Une bande de pillards du désert devient de plus en plus préoccupante aux alentours des gorges rocailleuses de Nanakita. Le commerce vers le Nord est menacé et nous perdons la confiance du peuple. On raconte également que leur chef est capable de véritables prodiges : il n’est pas impossible que ce soit un ninja. Personne n’a encore réussit à trouver les coupables et ceux-ci deviennent de plus en plus violent : non content de piller les caravanes, désormais ils enlèvent à chaque fois au moins une personne pour l’attacher à un rocheux ou à un poteau pour le laisser mourir et se faire dévorer par les vautours. Est-ce un avertissement ? Le rituel d’un nouveau culte sanglant ? En tout cas, c’est intolérable ! Trouvez leur repaire et faîte cesser ces agissements en capturant leur chef vivant (il doit être jugé pour montrer au peuple que notre justice est rendue).
Commanditaire : Dorai Akio, Seigneur de Nanakita
Récompense :200 ryô
-Bienvenue dans le pays de mes ancêtres. Le haut conseiller m'offre un regard un brin intrigué. C'est ici que la tribu Komuro voyageait à l'époque ou j'étais encore une petite fille, je connais bien ses gorges, j'y ai passé une partie de mon enfance. Même si les souvenirs sont relativement troubles. Cela fait longtemps que je ne suis pas venue ici.
Pas dans le sens que je ne suis plus jamais passée par les plaines désertiques non non non! Plutôt qu'à l'époque ou j'étais encore une enfant, je passais mon temps lorsque le camp était monté à me balader dans les recoins les plus sombres et les plus caverneux de ces gorges à la recherche de scorpion pour jouer avec eux. Mais à la fin, monsieur Skops ne voulait plus se montrer ; il avait peur de mes éclairs, c'est dommage j'aimais bien ce gros scorpion, c'était le seul à avoir du répondant et à ne pas s'enfuir quand je leur montrai mes progrès dans la manipulation de la foudre.
-A une époque il y avait beaucoup moins de bandits, mais Suna a changé ça hélas.
Non pas que Suna ait favorisé l'essor du banditisme dans la région, c'est une chose insidieuse qui s'est développée avec l'apparition du village caché du vent ; tout les grands guerriers des tribus se sont rassemblés sous une même égide, celle de Serika Senshi le pacificateur des quatre vents et grand garde des sables. Tout ceux qui jadis passaient au sabre les vilains et les malintentionnés sont aujourd'hui des ninjas de Suna, ils protègent la cité et ses intérêts, ils ne vadrouillent plus dans cette mer jaune et rocailleuse qu'ils naviguaient jadis sans peur et sans reproches. Les petites gens viles en ont profité pour se transformer en voleurs de grands chemins, aujourd'hui n'est que l'aboutissement de quinze années d'impunité pour le petit banditisme ; ils sont méchants parce qu'ils peuvent l'être. C'est triste. Au lieu d'être gentils, ils sont méchants par purs intérêts, sans considération pour toutes les souffrances qu'ils causent. Mais aujourd'hui sera un jour différent!
-Quand j'étais petite, je me souviens que mes parents commerçaient avec les Turegu, on les surnommait les hommes bleus à cause de leurs vêtements qui déteignaient sur leur peau, ils étaient grands et forts. On leur échangeait souvent des reliques du désert contre de belles étoffes. Maman adorait les tuniques bleues qu'ils tissaient.
Il est midi, et pourtant j'ai déjà l'impression que mes camarades de mission sont agacés par mon enthousiasme.
-Si mes souvenirs sont bons, je crois que dans une de ces gorges il y a une caverne avec une source d'eau, vous voulez qu'on aille y faire un tour pour demander aux voyageurs s'ils ont vu des choses ou alors devrions on nous aller dans une véritable halte?
Rapport de situation:
Santé : 100% Chakra : 100%
Résumé d'action : Mion parle en étant en sensorialité passive.
Techniques utilisées : sensorialité passive (tout le tour).
Nanakita est la région située au Nord de la frontière du pays du vent. Zone aride et rocailleuse, elle connaîtrait une recrudescence du banditisme depuis quelques temps. Le commerce maintenant affecté par cette vague de criminalité, le seigneur local n’a rien trouvé de mieux que de faire appel aux shinobis de Suna pour enrayer la menace. Signe que le Daimyo n’est pas assez puissant pour gérer pour lui-même.
L’équipe Kimpatsu marche depuis longtemps déjà, et Mion n’a cessé de bavarder. Si Yuuki est reconnaissante que la Jonin puisse avoir une connaissance étendue du territoire, évitant que le groupe ne se perde dans ce dédale de dunes semblables unes aux autres, elle commence néanmoins à être agacée par le flots de paroles qui sort de sa bouche.
« À une époque il y avait beaucoup moins de bandits, mais Suna a changé ça hélas »
« J’espère que le Kazekage lui fait payer la totale à ce Seigneur pour nos services... en tout cas c’est ce que je ferais. Les autres régions n’ont qu’à se rallier au pays du vent s’ils veulent sa protection.»
Ou qu’il crèvent. On fait pas la charité à Suna, et les rumeurs qui couraient sur l’ombre à la tête du village allaient dans le même sens. On raconte que le Serika abhorre la faiblesse et n’hésite pas à tout écraser sur son passage pour se faire respecter. Il semble si respectable, mais terriblement effrayant à la fois. Et c’est cette crainte de ce que cet homme pourrait faire à une simple Genin si elle osait désobéir qui semble tenir Yuuki en laisse... du moins pour le moment. C’est déjà mieux que rien.
Le Soleil se fait de plus présent alors que la matinée avance, et malgré la combinaison ample portée par Yuuki pour la protéger des rayons tout en assurant que son corps puisse respirer, la jeune kunoichi sent que sa température monte dangereusement. Très peu habituée de vivre à l’extérieur, ce voyage forcé la met plutôt à mal, renforçant son caractère irritable. Elle n’écoute que d’un oreille ce que la Messagère déblatère, n’hésitant pas à la couper à un certain moment.
« On arrive bientôt? J’en peux plus de marcher dans ce satané désert...»
Mion propose alors de trouver les gorges en question ou d’arrêter à une vraie halte. La deuxième option semble la meilleure, c’est pas le temps de perdre 2h à chercher une hypothétique source d’eau si l’équipe peut s’arrêter dans un endroit qui existe pour de vrai.
La jeune femme attend l’avis du chef d’équipe avant de se prononcer.
Ageha ne disait rien. Elle admirait le paysage, regrettait juste qu’il faisait bien trop chaud pour pouvoir aller pieds nus. Les cailloux et autres inégalités du terrain ne l’impressionnaient pas. Depuis le temps, elle avait presque soigneusement construit puis entretenue une sous-peau dure mais élastique, la laissant capable de sentir, sans ressentir de trop. Partout où elle pouvait, elle était nus-pieds. A Suna, plus personne ne s’en étonnait. Cependant, on était loin du village caché, et il faisait trop chaud pour que la jeune fille pût aller à l’air libre. Aussi supportait-elle ses bottes, ce qui la faisait un peu bouder. Ageha savait que ce n’était la faute de personne – si ce n’était des bandits, dont les activités hautement violentes et témoignant d’une insuffisance claquaire à l’adolescence la forçait à se rendre ici, avec des bottes – donc elle n’infligeait pas sa morosité à son équipe. De plus, elle préférait se concentrer sur un sondage discret, mais actif des alentours. Elle manquait peut-être d’imagination, mais elle n’allait pas se promener en territoire extrêmement dangereux le nez au vent.
- « Ne devrions-nous pas nous faire passer pour des voyageurs ? Au cas où nous rencontrerions d’autres groupes… Au cas où les bandits veillent sur les routes pour repérer des proies. Arriver en plein déploiement d’arsenal ninja pourrait leur mettre la puce à l’oreille, les empêcher d’agir voire de les inciter à se carapater sous un rocher. » intervint-elle alors qu’une pause était envisagée. Yuuki n’avait pas eu d’apport spécifiquement bénéfique au débat ; Ageha aimant marcher, et ne souciant pas le moindre du monde des intérêts politiques en jeu, elle se contentait d’aller et de faire ce qu’on lui disait de faire. Mion avait une approche intéressante, mais Ageha la trouvait trop directe. Ah, furtive un jour, furtive toujours. Rigolo, comme une fille comme Ageha, qui n’avait qu’un bon sens très terre à terre, semblait toujours préférer une approche au travers d’un masque ou d’un prétexte.
Ne manquait plus que le jugement du chef, unique mâle de la troupe, qui allait sûrement rapidement regretter cette activité « camping bucolique ».
Aujourd’hui, c’est activité camping bucolique avec mes trois blondes. Ou plutôt, quand l’équipe « Kimpatsu » part en mission. Si je fais ça pour jauger les capacités de coopération des trois demoiselles, je sens que ma patience, elle aussi, va être mise à rude épreuve. Pour commencer, Mion ne s’arrête pas. Elle marche vite, pleine d’entrain, ses pas ponctuant chacun des mots prononcés. Et Amaterasu sait combien elle en dit alors que nous arrivons dans la contrée de ses ancêtres. Moi, je ne dis rien. Je la laisse faire et je cache mon agacement, mon manque de motivation ; je vais devoir me brider non seulement parce qu’il ne faut pas tuer la cible, mais aussi parce que je n’ai pas envie qu’une des trois se fasse emporter par mes vagues aux proportions énormes. Reste encore à savoir comment nous allons procéder… et je ne parle pas seulement de la mission que nous devons accomplir. En effet, si ma garde du corps est on ne peut plus enthousiaste, Ageha préfère simplement admirer le paysage en foulant le sable chaud. Mais Yuuki…
Ah, Yuuki. C’est vraiment le cas compliqué que j’ai à gérer. Encore adolescente est en pleine crise, elle est souvent en opposition avec ce que tout le monde veut – ce n’est pas pour rien qu’elle s’est retrouvée à Suna plutôt qu’à rester au domaine du clan. Non contente de faire des caprices à tout va, elle déteste aussi à peu près tout le monde – notamment toute figure d’autorité féminine. Je peux comprendre son aversion pour les femmes Kusaribe, sa mère n’ayant jamais été un bel exemple de maternité, et Kana ne montrant pas forcément ce qu’elle pense réellement… Mais, personnellement, je trouve qu’elle est dans l’excès, dans l’abus. Je soupire : ça va être à moi de trouver ses leviers de motivation afin de pouvoir, petit à petit, lui laisser un peu plus de liberté, être un peu plus dans le participatif et le délégatif. Mais ça, ça ressemble au travail de toute une vie. M’enfin, pour l’heure, je vais me contenter du directif. C’est là le seul moyen que j’ai pour la faire obéir et je n’hésiterai pas à la briser s’il le faut. Bref, ça va être long. Très long. TROP LONG. Bah, au moins, elle s’est déjà imprégnée de la philosophie de Suna : elle est la plus forte Nation du Sekai et tout nous est dû ; nous ne travaillons pas gratuitement et nous savons le faire comprendre – principalement par la force d’ailleurs. C’est au moins un pan psychique que je n’aurai pas à façonner chez elle.
