Rencontre du feu et de l'eau feat. délégation Uzu & Konoha
" Une amitié fondée sur le travail est préférable à un travail fondé sur l’amitié. "
Suivant les traces de son prédécesseur et marchant dans ses pas, Yuriko, nouvelle Nidaime, prenait attache de ses nouvelles fonctions. Celle qui lui incombait à ce jour était d'entretenir les relations que Konoha partageait avec Uzu, lien de coopération et de paix, en prenant en charge l'accueil de la délégation qui s'en venait aux portes de son village. Suite aux examens chuunins qui s'étaient déroulés dans la contrée de l'eau et où Tsuri Meyo avait abrité au sein de sa nation les jeunes âmes du Feu, c'était à leur tour de faire honneur aux méritants de la nation du tourbillon et la jeune femme n'allait pas lésiné sur les moyens afin de pouvoir leur faire honneur, non seulement pour leur faire bonne impression mais pour aussi leur prouver qu'elle était désireuse que la bonne entente soit maintenue.
A cet effet, la kunoichi avait pris le soin de convoqué à ses côtés deux jonins de grande importance : Tadake Kyoshiro, son propre jumeau en qui elle avait une parfaite confiance à qui elle avait donné le rôle de la protéger comme il l'avait toujours fait; mais aussi Inuwashi Sora, chef du clan de même nom, un maître traqueur qui avait participé aux examens précédents mais aussi l'homme qui avait participé avec elle à l'élection de Kage. Ils étaient deux hommes pour qui elle nourrissait un grand respect et qui à eux deux représentaient aisément ce que les forces de Konoha pouvaient offrir de meilleur.
Ce fut en leur compagnie que la jeune femme se tenait aux portes du village, guettant l'arrivée de la délégation du Senkage. Pour l'occasion, la kunoichi s'était parée de ses plus beaux atours par élégance mais aussi par respect. Les beaux jours lui permettaient de pouvoir se revêtir d'un kimono aux motifs printaniers, confectionné dans le précieux tissu du clan Kamiko, d'un blanc de nacre qui rehaussait la blancheur de son teint laiteux mais aussi l'ébène de sa chevelure noire qu'elle avait relevé en un chignon soigné où l'on distinguait des épingles argentés pour parfaire sa coquetterie. Sa bouche était peinte d'un rouge coquelicot, soulignant la finesse de ses traits et sa féminité évidente, ainsi que d'un peu de noir autour des yeux qui accentuait la douce détermination de son regard. Elle ne souhaitait pas paraître quelconque et au-delà de sa belle apparence, le port altier qu'elle présenterait ne ferait pas uniquement figure de fierté.
" Messieurs, tenez-vous prêt. Il semblerait que nos invités soient proches. "
La voix douce de la kunoichi s'adressait à ses deux compatriotes alors qu'au devant, les hommes d'Uzu s'approchait à grand pas. Yuriko les attendait sereinement en bonne compagnie et lorsque ces derniers parvinrent à sa hauteur, son visage s'illumina d'une large esquisse chaleureuse.
" Tsuri-sama, fiers shinobis d'Uzu, c'est avec un grand honneur que Konoha, et moi-même, Tadake Yuriko, vous ouvre ses portes. "
A ces paroles, la Nidaime leur offrit une révérence respectueuse, avant de s'adresser à nouveaux à ses invités en se relevant.
" J'espère que vous avez pu faire bon voyage et sans encombre. "
Bienveillante, son regard parcourait chacun des membres présents comme pour s'assurer qu'aucun d'entre eux ne fut mal ou trop épuisé.
Cela faisait plus de décennies que le jeune homme parcourait cette terre au côté de celle avec qui il était entré dans ce monde et, de mémoire d'homme, jamais il n'avait souhaité protéger si ardemment quelqu'un que cette femme qui le comprenait au-delà de tous mots et sentiments. Il s'était toujours senti à la traîne par rapport à elle et sa juste nomination à la tête de Konoha l'avait rempli de fierté mais surtout de frustration, ressentant plus que jamais l'agrandissement du gouffre entre les deux jumeaux. D'ici peu il allait rejoindre sa femme et son nouveau né chez les Yamanakas, sans savoir ce qu'il allait advenir de sa vie ici mais, avant cela, une tâche Ô combien surprenante lui fut assignée : enfiler la casquette de garde-du-corps de la Nidaime Hokage. Depuis toujours il avait voulu que sa sœur accepte ce rôle que le jeune Tadake s'était donné, par le lien du sang qui les unissait et enfin, enfin Kyoshiro pouvait se tenir au côté de sa sœur officiellement car telle était sa place. Certains auraient pu croire qu'ils n'étaient plus égaux à présent, pas a sens hiérarchique du terme en tout cas, mais les deux jumeaux savaient – sans avoir besoin de le dire – que rien ne pourrait les arracher l'un à l'autre. Et aujourd'hui ce n'était pas Kyoshiro le senseur ou Kyoshiro le frère qui se tenait à côté de sa sœur, en attendant que la délégation arrive, mais bien le shinobi d'élite assurant la protection de celle qui représentait désormais tout Konoha. D'ici peu l'examen pour les futurs shinobis d'élite de Konoha allait prendre place et, à présent les trois shinobis présents attendaient ceux qui avaient fait un bien long trajet pour assister ou participer à cet examen à la symbolique politique éminemment importante. Kyoshiro lui-même avait été pressenti pour faire partie des examinateurs mais, entre ses nouvelles fonctions et son tout nouveau rôle de père, en avait-il encore le temps ? Il n'avait rien confirmé, préférant donner un silence pour seule réponse mais, lorsque sa sœur s'adressa à lui et son camarade pour signifier l'arrivée imminente de leurs invités, il fut contraint à une réponse teinté de la légèreté dont il était le garant.
« Je suis né prêt. Enfin...tu m'as compris. »
Il connaissait le protocole et l'étiquette dans ce genre de situation, il savait l'importance de se tenir à carreau mais n'était-ce pas mieux de détendre l'atmosphère avant que les échanges de politesse ne commencent ? L'aveugle avait opté pour une tenue sobre aujourd'hui, un pantalon et une chemise de couleur noir mettant en relief sa crinière immaculée, choisissant d'entourer ses yeux de son bandeau frontal au lieu de son bout de tissu écarlate habituel. Les invités n'allaient pas manquer de remarquer qu'il était aveugle, alors pourquoi ne pas leur simplifier le travail? Cela faisait bien longtemps qu'il avait appris à ignorer le regard des autres et, aujourd'hui, surtout aujourd'hui, il savait que toute l'attention serait tournée vers sa sœur. Il resterait donc dans l'ombre, à veiller sur elle, les sens aux aguets, comme il l'avait toujours fait.
