Onii-chan ? [pv. Kudo Tsume]

Onii-chan ?

J’avais légèrement perdu la notion du temps en revenant ce soir-là, ou ce matin, en fait je ne savais plus vraiment où j’en étais et le fait de m’être assis pour fixer les ombres sur le plafond ne m’aida pas vraiment à reprendre conscience. - J’avais trop bu, c’était un fait et j’étais même certain d’avoir un peu trop abusé des corps offert par les plus téméraires du village. J’avais du sang sur moi, ce n’était pas le mien, juste des plaques déjà sèches non loin de mes tatouages. J’avais blessé quelqu’un, je lui avais fait mal, mais l’absence d’abondance me rassurait sur un point, tous aussi violent avais-je pu être, je n’avais pas ôté la vie. Je n’avais pas…. -. J’avais mal au crâne, mais je souriais toujours comme le bien heureux que j’étais, pourquoi ne pas le faire de toute façon. Quelque soit cette nuit, elle était mémorable, enfin non justement, je n’en avais aucun souvenir, mais je doutais que cela soit le cas pour les quelques chanceux qui avaient pu croiser ma route. Quant à l’idée d’avoir pu les blesser, je suppose qu’il était relativement évident que ma réputation commençait à me coller à la peau et que seul quelques âmes en peine continuaient à venir, visiblement satisfaite de ce que nous pouvions faire.

Mais cet état second ne dura pas éternellement, car au milieu de ce silence presque angoissant, la voix innocente de ma sœur perça les barrières de mon inconscient. Basculant donc la tête sur le côté, je fixais le mur qui semblait avoir cherché à me parler avant de me remettre debout, brièvement chancelant, l’esprit encore embrumé par l’alcool.

Je ne portais qu’un simple sous vêtement, mais elle avait déjà vu tellement plus que je n’aurais pas cherché à en mettre si la nudité avait été ma compagne. Il était seulement bon de signaler que dans un excès de conscience, j’avais pensé à rejoindre la maison avec au moins quelque chose pour cacher mon intimité. Pas sûr que cela me rende plus fréquentable, mais au moins avais-je été moins dépravé. Me traînant donc avec l’énergie d’un animal mort, je pénétrais la chambre de la jeune Omura sans même chercher à frapper. Je me laissais simplement tomber sur le dos à ses côtés, la tête toujours lourde, mais un sourire protecteur sur le visage, « Ce que tu veux ! » déclarais-je alors pour répondre à sa question. Passer du temps avec elle était toujours quelque chose d’agréable, de rassurant aussi. Elle était l’innocence même, bon elle aimait faire des choses étrange, mais moi aussi alors bon, est-ce que je pouvais l’en blâmer ? Non. Elle était ma soeur, la seule véritable chose importante à mes yeux. Avec sa mère mais… - Je détestais sa mère, je la détestais elle, je…-. Je secouais la tête pour chasser cette absence qui venait de me menacer avant de glisser une main sur mon ventre pour chasser un peu de sang, « Je crois que j’ai encore fait saigné la moitié des bordels de cette ville… » et ça m’amusait franchement comme mon rire pouvait le laisser sous-entendre.

Me redressant légèrement, je tournais la tête vers elle, seule, dans une chambre, « Que fait une fille en âge de tout, seule dans sa chambre à réclamer son frère ayant une gueule de bois ? », bon frère, sur le plan biologique non, mais les Omura étaient ma famille, elle aussi et puis je l’adorais, alors je n’avais aucune justification à avoir. Mais la question était la bonne, pourquoi elle était seule ici à s’ennuyer de toute évidence et sans la moindre activité pour l’aider à passer le temps. Elle avait des amis non ? Genre elle n’était pas aussi monstrueuse que moi, enfin si, mais elle était mignonne et puis elle n’avait pas déjà massacré gratuitement des gens devant d’autre personne alors que l’idée était juste d’avoir des informations.

ft. Hatsumomo

Onii-chan ?

