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Coquillages et bon saké | Ft. Kudo Tsume

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Nishimura Senzo Ft Kudo Tsume

Coquillages et crustacés

Sur la plage abandonnée




Si les plages d'Uzu n'étaient pas aussi agréables et chaudes que celles de la Côte d'Omui, elles avaient pourtant ce petit quelque chose qui les rendait plus attrayantes, plus belles. Il y faisait la température idéale pour Senzo, une douce chaleur, pas de celle qui brûle la peau et vous fait transpirer comme un veau au moindre mouvement, non, une chaleur qui vous berce et qui vous donne envie de flâner au bord de la mer ou juste de se poser au fond d'un hamac, un chapeau de paille déposé sur le visage. Il avait choisi cette plage précisément à cause des solides palmiers permettant de fixer les cordes pour son outil de sieste favori.

Il était donc là, couché confortablement dans sa balancelle à attendre que le temps passe. Entre deux missions, il aimait venir se prélasser au soleil, sa petite planque lui évitait d'être dérangé par des inconnus ou encore par sa mère. Bien souvent, elle profitait de ses temps de repos pour le faire trimer à la maison. Senzo va me chercher ci, Senzo va déposer ça, Senzo apporte ça au vieux Shinzo, elle n'avait que son prénom à la bouche, comme si ses frères et sœurs n'étaient pas mieux placés pour gérer ces affaires. Il avait donc user de subterfuges pour disparaître de la vue de la matrone et pouvoir profiter du soleil. Et comme l'ainé des Nishimura pouvait s'endormir partout, le sommeil ne tarda pas à l'enivrer et à l'emporter dans le pays des rêves.

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« Senzo, Senzo ! Réveille toi bordel, on est dans la merde ! » dit une voix fébrile.

C'était Bunta, un chônin du pays des tourbillons avec qui il avait été envoyé en mission il y a de cela quelques années. Un cancre comme on en fait peu. Senzo passait ses journées à se demander comment il avait pu devenir shinobi. Le genre de mec qui vous fait une grillade de gibier au milieu d'un territoire ennemi, à découvert et qui arrive encore à foutre le feu au champ d'à côté en essayant d'éteindre les flammes.

Il venait d'une famille de riches marchands qui avaient graissé quelques pattes pour le faire rentrer à l'académie et, malgré cela, il avait loupé un paquet de fois ses examens. Pourtant, le compagnon de l'ancien nomade était un travailleur acharné, qui croyait en ses rêves et faisait tout ce qu'il pouvait afin de les réaliser. Puis il cuisinait bien. Pour ces raisons, Senzo l'appréciait et lui laissait passer beaucoup de bourdes, et ce, même si elle mettait en péril les missions.

Ce soir-là, il avait donc alerté les bandits en associant signaux de fumée, lumières et odeurs. Le duo ne tarderait pas à être pris en tenaille par une dizaine de déserteurs et brigands prêts à en découdre. Désespéré, Bunta asséna une claque à son acolyte du jour. D'un bond, le basané se leva et dégaina un kunaï.

« Quoi, quoi, quoi ?! Qu'est-ce qu'il se passe ?! »
S'écria-t-il, zieutant avec agitation tout autour de lui.

« Bah j'ai voulu faire un feu, mais c'est parti en cacahuète et j'ai fait flamber le champ d'à côté et alerter les brigands. » chuchota le coupable.

« Heiiiiiiiiiiiin ?! » hurla-t-il. « Maaaaais bordel, tu veux nous faire tuer ou quoi ? Pffff, bon t'inquiète pas, je vais trouver une solution. » Affirma Senzo, blasé.

Sans attendre, il grimpa à un arbre pour prendre de la hauteur et avoir un visuel sur les assaillants. Il pouvait voir leurs positions et ainsi préparer un plan pour éviter le combat. Leur mission consistait juste en une filature et la récupération d'information pour avoir assez de preuves pour une arrestation. Les compères n'en possédant pas suffisamment, il ne pouvait prendre le risque d'être interrompus et il valait mieux filer en douce que de se lancer dans un combat.

