Attrape-moi si tu peux ! [PV Senju Haruka]

(Ces évènements se déroulent dans le cadre des négociations de mariage avec le clan Yamanaka, peu avant l'Intendance d'Haruka).

Un moment d’intimité longtemps escompté. Une bouffée d’air frais au sens propre comme figuré. Telles étaient les impressions qui parcouraient Kirei en son for intérieur, tandis qu’il déambulait d’un pas léger aux côtés de sa bien-aimée. Contemplant le spectacle verdoyant des grandes forêts du Pays du Feu, Haruka s’était ainsi proposée de l’y accompagner, au terme d’une visite diplomatique du clan Yamanaka auprès de Konoha. Un dévouement de courtoisie que personne n’avait trouvé suspect, entre le jeune chef et la Princesse Senju souhaitant l’attirer dans ses filets, au nom d’une alliance matrimoniale encore discutée.

Kirei : "Tout au bout se trouve la Côte Verdoyante, et le domaine des Yamanaka. Une même étendue sylvestre, mais différents territoires. N’est-ce pas ironique après la Grande Guerre, et lorsque l’on prône aujourd’hui l’unité des clans ?" dit-il d’un ton contemplatif, entremêlé d’une pointe de sarcasme. "J’admets être un peu mauvaise langue. Avec les villages ninjas, de grands progrès ont été accomplis, tout en tâchant de respecter l’identité de chacun. Y compris le clan Yamanaka."

Observant la canopée, Kirei chassa peu à peu ces interrogations de son esprit. L’heure n’était plus à la politique. Cette escapade était justement l’occasion de s’y dérober, avant de devoir rejoindre la délégation Yamanaka, et de retourner à ses responsabilités. Ces instants passés en la compagnie d’Haruka l’apaisaient particulièrement, s’abandonnant peu à peu à une insouciance connue seulement d’eux-mêmes. Le regard posé vers l’horizon, il laissait libre cours à des réflexions plus fugaces et inconséquentes, d'habitude réprimées, dont l’une finit par franchir la frontière de ses lippes.

Kirei : "Je t’aurais bien proposé de faire la course, le terrain est idéal, mais je doute de pouvoir encore rivaliser… Ceci dit, tu serais peut-être surprise de mes progrès !"

Le jeune homme marchait dorénavant de l’autre côté de la demoiselle, passé subitement de sa gauche à sa droite d’un mouvement rapide, qui n’atteignait cependant point toute la fulgurance dont il était capable. Si le shinobi avait assimilé les premiers rudiments du Shunshin, que lui avait inculqués sa partenaire lors de leur précédente rencontre au Domaine Yamanaka, force était de constater qu'il avait encore besoin de quelques conseils, et de davantage de pratique. Quand bien même était-il encore loin de maîtriser le jutsu, il ne parvenait à se déplacer un peu plus vite que depuis très récemment.

Kirei : "Pas mal n’est-ce pas ? Mais encore perfectible."

S'il ne se distinguait aucunement par sa force physique, il pouvait toutefois compter sur sa vitesse afin de s'extraire d'une situation délicate, a fortiori au corps-à-corps. Un potentiel que sa partenaire, brillant par sa vélocité, s'était généreusement proposée de développer. Jusqu'à présent, elle n'avait fait que lui exposer les principes de base de la technique, qui se révélait bien trop complexe pour être apprise en seulement un court séjour. C'est pourquoi lui avait-elle donné un certain nombre de devoirs à réaliser par lui-même, remettant la poursuite de cet entraînement à leur prochaine rencontre.

Kirei : "Devoir concentrer son chakra dans l'ensemble de son être, en y maintenant une répartition équitable, n'est guère des plus aisés. Surtout lorsqu'il s'agit de se mouvoir ensuite. Sans tes directives, j'aurais certainement eu tendance à privilégier les jambes et les pieds. Au moins, je n'aurai pas commencé à prendre de mauvaises habitudes en m'entraînant en ton absence."

La peur de décevoir la maîtresse du Mokuton et de se couvrir de honte face à elle, qui plus est après le temps précieux qu'elle avait pu lui consacrer, l'avait poussé à pratiquer avec acharnement, afin d'être prêt lors de leurs retrouvailles. Tant son appréhension que son désir de se montrer à la hauteur, avaient conduit le ninja médecin à répéter assidûment l'exercice consistant à rester immobile, afin de faciliter une diffusion égale de son chakra à travers tout son corps. Il lui avait ainsi permis de commencer à se déplacer plus rapidement qu'à l'accoutumée. Toutefois, il était encore incapable d'évoluer sur une distance un tant soit peu utile en pratique, ni d'accélérer davantage.

