Sauvetage en mer - Mission rang C - ft Rinkusu

Ambiance Musicale ~

Connaissez-vous la phrase : « Chasse le naturel et il revient au galop » ? Non, cette histoire ne parle ni de chevaux, ni de dame nature. À vrai dire, il n'y a aucun vrai sens à ce récit, ni même de logique immuable qui pourrait expliquer pourquoi, mon satané frère, n'a rien trouvé de mieux que de me pousser à embarquer dans une mission avec un jeune loup de mer. Mais bon, avec le recul, je dois bien l'avouer... C'était bien fun.

Notre histoire débute un beau jour ensoleillé sur le port d'Uzushio. Les embruns de la mer dansant au grès du vent d'ouest, ramenant avec eux la chaleur des dunes de sables du Pays du Vent. Les marins s'affairaient à leurs besognes, les marchands étaient déjà à l'oeuvre, cherchant à écouler la pêche matinale. Les femmes pleuraient les marins sur le départ, quand d'autres retrouvaient les bras de leurs dulcinées, promettant de belles nuits d'amour à venir. Quelques animaux vadrouillaient par-ci et par-là à la recherche de quelques victuailles qui tomberaient à leurs portées. Et dans ce magnifique cliché digne des plus beaux films parlant de d'aventures et de marins aguerris, une ombre divaguait entre les passant, se tenant le ventre, le regard vitreux, cherchant le chemin le plus sûr le dirigeant jusqu'à son bâtiment.

« Hmpf... Putain d'huîtres à la con, je suis sûr qu'elles n'étaient pas fraîches les garces ! » dit le jeune garçon, dont les remontées acides oscillaient telles un bateau en pleine tempête.
« Je pense plutôt que vous n'auriez pas dû abuser du saké hier soir Capitaine ! » lui répondit son second répondant au nom de Tokagi. « Vous avez quasiment bu trois bouteilles à vous seul ! »
« La ferme Tokar ! Va plutôt me trouver une bouteille de rhum que je fasse passer tout ça ! »
« Je ne suis pas sûr que... »
« Tokagi... C'est un ordre de ton Capitaine... À moins que tu ne veuilles passer la prochaine traversé à récurer les bois ? »
Vous devez sans doute vous demander pourquoi un homme visiblement âgé d'une vingtaine d'années bien passées se laissait parler de la sorte par un gamin ? À cela, je dirais simplement que la génétique n'ayant pas jouer en ma faveur, je me retrouve à l'âge de bientôt trente ans avec le corps d'un ados prépubère... Un complexe qui ne m'empêche guère de saisir l'attention des femmes, mais qui crée toujours la même situation absurde lorsqu'une nouvelle tête entre dans mon horizon. Oui, ce jeune garçon, c'est moi, Rinkusu, la Légende des Mers du Sud, ancien membre du légendaire Oshanburaza, dont le statut a malheureusement évolué suite à la chute de ce dernier... Mais je radote encore.

Après que mon second ai fini de m'importuner, je me retrouva seul, profitant de l'air frais du port pour reprendre un peu mon souffle. Je détestais ses lendemains de beuveries bien plus que je haïssais mon frère, qui, dans son infini sagesse, m'avait promu à devenir le Capitaine d'un satané navire marchant, faisant les aller-retour entre le Village et les divers ports où denrées et Shinobi en missions devaient être livrés. En terme d'évolution sociale, on peut dire que j'étais au fond d'un abysse sans nom, où alcool, femme et devoir débiles jonchaient ma pitoyable existence. Qu'est ce que la vie de pirate me manquait...

J'arrivais à l'amarre de mon bâtiment, les jambes lourdes et le cœur au bord des lèvres. Fort d'une intelligence à toute épreuve, j'eus comme brillante idée de m'allumer une cigarette, qui, a la première bouffée, provoqua un haut le cœur qui me poussa à régurgiter tout ce que mon ventre n'avait pas su digérer. Au bas mot, il y en avait pour trois cent ryos d'alcool, qui tel le radeau de la méduse, se mit à flotter au grès des maigres vagues frappant sur les quais du port d'Uzushio. Je me releva, faisant quelques pas en arrière avant de trouver une assise confortable, ramenant à mes lèvres la tiges funestes dont j'étais si friand. Libérant un épais nuage de fumée, je fus alors intercepter par un jeune garçon dont l'allure témoignait de l'insouciance de la jeunesse. Encore un qui tel Hajoon, va me prendre pour son pote pour aller jouer au bille.

Arquant un sourcil en réponse à ses mots, je trouva le courage de me relever, essayant de retrouver un minimum de cette splendeur bafouée par les litres de saké que mes reins n'arrivaient plus à filtrer. Autant être honnête, j'avais beaucoup de mal à tenir debout.

« Et bien gamin, tu as de la chance tu l'as devant toi ! Le célèbre Rink...Merde ! »

Je partis à nouveau au bord du quai, lâchant la deuxième salve d'acide que mon estomac refoulait avec un entrain déconcertant. Vomissant jusqu'à la bille, je me redressa, essuyant les restes de ma manche avant de détourner mon regard vers le ptiot.

« Qu'est ce que tu me veux ? »

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Ambiance Musicale ~n°2

Le jeune garçon me présenta un parchemin de mission. Combien y avait-il de chance pour que mon grand-frère adoré m'assigne à une quelconque quête pile le jour où je me tapais une gueule de bois ? À croire qu'il en avait assez eu d'entendre parler de mes déboires et voulait me faire quitter le village durant un bon moment. Dépité et franchement dégoûté d'autant de bassesses, même venant de lui, je lu le ramassis de bêtise dans lequel j'allais me fourrer à contre cœur, lorsque soudainement, la fin du trèèèèèès long texte provoqua un large sourire sur mon visage. J'oubliais les hauts le cœur, l'envie de rendre mes intestins et le mal de tronche insurmontable pour me replonger plus attentivement dans ma lecture, répétant les mots dans mon esprit comme le ferait un prêtre avec ses prières. Soudainement, je réalisais le nom de la personne que l'on me... nous demandait de retrouver.

« Katsuji ? Sérieusement ? Ce vieux poulpe est encore en vie après autant d'années ? Je savais même pas qu'il était en affaire avec Uzushio... Intéressant... »

Je releva le regard vers le gringalet venant de m'apporter l'ordre de mission avant de lui rendre le bout de papier de manière relativement négligée. Puis, dans un ultime effort, je me redressa, faisant craquer la quasi-totalité de mes articulations. Moi qui pensais que mon frère n'avait que mépris et haine envers moi, ce vieux roublard venait de m'offrir le plus beau des cadeaux, même si en soit, la présence du moustique ne me semblait que très peu importun. Qu'à cela ne tenait ! Il était temps pour moi et mon compagnon d'infortune de lever l'ancre vers une aventure qui promettait d'être plus qu'épique !
D'un geste de la main, je faisais signe au gamin de me suivre, arpentant la planche de fortune liant les quais au pont de mon bâtiment.

« Très bien petit, je me doute que tu as déjà dû lire le papelar', alors autant être bref ! Nous nous rendrons sur l'île de Keimusho à bord de mon navire le Densetsu ! Vu ton jeune âge, je me doute que si Tsuri t'a mit dans mes pattes c'est que je dois te chaperonner. Cependant je vais être bien clair avec toi. Une fois sur le pont, l'unique Capitaine c'est moi ! Aussi tu devras écouter tout ce que je dis, sans réfléchir, ni rechigner ! Un voyage en mer, ce n'est pas des vacances ! » Nous arrivions tous deux à bord du navire où tout l'équipage s'affairait à préparer une tout autre expédition. « À tout moment on peut y laisser la vie, se faire embarquer dans une tempête ou se faire attaquer par d'autres navires. Alors je ne le répéterai pas deux fois : Soit toujours sur le qui-vive ! Mon vaisseau n'est pas une garderie et j'ai passé l'âge de jouer au baby-sitter comprit ? » Je laissa le temps au freluquet de prendre conscience de l'immensité du bâtiment sur lequel il allait passer quelques jours ainsi que des conditions que je lui imposais avant d'invectiver mon second.

