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Taifuu de mayoikomu | 台風で迷い込む

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Mission donnée:

Taifuu | 台風

mercredi 15 avril


La traversée du pont fut en elle-même une épreuve. L'archipel était frappé d'une tempête ce jour-là. Partout sur mon chemin j'avais vu des gens se réfugier péniblement derrières des portes qui habituellement ne leur résistaient pas. Nous étions habitués aux typhons, autant que l'on peut l'être, mais celui-ci était vraiment violent et le paysage qui m'entourait, sombre, diluvien, apocalyptique, me donnait la sensation que le monde allait bientôt s'effondrer sur lui-même et que nos petites îles que nous aimions tant finiraient par se laisser engloutir. Pourtant, je devais avancer. L'ordre m'avait été donné officiellement et je ne pouvais m'y soustraire. Je ne voulais pas, d'ailleurs, renoncer à cette mission qui m'avait été donnée à moi seul et la confiance qu'on m'avait accordée en m'envoyant sur l'île des Uzumaki était désormais le plus grand joyau en ma possession. Aussi j'avais décidé malgré les hurlements de la tourmente de braver la passerelle agitée. Le bois sous mes pieds était trempé par la saumure qui venait l'asperger par dessous et par dessus. L'air était affreusement salé et je faisais mal la différence entre l'air et l'eau qui entraient dans ma bouche et mes narines. Je courais aussi vite que je le pouvais pour atteindre de l'autre côté les collines où vivait l'illustre clan de ma maîtresse et accomplir pour eux mon devoir, pour la gloire d'Uzushiogakure no sato.



Ouch !


Mon pied heurta une planche déphasée qui dépassait les autres et que je n'avais pas vue dans la pénombre de cet après-midi chaotique et je fis un vol plané de quelques mètres suivi d'une glissage sur quelques autres jusqu'à heurter avec ma tête contre un barreau anguleux de la balustrade. Ma tête passa en travers de cette dernière et je pus contempler avec effroi les vagues s'abattre à quelque distance en contrebas, implacables, éternelles. Terrifié, je me relevai et pris appui sur la barrière. J'inspirai tranquillement. « Tout va bien, pensai-je. Pas de panique. » Je repris ma course en veillant bien à lever les pieds à chaque pas. Arrivé de l'autre côté du pont, je trouvai refuge tout près de là sous le sayadou d'un autel religieux où brûlaient plusieurs cierges malgré la pluie torrentielle. Les carillons ne parvenaient pas à produire le moindre son à travers la complainte du vent et je m'étonnai même de les trouver si solidement accrochés à la poutre. J'étais trempé, glacé et seul. Autour de moi, je ne voyais que l'obscurité d'abord puis je parvins à entrevoir une légère lueur dans les épaisses ténèbres qui enveloppaient le chemin où amenait le pont. Je suivis des yeux la direction que celui-ci semblait prendre et, à mesure que mes yeux s'habituaient à l'obscurité, je pus reconnaître d'autre lueurs semblables qui s'éloignaient à ma gauche. Elles provenaient de lanternes en pierre ancienne que je ne pus voir que lorsque je fus quasiment collé à elles après avoir eu le courage de me replonger dans la danse furieuse des éléments. À cette époque où l'architecture et la technologie étaient en plein essor, ces petites structures monolithiques, cambriennes, précambriennes pour le jeune garçon moderne que j'étais, étaient si inattendues dans l'archipel que je croyais tant connaître que je me sentis étrangement hors-sujet. Je poursuivis ma route nonobstant car l'arrière connu me paraissait plus périlleux que l'avant inconnu.



Je me laissai guider jusqu'à un hameau (du moins je ne voyais que les quelques maisons éclairées par des lumières spectrales qui m'entouraient). Je regardai les noms gravés sur les panneaux de bois qui les devançaient puis j'arrivai à la jonction de deux d'entre eux sur lesquels je lus les noms suivants :















Uzumaki Yorui, lus-je doucement en plissant les yeux à gauche, puis en posant mon regard à droite : Uzumaki Yorui.


