Assis en tailleur, Ogawa écoutait les bruits de la nature. La rivière située à quelques mètres de lui faisait de doux clapotis terriblement agréables à l’oreille. Les oiseaux chantaient, le vent sifflait et faisait danser les feuilles de quelques arbres visibles. Le cadre était idyllique et la chaleur supportable. Toutes les conditions pour passer une bonne journée étaient réunies. Alors pourquoi le rouquin allait-il aussi mal ? Il sentait en lui un profond malaise. Depuis quelques mois, une immense plaie purulente semblait s’être formée dans son cœur. Il avait mal, presque physiquement. Les horreurs de la guerre l’avait détruit à tout jamais. Seule la boisson lui permettait de tenir à peu près le cap. Tournant la tête, il jeta un œil à travers ses vêtements en direction de la flasque qu’il avait avec lui. Sa soif était si grande alors que le matin venait tout juste de se lever. Son envie de boire était dévorante. De son unique main tremblante, il approcha du métal. Subitement, une forte emprise le stoppa dans son mouvement.
« Tu es plus fort que ça. »
Surpris, le jeune homme au chapeau de paille leva les yeux pour trouver à ses côtés son ainé et frère d’adoption : Soren. Grinçant les dents, il se fit violence pour faire cesser les tremblements de son corps meurtri. Finalement, il baissa la tête, honteux.
« Non… »
Lentement, Soren s’agenouilla pour se retrouver au niveau de son petit-frère. Sa main bienveillante vint se poser sur son épaule. La présence rassurante du shinobi faisait beaucoup de bien à Ogawa. Elle l’apaisait, mais il savait que cela ne durerait pas longtemps malheureusement.
« T’apitoyer sur ton sort ne t’aidera pas. Crois-moi, tu as la force de surmonter tes démons, tu dois simplement le vouloir.
- Je ne sais même plus si je le mérite.
- Et pourquoi pas ?
- J’ai fait… des choses horribles.
- Comme nous tous. Ogawa, la guerre n’est jamais belle, c’est un fait. Son principe même est une absurdité, une dégénérescence de la nature humaine à la fois coûteuse en vie et traumatisante pour les survivants. Les pères enterrent leurs fils, cela n’a aucun sens. Tu n’es pas à l’origine de ce conflit, tu y as simplement été plongé malgré toi. Cesse de t’en vouloir pour cela, tu as défendu les tiens, c’était tout ce qui comptait à ce moment-là.
- Soren… Je sais bien comment rationaliser la chose, ce n’est pas difficile. C’est de passer de théorie à pratique qui m’est impossible. Mon âme est souillée et je ne vois pas comment cela pourrait s’arranger.
- Fais le pour ton fils à naître, tu n’as pas le droit de te laisser aller. Fais-le pour le clan. Fais-le pour moi. »
Ravalant ses larmes, le manchot baissa un peu plus la tête. Comment de jolis mots pourraient un jour effacer ce qu’il avait été obligé de faire ? Les raisons importaient peu, n’importe qui pouvait justifier n’importe quel crime, cela ne l’effaçait pas pour autant. Alors qu’il se laissait aller à son auto-apitoiement habituel, le jeune homme reçut un coup sur la tête.
« Aïe !
- Tu crois que je suis venu pour assister à un tel spectacle ? Allez, debout espèce de déchet rouquin, c’est l’heure de s’y mettre.
- Je… pas ce matin…
- Oh pardon, tu m’as mal compris. Ce n’était pas une question. Debout ! »
Ne laissant pas une seconde de répit à son petit frère, l’Akayuki attaqua. Par réflexe, Ogawa se jeta sur le côté mais ce ne fut pas suffisant. Bien trop mal sur ses appuis, il reçut un violent coup dans le flanc gauche. Il lui était difficile de se défendre du côté de son bras amputé. Ne laissant pas le manchot souffler, l’ainé le bourra de coups. Après une minute éreintante à se faire malmener, Ogawa demeurait cependant debout, bien que mal en point.
« Tu dois t’améliorer.
- Parce que tu crois que j’essaie de faire quoi ?!
- C’est mou ! »
Revenant à l’assaut de plus belle, Soren arma son poing et vint l’écraser vers le plexus du ninja roux. Ayant manqué de peu de parer le coup, Ogawa se retrouva le souffle coupé, bien en difficulté pour la suite du combat. Son ainé ne lui laissa aucun répit, aucune chance, il était à la fois intraitable et impitoyable. Le jeune homme ne faisait tout simplement pas le poids. Après quelques minutes d’un pugilat violent, il se retrouva genoux à terre, transpirant et le souffle rapide.
« Tu n’as plus qu’un bras, il faut le renforcer.
- Facile à dire !
- Tu m’as mal compris. Tu dois effectivement t’entrainer pour le rendre plus musclé, plus puissant, mais ce n’est pas là où je veux en venir.
