[MISSION] Dernier avertissement (avec Chinoike Hitagi)

Me voilà bien loin de ma prison de glace et de sang, dans des terres si peu éloignés du village du feu que je sentirais presque mon sang pulser de haine, guidé par une rage vengeresse et insatiable vers les outils de ma déchéance, le clan Uchiha ! Je les détestais, mais ils étaient ceux qui m’avaient façonné, ma haine, ma vengeance, tout cela n’était que grâce à eux. S’ils n’avaient pas massacrés mes parents, nul doute que je ne serais pas la fille agressive et perdue que je suis. Mais, le passé et le passé et je dois me concentrer au plus sur ma mission, le futur n’attends que moi et m’attendra toujours. Ma mission, c’est d’être l’instrument du conflit entre deux petits seigneurs de la vallée de Kamagiko. Mon but, mettre le feu à la demeure des Isami, de la manière la plus brutale et visible possible. Ici, il n’est pas question de finesse, ni de grâce, mais d’une violence et d’une puissance incroyable. Ma foi, c’était effectivement mon profil, je n’avais jamais vraiment brillé par ma grâce, j’avais toujours été dans des horizons plus musclé !

Mon noduchi posé horizontalement sur mes épaules, je baillais négligemment devant le paysage, ce n’était guère la première fois que mes talents m’emmenaient par là. Surtout, j’étais excitée, pour plusieurs choses. La première, c’est que je n’étais pas sortie de l’isthme depuis quelque temps déjà et le fait même de l’avoir quitter me mettait de bonne humeur. La seconde raison était que cette mission ne demandait guère de tuer quelqu’un, enfin pas nécessairement, ainsi, sauf si j’y suis obligée, je n’ai pas l’intention de tuer quelqu’un ! La troisième raison était que j’allais pouvoir me défouler un peu, libérer mes muscles, faire un peu couler le chakra et le sang ! La quatrième raison et la principale à mes yeux, c’est que j’étais avec Etsu !

Vous pouvez bien trouver ça ridicule, mais le fait d’être avec Etsu me rendait heureuse, elle était un modèle pour moi, comme une grande sœur, elle était mon héroïne ! Elle avait toujours été là pour moi, comme pour les nôtres, elle était probablement une des seules personnes en qui je pouvais avoir confiance.

J’écoutais chacune de ces paroles avec attention, répondant immédiatement. Bien entendu, je n’avais aucune envie de bâcler la mission, j’étais aussi heureuse qu’Etsu puisse voir mes capacités et peut-être m’aider pour avancer et progresser. L’idée d’attaquer de nuit était l’idée le plus intelligente et pragmatique. De plus, cela permettra d’être plus en adéquation avec la demande de notre client. Je me demandais comment j’allais réussir à lancer un incendie, je ne connaissais aucune technique Katon, je connaissais simplement comment injecter le Raiton sur ma lame. Espérons que les étincelles que je vais créer vont pouvoir lancer l’incendie.

Ainsi, alors que le jour décroissait, je vérifiais mes armes, je ne ressentais que de la pitié pour les Isami, ils allaient être victime dans une moindre mesure de ce que les Chinoike ont vécus il y a quinze ans. Ma foi, ne réfléchissons pas, concentrons-nous sur la mission,  je serai ensuite victime de regret, de remord et de pitié. Il n’y pas de pitié dans ce métier, c’est manger ou être manger et je suis sincèrement désolée pour vous, j’ai choisis de vous manger.

La nuit est tombée, mes armes sont en ordres, j’ai tout vérifié, je suis prête, je me tourne vers Etsu :

« Es-tu prête ? »

Sous le couvert de la nuit, passant par les champs environnant, le silence enveloppait nos pas, pas un seul bruit, nous étions des déesses de l’ombre, motivées par la promesse d’argent, lancé dans un affrontement violent. Nous arrivâmes sans aucun problème aux alentours devant la propriété, puis après avoir passé au-dessus de la palissade en bois qui faisait le tour de la propriété ! Il n’y avait aucun bruit, il y aurait normalement dû avoir des gardes ! Etaient-ils de l’autre côté de la demeure ? Et alors que j’allais objecter quelque chose, Etsu se tourna vers moi, un petit sourire sur les lèvres avant de chuchoter quelque chose, brisant le silence nous ayant accompagné tout au long :

«  C'est plutôt calme et les gardes sont de l'autre côté visiblement. Si on commençait le spectacle, qu'en dis-tu?»