Son analyse du terrain effectuée, le jônin sauta au sol et informa son acolyte de la situation. Il avait trouvé un chemin sûr qui leur permettrait de passer sans être repérés. Si leurs opposants avaient tous été des ninjas, la fuite aurait été compliquée, cependant Senzo savait que le groupe ne comptait que deux shinobis et qu'ils étaient postés à l'opposé du trajet que l'homme à la peau noire voulait emprunter. L'équipe fit disparaître les traces du campement et ils prirent donc aisément la fuite à travers bois.

...Jusqu'à ce que Bunta et son talent pour les gaffes ne refassent surface. Alors qu'ils passaient furtivement au dessus d'un des hommes, le chônin trouva le moyen de louper une branche et de se fracasser au sol, juste aux pieds du bandit. Le cri d'alerte fut immédiatement donné par l'encapuchonné, et ce, malgré la vitesse avec laquelle Senzo était intervenu pour l'assommer. Le temps de relever son collègue et de le sermonner, la troupe ennemie les avait rattrapé et leur collait aux basques. Un taquet bien placé pour l'abruti en guise de remerciement et le Nishimura pouvait continuer à réfléchir pour éviter d'avoir à tuer ces hommes. Leur course à travers les arbres finit par les mener au bord d'une falaise au fond de laquelle nichait un cours d'eau. Un pont se trouvait à quelques mètres, ils en prirent la direction avant de voir un des poursuivants en couper les liens, les autres encerclèrent rapidement le duo.

« Putain de merde ! » lâcha Senzo. « On va devoir se mouiller Bunta, t'es prêt ?! »

La question n'attendait pas de réponse. Sans lui laisser le temps de réagir, il attrapa son binôme par le bras et le balança dans le précipice. Bunta, dans sa chute, laissa échapper un beuglement rappelant vaguement une vache. Avant de sauter à sa suite, Senzo balança une bonne poignée de makibishi tout en grinçant des dents, 200 ryos, je vais lui demander un remboursement à cet idiot ! Humide serait l'arrivée.

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Le rêve de sa chute en provoqua une bien réelle. Les cordes de son hamac venaient de lâcher et le ninja s'étala au sol, soulevant un nuage de sable. On pouvait sentir son irritation quand il cria "merde" bien fort avant de se masser l'arrière de la nuque. Il avait été sorti d'une douce sieste et se relevait péniblement, il réfléchissait à prendre un petit remontant, quand il aperçut une silhouette au loin. Le pauvre était actuellement tout seul et même s'il avait tendance à apprécier les moments de solitude, boire du saké accompagné de quelqu'un était bien plus agréable. Il convia donc la personne, qui qu'elle soit, à profiter de ce délicieux alcool de riz.

« Bonjour ! Un petite coupe pour assister au coucher de soleil ? »

Il s'était positionné en tailleur, un bras levé, coupe à la main et dans l'autre, une bouteille.

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Coquillages et bon saké.

☽ • ☾

La journée n’avait pas été des plus reposante, j’avais eu du travail et pas le genre agréable où il fallait tuer des gens, mais bien ce genre de mission beaucoup trop calme, même pour quelqu’un comme moi. Alors, lorsque mon rapport fut tapé et déposé, je disparus tout simplement des radars. Je n’avais aucune envie de rester ici plus longtemps. Aucune envie que l’on m’interpelle pour me faire faire je ne sais quoi d’ennuyant. Non, je voulais rejoindre Hatsumomo et je ne sais pas, voir avec elle si elle avait progressé par exemple. Sauf qu’un nouveau coup du sort me frappa, aucune trace de la gamine dans les parages, juste le vide de sa chambre et une sérieuse envie de trouver une bouteille d’alcool pour passer une meilleure soirée. Mais allez savoir pourquoi, ce ne fut pas la direction d’un bar quelconque que je pris, mais bien celle de la plage. - Dans un sens j’étais heureux de pouvoir m’isoler un peu, de ne pas avoir à penser à ce que je pourrais faire, aux blessures que je pourrais provoquer. J’avais besoin de calme ce soir, d’une tranquillité que seule la solitude et l’eau pourraient m’apporter. J’en avais besoin, mais je ne m’y précipitais pas, j’étais fatigué dans un sens, le corps douloureux au point de ralentir mes mouvements. Pourquoi étais-je toujours ainsi ? Pourquoi les seuls moments de conscience étaient toujours accompagnés d’une douleur sans nom ? Pourquoi ne pouvais-je simplement pas m’éveiller en douceur ?

