Hako reprit difficilement conscience, la gorge sèche et douloureuse, tout comme le reste de son corps.
Mais ceci n'était pas grave. Il y avait une
intrusion dans le nid de son essaim !
Immédiatement, elle rassembla ses maigres forces pour ordonner la lutte et chasser les intrus de son saint des saints.
Puis elle ouvrit ses yeux embuée.
"Ne lutte pas." laissa tomber doctement son père.
"Mes kikaichuu vont dévorer le poison."La kunoichi vert-pomme stoppa l'ordre de lutte, se laissant envahir par des insectes
étrangers. Elle était allongée sur un dur lit d'hôpital.
Non, la pièce était plus sombre, plus sobre encore qu'une chambre clinique, tout en étant d'une propreté impeccable. Elle se rappela alors ce qui l'avait mené là. Elle devait encore se trouver dans les laboratoires Aburame.
"Qu'est-ce qui c’est passé exactement ?" maugréa-t-elle d'une voix cassée.
"Un de mes collègues t'as trouvé en train d'agoniser sur le sol, suite à l'ingestion d'un pollen toxique d'une plante rare que j'étudiais dans mon labo. Il a pratiqué avec efficacité les premiers soins et l'injection d'un contrepoison retardant générique. Ensuite, il me fit diligenter, mes kikaichuu ayant une meilleure compatibilité avec les tiens pour une purge plus approfondie, d'autant plus que je suis mieux formé à la manœuvre de part mes compétences et ma carrière."Génial. Elle avait réussit à s'empoisonner toute seule et bientôt tout le clan serait sans doute au courant. Et sans doute sa mère. Il fallait espérait que Yume n'en entende pas parler...
Déjà son père commençait un laïus sur la sécurité et les manipulations dangereuses en laboratoire.
Bon sang, comment elle aurait pu savoir qu'il existait des plantes cracheuses de pollen empoisonné ?
Le lutin vert de Konoha s'excusa tout de même et promis (une fois de plus) de faire plus attention à l'avenir.
La digestion du poison terminée, les insectes de son père se retirent. Même pour une Aburame, l'opération n'était pas des plus agréables.
Néanmoins, l'utilité de la chose sauta aux yeux de la kunoichi vert-pomme. Elle ne savait pas qu'il était possible de faire ça.
Intriguée, elle demanda des explications à son géniteur, qui les fournit avec joie, ravie que sa fille s'intéresse à ses domaines de prédilections.
"La première étapes est d'obtenir des kikaichuu mithridatisés contre les toxines les plus communes. Une fois acquise ces variantes, il faudra les former à extraire et digérer les éléments intrusifs, quitte à se sacrifier. Cela nécessite donc une seconde variété de la souche de base, chargé d'analyser ton flux sanguin. Enfin, il s'agit de former des escouades dédiées à la filtration et à l'élimination des toxines. Elles doivent être positionnées à des endroits précis du corps, afin de bloquer au plus vite les éléments étrangers. Bien sûr c'est d'autant plus facile que tu connais le poison qui infecte la cible et ses manières d'agir..."Hideaki poursuivit longuement, donnant moult détails passionnants (ou répugnant) pendant que sa fille se remettait.
Hako avait une endurance extraordinaire pour son âge et l'incident serait vite clôt. Et il était plaisant à l'Aburame de voir son petit lutin s'intéresser à la médecine (version insecte) plutôt qu'aux différents moyens de faire sauter autrui ou de lui briser les os. Aussi il ne la punis pas. Il la connaissait bien et la suite probable s’en chargerait…
"Je peux apprendre ? Tu peux me donner les souches en question ?" demanda alors la kunoichi vert-pomme, au grand plaisir (contenu, évidemment) de son père.
"Bien sûr. Je vais te chercher un traité d'anatomie..."Gagné. Comme prévus.
"Hein ?""Comme je l'ai dit, la connaissance du corps humain est essentielle pour réaliser correctement cette technique. Saurais-tu placer un bouchon de kikaichuu pour filtrer l'air dans tes poumons sans t'étouffer ? Sais-tu quelles veines et artères sur lesquelles tu dois envoyer tes légions pour filtrer le plus efficacement possible le sang infecté ? Et ce, sans provoquer d'hémorragie interne ?"Hako grogna. Il allait falloir étudier... Dans des livres !
Mais le lutin vert de Konoha se motiva : un jour, elle pourrait peut être grâce à cette technique sauver la vie d'un membre de son équipe (Yume. Que Kagami se démerde. Quoi que l'avoir ayant une dette envers elle....hmmm).
La jeune fille resta donc tout le reste de l'après-midi à bûcher dans le laboratoire de son père.
Ce dernier venait vilement lui pauser des questions extrêmement précises et épineuses entre deux expériences, sous le regard amusé de ses assistants.
