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Tout n'est pas gravé dans le bois [PV SAHARA Denya]

Shirogane Honoka
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Tout n'est pas gravé dans le boisft. SAHARA Denya


J'étais seule à l'atelier ce jour là, seule avec moi-même, mes marionnettes et un bon paquet de clope. Mon père s'adonnait à ses propres activités je-ne-sais où et j'avais emprunté les clefs de notre atelier pour vaquer à mes petites affaires. Oh, pas grand chose en soit, juste des petites modifications banales sur ma propre marionnette... et ranger. Parce qu'en réalité, c'était un bordel sans nom. On avait de tout qui trainait partout et j'en faisais des cauchemars. Je supportais pas le désordre. Même des vis pas foutus dans la même boîte, ça me rongeait de l'intérieur. Parfois, je me demandais si j'avais toujours été aussi maniaque et quand je voyais la façon dont je pliais mon linge.... je me disais que sans doute que oui.

J'avais donc d'abord commencer par nettoyer tout le bazar de l'atelier. On se croyait sur une scène de meurtre de marionnette. Y avait des jambes et des bras à moitié travaillé, des bouts de plaques par-ci et par-là. Ce lieu était foncièrement dégueulasse et il me fallait penser à engueuler le vieux pour ça. J'étais pas sa bonniche et j'étais pourtant pas une fille ingrate. Le drame des vieux garçons sans doute. Un type comme lui aurait dû trouver une bonne femme et parfois ça me faisait culpabiliser. Je me disais que c'était peut-être parce qu'il m'avait trouvé qu'il avait laissé tomber l'idée. Et il aurait pu après tout. Il avait pas encore trente ans quand il m'avait recueilli. M'enfin... il en avait trente de plus maintenant, ça pouvait toujours arriver.

J'accrochais les membres de bois au mur en fonction des tailles pour ceux qui étaient finis, le reste, je le foutais dans une caisse "fourre-tout". Il n'aurait qu'à piocher dedans. Un petit coup de balai également pour ramasser tous les copeaux de bois issus du travail du bois, la poussière et le sable vicieux que nous emmenait parfois le vent. Bref, le principal. J'étais pas allée jusqu'à tout faire briller, il ne fallait pas déconner. C'était surtout... le rangement mon soucis. Il fallait que les choses soient à leur place. Puis une fois ce boulot ingrat terminé, je m'étais attelée à ma propre marionnette donc j'essayais d'améliorer la peinture sur le visage pour la rendre plus... joli. C'était complètement superficiel mais c'était uniquement pour moi que je le faisais. J'enchainais après par l'ajustage de mes petits gadgets de tirs et de lancers, manière de vérifier que rien ne rouillait.

Quand j'estimai que tout me semblait bien, je m'accordais ma minute cigarette qui, en moins de deux, transforma les lieux en véritable fumoir. Bizarrement ça ne me dérangeait pas plus que ça, bien que je savais que l'odeur de nicotine incommodait mon père. J'avais envie de dire, moi, c'était son bordel. Chacun son problème.

Alors que je réfléchissais au moment où je m'amusais à faire des ronds de fumée, la porte légèrement entre-ouverte laissa un rayon de soleil entrer dans l'atelier et se refléta sur une lame cassée posée sur un comptoir. Je ne saurais dire pourquoi mais j'eus comme le réflexe curieux de poser mon nez sur mon propre katana. Il était posé avec quelques affaires à moi tout près de là et naturellement je m'étais avancée vers lui. La cigarette toujours en bouche, je le sortis légèrement du fourreau et contempla la lame quelques instants qui me renvoya mon image. J'avais l'impression que cela faisait longtemps qu'il n'avait pas servi. Il me faudrait sans doute l'affûter. Mais alors que mes yeux mauves se perdirent dans la couleur de l'acier, j'entendis quelqu'un toquer. En voilà une de surprise.

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Sahara Denya
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Visite de routine Lun 14 Oct - 20:39
Sahara Denya

Shirogane Honoka


Sahara Denya

Visite de routine






An 15,


automne


À mon arrivée, je pus constater quelque chose d'étrange : la lourde n'était pas vraiment fermée, ce qui était plutôt inhabituel pour un atelier tenu par des artisans gardant si jalousement leurs secrets. Un rapide coup d'oeil suffit à constater qu'il n'y avait pas eu de violente effraction au vu de l'état de l'ouverture, point de pied de biche, ou de fracas, mais il existait d'autres astuces permettant de se d'entrer dans une demeure sans faire de dégâts. Au sol, je ne constatai pas de traces de fuite de groupe, ce qui ne m'avançait guère et à trop vite m'inquiéter, je n'allais pas être bien efficace comme kunoichi. Le meilleur moyen de savoir le fin mot de l'histoire était d'entrer dans l'atelier où il ne se passait peut-être rien de spécial. Je frappai à la porte de derrière laquelle émanait une légère fumée. Sans attendre, j'ouvris l'huis et bondis à l'intérieur du bâtiment pour me retrouver au milieu d'un affreux nuage qui me fit immédiatement tousser. Ce qui brûlait ? Ventilant devant moi au moyen de ma main, utilisant mon autre bras, le bouche, pour écarter la fumée puis soufflai, sourcils froncés. Honoka ! Elle était là, seule, mais je n'étais vraiment pas habituée à ce qu'elle avait au bec. Je peinais à croire que tout n'était du qu'à la cigarette, mais les Shirogane n'avaient pas pour coutume de s'affairer dans des lieux aérés. En tout cas, c'était dégueulasse et j'envisageais déjà de ne pas rester, mais je n'étais pas ici pour rien. Je pouvais changer d'atelier, mais non, j'y étais, j'y restais.


Il serait bon d'aérer. Je vais laisser la porte ouverte.




J'étais ici pour un entretien régulier de mes bras. Si certaines choses étaient à ma portée dans le soin de mes prothèses de bois, ils contenaient des mécanismes qui demandaient qu'ils fussent ouverts et examiner par des yeux d'expert et comme il s'agissait de bras de pantins greffés par des marionnettistes, les Shirogane étaient les plus à même de se charger de cela et voilà ce qui me dérangeait le plus. Mes bras de bois n'avaient pas été uniquement l'objet d'un rabaissement par la hiérarchie mais aussi d'une espèce de prise de distance par les Shirogane qui voyaient en mes prothèses un signe d'insoumission de ma part, voire parfois de rébellion. Toutefois, Honoka n'était pas de ceux-ci. Honoka n'était pas à me houspiller ou à me jeter de sévères regards, non. J'ignorais si c'était le fait de ses origines Kaigan ou de son plus gros échec en mission, mais j'avais la chance d'être sur le lieu de travail d'une marionnettiste qui n'avait, à ma connaissance, aucun mépris pour moi. Mais est-ce que cela valait s'être enfumée ? Reculant pour clore la porte à moitié, laissant un fin passage pour que la fumée sortît, je tapotai du majeur droit sur mon avant-bras gauche.


Mais pas maintenant. Je suis venue pour un entretien de la mécanique de mes bras.




J'espérais que la fumée allait vite se dissiper car je n'étais toujours pas à l'aise.


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La porte s'ouvrit sur une silhouette féminine que je devinais dans les ombres de ma fumée. J'arquais un sourcil le temps de pouvoir identifier qui se présentait sans toquer à la porte. La politesse... c'était vraiment plus ce que c'était de nos jours. Cette femme, je ne la connaissais pas... ou je ne m'en souvenais pas. Difficile à dire. Ou plutôt il me fallut un certain temps avant que l'information me revint en tête. En fait si, je la connaissais, la fliquette. Elle proposa rapidement d'ouvrir en grand la porte de l'atelier pour chasser l'odeur de ma cigarette. Pendant qu'elle s'octroya visiblement le droit  d'aérer la pièce, j'avais bien saisi le message subliminal qui disait que ma clope l'indisposait et j'étais une femme polie. J'écrasais dans un cendrier de fortune celle que je finissais tout juste.... j'en ralluma une autre. Fallait pas déconner, j'étais quand même chez moi.

La singularité de cette femme? Ces bras de marionnette. J'étais très étonnée que le clan eut autorisé une telle opération sur quelqu'un mais personne ne semblait en assumer les conséquences derrières. Bien joli de vouloir jouer les docteurs, mais fallait assurer le service après-vente. Personnellement, je m'en foutais royalement, ce qui n'était pas très Shirogane, je le concédais. Mais ce n'était pas comme si les miens étaient réellement choqués par le fait que je ne faisais pas les choses comme tout le monde. Et puis sérieusement... on pouvait pas laisser la fliquette comme ça, non? Elle était après tout une shinobi comme chacun d'entre nous. C'était comme revenir à se tirer dans les pattes ou dans ses propres effectifs. Pourquoi? De l'égo? Rien à cirer.

Lorsqu'elle m'expliqua la raison de sa venue, je pointais mes yeux mauves dans sa direction avec une apparente indifférence. Mais en réalité, je réfléchissais à son cas. Prenant ma cigarette entre mes doigts puis soupirant une fine fumée en tournant la tête sur le côté - pour ne pas le lui envoyer dessus - je lui fis un signe de main de s'asseoir sur un tabouret à côté de la grande table de travail.

Une fois installée, je remis ma clope dans le bec et j'inspectais directement les bras, sans lui demander d'autorisation. Je tâtais le bois dans lequels ils étaient faits, j'observais la jointure, je le pliais. Mouais... ça coinçait un peu. Je levais mes yeux une nouvelle fois vers elle, puis me saisit de mon carnet dans ma poche.

