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Not alone in the dark

Aburame Kougen
Aburame Kougen
Konoha no Chunin
Messages : 31
Date d'inscription : 06/08/2021

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Chuunin - Rang B
Ryos: 30
Expérience:
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Not alone in the dark Lun 21 Fév - 22:06
Aburame Kougen


 
Not alone in the dark
Feat
Neguko

 
Agé d’à peine neuf ans, le petit Aburame imprudent avait été capturé et emprisonné, tout son univers se retrouvant encapsulé de force entre les quatre murs d’une cellule étroite et humide. S’il n’avait pas compris tout de suite ce qu’on pouvait bien lui vouloir à part une demande de rançon ou comme moyen d’assouvir une vengeance obscure, il n’avait pas tardé à rapidement comprendre le réel but de ses ravisseurs. Il avait été kidnappé avec un savoir-faire indéniable, sans même être “endommagé”, ce qui avait permis de le mettre dès les premières heures sur une étrange table froide et terrifiante, où il s’était fait charcuter, examiner et soumettre à toute sorte de stimuli douloureux différents pour essayer de percer le secret de son jutsu familial si atypique. Sans aucun moyen de tenir le compte du temps et des jours qui passaient, le petit prisonnier eut rapidement l’impression de passer une seule et même journée épuisante et interminable. Même si les opérations étaient loin d’être agréables, il s’y était vite habitué, le pire restant de sentir toute sa colonie souffrir encore plus que lui et de pouvoir compter leurs disparitions, une par une, par milliers.

Régulièrement, son inquiétude pour ses insectes dépassait sa peur et il essayait alors de mettre tout ce qu’il avait pu pratiquer jour après jour, avec son oncle, à profit. Il s’ensuivait généralement un passage à tabac, à la suite duquel il finissait toujours démuni et solidement attaché, impuissant à suffoquer dans ses pleurs jusqu’à l’évanouissement. Étant donné qu’il s’estimait responsable pour son enlèvement, il s’en voulait énormément d’avoir condamné ses seuls amis et s’était mis en tête de les libérer coûte que coûte, peu importe ce qui pouvait lui arriver à lui dans le processus.

Avec la maltraitance et les expériences à répétition, la ruche s’était déjà fortement affaiblie mais après avoir réalisé l’affection qu’il porte à ses Kikaichuu, ses kidnappeurs l’avaient menacé de les exterminer jusqu’au entièrement s’il se refusait à collaborer docilement. Pris de panique, Kougen avait vainement essayé de s’échapper pour tirer ses compagnons de cette funeste situation, fuir le cauchemar dans lequel ils étaient plongés. Bien évidemment il se fit facilement rattraper et punir en conséquence, la quasi totalité de ses insectes se faisant par la suite décimer au cours de longues et douloureuses expériences.

Suite à plusieurs jours de “traitement” presque ininterrompus, les criminels balancèrent leur outil de recherche dans un coin de sa cellule où il resta en boule. La punition était allée trop loin et la population à l’intérieur de l’Aburame s’en retrouva presque éteinte. Ayant senti chacune des morts de ses compagnons, le garçon sombre dans des abysses de culpabilité, ce qui n’avait fait qu’empirer lorsqu’il se rendit compte qu’il ne pouvait plus faire apparaître Neguko. Il s’agissait du tout premier clone d’insectes qu’il avait créé, symbolisant l’esprit de ruche avec qui il avait toujours conversé et son absence l’enferma dans le silence solitaire. Il resta un long moment seul, à manger le minimum de ce qu’on lui donnait pour essayer de reprendre des forces et laisser le reste à ses êtres chers, pour leur permettre de se reproduire. Malgré tout, il osait à peine leur parler, après les erreurs qu’il avait commises et le nombre de vies que cela leur avait coûté. Le pauvre garçon n’avait ni les mots ni le courage pour affronter le silence accusateur du reste de sa bande.

