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Génèse d'une araignée

Kamiko Fumetsu
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
Messages : 412
Date d'inscription : 17/08/2019

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Génèse d'une araignée Sam 25 Juil - 16:05
Kamiko Fumetsu
Génèse d’une araignée
Le Kamiko aux traits arachnéens s’ennuyait à mourir ; accoudé disgracieusement sur son atelier de bois, il manquait – chose rare – d’inspiration alors que le sujet de son nouveau malheur fanait à une vitesse qui n’avait rien de naturel. La fleur, délicatement posée sur un support de bois, brillait par sa superbe et sa rareté : il avait fallu plusieurs pénibles années à l’orgueilleux artiste afin de la faire pousser dans sa serre. Chose incroyable – gonflant d’arrogance l’esthète -, la graine n’avait pas donné naissance à une seule fleur mais plusieurs, créant un joli banc floral d’une pureté ravissante. Usuellement, Fumetsu aurait évidemment dû s’extasier de longues heures, si ce n’est des jours ou des semaines, devant un tel spectacle onirique mais aujourd’hui, il ressentait un ennui profond, un tracas terrible qui lui comprimait le cœur avec force. Les yeux rivés sur l’esquisse picturale représentant cette fameuse fleur (dont nous tairons le nom pour éviter toute jalousie), le Kamiko décida d’abandonner l’entreprise, laissant le sujet de l’œuvre finir de se faner, son utilité oubliée, reléguée au second plan par le mal-être vicieux de l’artiste.

Non familier de ce sentiment d’ennui, il arpentait la serre à la recherche d’une inspiration salvatrice qui ne venait pas : chose qui, absolument, le tourmentait. Ruminant, il songeait même à quitter son lieu de prédilection afin de sortir de sa zone de confort, forçant alors la langueur absurde qui s’était emparé de lui. Cependant, au fond de lui, une voix l’intimait de rester ici, une intuition qui lui empoignait les entrailles. Il ne connaissait que trop bien cette sensation : un fol appel, un bas instinct. Cette même intuition l’avait mené sur le chemin de l’envie, de l’orgueil, de l’arrogance, de la superbe, de la jalousie, toutes ces facettes masquées délicieusement derrière un manteau d’une pureté blanche remarquable attisant regards et, justement, envieux. Suivant cette intuition, le Kamiko devenait un miroir de grandeur, renvoyant au monde l’absurdité de sa démesure. Suivant cette intuition, le Kamiko s’abandonnait aux bras d’une folie dictant ses moindres faits et gestes, décomplexant les sentiments enfouis dans un être apeuré autant qu’il fut provocateur. Aujourd’hui, il la suivrait de nouveau, le regard plongé dans un monde que seul lui voyait, le monde dangereux de sa décadence. Pensif, il était immobile, en plein milieu d’une des allées de la serre. L’ennui, l’instinct, l’art, autant de thèmes traversant avec une vitesse stupéfiante ses pensées et un seul desdits thèmes commençait à s’imposer : la beauté.

L’esthète avait une notion toute particulière de ce que fut, est et sera la beauté. A force de contemplation, d’expérimentation et autres mots au suffixe en « –tion », le Kamiko s’était amouraché d’une beauté funèbre, morbide. Un exemple probant d’une telle étude fut la précédente fleur, se fanant, sacrifiée pour l’Art, pour une peinture qui ne sera jamais terminée. Insatisfait de la mort végétale, il lui fallait quelque chose de concret, de tangible mais pas humain, il s’en était lassé de ça, aussi. Une idée lui traversa l’esprit : un animal. Rien de trop gros, rien de trop petit, il lui fallait un entre deux parfaits, un équilibre. Il lui fallait une créature prédatrice mais chassée, esthétiquement attirante mais repoussante, quelque chose entraînant cette fameuse fascination morbide que lui-même ressentait de manière incontrôlée. Ses yeux accrochaient alors cette bête velue naviguant avec adresse entre deux fleurs, tissant telle une Kamiko, une toile. Une araignée. Retenant sa respiration, son cœur se contractait avec une force furieuse provoquant chez l’artiste un de ces rares moments de plénitude : il faisait face à la perfection. S’abaissant à son niveau, il l’observait d’un œil curieux, détaillant toutes les facettes de son anatomie ainsi que son activité de tisserande : sa muse fut toute trouvée.  
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Kamiko Fumetsu
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Kamiko Fumetsu
Génèse d’une araignée
A la lumière des bougies, - il lui avait fallu le restant de la journée afin de récolter toutes les informations intrinsèques à l’aranéologie – le Kamiko lisait. Comme tout artiste consciencieux, le Kamiko se renseignait d’abord sur l’anatomie concrète et parfaite de son sujet d’art, à savoir, ces créatures tant horribles que merveilleuses : les araignées. Evidemment, la pluralité des espèces rendait la tâche complexe mais l’esthète était mu d’une passion incontrôlable – et donc incontrôlée. A vrai dire, il faisait un parallèle – ou plutôt un raccourci facile – entre les angiospermes et les aranéides : il n’y voyait que guère de différence artistique. Cela dit, plongé dans des ouvrages d’aranéologues, le Kamiko découvrait la magnificence de ces créatures honnies. Il y avait tant de choses à savoir que réduire l’étude de ses créatures à leur anatomie lui semblait bientôt que trop cruel. Pour autant, il se reconcentrait sur ses rouleaux, jurant de faire ses recherches sur la symbolique qui l’entoure – cherchant inconsciemment, ou sciemment peut-être, à en faire l’égérie phare du clan Kamiko.