Technique en cours d'apprentissage:

Réduire ses frontières en cendres, des paroles interprétables de bien des manières, qui trouvaient un écho tout particulier aux oreilles du jeune homme.  Aux côtés des Nara et du Papillon Noir, son propre clan avait plongé le monde dans les affres de la guerre, effaçant moult frontières préexistantes, avant d’assister à l’émergence de nouvelles. Aux yeux de Kirei, même la subjugation de toutes les nations par une seule ne pouvait être la source d’une unification pérenne. Les méthodes sûres des Senju étaient peut-être réellement des outils plus adaptés à une telle entreprise.

Rougissant à la mention de ces dernières, il ne put s’empêcher de ressentir une certaine forme d’embarras lorsqu’elles furent évoquées par sa partenaire, produit de sa propre pudeur et des sentiments qu’il éprouvait à son égard. La plupart du temps, les mariages politiques impliquaient de renoncer à l’amour au profit d’intérêts stratégiques, de sacrifier sa propre personne sur l’autel du plus grand nombre. A fortiori lorsque l’on était un dirigeant se devant d’incarner l’exemple, et de privilégier le collectif au détriment de soi-même. La perspective d’épouser Haruka représentait dès lors une opportunité unique.

Les négociations s’annonçaient toutefois compliquées, chacune des parties disposant de ses propres revendications difficilement compatibles avec celles de l’autre. Certains conseillers des deux camps ne se privaient non plus guère de manifester ouvertement leur hostilité vis-à-vis du principe même d’un rapprochement entre les Yamanaka et Konoha ou les Senju. Une situation délicate pour le jeune chef de clan, qui s’efforçait tant bien que mal de maintenir un détachement aux antipodes du tumulte émotionnel auquel il était en proie, cherchant à anesthésier son être en distançant ses pensées de ces considérations.

Kirei : "Juste un simple civil ? Je pensais pourtant avoir un bon professeur !" répondit-il à Haruka avec légèreté, tentant de se remobiliser sur l’entraînement autant que faire se peut.

La jeune femme le félicita tout de même des grands progrès qu’il venait d’accomplir, ce qui ne manqua point de le rassurer quant à l’image qu’il avait ainsi pu lui renvoyer. Tandis qu’elle se plaçait face à lui, elle lui demanda de recourir à ses facultés sensorielles, afin qu’il puisse ressentir un phénomène dont elle allait probablement faire la démonstration imminente. Un stratagème auquel le tandem de tourtereaux semblait avoir pris l’habitude de recourir, facilitant nettement leur compréhension respective de ce qu’ils s’enseignaient mutuellement. Parfois, ressentir valait mieux que tous les mots du monde.

Kirei : "Je suis prêt."

C’est avec la plus grande des célérités que la Princesse Senju exécuta subséquemment la technique de déplacement rapide, passant promptement dans son dos d’un mouvement pratiquement imperceptible à l’œil nu. D’autant plus que la distance à parcourir n’était que de quelques mètres. L’utilisation du Mode Senseur avait toutefois permis au télépathe de ressentir la nouvelle position de la kunoici, et plus important encore, le processus qui se mit en œuvre lorsqu’elle exécuta le Shunshin. Comme elle venait de le verbaliser dans les instants qui suivirent, à une intense concentration de chakra avait succédé un relâchement subit.

Kirei : "Effectivement, j’ai ressenti comme une explosion chakratique. Je conçois aisément l’impact physiologique qu’un tel procédé peut revêtir."

La priorité consistait dorénavant à habituer son propre corps à ce malaxage de chakra si spécifique, et à ses implications. Comme la demoiselle avait pu le sous-entendre, il comptait débuter en privilégiant un dosage en excès, seule garantie d’insuffler suffisamment d’énergie afin de réussir le jutsu. Selon elle, l’adrénaline était l’un des éléments permettant de mieux encaisser les effets secondaires venant d’être évoqués, lui proposant alors de le prendre en chasse afin de le stimuler, et de lui faire travailler la technique en conditions réelles. Une suggestion probablement des plus pertinentes, dont la simple évocation avait d’ores-et-déjà accéléré son rythme cardiaque.