" A quel niveau, ça te gêne le plus? Quel mouvement? "

C'était peut-être qu'un petit bug de rouage ou simplement le métal à graisser. Dans le pire des cas, ce serait carrément une pièce à changer. Pour le savoir, il me faudrait totalement le démonter mais avant d'arriver à une telle extrémité, je préférais qu'elle m'indiqua son ressenti.

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Les soucis d'après-siège Lun 28 Oct - 8:51
Sahara Denya

Shirogane Honoka


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Les soucis d'après-siège





La fumée était en train de se dissiper et voilà que déjà Honoka allumait une nouvelle sèche. Mon nez renifla un petit coup et je constatai que je n'allais pas vraiment apprécier l'atmosphère qui risquait de s'installer, mais au moins l'air était devenu plus respirable et seule l'odeur d'une cigarette allait venir remplacer la fragrance de toutes celles que la fumeuse avait consommées auparavant. Une petite inspiration pour remarquer la différence qui ne me sauta pas aux narines. Point de remarque, cette fois-ci, mais je plissai légèrement les yeux et, après avoir écarté la fumée de mon visage, je tournai la tête pour observer l'atelier, jeter un oeil au local de celle chez qui jamais je n'étais venue. J'appréciais que la Shirogane ne me crachât pas sa fumée en plein visage. Il y avait cet établi principal qui était l'évidence-même à regarder, qui était à la hauteur de la marionnettiste, plus grande que moi. Je n'avais pas eu le temps de plus contempler qu'elle m'invita à m'asseoir, ce que je fis avant qu'elle ne me palpât. J'avais l'habitude d'être manipulée et cela, j'avais fini par l'accepter, mais je ressentais toujours une gêne, l'impression que quelqu'un pénétrait trop dans mon intimité et pourtant, je venais ici de mon plein gré mais ce n'était guère agréable que d'être ainsi à la merci d'une main qui n'était pas la mienne avec une intention qui n'était pas celle d'un câlin, comme mon pupille Shinsei ou rien que mes parents, lorsque j'accueillais quelqu'un dans mes bras. Mais que quelqu'un vînt ainsi me toucher ne me procurait pas le plus grand bien-être. S'il s'agissait des mains et des poignets, c'était largement acceptable. J'avais déjà du mal dès qu'il s'agissait de l'avant-bras, mais lorsque l'on atteignait le coude, je n'étais vraiment plus disposée. Quand ce fut le cas et que les doigts d'Honoka atteignirent l'olécrane, un vif frisson me parcourut et je sursautai légèrement, posant un regard braqué sur le point d'impact, fixant les intrus auxquels j'avais implicitement donné l'autorisation de se poser sur moi. Ils avaient ce droit, mais comme je les observais, j'eus une répulsion et une folle envie de retirer mon bras, surtout lorsqu'ils atteignirent la limite entre bon bras de bois et mon bras de chair, moment où je sentis à nouveau le fer de la lame en moi. Je me raidis alors brusquement, incapable de bouger.

Ces bras qui étaient les miens m'avaient été fabriqués après le tragique incident du restaurant de mon père. Une mauvaise publicité pour lui mais surtout une douleur intense pour moi, des cris et des pleurs. Ces hommes en noir n'avaient eu aucune pitié et avant que quiconque n'eût pu réagir, j'avais été amputée de deux membres ; le sang avait coulé. Ne restaient que mes arrière-bras, dont l'extrémité des humérus n'était plus. Aujourd'hui, je ne ressentais plus le mal, heureusement, mais mes coudes et avant-bras, eux, restaient absents et n'étaient plus que des prothèses. La question d'Honoka me sortit de mon blocage et me détendit. Légèrement. Très légèrement. Me permit de bouger, d'ailleurs, ne me détendit pas.


Je n'en sais rien, c'est un entretien régulier, je n'y connais rien en mécanique. J'aime bricoler, mais mes bras n'ont rien à voir. J'ai peut-être… Si ! Depuis le siège de Baransu, j'ai le coude qui grince légèrement et j'ai peut-être un souci dans les canaux à chakra.




Si l'infiltration du campement Aomotsu en compagnie de Haruka et Akrillo s'était bien déroulée, j'avais en revanche moins souri après la fin de la grande bataille, lorsque nos renforts étaient enfin arrivés. Jamais je n'avais été poussée aussi loin dans mes retranchements en étant sollicitée sur une si longue période sans repos véritable, sans répit, à sans cesse défendre les remparts et aller au front, je m'étais donnée à fond et les rouages de la mécanique interne avaient du le ressentir, ainsi que le système qui remplaçait mes véritables canaux. Ceux dont je disposais actuellement étaient artificiels mais présentaient un souci qui allait être un vrai problème sur le long terme.


Je ne sais pas si j'ai trop forcé, mais j'arrive nettement moins à contrôler mon chakra depuis le festival. Je n'ai aucun problème à m'accrocher au mur avec les pied, mais j'ai voulu apprendre le Chakra Kyuin, qui serait très pratique et je n'y arrive pas. On m'a dit que je voulais commencer par une technique demandant trop d'application vu mon problème, mais je préfère voir un spécialiste. Une spécialiste, en l'occurence. Est-ce que mes canaux artificiels sont bouchés ?





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De base, soyons très clairs. J'y connaissais que dalle en iroujutsu. Si elle avait mal, je pourrais rien y faire. Par contre, s'il s'agissait que du rafistolage mécanique, c'était clairement dans mes compétences. J'avais perdu beaucoup de chose mais pas mes doigts de fée - en omettant que je les avais eu pétés comme la grosse majorité de mes os avant mon blackout. Alors que j'étais assise à côté, mettant clairement mon nez dans les rouages de son avant-bras, je la sentis se raidir. Tu m'étonnais. J'étais bien placée pour savoir que c'était toujours l'horreur de se faire tripoter par un inconnu. Mais qu'elle se plaignait pas, les pires, c'était sans doute moi qui les avaient connus.

Je levais ma tête vers elle quand elle daigna me répondre, toujours la cigarette à la bouche. Elle me parla de coude qui grinçait, puis enfin d'un problème circulatoire. Face à cette réponse, j'arquais un sourcil. C'était curieux mais si elle avait effectivement bataillé comme une dératée, elle avait sans doute foutu le foutoir dans les tuyauteries. Le prix des excès. C'était peut-être du bois, mais cela avait ses limites. Le problème avec les prothèses était qu'on ne pouvait que rarement les anticiper puisque nous n'avions aucune sensation. La clair avait son bon et mauvais côté après tout.

Demeurant silencieuse, je lui mimais alors le geste de dévisser son bras. Je pouvais clairement pas l'inspecter comme il se devait sur elle. Je la laissais donc tranquillement faire pendant que je partis me chercher ma petite trousse d'outils. Une fois trouvée, je l'étalais sur mon établi et me saisit de la prothèse de la fliquette. Je le posais devant moi et l'ouvrit délicatement. Je vous épargnerais les détails techniques parce que ça n'avait aucun intérêt, mais en moins de deux je compris le problème et ça ressemblait bien à ce qu'elle me racontait.Je pris mon carnet et commença à lui écrire ce qui allait pas.

" Un des câbles conducteurs est compressé. Cela bloque la circulation de ton chakra, c'est pour ça que ça déconne. Faut que je te le change. Mais t'as aussi un rouage qui présente des fêlures. Il va pas tarder à casser. A changer aussi. "

Je posais mon carnet sur la table et je me dirigeais vers les pièces qu'on gardait en stock. Je dus faire deux ou trois tiroirs avant de trouver ce qu'il me fallait, avant de traverser toute la pièce pour farfouiller ailleurs. Je revins en tenant dans mes mains plusieurs câbles, de tailles et longueurs différentes, ainsi que le fameux petit rouage. D'ailleurs, je lui présentais la chose rapidement.

" Alliage plus solide. "

Pas besoin de long discours. Je me mis rapidement au travail, ça n'allait pas durer des plombes quand on connaissait le job. Sans manière, j'arrachais un fil, chose qui pourrait choquer sans doute une personne qui n'y connaissait rien. C'était pas très délicat mais je savais ce que je faisais. Je pris un de mes outils qui ressemblaient à une pince assez fine, je retirais le rouage à moitié péter et avec le même engin je plaçais le nouveau. Cela me prit bien dix minutes quand même. Fallait pas merder. Pour le câble, fallait surtout trouver le bon. Je fis plusieurs comparaison avec celui que j'avais retiré avant de me décider. Au détour d'un crachat de fumée, je me permis néanmoins de la rassurer comme je pouvais.

" Dix minutes encore. Après, vous ferez un test pour voir si le chakra passe comme il faut. "

Voilà à quoi je passais donc le temps qui suivit, à ajuster le canal conducteur à la taille de son bras minuscule. Une fois cela fini, je lui tendis pour qu'elle se le remit.

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Le sourcil

d'après-explication





Eh oh oh oh ! Je t'avais vue, Honoka ! À lever un sourcil comme ça, comme si je venais d'expliquer que j'avais donné un cours de tricot aux plus puissants des Kaguya ou alors que j'avais bu le thé avec le chef des Kaigan et les autorités religieuses de ce clan. Si j'avais expliqué cela, j'eusse compris une telle réaction, la même que la mienne à sa place, mais je n'avais qu'exprimé un problème survenu après d'intenses efforts répétés, pas autre chose ! Et puis, j'avais peut-être fait de mauvais gestes mais le matériel qui composait ma prothèse n'était pas éternel.