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Sora avait été extrêmement déçu de sa défaite durant la campagne qui l’avait transformé en une personne beaucoup plus conventionnelle, mais tout ce travail rendu à néant avait causé une certaine détresse chez le chef de clan des oiseaux. Il avait effectué tant d’effort afin de devenir le candidat parfait, il avait surmonté une quantité folle de remarques de son intendant pour finalement n’obtenir aucun résultat. La déception était trop grande pour réellement prendre un nouvel essor. Cependant, il semblerait que la nouvelle Hokage avait décidé de laisser une certaine place dans son gouvernement pour le candidat perdant. Yuriko avait quémandé le jeune éphebe de venir vers son bureau. La proposition était simple, l’Inuwashi devait se présenter aux côtés de la nouvelle dirigeante ainsi que de son frère lors d’une rencontre avec les dirigeants du pays caché du tourbillon.
C’était étrange pour le jeune archer de se retrouver dans une situation pareille. Il fallait avancer, il fallait essayer de penser à autre chose et peut-être que cette femme aurait des réponses qui pourraient aider l’asocial à comprendre sa place dans cette société. Il devait continuer à travailler ses émotions, son comportement et tout ce qui allait avec pour essayer de comprendre les autres et de s’adapter. Il avait rejoint le cortège politique composé de ces deux autres personnes. L’arc du traqueur était posé comme à son accoutumé sur son buste et traversait l’ensemble de son torse créant une certaine diagonale. Le frère de la cheftaine était une personne assez étrange, il ne semblait pas posséder le don d’acuité visuelle. Pour faire court, il ne voyait plus rien.
Le visage de Sora était froid, le regard vide voire digne d’un prédateur qui attendait sa proie. Il portait à sa taille une petite sacoche contenant l’ensemble de ses fioles de poison. Le Senkage venait d’arriver en compagnie d’un autre ninja qui possédait un teint extrêmement hâlé. La Nidaime avait fait son introduction, l’un s’appelait Meyo Tsuri (il avait sa tête au bingo book au passage pour Sora, c’était une aubaine). L’autre personne avait sûrement un nom, mais pour l’instant personne ne connaissait son patronyme. Le combattant à l’aigle avait changé son regard pour le poser sur le senkage, comme un aigle qui attendait sa proie. En parlant, d’aigle, l’oiseau venait d’entamer une descente surprise des cieux pour aller se poser sur le perchoir que servait l’épaule gauche de son meilleur ami. Amerika était posé, les yeux du rapace venait de se poser sur l’autre Uzujin. L’oiseau de proie qui semblait vouloir dévoré l’homme qui détenait une épée.
Le Roi des Aigles venait de se rapprocher d’un pas nonchalant pour se poser aux côtés de la demoiselle. Il ne disait toujours rien, il contemplait de son regard panoramique, la posture de l’homme aux lunettes. Konoha, n’était pas un village de faible et il était hors de question qu’on puisse sentir une quelconque faiblesse dans le cortège du souverain du village caché de la feuille.
"La vie est courte, mais elle nous laisse toujours du temps pour la courtoisie."
Une chouette passa au-dessus de leurs têtes. Tsuri leva les yeux pour apercevoir un plumage familier. Il sourit au rapace, conscient qu'il la rejoindrait bientôt. Pour l'heure, l'ambiance au sein de la caravane était électrique. La délégation n'était plus qu'à quelques kilomètres du village de Konoha et une halte avait été ordonné sur les rives d'une rivière. Il fallait maintenant quitter les fripes de marchands pour se vêtir convenablement. Du conseiller au forgeron, ils couraient en tout sens, en quête d'accessoires, de vêtements, de coiffes et autres bijoux. Le Shodaime se tourna vers sa garde. Il mit pied à terre et s'adressa d'abord à ses ombres protectrices qui rechignèrent à la tâche, trop habitués à se dissimuler dans les ombres. Une fois partis, il pivota vers Akrillo.
- C'est à notre tour maintenant.
Il salua le chunin et se dirigea vers sa tente. On lui donna une serviette et il prit la direction de la rivière. Il évita soigneusement les autres membres de la délégation, également avide d'un décrassage en profondeur. Ils avaient contourné les villages et par conséquent, les auberges et les bains. Meyo trouva un coin isolé où une petite cascade se jetait bruyamment dans un bassin. Il ôta ses vêtements et plongea dans l'eau. La fraîcheur le submergea, il l’accueilli avec félicité. Nu comme un ver, il se savonna, puis se laissa flotter un moment. Jusqu'à maintenant, il n'avait pas vraiment réalisé la proximité de la rencontre. Certes, il l'avait orchestré, mais à présent qu'ils étaient à quelques heures de l’événement, la pression augmentait considérablement. Une rencontre entre kage n'était pas anodine. Tsuri se hissa hors de l'eau et se sécha. Il retourna au campement et entra dans sa tente.
Une tenue spécialement conçue pour l’événement l'attendait, posée sur un grand miroir. Les jumeaux étaient là eux aussi, plus apprêtés que jamais. « Vous êtes très beaux tous les deux ! ». Ils rougirent en réponse. Il passa des sous-vêtements à l'abri des regards derrière un paravent et s'avança vers le miroir, où ils se tenaient prêt à l'assister. Il passa un premier kimono de soie bleuté aux motifs marins. Katsuo et Masashi tournèrent autour de lui pour lasser les ceintures. Il enfila un second kimono, plus épais, d'un blanc neigeux. On y avait brodé de l'azur le long des coutures. Sur l'un des bras, on pouvait admirer les symboles des clans uzujins. Une fois encore, les jumeaux l'aidèrent à serrer convenablement sa tenue et à lisser les plis. Enfin, il enfila une cape avec l'inscription "Shodaime Senkage" brodée dans le dos et une coiffe cérémonial. Katsuo lui passa un chapelet de perle du Temple du bois bleu dédié à la déesse Amenko. Masashi s'occupa des chaussons, d'une élégance rare. Dans cette tenue, il était difficile de se mouvoir convenablement, mais lorsque Meyo vit son reflet, il comprit. Même le jour de son élection, il n'avait pas semblé aussi resplendissant. Il fronça les sourcils pour s'assurer que ses yeux ne le trompaient pas.
