[CONQUETE DIPLOMATIQUE] La Rançon sanglante

La rançon sanglante

Le vent porta jusqu’à moi l’odeur de la neige, nous étions en hiver, le manteau blanc était le plus important de toute l’années, il pleuvait et neigeait constamment, sans discontinuer, cette période de l’année était un enfer, un tel enfer que je restais durant cette période enfermé au plus profond des grottes, préférant ne pas sortir, mais malheureusement, ou heureusement pour nous, une mission nous attendait. Cette mission n’était pas des moindres, car elle assurerait par sa réussite une prise de contrôle de la région, enfin de ce que j’en avais entendu et de ce qu’Etsu m’avait dit, mais, celle-ci savait pertinemment que je ne m’inquiétais guère des détails et tout ce qu’il y avait autour, j’étais une femme d’action, on m’avait rapidement expliqué ce que nous allions faire , en gros, tuer un mania de la fourrure, buter son fils aîné, kidnappé sa fille et faire plier le cadet qui était un simple d’esprit malléable à ce qu’on m’avait dit… Finalement, nous espérions, enfin le clan espérait prendre le contrôle de l’entreprise de notre cible pour nous assoir une domination économique… Bref, c’était un peu compliqué à comprendre, mais finalement, après réflexion, je n’avais pas besoin de tout comprendre, savoir que c’était pour le bien des miens était suffisant et c’était tout !

Ainsi, patientant vers l’entrée de la caverne, sentant les caresses du vent dans mes cheveux, j’attendais l’arrivé de toute l’équipe. Je m’étais habillé chaudement, que dis-je même habillé de manière super chaude en prévision du chemin qui nous attendait. Après tout, avec presque un mètres de neige et le vent qui nous attaquerait de toute part, je n’étais clairement pas prête à mourir de froid dans cet enfer d’un blanc immaculé. Enfin, bref, j’avais enfilé trois paires de chaussette, un collant, un pantalon en tissu rentré dans mes chaussettes, un pantalon constitué d’un patchwork de fourrure et de cuir, rentré finalement dans mes bottes militaires, avec des raquettes en dessous,  pour pouvoir ne pas m’enfoncer dans la neige.  Je portais un débardeur, un pull, une veste, un obi et mon manteau tout au-dessus. Je portais sur mon dos un sac avec des changes, un peu de vivre pour le voyage (peut-être aussi une bouteille de saké) et finalement, mon sabre, allongé à l’horizontale sur mon dos. Puis, une écharpe, un cache nez et un bonnet et enfila ma capuche en plus, pour être sûre de ne pas avoir froid… Ok, ça peut paraître un peu exagéré, mais c’était l’hiver dans l’isthme du gel, on ne rigolait pas avec ça, soyons bien claire.

Finalement, après quelque minutes, toute la team arriva, soit Etsu, ma grande sœur spirituel, Ryuku, mon acolyte et véritable de modèle de personne à ne pas devenir et finalement Miyuki, ma mentor et sombre émo torturé… Je ne savais toujours pas si celle-ci avait un cœur… autant que je me posais toujours la question quant à l’intelligence de Ryuku… Si j’en crois ma théorie, sa mère l’aurait fait tomber quand il était petit et c’est pour ça qu’il garde des séquelles de… vous voyez bien, c’est Ryuku, il est légendaire, légendaire pour ces gaffes monumentales…

Autant que toi pour ta rage et ton animalité…

Je fis taire cette petite voix au fond de ma tête, je ne voulais pas penser à cela… Bref, Etsu nous prévint que c’était le moment, le début de la mission, le départ. J’hochai la tête pour spécifier que je n’avais rien oublié et que j’étais prête… Avec tout mon barda, c’était facile à deviner que j’étais prête. J’avais hâte de commencer, pour terminer rapidement et aller me terrer au fin fonds des cavernes au chaud… Je rêvais d’un bon bain chaud ! Enfin, cela devrait attendre la fin de tout cela. Bref, j’étais prête à m’engouffrer dehors.