Je la vis mimer un geste, comme tentant de me faire deviner quelque chose. J'aimais ce jeu, mais état-ce bien le moment ? Un doute d'un quart de seconde s'installa avant que je ne comprisse : elle mimait la mécanicienne usant d'un tournevis, bien évidemment. Elle allait commencer à ouvrir, à tripatouiller, à bidouiller, à explorer mon bras. Bien sûr. J'avais prévu cette hypothèse, aussi étais-je venue munie d'une trousse de soin. Loin de maitriser la médecine, je savais qu'elle contenait divers stimulants et anti-douleurs et comme c'était la première fois que j'avais réellement des ennuis, je m'attendais à avoir mal. Pas un simple bobo, non, une douleur qui pouvait me permettre de renouer véritablement avec cet instant où s'était abattu sur moi le fer froid de la cognée de ce connard. Oh, elle risquait bien de constater que j'avais pris de quoi soulager une souffrance. Peut-être allait-elle mal le prendre, mais ce qu'ignoraient certaines personnes, c'étaient que mes prothèses étaient si bien faites que les capteurs sensoriels avaient été reproduites au point que je sentais lorsque l'on touchait le bois. Je souffrais lorsqu'une lame venait se planter dedans. On pouvait se dire que j'avais de la chance de me retrouver avec des outils me permettant de frapper sans aucun risque, mais c'était une grossière erreur, même si je comprenais tout à fait qu'on la fît, j'eusse aussi cru, à leur place, que de telles prothèses n'étaient pas dotées de capteurs, mais la réalité était autre que ce que l'on pouvait croire.


C'est la première fois que quelqu'un va peut-être démonter mon bras, donc si je hurle, ne sois pas étonnée : c'est peut-être une prothèse, mais elle a des capteurs sensoriels. Je sens la douleur, donc attends-toi à m'entendre.


Je commençais à avoir envie de rentrer chez moi car la marionnettiste revint avec son matériel et la réalité d'un examen se fit ressentir. Elle allait m'ouvrir. Elle allait toucher des mécanismes appartenant à mon corps. Elle allait toucher à mon bras comme s'il s'agissait d'un objet, mais moi, j'allais sentir comme ma peau, ma chair tordue, tendue, pénétrée, tournée. Elle pouvait décider de planter de clous, de frapper au marteau sur mes coudes, de toucher l'équivalent de mes articulations, de me déchirer. J'avais peur. Peur de souffrir bien plus que nécessaire. La simple idée qu'une vis tournât en moi m'effrayait et il s'en fallut de peu pour que je ne me levasse pour quitter les lieux, mais sans trembler, je restai, mâchoire figée, yeux fixant droit devant moi. Et ce ne fut pas douloureux. A ma grande surprise, tout se déroula sans mal. Mon bras n'était qu'un objet et je ressentais certes ce que faisait Honoka, mais mes craintes, certes fondées, ne furent pas confirmées. Oh, je n'avais pas l'habitude d'être ainsi manipulée, c'était bizarre, mais bien moins difficile à vivre que je ne le pensais. L'opératrice écrivit ce qui se passait. Il y avait une compression. Pourquoi ? Aucune idée, mais j'allais garder cette question pour la fin de la maintenance. Et une fêlure sur un rouage, mais cela, je pouvais le comprendre, car à trop me battre, je n'avais guère fait du bien à mon corps. J'étais à remplacer. Elle n'avait pas dit cela mais c'était la première fois que quelqu'un s'occupait de moi de cette manière, aussi profondément et on ne parlait pas de me soigner, mais il était question de remplacements. C'était bizarre à lire. J'arquai à mon tour un sourcil, mais elle était la professionnelle et moi la cliente. Je la vis donc aller chercher de quoi faire et alors qu'elle était de dos, je regardais l'atelier, l'ordre qui y régnait. Tout l'attirail du marionnettiste, surement, celui qui réparait, celui qui démontait, celui qui améliorait et embellissait.

Je subissais et attendais, le rythme étant donné par la Shirogane. Moi, d'habitude si bavarde, je restais muette face à Honoka. Elle n'était pas très causante non plus, il fallait bien l'admettre, elle allait à l'essentiel sans trop communiquer. Ce fut ainsi que je lui laissai mon bras, dont elle disposa sous mon oeil attentif. J'espérais que la fumée de la clope n'allait pas abimer le bois ! Puis il fut temps de remettre mon membre moi-même. Si je m'y attendais ! Je la pensais plus compétente pour effectuer ceci, mais j'essayai. Sans succès. Je tentai une nouvelle fois, en tenant le pouce du bout des dents pour le maintenir et l'air et, de mon bras libre, le visser au socle. Je dus m'y prendre à trois fois, mais j'y étais parvenue. Enfin ! J'agitai calmement la main. Puis je secouai le bras. La fixation était stable.


Merci merci ! Il faudra se décider entre tutoiement et vouvoiement, mais merci.



Je fis craquer mes doigts en la regardant, tout sourire.


Tant qu'à vérifier si le chakra passe, autant directement essayer le Chakra Kyuin, non ? Si c'est vraiment une technique compliquée, ça permettrait de vraiment vérifier si mon système est en ordre.


Je me savais d'une extrême mauvaise foi en disant cela, car j'avais tant envie de maitriser l'absorption que j'étais prête à directement passer à cette étape sous prétexte qu'elle était représentative de l'usage du chakra ninjutsu, en brûlant les étapes. Sans attendre la réponse, je repensai à la marche sur les surfaces. Sur tout type de surface, même sur l'eau, lorsque je m'arrêtai dans mes pensées. La seule personne présente ici m'avait aidée et j'allais, en guise de reconnaissance, tenter de m'en prendre à elle ? Non, pas du tout, hors de question. Mais alors que faire ? Ce fut avec cette question en tête que je pinçai ma bouche entre les phalanges intermédiaires de mon index et mon majeur droits avant de me lâcher et demander :


Est-ce que tu connaitrais un moyen aussi bon que le Chakra Kyuin pour vérifier l'efficacité du transit, mais justement sans que j'aie besoin de m'en prendre à quelqu'un, à toi en l'occurence puisque nous sommes seules ?



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La fliquette était vraiment une drôle de gonzesse, il y avait pas à dire. Je l'écoutais pour la forme, par politesse, surtout quand elle m'expliqua qu'elle pourrait hurler à tout moment à cause de son bras articulé. Apparemment, le concepteur de son membre avait eu la riche idée de lui implanter des capteurs sensoriels. Bien que je pouvais en cerner l'utilité dans la vie de tous les jours, je trouvais ça foncièrement con à mettre en place sur une femme que l'on taillait pour le combat. Il y avait un truc sacrément sadomasochiste dans cette affaire. Il aurait pu au moins lui permettre de tout désactiver de temps à autre.... en tout cas, je m'arrangea pour que ce soit le cas. Pas envie de l'entendre me siffler dans les oreilles. J'étais muette, je voulais pas devenir sourde.

Quand je commençais à la manipuler, je voyais clairement qu'elle était tendue. Il n'y avait pas de quoi fouetter un chat pourtant. Je pourrais pas lui en tenir rigueur non plus. Personnellement, cela m'emmerderait qu'on toucha à mes marionnettes sans mon autorisation mais ici, c'était elle qui avait demandé mon expertise. Fallait pas se plaindre. J'étais mécano, pas médecin. Quand j'eus fini mon bricolage, je lui tendis son bras le plus naturellement du monde, mais à la vue de la tête qu'elle me faisait, elle en fut surprise. Elle croyait quoi la petite dame? Que j’étais infirmière? J'allais même pas être payé pour mon boulot, j'allais pas faire de supplément. Ma bonté me perdra... ou elle se perdait déjà dans un rond de fumée que je crachais sur le côté alors que je l'observais lutter pour se "ré-emboiter". Fallait qu'elle apprenne à se démerder. Il n'y aurait pas toujours quelqu'un pour l'aider après tout.

Puis elle me fit une remarque pas bête du tout. Le tutoiement, le vouvoiement.... je jonglais avec les deux parce que je ne savais pas toujours comment m'y prendre avec certaine personne. Je haussais les épaules, j'avais pas de préférence à vrai dire. C'était plutôt à elle de voir, elle était d'un grade supérieur au miens. Si elle était dans un délire très hiérarchique, je supposais que le vous s'imposait.

Avec ma nonchalance habituelle, je repris mon carnet dans les mains. Visiblement, elle avait le feu aux fesses et voulait déjà s'entrainer et à la manière dont elle me posait les questions, j'avais l'impression que j'allais aussi me coltiner cet aspect de son "entretien". Il faut dire que ça serait assez logique, surtout si je devais farfouiller ces câbles.

" Je maîtrise pas le Chakra Kyuin mais le Chakra nagashi pourrait faire l'affaire. Si tu connais, tu peux t'y essayer. Sinon, je le t'enseigne. "

Au point où on en était. Je pris ma cigarette entre mes doigts et allais l'écraser dans un cendrier à côté de l'établi. D'un pas serein, je me dirigeai immédiatement vers mon katana, celui-là même que je matais un peu plus tôt. Je m'en saisis et le sortis lentement du fourreau, avec beaucoup de délicatesse. J'y tenais vachement. Autant qu'à mes marionnettes. A mes yeux, il faisait aussi mon identité. Pourquoi? Parce que d'après mon père, j'avais la lubie des épées depuis gamine et par déduction, j'avais saisi que c'était en lien avec ma vie de Kaigan. Peut-être qu'il y avait quelqu'un que j'admirais qui avait une grosse épée. L'idée me faisait sourire.

Aussitôt dégainée, je me mettais directement à l’œuvre. J'insufflais mon chakra dans la lame, et plus exactement par le biais de ma main en contact avec elle. Si sur la force cela paraissait assez banal, ça me permettait de rendre le maniement de mon arme plus léger, principalement parce que j'avais une affinité avec le futon, mais aussi plus perforante. Je pouvais tailler n'importe quelle matière comme du beurre... ou à peu près.