« TOKAGI ! VIENS ICI ! VOUS AUSSI LES GARS J'AI QUELQU'UN A VOUS PRESENTER ! » Tous s'approchèrent, toisant du regard le petit poisson qui venait de faire ses premiers pas sur le grand pont. « Petit ! Je te présente l'équipage du Densetsu, le pourfendeur des mers ! » « Mais Capitaine, pourquoi prenons nous un avortons dans l'équipage ? » me coupa mon canonnier. « Et bien Bumu... J'ai une grande nouvelle pour vous mes amis ! Mon cher frère, notre délectable et au combien ennuyeux Kage, nous demande de faire voile vers l'île de Keimusho pour sauver une vieille connaissance à moi et ce petit vient avec nous. » « Mais Cap'taine, il a pas l'air bien vif l'gamin... Sans offenses petit ! Mais t'as pas l'air bien costaud. » répondit mon guetteur. « Je suis sûr que notre petit loup de mer saura faire ses preuves Maître Bijon. Surtout que j'ai une petite surprise pour vous. » « C'est quoi Capitaine ? » « Et bien Hoko, la surprise, c'est qu'aujourd'hui tu n'abaisserai pas la grande voile en temps que simple marin d'Uzushio... Le petit et moi-même avons reçu l'ordre très clair de nous faire passer durant cette mission pour... DES PIRATES ! »

Certains n'en revenaient pas, d'autres s'esclaffaient de joie à l'annonce de cette belle nouvelle qui à tous, réjouissaient nos cœurs. « ALORS EN AVANT BANDE DE LARVE ! IL EST TEMPS DE FAIRE UNE BEAUTE À CE BON VIEUX DENSETSU ! SORTEZ LES VOILES NOIRES ET L'ANCIEN FANION ! AUJOURD'HUI ! NOUS REPRENONS DU SERVICE ! »

« OY ! »

Je me retournais vers le gamin, m'approchant de lui avant de me gratter le menton, songeant à son apparence et aux petits jeux auxquels j'allais pouvoir jouer avec lui. « Bien... Du fait de notre mission tu comprendras que certains... réajustements s'imposent... Tout d'abord tes vêtements, nous allons t'en donner des nouveaux, que tu fasses moins premier de la classe des shinobis et plus... brigands des sept mers ! Bien entendu, il faudra aussi que tu enlèves ton bandeau. Le parchemin est clair, nul ne doit savoir que nous venons du Village... Tu trouveras dans ma cabine de quoi te changer et ranger tes affaires le temps de la mission. » Je posa une main sur son épaule. « Ne t'inquiètes pas, le Kage n'en saura rien. » Je le poussa en direction de mes quartiers, le laissant s'affairer à son changement de tenue. Vociférant mes ordres, l'équipage s'activa, offrant un tout nouvel aspect à mon bateaux qui, peu à peu, retrouvait sa gloire d'antan. Il était temps pour nous de quitter le port. Replaçant mon tricorne sur ma tête, je me dirigea vers le haut-ponts, prenant la barre, le cœur allégé de retrouver ainsi mon ancienne condition. « TOUTE VOILE DEHORS ! DETACHER LES AMARRES NOUS QUITTONS LE PORT MES AMIS ! »

La traversée fût fastidieuse pour le jeune shinobi que je mis sous la tutelle de mon second Tokagi. Il devait le faire travailler aussi dur que le reste de l'équipage et je me délecta de le voir ainsi s'adonner à toutes les besognes propres aux nouveaux. Je n'oubliais évidemment pas mon devoir envers ce dernier de le ramener en un seul morceau, mais il me semblait bon de lui montrer la dure réalité de l'existence. Être un pirate se méritait après tout !

Le soleil accourant vers l'horizon, ce n'était qu'aux premières lueurs du crépuscule que je laissa le petit à quelques temps libres. Il avait bien travaillé et méritait de profiter du magnifique couché de soleil qui bordait l'océan, nous plongeant dans des teintes orangés le temps de quelques minutes. Doucement, je m'approcha de lui, une bouteille de rhum à la main.

« Tu t'en sors plutôt bien petit... Alors, raconte moi un peu ton histoire... Nous en avons pour trois jours encore avant d'atteindre les côtes de Keimusho, autant faire connaissance... » lui dis-je en lui tendant la bouteille de rhum.

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Ambiance Musicale ~n°3

Ce petit me plaisait bien dans le fond. Il y avait quelque chose chez lui qui engendrait une certaine tendresse chez moi. Le voir ainsi dans mes vieux habits de pirates peut-être ? Le voir ainsi me rappelait la bonne vieille époque, lorsque moi et mon père Tora nous parcourions les mers et que j'apprenais le dur métier de brigand des mers. Combien de fois nous nous étions retrouvés tous deux à regarder le coucher du soleil et à discuter de la vie et des trésors que l'océan pouvait offrir ? Je ne saurais le dire, mais c'était sans nulle doute la chose qui me manquait le plus et me faisait un peu détesté tous les crépuscules. Pourtant, avec ce gamin, j'avais un peu l'impression de nous retrouver à  cette époque, et ce sentiment dessina malgré moi un léger sourire sur mon visage.

Hésitant, il s'empara de la bouteille de rhum, comme je l'avais fait par le passé et sa réaction me provoqua un éclat de rire sincère. Le pauvre, c'était bel et bien la première fois qu'il goûtait à ce doux poison et bien entendu, il n'aimait pas ça. C'était le signe qu'il était encore trop jeune pour apprécier le goût délectable de ce breuvage que les adultes adules, ou trop inconscient encore, pour aimer à se plonger dans ce vice à fin d'oublier la dure réalité de l'existence ? L'un allait avec l'autre et après s'être égosillé, sa langue finit par se délier, me racontant les prémices de la vie d'un jeune garçon que la vie n'a pas épargné et qui pourtant, vogue sur les mers agités de l'existence, poussé par le vent de l'espoir juvénile. C'était agréable que d'entendre son histoire et surtout, de percevoir cette volonté encore immaculé par les abîmes de notre monde.

« Akrillo hm ?... Un homme de grande bravoure. L'avoir comme Maître est une chance, sois en digne gamin... » Si seulement à l'époque j'avais su combien ces liens pouvaient être important, mais aussi tenir à pas grand chose... « Je suis navré pour ton père. Je connais ce sentiment et je sais combien il peut être lourd à porter. Mais si tu veux mon avis, de là où il est... Il doit être fier de toi et de ce que tu as déjà accompli. » Le disais-je pour être gentil ? Ou plutôt pour me rassurer moi-même de ce que pourrais penser Tora de ce que je suis devenu ? Après tout, c'était lui qui m'avait dit de retrouver mon frère, cependant... Quelque chose en moi ne cessait de me dire que je n'étais pas à ma place au village. « Moi ? Ne connais-tu donc pas la légende de Rinkusu, le Lynx des Mers du Sud ?... Vu ton jeune âge et d'où tu viens, cela ne m'étonne pas tellement. Ce n'est pas une histoire que l'on conte aux garçons pour qu'ils deviennent bons ahah... Toute ma vie je l'ai passé sur un bateau, celui de mon père Tora, le célèbre Oshanburaza. Nous écumions les mers à la recherche de trésors et d'aventures. C'était lui mon maître et il m'a tout apprit de ce que je sais aujourd'hui. Une belle époque si tu veux mon avis... Mais... Un beau jour, on s'est fait attaqué et... Je suis le seul qui s'en est réchappé... » Une larme se mit à couler sur ma joue, comme à chaque fois que je venais à raconter cette triste histoire. « Ce jour-là, ce n'est pas juste un navire qui coulait, mais ma famille aussi et la fin d'une époque pour moi... » Je porta le goulot de la bouteille à mes lèvres, saisissant quelques gorgés avant de m'essuyer la joue et de reprendre. « Suite à ça j'ai atterri à Uzushio... Tu as peut-être entendu parler de cette affaire il y a un an, d'un intrus qui a fait exploser une partie du village non ? Ahah... C'était bien moi... Sans l'intervention de mon frère, je ne pense pas que nous serions là à discuter toi et moi... M'enfin ! » Je posa ma main sur l'épaule du gamin, plongeant mon regard dans le sien en affichant un grand sourire. « C'est de l'histoire ancienne. Maintenant, nous sommes ici, et on va finir cette mission vite fait bien fait, et tu pourras aller conter à ta mère tes brillantes aventures ! » Je me saisis de sa main, y plaçant la bouteille de rhum. « Mais quoi qu'il arrive, souviens-toi bien de mes mots... Profite de la vie. Ne t'acharne pas aveuglement dans une quête qui pourrait te faire passer à côté des merveilles de ce monde... La vie est bien trop courte... »

Je me retourna, quittant le rebord du navire pour me plonger dans mes appartements.

