L’apprentissage par la douleur, c’était une vision très archaïque et pourtant propre à mon clan, du moins à ma famille. Mon père avait échoué à faire de moi un ninja plus performant, du moins pas avec ses méthodes et pas avec l’interruption qu’il avait dû essuyer. Mais il n’avait pas oublié et il n’avait pas lâché. Alors quelle avait été la solution la plus simple pour lui ? Venir directement me voir pour qu’on puisse s’entraîner ? Ça aurait été définitivement trop simple, trop normal et visiblement il était hors de question qu’il perde son temps avec moi, alors il avait envoyé quelqu’un, un de ses subordonnés, qui était venu me chercher en revenant d’une mission. L’homme semblait avoir le même âge que mon maître, mais il semblait plus éteint, comme si la flamme qui le maintenait en vie avait cessé de brûler. Il s’était présenté brièvement, n’en disant pas plus si ce n’est que je semblais suffisamment mauvais pour ne pas savoir distinguer le vrai du faux de chaque chose. Il ne se montra toutefois pas violent, il assurait avoir eu du mal à faire lui-même la part des choses et qu’il avait fallu attendre quelques années pour en arriver là. De toute façon pour lui, m’apprendre tout ça n’était qu’une formalité, car aussi nul pouvais-je être, je demeurais toujours plus fort que lui qui n’avait jamais éveillé son Sharingan. Il semblait s’en foutre, car sa conclusion fut : « Au moins j’ai jamais souffert, c’est cool aussi. », sur ce point je ne pouvais en effet que le rejoindre, mais disserter sur le Sharingan n’était pas au programme et après plusieurs minutes de flottement, il sembla s’en rappeler.
Me demandant donc de le suivre à l’écart, j’étais resté prudent, très prudent. Je savais qui était cet homme, du moins de visuel, mais je ne le connaissais pas et au vu de ce que mon père avait déjà été capable de faire… Je ne pouvais pas me permettre ce genre d’erreur. Après, peut-être que les choses seraient comme avec Itachi, étrange, mais pas aussi violente que ça. Il suffisait juste que… Qu’il ne soit pas violent, tout simplement. M’arrêtant donc en même temps que lui, il semblait à nouveau se perdre dans ses pensées alors qu’il regardait autour de nous. Cet homme travaillait vraiment avec mon père ? Non car il semblait beaucoup trop… Lent ? Oui, c’était ça et voyais mal ce genre de profil s’en sortir avec mon géniteur. Quoi qu’il en soit et après un soupire, il s’exprima enfin, « Hum… On m’a dit que pour le Kaï c’était ok, mais tu connais la version deluxe ? », me demanda-t-il avant de glisser ses mains dans ses poches et de s’appuyer contre un arbre. Non je ne connaissais pas et un rapide hochement de tête vient confirmer ça. Expliquer semblait l’ennuyer, mais avait-il le choix ? Mon père voulait qu’il s’occupe de moi à défaut de le faire lui-même, ça impliqué un minimum d’investissement. « En fait c’est un Kaï plus puissant pour les zones. », bon cette partie j’aurais pu la deviner tout seul, mais ça ne m’aidait toujours pas à comprendre comment ça pouvait fonctionner. Il m’en fallait plus, réellement plus. C’était dans ces moments-là que mes livres me manquaient, quand les être humains devant m’aider ne pouvaient pas le faire et devaient simplement se limiter à une information cryptique. Quoi qu’il pouvait le faire, je pense simplement que vu l’évidence de la chose, il n’y pensait pas.
Alors j’allais devoir obtenir l’information moi-même, même si concrètement parfois ne rien dire pouvait-être utile, là il me parlait d’une façon de me libérer, j’aurais aimé savoir comment… « Et donc ? Ça fonctionne comment ?! » demandais-je légèrement agacé. Lui, ça le fit sourire déjà, chose qui ne m’aida pas à garder mon calme. Je connaissais ce genre de sourire, je me cachais régulièrement derrière lui pour démontrer une supériorité fictive. Alors dans ce cas là, précisément, c’était parfaitement inapproprié. « Utilise un peu ton cerveau tu devrais trouver… À tout à l’heure. » souffla-t-il avant de disparaitre. Ok, donc là l’idée c’était de me plonger dans une illusion dont je ne pourrais pas me sortir sans aucune explication si c’est n’est : Waouh, si t’es pas trop nul tu devrais comprendre ?! C’était vraiment une méthode particulièrement mauvaise. Décidément, l’époque ou je pouvais m’entraîner seul commençait déjà à me manquer. Avec Kyoshiro ça allait, Itachi aussi, bien que lui ça soit bizarre, mais là… Je détestais cette situation.