Je planta alors mon katana dans le sol et lâcha le pommeau. Aussitôt, mon chakra quitta naturellement mon arme puisque je n'étais plus en contact avec elle. A la place, je repris mon carnet.

" Ce serait un bon exercice pour ton bras. Faut que tu étires ton chakra jusque dans ton arme. Pour ça, il faut que tu es une bonne circulation. Prend un kunaï, et essaye. "



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Sahara Denya
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Remise en question Dim 12 Jan - 21:22
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Shirogane Honoka


Sahara Denya

Remise en question





À rester impassible comme ça, elle allait elle-même passer pour une marionnette. L'apparente froideur de cette femme ne me mettait nullement à l'aise et je ne souhaitais pas lui parler plus que nécessaire tant régnait dans cette pièce une atmosphère peu accueillante. Les ateliers n'étaient pas réputés pour être des lieux de causette, mais de là à presque ne rien dire, ne rien communiquer, c'était triste. Au moins, je ne pouvais reprocher à Honoka de ne pas être une professionnelle, elle savait aller à l'essentiel. Kunoichi jusque dans les temps de repos et de préparation. Au moins, elle ne s'encombrait pas de discussions inutiles.

Comment pouvait-elle d'ailleurs rester sérieuse et efficace avec la cigarette ? Je ne fumais pas, mais avais dans l'idée que la clope était un moyen de se détendre ? L'évasion semblait interne pour elle et ne devait pas toucher au domaine des relations, c'était triste. Enfin, peut-être n'était-elle pas bavarde car je l'interrompais dans de la maintenance, de construction ou simplement l'entretien de son atelier. Les débris, les outils perdus lors de réparations, voilà des tracas auxquels j'avais déjà pu assister dans d'autres ateliers et l'on m'avait bien dit que les marionnettistes avaient pour habitude de prendre soin de leur lieu de travail. Je me souvenais très bien de Jepeto, cet homme tenait sa salle de travail comme personne, peu de poussière de bois par terre, rarement un outil ailleurs qu'à sa place même lorsque je le surprenais en plein travail pour de la maintenance. Il arrivait même que le sol fût nettoyé au point de briller et ce sans qu'il utilisât de l'eau. Ou très peu.

À ma question, elle parla du Chakra Nagashi. Le… Ah, cette technique qui renforçait une arme ? Celle-ci ? Mais pourquoi ? Je parlais de mon bras, pas de… Ah, directement, elle allait prendre son sabre ? Que comprenait-elle ? Pourquoi cette Shirogane si calme semblait soudain prompte à entrer en action ? Oui, la pensée humaine était complexe et je ne pouvais nier que j'oubliais sans doute un paramètre dans l'équation, mais celle qui était muette semblait prête quasi-spontanément à prodiguer de l'enseignement. Je n'en demandais pas tant.


Je la connais pas, mais…




Elle semblait vraiment prête et je n'avais pas pour habitude de refuser d'apprendre une technique, j'espérais toujours pouvoir m'en servir en combat, utiliser les principes pour m'aider à mieux apprendre d'autres techniques ou les transmettre à d'autres Sunajins, mais il y avait de quoi se demander si j'avais toujours en face de moi Honoka. Toutefois, cette idée me ramena à moi, jounin blagueuse qui pouvait sembler avoir la fonction de simple exécutrice qui se contentait de tenter de faire rire la galerie lors des missions alors que mon implication était bien plus sérieuse que cela et j'essayais de prendre mes marques de façon à pouvoir agir de plus en plus indépendamment du conseil du village qui pouvait éventuellement prendre des décisions que j'estimais contraires au bien-être de mes concitoyens. Reléguer la marionnettiste au rang de femme échangeant peu était mesquin de ma part et surtout revanchard, une revanche dirigée contre la mauvaise personne, d'ailleurs. Si cela se trouvait, elle avait à coeur de me permettre d'évoluer et je n'avais pas vu cette bonne volonté.

J'assistai à cette démonstration qui avait de quoi intriguer ceux qui n'étaient pas habitués au ninjutsu, j'avais vu de nombreux genins dire : « Ouah » devant l'émanation lorsqu'ils la voyaient pour la première fois. Enfin, le ninjutsu élémentaire était encore plus impressionnant que cela. Quant aux Kekkei Genkai et aux Hidden, il m'était difficile de me faire un avis général sur les techniques liées aux clans de manière générale. La manipulation de pantins avait de quoi susciter le respect de l'habileté des Shirogane, la maitrise du sable pouvait être même terrifiante mais pour un habitant du Pays du vent, l'usage de chaines par Uzumaki Haruka, lui, était vraiment étrange et inattendu.

Je voyais la lame entourée d'une aura bleue. Le vent ? Un classique dans notre village et, grande chance pour moi, elle avait apparemment la même affinité que moi, car cette technique, je le savais, ne nécessitait pas de maitriser un ninjutsu élémentaire particulier. Et pourtant, pour être élémentaire, cette technique l'était, c'était d'ailleurs tout son intérêt. Je me retournai vers le parchemin de stockage que j'avais déposé contre le mur et me mis à pouffer alors que ce que j'avais en tête n'était pas drôle du tout.


Heu… merci, le kunai sera pas nécessaire. Par contre, je ne comprends pas, quand je parlais de méthode, je pensais à injecter du chakra dans mes bras au lieu des jambes, pas à une arme. D'ailleurs, si je fais ressortir mon chakra dans une arme, est-ce que je vais vraiment travailler le contrôle de mon énergie ? Ça parait logique, mais je me méfie des évidences.


La question était stupide, je le savais, mais je voulais être sure de la pertinence du Chakra Nagashi. L'arme comme finalité me rendait circonspecte, nous ne parlions plus là d'un seul corps, mais d'une transmission d'énergie à une arme. Faire émaner son chakra et maitriser sa circulation, voilà pour moi deux choses distinctes.

Récapitulatif:

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J'étais pas certaine que la communication était claire avec la fliquette. Alors que j'agitais mes bouts de papiers pour lui expliquer les grandes lignes, que je jouais du mime pour tenter de représenter mes propos, je n'avais qu'à voir sa tête pour saisir qu'elle pipait pas un mot de ce que je racontais. C'était pas gagné. Bon, moi je voulais bien la dépanner mais fallait qu'elle y mit un peu du sien. Laissant mon épée plantée dans le sol, je me mis à lâcher un long soupir de lassitude. C'était pas elle le problème, mais le fait que mon mutisme pouvait être une vraie plaie parfois... enfin, fallait dire que je ne faisais aucun effort non plus pour tenter de réapprendre à parler, et j'avais pas la foi de me placer encore entre les mains d'un médecin pour passer des heures en rééducation. Fallait dire que cela ne m'avait pas laissé de jolis souvenirs la dernière fois.

Me retournant vers elle, je commençais à faire chauffer mon crayon sur le papier. Si seulement elle avait parlé le langage des signes, cela aurait été plus simple sauf que c'était à moi à devoir m'adapter aux autres. Pas de bol.

" Je connais pas d'autres techniques qui se rapprochent de ton Chakra Kyuin. Et si je veux vérifier si j'ai bien bossé, j'ai que le chakra nagashi, et pour le maîtriser, tu vas devoir faire avec une arme. "

Sur mes paroles, je me dirigeais vers mes affaires pour récupérer un kunai que je lui posais de force dans la main, avec un regard à la fois blasé et insistant. J'étais patiente mais fallait savoir écouter. Si elle était pas d'accord, il lui faudrait qu'elle embrouillasse mon vieux. Je repris mon carnet comme pour lui dire que je reprenais mes explications avec une expression qui signifiait "donc, je disais".

" Je te le concède. Comme ça, le chakra nagashi te semble hors de propos avec ton soucis parce que le but est de renforcer une arme avec son chakra. Mais ici, je détourne son utilisation pour ton cas. Parce que devine quoi? Pour infuser ton chakra dans une arme, il faut obligatoirement qu'il transite par toi. Qui dit transit, dit diffusion dans les bras. "

Je lui tendis le papier pour qu'elle prit bien le temps de le lire, pendant ce temps, j'entamais le reste de mes explications sur une autre page, restant à l'écoute de ses interrogations.

" Pour gérer cette technique, il faut maîtriser son chakra. Tu vas utiliser ton bras rafistoler et diffuser ton énergie dans ce dernier, et l'étendre dans la lame. Tu dois imaginer ta lame comme une extension de toi. D'ailleurs, c'est quoi ton élément? "

Il fallait dire que le résultat dépendrait de son affinité primaire et si ma demande pouvait paraître assez abrupte sur le papier, je me permis de rajouter un petit post-scriptum.

" Le résultat varie en fonction. Et puis, vois le bon côté des choses. Si ça fonctionne, tu auras un bras officiellement valide et tu auras gagné une technique. "



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Instructrice Honoka Dim 9 Fév - 18:38
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Shirogane Honoka


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Instructrice Honoka





Quel soupir ! Et ce n'était visiblement pas de la fatigue. Enfin, à la voir scribouiller avec tant d'ardeur, le problème n'était nul autre que moi. Voulait-elle en finir rapidement ou trouvait-elle que mon niveau était celui d'une étudiante à l'académie ? Je l'ignorais et ne voulais pas le savoir, mais son mutisme ne rendait pas ce moment très chaleureux du tout.

Le papier qu'elle me fit lire n'était pas bien ouvert à la discussion et pas très engageant, mais dans le fond, je n'avais rien à perdre à essayer. Même si cela ne pouvait directement m'aider, peut-être allais-je pouvoir tirer de cet enseignement un enseignement qui pouvait m'aider. Enfin, peut-être. Mais sans connaitre parfaitement le corps humain ? Je pensais cette compétence réservée aux Kekkei Genkai de Konoha. J'avais pour habitude de mieux saisir ce que je faisais. Aussitôt, je réunis mes mains ensemble pour former des mudras de ninpo.


