Faible, voilà ce que j’étais. Je n’étais pas assez fort, pas assez courageux pour que l’on veuille de moi, j’étais à la traîne, j’étais incapable de rendre fier qui que ce soit. Je décevais, encore et encore. À force de voir la vérité s’étendre, à force d’entendre les remarques, les jugements, j’avais fini par le croire. Je ne serais jamais capable de rendre quiconque fier de moi. Je serais éternellement mis de côté au point que la seule chose qui me restait à faire c’était sombrer dans la médiocrité à défaut de sombrer dans la folie. À quoi bon s’acharner si c’était pour souffrir pour échouer lamentablement. À croire que la puissance des mots était bel et bien supérieure à celle des armes, des jutsus. Triste ironie quand on se souvenait de combien j’avais voulu changer les choses avec de simples mots. Là, la seule chose qui changerait serait sans doute ma dépression, ce gouffre immense dans lequel je m’écroulais lentement.
Les premiers jours qui suivirent la défection de Kyoshiro au titre de sensei, je n’avais pas été capable de grand chose. Se fut d’autant plus parlant lorsque je fis la connaissance de ma nouvelle équipe. Hako qui me jugeait éternellement faible, lache, incapable alors qu’elle ne cessait d’avancer, de grandir, de gagner en puissance. Sora qui avait vu combien j’étais capable d’échouer, de m’écrouler et qui n’avait pour moi qu’un respect inexistant. Et enfin Yume qui avait sans doute trop d’éducation pour souligner combien je n’avais pas le niveau et qui se contentait d’accepter mon existence qu’en tant qu’ami. Voilà l’équipe que je méritais, celle du jugement et de la pitié. Finalement n’avais-je pas ce que je méritais à force d’échouer ? N’avais-je pas gagné ici un dernier voyage avant que l’on cesse définitivement de me tendre la main ? Sans doute et avec ma faiblesse, j’avais abandonné le combat. Seule ma colère m’animait encore un peu, seule ma rage réussissait encore à me maintenir vivant. Mais combien de temps avant qu’elle ne cède sa place au néant ?
Je me disais que si d’autres pouvaient souffrir autant que moi avec de simples mots, alors sans doute le monde serait plus équilibré, moins injuste et je ne serais plus le seul à m’effondrer, à devenir fou. Est-ce que vouloir briser les autres était une bonne chose à faire ? Non, c’était même parfaitement injuste, mais si les membres de mon clan était doté d’une justesse et d’un altruisme à tout épreuve cela se saurait déjà et pour l’heure, j’avais réellement besoin d’évacuer cette colère, de faire quelque chose de constructif car je ne pouvais pas accepter ce nouvel échec. L’on ne voulait pas de moi tant, j’étais faible, mais pouvais-je au moins leur prouver que ce qu’ils me faisaient n’était pas acceptable ? Que c’était inadmissible ? Sora irait sans doute se targuer de m’avoir poussé à vouloir créer la souffrance, à faire de moi autre chose que la larve que j’étais à ses yeux. Mais je ne le ferais pas pour lui, je le ferais contre lui, pour qu’il comprenne qu’il entende combien son comportement était destructeur.
J’avais déjà su créer des choses. J’avais déjà su évacuer ma colère pour la rendre constructive. C’était ce que je ferais ici, c’était ce pourquoi je lutterais. Réussir à transformer leurs violences en quelque chose de brutale, de destructeur et pour ça quoi de mieux qu’un Genjustu ? Quoi de mieux qu’une illusion pour plonger quelqu’un dans les profondeurs obscures de son âme. Les illusions que l’on lançait étaient déjà propres à nous-même, elles n’étaient jamais identiques, ça impliquait forcement que l’on puisse pousser le vice bien plus loin que ce qui existait déjà. Je ne voulais pas quelque chose de visuel, ici, je voulais que comme pour moi, les mots deviennent des armes, un peu à l’instar du Kimagurena Sasayaki qui pouvait troubler l’esprit d’un homme simplement en manipulant la vérité, en injectant une idée à l’opposé de ce qu’il pourrait croire. Partant de ce principe-là, je pourrais sans doute arriver à quelque chose d’aussi efficace, voir plus. Quelque chose qui ne rendrait pas un fait réel, mais quelque chose pouvant marteler un esprit sain pour le plonger dans la folie. Ils me condamnaient tous en me jugeant ainsi, mais du haut de leurs tours d’argent, du haut de leurs piédestaux, que feraient-ils sans esprit ?
