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Les regrets du passé... | pv solo

Chinoike Hitagi
Chinoike Hitagi
Indépendant
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Chinoike Hitagi
Les regrets du passé...

« Grouille toi le vieux, prouve moi que j’ai bien fait de t’emmener ! »

Je l’entendis grogner quelque mètre derrière moi, puis ses pas se firent de plus en plus rapides, jusqu’à ce que sa silhouette blafarde apparaisse à mes côtés. Le dos légèrement vouté, mais une silhouette bien plus droite que celle de bien des hommes de son âge, il continuait d’être plus grand que moi, d’une bonne dizaine de centimètres...  Pourtant il avait déjà perdu près de cinq centimètre depuis son entré dans la vieillesse. Sa barbe couleur neige tressé se ballotait de manière innocente au rythme de notre marche. Un kimono noir délavé, ou on pouvait apercevoir un troupeau de grues s’envoler sous un soleil carmin, son vêtement était trop grand pour sa silhouette filiforme, le temps avait fait fondre une partie de ses muscles, si bien qu’il n’était que l’ombre de celui qu’il avait pu être. Mais, attention, il est toujours aussi vif, cruel, acariâtre et fort, son corps semble avoir certes souffert, il restait en très bonne forme du haut de ses 72 ans. De plus, personne ne pouvait ignorer les deux sabres qui pendaient à sa ceinture, un tantô et une lame de taille normale.

« T’es vraiment une garce quand tu te met à réagir comme ça ! Après tout ce que j’ai fait pour toi ! »

Sa voix chevrotante ne paraissait même pas essoufflé, il cachait vraiment bien son jeu l’ancêtre, il ne pouvait me faire croire qu’il avait du mal, il ne faisait que jouer avec moi, je ne le savais que trop bien. Je tournai les yeux vers lui, un regard ironique, puis levant les yeux au ciel, dans cet océan gris et informe, répondis :

« Comme si le grand Chinoike Ieyasu avait du mal à suivre une gamine ! »

Le vieil homme se mit à rire, puis de sa voix cassée, rauque, comme si du sang n’allait pas tarder à couler de ses lèvres objecta sans attendre :

« Tu possèdes vraiment la répartie de ton père, t’aurais au moins pus hériter de la docilité de ta mère ! »

Je faillis presque m’arrêté, parce que jamais cette vieille carne parlait de mes parents, ou alors de très rare occasion, il faut croire qu’aujourd’hui est une de ces rares occasions. Qu’il parle de mon géniteur n’était pas si étonnant en fait, il était la fierté ultime de sa vie, probablement plus que moi, il était toujours emprisonné dans le passé, un passé qu’il regrette tant… Il a des regrets vis-à-vis de comment il s’est comporté avec mon père, ça, je le sais. Mais, qu’il ose parler de ma mère, celle qu’il avait toujours détesté, celle qui lui avait volé son fils, celle qui avait dérobé à son fils l’espérance qu’il devienne chef, celle qui avait gâché son existence, jamais mon grand-père ne parlait d’elle, réellement, je n’avais eu que des commentaires cours et non satisfaisant du genre :

« Elle était chouinarde et faible, ne deviens jamais comme elle, comprit Hitagi ? »

Que signifiait le fait qu’il m’en parle maintenant, ici ? C’est vrai, j’ai omis d’en parler, nous étions en mission, tous les deux, moi et mon grand-père, nous venions répondre à la demande du seigneur de la vallée de la foudre, non loin du Pic de Motogami, le lieu de la déchéance des miens, le lieu où tout avait commencé et ou tout avait pris fin… Le lieu de l’époque où nous étions encore un des clans les plus respecté de ce monde, avant qu’une querelle nous renvoie à notre condition humaine, nous obligeant à fuir misérablement, à nous cacher. Bref, nous étions partis pour une mission, nous arpentions ce chemin à flanc de la montagne, là ou des ravines couturait la face de la montagne. Etais-ce ici réellement le lieu où il avait enfin décidé de me parler d’où je viens :

« Dis, Papy. Elle était comment Maman ? »

Le vieux s’arrêta net, je lus dans ce regard qu’il avait compris qu’il avait ouvert une porte pour moi, une porte de connaissance que j’ignorais, une porte menant à mes origines, à qui était mes parents, mais il était probable que le vieux ne veuille pas y répondre, elle était un être qu’il exécrait,  jamais il n’en parlerai en bien. Je me retournai, puis plongea mes yeux dans ses prunelles, pour n’y lire que de la lassitude, il recommença à marcher, je lui emboitai le pas, puis après environ trente mètres répondis d’un air distrait :

« C’est pas le bon endroit ici, nous en parlerons plus tard… »

Je restai médusée, tandis que mon aïeul se mis à accélérer le pas et que rapidement une vingtaine de mètres nous sépare, prétextant qu’il partait en éclaireur. Quelque chose clochait, à quoi rimait ce comportement ? A quoi rimait cette manière de faire, lui qui avait toujours refusé de m’en parler, voilà qu’il remettait ça à plus tard. Et puis, lui qui avait toujours refusé de m’accompagner, voilà qu’il acceptait pour une mission de routine. Merde, il se passait quelque chose d’étrange et j’étais bien incapable de comprendre quoi. Toutes ces choses, cela ne ressemblait pas à mon vieux, à quoi pouvait-il bien penser ? Je me creusais la tête, réfléchissant à toute vitesse, mais je n’arrivais à rien, il y avait une vérité caché à mes yeux et je manquais de clairvoyance pour la découvrir. La seule chose dont j’étais bien sûr, c’est que c’était grave, assez grave pour que je le remarque.  

Le soleil caché derrière les nuages, seul une pâle lumière grise restait, tandis que la nuit n’allait pas tarder à se couché, le vent se levait, ses bourrasques de plus en plus forte allait bientôt gêner notre progression. Mais, moi, j’avais bien la tête autre part, une épaisse boule d’inquiétude s’était formé au creux même de ma poitrine, je n’avais pas pour habitude de m’inquiéter, mais là, voir mon grand-père si différent, cela me terrifiais. Lui qui avait toujours été inébranlable, inchangé, le voilà qu’il changeait si rapidement, que même moi je n’avais pas été capable de le remarquer, alors que j’étais pour lui, la personne la plus proche. Je donnais un coup de pieds dans les cailloux au bord du chemin, m’amusant à les faire tomber.

Puis, mon grand-père s’arrêta au loin, je me dépêchai de la rattraper, celui-ci se trouvait devant une fissure au sein de la montagne, cette fissure menait par ce qui ressemblais à un petit couloir  à une pièce à ciel ouvert de forme à peu près ronde, d’environ une dizaine de mètre de diamètre, les parois de plus de quinze mètre était lisse et bien impossible à escalader. Au milieu se trouvait des buches de formant un cercle. C’était là un oasis perdu au milieu de la montagne protégeant les voyageurs perdu du vent. Le vieux se tourna vers moi et de son ton sec habituel nota :

« C’est parfait, on va s’arrêter ici pour ce soir, on va pouvoir se reposer et ne pas avoir à continuer à arpenter un chemin aussi traître durant la nuit. »

Il avait beau avoir repris son ton habituel, le mal était déjà fait, j’avais compris que quelque chose le tracassait, et c’est probablement pas quelque dont un homme aussi fier et misogyne pourrait me parler, même si il voulait le faire, son honneur le lui empêchait.

Alors qu’il installait son sac de couchage pour ensuite aller se coucher, je fis de même, puis nous allumâmes un feu au milieu d’un cercle constitué de pierre et déjà fournis étrangement en bois. Et alors que nous étions tous deux autour du feu, mangeant de la viande séchée, je ne pus m’empêcher de regarder durant tout le repas, mon aïeul du coin de l’œil, épiant ces moindres faits et gestes. Puis, une fois terminé son repas, l’ancêtre alla se couché, me donnant pour rôle de monter la garde. Avant d’aller se pieuter, celui-ci s’approcha de moi, puis déposa un baiser paternel sur mon front, avant de murmurer :

« Je t’aime Hitagi… »

Je regardais blafarde le vieil homme aller se coucher, se mettre sous sa couverture et commencer à dormir. Je ne quittais pas cette silhouette des yeux. Tout avait commencé par son envie soudaine de cette mission dans la vallée de la foudre, pourquoi ? Parce que c’était proche de l’endroit où il avait été élevé ? Il y avait quoi dans le village Chinoike originel ? Sa maison, le lieu où il jouait quand il était petit, le cimetière ou sont enterré sa femme, son fi…

J’avais compris, tous ces changements soudains, dans le comportement de mon grand-père. J’avais la certitude désormais, il voulait mourir, il voulait quitter ce monde et être enterré avec les siens, les vrais siens, par les survivants du clan, les survivants qu’il ne reconnaissait plus comme sa famille, mais les morts, ceux qui ont péris par le combat ou le temps, feu son épouse, feu son fils, feu son père, feu sa mère. Tout me porte à croire que Ieyasu Chinoike était mort il y a déjà quinze ans de cela, que le massacre du clan l’as aussi tué à l’intérieur mais que seule mon existence l’as poussé à continuer de vivre. Désormais, je suis presque une adulte,  il doit croire que je n’ai plus besoin de lui, il ne lui reste plus qu’à me parler de mes parents et à ce moment-là, je saurais tout de lui. Il doit se sentir nul, incapable, inutile… Ou alors il attend avec impatience ce moment où il pourra déposer son fardeau et quitter ce monde où il a tant de regrets. Il veut quitter ce monde et être enterré par la seule personne qui l’aime encore et qu’il aime. Moi.

Je sens des larmes couler sur mes joues, je sens mon cœur se serré ! Je reste immobile, ne bougeant pas d’un millimètre, combien de temps passe ? Je n’en sais rien, seul a pensée de la disparition même de cette vieille carne m’occupait et cette pensée me faisait souffrir atrocement. Je ne veux pas cela, je ne veux pas ! Je me mets à sangloter en silence, devant le feu, il est si chaud, mais j’ai pourtant si froid. Je me frotte les mains sur les bras, mais en vain, cette sensation de froid ne disparait pas. Mon cœur se met à battre à tout rompre, mes pensées sont enfermé dans un cercle d’incompréhension, plus rien n’a réellement de sens pour moi. Je reste assise là, les yeux encore plus rouges que d’habitude, incapable de trouver de solution. Je sens une nausée puissante me prendre. Je me lève, sors hors du campement, m’assois, les jambes dans le vide, je me mets en avant et vomis, toute la nourriture que j’avais ingurgité il y a à peine une heure, je l’ai vomis. Je reste là, les yeux dans le vide… Perdue…

Mon grand-père souhaite mourir, je vais être incapable de protéger. Je veux mourir moi aussi !


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Chinoike Hitagi
Les regrets du passé...

J’étais restée assise, sans rien faire durant de longues heures, sans bouger, simplement à sangloter de manière pitoyable. L’air frais, la bruine, rien n’avait réussi à me calmer. Dire que j’étais perdue ne rimait pas à grand-chose, car c’était un euphémisme, j’étais seule… désespérément seule, isolée, sans personne avec qui parler de mes troubles. J’étais bien incapable de trouver de solution… En parler au premier intéressé ? Jamais, je n’ai pas la force de le combattre, je n’ai pas le courage d’entendre de sa bouche qu’il souhaite mourir, je ne suis pas assez forte pour encaissée cela, il est mon père, il est celui-qui m’as élevé comme sa fille, les liens du sang sont différents, mais il est mon père, il est ma figure paternelle, il est ma seule vrai famille… Etsu, Ryuku, Miyuki sont différent, ils sont des cousins éloignés, mais je n’arrivais pas à les considérer comme ma famille. Ils étaient des partenaires, des amis, des personnes de confiance, mais ils n’étaient pas mon grand-père, ni ma mère, ils étaient différents, nous n’entretenions pas ce genre de relation… Même avec Etsu, qui était la plus proche de moi, elle n’était pas plus qu’une sœur pour moi. Je n’avais pas l’impression d’avoir à ressentir de l’autorité familiale pour quelqu’un d’autre que mon grand-père. Ma loyauté au clan et a Etsu est acquise par les actes, par la confiance qu’elle m’inspire, la loyauté pour mon vieux est innée.