Bien vite, cela devint un jeu (cruel !) entre les Aburame adultes, qui interrogeaient et testaient la petite kunoichi. Cela menait même parfois à des débats intenses (mais polis et d'une précision extrême) entre les différents chercheurs du clan.
Hako sentait son cerveau fondre.
Mais peu à peu, elle apprenait.
Le lendemain, elle revint au laboratoire suite aux instructions de son père, pour poursuivre son apprentissage.
Ce dernier lui injecta (aïe) de micro-doses de toute une série de toxine et la conseilla pour qu'elle entraine ses
kikaichuu à les reconnaître et à la absorber.
C'était douloureux, épuisant (elle consommait beaucoup de chakra pour produire des générations d'insectes le plus rapidement possible à partir des survivants de la mithridatisation) et un rien humiliant (certains poisons avait des effets secondaires... gênants).
Au bout de plusieurs jours de préparations et d'étude intense, Hideaki décréta qu'elle était prête pour un réel essai.
Il rappela une derniere fois les éléments de la technique Aburame à sa fille, puis lui donna quelques conseils.
"Pour la première fois, nous allons tester la technique sur toi même. Il s'agit à la fois du cas le plus stressant, mais aussi du plus facile médicalement parlant : toi et ton essaim connaissait intimement bien ton corps. Tu as en plus déjà de nombreux kikaichuu en place. La clé est de ne jamais paniquer, comme tout bon Aburame."Il tendit alors un liquide d'aspect peu engageant aux couleurs trop vives à sa fille.
"Il s'agit d'un poison d'ingestion violent, à même de menacer un ninja. Bois-le et combat-le."Hako déglutit nerveusement. Elle n'était pas lâche, mais de là à boire volontairement du poison...
"Ne t’inquiètes pas. Je serais là pour pratiquer la technique au besoin si tu échoues." poursuivit Hideaki. Sciemment, il ne mentionna pas qu'il disposait bien évidemment de l'antidote.
"Cependant, même ainsi tu pourrais ressentir des effets secondaires : brûlures d'estomac, colique, vertiges...""Génial. Merci p'pa..."Il se contenta de sourire derrière ses lunettes noires.
Hako inspira un grand coup. Elle voulait maitriser cette technique. La kunoichi vert-pomme s'était bien rendus compte de combien son père était fière qu'elle s'intéresse à ses compétences et à son domaine. De plus, c'était un atout intéressant et très Aburame. Cela clouerait sans doute le bec à ceux du clan qui doutait d'elle à cause de son hyperactivité ou son ascendance mixte.
Elle saisit le verre d'une main qu'elle espérait ferme et avala d'un trait le poison.
Ce fut effroyable difficile, douloureux et déplaisant. Malgré la douleur et son corps qui hurlait à la trahison, elle mobilisa ses légions pour lutter contre les toxines sous le regard vigilant mais neutre de son géniteur.
Brulant son chakra pour régénérer les
kikaichuu qui se sacrifiait en dévorant le poison dans son estomac et en le purgeant de son sang, Hako tomba à genoux.
Mais petit à petit, ses cohortes progressaient, purifiaient son corps. Cela fonctionnait !
Mais son père avait omit de lui dire que c'était aussi douloureux et troublant.
En sueur, elle se redressa néanmoins, adressant un signe de victoire à son paternel. Ce dernier, quasi-imperceptiblement, laissa échapper un soupir de soulagement.
"Bien. Tu as franchis la première étape. Reposes-toi. Analyse les sensations que tu as ressenties et cherche comment aller plus vite. La vitesse est souvent la clef pour une intervention médicale couronnée de succès. La vitesse et le calme. Il ne s'agit pas vraiment d'une technique aisée à déployer en combat."Hako grogna et se laissa tomber sur un lit de camps sommaire dans un coin du labo, la tête lui tournant encore.
Ils recommencèrent l'expérience avec d'autres poisons dans l'après-midi, perfectionnant peu à peu la technique.
Le lendemain, ils passèrent aux poisons attaquant les voies respiratoires, comme le pollen qui avait faillit coûter la vie à la petite kunoichi.
"Cette fois-ci, en plus du flux sanguin et gastrique, il te faudra envoyer des kikaichuu dans les poumons pour les nettoyer. Le ressentit est très... désagréable. Il est recommandé dans ce cas d'avoir la cible à traiter immobilisée, voire sanglée."Génial. Cela promettait une journée riche en expérience plaisante... Hako se demanda si elle pourrait justifier l'envoie d'insectes antipoison dans les poumons de Kagami pour lui faire passer son addiction au tabac...
Ce fut en effet une épreuve et la première fois, Hideaki du même intervenir pour que sa fille sciemment empoisonnée n'étouffe pas.
Mais avec obstination et une patience inhabituelle, le lutin vert de Konoha fini par maitriser aussi cet aspect de la technique.
le jour suivant, ils passèrent donc aux poisons directement injecté dans les plaies.