Elle avait tout lu ? C’était impossible, enfin non, mais il y en avait des livres ici, c’était franchement très impressionnant qu’elle ait pu faire tout ça en si peu de temps. Après, Hatsumomo était aussi intéressé par la science que moi, il n’y avait donc rien d’étonnant à tout ça… Elle était donc ici, sans aucune occupation si ce n’est moi. Rigolant en l’écoutant me dire qu’elle pouvait faire des trucs d’adultes, je m’amusais beaucoup à l’imaginer dans les mêmes positions que moi. Peut-être que c’était malsain de penser ça, d’imaginer ça même, après tout elle n’avait que quatorze ans, mais je me fichais pas mal de ce qui était convenable ou pas. Ça m’amusait, tout simplement. Avant toutefois d’avoir pu répondre, elle voulu soigner ce qui me posait problème, mais franchement, si les maux de tête étaient les seuls problèmes… Ca aurait été si bien… Là malheureusement, ce n’était pas qu’une question de migraine, mais bien de souffrance générale. Certes, cela ne me dérangeait pas, mais je saluais l’effort. « Je peux t’apprendre à boire… Ca c’est un truc d’adulte. » soufflais-je dans un premier temps avant de me redresser, « Et disséquer des trucs c’est cool ! », ajoutais-je, certain qu’on pouvait toujours continuer à apprendre, même après des années d’études. La dissection resterait toujours un art noble, quoi qu’elle en dise, quoi que les autres en disent.

« Tu peux toujours t’entraîner sur moi, j’aime bien me blesser… Sauf si tu veux vraiment qu’on fasse des trucs d’adultes. », c’était bizarre dit comme ça, mais c’était elle qui avait commencé. « Leiko dit vraiment n’importe quoi sérieux… » marmonais-je en me laissant retomber, « C’est qu’un crabe ! T’étais pas en train de disséquer le Kage ! » continuais-je vraiment choqué qu’on puisse à ce point brimer l’éducation de quelqu’un juste pour un crabe. « Ils sont chiants avec leurs balais dans le cul ! La science ça s’apprend aussi dans le sang ! », mais il fallait être Éthique, ce que je n’étais pas, pas plus que mère ou Hatsumomo. Seulement, à être aussi punitif, ils prenaient le risque qu’on fasse des choses dans leurs dos… Ce qui était déjà un peu le cas en soit, mais passons, ils ne semblaient pas capables de se remettre en question. C’était quand même drôle de se dire que je me baladais souvent à poil sous leurs yeux, que j’étais concrètement la définition même de ce qu’ils ne voulaient plus et qui pourtant n’attirait pas l’attention. Ma folie devait sans doute aider, pour sûr.

ft. Hatsumomo

Onii-chan ?

Bon j’aurais pu prédire que l’alcool ne serait pas son truc, après tout, elle était jeune, c’était compréhensible. Alors j’avais proposé de s'entraîner et ça, ça semblait lui plaire, du moins avant qu’elle ne réfléchisse un peu plus à ce qu’elle voulait expérimenter. Elle ne voulait pas que mère sache de suite pour cette technique, alors naturellement, ma curiosité fut piqué à vif. Que pouvait-elle avoir créé qui soit à ce point expérimental ? Souriant donc simplement, je lui assurais dans un premier temps qu’il n’arriverait rien, « Rassures-toi, tous tes secrets seront bien gardé avec moi petite soeur... », il suffisait de réfléchir un instant. Personne ne savait ce que mère m’avait fait, tout comme personne ne savait ce que j’avais pu faire avec cette très chère Mifuyu. Tout l’intérêt de la science était d’expérimenter en secret et bien souvent il fallait mentir, dissimuler ou biaiser la réalité. J’aimais très sincèrement ce petit jeu et je n’allais très sincèrement pas m’en priver.

« Dis-moi tout, je suis curieux ! Il s’agit de quoi ? Une technique offensive ? Une technique défensive ? Ca a un impact sur ta constitution ? Sur ton apparence ? Ca touche le système nerveux ? C’est mortel ? » tant que question qui ne resterait pas longtemps sans réponse bien évidemment. J’aimais l’inconnu, j’aimais en tester les limites et en découvrir les arcanes. La science me passionnait et si je n’étais pas né Omura, j’étais très certainement aussi passionné qu’eux. « Bon tu me dis ce que tu veux que je fasse, on va la tester ta technique ! » ajoutais-je dans un bond avant de tourner sur moi-même. J’adorais ce genre de chose, j’adorais expérimenter et Hatsumomo était ma petite sœur préféré. Bon c’était la seule aussi, et elle était comme moi aussi passionnée aussi intriguée. Bon elle était aussi plus intelligente que moi, quoi que je n’étais pas en reste, je n’avais simplement pas la même logique que tout le monde et forcément, je passais souvent pour un imbécile heureux. Qu’importe.

ft. Hatsumomo

Onii-chan ?

