Merci de mettre le parchemin de mission à ma place, j'ai pas accès aux demandes d'Uzu... XD
High C's
Il semble que le Sanguinolent Monstre des Marais de Nume et d’Uzushio a développé un certain… fétichisme autour des pirates. Depuis qu’il a rejoint (ou s’est perdu, allez savoir) Hatsumomo et Shun lors de leur dernière expédition marine, le géant au Nodachi montre une certaine attirance pour ces hommes aquatiques aux desseins déviants. Ou peut-être simplement leur penchant pour le rhum qui fait qu’il souhaite toujours aller vers eux. En tout cas, Zenjuro vient d’aller demander une mission en rapport avec cette « ethnie ». Si ce dernier est un puissant combattant, il n’en reste pas moins limité psychologiquement… Ce qui a légèrement tendance à rebuter les hautes instances d’Uzushio. De fait, le conseiller qui s’est chargé de lui donner sa mission a jugé (probablement à raison) qu’il serait préférable pour le pêcheur d’être accompagné par une jeune Omura et un jeune Kudo. Normalement, à eux trois, il ne devrait y avoir que peu de problèmes… Si encore ils parviennent à brider et canaliser l’alcoolique. A cet effet, ce dernier les a rejoint aux portes du village (non pas sur un bateau), cette fois, comme préconisé par le donneur (et faiseur) de missions. Maintenant le trio rassemblé, il semble de bon ton de choisir la marche à suivre… pour aller au port. Un endroit que le sanglant connaît (un peu trop) bien. Surtout ses bars remplis de rhum et de mauvaises fréquentations.
Pourquoi le port ? Tout simplement car un imposant navire commercial est supposé prendre le large d’Uzu afin de récupérer une grande commande d’armes et armures chez différents clients du Village des Tourbillons. Cependant, les services de renseignements Uzujin redoutent différentes attaques lors du village… La piraterie, quel fléau ! Le but, pour ces trois shinobis et s’ils l’acceptent, est de monter à bord (classique), veiller au bon déroulement des différentes transactions et de revenir au village avec de bonnes nouvelles. En soit, rien qui ne peut s’annoncer compliqué… Jusqu’à ce que l’on considère le facteur « diplomatie et négociation à la Zenjuro ». Aussi ses deux comparses vont-ils devoir le tenir en laisse, et de très près. La troupe de joyeux (enfin…) lurons se dirigent tranquillement en direction de la plaque commerciale maritime, prêts à faire, semble-t-il, route. Là, tous peuvent remarquer combien les gardes et dockers sont… à cran. Bah, c’est que le village ne reçoit pas n’importe qui, même si cela n’aura été que pour une courte durée ! Le Maître Emerite des Négociations et Fidèle Vainqueur des Négociales Inter Navires, Shimite Genjuro, se tient d’ailleurs près du point d’embarquement de son navire hors de prix (au moins trois fois l’économie Uzujin, pour donner une idée), à la recherche des « gardes du corps qu’on lui a promis », bougonnant qu’ils « ont intérêt d’être à l’heure et efficaces vu la somme payée pour avoir leurs services » !
La brochette d’Uzu finit par se présenter à eux. Là, il rembourre sa pipe (probablement à opium) ornée de diamants et autres bijoux aussi onéreux qu’inutiles et les toise tous, un par un. Puis son regard s’arrête bien évidemment sur Zenjuro qui le dépasse de quasiment une tête. La sueur vient tremper son dos abîmé par l’age ainsi que sa tête. Il sort un bout de tissu relativement luxueux et essuie les grosses gouttes qui perlent sur son front avant de mourir dans sa barbe. Là, il se racle la gorge et s’incline légèrement face à eux.