J'étais bien embêté. La jeune femme du bureau des missions m'avait donné un nom à haute voix sans m'en donner de trace écrite. Je ne savais donc pas quel Uzumaki Yorui m'attendait à présent. De plus les deux demeures étaient plutôt différentes. L'une était gigantesque, opulente et intimidante. L'autre était simple, presque rabougrie, guère attrayante mais malgré tout plus engageante que sa voisine. De plus, les caractères 代塁 du côté de la maisonnette m'invitaient davantage que ceux de 夜井 du côté du manoir d'architecture bouddhiste. Aussi, j'allai frapper à la porte modeste pour ne pas risquer d'importuner un notable qui serait sans doute, évidemment, un supérieur hiérarchique.



Yorui-san ! criai-je en frappant aussi fort que possible à la porte. Suishi Tarou, je viens nettoyer votre demeure !


Je n'obtins aucune réponse. Il ne m'avait sans doute pas entendu. Je frappai de nouveau de toutes mes forces puis hurlai :



Yorui-san ! Oi, Yorui-san, vous m'entendez ?


Hélas, après de longues minutes à hurler, à cogner, à tourner en rond, je dus me résoudre à ce que personne ne vienne m'ouvrir. Ce devait être le mauvais Yorui. Quelle idée que de vivre côte à côte lorsque l'on porte le même nom ! Fulminant, mouillé comme un oursin, je marchai lentement vers la grande et terrible demeure. Il me fallut passer l'udegimon, remonter le chemin de pierres plates et grimper les vingt-huit marches de bois pour rejoindre le seuil de la porte. J'étais abrité désormais et je crus même devenir sourd tant l'endroit était protégé contre la tempête. Je saisis l'anneau du heurtoir de fer en forme de tête de renard, inspirai longuement pour apaiser mes nerfs et frappai trois coups secs. J'étais terriblement angoissé par l'endroit que je trouvais particulièrement austère dans l'atmosphère cataclysmique qui l'entourait. Je n'osai pas crier mais, rapidement, la haute porte grinça et je fus accueilli par une vieille figure moustachue à l'air peu commode.



Qu'est-ce que c'est ? fit la voix tremblante du vieillard.


Eto... balbutiai-je, je m'appelle Suishi Tarou. J'ai été envoyé pour ranger et dépoussiérer l'habitation d'un certain Uzumaki Yorui. Est-ce bien vous ?


Le visage ancien se mit à sourire à pleines dents (qu'il avait étonnamment nombreuses pour son âge) et acquiesça. Immédiatement, je me prosternai devant lui et demandai poliment l'autorisation d'entrer. Il écarta la porte et me laissa passer. L'intérieur était aussi lugubre que le laissait présager l'extérieur. Le vieil homme était très grand mais très courbé. Sa robe infinie semblait au moins aussi vieille que lui et une épingle d'or maintenait dans un cercle de bronze un petit chignon au sommet de sa longue chevelure blanche. C'était bien une sommité. Heureusement que j'étais venu frapper. J'attendis qu'il m'informe de ce que je devais faire pour lui tandis qu'il m'observait avec insistance. Je devins de plus en plus gêné à mesure que le silence s'installait et il se mit à tourner autour de moi comme si j'étais une pièce d'ameublement qu'il hésitait à ajouter à sa collection assez sinistre. Il produisit alors de petit rires étouffés et me dit de sa voix amaigrie par le passage des ères :



Oui, c'est parfait. Vous pouvez aller à l'étage pour commencer. Vous y trouverez tout ce qu'il faut au bout du couloir dans une pièce de débarras. Je reviendrai vers vous lorsque vous ne saurez plus à quoi vous adonner.


