Entraînement après la tempête [PV Sayuri]

Technique que Benkei va enseigner:

Techniques que Sayuri va enseigner:

-On a éliminé le gros des survivants qui se terraient dans la forêt, quelques uns ont réussi à s'enfuir en profondeur dans la jungle mais il est peu probable qu'ils en sortent un jour.

Parfait. C'est ainsi que les bandes de brigands sont matés, il est rare que je sois envoyée pour résoudre ce genre de conflits aussi loin de l'Enclave, mais vous en connaissez beaucoup des ninjas qui peuvent réquisitionner tout une troupe pour aller briser les noyaux durs de banditisme dans des régions aussi reculées que les archipels? Le coutilier s'éclipse après avoir formulé son rapport, partant en quête d'un coin d'ombre pour se mettre à l'abri de l'humidité et des moustiques ; il y en a partout ici, loin du climat froid des montagnes d'où nous venons. Alors forcément, ça laisse des traces pour ceux qui y sont peu habitués, je chasse un insecte qui essaie de me piquer au bras avant de croiser la Yamanaka en train de s'entretenir avec un autre shinobi qui s'est incrusté dans notre commando punitif au moment de prendre un navire pour les îles.
C'est rare de voir des ninjas de clans différents coopérer mais bon ; il fallait bien s'y attendre quand la prime est aussi grande, des armes à foison, du matériel à ne plus savoir quoi en foutre, suffisamment de moyens pour se garantir une place à l'ombre un bon moment... Moi aussi, si j'avais été totalement indépendante j'aurais sauté sur l'occasion pour me tailler ma part du gâteau, par les Kamis qu'est-ce qu'il est gros ce gâteau.
Puis alors que j'allais dire bonjour à la clanique télépathe, un cri de détresse qui émane de la jungle.

-Au secours! A l'aide! Je dégaine mon dernier de parchemin de tir et passe à la mitraille le jaguar qui courrait après notre guide.

Je laisse aux autres le privilège de dépecer la carcasse, je préfère directement aller m'entretenir avec Sayuri pour des motifs un peu plus concrets. Une fois sa petite conversation finie, je me permets de monopoliser un peu le début de dialogue, une fois les politesses d'usage passées.

-J'ai entendu dire que tu maîtrisais deux ou trois trucs en matière de shurikenjutsu, je t'apprends à passer au crible une cible potentiel sans détruire tout le voisinage et en retour tu me files une astuce ou deux. On a un accord?

Une immense quantité d'armes?
Comme par exemple, les parchemins à mitraille que j'ai en bandoulière autour de la poitrine tant je suis obligée de faire un usage intensif de mes rafaleurs de kunaï pour pouvoir avoir la paix et surtout me battre à distance? Le cristal a beau être mon principal atout et l'art des sceaux un agrément fort sympathique, force est d'avouée que j'ai toujours des lacunes en matière de combat à distance, en particulier face à des spécialistes. Si j'arrive sans problème à m'extraire des corps à corps et à jouer avec les distances, je ne suis hélas, pas encore capable de briser une défense solide de loin, la faute à un certain manque de simplicité dans mes techniques. C'est bien beau de pouvoir frapper avec la force du soleil, mais si on ne peut le faire qu'une fois et qu'il y a deux adversaires, c'est embarrassant pour ne pas s'étendre d'avantage sur le sujet.

-J'ai. Je montre deux parchemins sur lesquels se superposent des sceaux parfois gribouillés à la hâte

Un kanji reste un kanji, qu'il ait été fait avec du sang ou de l'encre. De toute manière, le papier tend à devenir plus précieux que l'encre à partir d'un moment, tant on peut se procurer des moyens détournés d'écrire, quitte à le faire en se taillant les veines. Le parchemin reste toujours délicat à trouver par contre.

-Les dragons jumeaux c'est ça? Ce n'est pas avec ça par hasard qu'on a dispersé le gros de la troupe de brigands pour les tailler en pièces?

Donc si je comprends bien cette technique ; il suffit de sauter en l'air en déroulant deux parchemins, attraper les armes au vol et tout balancer sur l'adverse? Ça a l'air... Facile dit comme ça, très facile même, j'imagine qu'il doit y avoir une subtilité auquel cas ça ne serait pas une technique... Si en fait, si c'est une technique très connue c'est probablement parce qu'elle ne nécessite pas beaucoup de compétence pour l'employer, rien de bien folichon en somme. Un coup de main à prendre pour lancer des shurikens et des parchemins explosifs.
Je dirai bien que c'est une technique pas originale du tout, mais on cherche l'efficacité dans ce travail, pas de faire du joli ou de l'artistique.
Enfin, si, les utilisateurs de genjutsu et deux ou trois illuminés du clan Shirogane qui vous diront qu'avoir une marionnette c'est de l'art, même si l'art en question consiste à envoyer des tas de bois sur des adversaires pour faire le boulot à votre place sans se fouler.

-Plus qu'à essayer alors.

J'empare de mes parchemins, concentre une partie de mon chakra dans mes pieds pour bondir en altitude en déroulant les rouleaux, les armes se libèrent dans des nuages de fumée qui envahissent ma hauteur et je tente de projeter le tout sur un arbre mort.
En atterrissant, je ne peux que constater le manque de puissance de mes projectiles sur le point d'impact, quand je n'ai pas tout mis à côté.
Je porte un regard un peu embarrassé vers la Yamanaka.

-Des détails sur la technicité peut-être?

J'ai du mal à saisir les explications de mon enseignante du jour, puis avec la démonstration comprend mieux de quoi il s'agit ; ce n'est pas une technique de tir au sens propre du terme, ça n'a jamais été conçu pour faire de l'élimination. C'est une technique de saturation de zone pour forcer les cibles à se mettre à couvert, de la suppression plus que vraiment de l'élimination. Je concevais cette technique plus comme un tir de baliste ; quelque chose de bourrin pour anéantir une formation compacte, pas comme une nuée de flèches ou des tirs d'onagres. J'imagine sans mal qu'à l'image d'une pluie de shurikens, c'est une technique qui justifie sa puissance destructrice par la masse idiote de projectiles plus que par une quelconque volonté de faire du dégât. J'imagine que c'est plus proche du bombardement en tapis de grenades (comme ma très chère soeur, très intelligente mais très brutale le dirait si bien) que du tir de précision.

-Donc c'est une technique de zone, pas une technique de précision, je prends note.

J'attrape mes parchemins : quitte à faire du shurikenjutsu sur une base de parchemins, autant le faire avec les miens. J'ai une nette préférence pour les kunaïs ; plus perforant que les shurikens.
Silence.
Inspire.
Expire.
Je bondis en l'air d'une impulsion en déroulant les deux parchemins, les bandes de kunaïs apparaissent d'elle même et cette fois-ci je fais exploser mon chakra en vagues successives pour projeter en avant les centaines de projectiles vers l'arbre en question. Les kunaïs viennent hérisser le pauvre palmier et la zone autour de lui alors que je retombe un peu piteusement au sol, manquant de perdre l'équilibre et d'atterrir sur le cul. Bon, à l'exception de la fin qui était un peu brouillonne, le travail était potable, pas le meilleur ni le plus fin, mais potable.
Je me tourne vers ma professeur.

-Un peu mieux j'imagine?