« Mes biens chers bienfaiteurs, quel plaisir que de vous avoir à nos côtés ! Entonne-t-il avant de leur présenter le pont à emprunter d’un geste de sa main grassouillette. Vite prenez place, je vous en prie ! Et n’hésitez surtout pas, il y a moult mets et boissons à déguster en notre présence ! Ajoute-il après leur avoir emboîté le pas. Ainsi, vous êtes ceux qui vont nous surveiller lors de nos transactions et nous défendre en cas de grand banditisme, n’est-ce pas ? La sueur s’en prend de nouveau à lui. C’est de pire en pire… Je crois n’avoir jamais vu autant de pirates de ma vie… Et les Kamis savent depuis combien de temps je pratique le marchandage maritime ! Conclut-il alors que serveurs et servantes se dépêchent accourir pour servir leurs bien aimés protecteurs. »
Après quelques minutes à bord, les Shinobi peuvent donc boire et manger à leur guise. Le bateau part petit à petit, gagnant en vitesse au fur et à mesure. Et, chanceux pour eux, le vent semble bien vouloir les accompagner (un rapide coup d’oeil de la part de Shun vers la grande voile pourra leur confirmer). De plus, le soleil se veut présent et la mer est calme, il n’y a que peu de remous… Tout semble bien parti !
D’une marche tranquille, Zenjuro arpentait les rues du Port qu’il connaissait aujourd’hui mieux que quiconque et nul Uzujin ayant l’habitude d’y faire affaire ne l’avait jamais vu, il était pour ainsi dire réputé d’une manière moins glorieuse que ce que son statut de Shinobi de haut rang pourrait laisser supposer. Tantôt ivre, tantôt pêcheur, il vivait une vie que l’on pouvait qualifier de satisfaisante toute en simplicité. Aujourd’hui, il n’était cependant pas question de partir en mer, même si le temps radieux le permettait, ni trop froid pour ne rester en Kimono, ni trop chaud pour enlever le haut de son habit long, bicolore Noir et Blanc pour évacuer les quelques degrés qui pouvaient le déranger en plein été, complètement insouciant et indifférent de la notion de pudeur que ressentait toujours mieux que lui quiconque le croisait sur sa route. La Bête se reposait bien souvent, et ça, le Kage dont il se moquait éperdument le savait parfaitement et pour le coup avait astucieusement confié cette mission au Borgne, en parfaite connaissance de cause pour deux choses : l’une étant qu’il fallait simplement repousser des Pirates et l’autre bien évidemment, était le Rhum qui était alors transporté dans le bateau qu’il devait protéger pour cet ordre de protection.
Aussi con fusse-il, Zenjuro connaissait les risques qu’il y avait à affronter des Pirates après une décennie d’expérience en matière de combat sur les Ponts de plus de Mille Navires différents et ne négligeait rien : Nodachi à la ceinture, Tonneau de Rhum bien ficelé à l’épaule gauche, du saucisson de qualité préparé par le Tavernier qui considérait le Jonin comme son meilleur client et sa besace de Shinobi qui ne quittait jamais son Kimono, astucieusement attaché depuis le début à sa ceinture au même titre que « Nono », son compagnon de Fortune qui lui servait d’arme. Le soleil tapait de plus belle au fur et à mesure qu’il finissait ses préparatifs et ses propres provisions personnelles, et se voyait déjà arpenter les Mers en tant que Touriste d’un bateau bien fourni, tel qu’on le lui avait décrit. C’était quelque chose qui lui tenait à cœur, il fallait avouer que les flots à perte d’horizon avaient quelque chose qui détendait une âme perdue, elles avaient fait leur œuvre avec la survivant de « Nume » et en avait fait un Homme plus posé qu’il ne le fut jadis. Le chant mélodieux des Mouettes, la symphonie à laquelle se prêtait les flots apaisés de la journée au Port où devait se trouver le but de sa mission, incitaient à prendre le large, découvrir de nouveaux horizons, de nouvelles têtes, de nouveaux compagnons. Au milieu de tous ces Marins aguerris se tenaient un équipage qui semblaient porter une importante quantité de Vivres, et surtout de Rhum. Il n’était pas question de vision hyperdéveloppée, mais plutôt d’expérience qui permettait au Borgne de comprendre à quel nectar il avait affaire et surtout d’en concocter un plan à la mesure de ses capacités : Sauver le coup pour ces braves lui permettrait de récupérer en biais les tonneaux et des Vivres pour se faire un bon festin, si ce n’est gagner un bateau, pour pouvoir Voyager de manière bien plus confortable, ce qui laissa traîner un rictus sur le visage du Jonin dont les intentions non religieuses lui faisait accélérer le pas.