On avait fait avancer un palanquin pour Akrillo et lui. Hors de question d'arriver à cheval, les conseillers s'y étaient opposés. Une fine pipe à la bouche, le Shodaime regarda le Miyamoto s'avancer vers lui. Il était très élégant. Les deux compagnons se regardèrent en souriant, eux qui avait partagé la crasse et le sang, ils étaient maintenant parés de soie et de bijoux. Ils grimpèrent dans le palanquin et les porteurs se mirent en marche. Toute la caravane se remit en route. À l'image du papillon, elle s'était métamorphosée. Les couleurs ternes et délavées scintillaient de mille feus à présent. Les peaux de bêtes avaient disparu et les charrues tintaient à chaque bosses, illuminant la forêt dès qu'un rayon de soleil venait frapper les bijoux ouvragés du sud.
Le long cortège approchait des portes. Tsuri, ballotté par les mouvements du palanquin, aperçu depuis les fenêtres l'imposante enceinte du village caché des feuilles. Ils arrivèrent bientôt aux portes de la cité et les conversations animées du voyage cessèrent aussitôt. Akrillo sortit le premier et Tsuri lui emboîta le pas. Il profita de l'air frais un instant. Une fois à hauteur de ses hôtes, il inclina la tête cérémonieusement et le cortège l'imita.
- C'est un honneur, Hokage-sama.
Il attendit quelques secondes, courbé vers l'avant puis releva la tête, là encore imité par la délégation. Il jeta un rapide coup d’œil aux konohajins présents. Un homme aux cheveux blanc, les yeux bandés par la feuille de Konoha, qui d'après Shun, était le jumeau et protecteur du Nidaime et un autre shinobi aux cheveux bruns, sûrement un haut gradé qu'il ne connaissait pas. Il s'attarda ensuite sur la jeune femme qui se tenait devant lui. Elle était d'une beauté éblouissante, sobre et envoûtante. La finesse de ses traits, sa grâce naturelle, elle était intimidante. Ses propres atours lui paraissaient bien fades à présent. Il lui sourit.
- C'était très agréable merci. Les forêts du pays du feu sont resplendissantes en cette saison. Il étendit son bras sur sa droite. Je vous présente Miyamoto Akrillo, mon protecteur.
Miyamoto Akrillo
Uzushio no Chunin
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L’eau dégoulinait du corps de Chunin alors qu’un des membres de la caravane lui apportait une serviette. Il le remercia avant de se la passer sur la tête afin de sécher ses cheveux. Cheveux qui devenaient un poil trop long à son goût. Il faudrait songer à les couper, lui dit une voix intérieure qu’il connaissait bien. Seul, Akrillo sourit avant de se reprendre ; ses voisins pourraient le prendre pour un fou. Enfin, beaucoup ici connaissait le secret des Miyamoto, donc cela ne les choquerait pas à outrance, mais il y avait une différence entre connaître et le voir. Pour ne pas laisser le loisir d’assister à une telle démonstration, le Dragon se mit en route vers une petite caravane, où on lui avait préparé ses vêtements.
Sur un mannequin de fortune, on lui avait déplié et repassé son Kimono. Habituellement coloré, ce dernier était noir. D’après les coutumes Miyamoto, après la mort d’un membre important du clan, les vivants doivent se parer de noir. Allant de quelques jours à plusieurs semaines selon les personnes, Akrillo ne comptait pas se vêtir de couleurs avant de longues journées. Essayant de chasser des idées bien sombres rappelant la perte de son mentor, le Chunin se recentra sur la future rencontre entre les villages. Tout en enfilant soigneusement son habit du jour, Akrillo repensait à Konoha. Ces rues bondées, une atmosphère paisible, des personnages haut en couleurs. Lors de sa dernière visite, il avait pu rencontrer le chef du clan de l’éventail, Uchiha Kagami, mais aussi le célèbre et premier Kage de l’histoire, Akimichi Cho. Le Shodaime. Sa visite avait été un succès, puisqu’elle a permis d’amorcer le processus de rapprochement des deux puissances, résultant sur divers traités et événements, comme les Examens. Alors qu’il plaçait sa ceinture dorée, une des rares touches de couleurs, il accrocha à cette dernière deux rubans, un violet sombre, et l’autre pourpre. Les couleurs de son clan. Se mariant avec la ceinture d’or, ces trois couleurs représentait le Clan Miyamoto. Elle permettait de dénoter avec la sobriété du Kimono. Akrillo pu s’observer brièvement avant de rejoindre son supérieur. Il avait, sans modestie, fière allure. En lui, un vieillard toussa lui faisant comprendre de ne pas prendre la grosse tête. En général peu sûr de lui, Akrillo préférait ne pas s’attarder sur son apparence. Beaucoup au village le trouvaient plus attrayant que les autres chunin, mais sans plus. À vrai dire, il ne savait pas du tout comment réagir lorsqu’il se faisait charmer, à condition qu’il s’en rende compte. De ce fait, malgré un physique avantageux, les filles ne lui courraient pas après. C’était peine perdue. Cet éternel célibataire était bien plus tourné sur le bien-être de son clan, du village, avant le sien, et par conséquent, celui de ses éventuelles conquêtes. Accrochant son Katana sur la gauche, il prit ensuite une petite cape sombre brodé d’un dragon d’or au reflet de sang. Il l’accrocha sur son épaule droite, d’où elle tombait joyeusement jusqu’à ses hanches. Reflet de sa caste et de son rang, cette cape était un objet très important dans un clan si attaché aux règles, coutumes et autres symboliques…
Alors qu’Akrillo était habillé d’une façon sobre, légère (suffisamment pour pouvoir, sait-on jamais, se battre et se mouvoir correctement) mais terriblement jolie et allant avec le personnage, le Kage lui, était haut en couleur. En un coup d’œil, il était facile de deviner l’écart de rang entre ces derniers. À vrai dire, un étranger pourrait même le confondre avec le Daimyo des Tourbillons. Incarnant divers symboles du village et du Pays, Meyo Tsuri c’était transformer en véritable chef d’état, prêt pour une rencontre décisive pour l’avenir de son territoire. Les deux hommes se sourirent. En effet, il y a peu, ces derniers se battaient contre d’immondes expériences Omura, au péril de leurs vies. Du sang avait coulé dans ces sous-sols, et pas que celui de l’ennemi. Et maintenant, seulement quelques semaines plus tard, les voilà dans des uniformes valant à eux seuls le prix d’une jolie maison sur le côté d’Omui. C’était depuis ce jour qu’Akrillo avait changé. D’abord de façon légère, il été un peu plus sévère, plus droit, puis, avec la mort de son mentor, il du prendre la lourde responsabilité d’être l’héritier des Miyamoto et sa nonchalance, rare dans son clan, se dissipa pour laisser apparaître un sérieux et une rigueur sans faille. Le Prochain maître de clan... Bien qu’il espérât que cette tâche ne lui revienne pas avant plusieurs dizaines d’années, il devait s’en montrer digne et amener son clan au plus haut. Il devait faire honneur aux Miyamoto. Honneur à Uzushio. Honneur à Matsuoka…
Étrangement serein, peut être grâce à sa première visite, Akrillo se laissa porté avant de se faire déposer devant la gigantesque, mais familière, porte de Konoha. À l’entrée se trouvait un comité d’accueil, dont il remarque vite quelque chose : il n’en connaissait aucun. Kagami avait dû être dépêché à autres choses, ou bien ce dernier avait lui aussi pris sa retraite. Rejoignant Cho dans un endroit secret, se racontant de bon souvenir et se remémorant leurs innombrables aventures vécues aux longs de leur vie. Fugacement, le Miyamoto se demanda s’il vivrait assez vieux pour faire comme eux. Une désagréable frissons lui parcourut le corps, tel un funeste présage qu’il chassa en se secouant doucement les épaules.