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Je savais dans quoi j’étais, Akira me l’avait déjà montré, il m’avait déjà plongé dans cette illusion. C’était une affectation de zone visant à me faire tourner en rond, rien de plus. J’avouais en apprécier l’absence de violence, mais ça ne changeait rien au problème. Ok, j’allais franchement avoir besoin de cette technique, déjà, car si je ne pouvais pas m’échapper d’un Genjustu de zone sans aide, cela pouvait me conduire à la mort, mais surtout, car j’avais horreur qu’on me prenne de haut. Certes, il avait toutes les raisons de le faire. Je n’étais pas très fort, voir absolument pas, je n’avais aucune compétence de Taijutsu, je ne savais pas cracher des flammes et je n’impressionnais personne. La seule chose pouvant faire reculer quelqu’un était mon Sharingan, mais franchement… J’avais plus de chance de me faire arracher les yeux qu’autre chose. Alors je devais comprendre. Pour lui ça semblait simple, voir une évidence, c’était bien que je pouvais y faire quelque chose non ? Alors soyons méthodique, réfléchis et ne nous précipitons pas. Comment fonctionnait un Kai ?
Accumuler du chakra pour le rejeter brutalement et rompre le sort. Bien, mais ça se passait dans notre tête non ? Alors comment appliquer quelque chose à un environnement qui était plus étendu ? J’avouais avoir du mal à saisir la marche à suivre - En même temps comment aurais-je pu vu que je ne savais absolument pas comment ça fonctionné ? - et c’est donc naturellement que je me mis à marcher, à chercher mon professeur du jour en me disant qu’il suffisait peut-être simplement de trouver la source. Stupide, j’étais stupide, car clairement si c’était le cas, il n’y aurait aucune technique à apprendre, ça serait simplement une explication sur les différentes façons de sortir d’un Genjutsu. Non, là j’étais dans une illusion ayant à coeur de me faire tourner en rond pour me garder en place. Une illusion qui impacte l’environnement et pas moi. J’avais horreur de ne pas savoir. Je ne voyais pas comment j’étais censé faire quoi que ce soit en cet instant. Je ne pouvais influencer ma perception, ce qu’il se passait dans mon corps, mais j’étais censé faire comment pour faire ça dans cette zone ? Il y avait aucun flux de chakra dans l’air non ? Aucune perception à restaurer ? C’était… Impossible à deviner, du moins pas pour quelqu’un qui comme moi avait besoin d’avoir des textes, une théorie solide à apprendre pour se lancer.
J’avais toujours tout appris dans des bouquins, les livres c’étaient bien, c’était calme, patient, sans danger. Avec eux, on pouvait tous apprendre, mémoriser les choses par coeur avant de les appliquer à la lettre. Les connaissances s’étaient le pouvoir, le véritable nerf de la guerre… Alors sans livre, sans explication… Ou étais-je censé trouver un sens, une explication à tout ça ? Nul part, très clairement, si j’avais eu du mal avec les enseignements d’Itachi, lui au moins ne faisait pas exprès, là… J’étais dans le flou totale sans la moindre explication et avec juste toute la stupidité de l’arrogance comme allié.
Je ne pourrais faire aucun miracle, aucun coup de génie avec quiconque, j’étais juste condamné à être là, spectateur d’un destin que l’on ne ferait que m’imposer. Je devais trouver, sincèrement je devais trouver.