Kage Bunshin no Jutsu !




Honoka avait pris une courte lame sans porter sursauter, sans exubérance, en tout cas elle ne m'avait pas semblé perturbée par mon choix de technique au sein de son atelier, mais j'étais sure qu'intérieurement, elle n'appréciait pas qu'une étrangère au clan vînt ainsi jouer les dérangeantes à utiliser du ninjutsu dans un lieu de travail dont le but était clairement le travail, une évidence-même qu'un enfant pouvait trouver comme bête à penser tant c'était logique. En cela, je partageais ce point de vue qui, si cela se trouvait, n'était pas le sien, mais elle avait elle-même commencé à vouloir l'entrainer. Je m'attendais à un petit truc, une petite aide, une petite astuce, pas à recevoir l'enseignement d'une marionnettiste. Qu'allaient d'ailleurs penser Ibushi et les conseillers du clan ? Me considéraient-ils toujours comme une femme irrespectueuse de leurs traditions à se servir de bras de pantin pour d'autres occupations que l'art de la guerre ?  Ce point de vue, j'étais en mesure de le comprendre, mais je le subissais à cause du choix de médecins Shirogane, rien d'autre. Enfin, si elle acceptait de me prendre comme apprentie pour un temps limité, c'était à elle que le risque incombait.

Paf ! Un kunai en main ! Elle était décidée. Ou agacée. J'allais devoir vite me faire plus sage.


Toi, va à l'académie et dépêche-toi de réviser le schéma de circulation du chakra dans le corps pour que je le connaisse. Ça peut servir.



L'un de mes clones s'éclipsa et l'autre resta, cherchant des yeux un coin où se poser lorsque je lui confiai le kunai et invoquai, par mon parchemin de stockage, un shuriken Fuma déployé que je repliai aussitôt alors que la muette s'apprêtait à reprendre non sans commencer par un regard soutenu qui me fit cligner des des yeux tant il semblait être un reproche. Je lus dans ses yeux un genre d'énervement teinté de je-ne-savais-quoi, mais avec une pointe d'amertume.


Kage Fûsha. Je t'écoute. Enfin, je te lis.



Il fallait que le chakra transitât par moi. Je le savais bien, ce n'était pas le propos, je n'étais pas stupide à ce point ! Si j'avais tiqué, c'était pour autre chose.


Je comprends, mais ça reste de l'émanation. C'est un contrôle de l'émanation, pas de la circulation du chakra. Ce que j'aimerais, c'est maitriser la circulation du chakra pour vérifier les canaux.



Je me tus et fixai un instant on interlocutrice en prenant conscience que je mélangeais deux objectifs.


Et je remarque que tu ne m'as jamais parlé de contrôler la circulation, mais juste voir si le système fonctionne. Donc !




Pendant ce temps, le clone parti utilisa un déplacement rapide afin d'aller plus vite et courait en direction de l'académie, sautant aussi de toit en toit, toute son énergie concentrée dans les jambes. De puissants sauts firent transpirer ses cuisses et la propulsèrent vers sa destination.

Pendant ce temps, mon autre clone et moi suivions le cours improvisé d'Honoka qui avait continué ses explications sur une nouvelle feuille. Je risquais de lui couter en fourniture et en temps si cela continuait ainsi. À cette pensée, je pouffai et… Une extension de moi, d'accord. Mon clone, celui qui était à côté de moi bien sûr, acquiesça, comme s'il avait plus vite compris que moi, comme si une volonté de se démarquer de moi était présente. Je fis aussi signe que j'avais saisi.

Nous nous écartâmes l'une de l'autre et tenions ferment nôtre arme, les yeux rivés sur Honoka, puis pointés ensuite sur la lame. Après une profonde respiration, nous essayâmes d'appliquer ce qui venait d'être dit et nous concentrâmes. Je malaxai mon chakra, mon clone aussi, puis l'injectâmes dans notre corps afin d'être certaines de bien le ressentir à l'intérieur de notre corps.


Mon affinité, c'est le vent.




C'était il y avait de cela des années que mon professeur m'avait tendu un morceau de papier à l'apparence bien banale lors d'un entrainement qui l'avait été tout autant. La maitrise du ninjutsu, peu importait lequel, ne m'intéressait guère mais ce papier pincé entre mes doigts représentait, selon les paroles de mon maitre, la véritable nature de l'énergie qui coulait en moi. Ce petit morceau de feuille, à lui seul, avait la compétence de me révéler de quel bois j'étais faite. Des mots maladroits qui ne m'avaient pas fait rire, car je ne les avais pas vraiment écoutés. Seule la capacité de cet objets que j'avais alors résonnait dans mon esprit. La vraie nature ? Comme quoi, un chakra sauvage, calme ou autoritaire ? La personnalité était donc capable de se manifester à ce point ? Moi qui avais toujours cru que la seule chose capable de se manifester à partir d'une arme était l'énergie d'une personne ! Mais il s'agissait bien de ce dont le professeur parlait, rien de plus.

J'avais alors passé plusieurs minutes à tenter d'appliquer ce chakra sur une pierre placée au creux de mes mains, à d'abord tenter d'agripper le caillou comme avec mes pieds, puis avais retiré une botte pour tenter d'utiliser mon pied, déjà habitué à s'agripper aux parois rocheuses. Cela avait été d'abord inutile, car malgré une concentration d'énergie dans le bas de mon corps, rien à faire, aucune marque. Aucune marque et mince, quelle plaie, de quoi jeter ce maudit minéral à terre ! Pas de trace et pourtant, la marche sur les parois datait de mon passage à l'académie ! Mais mon maitre ne l'avait pas entendu ainsi et comme il m'avait analysée, sa réponse à mon action fut courte.


Tu ne malaxes pas assez de chakra. Et dans ce chakra malaxé, tu ne pioches pas une assez grande quantité d'énergie. En plus, tu l'injectes mal dans tes mains : tu ne fais que le manifester. Lorsque quelqu'un utilise une technique de katon avec son bras, il est plus agressif que cela, il met dans sa technique une certaine vivacité. Tout est, dans ton cas, un problème de dosage.


Basique. Dit ainsi, rien de plus simple. Mais malaxer son chakra sans mudra, était-ce pensable ? À y réfléchir, piocher dans son énergie vitale était chose aisée, mais sans mudras… Professeur Kinawa, pourquoi n'y avait-il pas de mudras ? Il avait compris ma question et haussé les épaules. C'était ainsi. Mais pourquoi ? C'était comme ça. Aucune explication, j'avais été contrainte d'explorer mon corps moi-même, de le sonder, mais maitre Kinawa m'avait interrompue après une heure de recherche infructueuse avec un schéma corporel dont je n'avais pas souvenir actuellement, raison pour laquelle l'un de mes clones était parti.


Je devrais maitriser le futon si je m'étais vraiment penchée sur mon élément, mais je suis restée accrochée au taijutsu. Maitre Kinawa m'a expliqué le principe du chakra futon, mais comme j'ai jamais voulu m'en servir, j'ai un peu oublié.


J'avais oublié les détails, mais pas mes erreurs et savais pertinemment que j'avais, à l'époque, mal estimé le dosage de mon énergie. Si je savais aujourd'hui malaxer mon chakra correctement pour marquer un objet, c'était bien grace à cet homme, mais quel était alors la différence entre ce petit caillou et ce kunai ? Leur taille ? La matière ? Et qu'est-ce que ça changeait ?

La quantité de chakra. La quantité de chakra que je devais piocher dans ma réserve malaxée devait surement être plus importante car cette pierre de sable compacté était moins solide ! Évidemment !


Si je voulais utiliser le chakra Kyuin, que j'espérais que tu connaissais, c'est surtout pour être plus violente qu'une technique d'émanation. Mon frère est un Shirogane et il m'a dit qu'il utilise des techniques de haut niveau sur leur pantin au début pour les dérouiller directement. Ah, et j'ai envoyé un clone à l'académie sans te demander si tu as chez toi un schéma du corps, notamment des circuits de chakra.


Aussitôt eussions-nous pensé ainsi que mon clone et moi puisâmes en nous une quantité de force ninjutsu plus importante ! L'extrémité de mon shuriken Fuma replié manqua de se briser. Quant au kunai d'Honoka, il fut comme marqué et son tranchant attaqué par mon futon qui l'émoussa. Trop ! J'avais puisé trop de chakra.

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Plus les minutes défilaient avec ma camarade, plus j'avais l'impression qu'il n'y avait pas que la communication qui nous faisait défaut. Il m'apparaissait clairement qu'on ne voyait pas les choses de la même façon ou plutôt que nous ne les interprétions pas de manière identique. Bon après, je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas me comprendre. J'étais pas la femme la plus pédagogue du monde bien que j'étais plus patiente que les apparences le laissaient entendre. M'enfin là, le coup des clones, j'avais pas compris à quoi cela allait lui servir, surtout que sur les deux invoqués, l'un se barra sans piper mot. Qu'est-ce que c'était encore cette embrouille?

Je ne pus retenir un nouveau soupir avant de secouer la tête d'incompréhension et me força à me concentrer sur ses questions. Bon dieu que c'était frustrant de pas pouvoir causer dans des moments pareils! En tout cas, je repris mes écrits.