La nouvelle Hokage, à la tête du trio, et du village, se présenta et les accueilli. Tsuri fit de même tout en présentant son acolyte. Protecteur ? Un demi-sourire se dessina sur les lèvres du chunin avant de disparaître instantanément. Il y a plusieurs mois, il n’était « rien » et maintenant, il était désigné comme protecteur. Il savait que ce rôle n’était que purement de situation, mais il ne pouvait s’empêcher d’être presque fier de son avancée. De plus, les véritables, mais secrets, protecteurs du Kage était dans le cortège. Pour répondre à cette présentation, Akrillo s’avança d’un pas en se courbant devant les shinobis de la feuille en signe de respect. Il se releva en observant les étrangers. L’un devait être aveugle, ou alors avec un style qui laissait à désirer. Le deuxième semblait plus froid, voir austère. A vrais dire, on aurait pu croire qu’il n’était pas content d’être là.Il était le plus jeune d’entre tous... Akrillo leur envoya un de ses sourires radieux, vrai et chaleureux, dont il avait le secret. Sans être faux ou déplacer, il s’arrêter lentement de sourire avant de se présenter.
-Je suis enchanté de vous rencontrer et de retrouver ce pays et village. Il recula à pas maîtrisés afin de se remettre derrière son Kage. Il sentait que les autres allaient se présenter à leurs tours, mais si ce n’était pas le cas, les Kage reprendraient sûrement leurs conversations. Dans les différents cas, il n’avait plus vraiment grands choses à faire pour le moment.
Images et Récap:
Tenue d'Akrillo
Meyo Tsuri & Miyamoto Akrillo
Tadake Yurikô
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Rencontre du feu et de l'eau feat. délégation Uzu & Konoha
" Une amitié fondée sur le travail est préférable à un travail fondé sur l’amitié. "
Il était étrange que de simples petits choses, de simples petits formalités pouvaient prendre des proportions assez grandes pour provoquer chez les individus les plus rudes quelques appréhensions. Bien que Yuriko était une femme de sang-froid et qu'elle était tout à fait à même de connaître sur le bout des doigts les protocoles comme si elle avait toujours fait partie d'une famille bourgeoise, elle ne nierait pas que la présence de son frère à ses côtés lui était d'un grand soulagement, notamment son apparente décontraction. Quant à Sora, il se montrait si droit et solide, le regard dur et fier, qu'en une façon, cela lui apportait aussi une forme de réconfort. Elle pouvait parfaitement compter sur ses deux personnalités qui, ironiquement, étaient diamétralement opposées.
Puis vint enfin le cortège de l’éminence du Tourbillon qui avança dans sa direction avec une prestance qu'elle ne pouvait qu'admirer, tout comme les atours élégants qu'il arborait avec un charme certain. Meyo Tsuri transpirait une forme de force tranquille qui s'imposait naturellement, même à Yuriko. Est-ce que de son côté, elle l'inspirait un peu à son tour? Cette question trouverait sa réponse lorsque les deux chefs de village pourraient discuter plus intimement de leurs affaires politiciennes. C'était elle qui avait tout à prouver en ce jour. C'était donc à elle de faire le plus d'effort pour maintenir ceux de son prédécesseur.
Le plus naturellement du monde, la jeune femme lui demanda si son voyage s'était bien passé et ce dernier lui assura que cela était le cas avant de complimenter son pays, chose qu'elle accueillit avec un nouveau sourire agréable et un petit mouvement de tête subtil en guise de remerciement. Il vint par la suite lui présenter l'homme qu'il considérait comme son protecteur. Jeune, élégant et qui inspirait le sérieux avec la grâce d'un sourire. Yuriko lui adressa une révérence personnelle.
" Je suis heureuse de pouvoir vous accueillir à nouveau dans ce cas, Miyamoto-san. J'espère que vous pourrez vous créer d'agréables souvenirs entre nos murs afin de pouvoir préserver l'image que vous avez de notre nation. "
A ces paroles, alors qu'elle se redressa et que son regard se porta à nouveau sur Meyo, elle fit à son tour les présentations concernant ces deux acolytes qui pourront, selon leur désir, compléter le portrait succinct qu'elle fit à leur sujet. En premier lieu, elle désigna Sora.
" Je vous présente Inuwashi Sora, chef du clan Inuwashi, maître traqueur et fidèle shinobi de Konoha. Mon collaborateur le plus proche. "
Yuriko se tourna par la suite en direction de son frère.
" Et voici Tadake Kyoshiro, un éminent jonin, mon protecteur et comme vous l'avez peut-être remarqué de par son nom... il est également mon frère. "
Portant son regard serein sur ses invités et maintenant que les présentations avaient été officialisées, il était temps pour Konoha de faire preuve d'hospitalité.
" Je suppose que votre voyage a été long et fatiguant. Mes camarades vont pouvoir conduire votre escorte dans les appartements qui vous ont été alloué le temps de votre séjour. Quant à nous, je me suis permise de demander à ce que l'on réserve l'un de nos meilleurs établissements de thé afin que nous puissions discuter plus agréablement. "
Un élégant sourire apparut sur les traits de la Shodaime, avant qu'elle ne fisse un signe pour les convier à les suivre.
" Si vous voulez bien me suivre..."
Ce fut alors que la jeune femme prit les devants et ouvrit la marche en compagnie des deux jonins qui l'escortaient, et bien évidemment, tout le cortège d'Uzu. Il était temps de montrer le sens de l'hospitalité du pays du feu.
