|
|
| Fûma ShigeruUzushio no Jonin Messages : 157
Date d'inscription : 20/09/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Jônin - Rang ARyos: 965Expérience: (0/2000) |
Ils étaient nombreux, les genins de Konoha qui parlaient de l’arrivée prochaine des examens Jonin avec excitation. Au sein du village caché des feuilles, l’événement avait de plus en plus des allures d’attraction touristique ; pour les civils et les soldats de bas rang, ce serait une occasion unique de voir des ninjas venus d’un autre village. Des histoires incroyables et fantasmagoriques se répandaient déjà et, si Shishio tâchait de ne pas leur accorder trop de crédit, il ne pouvait pas pour autant se les sortir de la tête si facilement. Le jeune Uchiha était nettement plus détaché émotionnellement des examens que plusieurs de ses collègues ; contrairement à eux, il n’avait pas l’audace de penser que, dans quelques années, ce serait son tour d’être mis à l’épreuve pour devenir Jonin. Il faisait partie de cette caste que l’on regarde avec pitié et compassion, l’éternel Genin que l’on sacrifie si facilement sur un champ de bataille dès que le besoin s’en fait ressentir.
En outre, il avait pu remarquer que son clan voyait d’un mauvais oeil cette collaboration. Inviter des ninjas concurrents entre les murs de Konoha, c’était une garantie de se faire voler des informations importantes, voire de se faire envahir. La trahison devenait si facile une fois la porte d’entrée ouverte… L’arrogant et méfiant clan Uchiha ne faisait pas partie de ceux qui encourageaient Konoha à former des alliances avec les autres villages cachés. C’était pour calmer leur mécontentement que le bureau du Hokage avait décidé de resserrer légèrement la vis pour les ninjas d’Uzushio. Ainsi, même si les visites de courtoisie en prévision des examens étaient acceptées, chaque shinobi qui mettait les pieds à Konoha se retrouvait affublé d’un Genin ou d’un Chuunin chargé de l’accompagner pour rendre son séjour aussi agréable que possible - autrement dit, surveiller ses moindres faits et gestes et appeler des renforts à la première menace visible.
Si Shishio ne se sentait absolument pas capable d’accomplir une telle tâche, sur le papier, son profil était idéal : il était un Genin de l’armée régulière, donc facile à affecter à une mission mineure comme celle-ci, et avait deux ans d’expérience dans la police militaire tenue par le clan Uchiha. Son curriculum vitae le désignait tout particulièrement pour surveiller un visiteur tout en gardant des apparences courtoises. Bien évidemment, on se gardait bien de dire qu’il était connu au sein de la police militaire comme le seul ninja à avoir échoué chacune de ses missions lamentablement. C’est donc bien malgré lui qu’il se trouvait sous la porte de Konoha ce jour-là, vêtu de ses plus beaux atours aux couleurs du clan Uchiha, pour attendre une kunoichi qui avait récemment annoncé sa visite.
La mission était simple, en apparence : il devait rester en sa compagnie tant qu’elle souhaitait rester à Konoha. La guider dans le village et lui en montrer les côtés les plus agréables… Et crier au secours de toutes ses forces si jamais elle tentait quoi que ce soit contre lui, en espérant qu’un ninja de Konoha soit à portée de voix à ce moment-là. Le dossier qu’on lui avait confié était désespérément maigre ; il ne savait de Myoshin Junko que son nom, son âge et une description rapide de son apparence. Cette affectation pouvait tout aussi bien durer deux jours que deux mois, pour ce qu’il en savait.
Et si il était mal à l’aise à l’idée de surveiller d’aussi près une femme adulte à toute heure du jour et de la nuit, c’était le cadet de ses soucis. Il pensait d’abord à la certitude de sa mort imminente si jamais cette femme était un agent envoyé par Uzushio pour saper Konoha de l’intérieur.