Arrivé à bon Port, le géant de deux mètres avança jusqu’à confirmer la personne qui devait le recevoir aujourd’hui, d’une description sans faille que le Senkage en personne lui avait confié, et qu’il avait littéralement jeté dans les toilettes de son néant spatial qui lui servait de cerveau à ce moment, imaginant plutôt ce qu’il allait bien pouvoir manger ce soir pendant leur entretien. D’un pas tranquille, et avançant jusqu’au Navire, il ne fut pas surpris de croiser la petite qui était capable de se « transformer » en un petit Monstre et celui qui lui avait demandé un entraînement, et dont entre deux beuveries en avait, jusqu’à oublié le nom. Les trois Shinobis arrivés à bon endroit, ils furent aussitôt reçus par le Capitaine de ce rafiot qui leur fit une rapide description de la situation et les invita à prendre place à bord. Il ne fallut pas moins d’une demi-seconde au Borgne pour arracher la Pipe précieuse du Capitaine et tirer une latte, avant de lui remettre dans le bec, expirant ce qu’il venait d’inhaler. « P’tin mais c’de la bonne ton bordel, t’choppé ça où ? T'inquiètes pour l'Pirates, j'vais les zigouiller ! » exclama le Jonin en riant et prit place à bord, puis, s’assurant que son tonneau de Rhum personnel reste à portée, mais sécurisé pour qu’aucun importun n’y touche, il s’avança vers ses deux coéquipiers d’un air joyeux, toujours enthousiaste lors de ses voyages en Mer. « Hep ! J’crois qu’j’vous ai d’jà vu non ? F’sons du bon travail ! »
L’idée de se retrouver de nouveau contre des pirates te faisait grimacer et grincher des dents du plus profond de ton âme. Ta première expérience avec ces malotrus, tu ne l’avais pas oubliée, mais voilà, on te renvoyait. On renvoyait leur faire face. Pourquoi ? Pourquoi avait-on besoin de te faire subir ça ? Heureusement, tu avais vu qui t’accompagnait et même tes ennemis te faisaient peur, tes alliés te rassuraient. Ton ami de toujours, Shun ainsi que votre sauveur Zenjuro. Oui, c’était une bonne équipe, tu devais bien te l’avouer.
Tu suivais silencieusement, trop silencieusement ton équipe. Tu avais encore le bain de sang de ta première mission qui jouait sans cesse chaque fois que tu fermais les paupières. Petit à petit, tu avais pris la résolution de ne jamais laisser cela se reproduire. Jamais. Et tous les moyens étaient bons pour l’éviter. Tu avais privilégié l’entraînement, mais tu étais une Omura, tu n’avais pas peur d’apporter quelques changements permanents à ton corps contre une chance de tourner les chances d’un combat en ta faveur.
Tu avais la tête ailleurs, c’était évident pour tout le monde et même lorsque tu montas sur le navire, tu ne savais pas vraiment quoi dire ou quoi faire et avec chaque tanguement du vaisseau, tu serrais la mâchoire, te rappelant comment Kaito était passé par-dessus-bord. L’homme vous parla et tu écoutais d’une oreille distraite, c’était la place de plus haut gradé de discuter stratégie, pas la tienne. En plus, tu ne savais pas de quoi parler, te contentant simplement de goûter à quelques aliments. Mais tu posas rapidement la nourriture, ton estomac semblant la rejetter. Après tout, avec un nœud aussi gros dans ton ventre, tu n’étais pas surprise.