En vérité Kyoshiro était infiniment plus intelligent et réfléchi que son sourire enjoué et parfois niais ne laissait entrevoir, tout simplement parce que, malgré son sens de la réflexion et la compréhension du monde qui l'entourait, il avait fait le choix de sourire à la vie plutôt que de se concentrer sur les démons qui furent toujours les siens. Injustice, insécurité, pauvreté et souffrances étaient les maux les plus répandus sur le globe, et pourtant il avait fait le choix de croire en l'humain, de croire en un futur un peu moins sombre que la veille. Il était donc la force tranquille, l'homme au sourire facile, le soldat sur lequel on pouvait toujours compter, le guerrier qui ne se laissait jamais abattre et c'était sans doute la raison pour laquelle il se trouvait là, à côté de sa sœur, aujourd'hui. Bien entendu la rencontre entre deux chefs de village avait une représentation symbolique forte, car tous deux représentaient deux pays, deux forces militaires à part entière, cela n'avait pas échappé à l'aveugle conscient des enjeux politiques d'un tel examen mais, fort heureusement, il n'était pas à la place de sa sœur et pouvait se mettre ces fameux enjeux là où le soleil ne brillait pas. Il était bien conscient que la tâche de sa sœur n'était nullement facile, que le changement qu'elle voulait voir apparaître dans ce village allait demander du temps, du travail et des sacrifices, mais c'était sans doute parce que Kyoshiro avait conscience de la longueur de la route devant elle qu'il avait aussi facilement accepté de devenir son garde-du-corps..lorsqu'il n'était pas pris à s'occuper de son équipe naissante.
Elle avait toujours été là durant plus des deux premières décennies de leur existence, à le soutenir, à l'encourager, à croire en lui lorsque tous les autres pointaient du doigt sa cécité comme le principal obstacle qui l'empêcherait à tout jamais de devenir quelqu'un. Les deux jumeaux le savaient, ils n'avaient pas besoin de dire à voix haute que Yurikô était la raison pour laquelle Kyoshiro était encore en vie, la raison pour laquelle il était aussi optimiste à présent, c'était la raison pour laquelle il avait accepté d'officialiser son rôle de protecteur aussi longtemps qu'il serait encore à Konoha.
Il était d'habitude bavard et enjoué, peut-être trop bavard même mais, pour l'occasion, malgré la chaleur humaine qui émanait constamment de lui, le senseur décida de la mettre en veilleuse à l'approche du convois des invités du jour. Se drapant d'un voile de discrétion, il écouta les nouveaux arrivants et sa sœur échanger des mondanités, notant dans un coin de sa tête le nom du protecteur du Senkage, tout en écoutant sa sœur le présenter aux visiteurs. Son visage toujours figé en une expression calme et sereine, Kyoshiro s'inclina légèrement en avant en guise de salutations, tout en répondant :
« Bienvenue chez nous. »
Il n'y avait pas grand chose à dire de plus, pour le moment. Son rôle était de protéger, de surveiller non pas de tailler le bout de gras avec les touristes. Il écouta donc sa sœur inviter son homologue à la suivre tandis que l'aveugle et son camarade seraient assignés à la visite des touristes. Si cela n'avait pas été une visite officielle, Kyoshiro aurait refusé de quitter son rôle de garde-du-corps, visite officielle ou non, mais que pouvait-il bien lui arriver au cœur de Konoha ? S'arrêtant à hauteur du dénommé Akrillo Kyoshiro lui montra le chemin à suivre d'un simple mouvement de main, en rajoutant :
« Suivez-moi, Miyamoto-san. C'est par ici que cela se passe. »
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Le regard démoniaque du traqueur venait de se poser sur le Kage. Bingo book, son sourire se faisait carnassier, l’appât du gain était énorme, mais en même temps il ne désobéirait pas les ordres de son nouveau Hokage. Première femme à atteindre ce genre de poste, l’admiration du maître du clan ailé était grande pour sa comparse. Il ne respectait pas grand monde, enfin il serait plutôt utile de dire qu’il n’estimait pas grand monde surtout en ce qui concernait la race humaine la seule race qu’il estimait était celle du règne animal. Il fallait donner son estime avec parcimonie, et c’était ce qui faisait que cette denrée était rare.
Il était aux côtés de celle qui était la chef de son village. Il ne disait rien, sans avoir la permission de celle-ci. Elle les présentait, tout comme elle présentait son frère. Il s’inclinait légèrement à la mention de son nom et de son titre. « Le collaborateur le plus proche » résonnait étrangement dans l’oreille du Shinobi. Il semblait interloqué et bizarrement non accoutumé à l’utilisation de ce terme. Il ne feintait pas la surprise, mais il semblait ne pas trouver de mauvais augure cette appellation, il était ici pour la protéger et il le ferait. Cependant, il n’était pas le plus à l’aise dans ce rôle et surtout de tenir le crachoir à un être dont il connaissait que les choses marquées dans le livre préféré des traqueurs. Il répondait au bienvenu du jumeau:
« - Tout pareil, aucune prime-sama. »
Il venait de simplement parler comme un traqueur. Il pourrait être mal interprété, mais en même temps, lorsqu’on connaissait le fauve asocial qu’était le chef des traqueurs ce n’était pas si surprenant. Il sifflait et son aigle prit son envol pour tournoyer au-dessus des deux Kages. L’aigle servirait de surveillance même si les personnes qui étaient nommées « garde-du-corps » seraient en train de visiter le village. L’aigle pourrait facilement prévenir les ninjas, s’il y avait un problème.
Le Roi Ailé avançait avec l’aveugle, se ferait une belle histoire. Le Roi Ailé et l’aveugle, une fable qu’on pourrait conter de génération en génération. Le Miyamoto allait devoir se contenter d’un asocial et d’une personne privée d’acuité comme guide. Il fallait se dire que la situation pouvait être plus sympa pour le jeune membre d’Uzushio. Le garde du corps du senkage, le compagnon de l’aigle pensait à pouvoir tester la puissance des ninjas du village caché des tourbillons, il fallait bien pouvoir tester des membres d’une possible alliance. Enfin, pour le moment, il fallait avancer dans le village dont les deux jonins connaissait chaque parcelle du village.
La voix de Sora résonnait:
« - Vous souhaitez voir une chose particulière dans le village? »
Il s’inclina de nouveau devant les deux jonins, toutefois un peu moins profondément que pour la Nidaime. Il se redressa et écouta attentivement les consignes de l'Hokage. Elle était en charge du premier village caché shinobi -aussi bien historiquement qu'en force active- et elle n'hésitait pas un seul instant: des consignes clairs, des questions rhétoriques, elle décidait de tout sans vous froisser un seul instant, du grand art. Tsuri souriait poliment en l'écoutant. "Ce doit être une formidable oratrice", pensa t-il. Elle conclut son discours par un sourire radieux. À la voir évoluer ainsi parmi les puissants, il était facile de supposer qu'elle venait d'une famille aisée. Il poserait la question plus tard.