Je m'inclinai de nouveau et le quittai pour rejoindre la mezzanine qui surplombait l'entrée. Le vent ne semblait pas atteindre le papier de riz des panneaux qui servaient de fenêtres au couloir. Curieux, j'en fis coulisser un lorsque je fus hors de la vue de mon hôte et découvris avec étonnement que seul un air doux me caressait le visage alors qu'à quelques mètres, la violence de la tempête m'empêchait d'admirer le vaste jardin qui s'étendait sur la colline. Je refermai et ouvris la porte qui m'avait été indiquée.




代塁 (Yo-rui) s'écrit avec les caractères (société) et (rempart) tandis que 夜井 (Yoru-i) s'écrit (nuit) et (puits).



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Fukokoroe | 不心得



Le manoir était vraiment immense. J'avais l'impression d'être dans un énorme temple à deux étages désaffecté. Comme mamie me l'avait appris, j'avais commencé par le dernier qui consistait principalement en une sorte de grenier. Il était évident que l'endroit ne nécessitait pas que je le nettoie, en surface ou en profondeur, car absolument rien ne s'y trouvait et que le vieux propriétaire ne pouvait certainement pas grimper aux barreaux poussiéreux et glissants de l'échelle coulissante qui y menait. Cependant, je n'avais pas le choix car, bête que j'étais, je lui avais signalé la possibilité que je m'en charge et celui-ci m'en avait expressément fait la requête après ce qui me parut être une muette machination.



Mmm oui, je crois qu'il serait bon de dépoussiérer les combles, oui. Retournez-y et veillez à ce que ce soit parfaitement propre, Tarou-chan.


Je maudis rapidement mon nom. Quelle idée, bonté divine ! La quantité de toiles d'araignées, d'insectes morts, de fientes de hibou, de sciure de bois précambrienne hérissa ma peau dans un grommellement voisé. Je crus mourir de devoir accomplir cette horrible, horrible tâche. Je répète, au cas où vous n'auriez pas saisi l'horreur où je me trouvais plongé :







hidoi : horrible


Aussi, je ne souhaite pas m'attarder sur le récit d'une portion de ma vie que je détesterais avoir à revivre, même en simple souvenir, alors que me voilà revenu sain et sauf dans ma petite chambre bien rangée, toute propre, remplie uniquement d'affaires innocentes de moins de vingt ans qui ne sentent ni la naphtaline ni cette déchéance des corps organiques que l'on appelle la mort mais qui commence, je l'ai appris ce jour là, bien avant celle-ci. Après le grenier je passai au premier étage. Ravi de relâcher l'échelle et de la laisser se remettre en place au-dessus de ma tête, je verrouillai à jamais ce souvenir dans un recoin profondément enfoui de ma mémoire, à défaut de pouvoir l'en effacer, et me rendis dans la première pièce que je trouvai ouverte dans le couloir. C'était la chambre de Yorui-jiisan.










kegarawashii : immonde


Je ne vous explique pas l'odeur ! Indescriptible. Un mélange de renfermé, de vieux tabac et d'autres choses que je vous épargne. Si vous saviez ce que j'y ai trouvé ! Je n'ose l'écrire de crainte d'en retrouver dans mon cahier. J'ai l'impression d'en avoir encore sur moi. Je crus vomir plusieurs fois tant le parfum était épais et âcre. J'avais l'impression qu'une substance grasse, amère, se déposait sur ma gorge et noyait mes poumons. Il ne pouvait y avoir d'oxygène dans cette tanière de vieille bête. Lorsque je retournai dans le couloir la première fois (car il me fallut sortir régulièrement pour ne pas m'étourdir), je j'ouvris aussi grand que possible les panneaux des fenêtres mais hélas, la barrière invisible qui protégeait la demeure bloquait encore le vent de la tempête ce qui, d'après moi, était une tragédie hérétique. Lorsque j'eus descendu la pile de sous-vêtements qui avait été abandonnée dans le coin de la pièce le plus éloigné de la lumière du soleil (dont visiblement le troglodyte se méfiait comme du coronavirus puisqu'il avait choisi pour antre la seule pièce de son lugubre château à n'avoir pas d'ouverture sur le reste du monde), un ensemble de matières diverses que je n'avais par reconnu d'abord car en raison de leur vécu chaque élément avait une texture et une teinte particulière et toujours, toujours, insolite, j'allai m'asseoir à l'extérieur de la maison, sur la première marche du haut escalier que j'avais grimpé déjà trois heures auparavant, pour respirer un air agité, humide, mais pur.