« Très bientôt, je lui réponds du tac au tac en sortant une cigarette de mon paquet – j’en ai déjà grand besoin. Puis à mon tour de regarder Ageha qui propose un plan bien échafaudé, comme toujours. L’idée est bonne, je souligne. En revanche, qui possède le Dai Henge ici ? A part Mion, personne, de mémoire. Moi, je ne l’ai pas, et la version de base peut être trop facilement découverte, même par des civils, pour un peu qu’ils aient l’œil entraîné. Finalement, je me tourne vers la Komuro et rebondis sur ce qu’elle disait. Une gorge avec une source d’eau ? Mes yeux s’illuminent : voilà qui va me permettre de me sentir un peu mieux. Je secoue ma gourde et constate qu’elle est déjà presque vide. Je propose que nous nous dirigions vers l’endroit susnommé et d’y mener une enquête de routine. Après quoi, nous ferons une véritable halte pour la nuit. Je marque une courte pause, jouant avec ma fumée en créant diverses formes toutes plus ou moins complexes selon mes envies. Mion, je te laisse ouvrir la marche ; je m’occupe de la fermer. »
Les gorges rocailleuses de Nanakita, véritable dédale naturel, se situait au Nord de Suna. Passage quasi obligatoire pour les marchands se rendant au village caché des sables. Ces gorges étaient le théâtre de brutales et ignobles meurtres pour le moins étranges perpétrés par une bande de pillards du désert. C'est tout affolé que Dorai Akio le seigneur de Nakinata contact le Kazekage. Une demande à l'aide afin de gérer cette situation. Une équipe de shinobis fût envoyée par le Serika : l'équipe Kimpatsu.
La matinée touche à sa fin et les shinobis de l'équipe marchent déjà depuis un long moment dans la fournaise. Mais leur habitude du climat aride du pays des vents les rends bien plus endurants à ce genre de chaleur. La présence de Mion et sa connaissance des environs permet au groupe de ne pas se perdre dans le labyrinthe de roches et de sables. En tête, elle se contente de guider le groupe, agaçant la Kusaribe tandis que la troisième membre de l'équipe se laisse distraire par le paysage. Le leader de l'équipe, écoute les flot ininterrompu de paroles de la Komuro. Finalement le groupe se décide à prendre la direction d'une formation rocheuse connue par Mion, un havre pour les voyageurs non loin de leur position.
La formation, creusée naturellement par le vent et le sable correspond à une ouverture hémisphérique assez large pour y accueillir un campement d'une dizaine de tentes. En son centre se trouve une plan d'eau circulaire, véritable oasis dans ce désert de poussière. Un trou dans le plafond de la grotte que les hommes du déserts appellent : "le puits", permet à la lumière naturelle d'entrée dans la caverne. Sur place, une caravane de quatre chariots s'est déjà installée. Leurs animaux parqués dans un coin semblent parfaitement habitués au climat désertique. Quatre grandes tentes ont été montées par les marchands de passage. Ceci sont assis en tailleurs sur un immense tapis coloré, parsemé de multiples fruits et autres rations. Il semble que les voyageurs s’apprêtaient à démarrer leur repas. Grâce à leurs sens mystiques, Mion, Asa et Akihiko purent déterminer que les voyageurs n'avaient rien de combattants utilisant le chakra. Si ils venaient à se défendre, ce ne serait pas par les arts ninjas. Visiblement les marchands ne remarquèrent pour le moment pas la présence des shinobis.
Malgré tout, les shinobis senseur purent apercevoir la présence d'un autre homme dans la caverne, celui-ci beaucoup plus préoccupant. assis seul dans l'ombre, il dégageait une indéniable aura mystique que les senseur purent déceler. L'homme, assit à l'écart mangeait distraitement en regardant les marchands. Son regards semblait perdu, contemplatif. Les discutions et rires de Fuyuki Kido, l'un des marchands, arborant une moustache ridicule et un ventre proéminent, emplissait la caverne d'un récits de voyage déjà bien entamé.
"...Et là voyez vous camarades ! Une nuée d'oeiseaux ! je n'ai jamais vue cela de ma vie ! Ils semblaient dirigés par un esprit commun ! L'ordre dans le chaos ! Un phénomène que je fus le seul à voir puisque mes compagnons de route s'étaient perdus dans la tempête de sable. Qu'Amaterasu les protèges. J'ai suivit le vol des oiseaux et ceux-ci me permirent de rejoindre une oasis dans le désert. Sans ce signe, je serais surement mort aujourd'hui."
Résumé:
Les shinobis arrivent à la grotte mentionnée par Mion. Là ils perçoivent la présence de cinq individus dont un mystérieux hommes à l'écart du groupe et quatre marchands.
-Bonjour tout le monde! La fraîcheur qui m'envahie est parfaite.
Je me souviens encore de cette douce odeur de pierre humide, un délice après une journée à patauger dans les sables arides et ardents du désert. Le simple fait d'être là me rend heureuse, un retour à l'enfance qui à défaut d'être sollicité ravive en moi nombre de souvenirs. Toujours cette ambiance tamisée et discrète, avec des aventuriers et des nomades comme à l'époque où j'étais petite, tout mimi. J'ai encore les mémoires de ces innombrables soirées avec mes frères et sœurs près de la source à jouer ensemble pendant que mes parents et le reste du clan installaient le camp pour passer la nuit ici. Déjà à l'époque les scorpions avaient peur de moi et j'étais l'héroïne d'Hisako et Saya, mes deux cadettes. J'espères que ce sera toujours ainsi, que je constituerai toujours un modèle pour les gens autour de moi. Je chasse ces pensées orgueilleuses de mon esprit et m'approche du groupe de quatre qui s'est déjà formée, des marchands qui ont l'air de bien vivre. Je m'incline bien bas devant l'aîné avec sa grosse moustache et son ventre bien dodu ; voilà un marchand qui a bien réussi avec son commerce.
-Excusez moi messeigneurs, moi et mon groupe souhaitons faire halte dans cette caverne, pouvons-nous nous joindre à vous? Je montre mon brassard jaune de Suna. Nous sommes ici pour enquêter sur les accidents qui sont survenus dans la région, nous ne dérangerons pas ne vous inquiétez pas.
Une fois la réponse obtenue, je m'en remets à son excellence pour la suite qui reste le chef malgré mon expertise de la région, je ne suis que la navigatrice désignée après tout.
Yuuki écouta avec attention les propos de Ageha, qui avait su montrer rapidement qu'elle était une personne posée et réfléchie, beaucoup plus que les trois autres membres de l'équipe réunis. La jeune chuunin avait fortement impressionné la dernière arrivée, et bien que Akihiko balaya ses idées du revers de la main, la Kusaribe vérifia avec attention son apparence pour s'assurer qu'on ne la relierait pas au village de Suna dès le premier coup d'oeil. Pas question de dévoiler toutes leurs cartes maintenant, là-dessus la Genin était d'accord avec sa collègue. Pour les armes, heureusements, Yuuki n'avait que des effectifs médicaux avec elle, ainsi que des armes très discrètes. Rien qui n'attirerait inutilement l'attention.
La jeune fille ronchonna quelque peu alors que le chef de l'équipe décida que tous feraient une petite halte dans l'une des cavernes environnantes plutôt que de continuer leur chemin. Pourquoi perdre leur temps à essayer de trouver un abri au lieu de filer directement à la prochaine étape? Quelle perte de temps !! Yuuki n'était pas assez stupide pour faire chemin à part, et se résigna à suivre tout le monde selon les instructions de Mion, qui connaissait le mieux les environs. Tous arrivèrent rapidement vers l'entrée d'une caverne. À l'odeur, Yuuki reconnu qu'il y avait un trou d'eau, elle qui avait vécu plus de la moitié de sa vie dans la caverne des Kusaribe.
La température tombe immédiatement alors que l'équipe Kimpatsu fit son entrée dans l'anfracuosité de la roche. Bien qu'elle ne l'avoua pas, la Genin était soulagée d'être enfin dans l'ombre : le soleil lui tapait méchamment sur la tête et la rendait plus agressive et irritable qu'à l'habitude. Une pause était évidemment de mise, mais la jeune fille préférait continuer d'être contrariée. Elle ne pouvait surtout pas avouer que Mion avait eu une bonne idée, ni que son chef avait bien fait d'approuver la dite bonne idée.
"Bonjour tout le monde!"
Yuuki plaqua une main sur son front avec découragement alors que Mion salua les voyageurs d'une voix forte. Pour l'entrée discrète, c'était raté et pas qu'un peu. Avait-t-elle vérifié un minimum que c'était sécuritaire et sans danger ? Des animaux, quelques marchands... et si les pillards se cachaient, attendant justement que les voyageurs fatiguées et affaiblis viennent chercher refuge dans un endroit comme celui-ci, en profitant pour les enlever et les tuer? La jeune Genin observa l'environnement autour d'elle, constatant qu'il n'y avait rien d'autre que l'équipe shinobi et les commerçants.
"Nous sommes ici pour enquêter sur les accidents qui sont survenus dans la région, nous ne dérangerons pas ne vous inquiétez pas"
* Nous allons juste avertir le désert en entier qu'on se trouve ici et pourquoi, non ne vous inquietez SURTOUT pas....*
Zéro discrétion. Autant envoyer une missive au chef des pillards pour lui indiquer qu'on vient leur rendre une petite visite. Elle remarque alors le brassard de Suna au bras de la garde du corps. Imbécile.
