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Investigation post-mortem

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Investigation post-mortem Dim 15 Sep - 4:53
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Disclaimer : ce RP peut être choquant. Âmes sensibles, s'abstenir.

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" Les cadavres n'ont aucun secret pour moi. Je suis le maître de ces lieux, celui qui fait parler les morts. Tais-toi et observe bien petite. Si tu devais un jour connaître la moitié de mon savoir, tu deviendrais l'une meilleure qui ait déjà foulé le Sekai, mais jamais tu n'atteindras le niveau des Takane. N'y rêves même pas... "

Dans les sous-sols du baraquement de soin, l'atmosphère glauque de la morgue puait la cigarette froide qui s'était inscrustée profondément dans les murs. Devant les deux shinobis, une silhouette recouverte d'un drap blanc.

" Ne t'avises pas à toucher quoi que ce soit. N'abime qu'un seul grain de peau de ces cadavres, et tu te retrouveras à leur place.."

L'homme souffla une bouffée de fumée de la clope qu'il avait dans sa bouche et retira la couverture, dévoilant le visage ravagé d'un cadavre, le corps de couleur noir et verdâtre déjà bien attaqué par la putréfaction.

" Komuro Mion, Jonin de Suna "

***
Un peu plus tôt ce matin-là...


Dans le cadre de sa formation médicale au village de Suna, Yuuki venait d'être affectée à la morgue pour une période d'une semaine. La Genin redoutait le moment où elle devrait se retrouver dans les ténèbres de l'hopital de Suna, sous la férule d'un redouté psychopathe du prénom de Toji, qui avait fait fuir plus d'un aspirant médic-nin dès sa première journée de formation. Chaque fois qu'un Genin se retrouvait à la morgue, il était la norme de parier combien de temps il tiendrait le coup. Rares étaient ceux qui restaient avec lui plus de deux jours. Après sept jours? N'en parlons même pas.

C'est avec une boule dans le ventre que Yuuki descendit dans les profondeurs du bâtiment, où la lumière du soleil n'avait jamais fait briller ses rayons. Loin sous la surface, la température y était particulièrement fraîche. Habituée de vivre à ces latitudes, la Kusaribe se félicita de s'être habillée un peu plus chaudement. Déjà, l'atmosphère des lieux n'était pas des plus chaleureuses, en plus d'être entouré de cadavres, s'il fallait en plus frissonner de froid, bien évidemment qu'on avait envie de fuir ces lieux et de ne plus jamais y retourner.

La Genin suivait silencieusement une employée de l'hopital, qui lui pointa la porte à laquelle Yuuki devait cogner, avant de s'enfuir prestement en direction de l'escalier qui menait à l'étage supérieur, refusant de rester une minute de plus dans cet endroit rempli de morts. La blonde s'arrêta alors devant un porte, et toqua à cette dernière.

" Entrez "

La voix derrière certe porte était si froide, si dénuée d'émotion que Yuuki en frissonna de tout son être.

***

Chef de la morgue, Ex-Intendant de Suna remplacé par Akihiko-sensei tout récemment, Takane Toji était un homme qui se tenait en haute estime de lui même. Maître incontesté des lieux, il avait simplement expliqué ses fonctions à la jeune Genin et ce qui serait attendu d'elle pendant sa semaine de formation : observation seulement, et qu'elle ne s'attende même pas tenir le moindre instrument qui toucherait l'un de ses précieux cadavres, ni à mettre la main sur un scalpel.

" Je ne m'attends pas de toi que tu réussisse à passer la journée au complet ici. Le contraire serait étonnant. Tu n'est qu'une aspirante médic-nin comme une autre. Une Genin ordinaire, rien de plus. Si tu crois que tu es spéciale, laisse moi te détromper. Tu n'es rien, tu n'es personne. "

Il laissa le silence faire son oeuvre, en profitant pour prendre quelques bouffées de sa cigarette. Dans l'éclairage faiblard des chandelles du bureau, l'homme semblait entouré d'un halo maléfique autour de sa tête, tel un ange de la mort. Toji esquissa un faible sourire carnassier en regardant fixement Yuuki dans les yeux, dévoilant des crocs jaunâtres qui hérissèrent le poil de la Genin alors qu'une long frisson parcouru son dos dans toute sa longueur, du haut de la nuque jusqu'en bas.

Cet homme était réellement un psychopathe.

" Tu es libre de quitter dès que tu le souhaites. Si toutefois tu devais sortir de ces locaux avant que je ne t'y autorise, ne t'avise même pas d'y remettre les pieds tant que je serai le maître de ces lieux. "

Voyant que la jeune fille n'avait pas esquissé un seul mouvement vers la porte pour s'enfuir - en vérité elle était bien trop terrorisée pour penser sortir de cette pièce -, Toji déposa doucement sa tasse de thé.

" Bien. " déclara-t-il solonnellement. "Nous avons reçu deux jolis spécimens très tôt ce matin, tu devras me remercier de t'avoir attendue. J'espère que le spectacle te plairas."