- Quelle merveilleuse idée, je vous suis.
Tsuri commençait à sentir le poids des vêtements peser sur son corps. La fraîcheur des arbres environnant fut la bienvenue. Un instant, il chercha le sel dans l'air, trop habitué à humer la brise marine et secoua la tête devant son habitude. Du coin de l’œil, il aperçut les jumeaux, le visage impassibles, les yeux partout. Les jonins de Konoha allaient escorter la caravane au cœur du village, il devait impérativement récupérer trois paquets. Il fit un signe de tête à Katsuo, puis se tourna vers Akrillo.
- C'est ici que je te laisse, je compte sur toi. Masashi va t'aider à surveiller la caravane et les cadeaux. On se retrouve plus tard... et...
Il lui désigna le prénommé Sora d'un signe de tête presque imperceptible et baissa la voix pour que seul l'héritier du Dragon puisse l'entendre.
- ...fais attention et ne réponds pas aux provocations.
Les uzujins présents, bien que sélectionnés avec soin par les conseillers, n'en restaient pas moins des îliens. De réputation très agréables et jovials, ils étaient connus pour leur fierté, leur générosité, mais surtout leur franc-parler, auquel l'alcool ajoutait généralement la grossièreté. Akrillo allait avoir du pain sur la planche et Masashi ne serait pas de trop. Quant à la mise en garde, l'Inuwashi ne lui inspirait pas confiance. Le Shodaime emboîta le pas de la dirigeante des feuilles. Derrière lui Katsuo et un jeune homme suivaient docilement.
Par réflexe, Tsuri tata sa poche intérieure et trouva son nécessaire à tabac. La journée s'annonçait radieuse, surtout maintenant que les conventions étaient honorés. La véritable conversion pouvait débuter.
Miyamoto Akrillo
Uzushio no Chunin
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Le reste du groupe se présenta, jusqu’à revenir aux deux protagonistes. Tout se passait presque bien, sauf que , il devait forcément avoir un truc. Ce truc, était la réponse du soi-disant « collaborateur le plus proche » de la nouvelle Hokage. Normalement triés sur le volet, les Shinobis et individus présent ici devaient faire honneur à leur village, respecter les autres et surtout ne pas faire de faux pas. Cependant, ce traqueur avait pris la décision d’appeler le Senkage d’un surnom ridicule ; sûrement un reflet de son nom et s aprime dans le bingo book. Comme première impression, il y avait mieux. Largement mieux. Cela pouvait relever de trois choses…Soit que la Hokage n’ait pas de si bon « collaborateur le plus proche » et qu’il avait donc décidé de lui mettre des bâtons dans les roues… Qui sait, la politique de Konoha est bien étrangère à celle d’Uzushio et nous ne savons pas toute la situation.
Peut-être qu’enfaite, la Hokage n’impose pas le respect nécessaire pour que, même si ces individus pensent quelque chose et ont envie de le dire, se retiennent par respect, crainte ou juste par devoir.
Ou bien, que cela donnait le ton de la visite, et qu’enfaite, Konoha avait changé de trajectoire politiquement avec Uzushio avec la nouvelle nomination.
Dans les trois cas, aucun n’était véritablement bon pour Konoha, et par extension Uzushio. Des querelles intestines fragiliseraient la plus grande puissance, certes, mais Uzushio ne rêvant pas de maitrise du monde ou autres, cela les embêterait plus qu’autre chose de voir son allié faiblir. Un chef ne tenant pas ses hommes pourrait aussi amener à diverses tensions intra et inter-village, menant petit à petit à des liens de plus en plus fragiles. Enfin, si c’était voulu et autoriser par la Hokage, alors le Senkage aurait fort à faire, et notre départ pourrait être précipité. Un manque de respect dès les premières minutes de la rencontre ne présageait rien de bon… Akrillo chassa ces idées, après tout, il n’agirait pas. Lui, au contraire de l’autre énergumène, savait tenir sa langue, même si l’envie était présente. Il pensait avant tout au plus grand nombre, à ce qui le dépassait, et pas simplement à sa petite personne. Cependant, Le Kage le prévint discrètement. Lui aussi avait tiqué au manque de respect et prévenait alors son acolyte. Il savait qu’il n’avait rien à craindre avec Akrillo, mais mieux vaut prévenir que guérir. Il lui répondit d'un signe de tête en souriant. Tout est sous contrôle, semblait vouloir dire ses yeux.
Akrillo se sépara de Tsuri, mais il le savait entre de bonnes mains. Accompagné de ses deux gardes de l’ombre, peu de chose pouvait lui arriver. Pourtant, il avait la désagréable impression que quelque chose lui échappait. Il espérait secrètement se tromper.
Il suivait l’aveugle, le frère de l’Ombre de la feuille, dans les rues de Konoha. Bien que peu bavard, ce dernier avait au moins le mérite de ne pas avoir dit d’idiotie lors de ses premières phrases. Un point de plus que le deuxième accompagnant. D’ailleurs, c’est celui-là qui interrogea Akrillo.
- Hum… Pas vraiment, je pensais peut-être aller voir une des rues commerciales de Konoha, puis peut-être aussi le Quartier Aburame, juste de loin. J’ai une connaissance la-ba, et j’aimerais savoir où se situe leur quartier, si l’envie me prenait de la revoir pendant notre voyage, si c’était possible, bien entendu…
Très courtois et polie, Akrillo souriait tout en parlant et en argumentant. Il paraissait fort sympathique. En fait, il faisait naturel. On pouvait sentir que tout ceci lui plaisait, cette rencontre, cette agitation, la diplomatie, tout ce qui changeait du quotidien guerrier. Il prenait de plaisir et cela se sentait dans sa voix, ses gestes et son attitude. Cela pouvait donc mettre en confiance ces guides, qui peut-être se mettrait à un peu plus parler. Même s’il n’avait pas de bonne opinion du traqueur, il restait très poli et amical avec lui.