Je n’avais déjà aucun souvenir de ce que je faisais, mais la violence de mes réalisations étaient toujours toutes plus brutales les unes que les autres. J’avais été torturé si souvent que mon seul désir dans ce monde était de partir, loin, vraiment loin, mais en aurais-je la force ? Très certainement pas, j’étais faible, effrayé à l’idée de devoir un jour faire face à la monstruosité que j’étais devenu. Pourtant il était compliqué de faire face à ses propres démons seuls, sans l’aide de quiconque et le destin voulu sans doute me le faire comprendre. J’avais à peine mis un pied sur la plage que déjà un homme au teint sombre m’interpella pour me proposer de boire en regardant le soleil tirer sa révérence. Je n’aimais pas boire, je n’aimais pas me perdre davantage dans une luxure déjà si destructrice et pourtant j’avançais vers lui. J’avais déjà croisé cette âme au village, je ne saurais donner son nom, mais il n’était pas un inconnu. La seule question que j’avais à présent en tête était bien combien lui pourrait me connaître ?

M’avançant vers lui, j’étais tenté d’accepter, après tout la beauté du paysage éveillé l’artiste qui sommeillait en moi, mais je craignais simplement qu’il ne réalise, qu’il prenne conscience de mon existence interdite. « Il n’est pas plus agréable d’en profiter seul ? », tendant le bras pour saisir la coupelle, j’en bus une gorgée acide avant de m’asseoir à côté de l’homme, regard plongé dans l’infini de l’horizon. « Dure journée ? » demandais-je alors simplement. Je n’avais sans doute aucun intérêt à faire ça, à parler, comme à rester ici. Il suffirait en effet d’un geste amical pour que l’homme ne regrette ne serait-ce que de m’avoir rencontré. Alors pourquoi je demeurais là ? À faire ce que je détestais, avec une humanité vacillante et une conscience fissuré. Était-il en danger ? Je n’en savais rien, je m’y refusais même d’y croire. Si je pouvais rester ici, conscient, capable de le protéger, de le garder de moi, alors aurais-je enfin une raison de fuir ? De m’éloigner sans regarder derrière moi. Je ne devais vraiment pas me faire d’illusion toutefois, rien de ce que je voudrais ne se passerait au final… Tout n’était qu’illusion, comme ce breuvage.



☽ • ☾
ft. Senzo




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Nishimura Senzo Ft Kudo Tsume

Coquillages et crustacés

Sur la plage abandonnée




Sans connaître l'individu, on prendrait Senzo pour un pochetron, le genre de mec qui est réveillé par les vapeurs d'alcool de la bouteille qui traîne à côté de son lit. Ce n'était pas le cas. Il appréciait juste les bonnes choses de la vie. Il ne buvait pas du saké pour être de bonne humeur, il était de bonne humeur et donc, buvait du saké. En l’occurrence, et même s'il venait de se vautrer, c'était un beau jour pour lui, quoi de mieux donc que de partager sa joie de vivre ?
Son père, Egao, lui répétait souvent cela. "Garde le sourire et essaie de le donner aux autres".