Le trentenaire se leva de sa chaise et passa à coté de Yuuki sans l'intimer de la suivre, comme si c'était implicite que c'était ce qui était attendu de sa part. Il n'avait même pas pris la peine de lui demander son nom. Elle n'était qu'une aspirante médic-nin de plus qui s'enfuirait de la morgue avant la fin de la journée, après tout. Pourquoi prendre la peine d'apprendre les connaître personnellement ? Une simple perte de temps pour cet homme pragmatique.

****
" Komuro Mion, Jonin de Suna "

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" La poubelle est derrière toi ..." dit le légiste sans lever les yeux une seule seconde.

Sans plus attendre, Yuuki se précipita en direction du récipient, et y vida tout le contenu de son estomac. L'odeur du vomi réussissait à peine à couvrir celles de putréfaction et de cigarette qui régnaient en maîtresses dans la pièce.

" Komuro Mion a été envoyée en mission il y a une quinzaine de jours en compagnie de Zakuro et de Kayaba Akihiko à Namida. Seul notre cher Intendant est revenu au village... vivant. "

Le chef de la morgue appuya légèrement sur le mot vivant, et Yuuki ressenti une certaine inimité, indiquant qu'il aurait peut-être bien aimé disséquer le cadavre de celui qui l'avait putché de son précédent poste, regrettant que le coeur du blondin batte encore à l'heure qu'il était.

Genoux au sol, Yuuki fut à nouveau prise d'un haut le coeur et se remit à vomir, ce qui ne sembla nullement gêner Toji, qui semblait plutôt habitué à ce comportement.

" Une escouade est revenue très tôt ce matin en me rapportant ces deux cadavres, qui sont en état de putréfaction bien avancée, en plus d'avoir très certainement brûlé pendant quelques heures. Je dirais à première vue que le décès doit dater de près de deux semaines, soit très peu de temps après leur arrivée à Namida. Mon travail ici est de déterminer la cause de leur mort, chose que j'ai attendu, sachant que tu venais nous rendre une petite visite ce matin. Je voulais que tu vois de tes propres yeux la beauté d'un cadavre qui a été laissé à la chaleur pendant plusieurs jours. Je voulais que tu respires l'odeur de la mort et de la décomposition, que le bourdonnement des mouches te reste dans les oreilles, que tu fermes les yeux et ne vois que les asticots blancs qui rampent dans les fluides corporels de ce corps décharné. Regarde ! Regarde la mort en face ! "

Yuuki toussa, incapable d'oublier la vision d'horreur infligée alors que Toji avait retiré le drap blanc qui recouvrait pudiquement le cadavre de Mion, garde du corps de son sensei. Des hauts de coeur l'avaient aussitôt saisie.

" Shinobis, nous semons la mort partout où nous passons. Mais pourtant, la majorité d'entre nous sont incapables de regarder les ravages de la mort. Nos yeux se détournent de ces cadavres, incapables d'assumer nos actes. Voici ce à quoi ressemble la mort. Voici ce à quoi ressemble la fierté que nous retirons d'ôter la vie d'un ennemi. Sauras tu regarder la mort en pleine face, sans flancher ?"

Le silence n'était brisé que par le bourdonnement des insectes qui grouillaient dans le corps en décomposition. La Genin eu envie de fuir au loin, de se sauver de cet endroit maudit qui puait la charogne. Jamais, au grand jamais, elle ne pourrait effacer l'image du cadavre de son ancienne coéquipière. Elle en ferait des cauchemars dans la nuit pour le restant de ses jours. Et pourtant, pour son Sensei, et pour Mion, elle devait apprendre ce qui s'était passé pendant cette mission. Pourquoi Mion et Zakuro n'étaient jamais revenus de Namida. Qu'est-ce qui avait causé leur mort ? Pour le bien de son équipe, et pour le bien de son Sensei qui s'en voulait terriblement d'avoir seul survécu alors que ses deux amis avaient laissé leur vie dans cette forteresse.

Prenant tout son courage, Yuuki se releva de peine et misère, et se força à regarder à nouveau le corps sans vie qui était couché sur la table. La vision d'horreur devenait moins pire avec les minutes qui passaient, et on pouvait presque oublier l'odeur pestilentielle qui se dégageait.

"Alors petite, tu aimes les puzzles? "

Un sourire carnassier s'était à nouveau dessiné sur le visage de Toji, alors qu'il fixait le corps bouffi de ce qui avait été autrefois l'une des Jonin les plus puissantes du village.
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Re: Investigation post-mortem Ven 20 Déc - 22:51
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Terrifiée, Yuuki ne put rien faire d'autre que regarder, alors que Takane Toji, scalpel boosté par son chakra médical à la main, se mit à trancher les chairs brulées et putréfiées du cadavre qui se trouvaient sous leurs yeux. Le visage à moitié caché derrière son masque, l'autre ne pouvait voir les grimaces de dégout qui déformaient son expression, bien qu'il puisse les deviner.