Elle ne savait pas, elle allait l’apprendre ici, avec moi. J’adorais cette réalité, j’adorais être au coeur d’une découverte, bien plus encore lorsque cette chose l’avait poussé à l'hôpital. Bien évidemment, je ne voulais pas qu’elle meure, mais si c’était quelque chose d’aussi puissant, je voulais être aux premières loges. Elle allait donc me montrer, mais il fallait sortir car ça risquait de salir et surtout, je devais mettre quelque chose d’autre qu’un sous-vêtement, « Si même toi tu t’y mets ! Un corps humain est un corps humain ! » soufflais-je en m’éloignant pour trouver un pantalon un peu large. Hors de question de mettre plus, je n’avais pas envie de me concentrer sur mes tatouages pour les laisser à une place. Une fois chose faite, je prenais la main de ma soeur avant de nous faire sortir d’ici d’une façon plus que suspect, mais je m’en fichais un peu, de toute façon personne ne nous suivrait. Arrivant aux portes du village, je nous fis sortir sans problème en prétextant une mission dont j’avais perdu le bon. Même s'il ne semblait pas y croire, devoir me parler lui sembla encore plus compliqué si bien qu’il me laissa passer sans soucis. Je nous éloignais encore un peu, histoire d’être sûr d’être hors de portée, mais surtout de vue de tout le monde avant de nous arrêter. « La nature ne pourra pas nous trahir ! » murmurais-je avant de me poser contre un arbre.

« Montres moi de quoi il s’agit maintenant. » l’invitais-je dans un clin d’oeil. Il fallait qu’elle m’en donne plus, que je puisse réellement savoir ce qu’elle avait trouvé, ou pensé trouver. J’étais clairement curieux, peut-être maladivement, mais c’était pour une bonne raison. Chaque mystère cachait une découverte et j’avais la nette impression qu’elle venait de mettre le doigt sur quelque chose. J’étais impatient, très clairement, je dirais même que je trépignais clairement d’impatience.

ft. Hatsumomo

Onii-chan ?

Ma sœur était nerveuse, terriblement même et après ce qui m’avait semblait être une éternité, elle finit par exécuter quelques Mudras et se recouvrir d’une texture assez étrange que j’avais envie de toucher étrangement. Ne quittant pas son corps pendant son explication, j’étais fasciné, réellement. Alors je m’avançais vers elle avant de m’accroupir pour être au même niveau que cette chose, « T’as déjà testé ses effets en combat ? Enfin est-ce qu’on peut te toucher ? C’est offensif ? Défensif ? » je ne voyais pas ce qu’il y avait d’effrayant dans ça, au contraire, « Je peux te frapper si tu veux, histoire de voir comment ça réagit. », bon cette proposition était étrange, je le savais, mais en même temps elle pourrait sans doute révéler les forces et faiblesses de cette technique. Il fallait qu’on essaie ça en combat, ou qu’on teste plus franchement ce que ça pourrait donner.

« N'oublie pas que je suis résistant, du coup quoi que ça puisse faire, ça ne me tuera pas. » soufflais-je en relevant les yeux vers elle dans un sourire. Personne ne pourrait la blâmer, son clan faisait des choses bien plus horrible, il fallait juste qu’elle utilise ça avec précaution, ou dans un environnement qui pourrait la cacher. « C’est visuellement dégueulasse, mais je suppose que ça pourrait faire peur, alors faut essayer. » et surtout apprendre les limites de cette technique et pour ça, j’étais le cobaye, le volontaire et l’homme de la situation. J’étais content qu’elle me l’ait montré, on allait pouvoir travailler correctement, et voir pour la faire progresser. Elle avait un potentiel énorme, elle n’était pas qu’une petite fille, elle était plus forte, plus puissante, plus avancée. Elle n’était pas une fragile petite chose, elle n’était pas faible. Elle ferait la différence, quoi qu’elle apprenne.

ft. Hatsumomo

Onii-chan ?