Le soleil s'éclipsa derrière la ligne d'horizon, nous plongeant dans une obscurité brisée par les flammes des flambeaux que l'équipage avait allumé au préalable. Assit sur mon bureau, j'entendais l'équipage festoyer et chanter sur le pont. J'aurais pu les rejoindre, mais le cœur n'y était pas. Laissant mes pensées sombrer dans mes souvenirs, je tenais dans ma main une photo de l'équipage de l'Oshanburaza, seul vestige encore intacte de cette époque. Comme trop souvent, les larmes venaient perler sur mon visage alors que le rhum se frayait un chemin jusqu'à ma bouche, me plongeant plus profondément dans cette mélancolie funeste. Encore aujourd'hui, je serais capable de tout pour pouvoir retourner dans ces temps passés, et y retrouver ma famille, celle qui m'avait sauvé... Celle que j'avais choisi.

La nuit passa et le calme revint sur le navire. Profitant de l'astre diurne flamboyant dans le ciel, je me promenais sur le bâtiment, repensant à tout ce que j'avais pu traverser depuis que Tora m'avait recueilli au large de l'île des Trois Soeurs. Sans lui, j'aurais péri. Il m'avait donné une chance de vivre une toute nouvelle vie, m'offrant son amour comme sa confiance, m'élevant au dessus de ma simple condition de fils de pêcheur pour atteindre le rang de Légende. Mais en cette nuit, une question tourmenta mon esprit : Qu'allais-je laisser au monde une fois que la mort viendra me prendre ? Je me mis à penser au jeune shinobi qui devait à cette heure-ci dormir paisiblement... Peut-être était-il une partie de la réponse ?

Le soleil commençait son ascension dans le ciel et déjà, mes hommes s'affairaient à leurs besognes. J'avais donné l'ordre de ne pas déranger le jeune garçon dans son sommeil et j'attendis son réveil patiemment. Et lorsque enfin, il apparu sur le pont, je m'abattis sur lui, le faisant choir sous le poids de mon corps et de mon attaque surprise, deux lames se plantant dans le plancher du pont de part et d'autres de son visage.

« Règle numéro un si tu veux survivre : Toujours être sur le qui-vive ! » Je me redressais, lui tendant une main pour le relever jusqu'à moi après quoi, je me retourna pour m'éloigner un peu, lui faisant à nouveau face avec en mains, l'arme de mon père, pointant une des deux lames vers lui. « En garde petit ! Voyons ce que tu as retenu de l'enseignement d'Akrillo... Tokagi ! » Ce dernier s'approcha du jeune garçon, lui tendant deux lames courtes courbés. Il était temps de voir ce que le garçonnet avait dans le ventre.

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Ambiance Musicale ~

L'intelligence du mignonnet n'était plus à prouver. Conscient de l'écart de niveau que l'on pouvait avoir, il avait usé d'une technique de clonage, cherchant à multiplier ses chances de m'avoir. C'était bien pensé, bien plus que l'assaut qui suivit tout du moins. Car si sa duplication pouvait lui ouvrir moult possibilités, il se contenta pourtant de s'acharner sur moi, croisant le fer avec un adversaire pourtant largement plus fort que lui. Si cette erreur de débutant pouvait être fatale en réel combat, elle se contenta ici de m'extirper un large sourire. Qu'il était bon de se battre à nouveau en temps que pirate sur l'océan ! Notre joute me rappelait mes entraînements avec mon père qui, de sa divine roublardise, avait le don de me montrer mes erreurs d'une manière des plus humiliantes. Parant les attaques du Genin et de son double, je me déplaçais sur le pont, jaugeant son jeu de jambe, sa capacité à profiter de chacune des ouvertures que je lui laissais, son adaptation et la finesse de ses mouvements.

Il fallait bien le dire, il était plutôt doué pour un jeune loup de mer. Être l'élève d'un Miyamoto était souvent gage de grandes prouesses d'escrimes, même si, au vu de mon propre apprentissage, je pouvais clairement dire que leur plus grande force, était aussi la plus énorme des faiblesses. L'honneur, la discipline, l'abnégation et le courage étaient des qualités sans doute louables, mais dans un réel combat, rare étaient les adverses jouant dans les mêmes conditions. Il était temps de lui apprendre quelques leçons que je pensais nécessaire à sa survie. Je profitais d'une attaque combinée du duo pour dévier leurs lames, nous bloquant tous trois dans une joute de force brute alors qu'un large sourire se dessinait sur mon visage.

« Tu te bats bien petit. Le coup du clone est une belle idée ! Cependant, voyons comment tu t'en sors lorsque c'est moi qui attaque ! »

Je propulsa les deux compères en arrière, profitant du momentum pour me jeter en arrière dans un salto vrillé dont la course finit pieds accrochés au mat, le corps perpendiculaire à ce dernier. Très vite, j'infusai du chakra dans mon arme, lui octroyant une couleur bleuté teinté de blanc. Il était temps pour le jeune homme de prendre conscience d'une des plus dures leçon de ma propre existence.

Je me jetais sur les deux garçons, enchaînant à un rythme endiablé des coups de lames, cherchant à les mettre sous pression sans pour autant atteindre à leurs vies. Il devait comprendre que face à un ennemi plus fort que lui, il était souvent futile de vouloir combattre à la loyale. J'étais clairement plus fort, beaucoup plus rapide et expérimenté, il devait se rendre compte de ses limites. Je finis par les désarmer, tendant mes lames juste en-dessous de leurs gorges respectives.

« Akrillo t'a bien formé... Du moins... Aussi bien qu'un Miyamoto le peut. » J'abaissais mes armes, lui affichant un sourire. « Dans ton existence, tu croiseras bon nombre d'ennemis, parfois des faibles que tu écraseras vite, mais bien souvent, malheureusement, l'homme qui se dressera devant toi sera plus fort, plus rapide et moins prompt à t'épargner la vie... Dans ces moments-là il te faudra user de ton cerveau et parfois même de quelques fourberies. » lui dis-je en leur tapotant l'épaule.

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Ambiance Musicale ~

La pire des leçons, était celle de comprendre que l'on ne pouvait gagner tous les combats. Et malgré  la compréhension dont il semblait faire preuve au vu de sa réponse, je pouvais voir sur son visage le choc d'une telle passe d'arme. Combien de fois j'avais laissé mon engouement prendre le dessus sur ma raison ? À l'époque, je pensais que l'équipage de l'Oshanburaza était immortel, que nous étions capable d'abattre tous les obstacles qui se dressait sur notre chemin... Et pourtant... Le temps fait son office et indéniablement, l'on trouve toujours plus fort que soi. L'important était que le garçon comprenne qu'on ne pouvait pas toujours partir l'arme au poing et tête baissée. Parfois, pour gagner malheureusement, il fallait savoir prendre conscience de sa faiblesse et fuir...

« Cette technique ? Tu parles du Nagashi ? Ne me dis pas qu'Akrillo t'a enseigné le maniement du sabre et pas cette technique ?! » J'étais sur le cul. Tsuri le Sage hein ? Tout juste bon à envoyer la jeunesse à l’abattoir ! Je m'énervais dans ma barbe, laissant échapper tout l'agacement que je pouvais ressentir face à un garçon aussi peu préparer aux sombres abîmes dans lequel le Sekai pouvait nous plonger. Aussi, je m'arrêta face à lui. « Très bien, va chercher ton arme je vais t'enseigner ce que je sais... » J'attendis patiemment le retour du Génin, grommelant mon inquiétude quant à la sécurité de ce dernier durant cette mission. Je ne pouvais décemment pas partir au casse-pipe avec lui dans cet état ! Il me fallait maintenant arborer le couvre-chef de Sensei et en toute honnêteté, cela me filait de l'urticaire rien que d'y penser ! Jouer les donneurs de leçon en se la pétant pourquoi pas, mais l'enseignement ? « Ah Tora... Aide-moi à trouver la force... » murmurais-je alors que le ptiot se retrouva face à moi, prêt à apprendre une nouvelle botte qui, je l'espérais, ne lui serais d'aucune utilité durant cette mission.