La silhouette s'approchait donc, dos au soleil, empêchant Senzo de distinguer son visage. Celui-ci ne voyait qu'une forme sombre qui semblait sortir de l'astre même. Quand il fut assez proche, le jonin le dévisagea un court instant, histoire de bien déterminer qui il avait en face de lui, homme, femme, belette, qui sait ? C'était un homme, un peu plus petit que notre basané à vue d'œil. Une cicatrice lui fendait le visage. Un bel homme, sûrement à peine entré dans l'âge adulte pensa Senzo. Il accepta l'invitation en attrapant le contenant.

« Il n’est pas plus agréable d’en profiter seul ? »

Voulait-il que Senzo retire son offre ? Bon, il est vrai que c'était un peu louche. Un homme, assit en tailleur entre deux palmiers, la face pleine de sable, qui vous invite à boire du saké, une personne sensée aurait sûrement passé son chemin, un air dédaigneux sur le visage. Mais si le bougre avait daigné l'interpeller, c'est qu'il se sentait bon samaritain et qu'il ne voulait pas boire seul. Son désormais acolyte de beuverie daigna tout de même s'asseoir, tout en sirotant son saké.

« Dure journée ? » Questionna-t-il simplement, le regard perdu vers la mer.

A le regarder avec attention, Senzo se dit que c'était probablement lui qui avait eu une rude journée. Une de celles qui vous pousse à vous balader seul à la plage et à accepter l'invitation d'un inconnu qui vous propose de s'imbiber d'alcool de riz. Il lui répondit, un sourire en coin.

« Même si je tends à apprécier une coupe de saké en solitaire... Il en avala une lampée. Les saveurs d'un alcool digne de ce nom sont augmentées quand on est en bonne compagnie. J'estime qu'un homme qui se balade au bord de la mer ne peut pas être un mauvais bougre, le saké sera donc meilleur ! »

Cela ne tenait d'aucune logique et ressemblait plus à un discours d'alcoolique, mais il le pensait et se disait que cet individu avait simplement besoin d'un bon remontant. Une dispute avec sa femme ? Viré par son patron ? Ou bien juste un besoin de se vider la tête. Il s'amusa à s'imaginer les scénarios qui l'avaient amené ici en cette fin de journée avant de répondre à sa seconde question.

« Belle journée, au contraire ! Je ne noie jamais mon chagrin dans l'alcool ! Si je bois, c'est que je n'ai rien eu à glander aujourd'hui et qu'il fallait que je fête ça. »


Son regard se posa à nouveau sur cet inconnu alors qu'il arborait un sourire niais. Ils ne s'étaient pas encore présentés l'un à l'autre, mais le Nishimura sentait quelque chose de particulier en lui. En l'examinant avec plus de minutie, il lui vint le souvenir d'un passage à la Tour du Senkage. Le flash d'un panneau sur lequel était vaguement dessiné les visages des promus au rang de chunnin, il y a quelques mois de cela. Un homme balafré et aux traits enfantins. Le nom ne lui revint cependant pas. Nul doute qu'il le lui donnerait une fois lui-même présenté.

« D'ailleurs, de nous deux, j'ai l'impression que c'est toi qui a passé une rude journée.
Il posa la gourde de saké au sol et lui tendit la main. Moi, c'est Nishimura Senzo ! On peut en parler tout en buvant, si le cœur t'en dit. »

Peut-être l'occasion de rencontrer un collègue ninja, peut-être pas. En tous les cas, même s'il devait juste partager une coupe avec lui avant qu'il ne s'en aille sans faire plus de détails, Senzo pourrait toujours profiter du crépuscule paisiblement.

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Coquillages et bon saké.

☽ • ☾

Il avait le mérite d’avoir des arguments recevables et qui forçaient à rester ici, à profiter de l’alcool avec lui. Peut-être que pour une fois, la douleur ne serait pas ma seule maîtresse et qu’un peu de joie et de bon temps saurait m’apparaître. Il y avait peut-être un maigre espoir et je voulais m’y accrocher. Si ma journée tenait d’avantage de l’horreur, la sienne semblait bonne au point d’affirmer qu’il ne noyait jamais son chagrin dans l’alcool, mais simplement pour fêter des choses aussi insignifiante que ne rien faire par exemple. Comment pouvait-on boire pour fêter quelque chose au final ? Je ne comprenais pas, mais c’était sans doute mieux ainsi.