Lorsque le jeune homme avait reçu la proposition de sa jumelle de devenir son garde du corps il avait tout d'abord été amusé, car cela n'était que l'officialisation de ce qu'il s'était efforcé de faire toute sa vie durant puis, à tête reposée, il avait compris l'importance de ce rôle maintenant que sa sœur était amenée à accomplir de plus grandes choses qu'il ne pourrait jamais en faire. Il eu un moment de doute et de passage à vide, se demandant si fonder une famille pourrait être suffisant pour qu'il sente enfin que sa vie puisse avoir un sens, se demandant si son sens du devoir ne serait jamais comblé mais, au beau milieu d'une nuit, une autre question vint se greffer à son esprit. Qu'est-ce que cela signifiait de protéger l'importance de ce village, ou tout du moins qu'est-ce que cela impliquait réellement ? Il devait la suivre comme une ombre et s'assurer qu'elle ne serait aucunement en danger, quelle que puisse être la situation, cela allait sans dire, alors pourquoi était-il relégué au rang de baby-sitter pour touristes ?
Ce n'était pas ce qu'il avait imaginé mais, comme toutes ses premières missions de shinobi qui lui paraissaient décevantes avec un peu de recul, aucun travail au monde n'était parfait. Peut-être que le lendemain amènerait un peu plus d'action ou peut-être pas mais, comme tout bon garde du corps qui se respectait, il avait appris à accepter qu'une journée tranquille était toujours un très bon signe. Si cela avait été n'importe quel autre diplomate ou grosse ponte de Konoha, l'aveugle lui aurait collé les basques comme un chewing-gum sur la semelle d'une chaussure, mais il savait bien officieusement que sa sœur n'avait nullement besoin d'un garde du corps pour lui sauver la mise. C'était leur façon à eux de justifier de passer un maximum de temps ensemble avant que la vie n'emmène le senseur vers de nouveaux horizons. Laissant donc les deux têtes d'affiche s'en aller pour avoir leur petite discussion en privé, Kyoshiro écouta l'homme qu'il escortait lui indiquer les endroits qu'il avait en tête, notamment le quartier Aburame où l'aveugle pourrait peut-être croiser la jeune Hako, avant de poursuivre son chemin qui emmènerait le groupe vers le quartier d'habitations prévu pour l'occasion. Hochant la tête en guise d'acceptation face à cette demande plus que raisonnable, le senseur s'avança donc et, au bout de quelques secondes de silence, brisa de nouveau la glace en proposant quelque chose qui devrait mettre tout le monde d'accord.
« Je ne sais pas toi, Sora, mais je commence à avoir les crocs. Petit tour jusqu'aux appartements et on se trouve un coin où manger ? »
Sora et lui ne se connaissaient pas si bien que cela mais ils avaient sensiblement le même âge et les mêmes responsabilités, à quelques différences près, aussi Kyoshiro crut bon de laisser le formaliser et l'étiquette de côté pour cette fois. Et puis, qui pouvait affirmer que le jeune qui venait d'arriver ne gagnait pas à être connu ? Conscient que cette première proposition sortie de nulle part pourrait ne pas obtenir la réponse souhaitée, l'homme qui en fut l'instigateur décida de rajouter un élément de poids dans l'affaire.
« C'est moi qui invite. »
Il avait toujours été généreux de ce côté-là mais, pour tout dire, durant ces derniers mois il avait été bien trop occupé pour sortir ne serait-ce que pour manger, si bien que cela commençait à lui manquer atrocement. Les missions, puis les entraînements et enfin le bébé, pendant le court temps où il fut là en tout cas, la vie sociale du Tadake avait été réduite à néant et il avait dans l'idée de changer cela. Bientôt il se tourna vers le nouveau venu, bien qu'un contact visuel ne soit pas nécessaire dans son cas, avant de rajouter sur un ton sec :
« La proposition n'est évidemment pas négociable, Miyamoto-san. »
La façade de sérieux ne dura pas bien longtemps, laissant sa place à un sourire amusé qui révélait la véritable nature de ses pensées. Oh il n'allait pas perdre ce garçon de « vue » pendant la durant de son séjour, bien évidemment, mais le senseur n'avait pas besoin de faire de ce voyage un enfer. Il ne le pouvait pas en réalité, il n'était pas assez méchant pour cela.
Vivre seul, avancer dans les ténèbres à l’abri de la Lumière!
Pourparlers
I wanna Be a Hero
Le traqueur écoutait d’une oreille assez distraite, les propos des deux Kages. Il était au fond de lui, plutôt rassurer de ne pas se retrouver à la tête du village, puisqu’il n’était clairement pas aussi à l’aise que la Femme pour parler avec des gens. L’ennui mortel de ce genre de conversation ne l’intéressait guère. Les deux personnalités importantes décidèrent de continuer leurs conversations entre hauts dignitaires et les autres restèrent entre eux. Les Jonins et le Chunin un peu faible se retrouvaient avec l’aveugle et le guerrier ailé. Kyoshiro proposait d’aller manger, quant au Chunin d’Uzushio il souhaitait se balader dans le village et avancer dans le quartier des Aburame. Le regard de l’éphèbe à l’aigle vint se tinter d’un avertissement extrêmement glacial, l’homme voulait visiter un domaine d’un clan possédant un Hidden. La traitrise venait d’apparaître sur le front de l’être du village caché des tourbillons. La phrase fut simple et ordonnée, Sora parlait d’un trait:
« - Hors de question qu’un ninja d’un autre village puisse se balader dans les quartiers d’un clan particulier! »
Il se retournait vers l’autre Jonin de Konoha pour lui répondre favorablement à sa proposition d’aller manger. Son corps se mouvait d'une simple démarche un peu bancale, il ne connaissait pas les restaurants du village, mais le jumeau de l’Hokage semblait connaître. L’Inuwashi mettait ses mains dans ses poches et ne regardait personne d’autre à part son camarade Konohajin. Il posait une simple question:
«- Qu’est-ce que le village des Tourbillons peut apporter à notre village? »
Le village était plutôt puissant et parfois il se demandait à quoi bon toujours vouloir essayer de se lier avec d’autres villages alors qu’il avait en lui le pouvoir de détruire les autres. Suna avait perdu son aura d’antan, Uzu était plutôt reconnu pour ses grands Médecins et les Uzumaki, mais Konoha possédait une puissance reconnue par tous. Yuriko pourrait peut-être s’allier avec Uzushio pour détruire Suna et l’annexer. Ou elle voulait simplement créer une alliance pour asseoir une paix plus durable, mais Sora n’était pas sûre que ce genre de paix pût fonctionner sur le long terme.