Bref, fatiguée, je finis par aller réveiller mon grand-père, après avoir erré durant plusieurs heures dans mes songes, dans mes pensées les plus intimes, à réfléchir à comment lui faire changer d’avis, mais c’était un homme bornée et jamais il ne pourra m’écouter, son choix est réfléchis, il ne changera pas d’avis… Et c’est le fait que je savais que ce choix était réfléchi que je souffrais. N’importe quel choix aussi réfléchis qu’il l’était aurait dû me prendre en compte, merde ! J’ai beau me comporter comme une adulte, avoir des considérations d’adultes, je ne suis qu’une enfant, qu’une gamine maltraitée par la vie, en tant que gamine, je ne pouvais accepter que mon grand-père me quitte. A cet instant précis, je voulais me comporter avec égoïsme, me réfugier dans ses bras, pleurer, lui dire que je l’aimais, qu’il était ce que j’avais de plus important au monde. J’avais été tenté de la faire, sincèrement, mais c’était contraire à ce qu’il m’avait appris, il m’avait appris à être forte, mais j’étais faible. Je me devais d’accepter son choix, aussi cruel qu’il est à mes yeux… Même si ce choix me donne la nausée, que j’ai envie de vomir en y repensant… L’idée de ne plus pouvoir lui parler était affreuse, ne plus entendre sa voix sec,  ne plus sentir la chaleur de son corps, le voir étendus pour toujours dans un sommeil éternel, tout cela était trop dure pour moi. J’avais le vertige de ce que mes pensées me faisaient comprendre, la découverte de ce nouveau monde ne me plaisait pas… J’avais beau ne pas être très intelligente, à cet instant précis, j’aurais aimé être stupide, complètement stupide, pour ne pas avoir compris, pour pouvoir continuer de sourire de manière innocente… Ne dit-on pas, heureux soit les simples d’esprit ? J’aimerai à cet instant précis être réellement simple d’esprit et ne pas comprendre tout ce que cela impliquait, mais j’en étais incapable…

Bref, je réveillai mon grand-père pour son tour de garde, puis me couchai, le moral toujours absent. Mon grand-père ne décela rien, enfin, c’est ce qui me sembla, dans l’obscurité, il ne fit que me caresser la tête, puis murmura :

« Vas-tu coucher ma chérie… Il faut que tu sois en forme pour demain »

De la part d’un homme qui ne montrait jamais ses sentiments, c’était une grosse preuve d’affection, mon cœur se sera encore plus de douleur. J’étais une âme en peine, en proie à une détresse incroyable. Une fois couché, je me m’endormis pas tout de suite, je restai attentive, à côté mon grand-père autour du feu, veillant à ce qu’il ne disparaisse pas dès que j’eusse le dos tourné. Tous les tourments que j’eusse connus quand je n’étais qu’une enfant de quatre ans revenait. La peur de voir ma seule famille disparaître, d’être seule, d’être dans le noir, toute cette peur infantile revienne en force. Je me sentais si ridicule, je me sentais si faible, je me sentais si inutile… J’avais beau en apparence être forte, il n’en restait pas moins qu’en vérité, j’étais faible, incapable de sauver les miens… Je… ça doit changer, je dois sauver mon grand-père, lui a qui toujours été là pour moi, je me devais d’être désormais là pour lui ! Je n’acceptais pas qu’il veuille partir, encore une fois, je me devais de faire quelque chose. Je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas quand faire, mais le lendemain, j’allais me mettre en œuvre pour l’aider, ce vieil homme que j’aimais tant, mais ce vieil homme qui s’était lui-même enchaîné dans le passé. Je… je me devais de casser ses chaînes pour lui rendre sa liberté. Dans la nuit noire, attentive au souffle de mon grand-père, je finis par m’endormir, non sans quelque sanglot étouffé de douleur et d’incompréhension, mais finalement j’avais trouvé la force de faire quelque chose, lassée par mon inutilité ! Tant d’idée, de sentiments paradoxaux, se battaient au sein de ma caboche, qui semblait être sur le point d’exploser, offenser par un mal de crâne intense et féroce… J’avais beau faire la fière, avoir la volonté de changer les choses, je restai terrifiée, terrifié comme cette petite fille que je n’ai jamais cessé d’être ! Enfin, j’avais été happée dans un doux sommeil, un sourire aux lèvres, les larmes aux yeux, frissonnante de peur…

Je fus réveiller par un bruit effroyable, il pleuvait des cordes, la lune étaient sortis et éclairait notre bivouac de sa lumière exsangue, le tonnerre résonnait dans toute la vallée ! Je me levai d’un coup, mué par un sentiment de peur et de malheur imminent ! En me relevant, attrapant mon épée, j’eu l’horrible surprise de voir mon vieux dans les airs, a quelque mètres de moi, un homme assez grand l’avait attrapé par la gorge et le maintenait dans les airs, mon vieux suffoquait et son visage était bleu, l’homme le tenait fermement, il plantait ses yeux dans les prunelles de mon grand-père alors qu’il essayait de se débattre de toute ses forces, mais c’était inutile ! Il était trop puissant, il le maintenait si facilement. Je me mis à hurler sous l’impulsion d’une haine animale, viscérale. Je me devais de protéger mon grand-père. Je me lançai contre l’adversaire qui attentait à sa vie. Il était de dos, il était plutôt grand, il portait sur sa tête un chapeau noir et je ne distinguai rien de lui. Il jeta la vieille carne au sol, puis se tourna vers moi. Il attrapa ma lame à main nue, me la retira des mains avec une facilité déconcertante, puis me donna une gifle dans le visage, j’encaissai son coup avec difficulté ! L’enfoiré frappait fort, mais je me devais de frapper encore plus fort ! Mais, je n’en eu pas le loisir, il m’attrapa par la gorge avec sa main, me souleva dans les airs et planta ses prunelles dans les miennes. Je ne distinguai pas son visage, car il portait un masque de tête de corbeau, mais je pus admirer des prunelles blanches, dénué de vie, sortant presque de leur orbite. Quand il plongea son regard dans le mien, je me sentis vaciller, et sentis mon sang battre dans mes veines de plus en plus fort, j’avais l’impression qu’il voulait sortir de mon corps. Je respirai de moins en moins bien, du sang coulait de mon nez, je sentis mes yeux se convulser, tout était noir, alors qu’une effroyable douleur me transperça la poitrine, à l’intérieur. Je fus ensuite jeté au sol et m’écrasa avec un bruit pitoyable. Je respirai difficilement, mais surtout, la douleur au fond de ma poitrine ne disparaissait pas… J’avais beau gratté pour essayer de m’ouvrir la poitrine pour essayer de sortir ce qui me faisait souffrir, je n’y arrivais pas.  Je sentais mon corps se liquéfié, devenir une masse informe de sang. J’étouffais et je réussis avant de sombrer dans un abîme noir, à apercevoir mon grand-père qui souffrait des mêmes maux. J’essayai de croasser quelque chose à l’attention de notre agresseur, mais celui-ci avait déjà disparu, emporté comme le vent, telle une apparition… Je finis par expirer et mon esprit partis au loin, bien loin, je suivis un tunnel de lumière, sans savoir ce que je suivais…

J’avais l’impression de flotter dans un liquide chaud, je ne ressens plus aucune douleur, mon esprit est anesthésié… Je n’entends, ne ressens, ne vois plus rien… C’est… c’est une sensation agréable… Toutes mes pensées ont déserté mon esprit… Puis, au fur et a mesure, dans une léthargie ponctué de rêves et de songes incohérents, je ressens de nouveau plusieurs choses… le contact de l’herbe sous mon dos, l’odeur de la terre meuble, la brise du vent sur mon nez… Je… j’entends des voix… elles… elles sont à côté de moi :

« Elle est morte la dame ? »

« J’en sais rien, en tout cas, elle bouge plus… »

« On devrait aller chercher quelqu’un ? »


« Je ne l’ai jamais vu, elle ne doit pas faire partis du village… »


« Oui, mais elle nous ressemble un peu quand même non ? »

« Maintenant que tu le dis… C’est vrai qu’elle est nous ressemble un peu… »

« Je vais donc chercher quelqu’un ? »

« Elle n’est pas blessé et à l’air d’encore respirer, ça devrait le faire… »

« Oui, mais elle est peut-être dangereuse… »

« Oh, ne t’inquiète pas ! »

Deux enfants étaient en train de parler autour de moi. J’avais si sommeil, bordel, je voulais encore dormir moi, je voulais retrouver cette agréable léthargie, j’étais en train de somnoler pendant que j’écoutais ces discours. Qu’ils étaient chiant, pouvait pas le faire autre part, leur gaminerie… Ils ne cessaient pas, ils continuaient de parler. Putain, qu’est-ce qu’ils me gênaient là. Je finis par me relever en  sursaut, en hurlant :

« Putain vos gueules, je pionce moi ! »

Les deux enfants reculèrent, c’était un jeune garçon et une jeune fille, c’était le garçon plus vieux, qui semblait être un peu plus jeune que moi, genre 15 ans… La petite fille quant à elle avait une dizaine d’année je pense…  Les deux enfants se ressemblaient vachement, la peau assez blanche, les cheveux noir, les yeux rouges, on aurait dit des Chinoike, leur visage me disait quelque chose, mais j’étais incapable de souvenir d’où je les avaient vu… Je me relevai, fis craquer mon corps, puis tournant mon regard autour de moi, je ne reconnus aucun des paysages bordel… Ou est-ce que je pouvais bien être, réfléchis Hitagi, quelle est la dernière chose dont je me souvi…

Papy ! D’un coup, les évènements qui s’était déroulé revinrent à moi avec une telle puissance que je tombai par terre sur les genoux…Putain, j’étais ou là ? Ou est mon grand-père ? Comment ça se fait que j’suis pas morte ? Pourquoi ai-je été épargnée ? Pourquoi ? Tandis que toute ces informations revenaient à moi, je recommençai à sangloter, des larmes coulaient sans discontinué de mes yeux… J’avais vu  ce qu’il avait fait de mon grand-père… Il était probablement mort… lui qui voulait en finir, le voilà servis, mais moi ? Quel sens donner à mon existence ? Me battre pour le clan ? Alors que je n’ai jamais pu remercier celui qui a tout fait pour moi. Non, non, ce n’est pas possible, je ne pouvais pas accepter cela ! CE N’EST PAS VRAI ! Je me mis à vomir un mince filet de bile, mon ventre était vide, je ne pouvais rien sortir de plus… Mon état était de plus en plus préoccupant, de plus en plus effrayant à vivre… je… je n’ai plus envie de vivre, je n’ai plus envie de battre… je… je suis las de tout cela, je veux arrêter maintenant.

« Dis, Utaro…La dame pleure, on ne devrait pas la réconforter ? »

« Chut Etsu, laisse la tranquille, elle n’a pas probablement pas besoin qu’on la dérange… »

Je relevai les yeux vers les enfants, j’avais bien entendu ? Etsu ? Utaro ? Etsu, comme mon intendante ? Utaro comme le frère d’Etsu mort durant l’attaque du village ? Je… c’est impossible, ça, ça ne se peut pas… Je… je dois savoir, qu’est-ce qui était en train de m’arriver. Je ne comprenais plus rien, j’étais perdue. Qu’est-ce qui m’arrive, ou suis-je donc ? Le soleil va se coucher… c’est le crépuscule, mais mes derniers souvenirs date de la nuit… Ou ai-je donc été emmener ? Me relevant, essuyant mes larmes et le filet de bave au coin de mes lèvres, je posais la question qui me brûlait les lèvres vis-à-vis de ce que je venais d’entendre :

« Ou, ou suis-je ? »

Le garçon pris la parole d’un air étonné en levant les sourcils :

« Tu ne le sais donc pas ? Tu es au pic de Motogami dans le village du clan Chinoike ! »


Je restai abasourdi… Non, non, ce n’est pas possible… Le… le village a été attaqué, tout le monde a été massacré, tout le monde est mort sauf quelque survivants… Et puis, le pic de Motogami, c’était quand même assez loin d’où moi j’avais été vaincu… Et puis, ces prénoms… Non, non, ce n’est pas possible… Je… J’ai voyagé dans le temps et j’étais désormais devant Etsu et feu son grand-frère… Je… c’est impossible… Je suis prisonnière du passé… Dans une époque où les miens sont encore en vie… Je… je ne comprends pas !

HRPG:


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Chinoike Hitagi
Les regrets du passé...

Tout dans mon coeur était éteint, toute émotion avait quitté ma carcasse, je ne ressentais plus rien, ni le souffle du vent, ni le froid de la nuit désormais tombé, plus rien n'étaient à l'oeuvre dans mon cœur. Pourtant, à l'opposé complet, tout dans crâne vibrait et cogitait ! Tant de question, tant d’interrogation et pourtant aucune putain de réponse ! C’était énervant, c’était vexant, c’était frustrant ! J’étais prisonnière de mon incompréhension, le fait de traverser le temps ne devrait pas être possible, ce n’était pas logique, malgré toute la diversité des jutsu existant, la manipulation du temps ne devrait pas être possible, à moins que je ne sois trop stupide pour comprendre ce qui était en train de se dérouler devant mes yeux ? Tout à l’heure, j’avais parlé que j’étais trop intelligente pour ignorer la douleur de mon vieux, mais pourtant, j’étais trop stupide pour espérer comprendre, je n’avais que quelque informations à disposition :

J’étais dans l’ancien village Chinoike avant le massacre.

C’était là les seuls informations que j’avais, aussi rageant que cela était et mon dieu, cela me faisait rager, je n’appréciais pas de ne pas avoir de réponse à cette situation extraordinaire. Je me maudissais d’être aussi incapable, mais honnêtement, qui serait capable de comprendre ce qui se passait ? Honnêtement, personne à ma connaissance, même Etsu qui semblait être la plus intelligente d’entre nous ne pouvais comprendre une situation comme celle-ci, une situation tout bonnement impossible !

