Cavaliers 2.0

Le matin se levait à peine et les chaleureux rayons d'automne commençait à réchauffer un peu l'immense bureau de la Nidaime. Elle se tenait debout, devant sa fenêtre à contempler le ciel qui s'embrasait, se pâmant de ses quelques couleurs roses et orangés, illuminant Konoha comme une grande scène avec une infinie douceur. Yuriko ferma les yeux quelques secondes, se gorgeant de cette force immuable que celle du soleil, réchauffant ses joues pâles alors qu'un long soupir s'échappa de sa bouche. Le travail n'attendait pas. Il lui fallait étudier les nouvelles doléances, mettre en place en conséquence les parchemins de missions pour ses camarades afin d'apporter de l'aide à ceux qui en demandaient. Il lui faudrait aussi étudier l'avancement des travaux, de la dernière campagne qu'avait lancé le village mais aussi l'état de leurs finances afin d'étudier les prochains projets qu'il serait possible de mettre en place. De l'autre côté, elle devait également continuer ses propres entrainements, suivre certains de ses patients à l'hôpital dans lequel elle passait régulièrement, mais aussi tout ce qui concernait les alliances à mettre en place, et surtout à celle qui allait les lier aux Yamanaka. Tant de chose alors que le temps paraissait presque manquer.

Mais voilà un nouveau jour et son lot de surprise. Cela ne faisait que quelques instants qu'elle était dans la contemplation de Konoha, une théière fumante sur son bureau, que l'on vint toquer à sa porte. Un léger sourire apparut sur son visage comme si elle s'y était attendue. Il fallait dire qu'elle n'avait jamais autant vu ou croisé de monde que depuis qu'elle était à son poste actuel. Lorsqu'elle se retourna, elle découvrit alors la silhouette immense d'une homologue : Aburame Eru. La jeune femme faisait partie de ceux que l'on appelait les Cavaliers de Konoha dont elle connaissait déjà quelques membres. Masaru. Kokeï. Daïki. Ainsi qu'un Akimichi répondant au nom de Meito dont elle n'avait pas encore eu le privilège de faire véritablement la connaissance. Tous étaient des membres de clans principaux du village, tous avaient eu la confiance de Chô et furent ses élèves. Ce simple fait leur valait une partie de l'admiration de Yuriko car cela signifiait qu'il s'agissait d'hommes - et de femme dans le cas d'Eru - de talents et de prestigieux shinobis. Mais Eru possédait une bien sinistre réputation dont le seul fait d'avoir sacrifié ses propres élèves pour ses besoins avaient terni son image. Un fait qu'une femme médecin et aussi maternelle que Yuriko avait bien du mal à saisir. Pourrait-elle la juger? Elle s'y refusait... mais elle ne pouvait pas moins en avoir son opinion.

Alors que la grande femme entra sans faire de manière, la Nidaime lui désigna un siège, l'invitant ainsi à prendre sa place alors qu'elle retourna lentement à la sienne.

" Eru-san, je ne m'attendais pas à votre visite. Voulez-vous une tasse de thé? "

Ce n'était parce que la grande cavalière n'avait de manière que la jeune femme en oublierait les siennes. Une fois qu'elle servit cette dernière selon sa volonté ou non, elle écouta naturellement la doléance de son aînée.

" Il est vrai que nous pouvons nous féliciter que de nombreux jeunes gens aient pu prendre ainsi du galon. Mais il est à présent de leurs tâches de prouver qu'ils sont dignes de leur grade. Il me semble qu'il serait fort prématuré de leur proposer une formation de cavalier et puis..."

Les petites yeux noirs de Yuriko se posèrent sur l'immensité de son homologue.

"... si je peux me permettre, il me semble que Chô-sama vous a démis de la responsabilité de l'instruction de nos jeunes recrues et vous êtes toujours sous le couvert de la surveillance de l'un de vos camarades. "

La Nidaime prit une tasse de thé et commença légèrement à tremper ses lèvres.

" Il serait bien mal avisé de remettre en cause la décision de l'homme qui vous a formé. Ou bien pensez-vous qu'il se serait tromper sur votre compte? "

Son regard d'obsidienne se plongèrent dans celui de l'Aburame guettant la moindre réaction de cette dernière.