Les deux hommes qu’il avait devant lui témoignaient parfaitement de la difficulté à fédérer les Shinobis dans un village. Alors que l’un, le frère de la Nidaime Hokage, avait acquiescé les demandes du Chunin des tourbillons, l’autre, le chef de clan Inuwashi c’était promptement opposé, sans politesse ou quelconque forme. Bien que cela aurait pu perturber Akrillo, ce dernier restait de marbre. En effet, après la première démonstration à la porte, ce Shinobi continuait à vouloir saborder les envies de rapprochement entre les villages. Le Chunin ferait parvenir cela à son Kage. Après tout, même si Uzushio devenait allié avec le village, cela ne voulait pas dire que tous les shinobis deviendrait leurs amis. Il avait appris, de la plus rude des façons, que même au sein du même village, des distensions pouvaient avoir lieu. Alors d’un village à l’autre… Ce n’était pas inquiétant, juste pas réjouissant, et les autorités d’Uzushio devait être au courant. « Au cas où. »
Essayant d’oublier l’incident et ne répondant pas à la question piégeuse de Sora, Akrillo continuait la visite du village. Lorsque le frère proposa un repas, Akrillo voulu accepter, mais, tout en restant polie, il n’acceptait pas qu’Uzushio, ou du moins ses envoyés, soit aussi mal accueilli. Si ce n’était pas un manque de respect, cela témoignait alors d’une bêtise sans nom. Et dans les deux cas, le Miyamoto n'acceptait pas d’excuse. Après tout, de sa personne, il s’en moquait, mais pour l’image du village des tourbillons, et tout en respectant les ordres du Kage, il devait faire quelques choses.
-L’invitation est très attrayante, j’ai malheureusement peur que ma personne, et le village d'Uzushio en extension, ne donne des nausées à Sora-san. Et mon but est sauf vous déplaire, c’est pourquoi je préférais rentrer directement à ma chambre d’hôtel s’il vous plaît. Il serait bête de continuer d’entacher une journée si importante pour nos deux villages, non ?
Akrillo souriait, alors que ses phrases étaient les plus sérieuses du monde. En bon diplomate formé par son clan, puis par le village, il savait dire des choses que cela créer d’accident. Sa posture, le ton enjoué et sympathique de sa voix et son visage souriant et confiant jouaient beaucoup. Il regarda ses deux guides chacun leur tour, avant de les suivre pour la suite et la fin de sa visite à Konoha. Il ajouta néanmoins une petite phrase sur le chemin de sa chambre.
-J’aimerais, si c’est possible de faire passer un message à l’un des votres, de saluer Aburame Hako, une jeune Genin. Elle avait ramené les effets personnels d’un des membres de mon clan mort lors de l’attaque de Baransu à Uzushio. Si c’est possible, remerciez la encore, j’en serais très heureux.
L’acte de Hako était honorable, car beaucoup auraient, dans cette horreur, pensé plus à sa vie, plutôt qu’au respect et à l’honneur des morts. Et vue qu’il ne pourrait pas la remercier de vive voix, il espérait qu’au moins, le message lui sera passé.
Le jeune homme privé de lumière avait l'habitude d'entraîner ses cadets, aussi ne connaissait-il qu'assez peu les shinobis de même rang que lui à commencer par Sora, à ses côtés. Il n'était pas difficile de deviner à sa posture qu'il ^pouvait être assez rigide, mais c'était e entendant son refus d'accéder à la requête de leur invité que Kyoshiro comprit l'ampleur de cette rigidité. Entre le manque de respect envers leur invité de marque un peu plus tôt et cette réponse sèche, Sora ne devait pas être le plus facile du monde à supporter dans la vie quotidienne, mais il en fallait bien plus pour démoraliser le plus beau des deux Tadakes. Ce dernier se drapa de son plus beau sourire tout en se penchant vers son camarade, lui répondant sur un ton léger :
« Détends-toi un peu, Sora. On va de toute façon garder un œil sur lui. Enfin surtout toi, vu que moi...»
Même après tout ce temps passé et la nouvelle vie qui s'ouvrait à lui, Kyoshiro n'avait jamais stoppé cette habitude de se moquer de son propre handicap, autant pour amener le sourire sur le visage des autres que pour se rappeler le ridicule de sa propre situation. Il écouta ensuite son camarade lui poser une question quant à l'intérêt de cette alliance avec Uzu, une question plus que légitime à laquelle le Tadake n'avait que peu réfléchi jusqu'à présent. Prenant un air pensif pendant quelques instants, il formula une réponse assez rapidement.
« Une alliance commerciale, pour commencer. C'est toujours utile de faire rentrer l'argent dans les caisses. De plus, si jamais une guerre éclate, je pense qu'ils seront bien contents de nous avoir avec eux...et inversement. »
Kyoshiro savait très bien où voulait en venir son camarade. Il pensait Konoha assez forte pour résister à toutes les tempêtes jusqu'à la fin des temps, l'aveugle appréciait ce genre de confiance inébranlable mais il savait aussi bien que sa sœur que aucune famille, aucun village, aucune communauté ne pouvait résister indéfiniment aux changements amenés par l'ouvrage du temps. Oui, pour le moment Konoha était forte mais en serait-il de même dans dix ans ? Le boulot de la nouvelle Hokage était de viser le long terme, de voir le tableau dans son ensemble et c'était ce que son jumeau s'efforçait de faire,à présent. Comprenant que son invité ne se sente pas très bien accueilli, le senseur ne rejeta pas sa demande de l'amener jusqu'à ses appartements, prenant le chemin jusqu'au logement en question tandis que, en cours de route, l'invita sembla désireux de transmettre un message à une jeune Aburame. Curieux mais pas assez pour vouloir rentrer dans les détails, n'ayant eu que peu de temps pour connaître l'Aburame mentionnée, Kyoshiro formula rapidement une réponse.
« Hako-chan ? Je lui transmettrai le message. »
En quelques instants le trio s'arrêta devant des appartements d'un certain standing, compte tenu de la qualité des invités du jour. D'un geste de la main le jeune Tadake présenta à l'invita le logement en question, en ponctuant son intervention d'un :
« Votre logement pour la durée de votre séjour, Miyamoto-san. Faites attention à ne pas traîner, là où vous n'êtes pas censé être. Je reviendrai vers vous en fin de journée, histoire que je vous offre un verre. »
Sora avait peut-être été grossier, mais il était encore temps pour l'aveugle de ramasser les pots cassés et ne pas de faire de cette première journée un désastre total. Et puis c'était toujours amusant d'apprendre à connaître un petit nouveau autour d'un verre, non ? Laissant le petit nouveau en question regagner ses appartements, le senseur se tourna enfin vers son camarade pour conclure avec :
« L'invitation tient toujours. On se la fait, cette bouffe ? »
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