Je cogitais dessus depuis des heures, allongé aux pieds d’un arbre, je réfléchissais, finalement, la jeune Etsu et son frère était partis, non sans avoir essayé de me convaincre durant de longues heures de les suivre et de venir chez eux, j’avais refusé, trop confuse pour réellement comprendre quelque chose. J’étais ébahie, choquée, perdue. J’avais essayé de tout mettre à plat, de trouver une explication logique à cela, mais en vain, tout était impossible à comprendre, peu importe le temps que je passerai désormais à réfléchir en vain, je n’étais pas capable de comprendre et ne serai probablement jamais en état de comprendre. Encore une fois, je m’en voulais de mon impuissa…

« Madame, j’ai parlé à mes parents et ils sont d’accord pour que tu dorme chez nous ! »


Je tournai le regard vers petite Etsu, elle était si mignonne, si candide, si innocente… Destiné à voir tous ceux qu’elle aime mourir sur un prétexte immonde destiné à devenir une leader en temps de guerre contre le monde. Je le regardais avec sympathie, devant moi, celle qui allait devenir la seule personne qui allait m’accepter et m’offrir son amitié et bien d’autre chose, tant que je serai incapable de lui rendre la pareille un jour. Je passai ma main sur ses cheveux et les ébouriffa en essayant de sourire au mieux, tandis que la petite Etsu râlait. Je ne savais pas quoi faire , j'étais perdue, désolée, je n’avais plus qu’à suivre le mouvement, par dépit probablement. C'était bien le mot, j'étais dépitée, en fait, il semblerait que je ne ressente que de la déception, toute tristesse à, quitté mon être, cela représente trop d'information pour moi, mon cœur à fait le tri et pour ne pas mourir, celui-ci endiguait mon deuil et ma tristesse... C'était pour cette simple raison que je ne m'étais pas donné la mort. Je n’avais rien d’autre à faire et qui sais, peut-être que je serai capable d’y voir un peu plus clair, peut-être que je comprendrai finalement la raison de ma présence ici. Je me levai et d’une voix douce répondis :

« T’es trop gentille, je me demande ce que je ferai sans toi ! »

Cette phrase s’adressait autant à la Etsu que j’avais connus qu’à celle que je côtoyais ici-bas. Résignée, je suivis la jeune fille sans un mot, regardant partout, pour m’imprégner du moindre détail, du moindre lieu, mon véritable chez moi, je voulais tout savoir d’ici, c’était presque une quête sur mes origines, c’était presque renouer avec mon grand-père, pour connaître le clan qu’il a suivis et pas le simulacre, comme il l’appelait, qui avait survécu. Avant que nous puisâmes rentré, il me fallut avant passer devant les gardes du village, devant la porte, se trouvait trois soldat en armures portant des des lances. Un des gardes, un gars d'environ mon âge avait une tête d'ahuris qui me rappelais quelqu'un, mais j'étais bien incapable de remettre un nom sur cette face. Ils m’arrêtèrent lui et les deux autres gardes, puis d'une voix froide crachèrent:

« Toi, ca ne va pas être possible, tu n'es pas une Chinoike, tu ne rentrera pas. Je n'ai jamais vu ici! T'en penses quoi toi Ryuku, t'as en presque le même âge qu'elle, tu l'as déjà vu?»

Le plus jeune des gardes, qui avait environ une quinzaine d'année et secoua la tête négativement. Je plissai les yeux pour mieux le voir. En y regardant mieux, il était évident que c'était Ryuku, celui-qui avait survécu au massacre, mais avec ses cheveux, j'eu bien du mal à le reconnaître. Je m'étais habituée crâne luisant du guerrier, mais le voir sans était un véritable choc pour moi. Alors que j'étais sûr le point de leur rentrer dedans et de gueuler, car ceux-là étaient en train de gâcher ce qu'Etsu était en train de faire pour moi. Mais, avant que ne puisse m'énever, Etsu pris la parole:

« Mais si, c'est une Chinoike! C'est une cousine éloignée dont la mère à dû quitter le village pour se marier, elle est en quête de ses origines. Je vous jure que c'est ma cousine, appelé Utaro, il vous dira exactement la même chose!»

Je restai là, choquée par la facilité avec laquelle la jeune Etsu m'avait protégé et avait mentis pour moi. Etsu était véritablement une personne incroyable à mes yeux, peu importe l'époque, j'avais pour elle une dette éternelle. Les gardes grognèrent, puis finalement me laissèrent rentrer, non sans avoir confisquer mon sabre. Je leur laissa à contre-cœur, mais mué par cette envie d'en savoir plus, je m'y conformai. J’étais désormais dans le village Chinoike, dans la ville de mes ancêtres, là ou tout avait commencé et là ou tout avait finis...

Alors que nous traversions, je reçu quelque regards intrigué de la part des Chinoike, on ne m’avait jamais vu ici, mais pourtant, j’avais le physique d’une Chinoike. Voir une étrangère ici, aussi Chinoike qu’elle puisse paraître devait être  intriguant, mais pourtant, ici, personne ne craignait réellement quelque chose. En plus, si j'étais là, c'est que j'avais passé les gardes et personne ne serait capable de passer les gardes de manières illégale sans massacrer tout le monde, tout le monde avaient confiance dans les gardes. Les Chinoike régnaient en maître sans partage, ils ne s’attendaient pas à se faire massacrer comme du bétail, après tout, ils étaient les glorieux Chinoike, clan bénis des dieux et parmi les plus puissant, si ce n'est pas le plus puissant de la vallée de la foudre. Au fond de ma gorge, je voulais crier qu’ils faisaient fausse route, qu’ils devraient se méfier, mais j’étais incapable d’émettre le moindre son, dans ma poitrine, chaque son semblaient avoir été scellée.

Malheureusement, même si je les prévenais, qui me croirait ? Moi, une jeune femme qui venait d’apparaître et crierait à qui veut bien l’entendre qu’ils couraient au massacre, qui me croirait ? Bien entendu personne, j’aurai été dans leur situation, je n’en aurais pas cru un seul mot. Mon impuissance était destinée à me faire souffrir. Je n’étais pas prête à combattre le clan pour les protéger, j’avais tout d’abord soif de réponse.

Nous finîmes après quelque minute par arriver à la demeure de la famille d’Etsu, alors que je rentrais, je fus interpellée par une voix froide et féminine :

« Alors c’est donc ça l’inconnue qui ressemble à une Chinoike selon Etsu et Utaro ? »

Mon regard se porta automatiquement vers la source du son, ou une femme se tenait dans le pas de la porte, belle et gracieuse, ces traits assez froid rappelait ceux d’Etsu, enfin, celle que j’avais connus. Le regard assez hautain, d’une démarche forte mais féminine, celle-ci se rapprocha de moi, puis une fois déchaussée, me regarda sous tous les angles, sans que je ne puisse bouger réellement, puis finalement déclara :

« Ils m’ont tanné toute la journée pour te ramener ici, mais maintenant que je t’ai devant moi, c’est vrai que la ressemblance est flagrante, tu ressembles vraiment beaucoup à une des nôtres… Tu t’appelles ? »

Je déglutis assez difficilement devant cette figure maternelle imposante par sa prestance, j’étais véritablement intimidée et je ne pus que répondre sobrement :

« Je… Je m’appelle, euh… Hitagi ! »

La femme entre deux âge eu un rictus, probablement un sourire, puis s’inclinant légèrement devant moi se présenta :

« Chinoike Mayuko, ravie de te rencontrer… »

Je la suivis à l’intérieure de la pièce, une lucarne brillait au centre de la pièce. Tout était si beau, avec tant de style.  A l’intérieur, je fis la rencontre du père d’Etsu et d’Utaro, un homme réservé et nostalgique. Le repas nous fut servi, j’avais de la chance de pouvoir manger à cette table, être invité à une table lorsqu'on est étrangère n’était pas chose aisé, rien que rentré n'avait pas été simple, mais j'avais bénéficier de l'aide d'Etsu, ce qui m'avait bien arrangé. Mais après tout, si les parents d'Etsu et Utaro m'avait accepté à leur table, c'est que je n’étais pas vraiment une menace pour eux, je ne donnai pas vraiment l’air d’être une shinobi, et même si on pouvait mesurer mon chakra, on verrait bien que mon chakra était largement inférieur à ceux de Mayuko et du père d’Etsu, Seito je crois. J’étais dans un village avec de puissant guerrier, je ne représentais pas de véritable danger pour personne, cela, les deux vétéran l'avait probablement compris. Durant le repas, Mayuko me posa beaucoup de question sur mes origines, je répondis distraitement avec un mensonge, prétextant que je ne savais pas qui j’étais, ni d’où je venais, je ne savais pas vraiment quoi répondre et le coup de l’amnésie me paraissait être une idée acceptable, enfin, elle me paraissait être.  J’étais toujours sous le choc de ma situation, qui me paraissait impossible et pour cause, j’avais été envoyé dans le passé à une époque que dont je n’ai jamais réellement connu,  pensé de manière logique et rationnelle, déjà difficile pour moi était encore plus compliqué dans cette situation abracadabrantesque…

Durant le repas, on me servit du saké que je bu avec joie, peut-être même avec un peu trop de joie,  bien assez pour anesthésier mes peurs, mes craintes, mes doutes et mes questions. J’avais bien liquidé une bouteille toute seule, ma tête était brûlante, ma poitrine aussi, comme si du feu liquide courait en moi, si bien, que probablement avant la fin du repas, je fus fin pompette. Et alors que je m’endormis sur le sol en bois, ma tête vibrait sous les effets de l’alcool et je ne comprenais plus du tout ce qu’il était en train de m’arriver. Finalement, je sentis qu’on me posa une couverture sur le dos, mais sans pour autant réagir, je continuai de gazouiller et de ronfler, proférant des paroles incohérentes dans mon sommeil ! Je fus plongé dans un labyrinthe de pensée incompréhensible, de songe ridicule et lorsque je me réveillai à l’aube, je régurgitai un ou deux filet de bile sur mes vêtements. J’étais sale, trempée de sueur et je m’étais à moitié vomis dessus. Je me levai d’une démarche chancelante, puis sortis de la demeure sans que personne ne m’eusse vu et je m’évanoui dans la nature, la tête compressé dans un étau, des flammes toujours au fond de la gorge.

Je suis resté près d’une heure à errer dans les rues du village des miens, à déambuler sans que personne ne m’offris la moindre aide. Je cherchais un lavoir, un lieu où je pourrai laver mes vêtements et boire, beaucoup, j’étais assoiffée. Tout le monde me contournait dans la rue, après tout, qui n’aurais pas fait pareil ? J’étais saoul comme une barrique, je vacillais à chacun de mes pas et je lâchais des propos incohérent à chaque chose me rappelant ce qu’avait pu me raconter mon grand-père. Je ne savais pas où j’allais, je ne savais plus ou étais, je ne savais plus qui j’étais. Seul un magma de pensé, plus proche d’instinct que de véritable pensé occupait ma tête, je ne réagissais plus vraiment, je ne faisais que déambuler, sans réel but.

Mais, alors que je continuai sur ma lancée, je finis par percuter quelqu’un. Je tombai en arrière malgré ma taille, mais logiquement vu tout l’alcool que j’avais ingéré. Je gloussai de ma chute, me tenant les côtes tellement j’avais mal à force de rire. Une voix grave et rauque résonna dans ma tête avec fracas :

« Dis-donc mam’zelle, t’es fin torché toi ! »

Je continuai de glousser, puis rétorqua à la voix grave :

« Mais non, je… je crois pas… J’ai… j’ai… j’ai… j’ai… j’ai juste bu une bouteille ! »

Pour bien montrer le nombre que j’avais bu, je levai en même temps mon index. Puis, sentant mon ventre se soulever, dans un sursaut, je m’arcboutai vers le côté pour vomir la fin de l’alcool que j’avais ingurgité, tâchant encore plus mes vêtements de manière misérable. Je ne gloussai plus, je pleurai désormais à moitié !

« Je… je… ok, j’ai peut-être un peu déconné sur la bibine…Je… vous pourriez… vous ne pourriez pas m’emmener au lavoir siouplait ? »

La voix grave me répondit avec un léger rire :

« Sans problème ma p’tite dame ! »

Et alors que deux bras large comme des troncs d’arbre m’attrapaient sous les aisselles pour me relever, finalement, en plissant les yeux, je finis par apercevoir l’homme que j’avais percuté. Il culminait à près de deux mètres dix, aussi large que haut, sa mâchoire était d’une forme si carré que s’en était presque amusant. Une large barbe couleur geai lui ornait la mâchoire. Ses cheveux étaient mi- longs et retenu par une petite de cheval à l’arrière de son crâne. Ses traits étaient d’une virilité incontestable, ses sourcils broussailleux donnait à son regard une lueur de méchanceté, mais sa bouche était plissé dans un sourire et ses yeux rayonnaient de bienveillance. Une large pipe trônait dans sa bouche et sortait de son nez des volutes de fumé. Il possédait quelque ride et quelque cheveux blanc, montrant qu’il avait bien minimum une bonne trentaine d’année. Son kimono était si mal fermé qu’on entrevoyait sa poitrine musclé aussi large d’un tonneau hérissé de nombreux poil.