Kirei : "Est-ce là une idée purement pédagogique, ou chercherais-tu aussi à t’amuser à mes dépens ?" lui lança-t-il d’un air enjoué, affichant un sourire non dissimulé.

Se mettant en position, il donna le signal de départ à la future Intendante de Konoha, qui selon toute vraisemblance, ne semblait pas bouder son plaisir. Quant à lui, le pauvre Kirei ressentait d’ores-et-déjà un surplus d’adrénaline résultant de cette situation de tête-à-tête avec sa bien-aimée, et de la nervosité issue de l’obligation de faire bonne impression en sa présence qu’il s’était inconsciemment imposée. Devoir faire face à ses attaques, sans qui plus est échouer dans leur esquive, ne venait que parachever ce tableau. Au moins, les conditions étaient réunies afin de le rendre le plus alerte possible.

Kirei : "D’abord, concentrer mon chakra... Je pense que cette quantité devrait amplement suffire, je ne voudrais pas que le contrecoup ne soit trop important en visant bien trop large."

Le premier point de satisfaction fut qu’il parvint rapidement à concentrer équitablement son énergie à travers l’ensemble de son corps. Constatant les pieux de bois fondre vers lui sans aucune retenue, il n’eut en effet d’autre choix que de devoir sensiblement accélérer sa canalisation au regard des fois précédentes, s’il souhaitait avoir une chance de réagir avant de se faire toucher. La menace de subir l’impact de plein fouet favorisait également une relâche pour le moins précipitée du chakra accumulé afin d’esquiver à temps, à défaut d’être maîtrisée… Un excellent exercice pour développer la vitesse d’exécution requise.

Kirei : "Ce n’est pas passé loin !"

Loin d’avoir été gracieuse et fluide, la manœuvre d’évitement du ninja médecin lui avait tout juste permis de s’éclipser à temps, se réceptionnant non loin avec quelques difficultés. Il ressentait les nausées dont lui avait parlé Haruka quelques instants plus tôt, mais la qualité du dosage de son chakra, de même que l’effet de l’adrénaline, paraissaient avoir atténué le contrecoup qu’il aurait sinon pu subir. A peine eut-il eu le temps de faire une petite pause, que la maîtresse du Mokuton décida de le remettre à contribution, reproduisant la même technique au grand dam de son partenaire.

Kirei : "Tu me laisses à peine le temps de souffler !"

Réitérant le même processus, il se trouvait cette fois-ci en terrain nettement plus familier, le souvenir de la première expérience étant encore des plus vivaces dans sa mémoire. Il savait quels éléments ajuster afin de proposer une esquive moins chaotique, et conformément à ce qu’il espérait, son déplacement rapide apparut cette fois-ci beaucoup moins laborieux. Avec plus de pratique, son corps finirait bien par s’habituer à la relâche, tandis qu’il pourrait probablement réagir à des assauts de plus en plus véloces, en se déplaçant sur des distances de plus en plus importantes.

Kirei : "Peut-être pourrions-nous arrêter ici pour aujourd’hui ? Cet entraînement est certainement des plus éprouvants physiquement, et il me paraît opportun de ne point revenir exténués de notre journée, afin d’éviter de susciter des interrogations... non-nécessaires."

Par ces mots, le dirigeant du clan Yamanaka faisait évidemment référence aux conseillers et autres officiels restés au village. Si s’entraîner faisait partie intégrante des activités shinobis, mieux valait-il rester un tant soit peu discret quant à ces échanges de techniques potentiellement problématiques. Les négociations étaient toujours en cours, mais compte-tenu de leur état actuel, il était préférable de faire profil bas. C’était selon Kirei le meilleur moyen de pouvoir poursuivre leurs petits échanges en toute tranquillité, sans susciter une suspicion qui pourrait se révéler bien encombrante, y compris pour un ninja de son rang.

Technique en cours d'apprentissage:

L’entraînement se poursuivit dès le lendemain, Haruka conduisant Kirei dans un endroit où selon ses propres propos, ils ne seraient guère dérangés. Cette situation mettait le jeune homme plutôt mal à l’aise, en ce qu’il était le grand bénéficiaire de cet apprentissage. Il était le chef de son clan, et jouissait dès lors d’une plus grande latitude que sa bien-aimée dans les décisions qu’il pouvait se permettre de prendre. Et surtout, il était celui à qui l’on enseignait une nouvelle technique, et il y avait fort à parier que les conseillers Yamanaka ne verraient point ces interactions d’un mauvais œil, si leur clan était celui qui tirait profit de cette opération.