Concentre-toi sur le bon côté des choses, Shishio. Il soupira pour lui-même et leva un instant les yeux. Au moins, il faisait beau. Au milieu de l’automne, le soleil s’accordait une de ses rares sorties, faisant briller les arbres rouges qui entouraient Konoha de rayons dorés et chaleureux. Chacun de ses pas s’accompagnaient de multiples craquements de feuilles mortes. En cette période de l’année, Konoha devenait véritablement un village recouvert de feuilles ; les couleurs chaudes cernaient le village comme une étreinte, donnant à Konoha une beauté qu’on ne retrouvait pas ailleurs. Bientôt, les vents froids venus du nord envahiraient les rues du village et tout ce monde grouillant resterait chez soi à tout prix. Pour un garçon qui tenait le bruit en horreur, comme Shishio, ce serait enfin l’occasion de s’approprier le village et de pouvoir y flâner en toute tranquillité. En admettant qu’il n’ait pas été brutalement assassiné d’ici-là, bien évidemment.
Il fut tiré hors de ses pensées par le petit geste discret que lui adressait le garde de la porte, pointant du doigt la route que Shishio était censé guetter. Une silhouette de femme se profilait ; visualisant le dossier dans son esprit, Shishio cocha les cases mentalement : silhouette fine, taille moyenne, cheveux noirs et longs. En complétant la liste, il réalisa que ces cases concernaient environ la moitié de la population féminine du village qui s’étendait derrière lui et soupira à nouveau. Si jamais ce n’était pas elle… Il aurait juste l’air idiot ; il commençait à en avoir l’habitude..
Il avança de quelques pas vers la femme et s’inclina bien bas.
“Myoshin Junko-san ? Je me nomme Uchiha Shishio, je serai votre guide le temps de votre séjour. Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à Konoha !”
|
| | Myōshin JunkoUzushio no Jonin Messages : 482
Date d'inscription : 18/05/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'ArgentRyos: 1704Expérience: (2166/2000) | Il fallait s’y attendre, en apprenant qu’elle aurait l’immense privilège d’être examinatrice lors de l’examen inter-village, Junko avait pris son rôle très au sérieux et, très rapidement, demandé à visiter les lieux dans lesquels allait se dérouler ledit examen. Puisqu’il s’agissait d’un événement réunissant tant Uzushio que Konoha, il avait été décidé que la partie concernant les Jûnins se déroulerait au Pays du Feu, tandis que celle pour la promotion Chûnin resterait à Uzu. Sans surprise, la dame avait été affectée à l’examen Jûnin – et ce, en dépit du fait que son propre élève passait l’examen, preuve que son intégrité et son impartialité étaient reconnues par ses supérieurs – et elle devait, par conséquent, se rendre dans la contrée « alliée ». En outre, une telle organisation avait d’autant plus motivé son départ pour Konoha : il était hors de question, en tant qu’examinatrice et Uzujin, qu’elle laisse un quelconque avantage à ses adversaires. Ils connaissaient le terrain puisqu’ils jouaient à domicile et, pire encore, ils auraient tout le loisir de piéger les épreuves ou de tricher de quelque façon que ce soit. Après tout, qui voudrait voir son pays ridiculisé au cours d’un tel événement ? (Elle n’avait aucun doute sur le fait qu’Uzushio allait écraser Konoha, à l’évidence.) Tous les moyens étaient bons pour garder la face, et elle ne doutait pas que de telles pensées avaient bel et bien traversé les esprits de ces perfides ennemis. Il aurait été stupide de croire qu’elle s’en remettrait à la bonne volonté des organisateurs ou qu’elle accorderait sa confiance aux examinateurs Konohajins qui allaient superviser la compétition avec elle. Ainsi donc, elle avait laissé l’administration faire son travail et, une fois la paperasse terminée, s’était mise en route sans plus attendre. Elle voulait voir de ses propres yeux – des yeux avisés de senseur – les terrains d’entrainement, l’Académie, et tous les endroits dans lesquels les petits Chûnins d’Uzushio allaient se fourrer entre les épreuves. L’ampleur de la tâche ne l’effrayait pas, elle était prête à retourner tout Konoha s’il le fallait et à rester là-bas le temps qu’il faudrait. Rien ne devait être laissé au hasard. Du reste, le voyage se déroula sans encombre ; il fut long et, en cela, pénible mais elle ne rencontra aucune difficulté particulière. Qui plus est, on lui avait fourni des instructions très précises sur l’emplacement du village caché, puisque c’était la première fois qu’elle s’y rendait. Dès l’instant où elle avait accostée, à la frontière entre son pays et celui du Feu, le chemin avait été morne et sans grand intérêt. Le village était dissimulé en plein cœur de la forêt et Junko n’était pas du genre à contempler la nature – encore moins celle-ci, qui paraissait mourante à l’automne. Lorsque les portes de Konoha se dressèrent devant elle, cela faisait déjà quelques instants qu’elle se savait arrivée à destination ; son sixième sens s’affolait devant la quantité de sources de chakra, et elle en