" Le chakra nagashi n'est pas simplement de l'émanation de chakra. Tes armes ne sont pas faites pour le stocker, tu le diffuses en continue. Ce qui veut dire que tu dois maintenir le flux de chakra qui passe par toi et s'étend à ton arme. Bref, ça circule quoi. "

Elle allait pas commencé à me les briser parce que j'utilisais pas les termes exacts, non? Bien joli que j'acceptais de l'aider gratis et voilà qu'elle devenait pointilleuse. Je me souvenais pas de grand chose des bancs de l'académie, mais j'étais certaine que j'étais pas aussi emmerdante. Quoique... je pouvais aussi être perfectionniste à mes heures... Passons.

Je posais mon regard blasé sur elle - et son clone - pour vérifier si elle avait mieux compris ce que je tentais de lui expliquer mais c'était clairement pas gagné. Oh, elle avait l'air futé mais elle devait être le genre de nana à aimer la théorie et les gros bouquins où tout est détaillé. Pas sûre qu'elle fonctionnait à l'instinct. Autant dire qu'on suivait pas le même type de cours. Ou bien j'étais trop sauvage.

Lorsqu'elle m'affirma que son affinité était le futon, je levais un pouce victorieux comme pour lui signifier que c'était bien. Elle avait du bol puisque c'était la même chose pour moi.

" Le Futon va rendre tes lames plus tranchantes que la normale et aussi plus perforantes. Tu verras également qu'elles te paraîtront plus légères à manier. "

Ces indications avaient pour but de lui expliquer ce qu'elle ressentirait si elle parvenait à faire les choses comme il fallait. Alors lorsqu'elle dégaina son shuriken fuma, ça lui paraitrait plus évident encore à la vue du poids de l'arme.

" Faut pas trop réfléchir avec cet exercice. Tu fais pas du ninjutsu. Tu laisses simplement circuler. "

C'était le petit conseil que je lui écrivis sur un énième bout de papier. Par contre, lorsqu'elle m'expliqua enfin la raison pour laquelle son autre clone s'était fait la malle, je secouais négativement la tête pour dire que je n'avais pas ça ici, et ça me confirmait que c'était un rat de bibliothèque. On devait pas s'éclater tous les jours avec une femme aussi sérieuse. J'avais noté cependant dans un coin de ma tête qu'elle avait un frangin qui faisait partie du clan. C'était peut-être à cause de ça qu'elle avait bénéficié de ces bras... à moins que ce dernier nous ait rejoint pour payer sa dette?

Je finis par laisser tomber mes interrogations et lui fit un signe pour qu'elle se lança dans une tentative de manipulation du chakra nagashi. Alors que je l'observais, je vis les effets de la technique sur les armes. A l’œil nu. C'était pour dire qu'elle s'était un peu trop laissée aller sur le dosage. En tout cas, ça restait un bon début parce que ça signifiait que son bras supportait visiblement une bonne charge de chakra. Alors que je lui pris le kunaï émoussé des mains de son clone, je le balançais en arrière avec négligence, ce dernier allant se planter dans le mur. A la place, je lui en tendis un nouveau avant de lui faire un signe de recommencer.... mais avant, je me permet de lui adresser un nouveau message.

" T'as l'air d'avoir pigé rapidement le principe. Même si tu t'es planté dans le dosage de chakra à malaxer, on voit que ton nouveau bras supporte le tout. Y a du bon dans le mauvais. Réessaie et plutôt que trop réfléchir, écoute ton corps. Pas ton cerveau. Faut que se soit naturel. "

C'était l'heure d'une nouvelle tentative.



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Pouce en l'air Mar 14 Avr - 7:45
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Pouce en l'air





Le problème sémantique face auquel je me trouvais était problématique, j'avais l'impression de manquer le principe-même de l'exercice. Un simple problème de terme, c'était bête. Enfin, peut-être qu'en écoutant et en appliquant, j'allais parvenir à ce que je recherchais.

Le type intuitif ? Le type réflexif ? Les deux me correspondaient. Lorsqu'il s'agissait de se battre, de donner des coups de poing, d'appliquer ce que je savais afin de mettre l'ennemi à mal, j'étais possiblement une furie, une femme qui se déchainait et savait ce qu'il fallait faire au bon moment. Quand il s'agissait de faire voltiger mon corps, j'étais au clair. Mais dès qu'il s'agissait de concevoir quelque chose, que ce fût un plan d'action ou une idée, j'étais bien souvent réflexive. Si je ne pigeais pas du premier coup, je pouvais avoir besoin de saisir dans les détails l'application du conseil d'un maitre pour maitriser une technique de ninjutsu. Je pouvais saisir rapidement, comme durant mes études à l'académie, ou peiner comme il n'était pas possible de peiner, comme maintenant. En gros, soit ça passait et mon apprentissage allait plutôt rapidement sur le plan théorique ou soit ça cassait et je pouvais alors prendre plusieurs heures à intégrer un concept. Le plus souvent, j'avais tendance à trop intellectualiser, ce qui faisait de moi une femme étrange car je me connaissais assez pour dire de moi que j'étais plus intuitive que réflexive mais certaines tendances me montraient l'inverse. Et pour ne rien arranger, je devais attendre que fussent rédigées les réponses d'Honoka.


Pas réfléchir ? Ça change des conseils qu'on donne aux spécialistes du taijutsu comme moi.



Bien malin celui qui arrivait à ne pas considérer que faire fluctuer son chakra n'était pas du ninjutsu. J'étais certaine de trouver, si j'en cherchais un, un parchemin expliquant comment y parvenir. Enfin, on trouvait aussi des parchemins pour le taijutsu. Je le savais, j'étais moi-même en train de me pencher là-dessus. J'étais moi-même en train de me baser sur ce que je connaissais afin de conceptualiser quelque chose de nouveau. Un taijutsu qui allait m'être propre. De nouvelles techniques accessibles mais… particulières. Aucune spécialisation nécessaire… juste une maitrise du ninpo. Une maitrise qui rendait la connaissance du flux de chakra indispensable.


Oups. Je suis désolée, je ne voulais pas abimer ton kunai.




Le dosage était un point dans lequel ma manière de faire divergeait de celle de beaucoup. Voire de tous. Un manque flagrant de douceur m'animait. J'étais une brute et tendais à agir grossièrement, aussi je risquais de ne pas user d'une quantité correcte de chakra, mais de trop d'énergie. Pour palier à ce souci, j'avais trouvé une parade simple mais rudement efficace : procéder en deux étapes. Je concentrais d'abord mes énergies corporelles et spirituelles afin de constituer une réserve de chakra malaxé et dans cette réserve, je venais puiser ce dont j'avais besoin. Une manière de faire plus complexe mais qui m'avait forcée à m'assagir. Toutefois, je compris que mon erreur n'avait pas été tant dans la quantité d'énergie que j'avais piochée mais dans le fait de libérer mon chakra comme en une seule attaque. Il ne s'agissait pas d'un coup, mais plutôt d'un effort continu. Un effort à fournir sans lâcher. Je ne pouvais plus procéder en deux étapes, cette fois-ci. Mais comment faire ? Co… Hein, quoi ? Ah oui, mon bras ! Mon bras tenait le coup ! Je l'agitai !


Il fonctionne. C'est une bonne nouvelle, ça.





Puis les deux Denya que nous étions nous plaçâmes cette fois-ci en face l'une de l'autre dans cet espace réduit. Nous malaxâmes doucement notre chakra que nous envoyâmes dans notre corps, sans pour autant cesser de le traiter. Nous devions encore le malaxer, sans vraiment arrêter. Ce fut donc une énergie calme qui se propagea dans mon corps.


Désolée, mais ça va prendre du temps. Je veux être sure de ne pas me louper. Je pense aussi que j'ai compris le truc, mais je vais pas te casser une autre lame. Je sais qu'un atelier doit en être rempli, mais c'est pas une raison.




Mon second clone entra à l'académie pendant que je regardai mon premier dans les yeux. Mais Honoka risquait de s'ennuyer à me regarder ainsi.


Pourquoi avoir choisi de devenir une Shirogane ? Je peux imaginer des tas de raisons, ça peut être par admiration, par intérêt, par facilité, mais je me demande si c'est ton genre. Pour montrer ta soumission à Suna ? Vu mes bras, comprends que votre clan m'intéresse.




Mon second clone trouva un schéma et quelqu'un pour le-lui expliquer. Il demanda à deux reprises à son interlocuteur de répéter puis disparut en un pouf et je me sentis soudain plus complète. Plus complète avec un shuriken léger. Bien léger par rapport à auparavant. J'agitai alors l'arme à gauche. À droite. Mon mouvement avait gagné en vitesse, c'était sûr. Et je ne cessais pas de maintenir cet effort dans mon bras, mais je ne le remarquais presque pas. C'était comme si tout était fluide. J'avais fait traverser mon chakra jusque dans les plus petits vaisseaux, puis il avait traversé les cellules de mes doigts pour ensuite arriver dans mon arme et revenir en moi. C'était comme un circuit. Je comprenais alors pourquoi les épéistes considéraient leur sabre comme une partie d'eux-mêmes.


On dirait que ça commence à marcher. Je confirme que le poids de mon arme a diminué. Je devrais pouvoir accélérer le malaxage de mon chakra, je pense, les armes tiendraient, cette fois.






Récapitulatif:


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Shirogane Honoka
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Bon. C'était pas gagné ou tout du moins j'en avais pas l'impression. La fliquette m'avoua clairement que pas cogiter, c'était pas ce qu'on lui réclamait en général, ce qui me fit intérieurement bien rire. Moi, c'était tout le contraire, on me réclamait plutôt d'obéir et de fermer ma gueule, d'agir et c'était tout. Le reste, c'était simplement l'instinct de guerrier, la mémoire du corps habitué à recevoir des coups ou les parer qui faisait le reste - à défaut de la mémoire de mon crâne bouillie. Je haussais les épaules à sa remarque, je pouvais pas dire les choses mieux que la manière dont je lui exposais. C'était comme ça que je ressentais les choses et fallait clairement pas m'en demander plus.

