Resident Sunajin [Ft : Nozomo Kazuki]

 
 

 
Alors que Kuma cherchait à s’infiltrer dans l’usine désaffectée, il entendit soudainement un sifflement de mauvais augure, après avoir posé le pied sur une plaque mobile. Plusieurs dalles s’illuminèrent sous ses yeux, signalant la présence de nombreux parchemins explosifs, finement dissimulés. Pris de court, le Triumvir n’eut que quelques secondes pour effectuer un bond, le plus loin possible, roulé en boule pour essayer de se protéger, avant d’être rattrapé par la déflagration, qui le renvoya sèchement à la case départ, après une chute éclair, mais brutale. Étalé sur le dos et atterré, le shinobi était ravi que personne n’ait été là, pour assister à son échec cuisant. Serrant la mâchoire, il essaya d’estimer l’ampleur des dégâts, en se demandant à quel genre de lunatique il pouvait avoir affaire, pour qu’il ose installer de tels dispositifs sur le sol Sunajin. De la part de Shirogane, encore, pourquoi pas, mais certainement pas de celle du premier étranger débaroulant chez eux ! Entre ça, l’usine et les cadavres, il partait du mauvais pied, le Tetsunouma ! Il avait sans doute bien fait, de ne pas annoncer son arrivée. Afin d’arrêter le saignement, il exécuta quelques mudras, afin de laisser son jutsu Automédication faire son travail, lorsque soudain, le bruit d’une porte grinçante lui signala l’arrivée de quelqu’un, avec un accès à l’intérieur de la bâtisse.

Analysant rapidement ses options, il décida de jouer le même jeu que son suspect du jour, en changeant prestement ses traits, à l’air d’un Henge rapide. Prenant l’apparence de Kazuki, qu’il avait déjà vu en bien piètre état lors de ses entraînements, il décida de se faire passer pour mort ou au moins, gravement blessé et inconscient. Attendant patiemment au sol, il n’avait plus qu’à attendre l’arrivée du garde des lieux, qui aurait peut-être la délicatesse de le ramener à l’intérieur, en le prenant pour de la marchandise gratuite. Ils voulaient des cadavres ? Il leur en proposait un de premier choix, comment allaient-ils réagir ?

Spoiler:

 
Contrairement à ce qu’il avait espéré, le garde ne le ramena pas à l’intérieur. Bien au contraire, sans même s’inquiéter de ses signes vitaux, il lui attacha une corde à la cheville, avant de le traîner sur plusieurs kilomètres, pour finalement jeter le pauvre Kuma, qui feignait l’inconscience, dans un énorme ravin, faisant office de charnier. La chute du jonin fut heureusement amortie par la pile de cadavres, qui arboraient différents stades de décomposition et suintant chacun un ichor putride. Il rouvrit les yeux, comprenant qu’il ne risquait plus de se faire repérer, tout en luttant avec chaque fibre de son corps pour rester silencieux, malgré l’odeur nauséabonde qui lui emplissait les narines et lui retournait l’estomac. La détermination de l’Ours était amplifiée par sa rage, qui ne faisait que monter, à mesure qu’il en découvrait davantage sur les agissements de Tetsunouma. Il attendit que le géant, qu’il entendait déplacer des cailloux, au-dessus de la fosse, s’en aille, en portant un bout de son manteau pour tenter, en vain, de se prémunir de la fragrance de mort qui embaumait l’endroit. Profitant de cet instant pour observer autour de lui, malgré le peu de luminosité, à la recherche de bandeaux à l’effigie de Suna, ou du moindre signe distinctif lui permettant d’incriminer le fou qui avait élu domicile chez lui. Une fois convaincu d’être enfin seul, il finit par rompre son Henge et se saisir d’un scalpel, pour sectionner la corde qui lui enserrait le pied droit.    

« Sacrebleu… » Murmura le Triumvir, en constatant l’ampleur de sa découverte. « Tu vas pas faire de vieux os,espèce de grosse blatte ...» Grommela-t-il, en essayant de se contenir, malgré la tranquillité dont il semblait pouvoir profiter.

Il se fichait bien que l’attache aux pieds des macchabées puisse servir aux présumés coupables, pour savoir qu’un des morts ne l’était pas vraiment, étant donné qu’ils n’avaient normalement aucune idée de sa réelle identité, ni même de l’ampleur des dégâts qu’il avait pu subir. Il avait voulu y aller discrètement, parce qu’il aurait été compliqué de s’expliquer auprès des grosses pontes, s’il s’avérait faire fausse piste, mais il n’y avait plus d’erreur possible. Sans s’attarder plus de temps que nécessaire en cet endroit lugubre, il remonta la paroi du ravin, avant de se retrouver enfin à l’air libre. Ses vêtements empestaient, mais il était trop préoccupé pour y prêter une réelle attention, surtout après avoir été assailli par les pires odeurs qu’il avait eu le privilège de sentir, alors qu’il avait été sur le front de nombreuses guerres.

Une fois de retour sur le plancher des vaches, il remarqua que le garde avait dessiné quelque chose dans le sable, ainsi que plusieurs pierres disposées ça et là, expliquant ce qu’il avait entendu plus tôt, mais dont il avait du mal à saisir la signification. Le martialiste prit une grande bouffée d’air frais, avant d’exécuter quelques mudras. Il manifesta ainsi quatre clones à son effigie, qu’il répartit sur plusieurs tâches. Le rôle du premier était d’aller avertir le Kazekage de ce qu’il avait découvert, pièges suspicieux, pile de cadavres démesurées, etc… Le second, lui, avait pour tâche de rester camouflé sur place et de guetter l’arrivée de nettoyeurs, qui auraient envie de faire disparaître les preuves, le temps que des ninjas ne soient envoyés sur place. Les deux derniers, enfin, allaient le suivre, pour un retour express à l’usine, où il avait quelques explications à demander.  Suspectant un nouveau piège, il examina attentivement la zone qu’avait travaillée le géant, pour essayer d’en retirer quelque chose de compréhensible, mais surtout pour la contourner et s’épargner davantage de soucis.

D’un pas décidé, il reprit donc le chemin de la bâtisse réaffectée, fulminant de colère. En chemin, il se régénéra à nouveau, car il se doutait que l’entrevue allait être musclée, surtout maintenant qu’il était particulièrement remonté. Une fois sur place, il resta à plusieurs mètres de la porte d’où était sorti le garde la première fois, pour y envoyer l’un des deux clones qu’il avait gardé à ses côtés. Celui-ci y déposa un parchemin explosif, confié par l’original, avant de rejoindre ses sosies.

« Toc toc toc, Tetsunouma ! J’ai quelques questions à te poser, sur ton remorquage de cadavres ! » Hurla-t-il, en disposant ses mains en porte-voix. « Sinon, j’arrive ! »

Il ponctua sa phrase en activant son parchemin, d’un signe de Katsu, en espérant défoncer prestement la porte usée, dans la déflagration.

Spoiler: