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Un passé à démêler.

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Un passé à démêler. Mar 15 Oct - 21:16
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Technique à apprendre:

-Shika je...je...pardonne-moi...

Une voix résignée. Un sourire désolé. Un regard triste. Une main tendue que tu ne peux saisir, puis la chute. Brève pour elle, interminable pour toi. Une année entière retranché derrière tout ce que l'esprit humain peut offrir de pire en terme de torture mentale. Assurément le plus grand vide auquel tu aies eu à faire face dans ta vie jusqu'à présent. Enfin, la rédemption par l'intermédiaire d'un exil purgatif, ainsi qu'une promesse faite à celle qui ne jurait que par la médecine shinobi. La promesse de faire perdurer, au-delà de sa disparition, ses idéaux autant que son savoir, en apprenant une technique d'Iroujutsu à chaque anniversaire de sa mort.

Hormis l'année où tu t'es retrouvé coincé entre les quatre murs d'une chambre d'hôpital, plâtré des pieds à la tête, ainsi que celle passée, où tu tu t'es payé une cuite mémorable, pour fêter l'accomplissement de ta vengeance la veille, autant que pour éviter de trop penser au vide que cela ouvrirait prochainement dans ton existence, tu n'as jamais dérogé à cette promesse. Dopé par un trop plein de testostérone, tu t'es d'abord affairé, les deux premières années, à apprendre des techniques offensives liées à ce domaine de compétence, puis tu as rapidement changé de cap afin de respecter au mieux les souhaits de ton amie disparue. La médecine à proprement dit. Soigner les gens et rechercher le jutsu de guérison ultime. Là était le nindo de Mayä et toutes les années passées à vaquer de contrat en contrat, caché derrière le masque froid de l'assassin, n'ont jamais réussies à altérer ton allégeance à cette volonté.

Assis, les pieds dans le vides, ton regard se perd sur les particules de grès qui s'effritent sous les coups répétés de tes talons contre la falaise, pour retomber une cinquantaine de mètres plus bas dans l'eau de la rivière, après avoir frappé quelques excroissances plus saillantes que les autres et s'être glissées au travers d'un amas dense de branchages mêlé de ronces, aux épines apparemment acérées. Tu laisses tes pensées vagabonder au gré d'un passé encore douloureux. C'est la première fois que tu remets les pieds ici et toute la scène te revient petit à petit en mémoire, comme si tu la vivais une seconde fois, avec le recul de celui qui sais déjà comment l'histoire va se terminer. Ça fait dix ans jours pour jour. Dix ans d'une absence ressentie dans chaque situation qui a pu te rappeler, de près ou de loin, le souvenir d'un instant partagé en sa compagnie. Tes yeux s'embuent légèrement, en même temps qu'un léger sourire s'étire sur ton visage en repensant à ces journées entières passées à faire les quatre-cent coups en sa compagnie, au grand dam de vos concitoyens les plus honnêtes.

-Bon anniversaire Mayä...chuchote-tu timidement en regardant vers le ciel, l'air songeur...il est temps d'apprendre quelque chose de nouveau on dirait...

Tes doigts crochètent le rebord de la falaise en même temps qu'une roche de sédiments se détache de dessous tes pieds pour rebondir sur les parois du ravin, avant de s'échouer sur le buisson de ronces en contrebas. Quelque chose t'interpelle sans que tu ne saches vraiment de quoi il s'agit. Tu te relèves finalement, puis prends la direction d'un platane sur la branche duquel tu as suspendu ton sac à dos, afin d'en extraire un ouvrage composé de plusieurs feuillets illustrés, rédigés par Mayä quelques temps avant sa mort. Elle y a regroupé tous ses travaux en matière de médecine et tu l'as récupéré au moment de répartir l'ensemble des biens de la défunte.

Tu glisses contre le tronc de l'arbre le plus proche et débutes ta lecture. Page numéro dix-huit, Dokunuki ou extraction du poison. L'une des techniques d'iroujutsu les plus compliquée, pratiquée par les meilleurs ninja médecin, ceux capable d'atteindre une maîtrise suffisamment précise de leur chakra. La tâche paraît ardue, même si les croquis sont d'une précision absolue, reflets d'un don certain de ton amie pour le dessin et la calligraphie. Circulation du chakra, investigation de celui-ci dans le corps à soigner, fossilisation du chakra autour des organismes étrangers, puis extraction lente et contrôlée. Bien évidemment, plus le poison est violent, plus cette technique demande concentration et obstination, le chakra devant être manipulé avec encore plus de minutie, sous peine d'aggraver les effets nocifs.