L’homme était loin d’être idiot, il était même assez malin pour comprendre qui avait réellement des problèmes. Quoi que, était-ce vraiment si compliqué à voir que ça ? Non. C’était sans doute évident et lorsqu’il tendit une main pour se présenter et sceller notre rencontre, je lui rendis l’appareil en tentant de contenir au mieux le soupir qui venait de naître dans ma gorge. Sans doute, n’était-ce pas malin de s’ouvrir ainsi à une personne lorsque l’on ne savait pas vraiment qui on était, ni ce qu’on faisait de ses journées. Mais juste une fois j’avais la possibilité d’être normal, de ne pas être regardé comme un monstre violent et sans coeur. J’avais juste une chance de ne pas être un monstre et c’était… Rare, tellement rare. « Kudo Tsume. », mais était-ce important ? Il saurait simplement qui serait le monstre dont tout le monde parlait. D’ici peu j’oublierais tout jusqu’à son existence, je ne serais plus qu’une ombre et lorsque je reviendrais à moi, plus rien n’aurait de sens. Peut-être même que d’ici ce soir, il aurait déjà appris à me détester comme l’ignoble créature que j’étais et que je serais chaque jour de mon existence. Alors pourquoi perdre mon temps avec lui ? Pourquoi me bercer d’illusion ? Il allait bien finir par me haïr, par renier mon existence, ou par me craindre, alors pourquoi me raccrocher à l’idée que je puisse être normal ne serait-ce qu’un instant ? Je n’en savais rien, peut-être que la solitude pesait simplement à mon coeur au point de ne plus pouvoir lutter.

J’avais besoin d’une pause, d’un temps mort dans ma souffrance. J’avais besoin d’être de nouveau en terrain conquit, en repos. « Mes journées sont rarement agréables… », soufflais-je simplement en jouant avec cette coupelle comme si la réponse pouvait se dessiner dans son émail. Mes journées n’étaient que souffrances, que peines, qu’oublie. « J’ai l’impression d’avoir commencé cette journée il y a à peine une heure et c’est déjà l’enfer… », sauf que non, je n’étais pas simplement sortie de mon lit il y a peu, j’avais déjà vu le jours, j’avais déjà été dehors, je le savais, car j’avais repris conscience en pleine action, sans la moins idée de ce que je voulais faire. Il me manquait de nombreuses heures, mais aussi le coeur de lutter contre mon existence. « Ta journée a sans doute plus d’intérêt que la mienne au final. », murmurais-je sans quitter l’horizon des yeux. Je ne savais pas ce qu’il avait pu faire, et même s'il me répondait rien, cela serait sans doute déjà largement mieux que tout ce que j’aurais pu réaliser. Entre des crimes que même mon esprit refusait de garder et l’absence de réalité, je préférais me perdre dans le néant de l’inactivité. Au moins, la violence n’y aurait pas sa place, du moins je l’espère.



☽ • ☾
ft. Senzo



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Nishimura Senzo Ft Kudo Tsume

Coquillages et crustacés

Sur la plage abandonnée



Un moment sans prise de tête, simple, sans chichi. On oublie ses problèmes pour profiter d’un doux et fruité saké, on prend son cerveau pour le poser de côté. C’était ça que Senzo proposait. Il n’avait pas dans l’idée de régler les problèmes des autres, il n’avait ni l’envie, ni la motivation, mais il pouvait prêter l’oreille. Le jônin avait juste envie de partager sa bonne humeur sans faire d’effort, quoi de mieux que de le faire autour d’un verre ?