La situation était probablement différente pour Haruka, et le télépathe ne souhaitait aucunement la mettre dans une position susceptible de se retourner contre elle, a fortiori pour son propre intérêt. Cependant, l’échange de techniques à des fins de séduction ou de négociation restait une pratique répandue afin de convaincre et d’amadouer l’autre partie, et de par ses obligations politiques, Kirei lui-même n’avait encore jamais accepté officiellement la demande en mariage émanant du clan Senju. Une chance qui permettait au moins à la maîtresse du Mokuton de justifier le temps passé en sa compagnie, pouvant toujours prétexter qu’elle déployait tous ses efforts afin de l’attirer dans ses filets.

Dans tous les cas, s’ils en avaient la possibilité, mieux valait-il éviter des complications inutiles auprès des différents dignitaires. Des précautions que le tandem s’était ainsi efforcé de prendre, mais qui suscitaient chez le ninja médecin un sentiment de transgression et de culpabilité à l’égard de sa partenaire. En dépit de ses mises en garde et de ses réticences, elle avait toutefois grandement insisté sur son désir de parachever elle-même son entraînement, afin qu’il puisse au mieux se protéger. Des propos qui le touchèrent droit au cœur, et qui le convainquirent de la suivre en constatant l’importance que cela revêtait pour elle. Refuser aurait été lui faire insulte, ce qui était à ses yeux tout aussi inacceptable.

Kirei : "Me blesser gravement ? Tu n’y vas pas de main morte ! Il me faut donc absolument ne point échouer. D’autant plus que j’imagine d’ores-et-déjà la réaction de mes conseillers, si un tel scénario devait advenir : ils penseraient certainement que tu m’as attiré dans cet endroit isolé afin de me tendre un piège, et rejetteraient la faute sur les Senju voire tout Konoha, vous accusant d’un attentat sur leur dirigeant !" lança-t-il avec humour.

Elle lui rétorqua qu’il n’aurait alors qu’à user de son Iroujutsu, et que le problème serait réglé, ce qui ne manqua guère de le faire sourire. De toute évidence, dans une telle hypothèse, Kirei aurait de lui-même démenti toute agression. Comme pour se faire pardonner, ou compenser la rudesse de ses méthodes, la kunoichi l’embrassa alors tendrement, avant de prendre position. Un geste d’amour qui l’emplissait d’allégresse, tout en l’aidant à se détendre avant l’exercice auquel il allait devoir s’adonner dans les instants suivants. Elle annonça que ses assauts seraient tout de même graduels, ce qui lui laissait la possibilité de prendre peu à peu le rythme.

Kirei : "Dans ce cas, je ne vais pas me priver."

Activant sa sensorialité comme Haruka le lui conseillait, il ne tarda point à mesurer l’utilité de cette démarche, quand survint la première attaque. Des branches épaisses commencèrent à jaillir du sol avec célérité, ce qui pouvait aisément surprendre tout shinobi mal préparé. Ayant pu légèrement anticiper l’agression grâce à l’avertissement de sa partenaire et l’utilisation du Mode Senseur, le chef du clan Yamanaka bénéficiait d’une légère marge d’erreur dans l’exécution de sa technique d’esquive, qu’il ne maîtrisait encore totalement. Répartissant équitablement son chakra en le concentrant rapidement dans tout son corps, il le libéra tout aussi soudainement de manière à esquiver les racines surgissant sous ses pieds.

Technique en cours d'apprentissage:

(Je précise que toutes ces actions ont été décidées avec l’accord des deux joueurs, vu qu’il s’agit d’un entraînement !)

A peine eut-il le temps d’esquiver cette première attaque, que Kirei se retrouvait immédiatement remis à contribution. Il avait entendu le commentaire de sa partenaire, qui sans une once de surprise lorsque l’on connaissait son niveau d’exigence et sa vélocité hors norme, venait de le trouver trop lent. Objectivement, il savait toutefois que son analyse n’en restait pas moins exacte, en ce que sans son recours à la sensorialité, il n’aurait peut-être pu réagir à temps afin de s’en sortir indemne. Lors de ce second assaut, il ne pouvait certainement point se permettre une approximation analogue. S’il avait pressenti une anomalie laissant présager une prochaine action de la kunoichi, il ne disposait cette fois d’aucune marge de manœuvre face la technique qui se profilait.