Recroquevillé dans l’ombre, il passait chaque seconde à inspecter mentalement ses unités en redoutant le jour où les expériences reprendraient immanquablement. Désemparé, Kougen pouvait voir ses Kikaichuu s’agiter bien plus qu’à l’accoutumée, toujours à portée de vue sans qu’il n’arrive à comprendre le sens de leurs actions. Sans doute avaient-ils fini par craquer devant toute la pression de leur situation et s’étaient résignés, comme lui, à subir leur triste sort. Les petites bêtes se déplaçaient à l’unité ou en formation serrée, s’escaladaient, s’accumulaient pour dessiner une épaisse ligne ondulée et sombre, le tout avec une synchronisation qui s’améliorait de jour en jour. Toutefois, leur chute démographique les empêchaient de réaliser des formes trop complexes ou de couvrir beaucoup d’espace.

L’Aburame et sa troupe avaient fait l’erreur de ne pas rationner les proies naturelles qu’ils avaient pu trouver au moment de leur arrivée, malgré tout, il surprit ses insectes essayer d’attirer son attention en réalisant des tours ou en dessinant des symboles approximatifs sur le sol. Lorsque le garçon se délaissait trop, les petites bêtes se démenaient pour partager avec lui la nourriture qu’il leur avait cédée. Les “médecins” finirent par reprendre leur patient au fur et à mesure, sans trop le fatiguer. Pour leur montrer patte blanche et éviter d’empirer à nouveau sa condition, il négocia de son mieux avec ses ravisseurs pour obtenir davantage de temps de repos pour sa pondeuse le temps de se reconstruire toute une colonie, en échange de quoi il promettait de se laisser faire, de ne plus se débattre, d’arrêter de fuir. Sur le long terme, l’arrangement était bien plus favorable pour les scélérats, qui s'étaient évidemment jetés sur l’occasion.  

Il se remettait doucement mais resta un moment incapable de répondre aux tentative de communication de ses Kikaichuu, sans savoir ce qu’il pouvait bien leur dire. Loin de se décourager, ceux-ci redoublèrent d’imagination et de maîtrise dans leur déplacement, l’augmentation de leur nombre les aidant à s’affiner à une vitesse vertigineuse. Suite à plusieurs mois de captivité, les bestioles reproduirent, sous les yeux d’un enfant aux joues creusées par les larmes, l’emblème de leur village bien aimé. Ce simple souvenir, qui lui paraissait déjà si loin, lui rappela le trou béant qu’il avait senti s’installer dans sa poitrine depuis son incarcération, loin de tout et de tous. Les petites créatures dessinèrent ensuite le blason des Aburame et même une représentation minimaliste de la maison qu’ils partageaient avec leur sévère parent, qui leur manquaient tant. Suite à ça, ayant totalement capté l’attention de leur maître, les insectes terminèrent leur performance en dessinant une épaisse courbe vers le bas, bien au-dessus de laquelle ils se rassemblèrent en deux gros points d’un noir luisant. Regardé avec un peu de hauteur, l’essaim avait pris la forme d’un sourire.

En dépit de ce qu’ils avaient traversé, sa nuée continuait désespérément de chercher à ouvrir le dialogue. En se murant par pénitence dans la solitude, il n’avait fait que punir son essaim, ne faisant que tourmenter tout le monde davantage. Plutôt que de rajouter un nouveau signe, un Kikaichuu vétéran suffisamment ancien pour avoir connu la “purge du dixième jour”, se détacha de la formation pour escalader avec précaution la peau sèche et usée de son père et foyer. Tandis que tous les autres restaient bien en place, cette petite bête cabossée se logea tout juste sur le nez de Kougen pour s’y allonger de tout son long. Ce geste ne tarda pas à devenir l’une des bases linguistiques  comme un symbole pour “courage” ou “tiens bon” dans un dialecte propre au gamin et aux siens.

Cette nuit-là, le captif s’endormit à nouveau en pleurs mais pour une raison bien différente qu’à l’accoutumée.  