" J'ai pris la liberté de débuter le rapport de l'autopsie avant ton arrivée, il arrive souvent que des aspirants comme toi se défilent avant même de mettre les pieds dans la morgue, et je déteste que l'on me fasse perdre mon temps. " Le légiste leva à peine les yeux vers la Kusaribe, qui se tenait droite comme un i, de peur que l'homme lui fasse un commentaire sur sa posture. " Non plus, je perdrai pas mon temps à t'expliquer de quel façon je m'y prends pour désamorcer les pièges parfois laissés sur des cadavres : Genjutsu, Ninpo ou Fuinjutsu. Évidemment, ces pièges ne fonctionnent pas sur moi. À ton âge, j'avais déjà ouvert plus de corps que tu n'en verras jamais..."

Toji trancha aussi facilement le crane du cadavre que si cela avait été du beurre, et une odeur putride envahi la pièce. La Genin se fit violence pour tenter de réfréner un haut le coeur, effrayée à l'idée que le responsable de la morgue s'en prenne à elle pour avoir bougé le petit orteil. Silencieux, le Jonin haussa les yeux vers la jeune fille, avant de retourner à sa besogne. Armé d'une petit pince, il fit une biopsie en retirant un morceau de cerveau qu'il déposa dans un flacon. Puis il se remit à couper, cette fois au niveau de la bouche. Pendant ce temps, Yuuki trépignait sur un pied, puis l'autre, forcément mal à l'aise devant cette fouille plus qu'intime de celle qui aurait été la garde du corps de son sensei. Le légiste leva à nouveau les yeux vers la blonde, les sourcils froncés, pour lui faire signe qu'elle dérangeait, puis soupira en baissant la tête. Il semblait se rappeler la raison de la présence de cette apprentie dans ce sous-sol morbide.

" Normalement, il m'aurait été facile d'identifier ces cadavres. Hélas, dans l'état exécrable qu'ils m'ont été apportés, il m'est impossible de me prononcer sur l'identité réelle de ceux-ci. Par exemple, ici j'ai un specimen femelle de taille 1m70 et corpulence petite, ce qui correspond aux information médicales de Komuro Mion. Et alors que je coupe ce qui reste de crâne et cette mâchoire, je ne peux que constater qu'il ne reste aucune dent pour valider les empreintes dentaires, ce qui m'empêche de confirmer l'identité de ce cadavre..."

Visiblement, Toji était bien mécontent de la situation, et serra la mâchoire de colère, au point ou la Kusaribe se demanda s'il n'allait pas trancher en deux la cigarette qui n'avait jamais quitté ses lèvres. L'odeur du bâton mortifère, qu'elle abhorrait habituellement, lui semblait soudainement plus douce dans cet endroit.

" Je ne connais que très peu de techniques qui peuvent causer de tels cratères sur le corps d'une personne. Je soupçonne l'usage d'un parchemin explosif ou d'un autre type d'explosif, et ce au niveau du visage et du torse. Et selon la position du corps, je ne crois pas que l'explosif ou bien le feu n'ait causé la mort de cette personne. Le corps d'une personne décédée lors d'une explosion où d'un feu est normalement recroquevillé. Je peux confirmer qu'elle était morte avant ces deux évènements. Étaient-ce des actes délibérés? Seule une enquête approfondie menée par les autorités du village pourraient nous permettre une telle conclusion. Tout cela ne m'avance guère dans cette autopsie, mais vu l'état de dégradation de ce cadavres, je peux faire autrement que spéculer..." Il tira une touche, l'air foncièrement insatisfait. " ... et cela ne me plait absolument pas. La personne qui a fait cela me connait et connait mon protocole. Très clairement, il voulait me narguer. La liste des coupables se réduit, donc. "

L'homme était soudainement devenu plus volubile, alors que Yuuki s'était légèrement approchée de ce qui restait de la tête de Mion, à moitié dévorée par les insectes et la putréfaction. À cette distance, elle pouvait clairement voir sa peau qui semblait aussi sèche et craquante que du papier parchemin : l'air chaud et sec du village semblait avoir retardé légèrement les putréfaction des chairs, mais n'avait pas empêché les vers d'élire domicile dans le corps de la défunte Jonin. À travers la chair putréfié et le crane qui avaient été découpé, la Kusaribe pouvait voir le cerveau qui commençait à se ramollir et se liquéfier sous l'action du temps. Loin d'être écoeurée, et maintenant presque habituée à l'odeur, la jeune fille semblait totalement obnubilée par ce cadavre, et par tous les secrets qu'il pouvait révéler bien qu'on ait voulu le faire taire à tout jamais.

" Alors, petite, on s'amuse? Tu veux essayer de découper aussi ? N'y penses même pas en rêves. Je te rappelle : tu n'es rien. Tu ne vaux rien. Ne t'avises même pas de songer un jour atteindre mon niveau. Je vais te broyer le crâne avant même que tu ne pose le scalpel sur ma merveille, je ne te laisserai pas briser ma pièce à conviction aussi facilement. "

Sourire narquois, la lèvre droite légèrement retroussée, le Jonin semblait aussi s'amuser de la situation.

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