Le corps d’une araignée était donc scindé en trois parties inégales, les pattes ambulatoires formant la première, le céphalothorax, la seconde et l’opisthosome, la troisième. Le céphalothorax, le premier tagme, couvre la tête (yeux, chélicères, pédipalpes et pattes ambulatoires) tandis que le second tagme, séparé du premier par le pédicule, l’opisthosome, recouvre le système respiratoire, reproducteur et filaire de l’arachnide – en somme, les fonctions végétatives. Fasciné, le Kamiko ne dormit pas, plongé dans les croquis de dissections mettant en évidence les différentes parties de l’animal. Après ces découvertes, il ne put s’empêcher de sortir avec précipitation de son bureau, presque courant, quelques rouleaux maladroitement enfouis dans son vêtement blanc, en direction de la serre. De la théorie à la pratique, il n’y avait qu’un pas mais ce pas pouvait s’avérer dangereux. Pour autant, son instinct lui dictait d’aller dans cette direction, d’y plonger corps et âme, presqu’hurlant au diable ces pupilles laiteuses et infernales !, indiquant qu’il savait – et il ne pouvait se l’avouer encore – comment devenir aussi unique, aussi puissant que ces êtres fantastiques.

Franchissant la porte de la serre faiblement éclairée par quelques calbombes rugissantes de lumière, le Kamiko dut faire maint efforts pour ne pas détruire les compositions florales tandis qu’il furetait frénétiquement à la recherche de sa nouvelle passion, de cet appel féroce. Il en vit une mais elle n’était qu’une piètre représentante de son espèce, loin de la gloire de quelques de ses congénères. L’esthète chercha longtemps mais ne se décourageait pas, fouillant avec minutie chaque banc de fleurs, d’arbrisseau. Finalement, il la trouva, en hauteur, sur une espèce d’arbre que le Kamiko eut un mal fou à importer : une araignée magnifique aux reflets bleus – dont il ignorait autant le nom que la rareté suprême (il s’agissait d’une poecilotheria metallica) -, aussi belle que mortelle, au centre d’une toile aussi dense que de la roche. En extase, il la contemplait avec un amour fiévreux qui rappelait la folie artistique des grands peintres ou des grands scientifiques : il était les deux.
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Kamiko Fumetsu
Génèse d’une araignée
Son spécimen capturé et installé délicatement sur un promontoire de bois – le même où la fleur fanée se tenait un jour plus tôt -, le Kamiko la regardait avec intensité, disséquant avec fièvre l’anatomie, la beauté, la symbolique d’une telle créature mirifique. Il savait quoi faire mais la contraction qui lui paralysait les entrailles l’en empêchait : il avait peur. Comment tuer un si bel animal ? Comment s’y résoudre ? L’attachement viscéral qu’il ressentait envers l’araignée qui trônait-là n’était guère naturel, le rendant fou progressivement. N’ayant pas dormit, fragile émotionnellement, il sombrait dans des pleurs silencieux autant rageurs que désemparés. Après un long moment où seuls ses sanglots interrompait la parfaite quiétude de l’endroit, il relevait la tête, le regard dur mais vitreux, encore embué. D’un geste simple, le fil presque invisible qui retenait la poecilotheria metallica sectionna le pédicule en deux dans un claquement sec, tuant la bête sur le coup. Le cœur lourd mais l’esprit bouillonnant au même titre que ses entrailles, son corps transporté par une vague de douleur et d’inspiration, il commençait à filer, telle une araignée, la tapisserie épaisse qui formerait le chef d’œuvre justifiant un tel sacrifice.

Fils de chaîne et fils de trame s’enchaînaient avec rigidité et harmonie, couleurs et sentiments s’harmonisaient parfaitement tandis que l’esthète au cœur brisé, au trou béant dans son âme, déchaînait ses passions au service de son art. Plus que cela, il servait son instinct bouillonnant, cet appel du vide qui ne le maintenait maintenant plus au bord de sa folie comme il le fit des années durant : il l’avait fait sombrer définitivement, sans même le savoir. Les larmes avaient repris, coulant avec une fluidité surnaturelle, inondant le shihakusho d’un blanc pur maintenant taché, souillé. Un rictus tordait affreusement le visage aux traits arachnéens du Kamiko tandis qu’il fermait les yeux, n’osant contempler son travail. Il avait peur, terrorisé d’une telle composition. Pourtant sans savoir pourquoi, malgré les appels d’une conscience bientôt évanouie, il continuait, son âme se déchirant au fur et à mesure que la composition touchait à sa fin. La touche finale fut abrupte, il laissa tomber ses mains, les fils chutèrent avec grâce et élégance, les paupières s’ouvrèrent doucement, la bouche entrouverte dans une plainte silencieuse. Le Kamiko se regardait.

Au creux d’un lys majestueux, d’une blancheur éclatante aux traits réalistes, se déployait une araignée odieuse mais fascinante de beauté. Humaine, dotée de quatre bras et jambes, un corps que trop bien reconnaissable, une ignoble cicatrice parsemant son abdomen, et ce visage : un visage terrifiant. Entre deux larmes, vestiges d’une conscience encore saine, il s’observait : deux yeux laiteux au regard mort plongé sur le spectateur de cette tapisserie honnie. Envie, monstruosité, jalousie, beauté de la mort, tout y était concentré dans un ensemble artistique parfait. Puis, les larmes se tarirent, d’elles-mêmes, et le Kamiko ne bougeait plus tandis qu’il contemplait avec absurdité l’œuvre. Il souffla un seul mot, un mot qui ne fut que promesse d’une horrible destinée. « Parfait. »
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