J’hochai la tête rapidement, commençant moi aussi à sourire, sentant que nous allions bien nous amuser. L’adrénaline allait pulser en moi, sentant que j’allais bientôt faire preuve d’une violence, une violence libératrice ! Je vis Etsu sortir un parchemin explosif de sa veste, en le voyant mon rictus s’accentua, elle avait donc pensé à tout.  Elle continua en parlant d’un petit mot, elle parlait sans aucun doute de l’avertissement pour les Isami. Ils devaient savoir que c’était nos employeurs qui nous envoyaient, ils ne devaient pas ignorer que leur clan rival avait sans aucun doute assez d’argent pour se payer des Shinobi. Tandis qu’Etsu expliquait son choix, je sortis un kunai moi-même, m’entaillai le pouce gauche avant de me dessiner sur le visage un maquillage sanglant ! Rapidement, mes yeux furent entourés par des traces irrégulières rouges, ma bouche semblait avoir été ragrandis. J’utilisais mon sang pour me maquiller, car j’avais encore du mal à changer mon apparence grâce au Ninpo. Puis, Etsu sortit un parchemin ou il était écrit en lettre de sang : « Dernier avertissement des Hiroyo » C’était sobre, bien écrit, parfais pour l’avertissement !

Etsu se leva, sortis de sa furtivité, lança le parchemin explosif qui explosa avec un doux bruit à mes oreilles ! La destruction venait de commencer. Je ne pouvais pas ne rien faire, si Etsu était venue, c’était pour voir comment je me débrouillais, je devais lui montrer que j’étais quelqu’un de capable et douée ! Sans attendre, je me précipitai à grande foulée, mon sabre rangé dans le dos, vers le bâtiment le plus grand de la demeure. Puis, alors qu’un contingent de garde s’apprêtait à sortir, je sautai, réussissant à me rattraper à un balcon, esquivant de peu la patrouille. Je restai immobile quelque seconde, le temps de calmer mon cœur, puis une fois prête, j’entrai dans une pièce ou quelqu’un dormait. Je sortais un kunai, je m’entaillai le bras, puis laissant mon sang s’accumulé, je placai mes main l’une contre l’autre, me concentra sur ma chakra, puis ouvrant les yeux murmura :

« Ketsuryugan ! »

En un instant, je lançai mon sang contre le mur de la pièce, s’éclatant avec clapotement semblable à la pluie. Puis, me rapprochant du lit, je concentrai mon chakra sur ma lame, si bien qu’elle émit une petite lumière et quelque petit arc électrique. Satisfaite de ce tour, gardant la lame près de mon visage, je donnai un coup de pied, la personne se réveilla instantanément, puis aperçu mon sabre lumineux et mon visage maquillé de sang.  Ses yeux s’écarquillèrent ! C’était un homme d’une quarantaine d’année, peut-être le chef du domaine. Je lui hurlai dessus avec la voix la plus grave dont j’étais capable :

« Fuyez-pauvre fou ! »

Et celui-ci, sans demander son reste fila. En le voyant en proie à une telle peur, je me mis à rire cruellement. Désormais, mon objectif était de monter sur le toit, pour préparer une petite surprise dont les habitants du château vont me dire des nouvelles !