« Bien, la technique du Nagashi n'a rien d'exceptionnel pourtant, elle demande à ce que tu sois en phase avec ton affinité élémentaire mais aussi, avec ton arme... Je m'explique. » Je dégaina une de mes lames, l'insufflant de mon chakra sans y faire s'écouler de Fuuton. « Ca, c'est le b.a-ba. En gros tu concentres ton énergie dans ta main et tu le laisses parcourir ton arme. Pourtant, à ce stade, à part gagner en rigidité, la technique ne sert absolument à que dalle, sauf si tu veux te la péter auprès des copains ou te la jouer flambeau dans la nuit. » Je lui montra la résistance accrus de mon croc en le plantant sauvagement dans une des rambardes, provoquant à la colère du Charpentier que le reste de l'équipage retenait de force. « Le vrai truc, est dans l'altération de ce flux en y incorporant la force élémentaire que tu maîtrises. Ainsi, en plus de gagner en résistance et selon ton affinité, ton arme se verra octroyer des particularités propres à chaque élément... » Soudainement, ma lame se colora de bleu très clair où quelques teintes de blancs s'échappaient. « Le Fuuton, par exemple, me permet d'augmenter son tranchant, sa capacité perforatrice mais aussi » je jeta le croc en l'air, la récupérant d'un doigt soutenant le plat de la lame. « Beaucoup plus légère et aisé à manier... » Je lui afficha un léger sourire, espérant de tout mon cœur lui avoir donné assez de matière pour pouvoir y arriver.

« À compté de maintenant tu es destitué de tes fonctions au sein de l'équipage. Je veux que ta seule occupation soit de maîtriser le Nagashi et ce, avant que nous arrivions à terre. Il te reste donc deux jours devant toi. Je te revois demain matin pour constater de ton avancement. » Je rangeais mes armes, me détournant de lui pour retourner à mes quartiers lorsqu'un détail me fit faire volte-face. « Ah au fait, ne pouvant me permettre que tu déranges l'équipage, je te demanderais de bien vouloir t'entraîner en haut du grand mat sur le poste de guet. Si tu veux bien m'excuser ! »

Je me fis alors arrêter par Tokagi, visiblement soucieux de ce que je venais de faire. « Capitaine vous n'y pensez pas ? Vous savez très bien le temps qu'il s'apprête à faire. » me murmurra-t'il. « Je sais... Mais réfléchis une minute, qu'arrivera-t-il si tout tourne mal et qu'il se retrouve seul au milieu de la bataille ? » le répondis-je doucement, le timbre de ma voix marquant mon inquiétude. « Hm... Je comprend... » la discussion se termina ainsi et je retourna dans mes appartements, fermant à clef la porte d'entrée, me tournant vers mes cartes, soucieux de la route que nous empruntions et de la tempête qui fonçait droit sur nous. Car selon mes calculs, avec ce vent et à cette allure il était sûr qu'elle nous frapperait de plein fouet toute la nuit...

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Ambiance Musicale ~

J'étais paisiblement entrain de regarder mes cartes de navigations, lorsque j'ai senti la première houle annonciatrice de la tempête à venir. Sans attendre une seconde, je rangea toute la paperasse accumulé sur mon bureau, les rangeant dans ma malle, à l'abri des va et vient de la tangue du navire. Il était temps pour moi de prendre la barre et d'affronter les éléments !
J'ouvris la porte de mes appartements, constatant avec un sourire en coin que tous déjà s'affairaient à l'épreuve que nous allions subir. Qu'il était bon de les voir tous ainsi, ces hommes et ces femmes dont les faits d'armes sur la mer n'était plus à prouver ! Que de fierté dans mon regard quand je les voyais tous, conscient de la terrible nuit que nous allions passé, mais qui pourtant, arboraient sans exception le même sourire déterminé. Après tout, nous n'en étions pas à notre premier rodéo, mais peut-être que cette fois-ci avait quelque chose de différent... Sans doute le fait que nous ayons tous reprit nos habits de pirate !

Tirant la corde du grand mat pour réduire la voilure, Tokagi vociférait ses ordres, tentant de faire au mieux pour guider l'équipage en mon absence. Bien qu'il n'ai rien de très reluisant question physique, il reste un homme de grande intelligence dont les prises d'initiatives m'ont toujours impressionné. Pourtant, cette fois-ci, c'était à mon tour de le surprendre. Posant ma main sur son épaule, je lui fis signe de lâcher la corde. Cette nuit, malgré le vent et la houle, nous allions naviguer toute voile dehors ! Son visage d'abord stupéfait se relâcha pour arborer ce sourire que j'aimais tant. Telle aurait dû être notre vie, et ainsi le fut-elle...

Me dirigeant vers la barre, je jetais un coup d'oeil au perchoir du Genin que j'avais envoyé s'entraîner vers les hauteurs. Allait-il tenir le choc ? Allait-il redescendre de ce mat avec une nouvelle technique en poche ? C'était peu probable, pourtant, moi qui détestait les mioches, me retrouvait envahit d'une étrange sensation... Comme si, en mon for intérieur, j'avais envie de voir ce petit grandir et devenir plus fort... Étrange, était-ce ce sentiment qui avait convaincu mon père de me sauver ? Allez savoir, pour l'heure, je chassais ces pensées de ma tête, me concentrant sur mon prochain combat contre l'océan et le ciel. Peu à peu, les vagues s'intensifièrent et la pluie se mêla au vent organisant une fiesta chaotique des plus revigorantes. Sur le visage de mes hommes, le même sourire qui s'ancrait de plus en plus. Nous étions heureux.

« TOKAGI ! À TA PLACE ! »

Mon ordre provoqua la même action chez tous qui se tournèrent vers moi le regard emplit d'étonnement. D'abord hésitant, mon second finit par s'exécuter, prenant place sur le haut-pont à mes côtés, retrouvant cet instrument que jadis nous faisions vibrer à chaque voyage. Pendant un instant, la vie sur le navire s'était arrêté, se contentant de subir les aléas de la mer déchaînée. Tous fermèrent leurs yeux, attendant patiemment les premiers battements des tambours qui jadis, rythmé nos traversés. Prenant une grande inspiration, Tokagi prit en main les deux bois et dans un fracas ressemblant au tonnerre, il entama sa complainte.

« Hoï hoï i ho-i hoï hoï i hoï-i-hi...hoï hoï i ho-i... »

Ses coups s'amplifièrent, faisant naître chez les hommes le même frisson. Au travers de ce champs, nous étions à nouveau nous-même, à travers la tempête, nous naviguions à nouveau en tant qu'hommes libres.

« Reið er sitjandi sæla,ok snúðig ferð ok jórs erfiði! »

L'ordre était clair, nous ne parlions plus en langue commune, mais dans celle de nos paires. Et dans un dernier fracas de nos tambours, l'équipage reprit son œuvre, avec dans le regard, une force nouvelle. La nuit fût bercé par le chants de nos ancêtres se mélangeant au son du vent qui hurlait et au bruit des vagues se fracassant contre l'armature de notre navire. Et c'était ainsi que la nuit passa, laissant passer la tempête vers un nouveau jour...


Le soleil avait déjà bien commencé sa course lorsque le jeune garçon redescendit de son perchoir, accourant vers moi, le regard plein de fierté face à son avancement. Curieux de voir s'il avait réussi à maîtriser cette technique avec facilité, je le regarda oeuvrer, l'oeil inquisiteur face à chacune de ses actions. Mais non sans surprise, la nuit qu'il avait passé à s'entraîner n'avait guère était suffisante. Lâchant un soupir désapprobateur, je lui pris son kunaï, regardant l'objet avec un dédain certain.