Un soupir plus tard, tu te décales légèrement et te laisse tomber sur le dos, les yeux posés sur un ciel sombre et nuageux. Première étape, repérer le poison dans le corps à soigner. Que le poison injecté soit sous forme liquide ou gazeuse, cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin, la complexité du corps humain rendant la tâche encore plus difficile. L'opération nécessite donc de pouvoir prendre son temps. Aller Shika, bouge-toi maintenant. C'est pas en restant allongé là que tu vas progresser. Tandis que tu te remets debout, quelques gouttes de pluies commencent à s'échapper du nuage le plus menaçant, l'eau se répandant progressivement sur la végétation alentours. Tu regroupes en un tas unique une quantité de feuilles importante, récupérées sur un sol que la saison colore de ses premiers éclats, puis insère à l'intérieur un morceau de bois assez petit pour ne pas être retrouvé facilement. Tu mélanges le tout et le rassemble en une sorte de boule végétale avant d'y apposer une main ferme et décidée. Tu laisses le chakra affluer lentement dans ton corps avant de le rediriger d'un coup dans l'amas de feuilles après avoir déterminé la structure globale de celui-ci en énergie vitale. Maintenant, se concentrer pour rechercher un corps étranger, d'une nature différente de l'ensemble.

Les minutes s'égrènent sans que rien ne se passe. Il faut dire que la pluie qui te mouille désormais plus franchement le visage, ainsi que le passage régulier de plusieurs animaux curieux, venus observer de ce que tu manigances, associés à ton irrépressible besoin de t'éparpiller, n'aident pas à la concentration. Dans ces instants, une seule solution. Pause salvia. Tu sors de ta poche la blague à tabac contenant tout le nécessaire pour fumer et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, te roules une clope de cette herbe chamanique que tu fumes rapidement. Les effets ne tardent pas à se faire sentir. Ton corps entier se relaxe, tandis que ton attention se focalise avec plus d'aisance sur l'objectif à atteindre. Concentré, tu théâtralises la scène en te posant en tailleur devant le tas de feuilles, les deux mains par dessus, un son grave et régulier s'échappant de ta gorge.

-Ohmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm...

Le chakra circule dans ton corps, puis tu le rediriges lentement, en quête du corps étranger. Il te faut patienter encore quelques instants avant qu'enfin, tu ressentes quelque chose qui semble avoir une nature différente que le reste de l'ensemble. Tu plonges une main vive au milieu des feuilles, et comme espéré, tu en ressors le morceau de bois. Ok, étape suivante.
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Re: Un passé à démêler. Mar 15 Oct - 21:18
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Maintenant que tu te sais capable de repérer une nature étrangère dans un corps en souffrance, du moins sur le papier, il est temps de penser à la suite. Isoler l'intrus. Comment parvenir à isoler du poison du reste de la structure interne du corps humain, sans rien endommager. Tu laisses retomber tes mains sur le sol, et malaxes la terre désormais transformée en boue par la pluie, tandis que ton regard, en manque de dispersion, se perd sur les discontinuités de l'endroit, observant chaque incursion aqueuse dans la végétation environnante. Il s'arrête plus spécifiquement sur une feuille jaunie par l'automne, au bout de laquelle une goutte d'eau vacille, suspendue la en attendant que l'heure de sa chute arrive. A l'intérieur de cette gouttelette, la teinte rosée d'un micro-organisme se pavane devant toi, sans doute incarcérée là sans dommage grâce à la fluidité d'écoulement de la goutte le long de la feuille. Une finesse et une douceur extrêmes que tu peux constater plusieurs autres fois, en contemplant le chemin parcouru par les billes d'eau à partir du moment où elles entrent en contact avec les végétaux.

La nature a toujours eu pour toi ce quelque chose d'incroyable qui lui permet d'être une source d'inspiration perpétuelle. En effet, c'est exactement comme ça que tu dois t'y prendre pour le Dokunuki. Manipuler ton chakra pour le rendre fluide, presque liquide, qu'il acquiert l'agilité de la rivière qui se faufile avec prestance entre les différents obstacles, tout en les léchant de ses chaleureuses caresses. C'est vers ça que tu dois tendre, même si cela nécessite de puiser une énergie conséquente dans tes réserves énergétiques.

Sans t'en rendre compte, toute ta réflexion a machinalement été accompagnée de mouvements constructifs dans la terre de plus en plus boueuse. En relevant tes mains jusqu'à ton visage pour regarder de quoi il retourne, tu constates la formation de deux sphères de boue de la taille d'une boule de Korobo, un jeu Nara mêlant stratégie et habileté. Il se joue à trois équipes de trois sur un terrain triangulaire et isocèle de vingt mètres de côté et de quatorze mètres de base, le vainqueur étant celui qui le premier parvient à faire glisser de petites boules numérotées de un à seize, d'un diamètre de cinq centimètres et appelées billiardises, dans des trous prévus à cet effet. Chaque joueur possède bien évidemment un rôle spécifique, lui attribuant certaines particularités, pour pimenter la chose.

Observant attentivement les sphères, tu les trouves plutôt bien adaptées à l'entraînement désiré. Alors que tu en laisses tomber une à tes pieds, tu ranges soigneusement la seconde dans une poche avant de prendre la direction du ravin, dans lequel tu t'engouffres d'un prompt kinobori afin de rejoindre la rivière en contrebas. Tu t'arrêtes un instant devant le buisson de ronces, pour remarquer qu'il est posé sur un tapis de branchages suffisamment solide pour ne pas se briser au moindre contact, même un peu violent. Stupéfaction, bien planqué au milieu des épines, tu aperçois une lueur dont tu t'empresses de découvrir la provenance. Ce médaillon. Tu ne le connais que trop bien. Bien qu'oxydé par le temps, il finit par s'ouvrir après que tu aies un peu forcé sur le mécanisme d'ouverture, découvrant un dessin grossier de deux personnes sensées vous représenter, Mayä et toi. C'est un cadeau que tu lui as fait à l'aube de son huitième printemps, pour sceller votre amitié, un présent qu'elle n'a jamais quitté jusqu'au jour de sa mort mais qui n'a jamais été retrouvé par l'équipe de recherche. Après l'avoir rangé, tu reprends ton trajet pour finalement arriver au bord de l'eau, avec toujours en tête un tu ne sais quoi qui te turlupine.

Tu t'agenouilles sur le bord, puis plonges la main droite dans l'eau. Objectif, adapter la structure de ton chakra pour qu'elle se mêle à la fluidité de l'eau environnante. Ressentir la légèreté, l'infinie flexibilité de ce courant, puis en adopter les attributs. Après avoir redirigé ton énergie spirituelle dans ta paume, tu en libères une très faible quantité de manière continue et la fais se répandre lentement dans la solution aqueuse. La fraîcheur de l'eau demande encore plus de concentration et tu dois t'y reprendre à plusieurs fois avant d'obtenir le résultat escompté. Enfin, tu y es, tu parviens à rendre fluide la nature même de ton chakra de manière adéquate. Sans plus attendre, tu sors de ta poche la sphère de boue et la place dans le creux de ta main avant d'y injecter en son centre une dose d'un faible poison, puis malaxes à nouveau ton énergie spirituelle, pour la laisser circuler habilement dans toute la boule terreuse, en quête du poison, en prenant soin de ne pas abîmer la structure de l'édifice. Au bout de quelques secondes de tergiversations, tandis qu'un véritable déluge s'abat désormais sur toi, tu ressens enfin la présence du corps étranger et l'enveloppe de ton chakra, avec la douceur d'une mère souhaitant embrasser son enfant, pour finalement l'extraire avec délicatesse et le voir suinter le long de la terre.

En observant avec attention la boule, tu remarques qu'un peu de terre s'est effritée à la sortie, signe d'une manipulation du chakra trop aléatoire à ce moment là. Il te faut recommencer. Ce que tu fais immédiatement en ressassant une à une toutes les étapes. Ce deuxième essai est concluant, la sphère ne bougeant pas d'un pouce. C'est épuisé et trempé que tu décides de prendre le chemin du domaine, afin de profiter d'une nuit de sommeil bien méritée, lorsque tes doutes te reviennent en mémoire.

L'équipe de recherche. Ils t'ont dit qu'ils avaient retrouvé des traces de sang un peu partout le long de la falaise, et que Mayä avait été retrouvée morte au pied de la rivière, puis emportée par celle-ci avant qu'ils ne l'atteignent, la violence du courant en cette saison ayant rendue les recherches aussi impossible que la survie. Et si?
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Re: Un passé à démêler. Mar 15 Oct - 21:28
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Il est temps de rentrer, tu tireras ça au clair demain matin. Comment s'appellent l'homme et la femme chargés des recherches déjà? Yahiko et Kinua. Oui c'est ça. Il devront répondre à quelques questions. En prenant le temps de vaquer à quelques occupations bucoliques, tu profites du trajet pour remettre en ordre toutes tes pensées, lorsque tu es interrompu par Gorasu, un Nara que tu connais bien, apparemment envoyé en mission de reconnaissance par le conseil, après qu'on ait averti ce dernier de l'apparition d'une espèce de serpents inconnue sévissant depuis peu dans la région. Après quelques échanges de polis, tu le salues chaleureusement puis lui souhaites bonne chance en lui expliquant tout le bien que tu penses des reptiles ainsi que ton envie d'en disséminer un peu partout autour de tes maisons dans les arbres, afin de rendre l'attraction plus exotique pour les touristes. Après un dernier soupir navré de la part de ton compatriote, qui ne semble pas mécontent de te voir t'éloigner, tu prends congé et regagnes ton nid pour t'y endormir et te réveiller dix heures plus tard, ton œil s'accrochant avec les premières lueurs d'un soleil reparu dans la paysage Inarien, à ta plus grande joie.

Il est temps d'aller taper la causette avec Kinua, son compère de l'époque n'étant désormais plus de ce monde. Âgée d'une cinquantaine d'année, la Nara est une kunoïchi respectée au sein du clan, bien qu'elle vive reclus depuis la mort de son mari et partenaire, Yahiko. Elle t'ouvre finalement la porte de chez elle après t'avoir fait patienté quelques minutes, comme si la rareté des visites l'incitait à se pomponner un peu lorsqu'un autre Nara se présentait devant elle. Même si elle a gardé de son élégance, on remarque à son visage un certains laissé aller.

Curieuse des raisons de ta présence ici, elle t'invite à t'asseoir dans le salon en te proposant un petit déjeuner frugal, composé d'une tasse de thé et d'une tartine de miel, que tu acceptes avec plaisir.

-Que me vaut le plaisir de ta présence ici Shika...ah la la, ça me rajeunit pas de voir ta frimousse ici...ça m'en rappelle des souvenirs, et des prises de becs avec ton père pour qu'il te fasse cesser tes bêtises...heureusement que ta mère était là pour m'appuyer...et puis y avait la p'tite Mayä aussi...pauvre petite, c'est vraiment une sale histoire...

-Comme vous dites Kinua-chan...c'est justement à propos de Mayä que je viens m'entretenir avec vous...votre mari et vous avez menés les recherches et m'avez dit qu'elle était tombé au bas de la falaise, qu'elle était déjà morte avant de se faire emporter par le courant sans que vous ne puissiez la remonter. Mais vous m'avez aussi raconté que vous n'aviez pas eu le temps d'approcher le corps avant qu'il glisse dans la rivière...comment pouvez vous être sûre qu'elle soit bien morte à ce moment là? Aujourd'hui j'ai retrouvé ça...lui dis-tu en lui montrant le pendentif...il était enfouie dans un buisson de ronces supporté par des branchages suffisamment solides pour stopper ou au moins ralentir un corps...et si Maya¨avait d'abord atterri sur ce buisson? Vu son angle de chute c'est tout à fait possible! Et si cela avait été suffisant pour ralentir sa chute? Et si elle était encore vivante? Ponctuas-tu, le regard brillant d'espoir...après tout, son corps n'a jamais été retrouvé...

La femme te regarde d'un air à la fois interloqué et gêné.

-Shika je...je sais combien vous étiez proches cette jeune fille et toi, mais tu ne devrais pas te créer de faux espoirs...maintenant que tu le dis, je dois bien reconnaître que nous n'avons jamais tenu compte d'un quelconque buisson. Nous avons cependant retrouvé suffisamment de sang sur la roche pour nous faire une idée de l'état de la victime, même si c'est vrai que nous n'avons pas pu approcher le corps. Mais tu sais Shika, quand bien même elle aurait survécu à sa chute, tu connais les courant de cette rivière à cette époque...il aurait été impossible qu'elle survive à ça en étant inconsciente...

Tu lui laisses à peine le temps de terminer que déjà tu cherches plusieurs excuses pouvant infirmer cette vérité.

-Oui, mais si elle n'était pas inconsciente? Si elle était juste suffisamment abîmée pour ne pas pouvoir s'exprimer? Ou encore si le contact de l'eau avait ravivé sa conscience? Il existe une multitude d'hypothèses envisageables, elle pourrait très bien...

Kuina te coupe dans ton élan.

-Shika...si elle était toujours vivante, pourquoi ne serait-elle jamais revenue au clan?!!?