J’avais regardé par acquis de conscience que plus personne n’était dans le bâtiment, quand j’avais scruté le rez-de-chaussée, j’avais pris une torche que les gardes avaient laissé, je l’accrochai à ma ceinture, puis, un regard par la fenêtre d’où j’étais entré m’avais suffis pour voir les milles et une lumière carmine qui s’allumait, Etsu était à l’œuvre ! Toutes ses flammes dansant au rythme effréné de la course des occupants de la demeure, c’était une danse de la destruction. Le bâtiment dans un style classique ne possédait qu’un étage, ce qui était déjà beaucoup. Plus aucune âme n’errait dans les couloirs, il était tant de leur envoyer un message survolté pour ma part ! Je voyais bien qu’Etsu faisait de son mieux, je ne pouvais pas rester en retrait, je devais montrer ce que je valais, pour le clan, pour Etsu ! Je m’infiltrai par la fenêtre d’où j’étais initialement rentrée, je m’agrippai aux tuiles, puis bandant mes muscles, réussis à grimper. Désormais sur la voute du toit, je sortis de nouveau mon sabre, fermant les yeux, j’injectai mon chakra le mieux possible dans l’arme, laissant ce premier s’étendre dans l’acier, l’imprégné ! Je rouvris les yeux, je souriais, j’adorais créer la peur dans mes adversaires, je les dominais psychologiquement, je me sentais forte, puissante, invincible !

Levant haut mon sabre, je l’écrasai sur le toit, tandis qu’avec un fracas pas possible, le toit s’effondra en même temps que le choc et sonore et lumineux digne d’un éclair se répercuta. La voute entière se brisa, se fissura, tandis que je retombais au milieu de la salle ou j’étais quelque minute auparavant. Je me relevai, en riant, j’avais probablement du sang et de la crasse partout, des bleue aussi, mais je riais de mon coup. Sans attendre, je sortis la lampe à huile que j’avais prise en bas quand j’avais vérifié que plus personne n’étais dans le bâtiment, puis la lançant contre un mur, les flammes s’étalèrent sur le sol avant de remonter peu à peu sur les parois. J’avais lancé la lampe sur le mur opposé ou j’avais personnellement laissé un petit message de ma part, avec mon sang. Il était écrit en grande lettre de sang, pour encore plus enfoncer le couteau dans la plaie :

« PLUS JAMAIS, VOUS NE DEFIEREZ PLUS PUISSANT QUE VOUS ! LES HIROYO VOUS SURVEILLENT »

C’était brutal, agressif, c’était écrit en lettre de sang ! C’était parfais, horrifique, monstrueux ! J’étais particulièrement fière de moi-même ! Je déchirai un pan de mon maillot, l’enroula autour d’un bout du bois issus des combles, puis l’enflamma avant de ressortir du bâtiment principale, j’étais toujours badigeonné de sang, dans un rire sadique ! Toute cette casse me plaisait, cet avertissement m’amusait. C’était peut-être cruel et hypocrite, mais j’aimais cela ! Je me dirigeai vers les autres bâtiments avec la volonté absolue de tout faire brûler, ma torche improvisée à la main ! Je ne suis que l’arme d’une vengeance, mais j’y prends gout !

Lorsque je sortis du bâtiment, ma torche toujours à la main, je tombai presque nez-a-nez avec Etsu, celle-ci hurla des avertissements, je restai immobile à la regarder, dans la lumière infernale des flammes, sa silhouette paraissait tendus, sa peau plus blanche, d’une blancheur d’ivoire ! Dans les flammes, nous revêtons notre véritable apparence, l’apparence qu’Etsu me renvoya m’intrigua… Je ne saurais véritablement dire combien de temps je suis restée immobile, aveuglée par ce que je voyais. J’étais médusée, absorbée, mais par quoi ? Quelque chose me faisait tiquer, mais quoi ? Je revins à moi, lorsque mon intendante, celle que je considérai comme ma soeur lança son dernier avertissement avec une dureté qui me fis presque frissonner. Envers quoi était dirigée cette dureté ? Envers moi qui venais de prendre un putain de plaisir à toit détruire, alors que moi-même j’enrageai que les miens ait été victime de telle traitement ? Ou alors cette dureté était dirigée vers les victimes de tout cela, dirigé vers les Isami, pour les empêcher de tenter quelque chose… Peut-être les deux.