" Moi qui croyait qu'on devait faire ça plus subtilement..." lacha-t-elle de façon à ce que ce soit inaudible pour les marchands, mais pas pour le reste de l'équipe. Ses bras étaient croisés, et elle ne tenta même pas de cacher son mécontentement sur la façon dont la garde du corps menait les choses.
Mion était peut-être forte avec ses attaques électriques, mais Yuuki réalisa rapidement que ce n'etait pas auprès de la Jonin qu'elle pourrait apprendre les arts ninjas plus intelligents et réfléchis qu'elle recherchait véritablement.
[HRP : toutes mes excuses pour le retard et le retard bis… j’avais posté dimanche mais mon PC / internet semble avoir planté un max… T_T]
Ageha regarda son équipe d’un air désabusé. Personne n’avait pensé à prendre une tenue civile ? Elle-même n’avait qu’à enlever sa veste protectrice et son bandeau pour pouvoir se fondre dans la masse. Enfin, masse… devenir anonyme parmi les quelques personnes inconscientes, ou bien décidées à se balader dans le désert. La jeune femme aimait bien son chef, mais il avait le même défaut que tous les ninjas qui usaient et abusaient des techniques qui faisaient « boum » : ils dépendaient de leur chakra pour tout, y compris faire cuire les œufs au plat. Elle roula les yeux au ciel. Pas besoin de technique pour ne pas être ninja. Mais elle n’était pas chef.
Ce dernier décida d’un plan, qui manquait de précision et de préparation. Elle n’avait même pas eu le temps de scanner les environs et de faire un rapport que l’élément masculin de l’équipe et cerveau de ladite équipe annonça une approche frontale. Bien… Ageha haussa les épaules. Elle ne sentait qu’un homme qui pouvait être suspicieux. Il suffisait de le garder à l’oeil. Avoir du chakra n’était pas un crime. Il pouvait être un de ses ninjas des clans encore indépendant, n’en déplût aux efforts du Kazekage. Ou allez savoir quoi, encore.
Cependant, il y avait frontale et suicidaire et quand Komuro-san s’avança en clamant haut et fort ses couleurs et son but, Ageha fit ce qu’elle savait faire de mieux : elle prit la tangente. A un moment donné, elle était là, prête à entrer dans la caverne et l’instant d’après, il n’y avait même pas une empreinte pour trahir sa présence. Kayaba-san avait désormais l’habitude et il devait forcement la tenir à l’oeil, donc elle ne s’inquiétait pas : il savait ce qu’elle faisait. Pour le moment, elle n’utilisa aucune technique pour se dissimuler, se « contentant » des années d’apprentissage en tant qu’espionne et assassin pour se faire discrète. La jeune femme prit un grand soin à atténuer son chakra au maximum, ne gardant que son mode senseur pour ne garder qu’une conscience générale des environs… et de cet homme suspect. Pour le moment, elle resta à l’extérieure de la grotte, dans l’ombre tout de même, avec l’idée de progresser dans les recoins une fois l’attention de chaque personne dans la grotte sera focalisée sur le trio de blondinets approchant.
Si Mion est présente et capable de nous booster avec toute l’ampleur que peut avoir sa bonne humeur, il y en a une qui ne semble toujours pas des plus enchantées. Yuuki. Déjà difficile en temps normal, maintenant que nous devons traverser une bonne partie du désert jusqu’à atteindre l’endroit choisi égoïstement – car présentant une source d’eau, à en croire ma garde du corps – force est de constater que ça ne cesse d’empirer. Et midi n’est pas encore passé. Je me retiens de soupirer à chaque fois que je l’entends se plaindre ou faire une remarque maussade ; qu’est-ce qui a bien pu me piquer quand j’ai décidé d’emmener cette joyeuse compagnie en mission officielle d’équipe. Mais bon ! Je suis chef d’équipe (si on laisse mon premier statut de côté), de fait je me dois de montrer l’exemple, et donc de prendre sur moi. Ce que je parviens à faire sans vraiment de mal – la magie des masques et autres filtres. La Komuro ouvre donc la marche, comme je lui ai demandé, alors que je la ferme. Question de précaution, déjà, mais cela me permet surtout d’avoir un œil sur l’infiltrée en chef et sur… l’élément difficile (pour ne pas dire le boulet) de l’équipe. Bah, je ne lui en veux pas. Elle est jeune et en pleine crise d’adolescence – que celui ou celle qui n’est jamais passé par là me lance la première pierre ! De plus, cela ne fait que quelques temps qu’elle a rejoint (de force) l’armée Sunajin, sans qu’on ne luit ait véritablement expliqué les raisons d’une telle mutation, secrets d’État entre le Sable et le clan Kusaribe obligent.
Bref, enfin nous arrivons au lieu susmentionné par la seule à même de nous y guider même les yeux fermés. La cavité, naturellement creusée par le vent érosif et la silice chaude, nous offre son entrée hémisphérique. Si je pensais jouer sur la discrétion, au moins l’espace de quelques temps, Mion semble être convaincue du contraire. Pourtant, les quelques cinq personnes présentes au sein de la caverne ne semblent pas nous avoir encore remarqués… Ouais, enfin jusqu’à ce que Candide l’ouvre. Comme à chaque fois. Cela dit, je ne relève pas. De toute façon, Yuuki s’en charge à ma place alors que je scanne les environs à l’aide de mes sens mystiques passifs. Les marchands semblent être de véritables négociants, il n’y a pas vraiment de chakra supérieur à la normale. Par contre, le type au fond… Non content d’être louche, il a aussi un chakra digne de Shinobi. Autant dire que je vais me méfier de lui. Ou alors… Une idée me vient en tête alors que nous sommes pleinement rentrés. D’un geste précis mais élégant, j’en claque une derrière les oreilles de Yuuki et lui offre un regard noir : elle n’est certainement pas en mesure de critiquer les choix de sa supérieure, aussi je lui fais comprendre sans dire un mot de la fermer. Sinon, je me ferai un malin plaisir de lui broyer la gorge pour la faire taire. Encore.
Si notre entrée était déjà fracassante grâce à Mion, il a fallu que cette dernière fasse un peu plus de zèle en… annonçant clairement notre but et notre affiliation ?! Je retiens un rictus d’incompréhension, tâchant de toujours afficher mon plus beau sourire, témoignant de ma bienveillance. Ca me fait mal de l’avouer, mais je rejoins l’avis de la plus jeune, pour une fois… Bah, au moins, c’est fait. De toute façon, ce n’est pas comme si j’étais une pauvre personne lambda ; il y a fort à parier qu’on m’aurait très vite reconnu de toute façon… N’est pas Haut Conseiller qui veut ! Mais comme si surveiller la blonde (la cadette, en fait) n’était pas suffisamment éprouvant, voilà qu’Ageha prend la fuite à s’efface petit à petit, bien que semblant toujours désireuse de garder le sombre inconnu dans son champ de vision. J’adresse alors à cette dernière un hochement de tête d’approbation alors que je laisse ma seconde gérer les marchands et la perturbatrice. De mon côté, je décide d’aller voir celui que j’estime être un Shinobi avant de m’asseoir à ses côtés, adoptant une mine légèrement plus grave, ne laissant plus que la neutralité paraître sur mon visage. Sans dire un mot, je me laisse glisser le long de la paroi, m’asseyant ainsi à ses côtés, profitant de la distance qui me sépare de mon élève originelle pour sortir mon paquet de cigarettes. Comme pour inciter à la parlotte, j’en tends une vers le mystérieux inconnu alors que j’allume la mienne.
« J’imagine qu’ils vous paient grassement, hmmm ? Je demande d’un ton monotone, presque ennuyant. Bah, ça se sent que vous n’êtes pas n'importe qui non plus, sans oublier que de votre position, vous pouvez facilement garder un œil sur eux et sur l’ouverture de la grotte… Légère pause. Je trouve d’ailleurs ça surprenant que vous n’ayez rien tenté en nous voyant arriver… Après tout, on ne se connaît pas, n’est-ce pas ? On aurait très bien pu lancer une attaque... éclaire... »
(c) AMIANTE
Récapitulatif:
Santé : 100 % Chakra : 100 %
Résumé : Akihiko sonde les environs avant de claquer Yuuki puis va taper la causette au lugubre petit personnage.
Technique(s) utilisée(s) : Aucune.
Passif(s) utilisé(s) : Sensorialité passive.
Arme(s) utilisée(s) : Aucune. En revanche, son katana se trouve dans son fourreau, dans son dos, caché sous sa cape.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'entrée des shinobis de Suna dans la grotte ne passât pas inaperçue au grands damne de la Kusaribe et du haut conseiller du village des sables. Par son entrée fracassante, Mion annonçait haut et fort les intentions du groupe. Interrompu dans son récit, le bedonnant Kido se tournât vers la Komuro d'abord un peu surprit de voir trois personnes entrer dans cette cavité. Puis son expression passât à la joie de voir de nouvelles têtes et potentiels clients où auditeurs pour ses histoires de voyages.
"Ha bien le bonjours amis de Suna ! Mais je vous pris, prenez donc place. J'allais justement entamer l'histoire de cette fois où je me suis sortie d'un nid de hyènes prêtes à me dévorer jusqu'à l'os ! Car voyez vous, c'était il ya quinze ans. J'étais alors un homme dans la force de l'âge et je n'avait pas encore ce ventre énorme..."
Et l'homme repartis de plus belle. Parmi les autres marchands, le jeune Fubuki Yahiko n'était pas à l'aise depuis que la jeune femme avait annoncé être sur une enquête concernant des accidents survenus dans la région. Clairement pas originaire du coin, son patron espérait étendre son activité jusqu'à Suna en envoyant le jeune âgé d'une vingtaine d'année. Celui-ci visiblement inquiet s'approchât de Mion. Du moins c’était ce qu'il avait raconté aux autres marchands.
"Hum... Excusez moi. La région n'est pas sure ? Vous... Vous pouvez m'en dire plus ? Je ne souhaite pas vous déranger hein..."
De son côté, le haut conseiller de Suna choisit plutôt de s'intéresser à l'homme situé un peu plus en retrait. Alors que le sunajin s'installait, l'homme ne bougeât guère, restant calme et posé. Quand Akihiko lui proposât une cigarette, le mystérieux homme acceptât, puis écoutât son nouvel interlocuteur. Il portât la cigarette à ses lèvres avant de répondre.