avait presque mal à la tête. Très rapidement, quelqu’un vint à sa rencontre : un gamin. Elle fronça légèrement les sourcils, alors qu’il se présentait et, relevant le regard, elle considéra le garde de la porte, un peu plus loin, comme pour vérifier qu’il ne s’agissait pas d’une mauvaise blague. Mais non, apparemment tout était normal. Alors, elle écarquilla les yeux, à la fois surprise et abasourdie par la situation. L’administration du village avait dépêché un gamin du clan Uchiha pour lui servir de « guide » et tout le monde trouvait ça normal. Elle eut envie de rire, malgré elle, devant l’absurdité de la situation, mais elle se contint. « Je suis effectivement Myōshin Junko. » Puis, relevant la tête vers la rue qui débutait de l’autre côté des portes, elle ajouta, un sourire sur les lèvres : « Je pensais que le Pays du Feu vénérait ses clans fondateurs, à l’instar du Pays du Tourbillon où les Uzumaki et les Omura sont de véritables divinités, mais… » Elle reporta son regard sur l’enfant qui portait les couleurs de son clan. « Je vois que, finalement, même un membre du clan Uchiha peut servir de guide. Voilà un pays intéressant ! » Elle n’avait pas vraiment d’illusion sur l’utilité, pour Konoha, d’avoir quelqu’un collé à ses basques ; à l’évidence, elle s’attendait bien à ce qu’on lui affuble un « guide ». Elle ne s’attendait certainement pas, en outre, à ce qu’il s’agisse d’un enfant. C’était largement la sous-estimer – ou, a contrario, bien surestimer la valeur de cet enfant – et lui manquer de respect, d’une certaine façon. Oh, peut-être devait-elle se sentir honorée d’être escortée par un Uchiha ? Dans ce cas, c’était bien mal la connaître ; elle ne portait absolument pas dans son cœur la société clanique et tout ce qui en découlait. Elle haïssait l’idée que les clans aient des privilèges et qu’ils exercent, au fil des générations, leur pouvoir sur le reste du peuple. Elle soupira doucement et posa sa main sur l’épaule du jeune, alors qu’elle le dépassait en direction de l’entrée du village. « Enchantée de faire ta connaissance, cela dit. » Et elle poursuivit son chemin, pénétrant dans l’enceinte de Konoha sans même un signe envers le garde de la porte. A peine entrée, Junko put se rendre compte à quel point Uzushio et Konoha étaient différentes. L’ambiance qui régnait dans ce village, au cœur de l’automne, alors que les feuilles des arbres jonchaient le sol, n’était pas comparable à celle de sa patrie. Il y avait un quelque chose, dans la couleur des feuilles peut-être, qui donnait à ce village l’impression de brûler. A l’inverse, Uzushio semblait calme et mélancolique, et l’humidité et l’air iodé n’y étaient pas pour rien, à l’évidence. Elle s’arrêta après quelques pas et parut pensive un instant. Se tournant vers l’Uchiha, elle lui sourit de nouveau et demanda : « Alors… Pourquoi tu ne me présenterais pas ton village, pour commencer ? Je te suis. » A l’évidence, elle n’était pas venue pour faire du tourisme – cette activité était vraisemblablement réservée à Zenjuro, qui devait arriver quelques temps après elle. Mais elle ne pouvait pas se permettre de fausser compagnie à ce jeune homme sitôt arrivée (et si proche des gardes qui, eux, n’avaient pas l’air d’être des enfants), cela ferait mauvais genre. Par contre, si elle attendait un peu, au détour d’une rue, au milieu de la foule… On pourrait croire qu’elle se serait perdue, tout simplement. Et elle serait libre d’aller et venir comme bon lui semblait. Elle n’avait rien contre Shishio… Elle n’aimait simplement pas l’idée qu’il la suive et l’observe. |
| | Fûma ShigeruUzushio no Jonin Messages : 157
Date d'inscription : 20/09/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Jônin - Rang ARyos: 965Expérience: (0/2000) |
Bien malgré lui, Shishio sentit le poids de l’intimidation peser sur ses épaules à la seconde où la Jounin venue d’Uzushio ouvrit la bouche pour lui répondre. Elle était aussi cordiale que l’étiquette attendait d’elle qu’elle le soit, pourtant ; mais la conviction qu’avait le genin qu’elle pouvait mettre fin à ses jours au premier caprice qui traversait son esprit le marqua avec une certaine violence. Il était habitué à être vulnérable aux changements d’humeur des gens qu’il côtoyait, mais il était usuellement convaincu que le pire scénario se résumerait à des coups violents, un passage à tabac à la limite. Cette fois-ci, si son interlocutrice s’avérait avoir des pulsions violentes ou simplement des intentions malicieuses envers Konoha, sa vie pouvait s’arrêter à tout instant. Elle n’agirait sans doute pas ouvertement, pas directement devant les gardes de la porte, bien sûr, mais le bureau du Hokage avait été extrêmement clair envers Shishio : on ne se fie jamais à une alliance entre villages cachés. Il n’aurait pas été là si la confiance régnait entre Uzushio et Konoha, après tout. Les deux villages n’étaient que des alliés de circonstance et leur union fragile pouvait voler en éclats du jour en lendemain.