- Je t’écoute. »
Soudain silencieux, Soren regarda autour de lui. Un gros rocher sembla attirer son attention. Sans dire un mot, il s’en approcha, laissant Ogawa pantois. Le jeune homme suivit son ainé en essayant de comprendre ce qu’il faisait. D’un coup, il envoya un direct du droit vers la roche en utilisant toute sa puissance. Son poing s’enfonça légèrement dans la pierre et la fit se fissurer. Ce ne fut cependant pas assez pour la réduire en morceaux.
« Je sais déjà que tu es fort, pas besoin de fanfaronner. »
Ne prenant pas la peine de répondre, Soren lança un regard désapprobateur au jeune homme. Immobile, il prit une grande inspiration en fermant les yeux. Quand il les rouvrit, son poing s’élançait une fois encore, mais le résultat s’avéra être bien différent. Lors de l’impact, une petite quantité de chakra fut expulsée des pores de la peau du shinobi et la roche vola littéralement en éclats. Bouche bée, Ogawa regarda son grand frère.
« Voilà précisément où je voulais en venir. Nos entrainements t’aident à accroitre ta force, mais tu dois voir plus loin.
- C’était une technique ?
- Pas vraiment, plutôt une expérience, un prototype si tu préfères.
- Pourquoi ne pas aller plus loin ?
- Je manque de temps, et surtout, contrairement à toi je sais utiliser le ninjutsu affinitaire pour booster mon taijutsu.
- Pfff, merci de me le rappeler.
- Encore une fois ce n’est pas là où je veux en venir. Je n’ai pas besoin de techniques de corps à corps renforcées de la sorte, mais toi oui. Mes flammes et la maîtrise de la terre permettent déjà cela, mais toi, tu devras faire bien plus d’efforts que nous autres.
- Je vois. Par quoi je commence ?
- Concentre du chakra dans ton bras, laisse le y affluer lentement et progressivement s’orienter vers ton poing. Il doit devenir un catalyseur pour permettre à toute l’énergie emmagasinée de partir violemment en un point donné.
- Plus facile à dire qu’à faire.
- Je confirme. »
Ne sachant trop comment procéder, Ogawa regarda tour à tour sa main et les débris de roche. Même sur le papier cela avait l’air compliqué. Regardant autour de lui, il trouvait une nouvelle grosse pierre qui ferait parfaitement office de mannequin d’entrainement. Après s’en être rapproché, il s’arrêta et le fit le calme en lui. Paupières closes, il chercha à visualiser le flux interne de son chakra circulant dans ses méridiens. Après de longues secondes, qui lui semblèrent une éternité, le manchot commença à accumuler de l’énergie dans son bras. Comme l’avait expliqué Soren, il procéda lentement, étape par étape. Lorsque le coup fut enfin prêt, l’Akayuki arma le bras et envoya son poing s’écraser contre la roche. Le résultat fut bien loin de celui escompté. Son chakra s’échappa misérablement de sa main et il manqua de se briser les phalanges contre la roche.
« Putain ça fait mal…
- Je veux bien te croire.
- Désolé Soren, mais je ne suis pas sûr d’y arriver. Je suis loin d’avoir ton niveau.
- Tu crois peut-être que l’empire de Tetsu s’est construit en un jour ? Il faut du temps, de la patience et surtout beaucoup de rigueur pour s’améliorer durablement. Je pensais te l’avoir déjà enseigné.
- C’est vrai. C’est juste…
- Ne laisse pas ton handicap te nuire. Fais-en une force, fais-en TA force. Tu es un bourreau de travail. Ce que les autres ont de talent naturel, tu le compenses par l’effort. Sers-toi de ça et tu ferras des progrès je te l’assure.
- J’ai du mal à m’en sentir capable dernièrement.
- Et laisse la boisson de côté, elle ne t’amènera jamais rien de bon.
- Je sais…
- Bon, tu sais quoi faire, je te laisse t’entrainer, on se verra plus tard. »
Offrant un large sourire à son cadet, Soren lui tapa chaleureusement l’épaule avant de faire quelques pas au nord. Le voyant partir, Ogawa serra le poing.
« Merci frérot.
- Y’a pas de quoi. Je serai toujours là pour toi, tu le sais. »
Retournant vaquer à ses occupations et surtout ses responsabilités, le triumvir prit finalement congé. Seul près de la rivière qui continuait inlassablement de couler, Ogawa regarda à l’horizon.
« Moi aussi. »
Le regard du manchot se porta vers sa flasque. Il la prit entre ses doigts et la fixa de longues minutes. Se faisant violence, il se força finalement à la ranger, bien que cela sembla réellement lui en coûter. Son attention se reporta rapidement vers la roche. Pour oublier sa soif inextinguible et son malaise, il devait trouver une échappatoire, un exutoire à sa souffrance. Paupières closes, il concentra son chakra pour recommencer l’exercice une fois encore. Comme Soren l’avait fait comprendre, le manchot était un génie de l’effort. Il ne lui restait plus qu’à le prouver à présent.