Tu restes bouche bée, l'idée qu'elle soit vivante mais refuse de venir à ta rencontre te traumatisant peut-être plus que sa mort. Tu remercies la quinquagénaire et prends le chemin de la forêt pour assouvir ton besoin d'aération, sans toutefois réussir à t'enlever de la tête l'espoir naissant, aussi maigre soit-il.

Bien que l'idée de remonter le lit de la rivière sur plusieurs kilomètres en quête d'indices soit totalement saugrenue au regard du temps écoulé depuis son assassinat à présent présumé, tu t'y atèles tout de même, bondissant agilement de rocher en rocher, fouillant chaque parcelle de recoin, guettant la moindre trace. Mais après plus d'une demi journée de recherches, tu te fais une raison. Après dix ans, la chance est plus qu'infime de découvrir quelque chose en lien avec ton amie. Déçu tout autant que réflexif, tu t'adosses à un tronc et te laisse glisser jusqu'au sol, l'esprit tourmenté par quelque chose que tu imaginais totalement impossible quelques jours plus tôt. Et si l'impossible devenait possible?

C'est l'instant que choisit un daim pour débouler dans ton dos en piaillant un des petits cris de détresse si caractéristiques de cet animal. La bestiole a un souci et si la mélancolie est ton fardeau du moment, tu ne peux oublier ton appartenance aux Nara et tout ce que cela implique.Tu sursautes donc avant de te retourner pour apercevoir un être bondissant de manière désordonnée, poursuivi par quelque chose que tu ne distingues d'abord pas avant de pouvoir affirmer qu'il s'agit là d'un essaim d'abeilles, dont la ruche a probablement été perturbé par l'intervention de la bête en quête de nourriture. Elles sont plusieurs dizaines à s'acharner sur le cervidé tacheté, celui-ci semblant tituber de plus en plus avant de s'écrouler.

Tu te rues à l'assaut des insectes et les fait fuir en diffusant un peu de chakra dans l'air. L'animal est mal en point, mais c'est finalement là un excellent moyen de tester la qualité de ton apprentissage sur un être vivant, qui de toute façon va mourir si tu ne fais rien. Si le poison en lui même n'est pas très violent, le nombre de piqûres le rende difficilement isolable, tant il est réparti sur l'ensemble du corps.Le daim te regarde d'un œil aussi suppliant que fatigué et tu sens que son cœur peut s'arrêter de battre à chaque instant.

Tu te positionnes donc rapidement, à genoux face à son flanc, puis places tes deux mains à quelques millimètres au-dessus de lui, répétant dans ta tête les étapes importantes du jutsu. Repérage, pénétration du chakra, isolement des particules néfastes et enfin extraction. Tout ceci avec une très forte dépense en chakra. Tu laisses donc ton énergie se répandre de manière progressive puis continue, infiltrant chaque piqûre jusqu'à t'assurer de la nature du poison injecté, jusqu'à le ressentir comme élément perturbateur, puis tu fais aller ce chakra le long du canal irrité en saisissant toutes les particules disséminées ici et là dans le corps de la victime. C'est long, très long. Et cela demande énormément d'une concentration que tu ne peux accommoder d'une cigarette de sauge divine.

Progressivement tu extrais le poison, en prenant soin de n'endommager aucun organe interne. Pensant ta mission accomplie après dix minutes de travail, tu relâches la technique et retombes sur le sol. Malheureusement, si l'animal semble quelque peu apaisé, son agonie n'en est que plus lente. Il te faut te remettre au boulot en espérant que cette fois sera la bonne. Il ne te faut pas moins de quinze minutes supplémentaires pour enfin constater ta réussite, le cervidé se remettant sur ses quatre pattes avant de gambader de nouveau, même si fatigué, non sans avoir pris le temps de venir caler son museau contre ton épaule avant. Mayä aurait été fière de toi aujourd'hui.
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Re: Un passé à démêler. Mar 15 Oct - 21:30
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C'est bien claqué par ta journée que tu retournes finalement au domaine, après avoir fait chou blanc dans tes recherches, mais animé de l'intime conviction qu'il y a trop de choses contraires qui se recoupent pour être assuré du décès de ton amie d'enfance. Tu as découverts un médaillon lui appartenant à flanc de falaise, et bien qu'elle ait été aperçue en contrebas, glissant dans une rivière déchaînée qui a pour habitude de ne laisser que peu d'espoir à ceux qui y sont engloutis, son corps n'en a pas moins jamais été retrouvé. En revanche, il est également vrai que si elle était vivante elle serait sans doute revenue vers vous une fois sa guérison acquise. Il y a là un nœud que tu n'arrives pas à démêler.