Les salutations de Zejuro te firent un peu sourire. Peut-être ne se souvenait-il pas qu’il vous avait permis de rentrer vivants à la maison.
Bordel, le Senkage commençait à clairement vouloir ma mort. Il souhaitait me faire apprendre la leçon suite à mon rapport et à la grande déconvenue qui m'avait frappé lors de ma dernière mission. Je ne voulais pas, je ne souhaitais pas continuer ce genre de mission, mais j'étais semblait-il obliger. J'attrapais la plupart de mes affaires et à contre-coeur il fallait que je me dirige pour affronter ce genre de mission. Bordel que je me détestais en cet instant, si j'avais simplement le pouvoir pour refuser une mission, je me jurais que je deviendrai Senkage et que je ne ferais pas ce que cet homme nous oblige de faire et je ferais en sorte d'écouter les demandes de mon peuple et j'arrêterai de vivre dans un écrin doré sans penser aux autres. Le pouvoir était une chose qui semblait monter à la tête de certaines personnes.
Le chemin n'était pas assez long, j'avais besoin de plus de temps, mais bizarrement je n'avais pas vu le temps passer. Il était temps que je prenne le taureau par les cornes et que je lutte ce début de phobie envers les pirates qui étaient apparus. Il fallait que je me batte contre ce transfert, malgré mon œil qui me picotait étrangement comme la réminiscence de la douleur de la dernière fois. J'étais arrivé sur le lieu de rendez-vous. Devant moi, je reconnaissais les derniers compagnons de ma mission. Zenjuro le sensei borgne, Hatsumomo l'Omura sans laquelle je ne serais sûrement plus vivant... En effet, je serais mort empalé par un carreau de baliste. J'avais l'impression que mon monde s'écroulait et que le passé devenait de nouveau le présent et c'était très violent. Je voulais sortir de ce genjutsu que Junko m'avait sûrement jeté. Cependant, la voix du borgne venait de me ramener à la réalité... Je soupirais d'un soufflement plus déstressant qu'autre chose. Je lui répondais d'un air sympathique :
« - Merci pour la dernière fois... »
Pour saluer Hatsumomo je l'attrapai dans mes mains afin de lui faire un câlin. Je nous estimai tellement chanceux de voir qu'on ne soit pas mort vue la dernière fois et comment la situation avait mal tourné et tellement rapidement...
Nous prîmes le bateau. Le vent semblait pousser le navire à toute allure. Je regardais les deux autres :
« - Bon, je vous écoute mon dernier plan était un fiasco, donc je préfère que vous puissiez établir quelque chose pour nous ? »
A peine le trio a été formé que le gros (mais riche) marchand se met à perler toute la sueur dont il est capable. En effet, le sanglant Zenjuro vient de lui subtiliser sa pipe (ô combien onéreuse) en moins de temps qu’il ne lui a fallu pour cligner des yeux. Conscient du delta de force qui oppose son équipage au monstre borgne, le commanditaire se ravise bien rapidement de dire quoi que ce soit et le laisse profiter à loisir de ce qui, pourtant, lui appartient… Si Genjuro n’est pas forcément de ceux à mâcher ses mots ou à avoir un phraser de sauvage, il parvient tout de même à comprendre ce que tente de dire le géant. Cela lui demande tout de même un effort de concentration et d’écoute (chose peu évidente avec tout le monde présent autour d’eux), mais il y parvient. Aussi lui met-il une frappe amicale dans le dos et les convie tous à bord du navire qui, peu après, finit par prendre le large.