Une barbe de plusieurs jours mal taillée et les cheveux gras, le manchot avait le regard vide. Avachis dans un fauteuil de son salon, il semblait sans vie. Ses enfants n’étaient pas présents et il restait là, seul, à se morfondre en silence. Tout ici lui rappelait son épouse défunte. La simple image d’Honoka dans sa tête suffit à le faire pleurer. Le visage recouvert de larmes, le rouquin sanglotant n’entendit pas qu’une personne venait d’entrer. Il sursauta quand une main vint se poser tendrement sur son épaule. Sous le choc, il écarquilla les yeux en voyant Soren. Son ainé le regardait avec tristesse.
« T… tu es de retour…
- J’ai appris ce qui s’est passé.
- …
- Toutes mes condoléances. »
Ogawa ne répondit rien, se remettant à pleurer de plus belle. Le triumvir se rapprocha de lui et le prit délicatement dans ses bras. Le temps de quelques minutes, le veuf se laissa aller, n’essayant pas un instant de retenir sa peine. Petit à petit, les deux hommes s’écartèrent et le manchot sécha ses larmes sans cesser de trembler. Soren alla chercher deux verres et une bouteille de saké. Après les avoir rempli, il en mit un entre les mains du rouquin. Ce dernier regarda le verre avec un mélange de détresse et de dégoût.
« Je… Non… J’arrête.
- Il est un peu tard pour ça.
- Qu... Quoi ? »
Levant les yeux vers son ainé, Ogawa vit qu’il était devenu bien plus sombre et sérieux. Honteux, il s’enfonça dans le fauteuil. Le verre toujours en main, il chercha à fuir Soren du regard. Ce dernier ne lui en laissa pas le temps. L’agrippant par le menton, il l’obligea à le regarder en face.
« Qu… Qu’est-ce tu… ?
- Honoka n’était pas de nature suicidaire.
- Je…
- Combien de fois t’ai-je demandé d’arrêter de boire ? Je sais comment tu deviens quand tu perds le contrôle. Ne me prend pas pour un idiot. J’ai toujours su que cela finirait par arriver.
- Ce…
- Tais-toi ! J’aurai pu t’arrêter. Non, j’AURAI dû t’arrêter, mais je ne l’ai pas fait. Mon amour et ma confiance en toi m’ont aveuglé. J’en porterai toujours le poids et une partie de la responsabilité. »
Beaucoup moins sympathique et bienveillant qu’au début de l’entrevue, Soren devint de plus en plus menaçant. Sa main libre saisit Ogawa au col et il le souleva sans mal. Pris au dépourvu et sous le choc, ce dernier ne fit rien, regardant son frère adoptif bouche bée.
« À partir d’aujourd’hui tu ne touches plus la moindre goutte d’alcool. Compris ?
- Lâche moi bordel ! »
Perdant son sang-froid, le manchot attrapa la main qui retenait son col. Ni une ni deux, Soren répliqua en envoyant son genou dans le ventre de son petit frère. Ogawa perdit son souffle et reçut un direct du droit de plein fouet. Dos contre terre, il commença à bouillonner de rage. S’élançant dans la mêlée, il perdit tout sens commun. Les deux hommes se battaient avec rage et ardeur, démolissant le mobilier qui les entourait au passage. Après un contre de Soren, le manchot termina sa course sur sa table en bois qu’il brisa du poids de son corps. Crachant une gerbe de sang, il décida que tout cela avait bien trop duré. Concentrant toute sa force dans son bras, il fonça vers Soren. Bien que surpris par sa vitesse, l’ainé contra le coup en attrapant simplement le poing. Surpris, Ogawa écarquilla les yeux bouche bée. Une seconde après, le triumvir profitait de son manque de concentration pour lui casser le nez et l’arcade d’un unique coup. Hors d’état de combattre, le rouquin gisait prostré sur le sol.
« Est-ce là tout le fruit de tes efforts ? Onze ans à t’entrainer et tu n’as toujours pas compris ? Pourquoi t’évertues-tu donc à n’accroître que ta force ? Je t’ai expliqué un nombre incalculable de fois que tu n’iras pas plus loin de cette manière.
- Va te faire foutre ! »
Haletant, Soren se calma. Lentement, il se baissa pour venir aux côtés de son frère. Fatigué, il soupira avant de s’assoir en tailleurs.
« Concentre-toi uniquement sur ta maîtrise du chakra. Ta force a déjà atteint ses limites, tu n’iras pas plus haut et c’est encore loin d’être suffisant. Preuve en est, c’est bien toi qui est étendu au sol.
- Je n’y arrive pas tu comprends ?!
- Non. Tu n’y crois pas, nuance.
- Ferme-là…
- Ce qui est arrivé à Honoka est un drame et tu te puniras éternellement pour cela, mais cela n’a rien à voir avec le reste. Sors de cette spirale autodestructrice dans laquelle tu es rentré il y’a de cela une décennie.