Ces réflexions en tête, tu passes les portes du domaine, la tête basse, tes pas te guidant vers ta demeure quand tu es attiré par l'agitation qui s'élève de la place centrale. Tu te fraies un chemin parmi les Nara rassemblés pour l'occasion et fini par apercevoir Gorasu, étendu sur le sol et fiévreux, tandis que deux autres membres du clan le soutiennent en braillant.

-Vite allez nous chercher un Nara de niveau supérieur en médecine...Il s'est fait mordre par un serpent...ça semble grave, sa gorge gonfle et il a de plus en plus de mal à respirer...

Bordel. Il est en train de crevé, et le mal semble provenir du venin injecté par morsure du reptile. Tu ne te sens pas particulièrement prêt à tenter la technique sur un humain, mais après deux minutes d'attente, personne ne se manifeste. Vous ne pouvez pas vous permettre de patienter plus longtemps, sous peine de devoir organiser un enterrement ce soir.

-Je m'en occupe...tous les deux, portez-le le plus vite possible jusqu'à chez-moi et tâchez de ne pas trop le secouer...pendant ce temps là, toi là-bas, arrange toi pour me trouver un linge propre et une bassine d'eau fraîche...et toi préviens sa femme et sa fille et dis-leur de rappliquer au plus vite...il va avoir besoin de soutien...et moi aussi...conclus-tu finalement en soupirant.

Gorasu est transporté en urgence jusqu'à ta chambre, puis allongé sur ton futon. Tu te penches au-dessus de lui, te renseigne sur l'endroit de la morsure puis déchires sa tunique sans demi-mesure afin de prodiguer les premiers soins, pour stabiliser le patient, en attendant l'arrivée de la bassine d'eau et du linge propre. Leur livreur ne tarde pas à arriver et dispose le tout sur la table basse positionnée sur ta droite. Tu te saisis de la chemise bariolée qui fait office de linge, la plonges dans l'eau, l'essores de manière à limiter au mieux l'humidité tout en gardant un maximum de fraîcheur, puis lui déposes sur le front pour maintenir une température corporelle acceptable.

Tu te positionnes à côté de lui et t'arques-boute un peu, avant de placer tes mains en suspension à une dizaine de millimètres au-dessus de lui, puis de les laisser se balader sur l'ensemble de son corps, afin d'analyser la situation grâce à ton chakra. Si le poison a été injecté par une morsure apparente sur le flanc gauche du Nara, le poison a eu le temps de se répandre un peu partout. Tu synchronises ton énergie vitale avec la nature même du poison, puis la diriges jusqu'à tes paumes, avant qu'elle ne s'infiltre dans le corps du patient. Tu fluidifies ton chakra pour qu'il se meut le plus délicatement possible entre les différents aléas de la physiologie humaine, et t'arranges pour cibler puis envelopper chaque dose de poison, quelque soit sa position.

Plus d'une demi-heure plus tard, tu es encore au travail, après avoir déjà manqué par deux fois de perdre ta constance en chakra, ce qui aurait pu entraîner des dégâts irréversibles. Plusieurs grosses gouttes de sueurs roulent sur ton front, la fille du blessé te l'épongeant régulièrement avant que la transpiration n'atteigne les yeux. Tu soupires plusieurs fois, ta respiration se fait plus saccadée, presque hésitante.

Ça y est, tu as enfin réussie à isoler tout le poison. Maintenant, il ne reste plus qu'à l'évacuer en douceur, sans créer de dommages internes. Tu t'appliques du mieux que ta concentration te le permet, en pensant à Mayä. Tu en es sûr, elle aurait réussi ce petit miracle en un rien de temps. Petit à petit, le poison s'extrait, suintant du malade par tous les pores de sa peau. Il retrouve une respiration normale et sa gorge dégonfle à vue d’œil. Tu t'appliques à enlever jusqu'à la dernière particule de venin, puis t'écroule de fatigue une fois l’œuvre accomplie n'évitant une chute douloureuse sur le parquet, que grâce aux ninjas assistants qui te prêtent main forte.

Tu préconises quelques soins posts opératoires, puis invoques l'épuisement pour montrer la sortie à tout le monde et récupérer ton lit, sur lequel tu t'écroules sur le dos, les bras en croix et l'esprit vagabond.  Il te faudra prendre le temps d'approfondir ton enquête à propos de Mayä.
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