Ils mirent beaucoup de temps à rassembler les forces nécessaires pour s’aventurer bien loin en dehors de leur prison. Alors, ils décidèrent de le mettre à profit pour se remettre d’aplomb et continuer à rajouter du contenu au langage dont ils avaient posé les bases. Ils commencèrent par des figures simples pour des choses simples et concrètes : Les chiffres pour les gardes, le temps et d’éventuelles proies, les lettres pour pouvoir éviter les quiproquo au cours des échanges entre les deux partis de linguistes et bien sûr la coordination et la fluidité de mouvement pour passer d’un caractère à l’autre. Kougen commença à envoyer des éclaireurs en mission par les ouvertures à sa disposition et se renseigner sur leur environnement. La topographie, les rondes, la nourriture pour ses soldats. Ils étaient sous terre à une profondeur incertaine, piégés dans un dédale humide, de pierres et de boue et chaque rapport servait à étayer leur discussion.

Pour faciliter la rapidité d’échange d’information, ils se mirent très vite à élaborer des signaux plus simplistes et permettant une transition entre les caractères bien plus organique et surtout, secrète. Ainsi, ils purent échanger des informations discrètement et à l’insu de leurs geôliers, même quand ceux-ci se trouvaient juste à côté. Un insecte sautillant nerveusement sur place devint un avertissement de danger, baisser les antennes et les attraper avec les pattes signifiait qu’il n’y avait plus de souci à se faire et ils choisirent le fait de tourner sur soi-même comme une façon de signaler de la nourriture. Chaque jour, ils mettaient leurs cours personnels en pratique dès qu’ils se retrouvaient isolés dans leur chambre de fortune. Continuant également de s’entraîner au dessin, une poignée de Kikaichuus servait à faire un rapport à leur maître, tandis que la majorité d’entre eux servait à représenter sur le sol la cartographie des lieux qu’ils mettaient constamment à jour.

Une fois remis d’aplomb (ou autant qu’il pouvait l’être dans cette situation), Kougen remarqua également que la capacité de ses amis à voler était revenue pour les spécimens les plus âgés, ce qui leur ouvrit davantage des moyens pour explorer et communiquer leurs découvertes. Le plus long et compliqué pour leur langage avait été de dégoter une idée fonctionnelle et de réaliser plusieurs essais autour de celle-ci pour voir s’ils allaient être limités ou non, mais une fois ces premières phases de test terminées, ils avaient tous progressé bien plus vite qu’ils n’auraient pu l’imaginer. Au bout de quelques mois à peine (même s’ils étaient incapables de réaliser le passage du temps), l’Aburame et ses insectes parvenaient à échanger avec une aisance toute naturelle. Tout autour de leur prison, ils avaient réussi à trouver différentes proies et nutriments nécessaires pour combler les repas insipides et peu nourrissants auxquels ils avaient droit deux fois par jour. Plus le temps passait, plus ils s’accoutumaient à leur nouvelle vie en faisant contre mauvaise fortune bon cœur.

Vivre dans le silence n’était plus synonyme de tristesse ou de solitude, aussi bien pour les garçons que l’intégralité de sa meute grouillante, mais comme un moyen privilégié et unique de se faire part de ce qui pouvait leur passer par la tête, dans l’anonymat le plus complet. Les tortures ne s’arrêtèrent pas et les conditions ne s’améliorèrent pas non plus, mais Kougen avait trouvé le moyen de faire front sans jamais se démonter et d’endurer en gardant un sourire incompréhensible pour ses ravisseurs.

Il savait qu’un jour, il allait sortir de l’endroit où il était enfermé et jusque-là, il se refusait à donner la satisfaction aux criminels de voir ses convictions s’éteindre. Plus que tout, il voulait permettre à ses insectes de revoir la lumière du soleil et de s’épanouir comme auparavant dans les grandes forêts de Konoha. Ensemble, ils arriveraient à s’en sortir. Jusqu’à sa libération, cette certitude ne quitta plus jamais l’esprit du petit bonhomme et devint même le carburant lui permettant de tenir en dépit de ce qu’ils avaient à vivre.

Spoiler:


Lutèce Factory, Copyright
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