La douleur était un mal qui vous dévorait de l’intérieur, mettant à rude épreuve notre système nerveux, nos limites ainsi que notre équilibre mental. Elle pouvait se manifester sous plusieurs formes : morale et physique. Quelle que soit la forme, le résultat était le même. Il y a des douleurs que nous ne pouvions nous soustraire. Les plus téméraires d’entre nous, trouveront une solution, parfois alternative pour atténuer la souffrance. Quant aux autres, ils choisiront de mettre fin à cette souffrance. J’avais opté pour le premier choix, trouver une solution alternative et me murer dans le silence. Il était plus facile de souffrir en silence plutôt que de le crier sur tous les toits. N’oubliant pas que ma guérison avait suscité l’indignation de mes détracteurs. Attendant patiemment que je leur dévoile un signe de faiblesse, pour achever le boulot. Pousser par ma détermination, alimenter elle-même par mon désir de vengeance, j’avais opté pour un choix téméraire et difficile. Ma guérison ne m’avait pas rendu invincible, me livrant en pâture à la douleur. Mon corps me faisait souffrir en permanence, à tel point qu’il en devenait un fardeau pour ma colonne vertébrale.
Admettre que l’on souffrait pouvait certes apaiser votre esprit, mais pas dans mon cas. Le conseil avait tenté de m’apposer la marque infâme de la Bunke, tel un animal blessé. J’ai dû puiser, dans mes ressources pour éviter ce châtiment. Je ne pouvais plus compter sur les membres de mon clan, ni même dans ma propre famille. Ce manque de considération m’avait conduit à m’investir de moins en moins dans les affaires du clan, ne participant même plus aux missions interne. Tout, était-il, par respect pour ma mère, je résidais toujours dans le quartier des Hyûga. N’ayant aucun compte à leur fournir, ni sur mes agissements, ni sur les missions que j’effectuais pour le compte du village, je me permettais de m’absenter sans raison apparente pour une longue durée.
Malgré le fait que j’étais toujours allongé sur mon lit, je sentis une présence qui fit irruption dans la pièce. Difficile de déterminer la nature de la présence avec les yeux clos, mais par sa façon de se mouvoir cela ne pouvait qu’être une personne bien entraîné. Je déduisais cela, par l’absence de bruit de pas. Ne trahissant pas la silhouette qui semblait se diriger vers moi, je campais sur mes positions, faisant semblant d’être endormi.
-Yumi-chan ! Dis-je après avoir senti une lame aiguisée sous ma gorge.
-J’étais persuadé d’avoir effacé ma présence. Dit-elle sourire aux lèvres.
Qu’est-ce qui m’a trahi cette fois ?
-Pas grand-chose, répondais-je pendant que mes pupilles se posèrent sur sa longue chevelure blonde suspendu au-dessus de ma tête,
ton shampoing cher sœur, dis-je lui rendant son sourire.
Elle laissa échapper un léger soupir avant de tirer les rideaux de ma chambre. Je dus me couvrir les yeux l’espace d’un instant, le temps que mes pupilles puissent s’adapter à la luminosité extérieure. Loin de moi l’idée que sa compagnie puisse être contraignante à mes yeux, mais aujourd’hui j’avais d’autres projets. Evidemment, elle n’entendit pas de cette oreille, en même temps, il était difficile de la blâmer. Je venais à peine de rentrer de mission que je décidais de lui poser un lapin.
Après avoir fait ma toilette et ranger mon lit, je pris la direction des bureaux du chef de clan de la Bunke. Sur le chemin, je profitais des bienfaits que le soleil pouvait apporter à ma peau, saluant au passage les quelques personnes que je reconnaissais. Voulant profiter de ma journée et n’étant pas en mission, J’avais opté pour un Haori vert pomme avec Hakama noir et des tabis accompagné de zōri. Après avoir annoncé ma présence, je fus accueilli chaleureusement dans les bureaux du chef du clan. Quoi que je laissais échappé un léger soupire avant de déclarer :
-Yume-chan ! Dois-je te rappeler que nous n’avons pas besoin de formalité entre nous. M’inclinais-je avec un sourire amical.
Qu’est-ce qui s'est passé ? Ajoutais-je avec un air inquiet, après m’être m’aperçus que son doigt saignait. Je n’attendis pas sa réponse, pour sortir un mouchoir et le passer délicatement sur son doigt.
Je me suis permis de te rendre visite, suite au récent événement qui se sont déroulés dernièrement. Répondais-je enfin à sa question.
Dois-je m’inquiéter ? Ajoutais-je en maintenant toujours délicatement son doigt sous mon mouchoir. La présence d’un kunaï usé sur son bureau n’avait pas non plus échappé à ma vigilance.
Fiche codée par NyxBanana