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La rançon sanglante

Mais, avant que nous nous enfoncions dans le climat hivernal de l’isthme, là où la neige ne cesse jamais de tomber, là ou un océan blanc semble s’étendre à l’infini. Etsu profita que nous soyons bien tous devant elle pour nous prévenir. Car en effet, un rappel sur nos cibles n’allait pas nous faire de mal, l’histoire de clarifier les bonhommes que nous allions devoir affronter, la famille que nous allions exécuter. Enfin, notre intendante nous ordonna surtout de ne pas faire savoir que nous étions des shinobi, de ne pas parler non plus de notre but. Globalement, nous ne devions avoir confiance qu’en nous et nous seul. C’était une vision qui me parlait de manière intense au fond de mon être, car après tout, je ne vivais que pour mon clan à cet instant précis, je me sentais née et entraînée pour mon clan. Pour mon clan, je me sentais prête à être encore plus prudente et faire attention, je sentais cela comme un sacrifice nécessaire.

Enfin, après cette petite pause pour bien nous donner nos ordre de conduite à suivre pour cette première partie de la mission, nous partîmes et nous engageâmes dans la neige. Etsu la première, prenant la tête de notre petit groupe. Nous voyageâmes en silence, notre route marquée par la neige et la poudreuse qui craquait sous nos pas et probablement mes grognements quant au froid. Je détestais le froid et maintenant que j’étais entièrement dehors, j’en prenais toute l’étendue. Mais, cependant, je continuais de marcher, faisait fi de cela.

Finalement après avoir marché un petit moment, nous nous trouvâmes devant un choix à faire. Il y avait devant nous, deux chemin, soit le chemin le plus cours, dans ce cas-là, nous traverserions alors plusieurs lieu armée. Dans un autre cas, nous prenions le plus long, mais qui autrement plus sûr. Dès que j’entendis parler de ce dilemme, au fond de moi, j’avais déjà une préférence, le chemin le plus long et le plus sûr. Il valait mieux à mes yeux, préserver notre force et notre chakra pour la vrai mission et non risqué d’être intercepter par de misérable soldat et être obligé d’utiliser une partie de notre force. Sachant que selon les informations dont Etsu nous avait fait part, la demeure du grand méchant mania de la fourrure se trouvait dans une zone géographique bien protéger. C’était là, encore à mes yeux, une raison suffisante pour économiser nos forces, quitte à arriver plus tard.

Etsu se tourna vers nous et nous demanda notre avis. Je me permis de prendre la parole et sous la neige qui tombait, desserra mon écharpe et mon cache nez pour que tous puisse bien m’entendre :

« J’pense exactement comme Etsu, le chemin le plus long est plus sûre, il nous permettra d’économiser nos ressource en chakra, j’pense que c’est l’plus pertinent. Et puis, se reposer avant d’attaquer semble être à mes yeux, le plan parfait ! »

Les autres, Ryuku et Miyuki semblèrent être d’accord avec nous et puis, sans attendre plus longtemps, car nous avions encore du chemin à faire. Ainsi, toujours un peu grelotante, mais aussi d’une certaine manière rassurée quant au plan que nous avions, je me permis à montrer en partis ma bonne humeur en commençant à siffler un petit air entraînant avec entrain. Après tous, le chemin était encore long, autant en profiter pour décompresser, car avec toute la taille qui s’annonce, cela ne va pas être très joyeux. Mais, enfin, j’avais confiance en moi et en mes camarades, tout ne pouvait que bien se passer, nous étions les Chinoike.

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La rançon sanglante

Après quelques heures de marche, nous arrivâmes aux alentours d'une énorme yourte, il n'y avait personne dehors, seul le silence de l'hiver, en même temps, avec cet affreux mauvais temps, ce n'était pas étonnant. J'avais beau être habillé ultra chaudement, j'avais néanmoins toujours l'impression de ressentir cet immonde froid. Nul doute que mon esprit, déchainé et venimeux envers le froid et la grotte dans laquelle nous vivions, était la cause de cela. J'étais victime de psychose quant au froid et croyez-moi, je n'appréciais guère cela, mais je ne comprenais rien à l'esprit, le mien était une zone d'incompréhension, j'étais une parfaite ignare. Mais, bon, après tout, me plaindre me servirait à rien, car déjà Etsu nous rassembla et nous annonça une nouvelle qui me ravissait déjà d'avance. Car elle avait prévu que nous prenions quelque chose à manger. Mais, bien entendu, la sureté était de mise. C'était une mission fort sérieuse et je ne comptais pas tout faire capoter. Enfin, alors que nous nous dirigions calmement vers la yourte, le seul refuge à des lieux de là, une femme aux longs-cheveux comme le blé apparus avec une marmite sous le bras, puis se posta entre moi et Etsu et sans même nous demander qui nous étions, nous invita tous à l'intérieur. Dans la région, l'identité importait peu... C'était ce qui avait pu créer cette humanité sans précédent à mes yeux!