Tout va bien, Tarou-chan ?


La voix tremblante derrière moi me fit sursauter. Je me relevai immédiatement et fis face à mon commanditaire.



Oui, Yorui-jiisama ! m'exclamai-je. Je voulais simplement me rafraîchir quelques instants, pardonnez-moi.


Ça ne fait rien Tarou-chan, ça ne fait rien. Prends ton temps surtout, reste encore un peu s'il le faut !


Il me lança un grand sourire à demi-denté et disparut derrière sa porte. Cet homme était décidément étrange. Lorsqu'il m'avait vu la première fois, sa manière de me parler avait été franchement froide puis, lorsqu'il m'avait ausculté, il s'était montré intrigué. À présent il jouait les grands-pères gâteaux avec moi comme s'il était une personne affable et conciliante mais je sentais qu'il en était autrement. Je n'étais pas totalement idiot, maman s'était assurée de cela. Elle n'aimait pas les personnes âgées en particulier car, selon elle, elles avaient toujours au moins une longueur d'avance sur les plus jeunes. Je me dis donc qu'il fallait terminer ma mission en vitesse, comme il fallait pour ne pas avoir à remettre les pieds ici, et partir sans demander mon reste (qui d'ailleurs ne me serait pas remis par lui) et sans avoir l'air de fuir.



Remotivé à achever ce ménage infernal, persuadé de ce que j'avais parcouru la partie la plus pénible du chemin avec le grenier et la chambre, je me relevai, humai à plein poumon les embruns marins qui parvenaient jusqu'à moi en m'étirant puis je retournai à l'intérieur de la masure. Je m'apprêtais à traverser le hall pour aller achever l'étage lorsque j'entendis des voix en provenance d'une pièce sur ma droite qui prononcèrent le nom de Haruka-san. Intrigué, j'interrompis ma marche pour mieux écouter mais les voix étaient trop éloignées et seuls quelques mots me vinrent aux oreilles sans produire le moindre sens. J'approchai donc de la raie de lumière entre la porte et le mur et me cachai contre celui-ci pour mieux espionner la conversation.



...pas un instant, dit une voix ferme d'un ton définitif.


Je n'en suis pas si sûr, répliqua celle de mon hôte. Elle ne se laissera jamais convaincre.


Alors que suggérez-vous, Yorui-sama ? On ne peut pas vraiment la forcer. C'est son élève. On ne pourra pas lui cacher bien longtemps qu'on le séquestre si nous le faisons disparaître.


Je le sais bien, voyons, c'est pour cela qu'il faut que ce soit elle qui s'en charge.


Mon corps tout entier se glaça. Se pouvait-il qu'ils parlent de moi ? J'étais terrifié. Que comptaient-ils me faire ? Je devais partir de cet endroit sur-le-champ ; cependant, alors que je tournais les talons, la voix du vieillard s'éleva :



Oi, Tarou-chan ! dit-il. Rejoins-nous quelques instants, veux-tu bien ?


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Yaochou | 八百長



Je restai paralysé, comme sous l'effet d'un Kanashibari. Comment avait-il su que j'étais là ? L'un d'eux devait avoir des talents de senseur, les Uzumaki avaient une prédisposition pour cela. Stupide Tarou, j'avais sauté à pieds joints dans un piège. « Peut-être pas, pensai-je. Au moins, je sais maintenant qu'ils manigancent quelque chose. »



Une figure apparut soudain dans l'entrebâillement de la porte.



Alors petit, tu entres ?