Et maintenant qu’il avait été soigneusement placé entre les crochets de la vipère, Shishio avait pleinement conscience que sa mort pouvait très bien être le marteau qui servirait à briser cette union. Il était le candidat parfait pour cela, après tout : il n’avait aucune valeur stratégique pour le village, ne montrait aucune promesse de devenir un grand ninja, quoiqu’en dise Tadake Yurikô. Son plus bel atout, c’était son nom de famille : l’assassinat d’un rejeton du clan Uchiha, les plus redoutés protecteurs du village, permettrait sans doute d’enflammer tout le village contre Uzushio et de demander un lourd remboursement pour maintenir la paix - et si refus il y avait, une attaque de grande ampleur serait pleinement justifiée. Il avala difficilement sa salive à cette idée. Shishio ne voulait pas mourir, mais combien de ceux qui l’avaient mis dans cette situation prenaient en compte ses désirs ?
Il était si absorbé par son soudain élan de panique qu’il en rata presque la pique que la kunoichi lui envoya de sa voix douce, s’exprimant sur le traitement que le village avait réservé à un jeune Uchiha. Oh, un Uchiha ne ferait certainement pas le guide touristique, rassurez-vous, répondit-il mentalement, avec une pointe d’amertume contre le coeur, mais je ne suis pas un Uchiha ordinaire. La plupart de ses camarades portant l’éventail sur leur dos auraient pu se contenter de refuser la mission, affirmant avoir mieux à faire que servir de chaperon à une étrangère ; lui n’avait pas exactement ce luxe. Mieux à faire ? Un genin de bas rang sans aucun espoir de promotion en vue ? Le bureau des missions lui aurait sans doute ri au nez. Mettant de côté son agacement contre l’administration du village, il répondit avec un sourire parfaitement feint :
“Le village de Konoha bénéficie de nombreux clans, Myōshin-san. Si nous mettions sur un piédestal chaque shinobi bénéficiant d’un nom de famille un peu prestigieux, il ne resterait plus grand monde pour s’occuper des missions quotidiennes.” Il s’avança pour la suivre alors qu’elle le dépassait, comptant bien ne pas la perdre du regard - en tout cas pas aussi vite. “Que je porte un éventail sur mon dos ou non, je suis avant tout un genin. Mon identité vient après. C’est ainsi que Konoha s’est bâti - en mettant l’intérêt de la communauté avant l’ego des clans. Nous ne sommes pas une simple confédération de clans, mais un village.”
Toujours avec un sourire purement cordial, il ne s’était pas privé de répondre à sa critique à demi-mots : en exprimant ainsi son affection pour la relative égalité qui régnait dans le village, il ne cachait pas ce qu’il pensait d’un village comme Uzushio qui pensait ses clans fondateurs supérieurs au commun des mortels. C’était un positionnement bien hypocrite de sa part, d’ailleurs ; s’il y avait bien un clan à Konoha qui se comportait comme les Uzumaki et les Omura et se voulait au-dessus de la masse, c’était le sien. Si ses anciens supérieurs l’entendaient raconter à une étrangère que tous les soldats de Konoha se valaient, il recevrait sans doute une belle correction.