Lorsqu'elle me mentionna qu'elle avait foutu en l'air mon kunaï, je soupirais puis lui fit un signe de la main pour lui signaler que c'était pas grave. Je m'en remettrais et au pire, je faucherais dans les stocks de mon paternel, ni vu ni connu. C'était pas comme s'il était capable de savoir qu'il lui en manquerait un ou deux à la vue de la manière dont il faisait son rangement. Cela me filait toujours autant de boutons. En tout cas, comme je finis par le signaler, la réparation de son bras fonctionnait. Elle avait même zappé qu'au départ, tout ce bordel, c'était principalement pour vérifier si le chakra circulait bien dans son membre artificiel. Du coup, je la regardais avec un de mes bras airs qui signifiait "ma pauvre fille tu me désoles". J'avais certes souvent la tête dans le guidon mais là, elle me battait.

Par contre, elle réussit à me surprendre. Voilà qu'elle m'interrogeait sur la raison qui faisait de moi une Shirogane. Il était de notoriété public que notre clan était plein de gugus qui sortait de partout et de nul part, mais je m'étonnais qu'elle sache pas la raison dans mon cas. Bon... c'était pas comme si on en parlait, il y avait sans doute que les hautes instances qui savaient, et quelques rares vieux claniques marionnettiste. Y avait toujours des rumeurs aussi qu'on venait pas vérifier. On allait pas gueuler que j'étais une Kaigan, ça le faisait pas... surtout qu'il était facile d'imaginer que beaucoup de sunajin s'était fait sans doute étripé par eux. Moi la première en plus.

" Sauvée... jeune... adoptée... Shirogane... "

J'avais trop la flemme d'écrire et je pris sur moi pour tenter de gratter au fond de ma gorge quelques mots. Je me mis cependant à tousser parce que ça me faisait un mal de chien, passant même ma main sur son cou comme pour le masser. C'était peut-être à cause de la clope finalement. Une fois sa curiosité satisfaite, je l'observais dans son apprentissage, elle semblait gérer le truc comme il se devait et ça me paraissait bien normal. C'était pas une genin après tout.

Elle me confirma qu'elle commençait à sentir une différence, que le poids de son arme lui paraissait plus léger. A la bonne heure! Je levais mes deux pouces en signe de victoire. Finalement, on était arrivé à quelque chose.



Technique utilisée:
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Le légèreté du vent Ven 11 Déc - 0:02
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Shirogane Honoka


Sahara Denya

La légèreté du vent





C'était que l'histoire de cette Shirogane avait de quoi intéresser. Une fouineuse telle que moi n'avait pu s'empêcher de chercher des renseignements sur cette blonde peu amusante, mais il fallait connaitre ses alliés comme ses ennemis pour composer dans le monde qui était le nôtre et comme il me semblait évident que le jour où notre cher kage allait lancer des opérations approchait de jour en jour, j'avais commencé à éplucher le dossier de plusieurs chuunins comme Tengoku Nori, cet alcoolique notoire, mais aussi comme Honoka, cette ancienne jounin rétrogradée après un dur événement qui n'avait malheureusement pas fait du mal qu'à sa carrière et qu'elle devait trainer sur ses épaules. Mais ce qui m'intriguait, c'était pourquoi une fille que des dossiers bien cachés présentaient comme appartenant auparavant à un autre clan avait choisi d'appartenir à la guilde d'Ibushi, cet homme qui devait la détester comme plein d'autres. J'avais eu du mal à trouver des éléments sur l'enfance d'Honoka et je n'avais pas aimé ce vide dans le dossier et quel temps j'avais mis à trouver quoi que ce fût. Rien à se mettre sous la dent, mais je n'avais jamais eu l'occasion de pousser mes recherches, ni la réelle envie de m'attarder sur le cas d'une Shirogane, toute spéciale fût-elle. Les marionnettistes, moins je les fréquentais, mieux je me portais. Ce n'était pas de la rancune, mon frère avait rejoint ce clan, ma soeur aussi, je n'avais aucune raison de ne pas les aimer, mais de manière, générale, que ce fût le vieil Ibushi ou de plus jeunes membres, je n'avais pas vraiment d'affinité avec les manieurs de pantins. Mon affinité, c'était le vent, comme me 'avait montré ce morceau de papier plusieurs années auparavant. Cette blague, ma soeur ne la validait pas, mais j'en étais fière et je n'allais pas me priver juste parce que madame Tubu n'était pas friande de certains de mes jeux de mots. Tout le monde n'appréciait pas mon humour et la mutique ne devait pas non plus être une grande amatrice de mes tentatives de faire rire, car je ne faisais pas souvent mouche, il fallait le reconnaitre et cette dame ne me semblait pas réceptive. L'absence de voix, sans doute, mais aussi l'attitude, cette impression que parler ne lui eût pas servi à grand chose avec moi tant elle paraissait peu encline à l'échange. Malgré mon boulot dans la police, je persistais en ne me retenant pas de me faire des idées sur les gens à partir de peu d'éléments.

Toutefois, à ma question, Honoka ne trouva rien de mieux que de parler d'une voix tout aussi vive que possible. Une aberration qui m'inquietta lorsque je la vis tousser de douleur, lâchant mon arme pour me ruer auprès d'elle, m'agenouiller en lui posant un main sur l'épaule.


Honoka, est-ce que ça va ? Honoka ?




De l'eau ! Il me fallait de l'eau, aussi me levai-je immédiatement pour lui-en chercher avant de me rappeler que j'avais un double, aussi l'envoyai-je ramener de quoi rincer son gosier pendant que je restais ici mais alors que mon double quittait la pièce, mon instructrice appliqua une simple friction sous mon regard inquiet. Vite, plus vite que je ne pensais, elle sembla aller mieux, même si je devinais des larmichettes au coin de se yeux. Je faillis demander si elle pensait aller mieux, mais je n'avais ps l'impression qu'elle souhaitait mon aide. Cependant, préférant ne pas ignorer son mal, je sortir de ma poche un onguent, un bien pratique et peu encombrant dont je déposai le la boite cylindrique devant la marionnettiste.


Je suis pas médecin, mais ça calme les douleurs.




Une maigre contribution mais une contribution tout de même qui allait me dédouaner de ne pas avoir offert une assistance plus sérieuse ou de ne pas avoir été plus calme. Je repris l'exercice en gardant ma collègue kunoichi au coin de l'oeil. J'allais taire toute question supplémentaire quant à son choix de ne pas se lancer dans un corps d'armes moins spécifique. Son adoption par un Shirogane pouvait entièrement expliquer sa motivation et c'était somme toute assez pour satisfaire une personne normale. Allez, fini de penser à autre chose, je repris mes esprits et mon arme pour y insuffler à nouveau mon énergie lorsqu'entra mon clone portant une cruche pleine qui venait surement du puit. Un soupir de soulagement s'échappa de mes narines et mes jambes firent deux pas en arrière avant que le shuriken ne me parût plus peser le même poids. Un poids qui changeait, c'était ainsi que Kinawa-sensei m'avait décrit le chakra futon traversant un outil ou une arme. Un effet bien différent de ce qu'il avait pu me montrer par le passé, en l'an 11, un an avant que Busujima Takeshi ne m'enseignât le multi-clonage. Un an avant que mon intérêt pour le ninjutsu, un intérêt qui n'avait comme base qu'une nécessité de gagner en puissance à la base. Ce jour-là, le professeur Kinawa et moi avions choisi de nous éloigner du village afin de traverser le désert. Il avait juste dit qu'à la première attaque, j'allais pouvoir observer cette technique, l'une de celles qu'il estimait la plus répandue à Suna après Kai et la marche sur l'eau puisqu'elle était en adéquation totale avec l'usage des armes des Nozomo. Ce jour-ci, une bande de pillards nous avait attaqués et il avait pu m'offrir un bel exemple de leur usage du chakra nagashi après m'avoir gratifié d'un spectacle tout aussi impressionnant : lui bandant son arc et, à une grande distance, faisant tomber un cavalier bien balèze, bien solide, d'un tir bien placé. Sans être un Nozomo, mon professeur était un spécialiste des armes et un expert en doton aussi, capable de se défendre en bien des circonstances, un ninja pourtant pas d’exception si j'en croyais ses mots, car l'arme qu'il préférait était le kunai. Corps-à-corps, distance, pièges, c'était selon lui l'arme idéale. Shurikenjutsu, kaikenjutsu, ninjutsu, l'on touchait plusieurs domaines de compétences avec ce simple outil tranchant, mais pour l'occasion, Kinawa-sensei avait sorti l'artillerie lourde. Un arc massif taillé dans un imposant baobab et dont les cordes étaient fabriquées par ses propres mains. Les flèches avaient été taillées la veille par ses soins et avec ce beau matériel, il avait abattu très efficacement une demi-douzaine de nos adversaires. Mais à leur rapprochent, il avait lâché l'arc et alors que je m'étais mise en position de combat, il avait utilisé mon genou mis en avant comme marche-pied afin de se propulser et sauter haut. Là, son sabre s'était enveloppé d'une couche de chakra lourd et l'homme qui avait reçu le coup qui avait suivi, cet homme-là avait été sectionné, cous comme mains et genoux, d'un seul assaut. La suite avait été un carnage car même les chevaux avaient fait pâle figure. Le poids de la lame avait augmenté. Là, il m'avait enseigné la théorie, expliqué le pourquoi de sa force, de ses tirs puissants et je n'avais pas écouté avec toute l'attention nécessaire. Je ne voulais pas du ninjutsu auparavant et me limitais au nécessaire enseigné à l'académie, car le noble art du taijutsu était à mes yeux le seul domaine qui méritait que je passasse du temps à m'entrainer.