"Vous vous méprenez monsieur de Suna. Je ne voyage pas en leur compagnie. Le désert appartient à chacun et chacun appartient au désert non ? Je ne suis qu'un simple pèlerin. Pieux mais lucide. Vous attaquer alors que vous êtes plus nombreux n'aurait fait que m'attirer des ennuis que je ne cherche pas et ces voyageurs se seraient retrouvés pris dans nos assauts. Et Bien que Shukaku soit gourmands, ces "accidents" sur lesquels vous enquêtez avec votre équipe de blondes devrait l'avoir un peu rassasiez vous ne pensez pas ?"
Il conclut en s'approchant légèrement du sunajin afin d'implicitement lui demander d'allumer le tabac. Asa Ageha avait choisit de rester de retrait par rapport à la cavité. Inaudibles depuis l'intérieur de la grotte, elle put entendre des cris de rapaces dans le lointain sans toute fois les voir où les percevoir même avec ses sens mystiques.
Résumé:
Les shinobis arrivent à la grotte mentionnée par Mion. Là ils perçoivent la présence de cinq individus dont un mystérieux hommes à l'écart du groupe et quatre marchands.
-Oh rien de spécial ; les légendes habituelles sur le désert. Depuis la fondation du village du sable, il y a toute sorte de rumeurs qui arpentent les dunes ; nous vérifions juste que l'une des dernières en date n'est qu'un "on dit", il n'y a rien à craindre. Si vous avez vécu dans le désert pendant tout ce temps, ça n'est pas une autre histoire pour dissuader les enfants de sortir de leur tente la nuit qui devrait vous intimider mon cher.
Et puis les histoires du seigneur marchand sur comment il s'est tiré d'un nid de hyènes sont bien plus intéressantes pour le moment que de paniquer un jeune homme pour des histoires qui ne le concernent pas. Tout sera bientôt réglé, alors pourquoi alarmer la population avec notre mission? Si elle n'est pas secrète, il n'est pas non plus indispensable de la rendre traumatisante pour tout ceux que nous croisons, je constate un peu déçue que le haut conseiller ne s'est pas joint au groupe mais a préféré aller discuter avec un ami lointain reclus au fond de la caverne. Tant pis pour lui! J'aurais tout loisir d'écouter les terribles péripéties du seigneur marchand en toute quiétude avec les autres, j'ai vraiment envie de savoir comment il a pu sortir de ce nid de hyènes en vie.
-Je vous en prie, racontez-nous donc comment vous avez pu sortir de ce nid de hyènes, la savane est un environnement dangereux, que vous soyez encore là pour raconter l'histoire prouve amplement qu'à l'époque vous deviez être un athlète des plus vigoureux.
"Aïe ! Mais j'ai rien fait ! " s'écria le jeune Genin alors que son Sensei lui envoya une jolie claque derrière la tête.
Mais tous savaient qu'elle avait ouvertement critiqué le choix de l'approche de la Jonin la plus puissante du groupe, et même si Aki n'était pas d'accord, il s'était bien garder de le montrer puisque tout le monde savait que Mion pouvait le faire frire avec un claquement de doigts. Dans tous les cas, Ageha serait bien d'accord avec elle puisque c'est une amatrice des techniques fourbes. D'ailleurs, de son coté, la Chuunin s'était fait la malle à l'extérieur ou se cachait avec des moyens furtifs à l'intérieur de la caverne. Mieux valait ne pas essayer de la chercher et faire comme si elle n'avait jamais été là : l'empoisonneuse avait probablement un meilleur plan que la Messagère, et ce n'était pas Yuuki qui grillerait sa couverture.
Le gros marchand, qui devait être bien riche au vu de l'énorme bedaine qui avait poussé avec les années, sembla plutôt content de voir les shinobis de Suna débarquer. S'il avait été un bandit ou un meurtrier, il se serait probablement enfui. Il continua donc ce qu'il savait le mieux faire : parler et raconter des histoires. Histoires inventées, bien évidemment. Cet homme semblait mentir comme il respirait, et c'était connu que les commerçants n'hésitaient pas à exagérer si ça pouvait leur assurer des ventes. Yuuki n'avait donc pas l'intention de l'écouter.
La jeune Genin se retourna pour constater que Aki n'était plus derrière elle, mais avait lentement marché vers un recoin sombre de la caverne. La blonde tenta de la suivre discrètement - bien que cela ne serve à rien, son sensei savait toujours où elle était - et remarqua soudainement un homme qui était caché dans un coin. Homme qu'elle n'avait pas vu du tout alors qu'elle était entrée dans l’anfractuosité de la montagne. Cachée du mieux qu'elle put - sans grand succès -, elle vit Aki offrir une cigarette à l'homme puis entendit leur discussion, et surtout....
" Wooo ! Vous pensez que Shukaku existe pour vrai ?? " demanda la jeune adolescente, pendue aux lèvres de ce mystérieux inconnu qui semblait savoir beaucoup de choses.
Yuuki était sortie de sa cachette à la mention du monstre du désert, une légende qu'on racontait pour faire peur aux enfants s'ils n'allaient pas au lit à la tombée de la nuit. Mais il n'y avait pas d'enfants à effrayer dans cette caverne (enfin...), et c'étaient deux adultes matures et raisonnés qui parlaient de meurtres sordides dans la région. Cet homme n'avait sans doute pas prononcés ces mots à la légère.
Il ne restait plus à espérait que Aki ne la chasse pas à coups de pieds pour s'être approchée trop prêt et avoir ouvert sa grande gueule de façon inutile une fois de plus.
Ageha pouvait au moins se féliciter qu’aucun membre de son équipe ne trahît sa présence, ou plutôt son absence. Chacun et chacune fit à ce qu’ils avaient à faire, comme s’ils étaient une équipe de trois, et non de quatre. Elle pouvait donc faire ce qu’elle savait faire de mieux : ne pas être là. Avec son mode senseur, elle capta Aki et Yuuki qui s’approchaient de l’homme suspect. Le chef parce qu’il avait dû se méfier, la jeune par simple mimétisme ou inconscience. Mion pouvait s’occuper, en bien comme en mal, des commerçants. Il ne restait donc qu’elle, en élément volant. Et en parlant de volatile, cela la chagrinait d’entendre ces oiseaux, et de ne pas les sentir. Une partie d’elle se gourmandait : pourquoi faire une fixette sur une bande de piafs ? Ils avaient eu aussi le droit de vivre loin des turpitudes du monde. Mais l’autre partie, la majeur partie, savait que des oiseaux dans le désert voulait dire deux choses : eau ou nourriture. Or, Mion avait dit que cette caverne, cette oasis du roc, était la seule source dans les kilomètres à la ronde. Il ne restait donc aux emplumés que de la nourriture… qui était donc mort et gisait dans les dunes ou les rochers ? Bien sûr, ça pouvait être un animal… ou ça pouvait être autre chose.
Sentant que la situation dans la caverne était pour le moment bien gérée, Ageha se permit de s’éloigner un peu. Prenant de la hauteur, elle grimpa sur le « toit » de la formation rocheuse, faisant bien attention à ne jamais venir obscurcir le trou de lumière, et se concentra en direction des oiseaux, en se fondant sur la provenance des cris, prenant en compte le vent et tous ces détails. Pour grimper, pas besoin de technique ninja, si ce n’était pour assourdir les petits bruits de son escalade, à la main, à l’ancienne. Économe de son chakra, ne voulant toujours pas être repérée, au cas où… tant de choses, en fait. L’homme étrange dans la caverne, une menace non identifiée, un autre ninja dans la même veine qu’elle planqué quelque part.
Mion parle beaucoup (trop), Ageha s’efface et Yuuki geint et se plaint. L’ordre des choses est ainsi rétabli. De mon côté, je dois quand même prendre sur moi : je n’aime pas quand il faut enquêter ; je suis un homme d’action sur qui on peut compter pour tout défoncer. Pas pour faire le boulot de Denya. Réfléchir, c‘est bien quand ça concerne une vision à long terme ou au coeur de l’action, pas sur un plan de l’existence aussi ennuyant. Mais soit, je n’ai pas le choix ; il faut que je prenne mes responsabilités et que je m’occupe de cette équipe, aussi dur cela peut-il être. Bref, on rentre dans la caverne et je frappe Yuuki (gentiment) derrière la tête : il faut absolument qu’elle apprenne à ne pas critiquer les ordres de ses subordonnés. Les discuter, je veux bien. Mais pas les critiquer sans justification ou autre argument concret derrière. La Genin n’est qu’une geignarde et une pleurnicheuse, elle n’a donc pas son mot à dire et se doit de se plier aux règles, être un bon soldat du rang en somme.
Finalement, ma garde du corps continue de parler avec le bien portant alors que je m’assois près du mystérieux Shinobi, reclus dans un coin. Suspicieux ? Pas le moins du monde. J’imagine qu’il est grassement payé pour surveiller les civils. Ou les protéger. On n’en sais rien encore. En tous les cas, il n’a pas levé le moindre petit doigt lorsque nous sommes entrés. Je doute par ailleurs qu’il soit un senseur : s’il sait tout ça, c’est bien parce que la Komuro l’a encore grandement ouverte. Autant dire qu’elle nous a directement grillés. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il n’y ait pas eu un quelconque furtif dans le coin pour aller donner les informations à ses commanditaires. A l’inconnu de mentionner Shukaku et les accidents. Un ninja, donc. Qui met l’emphase sur notre enquête. Qui semble croire en Shukaku. Un Kaigan ? Je ne peux malheureusement pas en avoir la preuve. Mais tout cela reste bien étrange quand même. Il faudrait que j’arrive à creuser et à faire en sorte qu’il s’ouvre un peu plus… Mais alors que je m’apprête à lui répondre à mon tour, voilà que la Kusaribe me coupe l’herbe sous le pied (enfin, l’herbe…) et embraie directement sur la légende.
« Shukaku, rassasié ? Je tire une taffe et soupire longuement, faisant virevolter les quelques volutes de fumée qui s‘échappent de ma bouche. Il est clair que ces accidents sont louches, mais… Je m’adosse et regarde vers le sol. Je ne connais que quelques rares personnes croyant pleinement à l’existence de Shukaku… Croyez-moi, Suna n’aime guère les Kaigans. »
(c) AMIANTE
Récapitulatif:
Santé : 100 % Chakra : 100 %
Résumé : Je parle.
Technique(s) utilisée(s) : Aucune.
Passif(s) utilisé(s) : Sensorialité passive.