« Presque tu dis ? Tu en es bien loin petit. »

Voyant l'impact de mes paroles sur son visage, je lui rendis son arme, croisant les bras avant de continuer.

« Dans quelques heures, nous nous trouverons sur île infesté d'ennemi qui ne seront pas « presque » prêt à te tuer ! Il en va de même avec la vie. Si tu te sens si fier à « presque » arriver à quelque chose, c'est que tu ne te contentes de pas grand ! »

Je ne voulais bien évidemment pas lui faire de mal, mais je savais d'expérience que ce genre de missions pouvaient vite tourner au vinaigre et qu'un homme, mal équipé ou mal préparé pouvait être une cible facile. Dans le fond, je commençais à vraiment bien l'apprécié et savoir qu'il pouvait risquer sa vie m'était inconcevable... C'était ma manière à moi de lui témoigner mon affection.

« Il ne s'agit pas juste d'insuffler du chakra dans un objet. Akrillo te l'a peut-être déjà enseigné, mais ton arme n'est pas juste un objet servant à faire mal ! Il s'agit d'une partie de toi, d'une extension de ton être dans laquelle tu dois pouvoir y plonger ton âme. Sans ça, ton kunaï n'est rien de plus qu'un vulgaire morceau de métal !... »

Je venais de lui offrir la clé de cette technique, avec l'espoir qu'il comprendrait et s'en servirait à bon escient. Cependant, je pouvais aussi comprendre ses difficultés, j'avais eu les mêmes, et en voyant son arme, je ne pus m'empêcher de penser qu'elle n'était pas suffisante pour lui...

« L'île de Keimusho est déjà à l'horizon... Nous attendrons cependant la nuit pour nous approcher. Tu disposes d'encore une journée pour t'entraîner à maîtriser le Nagashi... Nous nous reverrons une fois la nuit tombée. »

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Ambiance Musicale... DE PIRATE ~

La course du soleil finit par atteindre la ligne d'horizon brisée par le relief de l'île de Keimusho. L'objectif de notre mission était simple : Retrouver et sécuriser l'équipage de ce brigand de Katsuji. Et pour ça, nous allions devoir faire face à la forteresse où Kazami les avaient fait enfermer. En soit, rien d'impossible, mais les conséquences si nous nous faisions prendre pouvait être terrible. En tant qu'ancien pirate, mon équipage et moi-même étions sûr qu'en cas de pépin, c'était un allé simple pour la potence qui nous attendait. Pourtant, lorsque je regardais mes frères autour de moi, je pouvais lire sur chacun de leur visage cette détermination qui jadis, ne nous quittait jamais. Nous étions des hommes libres, des enfants de la mer et il était dans notre devoir d'aider ceux naviguant sous le même étendard !

Durant le début de la soirée, j'avais expliqué mon plan à tous. Il ne manquait évidemment que le jeune Genin qui devait encore essayer de maîtriser la technique du Nagashi. Sa présence n'étant pas indispensable, je présentais mes idées à tous, profitant de l'expérience commune pour discuter des possibles aléas que nous pourrions rencontrer. Il était agréable en tant que Capitaine, de pouvoir compter sur mes hommes. Tous avait leurs mots à dire et personne n'était ignoré. Je fonctionnais comme mon père le faisait avec l'équipage de l'Oshanburaza. Nous étions une famille, nous nous soutenions et c'était ensemble que nous nous préparions à la bataille. Celle-ci ne rentrerai peut-être pas dans l'histoire, cependant, la vie de nombre de ces fidèles loups de mers était en jeu. Je n'avais aucun droit à l'erreur.
Lorsque enfin, nous nous mîmes d'accord sur le dérouler de ce sauvetage, ils partirent tous à leurs besognes, le cœur remplit d'un courage sans limite. Ce soir, nous étions capable de bouger des montagnes et, dans un sens, c'était à peu prêt ce que nous comptions faire...

La lueur de l'astre diurne n'illuminait plus le ciel lorsque nous arrivions à quelques encablures de la forteresse. Profitant de l'ombre de l'île, nous avions avancé dans les ténèbres à l'aveugle, les torches éteintes, simplement guidé par les points de lumière que le bout de terre nous offrait. Nous étions prêt, à l’affût de la moindre ouverture possible nous permettant de mettre notre plan à exécution. Nous pouvions attendre des heures s'il le fallait !... Et pourtant...

C'était alors que tout reposait sur l'élément de surprise, qu'un élément inattendu et pourtant prévisible fît son apparition. Le mioche venait de refaire son apparition, parlant à forte voix alors que son kunai luisait tel un phare dans la nuit. Le coup de grâce fût lorsqu'il tapa sur le rebord du navire, provoquant un écho digne des tambours des enfers qui résonna jusqu'à la forteresse.
Tous, nous le regardions, le regard oscillant entre colère et stupéfaction de constater qu'alors que nous avions tout planifier... Nous allions encore une fois devoir improviser.

Je me levais, marchant à grand pas vers lui, le regard sévère, récupérant son arme en beuglant d'une voix emplit de contrariété.

« ESPÈCE DE CRETIN ! TU VOIS PAS QUE TU VIENS DE... »

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'une détonation se fit entendre au loin. Cette dernière, j'étais capable de la reconnaître parmi des milliers, et Neptune sait à quel point en terme d'explosions je suis loin d'être un novice. Je fermais les yeux, il était déjà trop tard pour faire quoi que ce soit. Il ne fallut pas trente seconde pour qu'un fracas naisse juste à coté du navire. Un boulet venait de plonger à quelques centimètres du bateau, créant une gerbe d'eau qui bouscula le bâtiment et l'équipage à son bord. Nous étions repérés, il fallait faire vite.

« À VOS POSTES ! TOKAGI TU PRENDS LA BARRE, NOUS ALLONS À TERRE AVEC LE PETIT ! MAÏTRE BUMU IL EST GRAND TEMPS DE FAIRE VIBRER VOS CANONS ! »
« MAIS CAPITAINE COMMENT ALLEZ VOUS FAIRE ? »
« OCCUPE TOI DE SAUVER LE NAVIRE TOKAGI ! BUMU ! OPERATION LYNX DE FEU !»

Tous s'affairèrent. Ce qui semblait être une panique générale était en réalité un grand merdier organisé où l'équipage tentait du mieux qu'il pouvait de s'extirper d'une mort certaine. Durant ce temps, je m'approchais du garçon, plongeant mon regard dans le sien alors que mes mains se posèrent sur ses épaules.

« Ecoute, ce n'est plus un jeu, là, je vais avoir besoin de toi l'ami ! Es-tu prêt à me faire confiance ? Moi j'ai confiance en toi ! Je sais qu'on peut s'en sortir mais pour ça tu dois me suivre aveuglement compris ? Ah ! Bumu ! Je ne t'attendais plus ! »

Devant nous, le canonnier venait de finir de mettre en place l'énorme canon qui allait nous servir à aborder la forteresse. Comment ? Le jeune shinobi allait le découvrir à ses dépends. Sortant mon Kusarigama, je plantais un des crocs dans un boulet de canon très spéciale où une fissure avait déjà été formé. Sans plus attendre, je fis signe à mon camarade Uzujin de venir vers moi et le prit dans mes bras, nous entourant de la chaîne de mon arme, la bloquant en glissant la lame de telle manière à nous coincer l'un contre l'autre. Je pouvais sentir son désarroi, ou peut-être était-ce de l'excitation ? Je n'en savais trop rien, le plus important était que je venais de plonger mon regard dans le mien, affichant le plus beau des sourires.

« T'es prêt gamin ? C'est maintenant que tu deviens un pirate ! »

Le canon fît feu, tirant le boulet qu'il contenait, nous extirpant dans sa course le gamin et moi à la suite du morceau de métal qui sifflait à travers le ciel avant de replonger lourdement sur le haut de la forteresse créant énormément de dégâts. Juste avant notre chute, j'avais désarmé mon croc du boulet, nous laissant nous écraser avec un petit peu moins de lourdeur sur le sol en pierre du toit. Dans une roulade maîtrisée, j'usais de mon arme pour mettre fin à la vie de deux soldats présents sur les lieux. Nous étions en territoire ennemi et le temps nous était compté. Me retournant vers le Genin, je le saisis par l'épaule, le sommant de s'abaisser au sol le temps de quelques secondes.