« T’as pas lésiné sur le pinard toi dis-donc ! »

Alors que je m’excusais en murmurant, le géant me permis de m’appuyer sur lui. Et bras dessus, bras dessous, nous nous dirigeâmes vers  le lavoir. Enfin, j’avais plus l’impression de me faire porter qu’autre chose. Après une dizaine de minute environ, j’eu le plaisir d’apercevoir un lavoir. Je me libera des larges bras du géant, puis de ma démarche hésitante, j’arrivai jusqu’à l’eau, puis je retirai mon kimono, puis le plaçant dans l’eau commença à le frotter distraitement avec mes mains, puis baissa la tête pour boire, si bas que je tombai dans le lavoir dans la tête la première. L’eau m’arrivait jusqu’aux genoux et j’étais allongé dedans, baissant la tête en arrière pour boire, je m’immergeais complètement. Je finis par sortir ma tête de l’eau après quelque seconde, un rapide regard me permis de voir que le géant était prêt à sauter dans l’eau pour venir me chercher, à côté de lui, une jeune femme légèrement plus âgé que moi avait sur son dos un bambin.  Celle-ci respirait la timidité et bégaya :

« Ché… chérie, qui… qui est cette jeune femme ? »

L’homme leva les épaules répliqua avec un rire tonitruant qui me perça les oreilles :

« Diantre, j’en ai fichtrement aucune idée ! Je l’ai rencontré sur le bord de la route, elle était à moitié en train de se vider les boyaux, je ne pouvais pas, ne pas l’aider ! »

La jeune femme leva vers lui un regard suppliant, puis repris, toujours hésitante :

« Tu me jure que tu ne la connais pas ? »

L’homme posa sa main sur sa poitrine, puis de sa large main, caressa le visage de celle qui devait être sa femme, malgré la différence d’âge évidente entre les deux, puis murmura avec une douceur que je n’aurai jamais soupçonné de la part d’un homme de cette carrure :

«  Kaori, tu sais bien que mon cœur ne sera jamais qu’à toi ! »

Et alors que la jeune femme allait lui répondre quelque chose, le géant posa ses lèvres sur celle de la jeune femme pour la faire taire. Je notai au passage l’amour qui liait les deux, mais aussi la technique pour faire taire quelqu’un, je me promettais à moi-même d’en faire un jour usage. Je commençai à retourner vers le bord du lavoir, puis remonta sur les dalles en pierre du lavoir alors que les deux amoureux continuaient de se bécoter. Et alors que je finissais de laver mon kimono, l’enfant sur le dos de la mère se réveilla et commença à gazouiller. C’était une petite fille d’environ deux ans, toute mignonne. Sa mère, Kaori je crois la fis descendre de son dos, puis une fois descendu, la petite fille et commença à jouer avec son père. La mère, pendant ce temps, partis laver les vêtements. Ce qui expliquait sa présence ici. L’eau était remplie de savon, ce qui expliquait son goût étrange, maintenant que j’étais un peu plus sobre. La jeune femme fut même gentille avec moi, car elle m’aida à laver son kimono, encore tâché de vomis. Et alors que le remerciais de manière assez maladroite, la cause à l’alcool, derrière moi, la voix grave de l’homme déclara :

« Oh oui, je t’aime ma petite Hitagi ! »

Je me figeai, je me sentais stupide de ne pas avoir remarqué plus tôt. Si Etsu et toute sa famille était là, il était évident que ma propre famille était là ! C’est-à-dire mon père et ma mère, mais aussi mon grand-père! Cela voulait dire que Chinoike Ieyasu était là aussi, en vie! Certe, ce ne sera plus l'homme que j'ai connus, mais un homme plus heureux, plus joyeux, un homme encore réellement vivant. Vous l’avez compris, le géant comme je l’appelais depuis tout à l’heure n’était autre que Chinoike Masamune, mon père et la jeune femme effacée, c’était Chinoike Kaori, ma mère ! Son prénom aurait dû me mettre la puce à l’oreille ! J’avais à côté de moi, mes géniteurs, ma famille dont je n’avais aucun réelle souvenir et là, ici, dans ce passé présumé, j’avais l’occasion, que dis-je ? La chance de pouvoir rencontrer mes parents et de voir l’étendue de leur amour pour moi. Je me relevai, mon cerveau était en train de disjoncté, je comprenais trop de chose et c’était trop de surprise pour moi, trop d’information dont je rêvais depuis des années qui étaient désormais à portée de main, j’avais juste à observer, j’avais juste à profiter du spectacle !

Mais, c’était trop pour moi, plus que je ne pouvais en supporter. Je sentis une douce chaleurs remontée le long de ma poitrine, signe du retour de mes sentiments en cette terre. Après tout,pour contrer la tristesse, rien ne vaut que l'amour. Je me sentis devenir toute légère alors que je tombai dans le lavoir une nouvelle fois, j’étais en train de m’évanouir devant cette situation, c’était la plus belle surprise de ma vie, de mon existence.  Alors que je m’enfonçais de le peu d’eau qu’il y avait, que l’eau s’infiltrait dans mes poumons, je fermai les yeux et pensa avec ferveur :

Ils m’aimaient !


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Chinoike Hitagi
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Je me sentais toute timorée, toute gênée, il fallait le dire, c’était une première fois pour moi, c’était ma première fois de mémoire, je me cachais vainement ma poitrine, qu’est-ce que j’essayais de cacher enfaite ? C’était la première fois ou je pouvais prendre un bain avec ma mère, c’était la première fois de ma vie, que je prenais un bain avec ma mère. Il était futile de ma part de cacher mon corps, seule ma mère était présente dans le bassin avec moi. De plus, ce n’était pas la première fois que je prenais un bain en compagnie d’autre femme, ma gêne venait surtout du fait que je ne savais pas comment réagir, je ne savais pas comment me comporter devant cette mère qui ignorais qui je suis réellement. Et même si je la prévenais, qui croirait une jeune fille que tu venais de rencontrer qui jurerait mordicus que tu es sa mère et qu’elle venait du futur, la croirais-tu ? Il n’y avait probablement aucune chance pour qu’une quelconque personne puisse acquiescer et y croire.

J’étais immergée dans l’eau et à côté de moi, Chinoike Kaori, ma mère, encore à l’extérieur du bassin finissais de se laver seule. Moi, je patientais, à moitié éteinte dans le bassin. Finalement après des secondes qui me parurent des heures, la jeune femme me rejoint. Je ne pus m’empêcher de la regarder, de la dévorer des yeux pour essayer d’enregistrer chaque détail de son corps, de ce corps qui m’avait mis au monde. Chaque vergeture sur son ventre et ses cuisses étaient pour moi une preuve de beauté et d’amour à mes yeux. Celle-ci me regarda droit dans les yeux, puis rougis en s’immergeant à son tour dans le bassin de roche naturelle. Je repensais avec plaisir à la manière dont-elle m’avait noué les cheveux, la manière dont elle m’avait lavé le dos, enfaite, j’appréciais qu’elle s’occupe de moi depuis mon réveil, j’appréciais grandement cela-même, j’avais l’impression de retomber en enfance, lorsque cette fois, je n’avais plus un grand-père aigris, mais une mère gentille et effacée. Je me rapprochai d’elle, puis posa ma tête sur son épaule. Celle-ci me regarda d’un air étonné, même un peu effrayée, puis me frotta le dessus de la tête alors que je fermai les yeux pour profiter du contact…

En y repensant, vous ne savez pas vraiment ce qu’il s’est passé après que je me sois évanouie et que je sois tombée dans le bassin. Je me suis réveillée, grelotante de froid, mais quasiment sobre. J’étais allongée sur un lit, avec plusieurs couvertures au-dessus de moi, j’étais trempée de sueur et j’avais encore plusieurs traces de vomis sur le corps. A mon chevet, se trouvait ma mère, qui semblait s’occuper de moi, comme si j’étais sa propre fille, sans mauvais jeu de mot. Je ne pense que vous ne pouvez pas imaginer la joie, l’extase, le sentiment d’apercevoir sa mère à son chevet, lorsque celle-ci était morte lorsque vous aviez deux ans. Je fus si heureuse que je faillis me jeter dans ses bras, pour la serrer et ne plus jamais la lâcher. Mais, je me retins, la jeune femme devant moi était une femme craintive et peu sûre d’elle, je ne voulais pas l’accabler avec des sentiments qu’elle serait bien incapable de comprendre, car je ne pouvais pas dire la vérité de ma condition sans paraître pour une folle. Une fois complètement réveillé, celle-ci m’emmena aux bains pour que je puisse me lavée. Je l’avais suivi, lui tenant fort la main pour ne pas me perdre dans la foule, je n’avais presque aucune notion de temps, mais à la couleur du ciel, je crois bien que c’était le crépuscule, ce qui voulait dire que celle-ci était restée presque toute la journée à mon chevet. Sur le chemin, on elle m’avait expliqué d’une voix douce que je m’étais évanouis, que Masamune, mon père était allé me chercher dans l’eau froide. Elle me regarda dans les yeux, aussi profond qu’elle était capable, puis prenant une mine boudeuse mais emplie de gentillesse, m’informa que je l’avais inquiété et qu’elle ne voulait plus que je lui fasse peur comme cela. J’avais acquiescé de manière distraite, mais j’avais bien faillis sauter au ciel tant j’étais heureuse et fière.

La vérité, c’est que je découvrais ma mère, je découvrais qui elle était. J’avais beau m’être imaginé de nombreuse chose, rien  n’avait pu me préparer à la découverte de celle qu’elle était vraiment. Elle était craintive, assez faible de caractère, triste, mais elle étincelait par sa bienveillance et sa gentillesse, par son humanité. A cet instant précis, j’étais fière de celle-ci, j’étais fière de pouvoir enfin la connaître ! La peur, les questions, toutes mes interrogations vis-à-vis de ma situation avaient disparus, pour ne plus laisser place qu’à une joie,  sans borne, sans limite, j’étais grisée de bonheur.

Passé un moment aussi privilégier que celui du bain avec elle était quelque chose qui me tenait beaucoup à cœur. Je restai là, juste contre elle, observant son odeur, chaque grain de beauté de son corps avec ferveur et attention, pour ne plus jamais, lorsqu’on parle de quelqu’un, être incapable de remettre un visage, mais aussi un corps, des manières, un être en soi. J’étais complètement retournée en enfance, Hitagi la guerrière, la battante, avait disparu, pour ne plus laisser qu’Hitagi l’orpheline,  Hitagi qui voulait ressentir l’amour maternelle, Hitagi qui n’avait véritablement jamais existé, car destinée à souffrir de la guerre et de la haine. Finalement, après quelque minutes qui pour moi, me parurent être d’exquise heures, Kaori brisa le silence :

« Qui est tu ? »

Je retirai ma tête du cou de ma mère, puis reculant légèrement,  rentrant presque l’entièreté de mon corps dans l’eau  déclara avec une voix douce :

« Je ne suis qu’une malheureuse orpheline amnésique… Tu… tu peux m’appeler Hitagi, comme ta propre fille si je ne m’abuse… »

Je plongeai la tête entière dans l’eau, resta plusieurs seconde dans ce monde sourd et chaud, agréable en tout point, j’aimais le contact de l’eau brûlante sur ma peau exsangue. En ressortant ma face de l’eau, je repris tout en rougissant de honte comme une petite fille :

« Je… je suis désolée si mon comportement te gêne, je… je… j’ai perdu ma mère jeune… Tu… tu me fais tant penser à elle, si bien que j’ai oublié durant quelque instant que tu n’étais pas elle. Je n’ai jamais connu l’amour ou la douceur d’une mère… »

Je sortis ma tête complètement hors de l’eau, puis plaquant mes yeux dans ceux de la jeune femme avec moi, repris :

« A tes côtés, j’ai l’impression de découvrir une mère que je n’ai jamais connus. Chaque petite chose que tu as faite pour moi depuis que nous nous sommes rencontrées, je te promets de chérir ses souvenirs, très précieusement… J’ai envie de découvrir ce que ça fait d’avoir une mère… »

Je vis les yeux de Chinoike Kaori se gorgé de larme alors que celle-ci se mis à pleurer à grosse goutte avant de me prendre dans ses bras et de me serrer fort. Malgré notre nudité à toute les deux, je ressentis une vague d’une douce chaleur me monté dans la poitrine et un calme olympien s’empara de moi, plus aucune pensée parasite n’occupait mon esprit, celui-ci était désormais entièrement tourné vers cette mère que je n’avais jamais connus. Alors qu’elle s’était mise à pleurer, je ne pus m’empêcher de pleurer moi aussi et d’enfoncer mon visage dans son cou, je pleurais à chaude larme alors que celle-ci me caressait les cheveux et posai des baiser sur le front en me rassurant avec sa voix douce.

Certaine personne n’était probablement destiné à être parent, je crois que c’était le cas pour la jeune femme qui me serrait dans ses bras. Nous n’avions pourtant que peu d’années de différence en l’état, à peine une ou deux et pourtant, cette femme, ma mère brillait par son empathie et sa grandeur d’âme, son altruisme. Elle était autrement meilleur que moi et plus mature, je n’étais qu’une enfant lorsque celle-ci était déjà une femme adulte. Etait-ce donc la parentalité qui faisait devenir adulte ? Parce que l’âge n’avait strictement rien à voir, j’étais proche par l’âge, mais éloignée dans la maturité, ce que j’avais vécue n’avait pas fait de moi une femme, ce que ma mère avait vécue, si.

Je ne savais pas vraiment combien de temps nous étions resté enlacer, comme une mère et une fille, j’ignorais complètement, mais pourtant, peu importe combien de temps était passé, c’était encore trop peu pour moi. Alors qu’elle me caressait toujours les cheveux, ma tête posée sur ma poitrine, de sa voix si douce, ma mère me demanda :

« Et que fais-tu donc au Pic de Motogami, en plein village Chinoike… Tu sais au moins qui sont les Chinoike ? »

C’était la première personne ici qui s’inquiétait vraiment de savoir si je connaissais les clans ninja et celui-ci en premier. Je devais tellement ressembler à une Chinoike que majoritairement tout le monde avait dû me prendre pour une des leurs, ce qui n’était pas réellement faux. Même Mayuko n’avait pas posé d’autre question sur mon amnésie, Kaori était véritablement la seule qui fasse attention à moi depuis que je suis ici, en comptant aussi Masamune, mon père et Petite Etsu. Je pris une inspiration et répondis :

« Je sais que je suis une Chinoike, mais je ne sais pas vraiment comment et pourquoi j’ai atterris ici, mais ce dont je suis sûre, c’est que je suis heureuse de t’avoir rencontré ! »

Et une fois ma phrase finis, je sentis la pression des bras de ma mère sur mon dos se resserrer, que ce contact était réconfortant, il me mettait en confiance. J’étais prête à m’abandonner ici, à abandonner mes crocs pour ne devenir qu’une frêle lapine, suivant sa mère avec ferveur, j’étais prête à changer. Au contact de cette mère, j’étais prête à lui ressembler, à devenir plus humaine, à abandonner la haine, la colère, la violence. A cet instant précis de ma vie, j’étais prête à abandonner les armes, posé de manière définitive mon sabre pour ne vivre qu’une vie simple et relaxante aux côtés de celle dont-je voulais tant apprendre, à côté de celle-qui m’avait donné la vie.