Arme(s) utilisée(s) : Aucune. En revanche, son katana se trouve dans son fourreau, dans son dos, caché sous sa cape.
Kido racontait son histoire de nid de hyènes avec passion, l'incitation de Mion ayant augmentée sa motivation. Il était bien plus intéressant d'avoir un public que parler dans le vide. Néanmoins, s'il essayait de se faire passé pour un héro en racontant ses "aventures extraordinaire", ce n'était pas un grand connaisseur en matière de combat et il trahissait cette inexpérience. Il était donc aisé, pour un ninja, de comprendre qu'il inventait ses histoires. On pouvait donc considérer cette discussion comme une perte de temps, à part si on considérait cela comme un moyen de gagner leur confiance, auquel cas, c'était une réussite.
Le jeune qui semblait peu rassuré était resté auprès de Mion et s'apprêtait à lui dire quelque chose lorsque l'attention de la femme fut attirée par quelque chose, à l'extérieur. Un chakra. Elle fit signe au Haut Conseiller de Suna, pour lui faire comprendre qu'elle allait s'absenter. De son perchoir, Ageha put reconnaître un Jonin de Suna, il discuta quelques instants avec la Komuro avant de repartir tous deux vers l'Ouest. Une mission d'urgence avait due être confiée à la blonde par le Kazekage qui eut surement considéré que son bras droit pourrait gérer les pillards à l'aide des deux jeunes pousses de Suna. Après tout, le blond n'était pas n'importe qui !
A l'intérieur de la caverne, le combattant ou moine mystérieux continuait de discuter avec Akihiko et Yuuki. Il observait les volutes de fumée, rêveur. Ses lèvres s'étirèrent légèrement pour former un sourire, apparemment ravi de voir que des individus s'intéressaient à l'entité toute puissante régnant sur le désert.
"Shukaku vient prend les âmes des pêcheurs quand il le souhaite. Il est l'incarnation de Désert et le Désert est son incarnation."
Il prononçait ces mots comme s'il récitait un psaume.
"Chacun est libre de croire en ce qu'il veut... Shukaku est mon dieu, il ne saurait en être autrement. Maintenant, si vous jugez que prier pour l'âme des sacrifiés est un mal, alors je ne peux rien pour vous." Il marquai une pause avant de reprendre. "Et, si vous vous demandez si je suis lié à cela, alors je vous répondrais simplement : Shukaku vient prend les âmes des pêcheurs quand il le souhaite. Il est l'incarnation de Désert et le Désert est son incarnation. Je ne suis pas son incarnation, ni son bras, ni sa main. Je ne suis qu'un ermite nomade qui croit profondément en l'incarnation du Désert qu'est Shukaku."
Le jeune froussard vint se joindre au trio qui discutait au fond de la caverne, à défaut de pouvoir interroger Mion qui s'était éclipsée.
"Hum... Excusez moi... Vous... Vous pensez que c'est le fait de Shukaku, ces incidents ?"
Le moine haussa les épaules.
"Je ne connais pas la volonté de Shukaku et n'oserais pas interpréter les faits. Je ne fais que prier."
Sur ces mots, il se mura dans le silence. Le jeune se tourna donc vers les ninjas de suna.
"Heu... ça veut dire que le coin n'est pas sûr ?"
Ageha se concentrait sur les vautours. Ils volaient haut dans le ciel, vraiment haut, de sorte qu'ils étaient hors de portée des capacités sensorielles de la jeune fille. Seule une technique ou un ninja doté d'une maîtrise exceptionnelle de son chakra était en mesure de ressentir leur énergie à une telle distance. De la même façon, la blonde ne voyait que des points plus ou moins gros qui se déplaçaient dans le ciel. Quelque chose lui paraissait étrange, mais elle n'aurait su dire ce dont il pouvait s'agir. Peut-être que quelqu'un de plus intelligent ou doté d'une plus grande expérience pouvait déduire quelque chose du déplacement des volatiles, sachant que depuis sa position, la demoiselle était incapable de percevoir le moindre cadavre.
Résumé:
Mion s'éclipse pour rejoindre un Jonin sur une autre mission. Kido raconte des exploits apparemment fictifs. Le moine discute avec Akihiko et Yuki, il se mure dans le silence peu après l'arrivée du jeune froussard qui questionne le trio. Ageha trouve que les oiseaux sont étranges, mais ses capacités ne lui permettent pas d'en savoir plus. Elle ne voit pas de cadavre depuis sa position.
Yuuki haussa les sourcils alors que l'homme s'épancha sur sa foi en Shukaku. Aucune information tangible, rien qui ne puisse la mener sur la piste de ce fantôme du désert, objet de légendes depuis des temps immémoriaux. L'adolescente serra les poings, alors qu'elle aurait espéré que l'inconnu leur donne quelque chose de solide, une piste, n'importe quoi. Il n'avait rien d'autre à dire que des racontars, des superstitions, des croyances. Une totale perte de temps.
Mion, pour sa part, devait en avoir assez d'entendre le grassouillet commerçant parler de ses supposées aventures, et était sortie à l'extérieur. Maintenant, le jeune garçon qui accompagnait avait décidé de venir rejoindre les deux derniers shinobis dans l'ombre, ce qui avait fait taire le voyageur du désert, qui ne dirait plus rien maintenant à propos de Shukaku. Le jeune froussard déversa son anxiété sur tout le monde, attendant une réponse de la part des SUnajin. Ce n'était pas le rôle d'une Genin de répondre à ces questions, elle laissait ça au responsable de l'équipe.
Yuuki poussa un long soupir, et son excitation retomba aussi vite qu'elle était apparue. Elle prit donc la place à coté d'Akihiko-sensei, qui surprenamment ne l'avait pas chassée alors qu'elle était venue poindre son nez dans sa discussion, et croisa les bras pour bouder tellement elle était mécontente. Évidemment, elle savait que cela n'allait pas arranger les choses, alors la Kusaribe se leva pour retourner dans le coin moins sombre de la cave, là où Mion était un peu plus tôt avant de quitter précipitemment.
La blonde se dirigea vers les marchands en pleine discussion.
" Bon, alors, on a pas de temps à perdre ici avec vos histoires. Il y a une bande de pillards dans le coin, et vous allez nous dire ce que vous savez d'eux. Nous sommes ici pour nous assurer que des marchands comme vous ne fassent pas attaquer et laisser en pâture aux vautours, alors vous allez coopérer. "
Yuuki avait murmuré pour ne pas faire peur au jeune homme installé plus loin qui clairement ne voulait rien à voir avec des meurtriers se promenant librement dans le secteur.
Ageha sentit que Mion partait, mais comme elle ne pouvait rien entendre, sans pourtant rien déceler de plus, elle ne put que conclure que c’était quelque chose de validé, à défaut d’être prévu. Au moins l’équipe avait-elle une chance d’être discrète désormais, même si la jeune fille réservait son opinion sur Kusaribe-san. Vu le caractère de cochon de l’autre blonde, les choses pouvaient facilement partir en quenouille. Au moins en avait-elle un, de caractère, se disait-elle en haussant les épaules, fataliste. Ageha savait parfaitement tout ce qu’elle était et ne serait jamais.
Elle estima que la situation dans la caverne ne requérait pas sa présence. Après tout, le Haut Conseiller de Suna ne se trouvait-il donc pas présent en ces lieux ? Les marchands ne présentaient aucune menace, et cet homme solitaire, suspicieux mais non coupable, était déjà surveillé. Ageha pouvait donc partir en éclaireur, en solitaire, comme elle savait si bien le faire. Ces oiseaux l’inquiétaient. Eau ou nourriture, quoi que ce fut qui les attirait, n’avait pas lieu d’être dans ce coin. Cependant, l’assassin aux tendances ermite n’était pas idiote et elle ne voulait pas disparaître sans laisser de trace. Aussi appliqua-t-elle sa main contre la pierre chauffée par le soleil ardent du désert, sur une zone bien dégagée du dôme où elle avait grimpé, pour insuffler du chakra dans le matériau. Elle grava ainsi le symbole de Suna avec une flèche pointant vers les oiseaux, pour indiquer la direction qu’elle avait prise.
Ses arrières étant plus ou moins assurés, elle partit, usant de sa souplesse et célérité ninja, se moquant de la poussière ou de l’étouffante chaleur. L’espionna déploya tous ses sens au maximum, balayant autour d’elle pour bien couvrir son champ de vision à 360 ° et en 3D. L’idée était de voir, pas d’être vue. Un kunai était prêt dans sa main, juste au cas où.
Si tout semble plutôt bien se dérouler, il faut évidemment que tout soit chamboulé. Comme à chaque fois, on notera. Plus résigné que surpris par la situation, je réponds au signe de Mion pour lui accorder son « congé ». Sérieusement, Senshi ? N’aurais-tu pas pu prendre tes dispositions un peu plus tôt ? Genre… Avant qu’on parte en mission ? Alors que ma garde du corps s’éclipse, je orule des yeux, en prenant tout de même le soin que l’inconnu ne le prenne pour lui. D’ailleurs, le bien portant qui racontait ses histoires (pour ne pas dire ses palabres) a fini par se taire ; sans public pour croire aveuglément en ses inepties, autant dire qu’on a, apparemment, perdu tout intérêt à ses yeux. Bah, j’imagine qu’on a au moins pu gagner sa confiance, c’est toujours mieux que rien. Quant à l’autre… Un cultiste. Vraiment. Sur tous les miséreux et misérables qui peuplent le désert et les plaines désertiques, il a fallu que je tombe sur un des rares pieux qui prônent l’existence de Shukaku sans même être capable d’en apporter des preuves concrètes. Excédé, je me retiens tout de même de lui rire au nez ; il pourrait avoir quelques précieuses informations à nous communiquer… voire même nous guider jusqu’à nos cibles. Autant dire que j’ai tout intérêt à le garder dans ma poche. Mais comment faire ? Je ne suis pas forcément connu pour mon relationnel exemplaire avec les personnes que je juge nulles d’intérêt, aussi vais-je devoir me faire violence pour éviter de trop le remballer. Mission à la con.