« Ecoute moi bien, nous avons peu de temps, aussi trouve Katsuji, il doit être enfermé dans le donjon de la forteresse avec les autres. Une fois que c'est fait tu files avec eux à l'armurerie, je te rejoins là-bas comprit ? De mon côté je vais détruire les canons qui menace le Densetsu. Tu as bien compris le plan ? Bien, alors vas y ! » J'attendis qu'il fasse quelque pas pour l'invectiver une dernière fois. « AH ET ENCORE UNE CHOSE ! » Je laissais nos regards se croiser avant de reprendre.

« Fais attention à toi gamin... ».

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Ambiance Musicale... ~

Dans un dernier regard, il partit en direction du donjon. Ce serait mentir que de prétendre que cela ne m'avait pas affecté. J'étais inquiet pour lui bien évidemment, mais je devais me ressaisir. Nous étions deux pirates en missions de sauvetage et si mon frère pensait que le gamin était capable de s'en sortir, alors c'était qu'il le pouvait. Je lui faisais confiance après tout. Pourquoi ? Allez savoir, peut-être parce qu'au fond, ce petit me faisait penser à moi durant mes premiers pas dans la piraterie ?

Le fracas d'un coup de canon me sortit de mes pensées. Je devais faire vite, le Densetsu n'allait pas résister longtemps si je ne mettais pas fin aux défenses du fort. Dans un premier temps, je me pencha vers le rebord, constatant que la plupart de l'artillerie se trouvait sur un balcon au niveau juste en-dessous de là où je me trouvais. De nombreux hommes s'affairaient, des soldats pour la plupart, même si je me doutais bien que certains d'entre eux ne devaient pas avoir vécu beaucoup de conflit. Je n'avais pourtant pas le droit à l'erreur, je devais faire vite et taper juste... Autrement dit : Y aller à la bourrin !

Arme en main, je pris un peu de recul avant de courir vers le rebord, prenant une impulsion sur ce dernier pour sauter assez haut et loin pour atteindre le niveau des canons. Atterrissant dans une roulade, je jetais sans sommation un parchemin explosif qui alla se coller un peu plus loin. D'un mudra, je le fis exploser, créant la panique au sein de leurs rangs. Profitant de mon effet de surprise, je me débarrassa de deux canonniers, extirpant leur arme de son socle pour la tourner vers l'allée où les soldats commençaient à se rassembler pour me charger. La poussière s'abaissait, dévoilant l'épaisse garnison qui me faisait face alors que leurs visages, d'abord haineux, se changèrent, affichant l'étonnement la plus totale. Face à eux, leur propre canon les pointait, avec à ses côtés, votre humble serviteur, un pied dessus, et la main tenant fermement l'amorce prêt à faire feu.

« Attention !... Ca va faire boom ! » La pointe rougeoyante vint effleurer la poudre et la détonation s'en suivit, provoquant un vacarme horrible de pierre et de métal. Non, ma cible n'était pas vraiment ces hommes, mais bien la ligne d'artillerie qui sous le choc, se vit perforer d'un trou béant. Je devais en avoir mit un peu plus de la moitié hors service, mais ce n'était toujours pas assez pour mettre l'équipage à l'abri, car sur un autre balcon, je vis d'autres canons prêt à faire feu sur le Densetsu. J'avais sous-estimé la quantité d'arme mais aussi le nombre de soldat qui gardait ce fort. Très vite, je me retrouva acculé par une trentaine d'hommes, épée à la main, prêt à en découdre avec moi. Tout semblait jouer contre moi et pourtant, alors que la situation me semblait plus chaotique qu'autre chose, mes pensées allèrent vers le gamin. J'espérais de tout cœur qu'il ne s'était pas fait choper par les gardes.

« Rends-toi sale chien ! Tu es cerné ! Tu ne peux pas t'enfuir et nous sommes plus nombreux que toi ! »

Un sourire naquît sur mon visage. Me rendre ? Savaient-ils au moins à qui ils avaient à faire ? Pensaient-ils réellement qu'une bande de pauvre paysans allait pouvoir arrêter la Légende des mers du sud ? Tant de présomption me provoqua un éclat de rire alors que je les toisais d'un regard féroce.

« Me rendre ? Sérieusement ? Avez-vous la moindre idée de qui je suis ?... Non ? Laissez-moi vous instruire... Je suis ! »

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase que deux explosions venaient de jaillir autour de moi, provoquant encore plus de chaos dans ce qui était déjà un joyeux bordel. J’accourrai alors vers le rebord, hurlant à toute voix nombres d'injures envers l'équipage du Densetsu.

« HEY ! T'AS FAIT FOIRER MA PRESENTATION ! » Je me retournais vers les survivants restant, un sourire machiavélique déformant mon visage. « Tant pis... On va la jouer à l'ancienne. » Je dégaina mes crocs et commença ma danse macabre rythmée par les explosions et les éclats de pierre et d'acier qui volaient sous les coups de canon de mon bâtiment. C'était un spectacle grandiose qui aurait fait un très beau ralentit si la poussière n'empêchait pas de distinguer clairement la finesse et la justesse de tous mes coups. Une fois le dernier soldat mit à terre, je sauta en direction du balcon suivant, essayant de concentrer l'attention de nos hôtes le plus longtemps possible à fin de donner le temps au petit d'atteindre Katsuji et de le libérer. Une entreprise éprouvante, mais qui me provoqua un plaisir assez malsain en voyant que malgré cette longue année au service d'Uzushio, je n'avais toujours pas perdu la main en tant que pirate !

Mais alors que j'entreprenais mon second bordel organisé, un de mes crocs vint tinter contre une arme. Mon œil pointa directement vers celui qui tenait le bout de métal et mes yeux s'écarquillèrent en voyant que, malgré l'aspect tranquille de la mission, le service de renseignement avait oublié de stipuler de la présence de mercenaires plus... coriaces. Sans demander mon reste je reculais, imposant un large espace entre moi et mon nouvel adversaire. Reprenant mon souffle, je le vis se mettre en position de combat, sourire aux lèvres.

« Cela faisait longtemps petit chat ! »

« Irbisu... »

« Ah ! Tu te souviens donc de moi ! Parfait ! »

Sans d'autres mots, nous nous jetâmes l'un sur l'autre. Le vrai combat commençait maintenant pour moi...

Ennemi:

Objets et Techniques Utilisés:

Ambiance Musicale... ~

Irbisu Oshanburaza n'était pas un homme que l'on pouvait se permettre de sous-estimer. Il était comme moi, un rescapé de la vie, un enfant dont le cœur avait été malmené par l'océan, mais qui n'avait jamais su trouver l'affection nécessaire pour ne pas mal finir. Et pourtant, le comble de tout ceci, était que nous étions frères. Il était le fils de Tora à plus juste titre qu'à l'instar de moi, c'était un lien de sang qui unissait les deux hommes. Pourtant, malgré ce lien intangible et immuable, la graine avait germé bien trop loin de son géniteur. Il l'avait élevé sous les mêmes conditions et croyances qu'il l'avait fait avec moi, cependant, le garçon à la rapière s'était très vite détourné du code d'honneur des pirates. Préférant les vices du sang aux aventures maritimes, un clivage s'était très vite créé entre lui et l'équipage du navire. Malgré tout cela, notre Capitaine ferma les yeux sur ses agissements, tirant sur l'excuse du lien filiale dont la Panthère des Mers du Sud abusait pour faire passer ses méfaits.