Un peu désarçonnée par la bonne humeur de la jeune femme, nous la suivîmes en ne pipant mots. A l'intérieur, de nombreuse personnes mangeaient, l'endroit était convivial, tout le monde semblait passé un agréable moment. L'endroit était brûlant, autant de chaleur humaine que de chaleur due à l'âtre qui brûlait au milieu. Il faisait même si chaud que je fis tomber mes nombreuses couches de vêtement laissant alors apercevoir que j'étais une femme. Avec tout ce que je portais sur le visage, sur le dos et à cause de ma taille, les gens avaient commencé à me causer comme à un homme. Quel ne fus pas leur réaction quand ils aperçurent ma poitrine sous mon débardeur. Devant leur réaction, je me permis même d'éclater de rire, mais rapidement, je cessais, essayant de me contenir, après-tout, nous n'étions absolument pas ici pour rire. Nous nous installâmes alors et on nous remis à chacun des bols en bois où on nous servit une espèce de soupe mélangé à de la purée. Ce n'était pas très présentable, ni réellement bon, mais dans l'isthme du gel, on ne pouvait que s'accommoder de ce qu'on avait, ainsi, espérer avoir plus serait tout bonnement ridicule. C'était quelque chose que j'enviais aux habitants d'ici, ils n'étaient pas compliqués. En les regardants vivre de cette façon, je me promis que moi aussi un jour, je serai comme eux. J'étais concentrée sur ma bouffe, je gardais néanmoins l'oreille aux aguets, au cas où une attaque ennemi aurait lieu. Cependant alors que je m'enfonçais une nouvelle cuillère de la mixture dans ma bouche, je fus attiré par les paroles de la mère d'un enfant qui avait embêté Etsu. Il semblait en effet que la famille que nous recherchions, pratiquait l'esclavage et entre autre aimait la chasse à l'homme. Je me forçai à ne pas réagir, mais je ne pus m'empêcher de froncer des sourcils et d'envoyer un regard circonspect à Ryuku. Tout cela n'avait pas l'air très très bon. Moi qui pensais juste devoir tuer une famille d'enfoiré, il semblerait que ce soit plutôt une famille de fils de putes ! Ces gens me dégoûtaient, les forts, les dirigeants me dirigeaient. Seuls des hommes du peuple, pragmatique, devraient pouvoir diriger et ne pas à subir les caprices de ceux-qui ont l'argent. Ce système me déplaisait, abuser de son pouvoir était dégueulasse, surtout contre tous les faibles

Je me forçais à finir mon bol pour reprendre des forces, mais j'étais inquiète, je pouvais très bien le cacher, après tout, mes sentiments étaient en majorité emprisonnées en moi. Après tout, je ne voulais pas qu'un de nous soit victime d'eux. Je savais que nous étions tous des shinobis assez forts pour se protéger, mais l'inhumanité de ces hommes n'arrivait pas à me mettre en de bonne condition pour penser la suite de cette mission sans imaginer le pire. Je décidai pour me changer les esprits de me rapprocher d'Etsu, je décidais de ne pas me torturer l'esprit plus longtemps, car après tout, seul le futur pourra nous éclairer. Mon pessimisme rongeait mon esprit et je ne savais pas trop comment réagir. Mon intendante, elle à ma différence su comment réagir et prenant l'air le plus innocent possible posa quelques questions. Elle jouait assez bien la comédie, je le voyais bien, elle me prit même la main pour montrer qu'elle essayait de se rassurer, mais paradoxalement, c'est probablement à moi que cela fit le plus de bien. Nous n'étions pas les premiers guignols venus, je devais avoir confiance en nous. Douter était ridicule, je ne devais pas douter. Je devais me comporter comme d'habitude et tout devrait bien se passer !
Je restai statique, collé à mon intendante, essayant de comprendre tout ce qu'on nous racontait. J'hochai la tête de temps en temps et ne faisait aucune remarque. Je savais que dans la tête d'Etsu, cela réfléchissait à mille à l'heure, je m'en doutais. Vu les informations qu'elle récoltait, elle devait peaufiner son plan au maximum. Puis, à un moment, Etsu se tourna vers Ryuku et d'un seul coup, l'appela comme si c'était son époux, lui posa la question de si on devait changer de direction pour notre voyage. Je faillis m'étouffer et exploser de rire, mais prétextant une crise de toux, j'enfouissais mon visage dans mon coude. Puis, après quelque seconde, repris mon calme pour paraitre comme si de rien était. Je ne pouvais pas m'empêcher de trouver l'idée et l'image très drôle. Etsu marié à Ryuku, que c'était amusant, ces deux-là était si différent et avait du mal à s'entendre quelques fois et penser les deux, mari et femme avait quelque chose d'hilarant. Surtout que j'imaginais facilement Ryuku faire une gaffe pour mieux rentrer dans le « rôle ».