Elle en était aux prémices de cette technique, elle ne savait pas, elle ne pouvait pas me répondre, elle savait seulement que ça pouvait la défendre, qu’il y avait des résidu et qu’elle voulait apprendre à en faire quelque chose si toutefois c’était possible. Bon, il y avait donc de possibilité, déjà attaquer pour connaître les limites, mais surtout essayer de voir si cette merde fonctionnait comme mon encre. Si c’était le cas, la chose serait possible, même assez naturel avec le temps, restait à voir si c’était bien le cas. D’ici là, il serait peut-être intéressant de voir si cette armure pouvait répondre violemment, sois en attrapant les membres pour causer des fractures, soit en répliquant comme l’encre de mon corps en s’étirant en pique. « Bon, on va faire ça en ordre, j’ai quelques idées, je te propose qu’on commence par se battre basiquement au taijutsu. Ensuite on verra pour utiliser les pertes. » m’étirant alors, j’ajoutais, « Si ton truc m’attrape les bras ou les jambes, si je réagis pas vite tu vas me péter un membre. Donc on va essayer comme ça, genre tu essaies de garder ce qui rentrera en contact avec toi. », j’espérais qu’elle voyait ce que je voulais dire.

Avançant ma main vers elle j’enfonçais mes doigts dans le liquide visqueux jusqu’au poignée. J’étais peut-être fou, mais j’avais une idée, « Pètes moi le poignet sinon j’envoie mon encre pour te poignarder en plein ventre… » soufflais-je avec un sourire avant d’incliner la tête pour ajouter, « Il est temps de faire de toi une arme… Hastumomo chan ! » mon sourire n’avait pas disparu, je m’en fichais pas mal d’être blessé entre nous, je voulais juste… Je voulais qu’elle se dépasse et qu’elle apprenne à faire de cette technique une multitude d’autres. Bon, en tant qu’ainée j’aurais peut-être dû éviter de lui faire ce genre de proposition, mais sincèrement, la notion de danger m’échappait pas mal.

J’avais besoin de tester ses limites. J’avais besoin de la faire avancer. Elle serait monstrueusement puissante.

ft. Hatsumomo

Onii-chan ?

C’était fou comme elle et sa mère n’avaient pas du tout la même façon de se servir de moi. Elle, elle semblait avoir des regrets, des remords à se servir de moi, elle hésitait, c’était évident, mais elle ne devait pas, car de une, même si elle me faisait mal, j’aimerais sans doute ça, de deux, il y avait peu de chance pour que cela soit assez pour que je souffre réellement et de trois… La science n’attendait pas. Ne disant donc rien, je me contentais d’un sourire en la voyant commencer à jouer sérieusement et si au début, l’essaie n’était pas concluant, son visage commença de plus en plus à changer. Souriant plus franchement à cette vision, je n’eus aucun cas de conscience quant à ce qui allait suivre. Il était plus qu’évident que j’allais attaquer, mes tatouages se mouvant vers mon bras à grande vitesse dès que j’eus lancé mon Hyohi Inku. Je ne la tuerais pas et puis si elle était gravement blessée, il y avait toute une myriade de médecins qui pourrait la soigner en urgence. Seul problème, on risquerait de voir sa particularité. Bon, au pire on improvisera. Ne me posant pas plus de questions, j’attaquais, espérant qu’elle sorte enfin de sa transe.

« Il est temps de me surprendre petite soeur. » murmurais-je donc en guise de prévention. Quoi qu’elle soit en train de faire avec son visage, il était temps de prouver ce dont elle était capable, ce qu’elle pourrait réellement faire. Elle n’était pas qu’une petite fille, elle avait l’héritage d’un clan coulant dans ses veines et demeurant puissant et violent. Elle était l’héritière de la science et elle n’allait pas me décevoir. Je le savais, elle réussirait à faire quelque chose.

De toute façon elle avait remarqué le changement et de toute évidence il y avait une différence de résistance ou de texture. Elle était fascinante, dangereusement puissante, mais elle devait réveiller ce monstre en elle et quoi qu’elle cherche à faire, elle devait absolument me repousser, se protéger en attaquant. Ce n’était pas la meilleure façon d’attaquer de toute façon ?

ft. Hatsumomo