tombèrent sur les plantes et les insectes qui allèrent trouver refuge dans leur nid.

Profitant de cette éphémère pluie, Chiyo cueillit immédiatement les plantes, remplissant son sac à toute vitesse. Grâce à son Byakugan, elle en profita pour surveiller le retour des guêpes. Elle en trouva également quelques-unes qui avaient été plaquée au sol par les lourdes gouttes d’eau. Lorsqu’elle s’approcha, elle ne put que constater qu’elles étaient noyées ou étouffées, qu’importe, elles étaient mortes et ce n’était pas ce qu’elle voulait. Le bourdonnement reprit, il fallait partir.

De retour en sûreté, il fallait que Chiyo évalue ses options. Elle devait capturer des insectes pour le clan Aburame, mais n’avait aucune idée de comment faire. Pourtant, ce ne fut pas bien long avant que le bourdonnement des guêpes ne la rattrape. Que se passait-il ?

Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’elles avaient été attirées pas les plantes dans son sac. Mais oui ! La voilà l’idée !

Prenant une poignée de plantes, Chiyo la mit dans un bocal quel posa non loin d’elle près du sac (pas question qu’elle se fasse encore piquer, pardi !) Couvercle en main, elle attendit que son piège prenne effet. Quelques minutes plus cinq guêpes entraient dans le pot pour venir gouter les plantes. Se fut à ce moment précis que Chiyo bondit et ferma le bocal. Attrapant le sac, elle déguerpit les plus rapidement possible. Ce ne fut pas sans douleur, car fut piquer derrière le genou droit deux fois et une à la cheville.

Aussitôt qu’elle fut assez loin, elle retira les coussins de sous ses vêtements, rajusta sa tenue et alla offrir aux Aburame leurs fichues guêpes. Puis, elle prit le chemin de l’hôpital. En donnant les plantes, elle ne se gêna pas d’exiger d’être vue d’urgences pour les piqures dramatisant légèrement – extrêmement – la situation.

Awful

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