Après quelques secondes, prétextant que nous devions repenser notre voyage, nous nous éloignâmes dans un coin de la yourte pour pouvoir penser sans que personne ne puisse nous déranger, puis notre intendante se tourna vers nous. Elle proposa de s'occuper du fils tant qu'il était hors du palais, puis essayer de camoufler cela en un accident de chasse. Ensuite, elle proposa que plusieurs d'entre nous se fasse prendre comme esclave, pour ensuite permettre aux deux autres de rentrer dans le domaine. Ensuite, un groupe s'occuperait du père, l'autre de fille. Présenté comme cela, tout avait l'air parfait et je n'avais de toute manière, aucune meilleure idée. Ainsi, j'haussai les épaules et expliqua que tout ceci m'allait. Je trouvais même le plan vachement bon, il restait juste à voir comment tout se goupillerai.

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Chose étonnante, Ryuku balança quelque chose de plutôt intelligent, voir même extrêmement sensé, qui l'eut crus qu'il prenne la parole pour dire quelque chose d'aussi sensé, j'en étais presque choquée et je dûe me forcer à fermer ma mâchoire, tant celle-ci était ballante. En réfléchissant à ce qu'il venait de dire, il était clair que laisser le chauve s'occuper du fils et ensuite nous laisser Etsu, Miyuki et moi jouer les esclaves pour ensuite liquider le père était une très bonne idée. Enfin, je n'avais pas de meilleure idée. S'il y avait bien quelque chose sur laquelle je ne doutais pas, c'était les capacités de mon ainé à réussir. Il était très fort, il était presque sûr qu'il ne ferait qu'une bouchée de ses opposants et tuera avec facilité le fils. J'avais confiance en lui, il était tenace et si lui échouait, alors, aucune d'entre nous ne réussirait. Je notais néanmoins avec un sourire que le chauve avait appelé Etsu, « ma chérie », je me mordais la lèvre pour m'empêcher de rire, après tout, ce n'était pas l'endroit pour cela, pas l'endroit pour rire. Mais, comme le fis remarquer Etsu à la suite et appuyant sur ce qu'avait dit mon aîné, nous n'avions que trop peu de connaissance, attaquer en l'état était simplement un suicide pur et simple. Après qu'ils eurent finis d'expliquer ce qu'ils avaient en tête, je me décidais à moi aussi prendre la parole, au moins pour montrer le fond de ma pensée et que j'acquiesçais:

«Effectivement, nous ferions mieux d'aller jusqu'au prochain village pour pouvoir avoir toutes les cartes en main pour la prochaine fois. »

Il semblait évident qu'Etsu approuvait, ce qu'avait dit le chauve et se rendait compte elle aussi que les informations que nous avions à disposition n'était que des miettes. Lorsque'elle avait parlé avant moi, je n'avais pas pu m'empêcher de sourire la regardant se battre un peu avec Ryuku suite à sa remarque pour un merveilleux jeu d'acteur. Il était clair désormais en entendant les paroles d'Etsu que nous allions nous diriger vers la suite de notre périple, le village ou était souvent chassé les gens et capturé le peuple comme esclave, c'était de toute manière le seul endroit où nous pouvions aller, attaquer le manoir bille en tête serait ridicule et absolument une mauvaise idée.

Et mon intuition ne m'avait pas trompé, car quelques secondes après, tout cela, mon intendante se décida à nous dire de préparer nos affaires et que nous repartions vers le prochain village. J'étais un peu triste de quitter la chaleur du lieu, mais, si nous voulions terminer cette histoire et cette affaire rapidement, nous devions nous dépêcher un peu quand même. J'avais beau détesté le froid, la neige, cet endroit, cette mission était cruciale et je me devais alors de faire de mon mieux.