C'était un homme. Avec l'ombre qu'il projetait dans l'obscurité du hall, il me paraissait immense. Ses cheveux étaient d'un rouge ardent et sa figure était balafrée. Je le regardai un instant la bouche grande ouverte encore, sous l'effet de la surprise, puis je me ressaisis et me prosternai devant lui en signe de révérence.



Hai !


Je le suivis dans le salon. C'était une grande pièce remplie de bibelots de toutes sortes : des vases, des théières, des bougeoirs. Yorui-jiisama semblait avoir de très nombreuses possessions terrestres et je me demandais bien ce qu'il pouvait en faire. Allait-il falloir que je nettoie chaque objet, un par un ? Ils semblaient à la fois très crasseux et très fragiles. « Je risque de me mettre dans de beaux draps si je casse quelque chose », pensai-je, comme si je ne me trouvais pas déjà en l'instant dans une parure assez raffinée.



Dis-moi mon jeune ami, fit le vieillard avec l'amabilité qu'il avait déjà employée précédemment à l'extérieur, que penses-tu de ma demeure ?


Je ne sus quoi dire. Je m'étais attendu à quelque remontrance après avoir été découvert en train d'espionner leur discussion privée. Que cachait-il derrière cette question détachée de tout contexte ?



Elle... tentai-je timidement, elle est très belle, Yorui-jiisama.


Il eut un sourire amusé. Son acolyte, assis sur un coussin sur ma droite, le regardait avec un air interrogateur en fumant une pipe aux émanations malodorantes.



Nous sommes ici entre amis, Tarou-chan, continua mon embaucheur, tu peux parler ouvertement ici.


Je me sentis rougir. Pourquoi fallait-il que je rougisse ? Je n'avais pas menti, du moins pas vraiment. Oui, la maison était magnifique en dehors de la négligence démontrée dans son entretien.



Je la trouve un peu vieillotte, moi, déclara-t-il de sa voix tremblante. Pas toi, Fusaku ?


L'autre homme ne répondit rien d'abord, se contenta de souffler un long nuage de fumée puante dans la direction opposée à son hôte puis dit :



Affreuse. Triste comme une chambre de malade.


Tu vois, reprit le vieux shinobi à mon intention. Affreuse. Tu ne peux être que d'accord, n'est-ce pas ? Tu as dû voir ma chambre. J'ai honte, elle est dans un tel état... n'est-ce pas ?


J'étais pris de si court que je ne pouvais formuler une réponse, pas même penser à la moindre posture qui fût convenable à adopter.



J-je ne... c'est...


COMMENT ?! hurla soudain l'ancêtre d'une voix stridente et terrible qui m'arracha le cœur à la poitrine. TU L'AS TROUVÉE IGNOBLE ?! COMMENT OSES-TU ?!


La soudaineté de son agression me laissa coi. Qu'avait-il tout d'un coup à me crier dessus ? Je regardai d'un coup d’œil rapide son compagnon qui eût un rire silencieux et continua de le regarder avec une sorte d'admiration sur son visage abîmé. Lorsque je regardai Uzumaki Yorui, celui-ci me souriait à nouveau. Il se leva subitement et s'éloigna à petits pas vers une bibliothèque qui ornait le mur derrière son fauteuil.



Que penses-tu de ma décoration, Tarou-chan ? me dit-il en reprenant sa voix normale, comme si rien ne s'était passé. Jolie, n'est-ce pas ? Bon , je doute qu'elle soit à ton goût, mais certains objets ici sont vraiment très intéressants.