Rêveur, il observe ma fumée et les formes que j’ai ainsi pu créer. Sensiblement, j’arque un sourcil. Bah, c’est un vrai croyant, il doit donc croire en des choses plus absurdes les unes que les autres, alors pourquoi s’intéresser à ma fumée ? Il y a vraiment des choses ô combien futiles qui m’échapperont toujours… Et pour le coup, ce type me tape sur les nerfs. Certes, je ne suis pas religieux, aussi suis-je conscient que je ne peux pas forcément comprendre tous les dogmes auxquels il s’attache. Mais répéter sans cesse la même chose… ça devient pénible, vraiment. J’ai presque l’impression qu’il me prend pour un vulgaire païen alors que je suis bien plus important que tout ce qu’il n’aura jamais pu accomplir durant tout sa vie. Pourtant, je dois m’efforcer de garder mon calme et de ne pas l’empaler sur place (et ça, vraiment, c‘est compliqué). Un sourire bienveillant aux lèvres, je continue néanmoins de l’écouter. Il semble vraiment croire en l’existence de Shukaku… mais n’en aura probablement pas la preuve. Bah, c’est le principe même de la croyance, de toute façon.
« Ainsi pensez-vous que tout ce qu’il peut se tramer dans le désert n’est que le courroux – ou la clémence, c’est selon – de Shukaku, n’est-ce pas ? Demandé-je sans jamais lâcher mon sourire ni mon regard « amical ». Bien sûr, chacun est libre et a ses propres croyances… Mais ne pensez-vous pas qu’une entité, aussi puissante puisse-t-elle être, soit incapable de régner sur l’entièreté de notre Saint Désert ? Ne pensez-vous pas, dans un certain moment de lucidité, que tous vos psaumes ne sont là que pour simplement fédérer les quelques religieux nomades du Désert autour d’une seule et même bannière afin d’instiller quelque saugrenue idée en vous ? Courte pause, j’en profite pour tirer une dernière taffe et jeter mon mégot au loin. Puis, je hausse les épaules. M’enfin, encore une fois, libre à vous d’y croire. Qui suis-je pour vous juger sur cela, après tout ? A ce moment-là, un jeune – relativement froussard, qu’on se le dise – nous rejoint et nous fait part de son inquiétude la plus totale. Je soupire très doucement, de manière inaudible : on n’a clairement pas besoin de gérer son inquiétude. Déjà que m’occuper des deux autres blondes n’est pas de tout repos… Alors, pour le rassurer, je me tourne vers lui et appose doucement ma main droite sur son épaule. Ne t’en fais pas. Vous êtes ici en sécurité et… Je zieute doucement vers Yuuki. Nous sommes là pour nous assurer qu’il n’y aura rien. Je t’assure que tu peux placer ta toute confiance en nous ; nous ne ferions qu’une bouchée de ces personnes. Je finis par me relever et hoche ma tête en direction du duo face à moi. Sur ce, je vous laisse aux mains de mon élève. Yuuki, viens par là ! M’écris-je vers elle. Tu vas t’occuper d’eux, je vais vérifier ce que fait Ageha, annoncé-je pour conclure. »
Là, je m’extirpe de cette discussion qui ne sert strictement à rien. Vu le jeune âge de mon élève, je tends à penser qu’ils seront probablement plus enclins à lui donner des informations à elle, que cela soit directement ou, au contraire, indirectement. Peut-être même que le moine, religieux, whatsoeverthefuck tentera de la convertir en lui donnant les « avantages » à rejoindre le culte du soi-disant Démon à Queues. Mais pour le coup, je reste curieux de savoir ce que mon autre élève (la première, d’ailleurs) a bien pu trouver à l’extérieur de la caverne. Aussi me dirigé-je vers elle afin de la retrouver. Là, je grimpe sur le « toit » de celle-ci et me place à ses côtés. Doucement, j’observe les points plus ou moins épais qui volent dans le ciel. Des vautours, hein… Sont-ce les mêmes que ceux décrits dans les pseudos rituels de notre mission ? Je ne saurai trop le dire. En tous les cas, je les observe et concentre mes sens. Sait-on jamais.
« Qu’es-tu parvenue à comprendre ? Finis-je par lui demander. »
(c) AMIANTE
Récapitulatif:
Santé : 100 % Chakra : 100 %
Résumé : Je parle avec le moine avant de rejoindre Ageha et de sonder les vautours.
[Ce poste a été écrit avec les informations fournies par le PNJ]
Le gros marchand était encore en train de raconter une histoire des plus abracadabrantes, notamment la fois où il avait survécu trois jours et trois nuits à l'intérieur d'un chameau lors de la plus violente tempête de sable que le pays du vent avait connu depuis des siècles, lorsque Yuuki s'était approchée. Le reste de l'assistance hochait nonchalamment du pif pour approuver les propos de celui qui menait cette expédition, mais tous levèrent les yeux même temps en direction de la jeune Genin, qui ne s'était pas empêchée de couper court à ce conte qui devait être aussi vrai que les légendes d'Ichibi. Un silence gêné parcourut alors les hommes adossés contre le mur de la caverne, et tous se regardèrent, se demandant qui allait répondre en premier.
Ce fût finalement l'un de ceux qui s'était contenté d'écouter les histoires du gros bonhomme qui prit la parole en premier.
" Ça dure depuis un bon moment déjà... " Il ouvrit alors sa sacoche pour en sortir un morceau de parchemin roulé avec précaution. " Regardez, on a même une carte de la région. " Pendant que Yuuki s'approchait de la carte pour en prendre connaissance, il continua : " Vous voyez la zone entourée ? Nous sommes en plein dedans. C'est là où les brigands ont frappé jusqu'à présent. "
La jeune genin fronça les sourcils. Elle n'était pas familière avec la région de Nunakita, mais cela lui semblait une très grande zone pour un petit groupe de brigands. Le marchand sembla voir sa contrariété.
Y'a pas moyen de passer ailleurs pour le commerce, ça nous retarderait trop et le désert est tellement rude qu'on y perdrait des jours entiers pour faire le détour. On peut pas se permettre de perdre plus de temps, alors on a pas le choix de traverser ici. On fait ce qu'on peut, on voyage en groupe, on paie des gens pour nous escorter, mais tout ça, c'est des couts supplémentaires! Vous savez combien on paie pour avoir des gus armés qui nous accompagnent ? Et embaucher des shinobis, pensez y pas, c'est hors de prix pour des petits joueurs comme nous... "
Un autre marchand se râcla la gorge pour prendre la parole.
" Ils sont partout, ces chiens ! Qu'on utilise cette route ou une autre, tant qu'on est là-dedans, c'est foutu ! On risque notre vie chaque fois qu'on met le pied ici. " lâcha-t-il, avant de se murer à nouveau dans le silence.
Le gros marchand qui aimait raconter des histoires était resté bien étrangement silencieux. Lui qui aimait tant se vanter n'avait absolument rien dit. Tel un pleutre, jamais il n'avouerait avoir peur. Yuuki, pour sa part, avait écouté avec grande attention les doléances de ces marchands. Pendant qu'ils racontaient, elle s'était assise à leurs cotés, les laissant vider leur sac. Bien évidemment, quelques questions avaient fusé son esprit, mais elle avait patiemment attendu qu'ils aient fini avant de demander. La genin avait besoin du plus d'informations possible à rapporter à Akihiko-sensei, qui était sorti à l'extérieur, lui laissant le gamin effrayé à gérer. Mais elle ne s'en préoccupa pas immédiatement, elle avait besoin de réponses à ses interrogations.
" Vous savez si il y en a qui sont ressorti vivant de ces attaques? Et comment ils font pour attaquer. Ils posent des pièges ou débarquent en gueulant ? "
Lorsqu’Ena su qu’elle rejoindrait une mission de haut rang, elle ne tenait pas en place. Un étrange mélange d’anxiété et de fébrilité s’était emparer d’elle sans aucune gêne. Elle repensait sans cesse à l’échec critique qui lui avait coûté son équipe quelques temps auparavant et elle n’était pas prête à le revivre. Encore moins lorsqu’elle su qui serait elle pour cette tâche ardue. Elle aurait Yuuki avec elle. Il n’était donc pas question que Yuuki subisse ce qu’elle avait permis à ses anciens équipiers de vivre, enfin de mourir, mais cela n’était plus à l’ordre du jour. Heureusement, elle avait cette nouvelle technique à sa portée et pourrait s’en servir pour protéger sa douce Kusaribe des éventuels dangers.
Qu’importait. Une fois que ses parchemins explosifs fourrés au fond de ses poches et que le magnifique étoffe qu’elle avait volé dans une mission précédente fut bien rangé dans son sac, elle fut escortée par un jonin qui passait dans la région de la mission pour se rendre à ses propres obligations. Il lui expliqua sur le chemin que Mion était retirée de cette mission pour … en fiat il ne lui dit pas pourquoi, mais que c’était elle qui allait remplacer la Jonin. Pourquoi une petit genin sans importance ? Aller savoir, mais avec le Haut-Conseiller de Suna comme chef d’équipe, tous les autres jonin devenaient entièrement inutile à la réussite de cette mission, alors à quoi bon.
L’escorte d’Ena avait des dons de senseur et pu lui indiquer le chemin à prendre pour rejoindre son équipe, lorsqu’ils furent assez près de leur position. Bien sûr, la jeune fille n’hésita pas une seule seconde avant de courir à toute vitesse.
Lorsqu’elle arriva à proximité, elle ne mit pas de temps à trouver ses équipiers qui s’abritait de l’étouffant soleil. Elle leva donc une main en l’air, agitant le bras.
« JE SUIS TOMEI ENA ! ON M’A ENVOYÉ VOUS AIDER POUR CETTE MISSION PUISQUE CETTE GARCE DE MION VOUS A ABANDONNÉ ! »
Ena franchit donc la distance entre elle et l’équipe Kimpatsu, un immense sourire aux lèvres, car malgré la difficulté apparente de la mission, elle réalisait tout de même son rêve : elle était dans l’équipe de Yuuki-chan, au moins pour cette mission et elle était bien déterminée à montrer que c’était bien sa place et qu’elle devait rester et remplacer de façon permanente la maîtresse des éclairs, la seconde jonin de cette équipe. De toute façon, elle n’avait pas besoin de deux jonins pour l’encadrer.
« Tomei Ena, au rapport M’sieur ! » dit-elle une main sur son front en salut formel, la voix pleine d’entrain.
Elle chercha ensuite Yuuki-chan du regard, mais ne la vit pas. Peut-être était-elle dans la grotte ? Trépignant presque sur place, elle fixa son supérieur, espérant qu’il lui dise de rejoindre l’élue de de son cœur, la fille qui avait conquis tous ses rêves et toutes ses aspirations.