- Je…
- Tu dois faire la paix avec toi-même où une telle chose pourrait se produire à nouveau. Qui viendra après elle ? Takeshi ? Emiko ? Kinjiro ? Pense à tes enfants bon sang, fais-le pour eux !
- Non… Jamais je ne leur ferai de mal…
- Parce que tu pensais en faire un jour à ta femme ? Réveille-toi petit frère, tu n’es plus maître de toi-même. On ne peut rien construire sur une base si chaotique.
- Je n’y toucherai plus…
- Facile à dire. Combien de temps est-ce que tu vas tenir ? Un mois ? un an ? Tu finiras par sombrer de nouveau si tu ne règles pas définitivement des problèmes. Fais-moi confiance sur parole.
- Je veux y arriver… Je… Je le veux…
- Alors fais-le ! Arrête d’essayer, fais-le simplement. »
Posant sa tête contre terre, le manchot laissa de nouveau couler ses larmes. Il savait que Soren avait raison. Pourtant, méritait-il la paix après ce qu’il avait fait ? Pourrait-il un jour se regarder dans un miroir sans se donner envie de vomir ? Il n’arrivait pas à y croire. Il devait malgré tout essayer, il devait le faire pour ses enfants. Son sort importait peu au final, ils étaient les seuls à avoir de l’importance. Voilà quel serait son moteur à présent. Les joues humides et le corps endolori, Ogawa tenta de se redresser. Soren l’aida avant de l’aider à s’installer dans son fauteuil.
« Je ne reste pas longtemps. J’ai une importance mission à réaliser dans quelques jours. Quand je reviendrai, nous continuerons ton entrainement. Focalise-toi dessus, mets-y toute ton énergie et ta concentration, laisse-le devenir une obsession digne de te faire oublier l’alcool. Je m’occuperai de tes enfants pendant un moment si tu veux. Kuma sera ravi d’avoir de la compagnie.
- Non, c’est à moi de m’occuper d’eux.
- Comme tu veux, mais n’oublie pas ce que je t’ai dit.
- Promis.
- Il vaudrait mieux pour toi. »
Peu de temps après cela, le triumvir quittait la maison d’Ogawa. Seul, le manchot commença à s’occuper des dégâts causés par cet affrontement inopiné. Les paroles de Soren l’avaient profondément touché. Il sentait que ce recadrement allait durablement et réellement l’aider. Fatigué et blessé, il finit par s’effondrer dans son lit une heure plus tard. L’âme en peine, il pouvait s’estimer heureux d’avoir auprès de lui un frère si attentionné. Il ne le méritait pas mais il ne comptait pas se priver de son amour ni de son soutien. Fermant les yeux, Ogawa tomba de sommeil, pressé de revoir Soren quand il reviendrait.
La situation du clan Akayuki devenait de plus en plus précaire. La guerre froide avec le daimyo entrainait les ninjas marchands sur une pente glissante qui leur serait fatale à terme. De nombreux morts étaient à recenser et les affaires bien moins florissantes. Si cela continuait ainsi, les Akayuki s’éteindrait un jour ou l’autre. Ogawa, devenu triumvir quelques années plus tôt en succédant à son frère Soren, était bien décidé à mener les siens vers une terre d’accueil plus prospère. Encore et toujours, il continuait de s’entrainer jour après jour pour tenter de mettre enfin au point SA technique. Malheureusement, cela aurait été mentir que de dire qu’il était seulement proche de réussir. Avec le temps, il avait réussi à maîtriser une puissante technique, particulièrement destructrice, mais qui était loin de ce à quoi il s’attendait et qu’il était loin d’être le seul à utiliser. Le manchot avait en tête les paroles de son ainé, il devait mettre la main sur son propre jutsu, sa technique fétiche, sa création. Le chemin serait encore long et Ogawa le savait parfaitement, pourtant, il ne semblait pas se décourager. Malgré le fait que ses progrès soient dignes de la course affolées d’une tortue malade, il ne perdait pas espoir. Un jour il réussirait, un jour il ferait la fierté de Soren, même si ce dernier ne pourrait pas s’en rendre compte.
Torse nu devant la rivière où avait l’habitude de venir s’entrainer, le triumvir baissa les yeux en pensant au destin de son frère adoptif. Le drame qui avait secoué le clan et avait conduit à sa folie soudaine avait été un véritable choc pour Ogawa. Comment un homme tel que Soren pouvait être devenu fou ? Comment un lâche armé de poison avait eu la possibilité de blesser un homme pareil ? C’était à n’y rien comprendre et encore aujourd’hui notre protagoniste avait la rage rien qu’en y repensant.