Nous finîmes par sortir du bain, puis, nous tenant la main mutuellement, nous rentrâmes calmement, à petit pas. Je sentais régulièrement la pression de sa main contre la mienne, dans ses moment-là, je tournai mon visage vers le sien pour sourire et celle-ci me le rendais innocemment. Ce moment, privilégié d’une mère avec sa fille était désormais la chose la plus précieuse à mes yeux, plus que tout au monde. Je portais une tunique blanche avec au-dessus, un kimono noir et un pantalon que j’avais volé à mon père, j’étais plus à l’aise dans cette tenue plus masculine. Ma mère elle, portait un kimono jaune avec des soleils blanc brodé avec grand soin. Lorsque je lui demandai qui avait fait son kimono, celle-ci rougis, regarda sur le côté, puis murmura que c’était elle. Elle était si mignonne, son humanité, sa faiblesse était si beau, j’avais l’impression, alors que j’étais dans une foule de gens bruyante, que seule ma mère existait, que seul sa voix portait et que seul elle rayonnait de mille couleur au milieu de la foule.

Elle était si belle, elle était plus petite que moi, elle ne mesurait qu’un mètre soixante maximum, mais on aurait dit par son aura qu’elle me dépassait en tout point, elle portait de long cheveux ébène allant jusqu’à ses fesses, ceux-ci étaient légèrement ondulé et dansaient au vent. Sa peau était d’une jolie couleur ivoire. Ses lèvres, légèrement pulpeuse avaient une teinte mauve. Un corps gracile et fin, sans réel muscle dessiné, simplement une juvénilité et une candeur marqué.  Son corps était comme celui d’une poupée en porcelaine, d’une beauté irradiante, mais aussi d’une fragilité visible. Elle était si belle, je savais que je radotais, mais elle occupait toute mes pensées avec une douce chaleur.

Finalement, alors que nous arrivions devant la maison de mes parents, une silhouette sortis par la porte, cette même silhouette posa sur elle un regard méprisant. Il avait bien changé, mais je le reconnais, avec quinze années en moins et une colère exacerbé. Culminant à bien un mètre quatre-vingt-quinze, plus musclé que dans mes souvenirs, un bouc gris et de longs cheveux au vent, un  regard assassin et un visage ridé et tannée par le vent, devant moi, ou plutôt devant ma mère se tenait Chinoike Ieyasu, mon grand-père. En le voyant, je sentis la main de ma mère se serrer de toutes ses forces, évidemment, elle était terrifiée par le vieil homme, qui ne le serait pas, surtout qu’il la détestait. Celui-ci eu instantanément un rictus puis cracha :

« Oh, mais c’est la misérable petite Kaori ? Toujours en train de gâcher le potentiel de Masamune a ce que je vois ! Il serait temps d’abandonner, surtout qu’il t’a donné un enfant, t’as eu ce que tu voulais, non ? A moins que tu ne veuille l’éduquer comme une victime pour en faire une fille aussi faible que toi ? Si tu me confie sa garde et que tu quittes Masamune, je suis persuadé que tout le monde s’en portera mieux. »

Je voyais bien ma mère se désintégrer devant moi, son visage irradiait de peur, se bouche tombait, ses yeux étincelait de larme, elle était tout simplement terrifiée, elle avait peur du vieillard. Je… je… je ne pouvais pas laisser ce vieil homme continuer d’embêter ma mère. Il… il n’était de toute manière, plus l’homme que j’ai connus, il n’est plus que haine et rejet. Il… il ne pouvait pas encore comprendre que ses actes, allaient être pour lui sa plus grande source de regret, il ne pouvait pas le savoir. Serrant fort la main de ma mère, je la poussa en arrière pour la mettre derrière moi et alors que celle-ci commençait à sangloter en serrant fort mon kimono, je lançai un regard assassin à mon grand-père. Je vis l’incrédulité dans ses yeux d’apercevoir quelqu’un prendre la défense de la pauvre et faible Kaori. Ses yeux s’écarquillèrent, il allait ouvrir la bouche, pour probablement continuer ses insultes, mais je ne lui en laissais pas le temps, je en voulais pas qu’il insulte encore ma mère ! Je ne pouvais pas le tolérer, je ne pouvais pas l’accepter, c’était trop dur pour moi ! Laisser ma mère se faire marcher dessus ici, se serait accepté que mon grand-père avait raison et laisser mourir la jeune fille que je voulais devenir. Ma mère était trop faible pour lui répondre, mais moi je savais exactement comment me comporter avec celui-ci, je l’avais côtoyé toute ma vie, je savais exactement quoi faire:

« La ferme vieillard ! Désormais vous les anciens, vous vous amusez à torturer les jeunes femmes ? Ta génération d’ancêtre est-elle tombée si bas ? »

Je voyais bien que l’ancien bégayait et qu’il allait rétorquer, mais je ne lui en laissais pas le temps :

« Tu critique cette pauvre femme qui vit son amour avec l’homme de sa vie et son enfant et tu oses critiquer ? Qui que tu sois, rien ne t’oblige à venir embêter cette famille qui semble de toute évidence mieux vivre sans toi… Et qui te prouve que ton éducation sera meilleure que la sienne, hein, quoi ? Rien, absolument rien ! Tu fais probablement honte à tes ancêtres, vieil homme ! »

Sa bouche se ferma, ses sourcils se froncèrent, un rictus de colère et de haine pure se forma sur ses lèvres, puis passant à côté de moi, siffla :

« Tu es trop sotte gamine pour comprendre que tout est déjà perdue, elle l'as déjà contaminée ! »

Et celui-ci disparut aussi vite qu’il était apparus. Je me retournai pour prendre la jeune femme qui était ma mère dans mes bras. Elle ne pleurait plus autant, mais me regardait tout en sanglotant et en me berçant de compliment. Nous nous assîmes sur le pas de la maison, tandis que désormais, c’était moi qui réconfortais cette mère assez faible. Alors que je passais ma main dans ses long cheveux soyeux, je lui murmurai à l’oreille que ce que j’avais fait pour elle n’était rien, que j’étais incroyablement heureuse et fière d’avoir pu la protéger. Finalement, les larmes de celle-ci se tarirent se elle finit par fermé les yeux et celle-ci s’endormis, sur mes genoux alors que la nuit tombai que les étoiles commençait à scintiller de mille feu. Après quelque minutes, une silhouette vint s’assoir à côté de moi, c’était mon père, qui de toute évidence, vu la manière dont il me regardait avait probablement vu l’entièreté du heurt avec son propre père. Celui-ci posa sa main sur la tête de sa femme, puis une fois réveiller, celui-ci la pris dans ses bras et alors qu’il remontait les marches menant à la maison, se retourna et parla sans sa malice coutumière :

« C’est… c’est très courageux de ta part d’avoir protégé Kaori… Je… je… disons que j’ai probablement quelque problème avec mon père… Je… j’aimerai sincèrement lui faire comprendre que j’aime Kaori et que ma vie avec  notre fille, Hitagi, me convient énormément. Tu… tu peux rester avec nous ce soir, tant que tu ne te mets pas minable et que tu ne réveilles ni ma fille, ni l’élue de mon cœur… J’ai quelque problème à dire quelque chose à mon père, mais si quelqu’un d’étranger à ma famille leur ferait quelque chose, je serais bien incapable de leur pardonner… J’ai beau avoir un minimum de confiance en toi, au vu de comment tu t’es comporté avec Kaori, mais sache que je t’ai à l’œil, je resterai très prudent… Un seul faux pas et que je tuerai. Sache que je ne rigole jamais avec cela. »

Le géant qui me servait de père disparu à travers le pas de la porte, quand-à moi, je restais quelque seconde de plus à observer le ciel étoilé, le temps de déglutir. De son vivant, mon père m’avait aimé de tout son corps et ma mère aussi. J’étais si heureuse, c’était plus qu’il ne m’en suffisait personnellement… Je… je voulais passer le restant de ma vie à leurs côtés, car moi aussi je les aimais sincèrement !

Après quelque minutes, j’emboitai aussi le pas, rentra à l’intérieur, avec un regard en arrière, ferma les yeux, puis les rouvrit. J’abandonnais ici tout espoir de rentrer à mon époque, ici était désormais ma vie, j’allais abandonner la voix de l’épée et finalement me ranger avec humanité auprès de ceux que j’aimais. Même si il existait un moyen pour retourner chez moi, je n’en voulais plus, j’étais ici chez moi. Puis, fermant la porte sans aucun regret, partis vers la cuisine pour aller préparer à manger, heureuse de servir !



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Chinoike Hitagi
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« Réveille-toi ! Tu grattes chez moi, alors tu vas un peu travailler, compris gamine ? »

Je sentis la main puissante me secouer l’épaule avec force. Je baillai, m’étirai, me retournai dans les draps. Je ne voulais pas me lever, j’étais si bien endormis, j’étais si ensommeillée. Je ne voulais pas bouger, j’étais si bien là, ici, au chaud. Quitter mon cocon de laine et de duvet pour le monde froid à l’extérieur, très peu pour moi. Ainsi, me recroquevillant encore plus je croassai avec une voix misérable :

« Mais non, c’est trop tôt, laisse-moi encore pioncer ! »

J’entendis un soufflement à la limite entre la colère et l’amusement, puis la voix grave et suave repris :

« Tu dors chez moi depuis une semaine et à part la cuisine et aider Kaori à laver le linge, je t’ai rien vu faire d’autre… Tu vas venir m’aider et faire un faire travail, c’est un gâchis de ne pas utiliser ta force. »

Je ricanai, mais ne bougeais pas, je n’osai même pas répondre, faignant l’ignorance et le sommeil. Il disait vrai. Mon père disait vrai, après tout, je squattais honteusement chez eux. On pourrait même dire que je profitais largement de leur bienveillance, plus celle de ma mère que de mon père. Derrière ses apparences laxistes, je n’étais pas dupe, je n’avais pas encore sa confiance. Cet homme aussi large que haut n’était pas un homme faible, mon grand-père l’avait si bien éduqué, il avait fait de lui un meneur d’homme, charismatique, puissant, réfléchis. Presque un leader parfait. Il aurait fait un chef parfait pour le clan. Pourtant, il avait sacrifié cette vie pour devenir père et vivre pour la femme qu’il aimait et sa fille, moi. C’était émouvant de savoir ça, encore plus de voir toute ses traces d’amour chaque jour, j’en voyais des nouvelles et cela réchauffait mon cœur, intensément. Il ignorait que j’étais sa fille, il ignorait qui j’étais, ainsi je pouvais voir qui il était vraiment, derrière une nonchalance se cachait probablement un homme capable de m’éliminer en un claquement de doigts. Cette pression, cette aura que j’avais appris à discerner dans ses mouvements, dans sa manière d’être, cette aura me faisait peur, car j’avais bien compris que je n’étais qu’une étrangère à ses yeux, une étrangère probablement apprécié, mais toujours une étrangère. Un mur me séparait de lui et j’étais bien incapable de le traverser, car une forteresse protégeait mon géniteur. Toujours dans mes draps, je déglutis à ces pensées. Chinoike Masamune était fatalement un homme différent de celui que mon grand-père m’avait parlé. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’étais déçu, mais il portait en lui une part d’ombre, de ténèbres, si intense, si sombre, du jamais vu pour moi. Et pourtant j’ai vécue dans un clan rongé par la colère, la haine et la vengeance. Quelque chose clochait, mais je l’ignorais encore. Cependant, malgré cette peur, presque instinctive que débloquait mon père à mon égard, j’étais heureuse d’être ici, j’étais même probablement la plus heureuse possible depuis des lustres. J’en étais arrivée au point pu j’abandonnais progressivement mon passé, j’étais en train de renaître, de manière complètement différente, j’étais en train de m’assagir, de devenir plus vertueuse. Tout allait pour le mieux pour moi et c’est ce qui était le plus fantastique. J’évoluais et cette évolution me plaisait, parce que je n’avais plus l’impression d’être perdue, pour la première fois de ma vie, je savais pu j’allais, je savais ce que je voulais faire. Je n’avais plus ce but malsain et cruel de vengeance, je voulais juste avancer paisiblement.