Le personnage qu’il avait interpellé et invité paraissait dubitatif. Il ne semblait pas trouver d’intérêt à l’offre du flemmard et il se tenait juste à côté de lui, pensif, sans réponse. Ses troubles étaient visibles, n’importe qui de sensé aurait remarqué que quelque chose n’allait pas chez lui. Senzo songeait à deux situations. Un être troublé, marqué par la rudesse de la vie, torturé par les remords et en proie au doute ou juste un mec qui se la jouait mauvais garçon, ténébreux et silencieux pour se donner un genre. Dans les deux cas, c’était un problème. Un court laps de temps passa avant que le dénommé Tsume, puisqu’il s’était présenté par la même occasion, ne daigne tendre la main à son tour.

« Enchanté Tsume. »
Répondit simplement l’éphèbe à la peau mate.

Kudo Tsume. Ce nom lui disa    it quelque chose, il lui était familier. Il lui était venu à de nombreuses reprises aux oreilles, mais il n’arrivait pas à se souvenir la raison. Senzo haussa les épaules, après tout, quoi qu'ait fait ou pas fait cet homme, cela ne changeait en rien la situation. Il était juste dorénavant sûr que c’était un ninja, qu’il soit connu pour ses frasques ou pour ses accomplissements, ne modifierait en rien le comportement du Nishimura, pas son genre de juger autrui ou d’être en admiration devant quelqu’un. Il sirotait donc paisiblement son saké quand il entendit à nouveau la voix de Tsume. Il chuchotait presque.

« Mes journées sont rarement agréables… »

Son regard était perdu, comme absorbé par la coupe de saké qu’il tenait en main.

« J’ai l’impression d’avoir commencé cette journée il y a à peine une heure et c’est déjà l’enfer… »

Aaah, c’était donc le genre perturbé par la vie. Senzo était soulagé et en même temps ne savait pas trop comment réagir. Lui il avait tendance à voir les choses du bon côté, à s’inquiéter rarement et à relativiser. Il se contenta donc de continuer à l’écouter.

« Ta journée a sans doute plus d’intérêt que la mienne au final. » Dit-il pour terminer en regardant au loin.


Moins d’intérêt qu’un journée à lézarder au soleil ? Il fallait le faire, mais s’il le disait.

« En t’écoutant, je ne peux que penser que ma journée a été plus intéressante. Je me contente de peu donc c'est pas compliqué. Un peu de soleil, la paix et du saké suffisent à me donner le sourire. Je suis pas un mec chiant. »

Senzo termina l’alcool de sa coupelle avant de la poser au sol. Il tapota ses jambes histoire d’enlever tout le sable sur son pantalon et se leva ensuite pour avancer de quelques mètres en direction de l’eau. Il s’enfonça dans la mer jusqu’à qu’elle atteigne ses genoux et se retourna, les deux bras levés vers le ciel.

« Regarde-moi ça, ce soleil, la chaleur et ce paysage. Comment ne pas être heureux à Uzu ?! Cria-t-il tout enjoué à Tsume. Il poursuivit en baissant d’un ton. Ca va peut-être te paraître naïf, mais j’ai comme principe de relativiser sur tout, tu devrais essayer, ça aide. J’ai par contre pas de solution pour te sortir de ton “enfer”, mais je peux te prêter l’oreille, entre collègues faut bien s'entraider, n’est-ce pas ? »

Il n’avait rien d’autre à faire en cette fin d’après-midi alors écouter quelqu’un exposer ses problèmes l’occuperait un peu.


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☽ • ☾

Apprécier une journée en étant au soleil, au calme et avec du saké… Pouvais-je seulement le faire ? Non, j’avais continuellement mal, ma peau me brûlait, mes os m’irradiaient… Je ne pouvais pas rester calme, je ne pouvais pas être heureux. Levant alors les yeux vers lui, je le regarder s’avancer dans l’eau, y rentrer pour me demander comment ne pas être heureux à Uzu. J’eus alors un sourire douloureux, j’étais malheureux ici, dans mon existence, mais l’écouter avait au moins le mérite de me montrer quelques ficelles pour ne plus en souffrir, ou du moins pour voir le monde autrement. Oui c’était alors très naïf de relativiser à ce point, surtout dans ma situation, mais ce qui l’était encore plus c’était de croire qu’il pourrait m’écouter pour m’aider. « Je ne suis même pas sûr de me rappeler de toi demain tu sais. » c’était un peu triste, je le concède, mais je n’étais malheureusement pas loin de la vérité. Ma propre matinée était une parfaite inconnue après tout.