Je sentais ce chatouillement dans mes bras. Ce ne pouvait être que cela, le chakra coulait dans le shuriken Fuma. J'augmentai l'intensité du flot, qui vint clairement envelopper mon arme et prendre une forme plus agressive, moins flottante, puis comme une prolongation de la lame, la couche de chakra bleu vint épouser la forme du shuriken et l'imiter. Lâchant une main, je fis perdre de la régularité du flux et saisis à nouveau mon arme des deux mains et retrouvai cette forme prolongée et légère. Je restai ainsi pendant une minute, puis deux minutes afin de m'habituer à être traversée ainsi d'énergie.


Je vois, quand tu parlais de ne pas réfléchir, j'ai pas l'impression de faire des efforts pour maintenir la technique. Enfin, moins d'efforts que ce que je pensais que j'allais faire. En tout cas, avec le schéma corporel que j'ai reçu de mon deuxième clone m'a aidé aussi, c'est bien d'avoir des piqures de rappel.


Munie de l'arme, je lâchai ma main gauche et maintins fermement mon poignet, concentrant mon énergie et tentant de maintenir d'un seul bras le moulin d'ombre. Cinq minutes me furent nécessaires, mais en comparaison avec mes échecs successifs, ce temps était bien peu de choses. Une idée me vint que je mis en place immédiatement et je fis tourner le shuriken Fuma autour d'un bras, puis d'un doigt, et fis tourner l'arme à grande vitesse, espérant créer un vent.


Futon : shuriken Fuma !




Les cheveux et les vêtements de levèrent un peu, mais je dus me résoudre à cette triste réalité, car je ne maitrisais pas totalement la technique. Il était encore trop tôt et l'endroit trop étroit pour que je m'amusasse à créer une tempête que j'étais de toute manière incapable de déclencher. À mon niveau de maitrise, rallonger la lame était un résultat satisfaisant. Je sentis soudain une vive douleur au bras et hurlai alors au beau milieu de l'atelier, tenant mon coude gauche et serrant les dents.


Arh ! AAAAH ! Purée, j'ai forcé sur un bras que tu as ouvert, j'aurais pas du. J'AURAIS PAS DU ! ÇA FAIT MAL, MERDE !




Je tapai du pied sur place, regardai Honoka, comme si j'espérais qu'elle pouvait un miracle mais au lieu d'insister, je tendis le bras et moulinai le bras douloureux. Je fis des swings, le fis craquer et l'agitai à fond, sans réelle limite sauf la douleur, mais cela ne réglait rien. J'avais été trifouillée, c'était tout, et mes canaux s'habituaient à quelques nouveaux composants, rien de bien méchant.


Merci.







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Je trouvais cette femme définitivement bizarre et à tous les points de vue. Il m'apparaissait assez clairement qu'il y avait tout un monde qui nous séparait, même dans nos attitudes. Rares étaient les personnes qui prétendaient s'inquiéter encore de mon état, et de la voir se précipiter vers moi me parut tellement étrange que je ne pus m'empêcher de la regarder avec un peu de surprise. Une fois que ma quinte de toux se calma, je lui fis un simple signe de main pour lui indiquer que tout allait bien.

Bien qu'elle ne chercha pas spécialement à se montrer insistante, elle me surprit encore une fois avec ses manières. Sans déconner, elle était si altruiste que l'on aurait pu la sanctifier à ce niveau-là. Elle me déposa un onguent, un truc pour lutter contre la douleur, chose qui me fit arquer un sourcil. Je me permis de le saisir dans la main, mais uniquement pour mieux lui rendre. Je lui fis quand même un petit sourire pour montrer que j'appréciais le geste, mais que c'était inutile, chose à laquelle je dus néanmoins compléter avec quelques écrits explicatifs.

" C'est sympas, mais j'ai peur que ça ne me serve à rien. Je suis responsable si j'ai mal. "

Après tout, n'étais-je pas une grosse fumeuse ? Il était évident que ça aidait pas à la guérison et que de toute façon, je ne courrais pas après non plus. À moitié parce que j'avais pas les ronds, à moitié parce que j'avais l'impression que c'était une sorte de punition légitime. Enfin bref, avec toutes ces conneries, cela ne nous faisait pas tellement avancer dans notre affaire. Mes problèmes ne santé n'étaient pas de son ressort et c'était pas ce qui se jouait là. Elle voulait de l'aide, il était temps de se concentrer à nouveau... jusqu'à ce que son clone arriva avec une cruche d'eau.

Je l'avais oublié celui-là. Soupirante, mais quand même avec de la gratitude, je pointais du doigt un coin de mon établi où elle pouvait poser son récipient. N'ayant pas soif, je me servirai plus tard et je préférais porter ma concentration sur l'exercice de Denya. L'originale, je parlais. Appuyant mon postérieur sur le comptoir, je laissais mes yeux suivre ses mouvements et observer son énorme shuriken. Visiblement, le flux de son chakra traversait ses deux membres de bois convenablement, il y avait rien qui déconnait à présent de ce côté-là. Pour le reste, elle paraissait ne gérer l'uniformité de son recouvrement que lorsque ses deux mains faisaient le travail.

" Les gens confondent souvent concentration et réflexion. Ici, t'as rien à réfléchir, seulement puiser et guider. C'est pas une technique qui demande d'avoir un bagage d'intelligence très élevé. "

Je lui agitais mon message sous le nez pour lui faire comprendre la subtile différence de mes propos précédents. Mais c'était toujours plus facile à "dire" qu'à faire. Comme pour tout. En tout cas, je l'encourageais à essayer à nouveau, d'une façon à ce que cela lui vint plus naturellement. Pas besoin d'avoir les deux mains, et si on en était convaincu, c'était que le problème était dans le crâne. Loin de se laisser démontée et plutôt tenace pour une fliquette, elle continua ses essais jusqu'à tirer un peu trop sur la corde.

Visiblement, son petit tour de passe-passe avait causé quelques dégâts invisibles dans ses mécanismes. Elle se mit à hurler parce qu'une vive douleur lui avait saisi le coude. Personnellement, je ne me mis pas à paniquer. Non pas que je manquais de compassion, mais parce que je me doutais que c'était qu'un effet secondaire de ses prothèses. Étant donné que le type qui lui avait monté ces machins l'avaient connecté à ses nerfs, dès qu'on devait toucher un truc... ça devait douiller. De mon point de vue, je me disais que ses canaux précédents étaient tellement mal foutu que les transmissions ne devaient pas se faire comme il fallait et puisque le problème était réparé, la douleur revenait à son niveau classique.

" T'as pas à me remercier. Je fais que mon boulot. Pour ta douleur, je te conseille de pas trop forcer pour le moment. Laisse le temps à tes nerfs pour réapprendre à supporter les flux continuent de chakra. "

Lui tendant à nouveau un papier, j'étais tentée de lui dire que l'onguent qu'elle avait voulu me passer lui serait plus utile. Mais ça serait con, puisqu'elle avait des membres de bois. Quelle ironie.



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Shirogane Honoka


Sahara Denya

Au sein du corps,

la fluidité





Inspiration, expiration. Inspiration, expiration. Que la douleur ne fût point un obstacle.

Le plus calmement possible, mon coude et mon poignet exécutèrent un bal rapide que ne sut ralentir que l'avertissement de la marionnettiste. Elle devait avoir raison, mais je ne pouvais m'empêcher de songer aux missions, lorsque le luxe du temps n'allait m'être offert. Moins concentré sur ma respiration, mon sprit se calma et tenta d'ignorer cette brulure au sein de mon être qui prenant mon bras et à laquelle je ne sus faire face qu'en fermant les poings sur le shuriken Fuma. Le métal froid calmait la tension au moins jusqu'à mon poignet, mais ne put se propager jusqu'au coude et au-delà, là où mon corps tremblait le plus. La concentration sur mon arme, serrer l'outil de mon entrainement, c'était là la seule chose à faire pour oublier le mal interne auquel je faisais face. Sentir le chakra circuler dans le reste de mon organisme et sentir le battement de mon coeur, mon palpitant qui faisait boudoum, boudom, boudom.

L'occasion de se concentrer sans perdre de temps en réflexion était presque trop belle. Elle eût été idéale si cet optimiste n'oubliait pas que mon bras me brûlait tandis que je faisais des efforts pour maintenir un faible flux en ne forçant pas au risque de m'abimer le système, décorant ma lame d'un léger halo bleu si fin qu'il semblait avoir intensifié la brillance de mon shuriken. Relâchant mon bras endolori, je m'efforçai de le reposer pour n'entrainer que mon plus fonctionnel, avec une certaine peine, mais sus conserver la technique.

Dans l'atelier de brouillard, j'étais seule avec Honoka, qui observait le tranchant intensifié de mon arme.


Je pense, sans me vanter, être parvenue à quelque chose de décent. Je t'en dois une.





J'allais devoir demander assistance à des médecins, ou à ma fratrie. Pourquoi pas à Libi ? Mon frère ainé était un bon Shirogane doublé d'un médecin hors-pair. Car j'avais hâte de ne plus avoir mal pour entrainer cette technique plus intensément encore. et en sa compagnie. Cela me donnerait l'occasion de lui montrer mes progrès en ninpo. Mais tout de même, pour cette vérification du bon fonctionnement de mon membre, c'était un service complet auquel je devais beaucoup. Quelle kunoichi, cette Shirogane !

Et j'allais longtemps me souvenir de la leçon de cette femme, une fumeuse et mécano, sabreuse muette, appelée Honoka.


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