Mais les minutes passèrent, si ce n’est les heures et force est de constater que hors mi le fonctionnement parfaitement connu et maîtrisé d’un Kai classique, je n’avais pas la moindre idée du reste de la manœuvre. Comment atteindre quelque chose d’inconscient, d’immensément plus grand que sois ? Je n’en savais rien, mais j’étais de toute évidence venu à bout de la patience de mon professeur car il m’apparut avant de bâiller sans grâce pour signifier son ennui. « J’espère au moins qu’avec le temps que tu viens d’avoir tu as trouvé une solution pour éradiqué la fatigue de nos corps… », levant les yeux au ciel, je ne lui fis grâce d’aucun commentaire, jusque d’un épuisement complet face à ce comportement, « Un indice… Chakra. », souffla-t-il avant de faire mine de rebrousser chemin pour disparaître à nouveau. Il était sérieux là ? Il allait me faire le coup pour tout ? Non, cette fois-ci il était hors de question qu’il disparaisse après une révélation aussi cryptique. « Me donner une vraie explication c’est possible ? Si ça t’ennuie autant que ça d’être là, t’as qu’à abréger un peu tes conneries et me dire ce qu’il faut faire. On gagnera du temps tous les deux ! », parce que du temps, il nous en faisait perdre et on n'avancerait vraiment pas plus vite si j’avais une illumination. « Oh… C’est vrai… » souffla-t-il avant de me regarder et de s’approcher, « Ton père voulait que tu apprennes seul, à la dure, donc si tu me promets de ne pas rentrer chez toi tout de suite après, on peut s’arranger pour en finir vite… », c’était donc ça ? Il était pas simplement chiant et mystérieux par plaisir, c’était simplement la seule solution qu’il avait trouvé pour arriver à gagner du temps et donc donner l’impression de m’avoir laissé me débrouiller seul. « Ok. Maintenant explique. ».
À mesure que j’en apprenais plus sur les méthodes de mon père, j’avais envie de quitter cette famille, de cesser d’y vivre, mais ce n’était guère possible, alors si le prix à payer pour cette réponse était de passer une nuit dehors, j’acceptais volontiers. La solitude était une de mes plus fidèles amies après tous. L’étreindre quelques heures de plus ne serait pas un problème…. Il était donc l’heure d’avoir une réponse.
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L’homme avait de toute évidence eut du mal à trouver ses mots. Il ne devait pas être habitué à ce genre d’exercice, ce que je pouvais comprendre, je n’avais pas été plus à l’aise que lui la première fois que j’avais dû partager mon savoir avec quelqu’un, à l’occurrence Itachi. Mais lui… J’avais l’impression que son manque d’entrain et de passion pour la vie était génétique. Comme si à sa naissance, son corps et son esprit s’étaient allié pour définir qu’il aurait un nindo bien particulier, celui de moins en faire pour moins ce fatiguer. C’était toujours plus acceptable que de ne rien faire du tout et de ne jamais se mettre en danger pour ne pas mourir. Quoi qu’il en soit, il finit par briser le silence, par offrir une réponse à ce pourquoi on était ici et le moins que l’on puisse dire c’est que bien qu’on se soit mit d’accord sur les raisons de ce raccourci, il n’avait pas gagné en énergie. « Donc on parle bien du Boudai Kaï, t’as compris que c’est pour des Genjutsu de zone, maintenant ça change pas tellement du Kaï classique. D’ou le fait que je pensais que t’allait finir par trouver. » déclara-t-il comme pour justifier son comportement quelque peu… Irrespectueux. Mais ne jugeons pas, je n’étais pas mieux placer quand je savais avoir l’avantage, passons. « Du coup tu charges et tu libères pareil, sauf que là faut que ça aille plus loin, comme une détonation pour troubler la réalité qui n’en est pas une… Enfin essaies ! ».