Des arbres jaillissaient tout autour de lui, dans un périmètre verrouillé et si restreint qu’il ne pouvait nourrir le moindre doute quant à leur dessein. Commençant à se rapprocher de lui, il était clair que ce jutsu de bois visait à le prendre au piège afin de l’immobiliser, voire le concasser, si bien qu’il serait alors totalement vulnérable à la prochaine offensive de la Princesse Senju. Son intuition ne tarda guère à se révéler exacte, en ce qu’elle semblait d’ores-et-déjà préparer un nouveau jutsu, ne lui laissant aucun répit. Il lui fallait réagir avec la plus grande des célérités, comprenant que la jeune femme ne lésinerait guère sur les moyens afin de le pousser dans ses retranchements. Il savait que si elle agissait de la sorte, c’était qu’elle l’estimait prêt. Qu’il ne lui manquait que les circonstances appropriées, afin de parfaitement exécuter le Shunshin. Elle mettait ainsi en œuvre les conditions de sa réussite.

Kirei : "Diantre !" fut le seul mot qu’il put se permettre de lui répondre dans le feu de l’action, mais qui étonnamment, résumait parfaitement sa pensée.

Plus en jambes que lors de sa première esquive, il avait au moins pu prendre le rythme de cet exercice intensif, de même que la mesure de son sérieux. Il ne pouvait aucunement se permettre de se faire toucher. Que ce fut-ce du fait des potentielles complications politiques que pouvaient engendrer de telles blessures s’il ne pouvait les guérir, ou à l’égard de sa bien-aimée dont il savait qu’au fond d’elle-même, elle ressentirait l’affliction et la culpabilité de lui avoir causé du mal. Répartissant équitablement son chakra à travers l’ensemble de son corps, il se concentra notamment sur la rapidité de cette canalisation et la quantité d’énergie mobilisée, avant de la relâcher dans un mouvement tout aussi prompt et brutal.

S’éclipsant en un éclair, il évita de justesse la redoutable combinaison que la maîtresse du Mokuton avait mise en place, entendant le fracas des arbres rentrant en collision, tandis qu’ils étaient perforés par un puissant jet d’eau lancé à haute pression. Réalisant ce à quoi il venait d’échapper de justesse, le télépathe constatait à quel point ses inquiétudes avaient été fondées. Il put d’ailleurs remarquer qu’Haruka s’apprêtait même à entreprendre un nouvel assaut, l’interrompant au dernier au moment lorsque dans son déplacement instantané, cette fois-ci parfaitement exécuté, il réapparut dans son dos. A l’appréhension venaient de succéder la joie et le soulagement, ascenseur émotionnel qui combiné au flot d’adrénaline coulant dans ses veines, le fit agir de manière inhabituellement désinhibée.

Kirei : "Je t’ai attrapée !" lui lança-t-il d’un ton mutin, tandis qu’il l’enserrait de derrière, non sans une pointe de fierté au regard de sa réussite.

Technique en cours d'apprentissage:

La réaction de surprise de sa partenaire dessina un large sourire sur le visage de Kirei, particulièrement fier d’être parvenu à exécuter la technique avec succès, mais également d’avoir réussi à prendre la kunoichi à défaut. Une prouesse que peu de shinobis pouvaient s’être targués d’avoir accomplie, quand bien même les circonstances étaient ici particulières. Néanmoins, il ne put se délecter de cette expression de mystification au-delà du bref instant où Haruka se mit à le repousser d’un coup de coude des plus virulents, puis d’un coup de pied à l’exécution des plus véloces, dont la puissance le projeta à une quinzaine de mètres. Une technique de Taijutsu particulièrement efficace, qui étonna le télépathe bien plus qu’elle ne le blessa.

Il remarqua immédiatement que la jeune femme semblait s’inquiéter pour lui, ayant sûrement réagi par réflexe dans le feu de l’action, a fortiori si elle n’avait que peu l’habitude de se retrouver dans une telle situation. Son hypothèse ne tarda guère à être confirmée, en ce qu’elle vint dans la foulée s’enquérir de son état en le prenant dans ses bras. Elle le félicita alors de son Shunshin, avant d’admettre qu’elle ne pensait point qu’il serait en mesure de la prendre de court. Des propos qu’il désapprouva intérieurement avec légèreté, tandis qu’il se relevait sans trop de peine, soulagé par l’attitude attentionnée de sa bien-aimée ayant accouru à son chevet. Elle lui expliqua par ailleurs qu’elle avait spécialement appris cet autre jutsu afin de compenser ses faiblesses au corps à corps, et de repousser ses adversaires.