"Généralement aisés à localiser, l'infection étant parfois même visible à partir du point d'entrée. Mais là, la rapidité est vraiment la clé : la toxine entre directement dans le flux sanguin, qu'il faut purger le plus rapidement possible. Voici les points conseillé pour envoyer les kikaichuu. N'oublies pas de disposer d'escouades secrétant de la colle médicale non-allergène pour colmater les brèches qu'ils vont devoir faire et éviter les hémorragies. Envoyer des légions sur les plaies pour les nettoyer est aussi un plus..."Suivant les conseils paternels, Hako appliqua la technique après qu'il l'ai légèrement blessée avec un scalpel enduit d'une substance nocive et irritante au possible.
Combien de fois allait-elle devoir frôler la mort avant que son géniteur s'estime satisfait ?
Ils passèrent ensuite aux poisons de contact, particulièrement vicieux.
"Il n'y a généralement pas de plaies évidente à localiser et à nettoyer." enseigna le chercheur Aburame.
"Souvent la cible ne sait pas qu'elle est empoisonnée avant qu'il ne soit trop tard. De plus, ces substances pénétrantes sont difficiles à éliminer et se propagent très vite dans le corps. Je t'ai infectée il y a 27 secondes, bonne chance !""Sale fourbe ! Où ça, quand ça ?""Merci."Malgré la panique et la vilénie de la substance, la kunoichi vert-pomme réussit à garder son sang-froid assez longtemps pour se détendre (pas facile pour une agitée comme elle) et contrôler ses légions de petits épurateurs sanguins.
Elle s'effondra, épuisée mais vivante et Hideaki la mit au lit pour le reste de la journée. Elle progressait. Bientôt, elle aurait maitrisé la technique. Le patriarche Aburame s'autorisa discrètement un petit sourire de fierté paternelle.
Il ne restait plus qu'une étape à franchir à son petit lutin. La plus dangereuse et la plus cruelle...
Le lendemain, il convoqua Hako dans son bureau, qu'il ferma curieusement à clef.
"Je suis très satisfait." complimenta-t-il sa fille, qui rayonna évidemment de plaisir, esquissant presque des pas de danse joyeux.
"Tu as réussi à traiter un gr...grand nombre de poison divers et varier. Ta... ta connaissance de l'anatomie est p-passable pour une genin non-spé-spécialisée et..."Quelques-chose n'allait pas. Le père d'Hako bégayait, se troublait, lui un si précis scientifique Aburame. Hako s'approcha, anxieuse, découvrant du rouge au front de son géniteur qui désormais haletait.
"P'pa ?" questionna-t-elle d'une petite voix, inquiète.
"Je... Je me suis volontairement in-infecté avec un p-poison. Non spécifié. Pas in-indice. Donner co-congé à m-m-mes a-assistants..."Il s'effondra, prit de convulsion mais dédiant un léger sourire à sa fille paniquée qui proférait moult jurons indignes d'un jeune fille.
"B-bonne ch-ance... Je... crois... en t..."Hideaki rouvrit péniblement les yeux. Son corps n'était que souffrance. Il sentait en lui l'intrusion d'insectes étrangers mais similaires à ceux de son propre essaim.
Malgré la douleur, il sourit. Son pari était gagné.
Il leva péniblement un bras et ébouriffa d'une main les cheveux en bataille de sa fille en pleur penchée sur lui. Son bonnet verdâtre gisait au sol, perdu dans l’affolement.
Elle avait réussit. Elle avait maitrisé la technique et éliminer un poison inconnu dans le corps d'un autre.
Elle serait un jour une grande Aburame.
"Ne refait jamais ça !" tempêta-t-elle, essuyant les larmes et la morve de son visage.
"Meilleure méthode. Affronter la pire situation possible avec le plus d'impact émotionnel. J'avais confiance en toi." gargouilla son père en se redressant péniblement.
"Je serais bientôt sur pieds, mes insectes et mes talents compléteront tes premiers soins.""C'était... idiot ! Cruel !""Typiquement ce qu'aurait pu imaginer le lutin vert de Konoha ?""Mmmppfff !""Je suis ton père après tout. Et je suis fier de toi."- Technique acquise:
MUSHI DOKUNUKI
【INSECTES ANTI-POISON】
DOMAINE :
Hiden Aburame
RANG :
C
PORTÉE :
Contact
CHAMP D'ACTION :
Contact
DESCRIPTION :
L’utilisateur utilise ses kikaichuus pour extraire et digérer un poison du corps de la cible. Neutralise un poison de rang égal ou inférieur à celui de l’utilisateur. Ne restaure pas de vie et ne soignent pas les éventuels dégâts déjà infligé par le poison. Cette technique ne peut être effectuée qu'en étant immobile et au calme, elle est donc difficile d’usage en combat.
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible
CONSOMMATION D'INSECTE :
Faible