Il fallait les pousser à la folie juste en le sous-entendant, il fallait les remettre en question comme ils le faisaient. Je m’en fichais un peu de la théorie, de penser mes mots, je voulais juste qu’ils sombrent.
Je ne réfléchis pas très longtemps, la seule personne contre qui je pouvais faire ça, la seule personne envers qui je pourrais déverser assez de haine c’était lui. Il était à l’origine de tout et il avait beau être bien plus puissant que moi, il aurait à subir les répercutions de ses actes. Rentrant donc tout simplement à la maison, je cherchais une personne et c’était lui. Ignorant donc ma mère quand je la vis, je me rendis au jardin d’hiver où il passaient souvent ses journées quand il ne travaillait pas. Il m’avait humilié devant le Kamiko, il n’avait pas ne serait-ce qu’hésiter en attaquant. Pour la première fois de ma vie, je serais la copie conforme de mon père. Je serais froid, violent, destructeur. De toute façon tout le monde semblait vouloir que je devienne ainsi, alors je n’avais plus à perdre mon temps avec un éducation qu’il ne respecte pas lui-même.
Arrivant donc devant lui, je vis ses sourcils se froncer, je vis sa bouche s’ouvrir et sa main se tendre vers son katana non loin. Il n’aurait pas hésité, alors je n’allais pas le faire. Le regardant droit dans les yeux, je lui coupais toute chance de pouvoir en placer une en soufflant, colérique, «Tu es faible, tu es un monstre. » tout en moi semblait se tendre vers lui, mon chakra explosant pour l’atteindre. Ce ne fut visiblement pas un franc succés car rien ne se passait. Toutefois et à ma grande surprise, mon père avait comprit ce que je faisais. Si l’illusion n’avait pas su se former, elle avait au moins su éveiller la curiosité de mon père.
Son visage était toujours dur, mais il ne faisait plus mine de vouloir m’attaquer, en fait j’avais l’impression qu’en cet instant, il voulait me tester, voir ce que je voulais faire et surtout voir si j’arriverais à mes fins. Je visais une illusion sonore, quelque chose qui pourrait le rendre fou, qui pourrait l’handicaper dans ses gestes, dans ses actions, quelque chose qui pourrait l’empêcher de penser normalement, qui le rendrait plus faible, je voulais que sa vie soit ralentit, épuisante, écrasante comme après l’une de nos entre vu. Je voulais l’atteindre. Alors je recommençais une nouvelle fois, mes mots brisant le silence dans un seul et unique but. L’atteindre. J’aurais pu commencer sur quelqu’un de moins puissant que lui, mais quel aurait été l’intérêt ? L’idée n’était-elle pas de combattre le mal par le mal ? Et puis quoi que je puisse dire, je me refusais à essayer de faire ça sur quelqu’un d’autre. Sora aurait été une possibilité, il ne m’inspirait plus rien depuis l’examen, mais les autres… Je ne supportais pas les regards et les jugements, mais pas au point de m’en prendre à eux.
Il serait la cible, je l’atteindrais lui.
Seulement voilà, après ce qui sembla être une éternité, rien ne sembla venir, aucune gêne aucune réelle réaction et à ce constant, la haine de mon père sembla grandir. Je lui faisais perdre son temps, j’étais en train de l’ennuyer… La violence de ma vie ne venait-elle pas de mon clan ? De ce Sharingan si puissant qu’il générait haine, peur et souffrance ? Le Dojutsu était la clé. Pour des sentiments aussi violents, il me fallait mon Sharingan. Mes yeux se tintèrent donc de rouge, mes quatre tomoe prenant place dans le carmin de mes pupilles avant qu’un nouvel essaie ne soit tenté. Si la réaction que j’attendais ne fut pas vraiment au rendez-vous, le froncement de sourcil de mon père lui fut un indice. Quoi qu’il soit arrivé, il avait été touché. « Tu essaies quelque chose que tu ne comprends même pas. » souffla-t-il avec une froideur évidente. « Je vais te renvoyer chacun de tes échecs et avec un peu de chance, tu finiras par apprendre quelque chose. ». Aussi cruel sois cette idée, c’était aussi la meilleure qu’il ait pu avoir. J’avançais à l’aveugle et avec le contre que représentait le Sharingan, je saurais sans doute ce qui n’allait pas…. Pour une fois mon père serait un véritable allié.