Faisant quelques pas à l’intérieur du village, il dépassa la kunoichi avant de se retourner, soucieux de la garder à l’oeil - il était déjà évident qu’elle était bien plus forte que lui, il ne pouvait pas en plus s’offrir le luxe d’être négligent dans sa surveillance. Officiellement, son travail était avant tout de lui faire visiter le village et de faire en sorte que son séjour soit agréable ; elle avait beau demander à découvrir Konoha au plus vite, il se devait de garder à l’esprit qu’elle venait de finir un long voyage.
“Sans doute devrions-nous commencer par le centre-ville ? C’est là que tout se passe à Konoha, après tout. J’y connais quelques salons de thé très agréables, si vous souhaitez profiter d’un peu de repos après votre voyage, Myōshin-san.”
Il pouvait remercier Yurikô pour cela ; sa sensei avait un amour inégalé pour les thés les plus raffinés et, dès leur première rencontre, elle avait mis un point d’honneur à ce que Shishio sache exactement où se rendre s’il voulait profiter d’un service traditionnel. En outre, pouvoir se réfugier dans les salons parfumés de l’établissement favori de Yurikô lui permettrait de fuir le bruit et l’activité constante de la foule qui emplissait le village à cette heure de la journée.
|
| | Myōshin JunkoUzushio no Jonin Messages : 482
Date d'inscription : 18/05/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'ArgentRyos: 1704Expérience: (2166/2000) | Une lueur s’allumait dans le regard de la dame ; deux éventualités : ou bien il avait été particulièrement bien briefé, ou bien il avait naturellement de la répartie, cet enfant. Peut-être un peu des deux, à vrai dire – mais dans tous les cas, il arrivait à faire honneur tant à l’image de marque de son clan qu’à celle de son Pays, il était tout à fait charmant, avec juste ce qu’il fallait d’irrévérence et d’arrogance. Elle eut une moue amusée qui trahissait cependant son scepticisme. Elle ne prétendait pas connaître la politique interne de Konoha, mais son expérience des organisations sociales, qu’importe leur taille ou leur prétendue ouverture, n’allait pas dans le sens du jeune Uchiha. Et, maintenant qu’elle y pensait, elle avait bien l’un ou l’autre exemple concernant le Pays du Feu qui rendait caduque le discours de l’enfant. Elle pencha la tête sur le côté. « Si c’est vraiment ce qu’ils apprennent à leurs gamins, c’est clairement un mensonge… » murmura-t-elle, feignant de penser à voix haute. Puis, souriant au jeune : « Tu ne penses pas ? Si tout le monde est logé à la même enseigne en bas de l’échelle, l’est-ce toujours en haut ? Je préfère encore savoir contre quoi je me bats et avec quel handicap, plutôt que de croire que nous sommes tous égaux et être finalement déçue. » Au moins, les règles du jeu étaient claires à Uzushio. Appartenir aux clans Uzumaki, Omura ou même Miyamoto offrait des avantages, mais puisque tout le monde en avait conscience, puisque c’était avéré, on reconnaissait la valeur de ceux qui parvenaient au même niveau. Ainsi, pour Junko, dans le classement des pires organisations sociales, celle d’Uzushio restait « moins pire » que celle que proposait l’Uchiha. Car dans son monde à lui, on faisait croire aux jeunes qu’ils étaient tous semblables, mais qui dirigeait finalement ? La dame aurait bien aimé savoir, par curiosité, combien de non-claniques étaient à la tête de Konoha. Du côté du Pays du Tourbillon, si l’Intendante fraîchement nommée était une Uzumaki, le Senkage restait un Sans Nom – et les raisons qui poussaient Junko à ne pas l’apprécier étaient totalement indépendantes de cette histoire de clan. Bien sûr, ce n’était qu’un exemple isolé, mais elle en avait d’autres en tête, et le plus récent concernait l’examen lui-même. En regardant la liste des examinateurs, elle n’avait pu s’empêcher de noter l’armada de Senju (et le chef du clan, lui-même !) en provenance du Pays du Feu ; du côté d’Uzushio, on trouvait certes de l’Omura et de l’Uzumaki, au moins il y avait plus de mixité ethnique – Junko, Zenjuro, Shun, et d’autres