Nos lames s'entrechoquaient à une vitesse folle, il faut dire que nous avions l'habitude des bottes de l'autre, anticipant chacune des parades et des contre-attaques de mon demi-frère comme il savait si bien le faire avec moi. Et si les années séparés ne nous avaient pas appris de nouvelles façons de nous battre, peut-être que ce combat aurait pu durer jusqu'au tintement des trompettes du jour dernier. Mais il s'était enhardit, usant de techniques shinobis dont je ne le savais pas capable. Il utilisait avec une dextérité impressionnante le Kenjutsu au point qu'il m'était presque difficile d'encaisser toutes ces nouveautés. Néanmoins, le pire fût lorsque je sentis la pierre tremblée sous mes pieds, se fracturant pour s'élever avec moi dans les airs, m'éjectant à plusieurs mètres du sol. Ce bâtard maîtrisait le Doton. Et alors que j'orchestrai un flip arrière pour me réceptionnait, je perdis sa trace. En une fraction de seconde il avait disparu, me laissant seul au milieu de la roche concassée et de l'étonnement des quelques courageux encore présent.

« Tu vois p'tit chat ! Je suis beaucoup plus fort qu'avant ! »

Je leva la tête pour le voir se pavaner au somment d'une potence, faisant tinter sa lame sur le bois vieillit.

« Tu vois cette potence ? Je l'ai réservé expressément pour toi ! Même si j'avoue que maintenant, j'ai beaucoup plus envie de te voir crouler sous des tas de gravas, écraser tel le misérable insecte que tu es ! »

« En voilà des belles paroles pour un mutin ! Tu n'as pas qu'apprit à te battre à ce que je vois ! On t'a apprit à parler autrement qu'en bégayant ! »

Ma provocation n'eût pour effet que de l'énerver, le faisant disparaître subitement et apparaître en face de moi, il plongea alors son genou dans mon ventre, me faisant me plier sous l'impact, crachant au passage un cri de douleur qui semblait le faire jubiler.

« Toujours aussi grande-gueule à ce que je vois... Profites en, ça ne va pas durer ! »
« Tu dis la même chose à tes conquêtes ? »

Oui, celle-ci j'en étais plutôt fier, surtout qu'avec je lui colla un direct dans les parties, le faisant chanceler sur quelques pas, tenant dans ses mains le peu d'honneur qui devait lui rester. Aussitôt, j'enchaînais avec diverses attaques au Kusarigama, tentant de provoquer la surprise, sans pour autant y arriver. À chaque coups, il paraît. À chaque parade, il anticipait. À chaque tentative pour le déstabiliser, il retournait ça contre moi. La suite fût loin d'être agréable pour mes os et mes muscles, pourtant, je tenais bon, il le fallait. Car même si le retour d'Irbisu m'avait profondément perturbé, je n'en oubliais pas pour autant le jeune Génin qui devait m'attendre. De tout mon cœur, j'espérais qu'il ait la connerie propre à son âge pour me désobéir et continuer la mission sans moi.

« Et dire que Tora te préférait à moi... Tu es si faible ! » m'envoya-t-il dans les dents en même temps qu'un coup de coude.
« Notre père nous aimait, toi plus que moi d'ailleurs ! C'est toi qui a joué au con à jouer au psychopathe ! » lui dis-je avec un grand coup de pied circulaire dans les côtes.
« Psychopathe ? Tu es aussi ignare que lui ! Inconscient de mon art et de toutes les merveilles que j'aurais pu faire en étant Capitaine de l'Oshanburaza ! » déclara-t-il en m'enfonçant sa garde dans la mâchoire.
« Me fais pas rire ! T'étais même pas foutu de tenir la barre sans nous faire foncer sur un iceberg en plein mois d'août ! »
« Ta gueule ! Ce n'est arrivait qu'une fois et j'avais le soleil en pleine face ! »

Vu de dehors, cela aurait pu ressembler à une rixe entre deux frangins, pourtant, la violence des coups et l'envie de tuer l'autre était plus que présente. Ce qui nous liait était également ce qui nous séparait fondamentalement. Il était le fils légitime, moi l'adoptif, il avait suivi son propre chemin, moi celui de notre père, et dans son dernier caprice il avait fini par tout perdre.
Nos lames se croisèrent une nouvelle fois dans un combat de force qui exprimait à la perfection la haine qui nous habitait. Pourquoi ? Tout était parti de la mutinerie. Irbisu avait profité d'un instant où notre père avait posé le pied à terre pour essayer de s'emparer du navire. Seulement à ce moment-là, j'étais de garde. Il avait sans doute penser que je me rallierai à lui et qu'au pire, je ne serais qu'une formalité s'il devait y avoir combat. Pourtant ce jour-là, j'avais gagné... Quant à lui, il avait tout perdu. Son poste, sa famille... sa vie.
Bandant nos muscles au même instant nous nous repoussâmes, sautant de quelques mètres en arrières, nous toisant toujours avec la même hargne dans les yeux.

« Tu vas perdre Rin ! Et j'aurais ma vengeance ! »
« Y'a pas à dire t'es toujours aussi con toi ! »
« Peut-être, mais moi au moins je n'ai pas fuis en laissant les nôtres mourir ! »

Sa dernière phrase fit l'effet d'un choc. Il avait tapé là où ça faisait mal et bien plus profondément que qui que ce soit d'autres ne l'avait fait. Je serrais les dents, repensant à ce triste jour où moi aussi j'avais tout perdu. Les larmes commencèrent à arriver, la haine les faisant s'écouler jusqu'à mes yeux alors que mes pupilles ne montraient que la haine.

« J'vais te faire regretter tes paroles sac à merde ! »
« Paroles, paroles, paroles... » dit-il en se courbant de façon théâtrale, puis il se releva pour continuer, mais fût interrompu par l'apparition d'un caillou qui le toucha à la tête avant de retomber sur le sol. Comment pourrais-je vous exprimer à la fois l'énervement et la sérénité qui m'envahirent à ce moment-là ? J'étais agacé, car ce petit caillou était recouvert d'un parchemin appartenant à une personne à qui j'avais précisément dit de m'écouter aveuglement et qui ne l'avait vraisemblablement pas fait ! Et pourtant, je n'avais jamais été aussi heureux de voir de l'insubordination.

La sentence fût direct, l'incantation précéda l'explosion, faisant s'écrouler Irbisu ainsi qu'un morceau du mur de la forteresse dont certains bloques continuèrent leurs courses jusqu'au bas de la falaise. Je me retournai alors, voyant la gueule du gamin devant moi, à la fois soulagé de le savoir en vie et inquiété de savoir ce qu'il pouvait lui arriver avec mon demi-frère dans les parages. J'accourru vers lui, le saisissant par les épaules.

« Tu vas bien ? Et l'équipage t'as pu les faire s'échapper ? Tu ne devrais pas être ici, c'est trop dangereux ! Mais bordel j'suis content de voir que tu vas bien ! »

C'était alors que je sentis un bloc de roche se collait à moi, très vite suivi par d'autres de ses camarades. Je paniquai, non pas pour ce qui allait suivre pour moi, mais bien pour ce qu'il pourrait arriver au jeune garçon.

« Va-t-en vite ! Il arrive et..merde... »

Ennemi:

Objets et Techniques Utilisés:

Ambiance Musicale... ~

Je perdais le contrôle de la situation et concrètement, ça m'emmerdait allégrement ! Cet enfoiré d'Irbisu avait usé d'une technique d'entrave qui ne tarda pas à créer une véritable armure de pierre autour de mon corps, alourdissant mes gestes, me laissant à la merci des estocs impitoyables de mon demi-frère qui surgit des décombres, agitant sa rapière comme s'il s'agissait de son... bref.

« Va-t-en Gamin ! C'est un ordre ! »

Pensez-vous qu'il m'aurait écouté ? Bien entendu que non, et la sentence fût sans équivoque. Le gamin se prit un coup dans le ventre qui l'envoya valser contre un mur. Le pauvre n'était clairement pas prêt pour ce genre d'affrontement. Quant à moi, je regardais à la limite de l'impuissance le sourire narquois de celui qui fût à une époque, un membre de ma famille. Ce dernier, arborant un sourire des plus détestables commença à armer son bras, prêt à enfoncer la pointe de son épée dans un des interstices que la fausse protection de roche m'offrait. Impossible à esquiver à cette distance, j'étais bon pour passer un sale quart d'heure et mes pensées allèrent pour le gosse qui, je l'espérais, avait eu la présence d'esprit de prendre ses jambes à son cou.