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Uchiha Akira
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Le Sharingan dans les yeux de mon père apparu donc sans vraiment se faire prier et après une seconde à me demander si je pourrais supporter ça, j’admis que le sacrifice était nécessaire. Alors je recommençais et sans vraiment attendre, mes mots se retournèrent contre moi. Il y avait en effet quelque chose, quelque chose de très léger, un murmure qui bourdonnait plus qu’il ne faisait réellement ce que j’attendais. Cette technique n’était pas aboutie, elle n’était pas ce que je voulais, je devais envoyer plus de chakra dans ma voix, je devais être encore plus persuasif. Recommençant donc, j’essayais d’ignorer le service que mon père était en train de me rendre à cet instant. Je ne devais pas perdre ma colère, elle devait rester intacte jusqu’à ce que j’arrive vraiment à mes fins. Les premiers essaies furent du même acabit. Des murmures, rien de plus. Ce fut seulement au bout de dix tentatives que quelque chose me troubla réellement. Ma voix, j’entendais ma voix, je me répétais des choses encore difficilement compréhensible, mais le début était plus que prometteur, seul mon chakra semblait encore manquer, me faire défaut. Je tenais quelque chose. Il fallait peut-être non pas insuffler plus de chakra, mais peut-être mieux choisir mes mots. La douleur était une chose, mais ça me semblait pour l’heure assez compliqué et à moins de passer plusieurs jours avec un paternel préférant vous accueillir avec un katana qu’un sourire, j’allais devoir faire autrement. Sans doute, pouvais-je préparer une ébauche ici et voir pour quelque chose de plus violent un autre jour, dans d’autres conditions ? Ca me semblait de loin être la meilleure idée. J’allais faire quelque chose de plus léger, de moins impactant certes, mais qui me servirait de base solide pour la suite.
Si à défaut de le blesser, je lui faisais goûter à la folie que chaque Uchiha finirait par découvrir ? Si je jouais non pas sur la faiblesse, mais sur une donnée qui était vivante, présente dans chaque homme ? C’était peut-être stupide, mais l’on était clairement sur quelque chose de plus facilement manipulable, de plus concret. La folie. Changeant donc les plans, je choisis des mots différents. Folie, faiblesse, maladie, décadence. Le but n’était clairement plus de lui faire vivre les pires heures de sa vie, mais bien de lui rendre la vie impossible. Si j’y arrivais, je réussirais à rendre sa perception du monde si compliqué, si chaotique qu’il ne pourrait peut-être même plus me renvoyer mon tour.
Reprenant donc notre petit jeu, j’arrivais peu à peu à affiner aussi bien mes mots que mon discours que mes impulsions de chakra. C’était un travaille d’orfèvre, d’équilibriste, mais c’était le seul moyen d’y arriver, de lui rendre ne serais-ce qu’un centième de ce qu’il m’avait fait. Peu à peu, les illusions qu’il me renvoyait devenaient plus dérangeantes, moins faciles. Ma concentration peiné à rester et je commençais à m’entendre. Je tenais quelque chose, mais ce n’était pas suffisant pour qu’il ne puisse pas réagir assez vite et contrer cette attaque. L’idée d’avoir peut-être enfin quelque chose, de pouvoir m’échapper d’ici et de cet enfer rendait la fatigue et l’épuisement secondaire. Pourtant j’en avais la certitude, une fois que je réussirais à user de cette technique, une suite plus violente serait possible, seulement ça ne serait pas ici, ni avec lui. Je peinais trop à rester conscient pour que cela se passe bien. Je devais en finir.
« Ton Sharingan te consume, tu ne seras bientôt plus que l’ombre de toi-même, tu vas sombrer… » il y eut un temps mort durant lequel il fronça légèrement les sourcils avant d’incliner la tête comme pour chasser des parasites. Il finit par me renvoyer l’illusion et je compris, j’y étais presque, il fallait juste un peu plus de puissance et j’aurais enfin ce que je voulais. Recommençant donc malgré la sueur qui perlait de plus en plus sur mon front, je soufflais, « Tu vas disparaître, on va t’oublier… Tu auras passé ta vie à devenir une chose oubliable, faible, banale… », j’y avais été plus fort, avec des mots bien choisi, mais je supposais aisément que contre quelqu’un sans Sharingan les choses seraient plus simple. Cette fois si il ne sembla pas réussir à s’en défaire aisément, bien au-delà de ça même il souffla, « Tais-toi. », mais ça ne me semblait pas m’être destiné. Il était piégé, pas pour longtemps naturellement, le Sharingan ne le permettrait pas. C’était fini, j’étais arrivé là ou je voulais. Reculant donc, je partais sans demander mon reste. J’avais de la théorie à apprendre, à appliquer et j’allais avoir besoin de temps pour ça. Cette technique était bien pour gagner du temps, pour épuiser, mais j’avais besoin de quelque chose de plus massif, de plus brutale encore.
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