« Tu ne méritais pas ça. »
Seul face à l’eau qui s’écoulait sans fin, le ninja en sueur décida de se concentrer pour reprendre le cours de son entrainement. Comme d’habitude, il avait disposé plusieurs rochers dont il se servait comme sac de frappe. Bien entendu, malgré la force d’Ogawa, frapper comme un forcené sur la roche n’était pas spécialement agréable. Le but n’était pas réellement de taper sans intérêt juste pour le plaisir. Comme le lui avait déjà fait comprendre Soren par le passé, sa force brute était déjà au sommet de ses capacités personnelles. Il ne pouvait aller plus en se contentant de se muscler un peu plus, non, il devait se servir de son chakra pour transcender les limites de son propre corps. Telle était la voie qu’il suivait depuis plusieurs années maintenant. En travaillant suffisamment, il avait été en mesure d’apprendre comment renforcer son poing de telle sorte qu’il lui soit possible de libérer cent pour cent de sa puissance physique sur un unique coup, mais ce n’était pas assez. En persévérant davantage, il était parvenu à utiliser son chakra pour renforcer de manière significative la puissance d’un coup. Malheureusement, il lui était impossible de canaliser son énergie suffisamment bien pour ne la concentrer qu’en un petit poing donné. Rapidement, elle partait dans tous les sens. Cela lui permettait de détruire le sol d’un unique direct du droit, mais ce n’était pas ce qu’il voulait. Son poing devait devenir un canon dont la déflagration serait directionnelle et non pas un simple parchemin explosif.
« Toujours plus facile à dire qu’à faire. » grommela-t-il dans sa barbe.
Il sentait qu’il faisait petit à petit des progrès. Il était vrai aussi qu’il s’agissait à chaque fois de pas de fourmi. Jamais il n’y arriverait de son vivant à ce rythme. Encore et toujours, il fermait les yeux, concentrait son chakra, puis tapait. Impossible de canaliser suffisamment longtemps une si grande quantité d’énergie. Ogawa avait bien du respect pour les gens capables de modeler leur chakra en une sphère rotative parfaite comme il l’avait déjà vu par le passé. Pourquoi fallait-il qu’il soit si mauvais ? Pourquoi devait-il toujours travailler autant juste pour arriver au niveau des autres ? Ce n’était pas juste. Pas plus que ce qui était arrivé à Soren. Une longue heure durant, le manchot continua cet exercice qui ne semblait mener à rien. Après s’être une fois de plus blessé sur la roche dure, le triumvir alla mettre sa main dans l’eau pour l’apaiser. C’est à ce moment-là qu’il vit une silhouette familière. Son grand-frère se trouvait là, les pieds dans l’eau, l’air perdu et en train de se ronger les ongles.
« Soren ? »
Rapidement, le manchot pénétra lui aussi dans la rivière glacée. Le froid le fit frissonner mais il n’y prêta pas plus attention que cela. Toute sa concentration était acquise à l’ancien triumvir.
« Soren, qu’est-ce tu fais là ? »
Le shinobi devenu fou le regarda, l’air de ne rien comprendre à ses paroles. Il fronça les sourcils en détaillant l’homme roux qui lui faisait face.
« Ogawa.
- Oui, c’est bien moi. Reste calme Soren, j’arrive. »
D’abord immobile, l’ainé sembla s’agiter en voyant le manchot avancer vers lui. Il commença à rongea de plus en plus frénétiquement ses ongles déjà bien abimés. Son regard devenant de plus en plus sombre, il recula de quelques pas.
« Tu es avec eux, tu veux me ramener pour me torturer…
- Non, Soren, je t’en supplie, écoute moi, tout va bien.
- Vous me voulez du mal… Je le sais…
- Sor…
- RAHHHHH !!! »
Réagissant comme un dément, l’ancien triumvir sauta à la gorge de son successeur. Ses gestes étaient confus, bien moins précis et meurtriers qu’ils ne l’étaient par le passé. Sans une immense difficulté, Ogawa les esquiva les uns après les autres. Il ne voulait pas blesser son pauvre frère devenu fou. Malheureusement pour lui, malgré sa démence, Soren n’avait pas tout perdu de ses capacités. Il intensifia les choses et blessa le manchot à plusieurs reprises. Perdant progressivement patience, il finit par répondre. Quelques secondes plus tard, le fou avait la tête sous l’eau. Un peu avant qu’il ne perde connaissance, Ogawa le relâcha et jeta son corps sur la rive. Après s’être approché, il vit que Soren était complètement paniqué. Lentement, il se pencha pour le prendre dans son bras.
« Ogawa ?
- C’est moi. Tout va bien. »
Finalement rassuré, l’ancien triumvir laissa échapper ses larmes en un torrent ininterrompu. Le manchot garda son ainé auprès de lui de longues minutes. Se calmant petit à petit, Soren jeta un regard fou vers son petit frère.
« T’as pas à boire ?
- J’ai arrêté. Tu ne t’en souviens pas.