Mais, j'étais néanmoins incapable de rester de marbre devant le fait de devoir reprendre le chemin, de nuit, dans le froid. Ainsi, grognant quand même un peu, je replaçai mes pulls, ma veste, mon écharpe, mon bonnet, mon cache nez et faisant signe aux yeux dans la yourte, je disparus dans la nuit noire, suivant mes camarades. Dehors, le vent soufflait moins fort et la neige avait cessé de tomber, mais pourtant, on n'y voyait pas grand-chose. Le chemin allait se faire de nuit, ce qui n'était pas une mauvaise chose, au moins, nous pourrions alors une fois arrivés au village enquêter et ramener des informations le plus rapidement possible.

Je voulais rentrer chez moi et faire de cet endroit chez moi. Mais pour cela, il fallait travailler avant ! En avant mauvaise troupe, un village nous attend.

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Je portai tant de vêtements que je ressemblai à une énorme femme, mais l'avantage était que je ressentais moins le froid que les autres. Nous nous n'étions remis en route car personne n'avait objecté, tout le monde semblait pressé d'en terminer, moi la première. C'était pour cela que nous avions continué sans faire de halte, pour ne pas perdre de temps. Sauf, que même si la première partie du voyage n'était pas si chiante que cela, la dernière vis se lever des vents violents et un blizzard, si bien qu'on n'y voyait plus rien. Nous marchions à l'aveugle, sans savoir si nous étions sur le bon chemin ou si nous dévions complètement. Sauf qu'à force de marcher dans un tel froid, la fatigue s'accumulait et avoir nos réflexes s'émoussaient. Et alors qu'un de nous marchait à un endroit précis, un craquement se fit entendre.

Ce son me paralysa instantanément, l'eau froide, l'hypothermie était mon pire ennemi, c'était affreusement effrayant, j'étais bien incapable de garder mes nerfs et mon esprit en état de marche dans une telle situation. La crainte et la fatigue venaient de me retirer toutes mes connaissances pour marcher sur l'eau que m'avait apprises Ryuku. Je ne bougeais plus, déglutissant pour essayer de me calmer, sauf qu'à quelques mètres de moi, Ryuku refit un pas et un autre craquement se fit entendre. De crainte et de peur, je me recroquevillai sur moi-même, me rapprochant du sol, plaçant mes mains sur mes oreilles, dans une vaine tentative d'essayer de ne plus entendre les problèmes, pour que les problèmes n'existent plus. Malheureusement pour moi, la glace continuait de se fissurer et j'étais incapable de me souvenir comment on faisait pour marcher sur l'eau. Plus je sentais la glace s'ouvrir, plus je perdais mes moyens, c'était un cercle vicieux où j'étais absolument incapable de faire quelques choses.

J'étais si recroquevillée sur moi-même que je n'entendis même pas les loups hurler au loin. J'étais seule et isolée sur mon glaçon. Je n'entendais même pas Etsu nous parler, je ne pouvais plus rien faire, à part espérer que je n'allais pas sombrer comme un caillou au fond de l'eau.

Finalement, à force de peur et de cogitation, je compris enfin que si je restai ici, j’allais mourir. Je serai vraiment la shinobi la plus conne si je crevais ici, dans un lac, je devais faire quelque chose, n’importe quoi, mais survivre. J’essayais alors d’appeler, mais j’étais si crispée que j’en étais bien incapable, ma voix ne portait pas assez loin. Je finis par réussir à déclarer d’une voix à peu près forte pour appeler de l’aide. Après avoir fait beaucoup d’effort pour appeler, après avoir fait beaucoup d’essai, j’espérais qu’un de mes camarades viendrait m’aider. J’avais les yeux fermés, je ne voyais rien, j’avais les mains sur les oreilles, je n’entendais rien, à part le vent. Je restai là à appeler de l’aide, alternant, jusqu’à réussir à gueuler de toutes mes forces en ayant canalisé tout mon courage :

« RYUKU ! JE SAIS PLUS COMMENT MARCHER SUR L’EAU ! VIENS M’AIDER, JE T’EN SUPPLIS ! »

Je ne pouvais plus qu’espérer que mon aîné allait m’entendre, sinon, j’allais probablement mourir ici. Ma peur panique du froid ne s’arrangeait pas. Si je survivais à cette mission, je me promis alors de travailler dessus, pour ne plus être un poids comme cela, ne plus être absolument terrorisé par l’idée de froid et d’hypothermie. Je ne voulais pas être un poids, il s’agissait désormais de survivre pour me créer un futur plus radieux moins soumis à la peur. Je devais croire en moi et mes camarades, j’allais devenir plus forte pour un jour les remercier de tout ce qu’ils avaient fait pour moi, pour leur rendre la monnaie de leur pièce et ne plus avoir cette faiblesse.