Kirei : "Je peux confirmer que cette technique semble très efficace..." ajouta-t-il, se jouant de son interlocutrice qui se confondait en excuses.

Elle lui proposa subséquemment de lui enseigner, non sans avoir pris la peine de bien l’observer sous toutes les coutures. Nul besoin d’être un expert en psychologie ou un maître de l’esprit tel qu’un Yamanaka, pour comprendre qu’elle sous-entendait là qu’il souffrait des mêmes carences physiques que la femme fluette qu’elle était. Un constat auquel le ninja médecin ne pouvait malheureusement se soustraire, plus que conscient que sa silhouette gracile revêtait des caractéristiques similaires. Il n’était pour autant blessé dans sa fierté, en ce qu’il était depuis longtemps accoutumé à cette réalité ainsi qu’au jugement que les individus pouvaient porter sur sa carrure, qu’il compensait par bien d’autres talents. Une telle technique pouvait certainement venir en enrichir la liste.

Ecoutant attentivement les instructions de la jeune Senju, il comprit que cet arcane se reposait avant toute chose sur la vitesse de son utilisateur, permettant aux shinobis disposant d’une force moins développée de capitaliser sur une autre vertu, afin de générer un impact digne de ce nom. Il s’agissait de maximiser l’énergie déployée par le coup, en effectuant un mouvement en arc de cercle, profitant ainsi au mieux de l’énergie potentielle et cinétique. Les principes étaient on ne peut plus clairs et cohérents, et malgré lui, le ninja médecin en avait subi une démonstration concrète qui au moins, possédait le mérite de l’aider dans son apprentissage. En se basant sur la théorie, et en se souvenant de cette expérience pratique dont il se servait de modèle, il commença à s’entraîner dans le vide.

Kirei : "Est-ce mieux comme ça ?"

Multipliant les essais, tandis que le soleil masqué par les arbres poursuivait sa course dans le ciel, il procédait à différents ajustements selon les conseils que lui prodiguait la maîtresse du Mokuton. Il tentait à présent de concentrer son chakra et toute sa vélocité dès qu’il se mettait en mouvement, veillant à élever sa jambe le plus haut possible, et à se servir au mieux de sa hanche comme pivot, afin de rentabiliser au maximum toute l’énergie disponible. Sa propre vitesse, bien qu’inférieure à celle de la future Intendante de la Feuille, restait particulièrement remarquable, lui permettant de repousser les rondins de bois qu’elle érigeait comme mannequins à quelques mètres sans se blesser.

Kirei : "Cette approche semble effectivement bien plus adaptée."

Au fil de ses tentatives successives, il réalisait que la souplesse était bel et bien une autre alliée des plus précieuses dans l’exécution de cette Dernière Danse, mesurant la différence que pouvait engendrer une jambe levée de quelques centimètres supplémentaires lors de l’arc de cercle parcouru. Mais surtout, le contrôle du bassin lui apparaissait de plus en plus comme l’élément primordial du processus. Après tout, qu’importaient l’énergie et la célérité qu’il pouvait mettre en œuvre, s’il était finalement incapable de les convertir intégralement, ou suffisamment au moment de percuter la cible ? Il disposait dès lors d’une bien meilleure idée du ressenti propre à une exécution correcte du coup de pied, se focalisant sur ces aspects.

Kirei : "Je crois que je commence à prendre le coup de main. Ou en l’occurrence, le coup de pied ! Peut-être pourrais-je essayer sur toi avant que nous rentrions ? lui lança-t-il avec une pointe de malice.

A la mention de regagner le village, il crut remarquer un durcissement dans le regard de sa partenaire, qui s’approchait de lui afin de lui porter des attaques normales qu’il devrait à présent parer. Son impression fut alors confortée par le sentiment d’animosité ou de colère qu’il pouvait percevoir dans les assauts d’Haruka, qu’il parvenait efficacement à repousser, bien qu’il ne la projetait aussi loin que lui-même l’avait été. Alors qu’elle revenait à la charge avec détermination, le jeune homme comprenait fort bien ce qu’elle était en train de ressentir. La fin de cet entraînement signifiait la fin de leur moment d’intimité, et le retour parmi les politiciens et autres dignitaires de leurs clans respectifs, dont les conservateurs étaient réticents à leur union. Voyant aussi en cet entraînement un ultime exutoire, Kirei redoubla alors de sérieux…