- Arrêté ? Arrêté, arrêté. Non…
- Ce n’est rien. Je vais te ramener chez toi. »
Considérant d’une part qu’il était trop fatigué pour continuer et d’autre part que son frère ne pouvait être laissé seul, le père de famille veuf décida d’en finir pour aujourd’hui avec son entrainement. Prenant Soren sous le bras, il l’aida à se redresser et entama son retour au repaire du clan, non loin de là. L’âme en peine, Ogawa jeta un regard vers son ainé. Ce n’était décidément vraiment pas juste. Pourquoi une telle chose était arrivée à si grand homme ? Si seulement cela avait été possible, le manchot aurait volontiers troqué sa place contre la sienne. Pourquoi un homme de bien succombait à la folie quand un enfoiré ayant tué sa femme se portait comme un charme ? cela n’avait aucun sens. Une boule au ventre, Ogawa fit taire ses démons, essayant autant que possible de ne pas penser à son irrésistible envie de boire. La boisson lui manquait tellement…
En tailleur, Ogawa se tenait face à une tombe blanche. Bien que régulièrement frappée par le vent et le sable qu’il emportait, elle semblait immaculée. Régulièrement, le triumvir venait prendre soin d’elle, la brossant et la lavant. C’était en grande partie grâce à lui qu’elle tenait si bien la route. Sans un mot, il regardait le marbre avec tristesse. De son unique main valide, il s’empara de sa flasque, l’ouvrit d’un geste habile, et commença à verser la moitié de son contenu dans le sable chaud. Une fois la chose terminée, il porta le goulot à ses lèvres et la termina. Avec une grimace, il remit le bouchon.
« À la tienne mon frère. »
Comme toujours, le manchot était avare en mot quand il venait ici, se contentant la plupart du temps de faire le point avec ses pensées. Il lui était devenu impossible de rester sobre après la mort de Soren et les horreurs causées par la guerre froide qu’avait mené le clan. La chose étant à prévoir, cela l’avait conduit à perdre ses enfants, eux aussi victimes de la violence de leur père, tout comme l’avait été Honoka dans le passé. Le temps avait beau continuer d’avancer, le triumvir ne changeait pas. Depuis trop longtemps il était marqué au plus profond de son être au fer rouge par les crimes dont il avait été témoin ou auteur durant la guerre des neiges pourpres. Malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à se pardonner quoique ce soit, surtout pas ses méfaits les plus récents. La perte de sa femme ne cessait de le faire souffrir et au fond de lui, s’estimant responsable, il ne voulait guère aller mieux. Sa situation était une juste punition au vu de ses crimes.
« À la semaine prochaine. »
Après s’être levé, le manchot quitta le cimetière privé des Akayuki et déambula dans les rues de Suna. Le soleil était déjà haut dans le ciel et les passants nombreux dans les rues. Telle une ombre, le jônin avançait sans trop savoir où aller. Comme toujours, ses pas le menèrent à terme vers le bar qui était petit à petit devenu son point de chute. Sa flasque vide, il demanda à ce qu’elle soit remplie et en profita pour commander un verre. Déjà quelque peu alcoolisé, il ne fit pas attention à l’homme qui avançait vers lui. Quand une main à la poigne puissante se referma sur sa nuque, il tressaillit en se retournant.
« Zakuro ?
- Lui-même, pour sûr. »
Une chose en entrainant une autre, les deux hommes commandèrent verre sur verre. Bien vite, les deux amis sombrèrent tant dans l’ivresse qu’ils manquèrent d’en tomber dans le coma. Poussés par le tenant des lieux, ils prirent congé pour aller dormir chez Ogawa. Le lendemain, les deux quadragénaires détenteurs d’une violente gueule de bois prirent un petit déjeuner préparé par Katsumoto, le majordome du triumvir.
« Eh bah, j’vois qu’on s’refuse rien.
- Mouais, tu peux parler.
- C’est l’grand luxe ch’toi.
- Parce que tu es un pauvre miséreux, bien sûr.
- Ouais, c’pas faux. T’veux causer d’Haruna ?
- Qui d’autre ?
- Elle est super radine faut pas croire, c’impresionnant. Mais lui dis pas hein ?
- Promis. »
Une fois leur estomac rempli, les deux hommes allèrent se poser dans le salon pour boire un bon thé revigorant. Au calme, ils manquèrent de se renformir. Finalement, Zakuro commença à s’agiter.
« Bon alors, c’quoi ton programme d’la journée ?
- De la paperasse pour la matinée. J’irai m’entrainer plus tard.
- Ah ouais ? T’continue d’essayer d’mettre au point ta technique ?
- Pourquoi arrêterai-je ?
- Chais pas, d’puis l’temps que t’es dessus.
- Il serait d’autant plus idiot d’abandonner maintenant.
- Ouais, c’pas faux. T'veux un coup d’main ?
- Tu veux m’aider ?