« J’ai juste toujours mal et il est compliqué de voir les choses positives dans ce bas monde. », me levant à mon tour, j’avais fini par rejoindre l’homme pour m’asseoir vraiment au bord de l’eau sans vraiment y rentrer. « Tu penses sincèrement que la vie peut-être aussi simple que ça ? Je veux dire la solution à tout ne peut pas se trouver juste dans un peu de soleil, une plage et la tranquillité. », ça devait sans doute être une bonne solution pour les personnes dont leur propre corps n’était pas sans cesse en train de ramener à la réalité, mais moi… « On est des ninjas déjà, comment tu peux être aussi détendu ? » demandais-je finalement. Il y avait des guerres, il y avait des missions, il n’y avait jamais de bonnes nouvelles, souvent de la destruction. J’étais désabusé par ce monde, incapable d’en retenir de bonne chose et pourtant, alors que je pouvais peut-être mettre fin à tout ça, je n’en avais pas le courage. Je voulais simplement vivre heureux, sans tout ça, mais la vie n’était plus possible dans la mort, alors je devais la repousser, encore et toujours.

C’étaient tous simplement mon combat, comme celui pour rester ici avec un homme qui n’en avait sans doute pas grand chose à faire de moi. J’étais juste là, à lui poser des question sur ses naïves expériences et j’attendais. J’attendais simplement que le temps passe, que le monde se remettre à tourner dans un sens qui ne me donnerait plus autant envie de mourir. J’attendais, j’apprenais sourdement la vérité.




☽ • ☾
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Nishimura Senzo Ft Kudo Tsume

Coquillages et crustacés

Sur la plage abandonnée



Même s’il le lui avait proposé, Senzo savait pertinemment qu’ écouter Tsume parler ne l’aiderait pas à avancer. Il n’avait pas de solution à proposer à cet homme qui semblait tant souffrir. C’était tellement loin de sa manière de pensée. Bien sûr, il savait ce qu’était la souffrance, il l’avait vécu. La douleur causée par la mort d’un proche, celle d’un échec, de la honte ou d’une blessure, mais son expérience semblait différente de celle de son compatriote. Senzo voyait les choses positivement, s’apitoyer sur son sort n’amenait rien de bon, il était bien assez flemmard de nature, autant éviter de se racheter des problèmes.

Quand Tsume affirma qu’il ne se souviendrait probablement pas de lui le lendemain, le jônin afficha un fin sourire, cela serait surement son cas aussi s’il continuait à boire. L’homme s’était rapproché tout en faisant attention de ne pas entrer dans l’eau, à l’inverse de Senzo dont les jambes étaient continuellement frapper par les vagues. C’était une douce sensation, ce va et vient qui ne s’arrête jamais. Le regard porté vers l’horizon, il continuait d’écouter Tsume.

« Tu penses sincèrement que la vie peut-être aussi simple que ça ? Je veux dire la solution à tout ne peut pas se trouver juste dans un peu de soleil, une plage et la tranquillité. »


Il ne le pensait pas seulement, il en était persuadé. Pour lui, la vie était simple, il fallait la prendre comme elle venait et l’accepter. Comme la mer qui s’écrase sur la plage et qui déplace le sable, la vie amène le bonheur à un moment et le malheur à un autre, Senzo lui arrivait bien à gérer le tout et il se disait que ce n’était peut-être pas le cas de Tsume. Il se tourna vers lui pour tenter de lui répondre.