encore, n’avaient pas de clan. Elle haussa les épaules. Certainement que son discours et sa vision du monde déplairaient aux hautes instances d’Uzushio, ainsi qu’à celles de Konoha, pour autant son village savait dans quoi il s’embarquait en lui accordant ce rôle – en dépit d’un respect scrupuleux des ordres et de la hiérarchie, elle n’avait jamais dissimulé ses opinions politiques à qui que ce soit. Elle ajouta cependant : « Mais ce n’est que mon avis. Evidemment. » Elle écoutait alors le jeune Shishio lui proposer une excursion dans le centre-ville et si l’idée de se perdre au beau milieu de la foule lui plaisait, l’histoire du salon de thé l’embêtait un peu – même si elle croyait deviner ses motivations. Pour autant, elle se disait qu’il fallait bien qu’elle fasse elle-même un effort, qu’elle se montre coopérative, si elle souhaitait parvenir à ses fins. Après tout, elle ne connaissait rien de ce petit qui, jusqu’à présent, s’était contenté de réciter sa leçon (brillamment, elle en convenait). « Si cela te rassure et te permet d’être plus tranquille, jeune homme, faisons cela. » répondait-elle donc, avec désinvolture – ce qui permettait de lui signifier, au passage, qu’il était inutile de faire preuve de diplomatie, elle n’était pas dupe. « Je suis plutôt koicha, personnellement. » Et elle reprenait la route à ses côtés, tranquillement. Comme elle ne connaissait pas le village, elle se laissait guider, tout en s’efforçant de rester à son niveau. Elle espérait ainsi témoigner de sa bonne volonté ; elle ne ralentissait pas excessivement le pas, et ne se pressait pas non plus comme si elle avait envie d’en finir. Qui plus est, elle en profitait pour observer les gens et prendre ses repères, silencieusement. Finalement, elle demanda, sur le ton de la conversation : « Tu disais être Genin… Alors, tu vas passer l’examen Chûnin, à Uzushio ? » Elle n’était pas vraiment douée pour donner un âge aux gens, surtout aux enfants, mais il lui semblait tout de même que le petit Haiko était beaucoup plus jeune que lui... Et comme il avait été inscrit à l’examen Chûnin, sans être particulièrement doué non plus, certainement que cet Uchiha devait l’être aussi. « J’ai quelques gamins qui participeront… Ce sera certainement intéressant à regarder. » ajouta-t-elle avec un sourire. |
| | Fûma ShigeruUzushio no Jonin Messages : 157
Date d'inscription : 20/09/2019
Fiche du NinjaGrade & Rang: Jônin - Rang ARyos: 965Expérience: (0/2000) |
Avec une pointe de frustration, Shishio accepta de laisser à l’étrangère le dernier mot pour ce premier échange. Bien malgré lui, il s’était mis à réfléchir en écoutant son commentaire ; s’il était vrai que tous les genin étaient dans la même situation, sans qu’aucun ne soit privilégié vis-à-vis des autres quel que soit son nom de famille, il n’était pas certain qu’il en aille de même dans les hautes sphères de Konoha. Après tout, au vu de la relative jeunesse du village, une possible sécession des clans restait la plus grande menace pour sa pérennité ; que les rivaux Uchiha ou Senju décident finalement d’étriper l’autre pour de bon, que les indépendants Inuwashi décident de s’envoler à nouveau vers des cieux plus cléments ou que les conservateurs Hyuga se refusent à plier leurs traditions pour le bien du village, c’étaient bien les scénarios-catastrophes les plus redoutables pour Konoha. La crème de la crème des forces du village étaient constitués de ninjas qui avaient une grande influence au sein de leur clan ; il était donc nécessaire de les flatter plus que les non-claniques, car les vexer représentait une bien plus grande menace. Si Shishio était humilié, tout le monde s’en moquait, mais si Uchiha Kagami l’était ? Voilà un fait divers qui causerait des problèmes, des vrais. Perdu dans ses pensées, envisageant l’idée que sa foi en son village méritait peut-être d’être reconsidérée un minimum, il perdit la chance de répondre à Myoshin Juno avec une pique aussi acerbe que la précédente. Tant pis, se dit-il. Ce n’est que partie remise.