Non content d’être « pris au piège » dans une discussion qui, selon moi, n’a aucun sens ni aucune raison d’être, voilà que ce maudit moine m’ignore. Il m’est facile de deviner que mes propos ne lui plaisent pas… Et c’est bien hypocrite, qu’on se le dise. N’est-ce pas le principe même de croyance, d’y adhérer ou non ? Ah ces cultistes, si seulement ils pouvaient tous disparaître… nous serions bien mieux, et donc plus tranquilles sans eux ! Mais ça, hélas, ce n’est pas prêt d’arriver… à mon grand dam. Cela dit, voilà qui me conforte dans l’idée d’aller voir ailleurs. Puisque je n’obtiens rien ici, autant chercher une autre piste. Comme je continue de le penser, de par sa jeunesse, Yuuki devrait être un poil plus réceptive aux dires du bonze, et devrait donc être en mesure d’obtenir ce que je suis bien incapable d’avoir (et ça, croyez-le, ça me fait mal de le dire). Mais apparemment, cette décision n’est pas pour plaire à tout le monde. Je sais que mon élève en sera ravie. Contrairement à l’autre pleureuse. Plus encore, ce pleurnichard me regarde bien droit dans les yeux et m’implore, semblant retenir quelques larmes (ou peut-être que j’extrapole, mais pour le coup ça ne m’étonnerait pas le moins du monde). C’est vrai que mon élève est très jeune et bien moins expérimentée que moi, je le reconnais. En revanche, qu’on le croit ou non, je lui fais suffisamment confiance pour la laisser en plan avec eux. Je sais qu’ils pourront compter sur elle… pour peu qu’ils lui en donnent l’occasion. Aussi, s’il plaçait ses espoirs, alors il devra les transposer en elle. C’est non négociable. Mais n’étant pas un monstre, je lui souris d’une manière qui se veut bienveillante et hoche doucement la tête afin de le rassurer sans piper mots.
Une voix haut perchée et tonitruante retentit à mes oreilles. Ma veine frontale s’accentue à mesure qu’elle continue de s’annoncer. Je ferme les yeux et inspire grandement pour ne pas perdre mon calme. D’abord Yuuki, maintenant Ena. J’expire avec la même intensité et rebâtis mes masques afin de ne pas perdre la face. Sa Flatulence n’a même pas laissé le temps à Ageha de s’exprimer ! A tous les coups, elle ne voudra plus me répondre après ça, parce qu’elle ne se sentira plus privilégiée ou décidée à le faire. Un véritable caractère de contradiction, toujours à faire le contraire de ce qu’on peut bien lui demander. Je me retourne donc vers notre nouvelle « recrue » et lui offre mon plus beau sourire de carnassier, tentant par la même de lui faire comprendre que, de temps en temps, il faut savoir se montrer discret… et ne pas clamer haut et fort notre appartenance ni qui nous sommes réellement. Ni cracher sur nos alliés, qu’on les porte dans notre coeur ou non. Surtout en présence du supérieur suprême ou d’inconnus. Allez savoir ce qu’ils pourront bien raconter par après… Les légendes et les rumeurs peuvent être mortelles. Et étant au coeur de moult d’entre elles, je sais de quoi je parler en l’occurrence.
« Bienvenue au sein de l’équipe Kimpatsu, Ena, l’accueillis-je chaleureusement. Pleine d’entrain, elle reste postée face à moi et ne dit rien, gardant le garde à vous. Repos, ordonné-je alors en regardant distraitement vers le ciel. Qu’est-ce que… Je jurerai avoir senti une pointe de chakra bien au-dessus de moi. J’arque alors un sourcil ; des animaux ninja ? Il y a peu de chances. Néanmoins, malgré leur nombre atypique (bah, des charognards ne rôdent généralement pas par quinzaines au-dessus d’une zone où l’on ne saurait sentir la mort), je peux remarquer un point plus gros et épais que les autres. Voilà qui est intriguant. M'enfin, je me ressaisis et me concentre à nouveau sur ma dernière élève (seigneur, ayez pitié de mon âme). Yuuki se trouve à l’intérieur. Néanmoins, coupé-je un élan d’enthousiasme pouvant naître en elle (le voilà mort-né, tiens), je te prierai de rester ici pour l’instant. Ils ne semblent pas spécialement faire confiance aux Shinobis, quand bien même défendons-nous leurs intérêts à longueur de temps, et je suis sûr qu’elle fait de l’excellent travail pour l’instant. Par contre, tu peux m’attendre en bas, à l’entrée de la grotte si ça te fait plaisir, lui accordé-je en pointant la caverne du doigt. Enfin, sa direction. Et sans tout faire flamber, veux-tu ? »
J’attends quelques instants qu’elle se soit exécutée et je reprends mon analyse rudimentaire du tas de points dans le ciel. C’est là que quelque chose d’autre me frappe : leur vol est tout sauf naturel. En roué félin du désert, j’ai pu en voir des charognes à la recherche de leur proie. Mais là… c’est flagrant, et je regrette d’avoir été distrait par Ena. Si elle n’était pas arrivée en trombes, je l’aurais vu plus tôt ! Mais je ne dis rien et tâche de ne pas la rabrouer avec ça, cela risquerait de saper son élan de bonne volonté et son entrain naturel. Puis une idée me prend par rapport à ce que j’ai cru ressentir auparavant. Je sais ma maîtrise du chakra suffisamment bonne pour ressentir les autres utilisateurs des dizaines de mètres à la ronde, mais je connais aussi mon panel de techniques de cette spécialité… nul. Et je n’ai aucune honte à l’avouer. Aussi concentré-je mon chakra en mes pieds afin de sauter aussi qu’un Jônin de mon état en est capable et… bingo. Je ressens effectivement du chakra. Mais au vu du regroupement qu’ils nous font, il m’est difficile de dire de quel piaf il s’agit… Mais je ne me défais pas pour autant : il y a de grandes chances pour que le « propriétaire » de cette essence soit le plus gros. Cela dit, eux aussi semblent m’avoir senti, si bien qu’ils volent tous en direction du Nord. Une fois de retour sur le parquet des scorpions, je soupire de manière inaudible et fais signe à Ageha de me rejoindre un peu plus bas ; je leur ferai part à toutes de mes trouvailles. Ainsi, je descends de cette butte et me poste près de la blonde pyromane avant de, finalement, m’adosser à la caverne. Caverne à l’intérieur de laquelle se trouve la Kusaribe. Machinalement, je sors mon paquet de ma poche intérieure et m’en allume une. Je ne l’ai pas volée.
« Pour commencer, sachez qu’il y avait des charognards – probablement des vautours – qui volaient au-dessus de nous. L’un d’eux était plus grand et gros que la moyenne et que le reste du groupe et… Il possède probablement du chakra. Je ne vais certainement par leur dire que je n’ai pas été capable de déterminer avec exactitude du quel il s’agit, un peu de respect. Ils sont néanmoins partis vers le Nord. Je fixe Ageha. Alors, qu’es-tu parvenue à découvrir de ton côté ? Une fois que j'ai ma réponse, je poursuis : Nous devrions retrouver les deux autres... histoire que je m'assure qu'elles n'en fassent pas qu'à leur tête. »
(c) AMIANTE
Récapitulatif:
Santé : 100 % Chakra : 100 %
Résumé : Je scanne les vautours, jure avoir perçu du chakra, accueille Ena, m'arrache les cheveux, saute, confirme qu'il y a du chakra, vois les piafs partir au Nord et partage mes infos avec ma binôme du moment.
Petit récap, afin d'éviter les quiproquos : - Ageha est partie faire de la reconnaissance en solo et s'est aventurée suffisamment "profondément" dans le désert pour découvrir qu'il n'y avait aucun cadavre à proximité ; - Je la rejoins et scanne avec plus de précisions les vautours, m'apercevant qu'un est plus gros que les autres, qu'il y a du chakra et qu'ils volent bizarrement ; - Je saute, ils s'en vont vers le Nord et je partage mes infos.
Partie en avant en reconnaissance, usant de ses capacités du mieux qu’elle pouvait, Ageha s’enfonça dans le désert plus en profondeur. Pour certains, ça relèverait de la débilité profonde, oui. Mais Ageha avait l’habitude de se déplacer dans l’antre du Soleil et du Sable… et elle savait le faire discrètement. Elle laissait peu de traces, se coulant d’une pierre à une dune comme le lézard, laissant le peu de vent disponible effacer ses pas derrière elle. Ses sens étaient éveillés, aux aguets, balayant son environnement comme une sphère. Elle ne restait pas focalisée sur les vautours… et de la même manière, elle n’oubliait pas de vérifier le sol sous ses pas. Des animaux fouisseurs, des pièges… il y en avait des choses pouvant la blesser ou entraver sa course. Un bon ninja pensait en 3D.. voire en 4D, anticipant le maximum de possibilités, contraires ou non, à sa mission. Actuellement, elle n’avait pas trop de complications : il s’agissait d’enquêter sur des vautours. Mais qui pouvait dire ce que le désert cachait ?
Ayant laissée la caverne derrière elle, la blonde était maintenant hors de vue. Son équipe devrait lui faire confiance. Mion et Yuuki n’avaient pas l’habitude encore de travailler avec elle, qui avait une idée bien spécifique du travail d’équipe. Ageha était ultra-spécialisée, et opérait généralement seule, une fois l’étape de la reconnaissance faite. Il fallait se faire confiance, et la blonde pensait, peut-être naïvement, que le fait d’être du même village suffisait à cimenter la base de cette relation naissante.
Son incursion au sein du désert lui permis de vérifier que les vautours volaient autour… de rien. Pas un cadavre donc. Pas d’eau non plus, si on en croyait Mion. Leur comportement était donc étrange. Très étrange. Trop étrange, quand on prenait en compte l’endroit. La coïncidence du lieu et du temps hérissait les petits cheveux sur la nuque de la jeune fille. Des trucs louches, juste quand une équipe de ninjas arrivait pour enquêter sur des disparitions et d’autres trucs louches ? Autant mettre un panneau clignotant de mille feu « here we are, bitches ! » pointant vers leur repaire.
