"Un enfant qui n'est pas embrassé par le village, le brûlera pour ressentir sa chaleur".
Histoire & Caractère
Haruka est une enfant de la guerre, née au beau milieu d'un conflit généralisé qui a pesé sur toute son éducation. Dressée à n'être qu'une arme, elle fait partie de ces ninja ayant très peu apprivoisé leur humanité. Cependant, l'avènement des Villages Cachés lui a permis de cultiver une facette plus empathique, qui entre régulièrement en conflit avec son héritage moral. Si elle peut ainsi paraître contradictoire, ou donner l'impression de jouer un double-jeu, la dame de Konoha est en réalité régulièrement perdue face à elle-même, prise en étau entre deux façons d'être.
Cette évolution personnelle amenée par le bouleversement de l'ordre du Sekai est toutefois bien loin d'une métamorphose radicale. Il faut dire qu'Haruka n'a pas eu une vie des plus chaleureuses pour l'encourager sur cette voie, même après la construction de Konoha, puisqu'elle n'en fut pas moins soumise à la rigueur martiale de sa famille. Sans compter la froideur de cette dernière, et la disparition de la seule personne dont elle ait jamais été proche, qui ont marqué sa vie d'autant de vides douloureux.
La jeune femme est de fait une personne poursuivie par la solitude, peu à l'aise avec les interactions sociales et les témoignages d'affection. Il est peu dire que ses repères en-dehors de la vie de kunoichi sont absolument inexistants, elle comprend donc difficilement l'intérêt sentimental de choses comme la famille et l'amour, plutôt perçus comme des devoirs, voire des contraintes qui lui ont rendu la vie impitoyable. Inconsciemment, pourtant, elle se trouve souvent attirée comme un papillon vers la lumière par ces liens qui lui échappent.
Mon précepteur depuis l’adolescence, un protecteur, un mentor et un confident. Je l’admirais, peut-être même plus que cela. Il m’a enseigné le Fuinjutsu et une infinité d’autres choses qui ont donné une saveur à mon existence. Même si nous étions proches, c’était un homme secret qui laissait peu entrevoir de sa personne. Sa disparition pour le moins mystérieuse a laissé un vide béant dans ma vie. Après avoir passé des années à le chercher, ne reculant devant aucune méthode, je n'ai trouvé que davantage de désespoir et de solitude au bout de ma quête.
Mes interactions avec Nami sont tendues, voire teintées de mépris. Dès notre plus jeune âge, son désir maladif d'obtenir la reconnaissance de père et mère a plongé notre relation dans une compétition malsaine à laquelle je refuse de prendre part. Dépourvue du Mokuton, elle a toujours jalousé l'attention qu'ils me portent en raison de mes gènes, et semble déterminée à leur prouver qu'elle vaut mieux que moi. Un jour, peut-être, serons-nous capables de nous tolérer.
Notre volonté de nous soustraire à l'emprise de mère ainsi que notre amour du Fuinjutsu sont les seules choses qui nous lient. Momoe et moi échangeons peu, mais nous nous portons une sobre affection. Son apparence et sa personnalité détonnent au sein du clan, où elle passe pour un véritable ovni. Bien qu'elle ait également hérité du Mokuton, sa bizarrerie a dissuadé depuis longtemps nos parents d'en faire une représentante politique des Senju.
Père n'est pas mauvais, mais il n'est pas tendre non plus. Il s'est très peu occupé de moi et de mes soeurs, demeurant encore aujourd'hui une figure distante, presque absente. Il ne s'est jamais opposé aux injonctions de mère, et pour avoir cautionné silencieusement son impitoyable froideur ainsi que pour nous avoir délaissées, je lui voue une rancune tenace, dont il semble toutefois n'avoir cure. Les bouteilles de Saké sont sa principale compagnie. J'imagine qu'une vie aux côtés de mère nécessite au moins cela. Après tout, il n'a jamais été qu'un reproducteur à ses yeux et lui-même n'a consenti à ce mariage que dans un but lucratif.
Autoritaire, sèche et rigide, mère relève plus du tyran que du parent et possède plus d'influence sur moi que je ne l'aimerais. Tout chez elle est excessif, de sa colère au contrôle qu'elle s'arroge sur ma vie, en passant par son respect obsessionnel du devoir et des traditions qu'elle m'a inculqué dès le plus jeune âge. L'amour est un sentiment qu'elle méprise et qui lui est étranger. Je lui dois mes carcans ainsi que mes pires défauts, mais aussi mon talent. Elle veille sur moi et mes soeurs comme sur des armes de guerre. Sa croisade contre les émotions et la faiblesse de sa progéniture a fait de nous des monstres en devenir.