J’adorai Etsu, mais nous restions des personnes avec une manière de voir les choses différemment, bien que je sois admirative de la manière dont elle dirigeait le clan, elle était une personne autrement plus vertueuse que moi. Moi qui me dis juste, la justice me fait probablement défaut. La fin justifie les moyens, cette phrase ne montre pas la bonté de mon cœur, j’aurais probablement apprécié pouvoir penser d’une autre manière, mais je suis une fille paradoxale. Plusieurs sentiments, plusieurs manières de pensées, bien qu’incompatible se battaient en moi, qu’étais-je sensé faire dans ces moment-là ? Ecouter mon sens de la justice ou simplement laisser mes instincts prendre le dessus ?  Toutes ces questions ne trouveront pas vraiment de réponse dans cette nuit, cette nuit brûlante par notre faute.

Je n’étais pas désolée, je ne ressentais non plus aucun regret, se serait trop simple, disons que j’essayais de réfléchir pour bâtir un monde meilleur, pour bâtir une meilleure version de moi. Etsu s’évapora, repartant par ou elle était partout, c’était la fin, nous avions assez tout cassé, tout détruit, assez tout brûler, leurs cauchemars doivent prendre fin ! J’étais l’allégorie de leur cauchemar, j’étais responsable de leur maux, je ne pouvais que ressentir de l’empathie pour eux, pourtant j’étais fière de moi, c’était paradoxale, deux personnes en moi coexistaient probablement.

Dans la voute céleste, remplis de perle d’ivoire, les volutes de fumée montent, tandis que les membres, tout le château se démène pour essayer de sauver ce qu’ils peuvent. J’ai esquivé tous les membres de la maisonnée, je restai à regarder leur détresse, j’étais une gargouille posé sur la palissade de bois, assistant à leur déchéance. Ma torche brûle toujours de cette lueur de crépuscule. Tout dans ma tête est incohérent, je n’étais pas bonne pour mettre de l’ordre dans mon esprit, j’étais confuse, confuse de mon existence, de mon comportement. Ces gens avaient pour seul crime d’exister, comme les miens auparavant, je me reconnaissais en eux, mais pourtant je m’étais comportée comme une Uchiha. Cette journée avait été injuste avec eux… Ne méritaient-ils pas un peu de bonté, d’espoir !

Je me relevai, mon sabre dans mon dos, puis levant ma torche le plus haut possible dans le ciel fit des signes pour qu’on me remarque, puis d’une voix compatissante et forte tonna :

« Maître Hiroyo a été magnanime ! Soyez magnanime comme lui. Seule la douleur vous attend au bout de ce chemin ! Hiroyo ou Isami, vous risqueriez de tous souffrir. Je suis certes l’ange de votre déchéance ! Vous ne connaissez pas la guerre et vous ne méritez pas de la connaître ! Vivez, telle est le dernier conseil que je vous offrirai ! Vous avez connus un dernier avertissement aujourd’hui, acceptez donc cet humble conseil ! »

Puis, lâchant la torche qui s’écrasa par terre en s’éteignant, je me laissai tombée en arrière, disparaissant dans les ténèbres de la nuit. Je venais de leur donner un conseil, pour eux, il fallait agir avant qu’il ne soit trop tard. S’ils rentraient en guerre ouverte, nul doute que des orphelins telle que moi naîtrons. Je me suis déjà engagée sur le chemin du sang, c’est bien l’une des seules certitudes qui résonnais dans mon crâne, je ne pouvais plus reculer, eux le peuvent… Ils doivent juste accepter la petite douleur que notre destruction entraînera, mais ce n’est rien, la douleur de la guerre est autre, elle est froide, dévorante, maline… Cette douleur-là, elle habite ma carcasse anémique. Je ne pourrai souhaiter mon sort à personne.

Je me réceptionnai sur le sol avec une roulade, grognant de la chute, puis me relevant, je me mis à détaler comme un lapin, à grande enjambée, chaque pas m’éloignant de la demeure des Isami était libérateur, la fumée, le bois qui brûle, les cris, les pleurs, chaque instruments de la mélodie du chaos se tait peu à peu, mon cœur retrouvais son calme. Ma direction désormais, la demeure des Hiroyo pour faire mon rapport au chef !