Notant le déplacement des oiseaux vers le nord, Ageha dessina une carte mentale des lieux, au cas où elle devait revenir fouiller de plus près l’endroit qu’ils survolaient avant de partir. Elle était tentée de pousser jusqu’à cet endroit, mais la prudence lui dicta de revenir sur ses pas. Elle retrouva donc Kayaba-san au pied de la caverne, dont elle sauta souplement, utilisant juste un peu de chakra pour amortir la réception, un peu surprise de le voir dehors… et encore plus avec une autre fille. Une blonde, pour ne pas changer, qu’Ageha reconnaissait vaguement. Plus jeune qu’elle, et déjà plus grande… une fatalité qui convenait à Ageha qui n’avait pas envie de changer de gabarit : comment pourrait-elle se faufiler partout si elle grandissait ou prenait des formes ? Et les gens avaient tous tendance à ne pas la prendre en considération parce qu’elle ressemblait à une gamine. Bref, une inconnue, pour renforcer l’équipe. L’assassin se demanda comment tout cela allait fonctionner, entre grandes inconnues et objectif à atteindre.
Avec un soupir, elle repoussa ses pensées un peu négatives et commença son rapport. D’un geste machinal, elle attrapa au vol la cigarette de son supérieur, l’éteignit contre la roche et lui rendit son tube à cancer, tout en parlant. Nan mais oh, il se croyait où, le sensei ? - « C’était bien des vautours. Ils volaient en cercle autour d’une position un peu plus loin. » Elle désigna la direction d’où elle venait d’un doigt assez malpoli. « J’ai senti du chakra, oui, mais je n’ai pas su en apprendre plus. Je ne me suis pas approchée trop près de l’endroit, mais il n’y avait pas de cadavre ou d’eau qui explique leur comportement. C’est donc très louche. » Mais ça, c’était à Kayaba-san de confirmer. Si elle était seule, elle irait à la poursuite des vautours, mais comme elle ne savait pas ce qui c’était dit dans la caverne… « Dois-je inspecter la grotte aussi ? » questionna-t-elle, désireuse de bien faire et de faire bien, et surtout d’en finir. Ses sens de senseur ne lui indiquaient rien de spécial pour le moment, mais son instinct lui disait que les choses allaient mal se passer.
" Vous savez si il y en a qui sont ressorti vivant de ces attaques? Et comment ils font pour attaquer. Ils posent des pièges ou débarquent en gueulant ? "
Les trois hommes se regardaient, ne sachant quoi répondre exactement. L'un d'eux déglutit, et se racla la gorge, visiblement mal à l'aise.
" Y'aurait un survivant... l'a été attaché à un poteau pour être abandonné, comme une sacrifice. Les Kami voulaient pas l'voir tout d'suite parce que y'a un mercenaire qu'est venu le détacher. Sauf que l'mec il était en train de se faire dévorer par des vautours ! Il a survécu mais...."
La jeune fille fronça les sourcils.
"Mais?"
L'homme s'était mis à chuchoter.
"... mais l'est devenu cinglé. On sait pas ce qu'il a vu ou entendu, mais ça l'a rendu fou. Personne a pu lui tirer les vers du nez. "
Yuuki croisa les bras suite à ces informations. Il serait donc intéressant d'aller interroger le sacrifice, tout autant que le mercenaire. Qu'avait-il vu ? Que s'était-il passé? Que faisait-il là ? Par quelle chance avait-il pu tomber nez à nez sur un sacrifice encore vivant?
" Les vautours, c'est de mauvaise augure, tout le désert sait ça." répondit le marchand bedonnant, qui s'était tût depuis qu'il n'avait plus d'histoire grandiose à raconter.
" Et puis ma p'tite, pour vraiment savoir comment se passe une attaque, faudrait être là pour la subir, et bien franchement j'ai pas du tout envie de tomber dans une embuscade. D'ailleurs, vous voudriez pas nous accompagner toi et on groupe à la ville de Pei? C'est à quelques heures d'ici, et les gens y sont bien informés. Ça ferait d'une pierre deux coups..."
AH ! En voilà une excellente idée ! Des bandits insaisissables, d'étranges vautour qui mangent des sacrificés, et une ville où tous pourraient obtenir de l'information sur ces attaques. La jeune Genin allait se commetre en répondant OUI, jusqu'à ce qu'elle se souvienne de son rang...
" Euh... j'aimerais bien vous dire oui, mais j'ai pas l'autorité. C'est mon sensei qui décide d'où on va. J'vais pas rien vous promettre, et puis de toute façon il déçoit tout le temps tout le monde alors faut pas compter sur lui. Mais si c'était juste de moi j'vous accompagnerais hein... "
D'ailleurs, il faisait quoi Akihiko? Il était sorti à l'extérieur pour suivre Ageha, et n'avait pas donné de signe de vie depuis. La jeune fille haussa les épaules, en se disant que, de toute façon, il était un Jonin du village du Sable, donc très puissant, et que les seuls soucis qu'il puisse avoir c'est ceux qu'il se causerait lui même en se mettant les pieds dans les plats. Il ne restait plus qu'à attendre son retour, et la jeune fille attendit en silence que les deux autres shinobis reviennent à l'intérieur.
Le blond d'une dizaine d'années son aîné n'avait clairement pas l'air bien content de son arrivée. Peut-être aurait-elle dû montrer une technique flamboyante pour prouver son appartenance à l'équipe ? Il n'empêche qu'il lui souhaita la bienvenue dans l'équipe. Paroles qu'elle répondit pas un immense sourire denté. Akihiko l'avait acceptée dans l'équipe. Elle allait maintenant faire partie de la même équipe que son idole, mais aussi de sa douce princesse guerrière au tempérament aussi flamboyant que la technique matin favorite d'Ena. Une rêve devenue réalité.
Elle plaque une main contre sa joue avec un rire vaguement inquiétant, les yeux brillants … brillant de quoi, c'était une bonne question, mais quoi qu'il était, ce n'était pas bon signe.
L'homme lui indiqua d'attendre là. Attendre ? Attendre alors que la plus belle femme du désert était à quelques pas d'elle ? Qu'espérait-il ? Qu'Ena soit une petite genin bien docile qui savait.comment réprimer la vague d'émotion qui la submergeait ? Quel optimisme … à peine s'était-il éloigné que la blondinette se glissait déjà dans l'entrée de la caverne. Yuuki-chan était près. Elle était dans son équipe. Elle pourrait donc lui parle. Lui parler … se serait bien la première fois. Et si elle disait quelque chose de mal ? Non elles étaient faites l'une pour l'autre, rien ne le changerait. Il fallait simplement lui parler. De son sac elle sortit l'étoffe qu'elle avait volé lors d'une mission pour sa dulcinée. Enfin, elle avait la chance de la lui donner. Timidement, elle s'enfonça, alors que dans sa tête un millier de scénarios jouait et rejouait. Alors qu'elle s'enfonçait, elle entendit des voix. Sa réaction fut immédiate :elle se plaque contre le mur pour écouter. Elle attendrait que Yuuki ait terminé sa conversation. Elle ne voulait surtout pas la déranger et, puis, elle avait l'habitude de se tapir dans l'ombre pour l'observer, il n'y avait rien de nouveau à ça. Elle pencha donc la tête pour avoir un oeil sur la scène.
Ce qu'elle tuerait pour être là personne qui lui parlait …
Sa main serra l'étoffe. Elle était bien familière avec cette sensation brûlante qui la consumait toute entière. C'était toujours les autres. Toujours eux qui lui parlait. Ce n'était pas juste. Tout simplement pas juste.
Et ce marchand.
Ce marchand devait bien se rinser l'oeil devant une telle beauté. Il devait tenter de la séduire, il n'y avait pas d'autre option.
C'en était assez. Cet hérétique allait goûter à son poing. Ena sortit donc de l'ombre et d'un pas ferme s'approcha de Yuuki.
Kido avait l'air mal à l'aise avec cette nouvelle conversation. Contrairement aux autres marchands, il ne s'impliquait pas vraiment dans les échanges, contrairement à d'habitude. Certains auraient certainement trouvé ça louche s'ils n'avaient pas été aussi occupés à vider leur sac devant la petite Kusaribe. Cela leur faisait surement beaucoup de bien de pouvoir exprimer leurs craintes et, en même temps, cela apportait quelques précieuses informations à la kunoichi, dont elle serait sans doute capable de tirer profit. Les langues qui s'étaient déliées montrèrent une mine bien triste lorsque la fille leur conta qu'elle n'avait pas l'autorité nécessaire pour leur promettre une escorte. Les marchands n'étaient pas sans ignorer la valeur des ninjas et, quand bien même ils pouvaient faire face à de véritables monstres, ils étaient désespérés par cette situation très complexe à laquelle ils devaient faire face, de sorte qu'ils étaient prêts à employer un peu n'importe qui. Après tout, ils estimaient que leurs chances de survie dans ces conditions n'excédaient clairement pas les vingts pour cent.
Ena, qui avait rejoint le groupe quelques minutes plus tôt, épiait avec amour -et surtout obsession- la douce Yuuki qui, elle, accomplissait son travail à la perfection. La jalousie grandissante qui avait gagné la barbare du groupe d'aventuriers la poussa à sortir de sa cachette pour fondre sur un des pauvres petits marchands et lui assoner un coup qui l'envoya par terre. Les compagnons de voyage de l'homme reculèrent tous d'un pas, lâchant un cri d'effroi. Personne n'avait vu venir la fille et personne n'aurait penser qu'une demoiselle viendrait taper quelques vulgaires commerçants. La victime du courroux de la Tomei se retourna sur le ventre et se mit à ramper, espérant que la fille soit prise de pitié et le laisse fuir. Des murmures s'élevèrent, les gens se demandaient qui était cette nouvelle venue. Décidément, les gens avaient fait de cet endroit un point de rendez-vous privilégié. Si le malentendu n'était pas vite réglé, l'équipe shinobi risquait d'obtenir une bien mauvaise réputation par-delà les murs du village qu'ils habitaient.
Le mystérieux homme solitaire, au chakra mystique et à l'attitude ténébreuse, se leva. Il s'étira quelques instants avant de lâcher un long et profond soupire. Il y avait fort à parier que sa méditation avait été interrompu par toute l'agitation générée par l'arrivée des sunajin et qui ne faisait, hélas que se renforcer avec le temps. Quoiqu'il en soit, le croyant se dirigea vers la sortie, surement allait-il partir vers l'est, vagabonder, sans personne pour l'embêter...
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