- Pourquoi pas. Enfin, j’te dis ça mais faut d’abord qu’je filoche chez moi. Haruna va m’étriper pour avoir découché. Eh mais, promis j’reviens ensuite. »
L’air inquiet, le jônin prit congé rapidement après. Ogawa savait que la femme de son ami n’était pas une tendre. Elle était réputée pour être particulièrement dure en affaires, raison pour laquelle il évitait de commercer avec elle. Haruna, en plus de siéger au conseil du village, était une femme dure et le manchot soupçonnait qu’elle ne batte son mari. Combien de fois était-il arrivé comme si de rien était avec l’arcade cassée ou des bleus plein le visage ? En public, elle faisait mine de rien mais Ogawa n’était pas dupe. Il savait bien à quoi ressemblait un conjoint violent pour l’avoir été lui-même. Peut-être qu’il reconnaissait si bien Haruna parce qu’elle était en un sens une version féminine de lui-même. Cette simple idée lui glaçait le sang et il décida de se concentrer sur les papiers qu’il avait à remplir.
Une fois l’après-midi bien entamé, le jônin se rendit aux terrains d’entrainements publics. Il ne souhaitait pas travailler sur sa technique chez lui. Son prototype avait la fâcheuse tendance de tout détruire et il ne comptait pas ravager son jardin. Il aurait fallu être idiot. Comme toujours, le manchot répéta les mouvements, fermant les yeux, concentrant son chakra puis le libérant en un coup unique. Il sentait qu’avec le temps, il avait fait quelques progrès. Son énergie se dispersait beaucoup moins, mais elle manquait encore de focalisation. Après une heure à s’épuiser sans succès, le jônin se posa contre un rocher pour souffler un peu.
« Tu d’vrais mieux doser ton chakra. »
Sortant de nulle part, Zakuro fit sursauter Ogawa qui ne s’attendait pas à le voir.
« Espèce de vieux renard, je ne t’ai pas du tout entendu arriver.
- Encore heureux. Si ç’avait été l’cas j’pouvais prendre ma retraite.
- Sympa… Doser mon chakra tu disais ?
- Ouais.
- Comment ça ?
- J’pense que t’essaie d’en utiliser trop. Fous en moins pour faire d'progrès, puis augmente ensuite l'doses petit à ptit. »
Attentif, le triumvir regarda son collègue et ami avant de se concentrer sur la paume de sa propre main. Doser le tout ? ce n’était pas idiot après tout. Chargeant volontairement moins de chakra, le manchot refit le même exercice. Très rapidement, il vit qu’il faisait de gros progrès. Avec moins d’énergie, le procédé était beaucoup plus facile à maîtriser.
« J’ai l’impression que ça marche.
- Bien sûr qu’oui, tu m’prends pour un menteur ptet ?
- Pas le moins du monde. Au contraire, je te dois des remerciements.
- Allons pas d’ça entre nous. Et pis c’toi qu’a payé la note hier.
- Ah bon ? T’es sûr de toi ?
- Aussi sûr qu’à Uzushio il n’pleut qu’sur les cons.
Après le départ de Zakuro, le rouquin soupira. Pourquoi n’y avait-il pas pensé depuis tout ce temps ? Était-il réellement le dernier des idiots ? Dans sa quête de puissance, il avait cherché à vouloir aller trop vite et cela lui avait coûté un nombre d’années incalculable. C’était vraiment pitoyable, comment pouvait-il s’estimer digne d’enseigner quoique ce soit à qui que ce soit ? Il n’y avait pas de raccourci possible, il devait procéder lentement, étape par étape. Jusqu’à ce que le soleil se couche, le triumvir continua de s’entrainer. Quand il manqua finalement d’énergie et manqua de s’écrouler, il décida de s’arrêter. Grâce à Zakuro, il venait en une journée de faire plus de progrès que durant les six dernières années. Tout cela semblait pourtant simple, logique même. En utilisant moins de chakra, Ogawa parvenait à bien mieux se concentrer sur la complexité de la tâche. La puissance du coup était dérisoire, mais ce n’était pas important. En continuant ainsi, il savait qu’il pourrait progressivement faire la même chose en augmentant toujours plus la dose d’énergie. Ainsi, il finirait finalement par mettre au point sa technique. Après tout ce temps, il avait enfin l’impression d’être réellement sur une piste et cela la réjouissait plus que tout.
Les troubles avec le clan Kaigan étaient récurrents et incessants. Personne à Suna n’ignorait l’identité de ces féroces guerriers nomades. Ces hommes et femmes avaient tenu tête au grand Senshi, préférant leur indépendance et le fait de pouvoir pleinement se consacrer à leur culte. Il était difficile de leur en vouloir, du moins sur le papier. Leur œuvre était légitime après tout. Là où le bas blessait, c’était en ce qui concernait leurs actes. Les shinobis du clan Kaigan étaient réputés pour leur violence extrême et les attaques sur les caravanes et voyageurs du désert. On parlait de prisonniers sacrifiés sur l’autel du démon dieu Shukaku, et bien d’autres choses terribles encore. Ogawa n’avait jamais été un fervent partisan du clan nomade, ni même l’un de leurs défenseurs. Pour tout dire, il ne les aimait pas. Que ce soit avant l’intégration des Akayuki à Suna ou bien après, il avait rencontré de nombreux problèmes avec es derniers. Leurs attaques étaient terribles et difficilement acceptable pour les commerçants. Par le passé, il les avait maintes fois combattu. Ils n’étaient pas les seuls, à bien y penser, le manchot se souvenait également du clan Takeda, dont la jeune Kyou était ressortissante. Il y avait décidément bien des choses à dire quant aux soucis du désert.