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Assez rapidement, je sentis la force supérieure de Ryuku m'attraper et rapidement, je me retrouvais balloter sur ses épaules comme un vulgaire sac de pomme de terre. Je remerciais alors Dieu de connaître cet homme. Cahoter de toute part, je ne me plaignais pas, je ne pouvais qu'en prendre qu'à moi-même d'être aussi faible. J'entends les craquements de glace sous les pieds de mon ainé et je me recroqueville le plus que je peux, jusqu'à ce que je descende d'un coup, je venais d'être projeté dans les airs et je percutais quelque chose de doux et duveteux, en me relevant, la tête vibrante, je remarquai que j'avais percuté un loup grâce à la catapulte de fortune qu'était Ryuku. Sans attendre une seule seconde, je sortis mon sabre et tranchai la gorge du pauvre animal pour abréger ces souffrances.

Chinoike 1, Nature 0, balle au centre !

Et finalement, Ryuku apparus quelques secondes plus tard, le corps d'un loup lui aussi dans les bras. Au loin, nous entendîmes le son de la voix d'Etsu et haussant les épaules, nous la rejoignîmes avec plus ou moins de difficultés grâce à l'énorme et infâme purée qui nous gâchait la vue. Finalement, après quelques minutes d'errance dans le froid, nous vîmes enfin notre intendante, qui pour finir n'avait pas dû être à plus de deux cents mètres de notre position de base. Putain de blizzard de merde !

Une fois rassemblés, je pus souffler, ma peur panique de l'hypothermie était un peu plus loin en arrière, mais il n'en restait pas moins qu'on se les caillaient sévère. On nous expliqua alors rapidement la suite des opérations, nous allions nous blottir dans un coin avec les cadavres de loup pour empêcher que le froid nous attaquât trop, selon Etsu, il était trop dangereux de s'aventurer dans ces conditions. J'hochai la tête, heureuse de cette pause pour se réchauffer au moins, un minimum. La purée ne disparus alors qu'après une durée qui me parus une éternité. Maintenant que je ne marchais plus, ma chaleur corporelle tombait et le froid était encore pire qu'avant pour moi et je fus bien heureuse de reprendre la marche.

Après plusieurs autres heures de marche qui me parurent exquise aux vues de comment mon corps chauffait, nous fûmes enfin à Kobeshiki où je discernais un peu plus haut le manoir de nos cibles, je ne pus m'empêcher de sourire, sentant que l'heure du combat arrivait, ces sales rats allaient mourir. Finalement, Etsu nous envoya chacun à nos tâches, Ryuku allait partir à l'auberge et moi on me laissait le choix entre aller chercher des plantes où des vivres et arborant un grand sourire en même temps que mon ventre grognait, je déclarai d'une voix forte :

« J'vais m'occuper de la bouffe ! »

Et sans attendre de réponse, guillerette à l'idée de m'en mettre plein la panse, je partis chercher la nourriture. Trouver rapidement un boucher, l'eau à la bouche, je rentrai et fis une razzia sur la charcuterie et alors que je payais en grignotant un délicieux saucisson, posant mon coude sur le comptoir de la boucherie demandait innocente :

« Vous pouvez me dire quoi sur le sieur Heizamon ? J'suis nouvelle dans le coin et j'aimerai en savoir plus, j'songe à m'installer ici. »

Bien entendu, je mentais, je voulais juste des informations. J'allais aussi voir le boulanger pour croiser un peu les avis. En étant au plus proche du manoir de l'autre batard, je n'avais aucun doute qu'il y allait avoir plus d'information pour nous aider à coincer ces enfoirés. J'avais hâte d'en découdre pour qu'on nous voit à notre juste valeur. L'ère des Chinoike commençait ici !

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