Je n’avais pas vraiment eu le temps de comprendre ce qu’il se passait que déjà il me demandait de passer à la suite. De toute façon il avait déjà lancé son attaque, il n’y avait plus rien à faire. J’étais de nouveau dans une boucle avec des explications assez… Maladroites ? Oui, restant on là pour ne pas être plus vexant. J’étais donc dans une position assez délicate, celle où je devais comprendre et appliquer des explications pas assez approfondit à mon avis. Je voulais un livre, là maintenant, pas une explication foireuse. En l’absence d’autres choix, je me contentais d’essayer au moins. Comme un kai, mais un kai qu’on expulsé donc. La première partie fut assez simple, un kai n’était pas si compliqué à faire, j’en avais l’habitude avec mon père, mais la deuxième étape me causa un souci dès le début. Je n’arrivais pas à faire cette détonation, à repousser le chakra plus loin. Je ne faisais que dépenser mon énergie quand quelque chose d’un peu trop compliqué pour moi. Enfin compliqué… J’étais certain qu’avec un livre et une véritable explication les choses auraient était plus simple, mais là… J’avais déjà l’image mentale pour un Kai et cette image n’était déjà pas une mise en scène étouffée dans un corps, ça occupait l’espace, ça dépassait les barrières charnelles. Alors comment faire plus grand ? Comment déverser un lac au-delà d’une illusion plus étendue ?
C’était une véritable prise de tête, une improbabilité pour mon cerveau. Il ne suffisait pourtant pas de grand chose, mais là… Quelque chose n’allait pas, il y avait cette irrégularité dans le raisonnement, cette incertitude quant au fonctionnement réel. J’avais besoin d’élément concret, pas d’un fantasme inachevé. Je devais dépasser mes habitudes, briser cette redondance. Je devais le faire. C’était là la première véritable épreuve de ma vie, la première véritable mise en situation face à un échec que seul l’adaptation pourrait régler.
Visualisant ce lac, je m’imaginais pour la première fois dessus, assis, calme, l’eau vibrée légèrement, mais elle était tranquille, comme apaisé. J’étais sur ce que je connaissais, sur ce que je maîtrisais et cette première tentative malhabile ne me définirait pas. Je devais la dépasser, aller outre, plus loin. Je devais recommencer, mais pour ça, je devais visualiser les choses, je devais prendre conscience de chaque élément. Le court de mon existence n’était pas corrompu, seul celui du monde autour de moi l’était. C’était lui que je devais identifier et briser. Lui que je devais atteindre. L’espace autour de moi, je devais l’approcher, l’embrasser, le briser et le restaurer. Je devais atteindre cet endroit. Mais comment atteindre cet endroit ? Comment faire qu’une perturbation interne quelque chose de plus gros ? De plus fort ? De plus puissant ?
Il fallait que je visualise. Que j’essaie, que l’échoue sous les yeux de quelqu’un et que j’accepte ces défaites. Je devais simplement essayer, ne pas paniquer face au refus de la réalité à en être une. L’on apprenait en tombant et si je devais tomber je tomberais. Mais j’allais le faire sous le regard de quelqu’un. On allait voir combien j’étais faible, combien cette illusion qu’était ma vie n’avait réellement pas d’importance. Quelqu’un de nouveau serait témoin de la douleur de mes échecs. Quelqu’un serait à jamais porteur de cette vérité.
J’avais peur dans un sens, mais si je n’y arriverais pas, quel que soit le public, j’aurais échoué. Je n’aurais rien surpassé, rien dépassé. J’aurais juste échoué.
Je devais voir ce lac, le ressentir et y parvenir.
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Il n’était clairement pas facile à faire, à imaginer, mon esprit revenant sans cesse vers ce qu’il connaissait et qu’il maîtrisait. Pourtant le principe même de cet entraînement était de se surpasser, de se dépasser pour aller plus loin, pour savoir faire plus. C’était ma survie qui pourrait en dépendre, celle de mon équipe, de mon avenir, alors je devais y arriver. Mon chakra était la seule arme dans ce monde, la seule chose que je devais absolument maîtriser et là, il était question d’en accumuler et de l’expulser. Accumuler, expulser, accumuler, expulser. Je devais pouvoir le faire, c’était qu’une question de contrôle, de maîtrise. Le chakra, tout le monde en avait, même si ce n’était pas en quantité énorme, tout le monde en avait quand même. C’était une des bases qui ne m’échappait pas tant que ça, une base qui me permettait d’y voir plus clair.
Je devais simplement ne pas paniquer sur ce que je ne maîtrisais pas. Inspirant et expirant, je laissais le calme me gagner, cet univers si familier m’étreindre. Je devais comprendre.