Il fit quelques pas en direction du centre ville, restant concentré sur la présence de l’étrangère à ses côtés pour s’assurer qu’elle ne se volatilisait pas. Le savon qu’on lui passerait s’il perdait de vue une kunoichi redoutable dans un village rempli de clans, de secrets et de cibles de choix… Il préférait ne même pas imaginer ce à quoi ressemblerait le grassouillet maître Hokage s’il se mettait en colère. Il était sans doute du genre à postillonner en hurlant et à sentir la sueur à des mètres à la ronde ; ce n’était définitivement pas quelque chose que Shishio souhaitait affronter. Le genin du clan Uchiha ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire cynique quand Junko lui demanda s’il participerait à l’examen pour devenir chunin.
“Je crains que vous ne me verrez pas à l’examen, Myoshin-san.” Il se tourna vers elle pour lui adresser un sourire poli, se préparant mentalement à tordre la réalité pour ne pas lui mentir ouvertement. “Malgré mon âge avancé, je n’ai rejoint que très récemment l’armée régulière de Konoha. Je faisais partie de la milice de mon clan jusqu’à il y a quelques semaines ; les grades ninjas n’y ont pas la même importance. Il a été décidé que j’avais encore des choses à apprendre en tant que genin, avant de pouvoir prétendre à une promotion.” Ce n’était pas tout à fait faux, mais ce n’était pas l’exacte vérité non plus ; Shishio n’avait absolument pas envisagé l’idée de se présenter à l’examen, complètement pétrifié à l’idée de s’y ridiculiser - ou d’y perdre la vie - et n’avait certainement pas besoin qu’on lui explique qu’il avait encore beaucoup à apprendre avant d’être dans le haut du panier des genins.
Jetant un oeil à l’avenue marchande principale de Konoha, une artère réunissant de multiples salons de thé, restaurants peu onéreux et commerces divers et variés, il soupira en constatant la masse grouillante de gens qui s’y trouvaient, encore aujourd’hui. Malgré la bise automnale, le quartier commerçant était encore plein à craquer ; il faudrait encore quelques semaines avant que le froid ne soit suffisant pour garder les gens chez eux. Pour l’instant, ils se contentaient de mettre un épais manteau et sortaient de chez eux pour défier les éléments.
Et si Shishio n’avait aucun problème avec les éléments, il détestait l’idée de devoir se confronter à cette nouvelle infâme qui provoquait chez lui un soudain sentiment d’agoraphobie.
“Honnêtement, le thé, c’est surcoté, non ?” Il réfléchit à toute allure, cherchant un moyen de détourner la touriste du lieu de repos qu’il lui avait proposée. Quelque peu à court de munitions et de demi-mensonges, il se décida à jouer franc-jeu. “Arrêtez-moi si je me trompe, mais vous visitez Konoha afin de pouvoir préparer vos compatriotes au terrain sur lequel ils vont disputer l’examen jounin dans quelques mois, non ? Nul besoin de perdre du temps avec les petits commerces en tendance du centre-ville.” T’y vas un peu trop au culot, là, Shishio. Il intima à la voix nasillarde dans sa tête de se taire et fit quelques pas vers Junko, lui indiquant la direction de l’ouest. “La plupart des épreuves auront sûrement lieu dans la forêt. Pourquoi ne pas acheter un peu de nourriture à emporter et pique-niquer dans une clairière ? Vous aurez tout le loisir de prendre vos repères et, pour être honnête, la forêt à cette période de l’année est bien plus belle - et sent bien meilleur - que la paquet de chair informe qui se trémousse dans le quartier. Si cela vous convient, je vous montrerai la ville plus tard, après les heures de pointe.”
Sur le papier, sa mission ne lui demandait absolument pas d’empêcher Junko de faire ses repérages. Personne n’était dupe, il était évident que c’était la raison de sa venue ; tout ce que devait faire Shishio, c’était l’empêcher de découvrir quelque chose de trop secret, et la topographie de la forêt de Konoha ne faisait certainement pas partie de ces choses-là. En faisant ainsi un pas vers elle, il espérait limiter quelque peu la malhonnêteté que la situation leur imposait. Les deux ninjas seraient bien évidemment contraints de rester faussement polis l’un envers l’autre et la vie du garçon ne tenait toujours qu’à un fil, mais rien ne les empêchait de dévoiler quelques unes de leurs cartes.
Et puis, il n’avait vraiment pas envie de se retrouver au milieu de cette foule.
|
| | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|