« Oui, je le pense, je ne dis pas que c’est la solution à tout, c’est la mienne en tout cas. Comme je te l’ai dit, j’ai pas de solution pour toi, ta vie m’a tout l’air d’être un beau casse-tête, t’as pensé à te faire suivre ? » Dit-il en rigolant.

Il s’arrêta un instant pour s’asseoir dans l’eau. Tsume demanda alors comment il pouvait être aussi détendu en tant que ninja. Senzo arqua un sourcil en l'entendant. Il était détendu justement parce qu'il était un ninja. Il ne s'était pas entraîné toute sa vie pour avoir peur et être stressé, s'il savait ce que Sanada lui avait fait subir pour en arriver là. Il ne regrettait rien.

« C’est parce que je suis un ninja que je suis détendu ! En tant que ninja je peux protéger ma famille et me protéger moi-même. Je peux prendre soin de ce qui m’est cher. Bon c’est aussi parce que ma mère est une kunoichi et qu'elle m'a entraîné étant petit, mais maintenant j'aime ça. Il y a des mauvais côtés, c’est vrai, on sait pas toujours si les raisons pour lesquelles on se bat sont bonnes, on est amené à ôter la vie et à détruire, mais on fait aussi le bien, on protège le peuple, même si aux yeux de certains on est des démons. Pour ma part, je pense que j’ai fait plus de bien que de mal alors je n'ai aucune raison de ne pas être détendu. » Finit-il en affichant un grand sourire.

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Coquillages et bon saké.

☽ • ☾

Me faire suivre ? J’avais l’impression que j’étais trop fou pour ça et que si ce n’est être davantage un monstre, je n’y gagnerais rien. Refusant donc cette possibilité d’un mouvement de tête, je cherchais davantage à comprendre pourquoi il était aussi calme en étant un ninja. La réponse fut sans appel. Il était ainsi car il était un ninja, qu’il savait qu’il pouvait protéger les siens, qu’il savait qu’il n’y avait pas de raison pour que ça n’aille pas. On était amené à tuer, mais on protéger surtout le peuple, et même si tout le monde ne voyait pas les choses ainsi, c’étaient pourtant nos réalités… J’aimerais penser ainsi, j’y arriverais même si l’on ne cherchait pas à me tuer à chaque instant, chaque respiration. J’étais un danger même pour le peuple que je devais défendre, sa vision des choses ne pouvait pas s’appliquer à moi. Soupirant alors, je me contentais de répondre, « C’est une belle vision des choses. », une très belle, mais pas la mienne. Je comprenais certes un peu mieux ce qu’il pensait, pourquoi il était ainsi, mais ça s’arrêtait là, je ne serais pas en mesure de l’appliquer à moi-même.

« Il en faudrait plus des comme toi. », des ninjas aussi convaincus de leurs actes, du bien-fondé de ce qu’il faisait sur terre. Beaucoup étaient là faute de choix, d’autre pour l’attrait du combat, du sang. Lui était un homme bon. « Je ne te connais pas vraiment, mais tu es un homme droit. », pour ce que ça valait… Plongeant mon regard dans la mer, je n’y trouvais pas vraiment le repos, alors peut-être que tout ça n’était vraiment pas pour moi et qu’il était vraiment préférable que je prenne congé. Il saurait s’occuper seul, je ne me faisais aucune illusion.

Me redressant alors, je m’inclinais légèrement, « Je vais te fausser compagnie, je crois que j’ai davantage besoin de solitude. », je ne lui en voulais pas de m’avoir interpellé, n’importe qui de normal l’aurait fait, seulement ce n’était pas pour moi, « Bonne fin de journée. », soufflais-je simplement avant de faire demi tour pour m’éloigner sur la plage. Rester ici était peut-être envisageable, mais pas face à la preuve de ma monstruosité. Je n’étais pas normal, j’étais tout juste humain, alors je devais rester ainsi, seul dans ma peine et ma souffrance. Personne ne pouvait m’aider, personne ne pouvait me suivre… Personne.




☽ • ☾
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