Sentant l’eau se faire plus réelle sous mes doigts, j’essayais lentement de l’attirer à moi, de l’absorber pour sentir la chaleur irradiante de mon énergie courir dans mes veines. Cela me prit beaucoup de temps, si bien que ma patience commença à être entamé quand enfin, je crus y être arrivé. J’étais au milieu de rien, la sérénité de l’eau que j’imaginais étant à présent en moi. La première étape n’avait pas été simple, mais je semblais avoir compris comment m’y prendre. Je devais à présent l’expulser, la laisser jaillir et si j’avais pensé que ce serait l’étape la plus simple, je réalisais combien j’avais tort. Je sus tout au plus me vider de mon chakra, mais il n’y avait pas la violence nécessaire et vitale pour briser une illusion.
L’arrogance dont j’avais pu faire preuve face au Genjutsu s’était faite nourrir par Itachi, cet illusionniste à qui j’avais du apprendre une base, mais aujourd’hui, face à cette base améliorée, je n’en menais pas large. J’avais su comprimer mon chakra en moi, mais l’explosion n’était pas suffisante. J’étais toujours bloqué, j’étais toujours dans une illusion.
Comment pouvais-je à ce point manquer de maîtrise, de chakra, ou je ne sais quoi ? Non, je n’étais pas le problème, c’était ces indications qui étaient nulles ! Ce n’était pas moi… Pas cette fois… Pas face à un Kai, pas face à quelque chose que je connaissais… Je ne pouvais pas de nouveau échouer… Pourtant c’était le cas et même si je savais qu’il fallait apprendre à tomber avant d’apprendre à marcher, l’échec aussi ridicule soit-il en cet instant avait suffit pour me briser. J’avais beau me convaincre, me faire croire qu’avec tout la motivation du monde je pourrais y arriver… Je ne pouvais pas. Je n’y arrivais pas. C’était impossible. Mon naturel revenait bien trop rapidement et facilement et il chassait chaque bonne résolution. Je ne supportais pas d’être ainsi dépassé dans le seul domaine que je connaissais vraiment. Que n’importe quel Uchiha me dépasse sur l’usage du Sharingan aurait été acceptable, même pour du Katon, mais là… C’était injuste pourtant tellement réel. Je n’étais pas bon, pas exceptionnel, alors à quoi je m’attendais ? Qu’est-ce qui pouvait faire la différence ? Qu’est-ce qui pouvait à ce point faire qu’aujourd’hui serait différent… Rien.
Alors habité par une mauvaise attention, par une souffrance latente, je me mis à échouer, encore et encore, comme pour me prouver à moi-même qu’il n’y avait aucune raison d’y croire.
Je gaspillais volontairement mon chakra, par mauvais esprit.
Je nous faisais perdre du temps, je le savais, mais parfois, c’était plus fort que sois, un peu comme quand par fatigue, on essayait d’apprendre par cœur une leçon, mais que notre cerveau refusait d’en entendre plus. Je n’y arrivais pas, tout simplement. Je n’étais plus dans de bonnes dispositions, j’étais braqué, contre lui, contre moi, il n’y avait plus rien à faire. L’illusion finit par disparaître d’elle-même, le ninja s’avançant vers moi, visiblement épuisé d’avoir maintenu une illusion aussi longtemps avant de souffler, « J’irais faire mon rapport à ton père demain… Tchao. », sérieusement ? Il abandonnait ? Il avait raison dans un sens, je n’y arriverais pas et mon père saurait une fois de plus que l’illusion était bien réelle… Comment pourrais-je le convaincre de la moindre erreur ? Je n’en savais rien et mon sensei du jour disparaissait déjà dans les premières obscurités de la nuit.
J’allais rentrer ainsi, la peur au ventre, mais une vérité fortement ancrée dans mon esprit… Je ne ferais jamais la différence. Jamais.
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Rentrer bredouille était une habitude pour moi, sauf que cette fois, l’échec avait une saveur différente. Mon père en saurait bientôt beaucoup plus qu’il ne devrait pas et bien d’autre le suivrait… Cette optique m’effrayait réellement et voir se dessiner les portes de mon clan ne fit qu’alourdir ma douleur. Je n’y échapperais pas… Dans tous les sens du terme.