Mais la volonté du Genin était tout autre. À quelques secondes de sentir la morsure lancinante du fer, il apparu entre nous, épée en main, tailladant le ventre de la Panthère d'un coup parfaitement maîtrisé. Et bien que sa seconde attaque fût aisément évité, il venait cependant de me sauver la vie...

« Imbécile... » lui soufflais-je alors qu'il m'aidait à me reprendre. Ce petit suicidaire en avait une belle paire et ne semblait aucunement inquiété de l'issu de ce combat. Je dois l'avouer, j'étais impressionné, voir même peut-être...attendris ? J'aurais voulu le féliciter pour son exploit, cependant, un sifflement nous sortîmes de nos songes, alors que nos lames s'entrechoquèrent avec celle de notre adversaire. Ce fût à cet instant que je compris que non, je n'avais pas à me battre seul et qu'en réalité, ce petit dont je n'avais pas même eu la décence de demander le prénom, était peut-être plus prêt que je ne l'étais moi-même. Un sourire s'afficha sur mon visage alors que je le regardais d'un coin de l'oeil. Il était temps de montrer à Irbisu ce qu'il en coûtait d'attaquer les pirates d'Uzushio !

Forçant sur tous mes membres je me mis en mouvement, tentant de prendre l'ascendant sur mon demi-frère malgré la divergence de vitesse. Ce n'était pas chose aisé, mais j'y arrivais, moins bien que d'accoutumé certes, mais le handicap que je subissais était pallié par mon camarade de jeu qui arrivait avec une facilité déconcertante à se mêler à mes attaques. Peu à peu, nous ne formions plus qu'un seul être, dansant avec vivacité et brio dans un balai quasi aérien qui mit très vite la Panthère en déroute. Lorsque le gamin attaquait son flanc, j'estoquais vers son crâne, lorsqu'il essayait de le faucher, je lui assénais un coup descendant. Nos parades étaient belles, nos contre-attaques mortels. Je m'étonnais de pouvoir ainsi profiter d'une telle complicité avec le Genin qui en avait clairement plus dans le ventre que ce que j'aurais cru.
Peu à peu, nous prenions le dessus et je profita d'une attaque du jeune garçon pour désarmé Irbisu, pointant ensemble nos lames vers l'ancien pirate devenu mercenaire.

« POURPARLER ! »
« Argh ! Commences pas avec ça enfoiré ! On t'a battu, accepte ta défaite ! »
« J'ai demandé le droit de pourparler ! Selon le code des pirates établit par Bartholomew Roberts tu te dois de »
« TA GUEULE !... Qu'est ce que tu veux ? »
« La vie sauve... Je suis prêt à me rendre si vous me laissez la vie sauve. »
« Hm... T'en penses quoi gamin ? »

Ennemi:

Objets et Techniques Utilisés:

Ambiance Musicale ~
Plus ça allait, plus je me mettais à apprécier ce petit. Bien que la situation n'avait rien de marrant en soit, il arrivait toujours à afficher un large sourire ou à trouver quelque chose de drôle dans toutes situations où il se trouvait. Au fond, je pensais l'apprécier car il me rappelait clairement à mes jeunes années, où l'insouciance et l'envie de vivre de grandes aventures surplombaient encore toutes les conneries des « grands » alourdissant l'existence. Oui, je pense pouvoir l'écrire, je portais de plus en plus d'affection pour ce gamin. Et je m'étonnais à revoir mes premières impressions le concernant. Il n'y avait que peu de doute pour moi qu'il deviendrait un shinobi de renom en très peu de temps.

Il voulu qu'on le laisse vivre, jouant une carte qui m'arracha une profonde satisfaction. Au lieu de se laisser aller à ses émotions, il joua la carte d'un pragmatisme digne d'un roublard de pirate ! L'énonciation d'une prime sur la tête d'Irbisu et son envie de récolter bien mieux que du sang sur les mains me firent esquisser un sourire. Avais-je réussi à faire jaillir en lui l'âme d'un véritable pirate ? J’acquiesçai d'un hochement de tête, le laissant prendre les devant alors que tout à coup, un dôme de pierre nous entoura, nous plongeant dans un piège des plus stupides. Je m'en voulais de m'être à nouveau fait avoir aussi bêtement par mon abruti de demi-frère.

« Espèce de sale fils de pieuvre ! Je te jure que dès que je sors d'ici je t'arraches les boyaux du corps ! »... oui j'étais légèrement agacé.

Un agacement qui ne me permit pas de réagir immédiatement, mais ce ne fût guère le cas de mon jeune camarade qui prit les devant d'une main de maître. Sans que j'eus mon mot à dire, il me retira la rapière des mains, me demandant de reculer et de me préparer à la suite de son plan. J'étais... pouvais-je le dire ? Époustouflé devant une telle maîtrise de soi et une telle intelligence. Il avait vite prit conscience des forces en présences et avait échafaudé un plan en un rien de temps. Le pire dans tout ceci ? C'était le fait que c'était merveilleusement bien pensé et qu'en plus, j'eus droit à une démonstration en live de la technique qu'il s'était évertué à apprendre durant la traversée. Un élan de fierté me prit alors que je le vis infusé la lame de son chakra. Ce fût à ce moment-là que je compris une évidence qu'il m'était déjà en œuvre : Le Doton possède une faiblesse et cette dernière n'était autre que l'affinité primaire de mon jeune camarade.

D'un coup d'estoc il brisa notre prison, nous permettant de partir à la poursuite d'Irbisu qui ne fût guère compliqué à retrouver. Lame en avant, nous menacions à nouveau mon demi-frère qui, comme une mauvaise habitude, se remit à jouer la carte de la pitié, me suppliant de lui laisser la vie sauve en usant une fois encore de ce satané surnom que je détestais déjà à l'époque.

« Alors déjà que tu me fais chier avec ton pourparler, en plus tu te permets de me piéger pour encore une fois me supplier de t'épargner ? Ca fait un peu beaucoup non ? »

« S'il te plaît par pitié ! Je ferais tout ce que tu voudras ! »

Je portais mon regard vers le gamin, me rappelant de sa volonté à laisser sauf la vie d'Irbisu. Au fond de moi, je savais qu'il s'agissait d'une erreur et pourtant... Lorsque nous arrivâmes sur le pont du Densetsu, nous fûmes bel et bien trois. L'équipage nous accueilli en grandes pompes, mais je mis vite fin à cela. Il fallait mettre de la distance entre nous et cette île, chose que je fis faire en vociférant mes ordres à mon équipage, sommant de mettre au fer notre futur prisonnier. Très vite, mes hommes s'affairèrent alors que je vins saluer mon vieil ami que nous étions venu sauver avec à mes côtés le gamin à qui j'avais demandé de rester à mes côtés.

« En voyant ce rafiot je n'en étais pas sûr et pourtant, c'est bel et bien toi qui est venu me sauver ! »
« Que veux-tu mon cher Katsuji, je n'allais pas laisser un vieux camarade pourrir derrière des barreaux ! »
« Je vous en remercie en tout cas. Au nom de mon équipage et de moi-même, nous vous sommes redevables. Si un jour vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez surtout pas ! »

Empoignant notre nouvel allié, je me retourna vers le Genin, posant ma main sur son épaule alors que le navire se détourna de l'île.

« Je te félicite petit... Tu t'en es très bien sorti là-bas et... je pense pouvoir te dire que ton père serait fier de toi... En tout cas moi je le suis. »

Je portais alors mon regard vers la lame de mon frère que le gamin avait gardé. Tranquillement, je m'en saisis, la brandissant entre nous.

« Sais-tu que cette épée a une histoire ? Fût un temps, elle appartenait à un homme se faisant appeler « La panthère des tourbillons ». Un puissant Shinobi don l'agilité et la force n'avait d'égale que la vivacité de ses coups d'estocs... C'était l'ami de mon père, Tora... Lorsque la Panthère mourut, c'est lui qui en hérita et la confia à mon demi-frère, pensant qu'il serait à la hauteur de sa légende... Cependant, je pense que cette lame ne devrait pas lui revenir à l'heure d'aujourd'hui... Mais plutôt à un jeune Genin d'Uzu... Qu'en penses-tu ? Crois-tu pouvoir être digne de cette lame et de cette panthère d'antan ? »

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