Je ne disais plus rien à présent. Je voulais seulement achever ma mission et partir le plus loin possible de cet enfer. la tempête à l'extérieur semblait infiniment plus sûre. Je le regardai tendre lentement une main vers l'étagère la plus haute de sa bibliothèque et attraper deux petites tasses à thé posées sur un plateau doré. Je crus qu'il les ferait tomber mais il parvint à les descendre de leur piédestal (avec force gémissements de douleur) et entreprit de me les apporter. Je ne voulais pas bouger, même pour lui faciliter la vie, ce qui m'était particulièrement difficile car je détestais voir un être hautement plus âgé que mes propres grands-parents réaliser cet effort sans intervenir. Ma situation néanmoins était trop précaire, j'étais un jeune genin, sans grand nom pour me protéger, qui venait de se faire vilipender par un notable du clan le plus influent et le plus emblématique de l'archipel des Tourbillons : je ne pouvais risquer le moindre écart de conduite et je préférais donc simplement faire le moins de choses possibles pour ne pas être accusé de quoi que ce soit. Tandis qu'il approchait, il me racontait l'histoire de sa paire de tasses.



Ce sont les deux dernières pièces d'un service qui me vient de ma trisaïeule, Uzumaki Kotokanahaharu-baasama. On dit qu'il remonte au Sage des six chemins et que lui-même avait bu dans l'une de ces tasses, l'imprégnant de son chakra puissant et subtil. J'espère que c'est l'une de ces deux-là, ho ho ho !


Lorsqu'il se mit à rire, il fut pris d'une quinte de toux et son plateau trembla dangereusement. Je ne pus me contenir plus longtemps et accourus pour l'aider à le maintenir droit. Il me laissa le tenir et continua de tousser encore un moment. J'étais terriblement gêné.



Merci, dit-il finalement lorsqu'il eut repris son souffle. Tu es bien serviable.


Alors, brusquement, il donna un coup vif du plat de sa main sous le plateau et celui-ci vola à travers la pièce. Le plateau de métal heurta le sol dans un CLANG résonnant et les deux tasses de porcelaine allèrent se briser en mille morceaux sur la table basse, juste devant Fusaku-san qui fumait encore tranquillement sa pipe et ne remua pas d'un centimètre.



IMBÉCILE ! se remit à vociférer le vieillard. BON À RIEN ! DES RELIQUES D'UN MILLIER D’ANNÉES ! ON N'A PAS IDÉE DE FAIRE UN SHINOBI D'UN EMPOTÉ PAREIL !


Je reculai devant la violence de ses paroles. Je crus qu'il ferait une attaque. À quoi jouait-il à la fin ?



Tu vas me le payer cher, petit impertinent ! poursuivit-il en m'approchant d'un air menaçant. Il y aura des conséquences, oh oui ! Ça ne se passera pas comme ça !


Mais enfin, osai-je finalement, c'est vous qui l'avez fait sauter de mes mains !


COMMENT PEUX-TU M'ACCUSER D'UNE CHOSE AUSSI ABSURDE ? rugit-il à nouveau. POURQUOI FERAIS-JE UNE CHOSE PAREILLE ? Fusaku ! finit-il en s'adressant à son compagnon qui à présent riait à gorge déployée. Ramène ce vandale dans le hall et assure-toi qu'il ne détruise plus rien en achevant de tout nettoyer.


Le grand homme s'exécuta et me bouscula jusqu'à ce que je sois sorti du salon, un sourire mauvais encore flanqué en travers de sa tête de malfaiteur. J'étais totalement déboussolé. Qu'allait-il arriver si l'on apprenait que j'avais détruit un artefact du Sage des six chemins, le dieu des ninjas ? Je risquais d'être exilé, exécuté peut-être même ! Quelle catastrophe ! Pourtant, je n'avais absolument rien fait mais ma parole ne valait pas grand-chose contre celle de ce vieux débris ! J'étais fichu, condamné à une réputation de malfrat dès ma première mission. Ce n'était pas une simple déconvenue, c'était une catastrophe ! Une malédiction ! La peste soit des Uzumaki ! Prostré, terrorisé, je me hâtai sous l’œil rieur et malsain de mon surveillant aux cheveux de feu d'achever ma mission, la seule circonstance atténuante que j'espérais pouvoir présenter aux autorités lorsque celles-ci me tomberaient dessus.



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Acte II -  Infestation