Il me fallut de longues minutes pour comprendre que quelque chose n’allait pas et encore, ce n’étaient pas les lieux, mais bien le temps que je mettais à atteindre ma rue qui me posait problème. À moins d’être réellement fatigué, je n’aurais jamais dû mettre autant de temps. Alors je relevais les yeux, marchant plus vite avant de me mettre à courir pour découvrir une rue se répétant à l’infini. J’étais dans une illusion. Que ce soit un remord ou une stratégie volontaire, il était revenu pour m’isoler, me couper du monde et m’offrir une nouvelle chance. Je devais la saisir sinon, à quelques mètres de chez moi, je n’aurais plus la moindre chance.
Fermant donc les yeux, je prenais une grande inspiration. J’avais la pression, c’était évident, mais je ne devais pas m’énerver, je ne devais pas passer pour un enfant puéril et arrogant ne pouvant supporter ses échecs. Je devais prendre mon temps.
Regroupant mon chakra, je le visualisais prendre de nouveau possession de moi, se compresser en moi jusqu’à ce que cela devienne critique. Je devais l’expulser, je devais rompre cette réalité, la fissurer pour rejoindre la mienne et je devais le faire sans attendre. Tout était simple, les éléments un par un était compréhensible et je n’avais aucune raison de paniquer. Je devais pouvoir y arriver. Je devais pouvoir le faire. Alors, un peu avant l’acte décisif, je pris une nouvelle inspiration, acceptant l’idée que cette dernière chance venait de m’être offerte, que je n’en aurais pas d’autre et que je tenais la là possibilité d’aller faire un pied de nez à mon père. Il s’attendait à ce que j’échoue, à ce que l’homme ne soit contraint d’user des pires techniques pour obtenir ce qu’il faudrait de moi. On avait convenu du contraire et on devait s’y tenir. De toute façon j’avais suffisamment eu de mal pour qu’il soit déjà assez tard pour mon père. Alors il n’aurait rien à craindre. Du moins si j’y arrivais.
Rejetant donc brutalement le chakra de mon corps, je sentis quelque chose de différent, mais je n’étais pas réellement sûr de moi, alors je me mis à courir comme pour tester les nouvelles limites de cette réalité… Et il n’y en avait pas.
Cette fois je vis la maison de mes parents se dessiner au loin et presque aussitôt je m’arrêtais, cherchant l’autre du regard pour le trouver sur un toit. J’étais trop épuisé pour le rejoindre, quelques gouttes de sueur perlaient de mon front à mon cou pour en attester la réalité. Lui ne semblait pas en mener bien large, mais il trouva la force de descendre de son perchoir pour me rejoindre, réellement épuisé cette fois. « Va falloir que tu apprennes sans avoir de menace dans le dos t’es au courant ? » demanda le jeune homme, « C’est le résultat qui compte non ? » répondis-je en sachant très bien qu’il avait raison. « T’as un Sharingan, ne l'oublies pas… Si tu l’as c’est que tu vaux sans doute plus que d’autres… Enfin c’est que mon avis… Je passerais te tester à l’occasion, alors tâche de t’entraîner un peu plus pour que ce soit moins long la prochaine fois… Bonne nuit. », il s’était éloigné, sûrement pour rejoindre sa propre maison. J’avais réussi une fois à user de cette technique, réussi à me séparer d’un Genjutsu de zone, mais il avait raison sur un point, je devais alors pratiquer davantage pour rendre les choses plus naturelles. Je devais travailler. Je devais le faire dans le calme… Mais le faire sans pression ? Je faisais tout pour rendre mes parents fier de moi, pouvais-je me permettre autre chose ? Oui, très clairement et Kyoshiro ne me louperait d’ailleurs pas sur ça, mais pour l’instant, contentons-nous des petites victoires, elles étaient déjà suffisamment rares pour les gâcher avec ce genre de pensée.
Je savais apprendre, je savais y arriver. J’avais juste besoin d’y croire réellement.
Ce soir, je pourrais rentrer avec la fierté d’avoir accompli quelque chose. Ne manquait plus qu’à espérer que l’autre n’en dise pas trop.