« Putain, gamine, tu casse la tête ! »


Je sentis mon futon se lever et se faire retourner alors que je m’écrasai pitoyablement sur le sol en roseaux, si froid. J’essayai dans une tentative ridicule de rattraper une couverture, mais c’était peine perdue, mon géniteur avait déjà tout emmené, il ne restait plus rien, à part moi, à moitié nue, seule, recroquevillé sur le sol au milieu de la pièce pour essayer de me réchauffer le plus possible, mais en vain, j’en étais bien incapable. Finalement, je me relevai, m’assis en tailleur sur le sol de la pièce. Un regard dehors à travers la fenêtre me permis de voir que le soleil n’était pas encore levé du tout. Il devait être quatre heures du matin, tout au plus. Finalement, j’ouvris le coffre ou se trouvait mes nouvelles affaires, de vieille tunique de mon père reprisé par ma mère. J’enfilai une vieille tenue chaude pour le travail. Je n’étais pas sans ignorer que tous les matins, mon père se levait, partait, puis revenait au coup des midis ou des deux heures de l’après-midi. Chaque jour, il partait avec de vieux vêtements reprisés. J’en avais facilement déduis qu’il devait avoir un travail dur, fatiguant, éreintant et salissant. En allant ranger le coffre avec mes vêtements dans le placard, j’apercevais mon sabre, rangé, là, seul, isolé… En le voyant, je sentis mon cœur se serrer, ce sabre, c’était le testament d’une autre époque, d’une autre réalité, ou je devais me battre pour les miens. Mais, j’avais renoncé à cette vie de combat et j’avais décroché les armes, je n’allais plus avoir à les touchers, moi mon fidèle nodachi qui m’avait suivis dans bien des batailles, le voir seul, inutilisé, me provoqua quand même une certaine nostalgie. Mais, je n’étais plus dans cette optique, c’était terminée, je me devais de passer à autre chose.

Vêtue de mes vielles tuniques, je rejoignis la cuisine, illuminé par une simple lampe à alcool sur la table. Là, Masamune était en train de manger. Le petit déjeuner à cette heure-là, c’était nouveau pour moi. Celui-ci arbora un sourire carnassier quand il m’aperçut, puis fis mine de m’applaudir pour l’exploit que je venais de faire, me lever. Je répondis de manière muette en me foutant de lui. Finalement, celui-ci m’invita à m’assoir et je le rejoignis à table. Sur la table se trouvait du bœuf séché, du poisson fermenté trop salé, de la gnôle et du thé. Je me servis copieusement de la viande et du poisson. Finalement, je terminai mon repas avec une tasse de thé à moitié constitué d’une gnôle dont seul lui avait le secret. Le liquide coula dans ma gorge et me déchira toute la poitrine. J’avais l’impression d’avoir un brasier qui brûlait au milieu de ma poitrine et de ma tête. Je toussai instinctivement devant les yeux hilares du quarantenaire. Celui-ci attrapa sa propre tasse et la vida d’un coup sans cligner des yeux, puis déclara :

« Petite joueuse ! »


Ce à quoi je répondu :

« Alcoolique ! »

Ainsi, nous commençâmes à nous affubler de petit sobriquet affligeant. Si vous pouviez savoir ce que cela me faisait du bien de jouer avec quelqu’un de cette manière. Il y avait entre lui et moi, une certaine proximité, un lien, très plaisait à ressentir, il n’hésitait jamais à rire avec moi. Et voir quelqu’un rire de la sorte, jouer, rigoler avec moi, c’était si nouveau, je n’avais pas eu ce genre de lien avec mon grand-père, limite, avec peut-être Ryuku, mais c’est encore différent, car Ryuku me fait confiance, mon père j’en suis beaucoup moins sûre Finalement, après quelque minutes à se disputer, celui-ci finis par calmer le jeu en soufflant et déclara :

« Bon, arrêtons de faire du bruit, on a du travail nous ! Tu vas me suivre ! Tu vas devoir m’être rentable si tu veux continuer de vivre ici. Terminer la vie de princesse ! »

Je levai les yeux au ciel, puis répondis avec une détermination plus qu’exagérée :

« Je ferai tout pour te remercier Kaori et toi de m’accueillir, je compte bien vous rendre la monnaie de votre pièce et bien plus encore ! »


Le regard de l’homme entre deux âges changea du tout au tout, prenant des reflets plus grave, j’en frissonnai presque, je lisais dans son regard une telle colère, une haine, mais aussi une mélancolie. Que lui arrivait-il ? J’aurai bien aimé le savoir, mais s’il ne m’en parlait pas, c’est que ce n’était probablement pas l’heure… J’aurais aimé qu’il soit l’heure pour pouvoir comprendre… Mais, je n’étais pas là pour me prendre la tête, cela ne servait à rien. Lorsque celui-ci se leva et avant de sortit, hors de la cuisine, se retourna et siffla à voix-basse :

« Je vais aujourd’hui voir ce que tu vaux et si t’es digne de ma confiance. Prépare-toi, ça va être compliqué ! »


Je le suivis sans un mot, muette. Quelque chose se tramait mais je ne savais pas encore quoi, enfin, j’allais probablement bien assez tôt le découvrir. Je n’en doutais pas, j’allais bientôt le découvrir, j’en étais persuadé, j’avais comme un pressentiment, l’heure arrivait et ça allait être plus tôt que je l’aurai pressenti.

Après être sortis dans le froid de l’aube, nous commençâmes par sortir du village ou les quelques gardes qui surveillait l’entrée nous regardèrent sortir avec un sourire et probablement des éclats de rire en me voyant trainer les pieds et grimacer sous le froid ce qui expliquait la buée qui s’échappait de ma bouche à chacun de mes pas. Nous nous dirigeâmes ensuite toujours bon train, même d’une marche soutenu pour moi vers flanc de la montagne. Nous nous dirigions quelque part, mais je ne savais pas où, je n’en avais absolument aucune idée, j’étais trop concentrée, occupée à ne pas me faire distancer devant le rythme infernal de cette marche. Mon géniteur ne disait pas un mot marchant à grande foulée, toujours à moitié ensommeillé, je subissais ce rythme infernal, sans rien dire, en grognant juste. Le chemin descendait en pente raide et alors que j’essayais de ne pas dévaler la pente en tombant, mon père lui, descendait la façade de la montagne, glissant sur le gravier sans difficultés, ses capacités étaient juste effroyable, je comprenais désormais les mots de mon grand-père lorsqu’il décrivait mon père comme une force de la nature, inarêtable et doté d’une force animale, c’était presque flippant de le voir réussir si facilement lorsque moi, j’étais en train de galérer comme une malpropre, m’écorchant sur les rochers.

Finalement, après plusieurs chute, des bleues et des coupures par dizaine, et à peu près une quarantaine de minutes de marche, nous arrivâmes devant  une parcelle de terre ou cette dernière était retournée et ou quelques fleurs sortait du sol. Le soleil brillait plus et le froid était désormais de l’histoire ancienne. Mais, tournant mon regard vers celui qui m’avait guidé ici, déclara incrédule :

« Un champs, tu veux que je t’aide à t’occuper de ton champs ? Tu t’es pris pour un plouc ?»

Le quarantenaire leva les yeux au ciel, puis esquissant un nouveau sourire, signe qu’il ne faisait plus la tête pour d’obscure raison que j’ignorais, puis déclara une pointe de fierté dans la voix avec philosophie :

« Tu sais Gamine, le travail dans les champs est bien plus gratifiant que tu ne pourrais le croire, après tout, c’est grâce à ça que l’humanité prospère, l’agriculture, il n’y a que ça de vrai, comme le travail manuel, pas comme vous les jeunes en général avec vos tablettes en  argile, a essayer d’apprendre à lire, ça ne sert à rien ça, apprends donc d’abord à labourer les champs et à nourrir les bêtes… Et puis, il n’y a aucun mal à être un paysan et un guerrier, tu es toi-même une guerrière non ? »

Je le regardai dire cela alors qu’il avait commencé à sortir des outils et des sacs d’une petite cabane en bois. Il n’avait pas réellement tort dans le fond, un travail manuel était très gratifiant, je le comprenais tout à fait, je n’étais toujours pas une intellectuel, ainsi, je ne savais pas vraiment de quels jeunes il parlait. Ne me voyant pas réellement répondre, le guerrier repris tranquillement la parole d’une voix légère :

« Depuis que j’ai ce champs que je viens travailler tous les matins, j’ai trouvé un certains calme, un moyen de me retrouver avec moi-même. Puis, je reviens en début d’après-midi, pour pouvoir profiter des miens, enfin quand je n’ai pas de mission… Enfin bref, la vie des champs est réellement quelque chose d’incroyable, tu me diras ce que tu en pense aux alentours de midi, je suis plutôt curieux d’avoir ton avis. »

Plissant les yeux, en signe d’attention, je ne pouvais que réfléchir et approuver ce qu’il venait de dire, je n’étais plus un guerrière, enfin, je ne me considérais plus vraiment comme telle, je n’étais plus qu’une jeune femme à la recherche de quoi faire dans sa vie, je voulais tout faire sauf me battre, j’en avais assez du sang, du combat, du cycle de la haine et de la colère, je voulais rejeter tout cela de manière intense. Ainsi, levant les épaules et secouant la tête, je retirai ma veste, puis empoignant les outils lui répondis:

« Tu sais Masamune, ne me prends pas pour une intellectuels, certes, je sais lire, mais je ne suis pas une intellectuelle, tu as probablement dû t’en rendre compte, je suis même bien loin de ça… Effectivement, je suis une guerrière, enfin, j’ai été une guerrière, je considère en avoir terminé avec cela, j’ai rejeté la voix du sabre pour une vie plus saine, plus sereine… J’ai comme trouvé ma voie ici, je ne compte plus me battre… Je ne souhaite plus nourrir de l’enfer des guerres. Je… je suis bien intéressée par une vie de paysanne, le travail manuel m’a toujours parus gratifiant, à faire maintenant si je suis capable de faire autre chose que tuer.»

L’homme se mis à glousser, puis levant des yeux vers moi, me répondis en même temps que sa bêche pénétrait dans la terre meuble :

« Effectivement, tu n’es pas la plus futé, mais au moins, tu sembles avoir la volonté de travailler et c’est ce qui prime. J’aimerai pouvoir renier la voix du guerrier moi, comme toi, mais je ne suis qu’une machine à tuer, à massacrer, mon géniteur m’as élevé comme cela, je n’aime plus me battre, mais je suis obligé, pour le clan, ils ont des attentes pour moi et je ne peux pas les décevoir… Je me rassure en me disant qu’au moins je fais ça bien, je suis compétent… »

Je restai médusée devant ces paroles, je n’aurai jamais crus que mon père puisse être si… comment dire, pacifiste. Selon les récits de mon grand-père, je savais que mon père avait eu un changement de comportement après avoir rencontré ma mère, mais je ne pensais pas que cela aurait pu être si important, si puissant, au point qu’un guerrier n’aime plus se battre. Remarquant mon oisiveté et mes yeux rond, mon géniteur repris la parole, non sans m’avoir sermonné qu’il n’allait pas continuer si je ne commençais pas à me bouger le cul et à travailler. Ainsi, commençant à retourner la terre, je rentrai dans une spirale de travaille, je ne ressentais plus la fatigue, je me laissais emporter par le rythme effréné de mon géniteur qui frappait la terre et la retournait sans aucune douceur, ni aucune tendresse, juste une force, presque un défouloir pour lui. Je devais bien avouer que moi aussi je m’étais laissée avoir par ce rythme et tout le matin, je ne fis que taper la terre et mettre de petite graine dans la terre avec une douceur que je ne connaissais pas en moi, mimant les gestes de mon paternelle.

Puis, lorsque le soleil arriva à son zénith, étincelant le champ, nous nous cachâmes sous la cabane et ainsi, nous bûmes dans des gourdes. Puis, après quelques minutes de repos, alors que nous étions en train d’arroser les plantes, je décidai de reprendre la parole, muée par la curiosité, en repensant à ce qu’avait dit mon père, ainsi, prenant mon courage à deux, je déclarai:

« Tout à l’heure, tu parlais de n’être une machine à tuer, destiné à combattre… Que… tu ne m’as pas l’air d’être un monstre pourtant ? »

L’homme s’arrêta, puis riant d’un rire grave, puis repris avec mélancolie,  je me concentrai alors de nouveau sur la voix grave qui dissertait , prête à entendre ce qu’il allait me dire, je m’étais moi-même sentis comme une bête sauvage, une animale prête à tuer:

« Avant de rencontrer Kaori, je n’étais probablement qu’une bête sanguinaire assoiffée de sang, elle m’a profondément changer la vie en me montrant qu’un être humain pouvait aussi faire preuve de tendresse, de gentillesse, de bienveillance, enfin, elle en a fait preuve pour moi, malgré notre différence d’âge, mon éducation et mon comportement d’alors. J’ai alors compris quelque chose, j’arpentais le mauvais chemin. Mais, si je continue de me battre, c’est pour ma fille et ma femme, cela me permet de récupérer de l’argent pour assurer notre train de vie, Kaori est bien trop faible et incapable pour travailler, en tant qu’homme, en tant de personne forte, je me dois d’offrir la meilleur vie aux miens… Et puis, je me dois de maintenir mon aura, au moins pour dissuader ceux-qui m’en veulent ou qui leur en veule, parce que j’aurai supposément dévié de la trajectoire qui m’était destinée. Mais, je dis que ce ne sont que des foutaises, je suis la meilleur des voies ! »

Il est clair que je ne savais rien de mon père, enfin de celui qu’il était devenu. Mon grand-père savait qui il avait été, mais ne le connaissais plus après son passage sur le droit chemin, enfin sur un chemin vertueux que celui qu’il avait arpenté, guider par mon grand-père. Enfin, j’étais très étonnée de découvrir tant de facette sur mon géniteur, après tout, il était assez taciturne sur ces choses-là. Attendez, sachant qu’en quelques minutes, j’en avais appris plus sur lui qu’en une semaine, vers moi à plus grande échelle, toute mon existence, c’est qu’il se passait quelque chose de spéciale, mais quoi ? Je me sentais encore une fois incapable de comprendre pourquoi, je me rendais juste compte qu’il se passait quelque chose de particulier et d’incroyable, mais je ne savais le définir.