« Du fort bon tabac Sarutobi… A force de voyager et commercer, j’ai fini par me faire mes propres points d’ancrages… et obtenir moult tarifs préférentiels ! Se targue-t-il en sortant une autre pipe de son large manteau. Quant à l’objet en lui-même… Il s’agit là d’un bijou ancestral que j’ai hérité de mon arrière-grand-père. De fait, je vous serais très reconnaissant de ne pas l’abîmer. Ni me la perdre. C’est un trésor inestimable à mes yeux, comprenez-vous… »
Il ne se fait pas d’illusions pour autant. Si Zenjuro est très rapide et semble plus que robuste, il est loin d’avoir cette étincelle d’intelligence qu’il a pu percevoir chez bien d’autres Shinobi avant lui. Nul besoin de dire qu’il est relativement effrayé de l’avoir à ses côtés. Mais, au moins, il ne se fait pas de soucis quant à ses capacités à défendre son convoi. C’est toujours ça de pris ! Le vaisseau fend les mers et les vagues, le vent jouant en leur faveur. Pendant ce temps, les marins et autres contre-maîtres s’attellent à la bonne tenue dudit navire et n’ont de cesse d’observer les alentours, histoire de pouvoir anticiper quelque sournoise attaque de pirates. Mais pour l’instant, rien n’est à l’horizon, ce qui rassure le richissime. Ce dernier claque alors des doigts, interpellant un moussaillon qui comprend ce qu’il a à faire. Là, il fait rouler une table transportable le long du ponton et ouvre la cloche, dévoilant différents mets à base de fruits de mer et autres crustacés. Il y a aussi différentes bouteilles de vin, d’eau et de boissons plus… enfantines (pour Hatsumomo, certainement).
« Toutes mes excuses, je suis tellement stressé à l’idée de me faire mettre des bâtons dans les roues que j’en perds ma politesse ! Je me prénomme Shimite Genjuro, Maître Emerite des Négociations et Fidèle Vainqueur des Négociales Inter Navires ! Et vous, quels sont donc vos doux sobriquets ? Demande-t-il. Tous peuvent se dire qu’il semble déjà plus détendu, tout à coup. Il sort un tonneau de sous la table ainsi qu’une chope qu’il s’empresse de remplir avant de la tendre au sabreur, puis fait de même pour lui. Mayata, je te laisse servir les enfants, intime-t-il, relativement sec. Puis, trinquant avec le Monstre des Marais : Vous m’avez l’air sacrément solide et robuste, n’est-ce pas ? Oui, je le sens et je le vois… Je suis persuadé que ces pirates de pacotille ne vous inspirent aucun sentiment… primaire, n’est-ce pas ? Vous devez probablement être capable d’en faire de la bouille, me trompé-je ? Il essaye de se rassurer comme il peut… tout en tentant de se mettre le grand Uzujin dans la poche afin de récupérer sa pipe au plus vite. - Bâteau en vuuuuuuuuuuuue ! S’écrit le matelot qui fait office de vigie. - Ah ! Le grassouillet se frotte les mains. Voilà probablement notre premier échange… Un sourire carnassier se greffe à ses lèvres alors qu’il approche de la rambarde, prêt à les accueillir. Je vous prie de vous montrer courtois, tous autant que vous êtes ! C’est un échange important et il serait inconcevable que tant d’année de dur labeur se voient ainsi ruinées ! »
Il ne fallut pas quelques instants de plus à Zenjuro pour reconnaître le Disciple d’un jour qu’il avait entraîné dans des conditions plus que particulières. Sa main vint se déposer de manière énergique sur son épaule et son autre main sur la tête de la petite Hatsumono auxquels il adressa un franc sourire, content de revoir des bouilles qu’il avait croisé au cours d’un combat plus que périlleux. « Pas d’soucis ! Shun et la p’tite visqueuse j’me souviens bien c’tait marrant comme bordel ! » Le tout accompagné d’une note de rire niais de la part de l’Homme mûr et l’on pouvait apercevoir le tableau quant à son esprit et son