Sous un soleil de plomb, Ogawa avançait dans le sable chaud. Comme souvent, il menait un groupe de caravaniers dans le désert, en direction de Suna. Comme une attaque avait récemment eu lieu, il avait décidé de renforcer un peu la protection de ses convois. Pour cette occasion, les marchandises avaient tellement de valeur qu’il s’était déplacé en personne et avait également pris sur lui de demander un coup de main au duo Nozomo. Résultat des courses, tout ce petit monde avançait lentement dans les étendues désertiques du pays du Vent. Alors qu’il ne restait plus qu’un jour de route à peine, ce qui devait arriver arriva. Une troupe de Kaigans particulièrement nombreuse lança l’assaut sur la caravane. Le triumvir en avait rarement vu autant en même temps. Qu’est-ce qui pouvait justifier un assaut d’une telle envergure ? Était-il possible qu’un de leurs espions ait eu l’occasion de se renseigner sur l’importance des marchandises convoyées ? Ce n’était pas impossible, mais rien ne pouvait le prouver.
« Défendez les caravaniers ! » cria le jônin à ses pairs
Il était absolument indispensable que les civils, les non-combattants ou toute personne trop faible pour lutter soit protégés des nomades du désert. Comme toujours, le manchot s’élança dans la mêlée sans réfléchir. Plus loin, les Nozomo se firent rapidement prendre à parti par un véritable colosse. L’homme était immense, particulièrement musclé et semblait posséder une force destructrice colossale. D’un rapide coup d’œil, Ogawa estima qu’il devait s’agir du chef de la troupe. Pour l’heure, il devait s’occuper des caravaniers en danger. Une fois cela fait, il aurait tout le temps de s’occuper de la montagne de muscles. Il espérait simplement que les eux frère n’aient pas trop de mal face à ce dernier…
.JENAA
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG B Ryos: 160 Expérience: (2847/1200)
Je fis un petit signe de tête au chauffeur, proche de moi. J'étais très content du séjour et des repas. Marchant gentiment, je blaguais avec mes camarades du convoi, alors que la promenade dans le désert était cadencée. Les dunes, de jour, étaient toujours belles, même si je préférais la fraicheur sous la lune.
"Ce que le jour doit à la nuit... Oui"
Si d'apparence j'avais l'air détendu, j'étais quand même chargé de la sécurité... Avec les gardes issus du clan marchand. Une partie de mon cerveau surveillait les environs et ma main restait cramponnée au sabre à ma ceinture. Embarqué par hasard dans cette mission, Hayato et moi étions gardes du corps : Accompagner, avec une unité Akayuki, dont Ogawa, un chargement de produits du clan des marchands pour le commerce avec un clan extérieur. Même si je ne connaissais pas grand-chose de la géopolitique ou du commerce de Suna, puisque les Nozomo étaient peu tournés vers le commerce, ni vers autre chose que leur petite gloire passée, j'étais content de voir que mon village n'était pas si isolé que ça.
Dans un désert géant, oui, mais pas coupé du monde pour autant.
"Les Akayuki sont des bons combattants et des sacrés marchands". J'avais jeté rapidement un œil au chargement que j'exportais et ces étoffes ainsi que ces bijoux auraient fait tourner la tête de quiconque. "Mamie-matée aurait pris son pied rien qu'en voyant tout ça". Penser à cette vieille acariâtre me fit sourire, surtout que j'avais épuisé ma gourde de maté... Je ne prévoyais jamais assez, c'était énervant.
Sauf que, les Kaigans : Une attaque et tout partait en vrille. Le corps de sable de ces saloperies empêchés de pouvoir décemment les trancher, mais j'arrivai à peu-prés à m'en sortir... De son côté, Hayato les éparpillaient façon puzzle avec des coups de nintaijutsu élégant et dévastateur. Un petit temps, nous retenions les vagues sur l'ordre du chef. Protéger les caravaniers, l'humain et donc, derrière eux, la ressource.
Bientôt, un grand gaillard arriva pour essayer de casser la résistance Sunajin : Des coups violents, assez lent, mais qui encaissait parfaitement les attaques. Un mur qui pouvait, à tout moment, nous foncer dessus pour nous abattre... Un coup de poing surprenant projeta Hayato hors de mon champ de vision, il n'y avait que moi prés de la force brute Kaigan.