Je réfléchissais à la colère de ses derniers mots, de sa voix vibrante de rage. Je restai pantoise quelque moments et plutôt étonnée. J’avalai ma salive sous l’effet du stress, puis je me décidai à prendre la parole pour partager mes pensées avec le principal intéressé :

« Euh, au vu de ce que tu viens de dire, j’en déduis que quelqu’un en a contre les tiens et considère que tu as fait un mauvais choix… Je… présume que tu parles de ton père ? »

Cessant son travail, Masamune se redressa de toute sa taille, puis plongeant ses yeux dans les miens déclara d’une voix froide :

« Exact gamine… J’en viens au point qui m’intéresse et qui fait que je t’ai fait venir, t’as assez bien travaillé pour mériter la vérité ou au moins savoir ce que j’attends de toi… Accepterait tu m’aider à tuer le vieil homme avant qu’il ne s’attaque à Kaori et Hitagi ? »

Je restai pantoise, regardant l’homme avec gravité, mon sang n’avait fait qu’un tour. Parlait-il donc d’un parricide ? Non, non, je ne voulais pas y croire, mon père n’était pas ce genre de personne, j’avais confiance en lui, il n’était pas quelqu’un  qui était prêt à tuer son père. D’une voix chevrotante et accusatrice, je commençai ainsi à parler :

« Je…j’espère que c’est une blague ? Et même si c’est une blague, ce n’est pas drôle… Je… Dis-moi que c’est une blague ? »


Le quarantenaire n’esquissa pas le moindre mouvement, rien ne changea en lui, seule la fureur dans ses yeux semblait de plus en plus puissante, comme un feu dévorant son âme. Ne voyant aucune réponse de sa part, je commençai malheureusement à comprendre, ainsi, mon géniteur ne rigolait pas, il avait donc vraiment la volonté de tuer son propre père. Paniquée et grelottante, je repris :

« Je… même si de ce que j’ai compris, ton père est quelqu’un de monstrueux sur plusieurs aspect, de là à vouloir le tu… »


Je n’eus pas le temps de terminer que Masamune avait émis un râle de douleur et la voix remplis de sanglot que je fus choquée d’entendre me coupa la parole :

« Crois-tu que cela me fasse plaisir ? Crois-tu que cela me fasse plaisir de devoir tuer mon père ? Non, tu ne peux pas comprendre pauvresse, tu n’as jamais connus ton propre père, que peux-tu en savoir ? Rien, alors ne me juge pas. J’ai essayé de le raisonner, mais c’est un fou, il n’écoute rien, il va s’attaquer aux miens et il n’hésitera pas… Depuis un mois il est de plus en plus colérique et méchant, je ne sais plus quoi faire, il est si désespéré… Je… je me dois au moins de le tuer dignement, pour qu’on se souvienne de lui comme le guerrier et non comme le tarés qu’il était devenu. »

J’étais bien incapable de dire le moindre mot, je me sentais faible, inutile, pitoyable. Il avait raison, je ne pouvais pas comprendre ce qu’il ressentait, je n’avais jamais eu de père. Mais, pourtant, je n’étais pas prête à accepter cette fatalité pour le vieil homme, aussi horrible qu’il soit, je ne pouvais pas accepter cela, c’était trop horrible, je devais protéger celui qui m’avait éduqué bien qu’il ne le sache pas encore. Ouvrant la bouche, d’une voix misérable, j’essayai d’intercéder pour mon grand-père, mais à peine ai-je ouvert la bouche que mon paternel repris la parole :

« Silence, j’ai compris que tu ne m’aidera pas ! Ne dis de mot à personne, je ne voudrai pas avoir à te tuer toi aussi… Mon choix est déjà fait, économise ta salive ! »


Puis, sans rien dire, Masamune repartis comme il était arrivé, d’un pas vif, disparaissant en quelques secondes. Quant à moi, je restai là, choquée, je sachant pas quoi faire… Voulais-je vraiment accepter cette fatalité ? Non, je ne voulais pas, je ne pouvais pas laisser et mon grand-père mourir et mon père tuer son propre père… C’était un acte trop horrible, mais pourtant, je ne savais pas qui faire, j’avais beau réfléchir à toute vitesse, rien ne semblait pouvoir arrêter cette lutte familiale qui allait avoir lieu et rien que pour cela, je ne pouvais que me détester et me rouler en boule sur moi-même au fond de la cabane à pleurer comme une petite fille… Je me faisais pitié à moi-même.




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« Madame ! Pourquoi le Monsieur auxquels vous avez parlé tout à l’heure est dans la forêt en se tenant le ventre ? Il est blessé ? »

Je tournai des yeux incompréhensibles vers la petite fille qui me parlait. Cette peau blafarde, cette petite taille, j’en aurais mis ma main à couper, c’était Miyuki, enfin plus jeune, ce n’était pas encore ma cousine émo. Enfin, là n’est pas la question, car après tout, je devais me concentrer sur ce qu’elle venait de me dire. Quelqu’un dans la forêt blessée ? L’homme avec qui j’ai parlé tout à l’heure ? Je plaçai ma main sur mon menton et me mis à grogner :

« Mais, enfin, j’ai vu personne de particulier aujourd’hui, enfin j’me suis levé, j’ai mangé avec ma mère, j’ai aidé aux tâches ménagères, ensuite je suis allé me balader, puis remarquant quelqu’un sur un banc je suis allé le voir et j’ai reconnu… »

A cet instant, je ressentis comme un déchirement au fond de moi-même. Comme si une partie de moi était morte. Je me relevai d’un coup, tremblante, exsangue, frissonnante de peur. Je venais de comprendre, ce que je voulais empêcher avait eu lieu, ce que je redoutais par-dessus tout s’était déroulé. Vibrante de peur, je ne pus que bégayer :

« Non, non, non, non, pas le vieux, tout le monde sauf le vieux, pas le vieux, non ! NON ! NON ! »

Sans adresser le moindre regard à Miyuki, je partis, sautant partout, dévalant la pente de la montagne, sans lésiner sur mes efforts, j’avais l’impression d’avoir des ailes sur mes pieds tant je galopais. Alors que je faisais d’énorme foulée pour arriver le plus rapidement possible, sur le chemin, je rencontrai mon père, celui-ci portait sur ses épaules un énorme sabre. Je ne m’arrêtai pas, mais d’un coup d’œil en arrière, je vis les yeux de mon géniteur se porter sur moi, je vis dans ses yeux, un deuil et une tristesse, mais aussi de la rage, une rage désormais assouvie. Je continuai mon chemin, marchant à tout rompre, je sentais mon cœur battre au fond de ma poitrine si fort que je crus qu’il allait arrêter de battre à chaque instant. Mais, je ne cessai pas, déjà des larmes coulaient sur mes joues, déjà pour ne pas crier, je commençai à me mordre la lèvre inférieure jusqu’au sang. Mon père avait fait son choix, celui de ne pas pardonner mon père et de tout mettre de son côté pour protéger les siens. Mais, je ne comprenais pas, pourquoi mon père avait-il attaqué le vieil homme, si jamais il l’avait réellement attaqué, cela voudrait dire qu’il ait survécu pour ensuite m’éduquer ? Ou alors était-ce ma présence ici, venant du futur qui avait motivé cet acte ? Bordel, je n’en savais rien. Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait, j’étais juste terrifiée, je sentais mes sentiments débordés, ils étaient hors de contrôle. Tout me dépassait. Je me sentais encore une fois dépassé par les évènements, comme prise dans un tourbillon de chose qui me dépassaient largement. Que pouvais-je faire dans cette situation ? Absolument rien, si ce n’est courir plus vite pour protéger celui-qui m’avait éduqué, peut-être pas à cet instant, mais l’homme qu’il était devenu m’avait éduqué, il avait été mon véritable père, quoi qu’on puisse en dire… L’homme qui avait essayé de tuer son propre père avait beau être mon géniteur par le sang, dans l’âme, il n’était rien. Il n’était que l’auteur d’un odieux parricide et je ne voulais pas, je ne pouvais pas tolérer cela.

Mon vieux était cruel, violent, méchant, acariâtre, il n’était pas facile à vivre. C’était un homme misogyne, mauvais, bloqué dans le passé. Certes, il n’avait aux premiers abords que des défauts et il ne serait pas fou de dire que cet homme est un enfoiré. Mais ! Mais je l’aime. C’est encore une fois, la seule famille que j’ai eu et j’avais. Je ne pouvais pas accepter sa perte. Perdre un être cher comme lui, je ne pouvais pas le tolérer, c’était trop pour moi. Ma vie d’avant n’était peut-être pas parfaite, mais au moins, mon grand-père était là pour moi. Certes, cette nouvelle existence aux côtés de ma mère et mon père est géniale, je vivais des moments incroyables. Mais, ils ne me considéraient pas comme leur enfant, je n’étais jamais qu’une étrangère, une squatteuse à leurs yeux. Je n’étais pas Hitagi. Non, le seul qui me considérait comme sa fille, c’était mon grand-père. Rien que pour préserver mon statu quo d’avant, je ne veux pas abandonner. Je ne pouvais pas abandonner la vie de mon grand-père.

Les branches me fouettaient le visage, les ronces m’égratignaient les jambes, mais je n’en avais cure, car il avait des choses bien plus importantes à mes yeux à ce moment-là ! Quand je tombais, je me relevais, puis continuais. Une fois dans la forêt, je me mis à hurler de toutes mes forces d’une voix vibrante de crainte et de peur. Puis, je marchais, je quadrillais cette mer d’arbre, cet océan vert qui cachait celui que j’aimais de tout mon cœur, peu pouvait importer le reste. Il était mort dans le futur, je ne pouvais tolérer qu’il soit mort dans le passé, c’était inadmissible. Je n’acceptais pas !

Après plusieurs heures à quadriller la forêt, finalement, à côté d’une rivière, se trouvait un hêtre et allongé sur ses racines, il était là. Sous la lumière du crépuscule, sa peau était d’une blancheur infinie et ivoire. Il se tenait le ventre et ses vêtements étaient imbibés de sang, de son sang. J’avais reçu assez de mauvais coup pour savoir que celui que mon grand-père avait reçu était sévère. Je ne l’entendais pas respirer. C’était le moment de vérité, de savoir si j’avais été trop lente ou s’il était toujours en vie. Je tremblais, mes mains n’arrivaient plus à faire de mouvement précis, tant j’étais paralysée par cette peur. Je ne voulais pas qu’il soit mort, je ne voulais pas ! Il était trop précieux à mes yeux pour qu’il puisse mourir.

Je m’approchai avec une lenteur infinie pour essayer de retarder l’inévitable, retarder le moment où je saurais si j’avais échoué la seule personne qui comptait réellement pour moi. Etsu, Ryuku et Miyuki comptait pour moi, mais c’était encore une fois, une relation totalement différente qui me liait à ceux-ci, ils n’étaient pas ma famille, ceux-qui m’avait éduqué et fait de moi la femme que j’étais. Tout cela, mon identité, je la tenais, grâce et à cause de mon vieux. Enfin, arrivant devant son nez, je plaçai mon oreille, attendis, une seconde, deux secondes, trois secondes. Et alors que n’entendant rien, je commençai à me fourrer ma main dans ma bouche pour la serrer le plus fort possible et crier, un léger souffle m’arriva dans l’oreille.

J’étais ivre de joie, il n’était pas mort. Je n’étais pas arrivée trop tard ! Mais, je devais lui prodiguer les premiers soins vite. Maintenant qu’il était en vie, je me devais de le lier à sa carcasse pour qu’il ne quitte pas ce monde maintenant ! Je ne saurai le tolérer. Ainsi, retirant mes vêtements, je commençai à transformer ma tunique en bandage pour essayer de faire quelque chose contre la plaie. Ainsi, j’ouvris le kimono de mon vieux pour apercevoir l’immense cicatrice au milieu de sa poitrine. Je ne pus m’empêcher de déglutir à la vue de la blessure. Je me dirigeai vers la rivière, mouillai un linge, puis revins pour laver les bords de la plaie. Puis, une fois cela fait, je bandais sa plaie du mieux que je pouvais, le plus serré possible, pour empêcher l’hémorragie. Puis, à peu près fière de mon bandage, je me débrouillai pour hisser le vieux sur mes épaules et commença à repartir vers le village. J’avais froid, j’étais presque nue et ne portait qu’un soutient gorge. Mais, si tel était le sacrifice pour préserver la vie de ma famille, alors je m’y soumettais de bonne grâce. De toute manière, pour de vrai soin, je serai obligé de le ramener au village, car sous la lumière décroissante du jour, je n’avais pu avoir qu’une vision partielle de ce qu’était la blessure. De toute manière, pour guérir, il lui faudrait désormais un médecin, j’étais incapable de faire mieux. Alors que je le remontais, je l’entendais divaguer, murmurer et grogner :

« Désolé Hitagi ! Ne m’en veut pas, j’ai été dépassé… Je t’aime… »

Et sans rien dire, je marchais, pour pouvoir préserver son existence.