état pour cette mission : le sérieux l’avait définitivement quitté grâce à ce qu’il avait fumé avec empressement plus tôt, et qu’il tenait toujours entre son bec. Un moment de lucidité cependant le ramena à l’ordre, fort de son expérience. « Shun, t’sais r’pérer les ennemis d’loin c’ça ? R’lâches pas la garde, on sai’jamais à quoi s’attendre… Une fois mon Navir’ s’fait attaquer par un Serpen’d’vingt mètres minimum... quel bordel ! Ahahahah ! » Ni une, ni deux, il tira de nouveau une latte du merveilleux cocktail de saveurs recelé dans cette pipe précieuse et jeta un œil à l’Omura d’un air plus surpris. « J’sens qu’t’dev’nu plus forte, c’tait pas plu’mal pour l’expérience qu’ça t’fait gagner, rest’ vigilante, et f’sons un carton, j’ai envie d’retourner pêcher ! ». Le Jonin après ce petit briefing à sa manière, d’une manière qui ne pouvait que parfaitement le caractériser en tant que Bête, se tourna d’un pas assuré vers le Capitaine qui vint l’accoster avec une boisson qui rien qu’à l’odeur n’avait absolument rien de commun… un grand crû sans aucun doute possible, chose qui attira l’œil expert du Sauvage qui se saisit de la Choppe tendue, tout en écoutant son fournisseur de bonne fumette lui exposer les bienfaits de son précieux outil. Zenjuro d’un air relâché ôta la Pipe de son bec et la colla à celui de son interlocuteur en riant de manière toujours aussi joyeuse. « Allez r’prends là, mais j’confirme qu’c’est de la bonne ! »
Soudainement et sans crier gare, tandis que leur avancée se faisait d’une manière plus que prometteuse, un matelot de l’équipage s’attela sous les yeux du Capitaine de bord et des Shinobis présents à dresser une table plus qu’impressionnante qui se fit décorer d’une manière plus que généreuse : De quoi boire pour tous les goûts et de quoi prendre un apéritif, ce qui réveilla les sens du Borgne qui n’allait se prier pour se jeter sur tout ce potentiel matériel à festivité lorsqu’il se fit interrompre par le grassouillet, lui arrachant un petit grognement imperceptible mais rapidement comblé par quelques paroles bien sensées. « J’pas tout compris mais t’pas l’air d’un p’tit matelot Cap’tain, j’te fais confiance ! Alors… c’lui avec les cheveux longs c’est Shun, et la p’tiote là c’Hatsu..mono, t’peux m’faire confiance, z’ont d’l’expérience y aura pas d’soucis. » Tout s’enchaîna plutôt rapidement. Attablés et servis comme des êtres Royaux, les trois Shinobis se virent servir un impressionnant assortiment pour grignoter ce que le Borgne s’empressa de tirer profit et s’en mit littéralement plein la panse en s’empiffrant grassement et laissant transparaître toute la « Noblesse » dont il était capable. « J’pense qu’j’suis assez fort pour m’torcher l’cul tout seul c’sur ! On est trois et vou’aussi, c’passe crème, just’ faire attention, ‘sont capabl’d’tout c’p’tits cons d’Pirat’! » affirma sobrement le Vagabond en s’enfilant un, puis deux verres de Rhum bien dosés et quelques apéritifs fort délicieux et fondant en bouche, une pure merveille de banquet.
Environ une demi-heure après le début des festivités, la Vigie rapporta la présence, en toute hâte, d’un Navire qui semblait être destiné au premier échange les concernant. Un Navire arrêté est forcément plus facilement abordable, et si le Capitaine semblait confiant, Zenjuro scrutait avec attention tout ce qu’il pouvait observer et noter sur leurs futurs interlocuteurs Commerciaux, tout en jetant un œil à Shun qui avait sûrement plus encore de vision à cet instant. « Po d’souci, j’suis sag’comm’une image ! » s’exprima le Borgne en ayant un sourire au coin de la lèvre, attendant et restant sur ses gardes comme à son habitude.
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