Le vieux pesait lourd et le porté n’était pas vraiment ce que je pouvais appeler simple. Sans, à mes yeux, mes forces dues à mon ancienne condition de shinobi il était probable que je n’aurai jamais réussis à porter le vieux aussi longtemps. Vu la durée que j’avais mise à le retrouver, j’étais assez loin du village et il me fallut encore presque une heure pour rejoindre le village. J’avais la certitude que Ieyasu était toujours en vie, grâce à sa respiration dans ma nuque. En passant devant les gardes, à l’entrée du village, ceux-ci se placèrent devant moi et commencèrent à grogner et insinuer que je l’avais attaqué. Je répliquai alors que si j’avais voulu l’attaquer et le tuer, je ne me serai pas taper plusieurs heures, pour le trouver, comme pour le ramener. Je finis même par hurler d’aller chercher un médecin et de l’envoyer à la maison du vieux, que si on ne se dépêchait pas, il allait mourir. Encore une fois, cette pensée était trop déplaisante et je refusais de le voir mourir. Ils semblèrent réfléchir, puis me laissèrent passer sans faire trop de manière, je me dépêchais de l’emmener chez lui.

Une fois arrivé, je me dépêchai de le poser sur son futon et commença alors à amener de la lumière, pour que dès que le médecin arrive, il puisse s’en occuper rapidement. Je commençai à défaire le bandage fait avec ma tunique, puis lava la plaie du mieux que je le pouvais. Quand le médecin arriva enfin, il put ainsi s’occuper rapidement de mon vieux. Dehors, sous les étoiles, je patientais. J’attendais qu’ait l’intérieur, le médecin finisse de s’occuper de mon vieux et panse ses plaies. J’espérais sincèrement qu’il allait s’en sortir. Je n’accepterais pas d’avoir fait tout ça pour que finalement il meure dans ses conditions. Non, je ne pouvais pas l’accepter, je refusais de perdre la moindre chose de mon existence. C’était probablement égoïste de ma part, mais je ne pouvais m’y soumettre, l’accepter, c’était trop pour moi !

Après presque une heure, le médecin sorti, exténué, il passa à côté de moi, puis déclara que sa vie ne risquait plus rien, qu’il l‘avait sauvé, mais qu’il ne devait plus bouger durant un long moment. M’inclinant devant lui, le médecin leva cependant la main et objecta que ce n’était que son travail. Dans la nuit noire, couverte de sang, je vis le médecin s’éloigner tandis que je me rapprochais de mon grand-père allongé, enrubanné. Je m’asseyais à côté de lui et patienta. Finalement, il ne se réveilla pas et resta endormis. Moi, je finis aussi par m’endormir et fis plusieurs rêves étrange, mon cerveau marcha à mille à l’heure et finalement quand je me réveillai le lendemain, mon grand-père me regardait, le regard dans le vide, sans rien.

Prenant mon air le plus dur, le plus puissant, je me tournai vers lui, scrutai dans ses prunelles, puis incapable de voir son regard, je détournai ma tête, puis je me mis à parler, même pas sûre qu’il m’entende. Mais, j’avais compris quelque chose hier et durant mon sommeil. Ainsi, d’une voix vibrante d e colère, je crachai :

« C’est drôle quand même ! C’est drôle que t’ai accepté d’abandonner la seule chose qui avait du sens dans ta vie pour essayer de réparer tes erreurs passé. Enfoiré de vieil carne, tu penses un peut à ce que j’ai ressenti ? En plus, j’m’en suis rendu compte parce que t’étais pas savoir qui j’étais, sale vieux ! J’ai cru que t’étais mort deux fois ! Deux putains de fois, tu t’rends compte ! Et quand j’avais besoin de toi, t’étais ou ? T’as tellement chié mon éducation que tu voulais recommencer et voir comme si de rien était ce que je deviendrais ? Enfoiré de vieux ! Je vaux si peu à tes yeux pour que tu m’abandonnes au premier truc ? »

Aucune réponse ne me revint, je secouai la tête et repris :

« Et maintenant, t’es un putain de légume ! »


Je m’énervais, je ne pouvais pas le tolérer, je ne pouvais pas l’accepter. J’étais sur le point de partir, sans rien dire, quand soudain, derrière moi, résonna la voix chevrotante de mon vieux :

« Désolé… »

Je secouai la tête, ivre de rage. Je ne pouvais pas pardonner le comportement irresponsable de ce vieux croulant qui m’avait fait souffrir. Trop énervée pour pardonner l’autre, je sortais comme une furie.

A peine sortis, je tombai nez-à-nez avec mon géniteur, qui en plus de porter un air lugubre sur lui, tenait dans ses mains un sabre. Je restai interdite quelques secondes, je ne comprenais que trop bien ce que cela voulait dire. Il venait terminer le travail. Je portais instinctivement ma main à ma ceinture, espérant y retrouver le contact rassurant de mon sabre, mais il n’y était pas.

Masamune m’ordonna alors de bouger de son chemin. Je pouvais soit laisser le vieil homme se faire tuer, soit prendre mon courage à deux mains et barrer la route à mon père.

Mon choix se fit en une seule seconde et je fronçais les sourcils avant de balancer :

« Moi vivante, tu ne t’approcheras pas de cet homme ! »

Ma déclaration fut accueillie par un rictus désolé et un ricanement. Je lisais dans les yeux de mon propre père qu’il était désolé de ce qu’il allait me faire subir. Il m’attrapa par l’épaule et me rejeta en arrière. Je ne me laissais pas faire et sautait sur son dos après m’être relevée. J’arrivais alors à déporter un peu le combat plus loin. Mon but était d’empêcher qu’il s’approche de mon aïeul. Malgré tout, j’allais protéger le vieux, même si je devais y laisser des plumes.

Je me sentais prête à combattre cette énorme barrique de muscle et de sang.

… Quelle erreur. A peine m’était élancé sur lui après m’être fait rejeter en arrière que d’un mouvement fluide, le combattant aguerri était déjà derrière moi. Il avait utilisé cette technique que mon grand-père m’avait appris pour frapper dans le dos. Une légère plaie était déjà ouverte sur ma poitrine. Et alors que j’essayais de me retourner pour éviter l’attaque, le reflet de la lame m’éblouissait et un instant plus tard, j’étais par terre, de multiple plaie partout sur le corps et baignant dans une flaque de sang.

Je toussais et vomissais du sang, le regard perdu vers le ciel. Déjà des membres du clan se rassemblaient autour de moi, étendue par terre. J’essayais d’activer mon Ketsuryugan pour arrêter l’hémorragie, mais mes yeux ne se teintèrent qu’une seule seconde avant de s’éteindre.
Ma vision se troublait, mon esprit partait et avant de complètement sombrer, j’hoquetais en vomissant du sang :

« Eeeepppppparrrrggggnnnnne leeeee !!! »

Et je sombrai alors dans un long coma.

On me raconta que j’avais été sauvé par l’arrivée inattendue de Kaori, ma mère, qui devant mon père, m’avait protégé coûte que coûte. Elle avait sauvé ma vie autant que celle du vieux. Cependant, je n’avais plus revu mes parents. Je n’avais même pas revu cette mère qui malgré sa faiblesse avait réussis à nous sauver tous les deux. Durant les trois semaines où j’avais dû me rétablir, je ne les avais plus revus. Jusqu’à cette nuit, cette fatidique nuit que j’aurai dû voire arrivé. Cette fatidique nuit inscrite dans le temps et que j’avais oubliée, parce que trop jeune. Le massacre des nôtres par les Uchiha. Car ce fut bien lors de cette nuit que cela marqua la fin de cette histoire surréaliste.





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Chinoike Hitagi
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Je n’étais qu’à moitié remise de mes blessures quand les flammes de la haine se déchaînèrent. Cette pensée que j’avais rejetée si longtemps était finalement là. L’attaque des Uchiha qui dans mon présent avait tué mes parents et avait relégué notre glorieux clan à la seconde zone. Il n’y avait qu’une différence par rapport à ce moment fatidique, ma présence ici. Même si j’étais blessé, j’espérais pouvoir faire la différence.

Lorsque les cris et les flammes se déchaînèrent en premier lieu, je réveillais mon grand père qui était toujours dans un état compliqué et je lui ordonnai de se lever et de fuir. Celui-ci protesta et je lui hurlais alors dessus :

« SAUVE LE PLUS DE GENS !»

Et celui-ci finit par quitter à contrecœur la demeure et partis. Quant à moi, j’attrapai le sabre de mon aïeul et je sortis. Tout était en flamme, partout des corps traînant dans des flaques de sang. Partout des colosses qui après d’être fait trancher un membre, décapitait des Uchiha grâce à des techniques magnifiques. Mais, ils étaient en supériorité et je voyais plus de gens s’effondrer qu’autre chose. Je grognais et je me lançais dans la bataille, aidant du mieux que je le pouvais. C’était un enfer et de nouvelles cicatrices commençaient déjà à apparaître sur ma peau. Mais, je n’abandonnai pas, je continuais de me battre comme une furie.

Au bout d’un moment, je me retrouvais dos-dos avec une figure que je ne connaissais que trop bien. Mon propre père. Sans un mot, nous luttions à mesure qu’autour de nous, homme comme femme adultes tombaient au champ d’honneur. Nous perdions pied, la victoire était impossible, je saignais de plus en plus.

Et alors que j’attendais une brèche pour fuir et emmener mon père, espérant changer le passé de la jeune moi en lui offrant ses deux parents, au moment où je me retournais pour voir comment se débrouilla mon père, je vis alors qu’il tenait bien droit, mais qu’il n’avait plus de tête et que son buste était assez ouvert, ce qui me permettait de voir les hommes et femmes qui l’avaient tué. Je blêmis d’un coup alors qu’une volée de senbon s’enfonçait en moi, se plantant même dans mon œil gauche. Je tombai au sol en hurlant alors que les autres Uchiha s’approchait de moi et m’enfoncèrent une épée dans le dos. Puis composèrent chacun des mudras avant de lancer sur moi les flammes de l’enfer. Je sentis alors ma peau crépité, mes cheveux s’embraser. J’hurlai de douleur, ma peau fondait, mes muscles se contractaient. Je souffrais le martyr. C’était si douloureux, je voulais qu’on m’épargne mes souffrances. J’hurlai, j’essayais de pleurer, mais sous la chaleur mes larmes séchaient instantanément, je ne pouvais alors pas pleurer ce père qui était mort devant moi.

Finalement, je sombrais avec douleur et tout s’arrêta, ma vision devint noire. Enfin, la mort allait me délivrer de tous ces tourments.

.

.

.


Lorsque je rouvris les yeux, mon premier réflexe fut d’attraper ma chevelure et de me rendre compte qu’elle était toujours intacte, comme ma peau. À cet instant-ci, un regard à côté de moi m’appris que mon grand-père respirait toujours.

Je me mis à rire de manière nerveuse. Je remarquai l’endroit où nous étions, c’était là où nous avions été attaqués avant de sombrer dans le passé. Enfin, avant que nous ayons cru être envoyés dans le passé. Voyager dans le temps était impossible et je me sentais alors honteuse d’avoir cru à tout cela. D’avoir cru à ces illusions. J’avais été touché comme mon aïeul par un maître des illusions qui nous avaient alors enfermé là où nous voulions tous les deux être. Nous avions été au mauvais endroit, au mauvais moment, victimes de quelqu'un qui souhaitait probablement s'amuser. Moi, je voulais rencontrer mes parents, la vieille carne voulait réparer ses erreurs.

Quelques instants plus tard, mon vieux s’éveilla à côté de moi, il semblait libéré d’un poids, son visage n'avait jamais été aussi doux . Moi, c’était l’inverse, car revenait mes souvenirs, certes faux, en tête. Après avoir discuté avec mon vieux, il m’apprit qu’il était mort noyé en essayant de me repêcher après que ma génitrice m’ait jeté dans l’eau.

C’était une femme faible qui n’avait pas réussi dans la vie. Je la détestais pour avoir été si faible et j’admirais mon géniteur pour son courage, jusqu'en dans le mort. Je grognais alors, déçue que tout n’ait finalement été qu’une illusion, créer de mes propres souvenirs et de ceux de mon vieux. Ce n’était que la vie fantasmée que tout deux avions rêvé de vivre.

J’avais une boule dans le ventre. Mon grand-père m’avait expliqué que même dans l’illusion, il avait pu s’excuser à son fils. Il semblait libéré, sachant que désormais il n’aurait pas pu sauver quelqu’un de plus. Qu’il n’avait plus à se détester. Si mon grand-père n’avait plus de poids, j’en avais alors hérité.

Lors des situations compliquées, il fallait être capable de se sacrifier seul et entièrement. Comme l’avait fait mon père. J’étais prête à me battre pour le clan, même si je devais en mourir.

Je comptais devenir aussi forte que lui et surtout, si je devenais mère, devenir une bien meilleure mère que celle que j’avais eu. J’avais honte d’être née de cette femme qui m’avait laissé mourir avec elle. Je la haïssais. Je n’étais comme elle, j’allais le prouver.

J’étais Hitagi, je n’étais pas faible. J’allais rendre le clan fier de moi et si je devais mourir, alors se sera heureuse de le faire.

Peu m’importait. C’était pour le clan, tous les sacrifices étaient bons. C’était un grand honneur.

Bientôt, tout le clan entendra parler de moi, je le guiderai vers ses plus hauts sommets.

Il n'y avait plus à avoir de regret du passé envers cette mère.



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