Un oasis. Quel décor. Entourée de sable à perte de vue, cette zone de verdure vierge de toute installation comptait autour de son point d'eau trois dizaines de palmiers dont la moitié réunis au sud, comme dans un début de forêt. Une riche végétation réunissait des cactus fleuris et colorés dotés de moult aiguilles. Un frisson chatouilla mon coude juste avant que ne soufflât un vent qui souleva un sable gênant pour la vision et dont je me protégeai le visage de la main gauche. La chaleur de l'air, même brassé, pénétrait mes vêtements et caressait mon corps malgré la cape que je portais. Couverte de la tête aux pieds de cette longue pèlerine à capuche, j'avais couvert ma tête et aussi choisi d'enfiler de grosses lunettes. Mes jambes restaient raides. Mon ventre était comme serré par la haute température.
Le sable vint à tomber et je pus de nouveau admirer l'endroit, paisible. C'était presque plat, mais allongée sur une dune, je pouvais distinguer de légères irrégularités sur ce sol sablonneux. Enfin, je les supposais, j'étais si loin. Mon poignet droit trembla en un bref à-coup. Personne. Depuis une demie-heure, aucun signe de vie, comme si aucune âme ne passait par là. Un coin discret, en somme. Je me tournai vers mon collègue qui, couché lui aussi, maintenait un jeune noiraud au sol en ayant enserré son bras gauche autour du cou du garçon, qui semblait presque avoir du mal à respirer mais, yeux écarquillés, ne faisait aucun bruit. Il avait eu beau protester, il avait compris que nous n'avions pas l'intention de le libérer aussi vite. Maintenant que je le regardai, mon collègue le relâcha légèrement et il commença par souffler comme un ruminant que Kakuri dut faire taire en posant une main sur sa bouche. Après cinq seconde, il le libéra et notre invité put parler.
Ouais, c'est là que doit avoir lieu l'échange. La valise attend d'être récupérée non loin du temple du Pays du vent.
***
J'avais arrêté ce gars il y avait quelques jours lors d'une opération pour le moins risquée dans laquelle ses comparses avaient perdu la vie. En levant les mains, il avait épargné la sienne. Il avait montré une inquiétude croissante lors du trajet jusqu'à la prison, là où il avait du me faire face dans une large salle plongée dans le noir, à l'exception de trois bougies posées sur la table à laquelle il avait été installé. Et alors qu'il avait vu, en interrogatoire, ses chances de s'en sortir très minces, voire totalement absentes, il avait demandé à être placé dans une cellule spéciale protégée, ce à quoi j'avais ri. Mais il avait semblé savoir quelque chose. C'était un garçon inquiet pour sa vie, qui craignait de ne pas faire long feu derrière les barreaux. Puis au fil de la discussion, j'avais appris l'existence d'un échange. Une belle somme en échange d'une valise remplie de pilules de fioles de chakra liquide.
Ouaip. C'est du lourd, je vous dis ça. L'opération s'appelle "Pluie de grains".
Une bizarrerie que cela, je n'en avais jamais entendu parler de cela. Du chakra liquide ? J'avais été intriguée et avais consenti à le loger non pas dans le bagne, mais dans une geôle de la tour du kage, avec l'autorisation de la hiérarchie.
Je m'étais alors rendue au bureau de police pour la suite de l'histoire. Dans l'agitation du lieu, j'avais parcouru divers pièces avant de retrouver Kakuri, le partenaire avec qui j'avais été chargée de m'occuper du cas de ce jeune garçon, avant de le trouver buvant un café. Une tape dans son dos. Lui, pas très souriant.
Ça n'a pas l'air d'aller fort, mon gars.
Rien d'assez important pour que j'en parle. Et toi ?
Il avait commencé à lentement marcher, comme pour ne pas rester immobile et risquer de prendre racine, comme pour faire bonne impression et ne pas passer pour quelqu'un qui était plus centré sur sa personne que sur son boulot. Pourtant, il n'eût pas été le seul à faire semblant de travailler. Moi-même… enfin, nous avions commencer à avancer.
Oh, je vais bien, je suis en pleine pêche. Est-ce qu'on a des infos sur Rinoe Ren ?
Sa main sur son menton et ses yeux pointant au plafond, puis les sourcils froncés. Il avait réfléchi. Brièvement, mais réellement. Puis secoué la tête.
Rinoe… Ça ne me dit rien.
Le survivant qu'on a coincé. J'ai besoin d'en savoir plus sur ce gars.
Ah ? Il y a quelque chose de plus à savoir que ce qu'on sait déjà ?
Je l'avais regardé, puis mon rythme avait accéléré. Les gens, non, pas eux. Une salle libre ou un couloir sans personne. M'avait-il suivie ? Oui, d'un air incompréhensif. Finalement, un coin tranquille. Personne à gauche, pas d'arrivée à droite. À voix basse :
Il connait possiblement un truc. Il pourrait être impliqué dans quelque chose de plus gros que des braquages. Je sais que ce n'est pas le profil qu'on attendrait pour un client important, je sais aussi qu'il y a de grandes chances qu'il ait bluffé, mais je me demande s'il n'y a pas moyen qu'il y ait vraiment quelque chose. J'aimerais savoir s'il est connu.
Il m'avait écoutée en semblant ne pas piger, mais il avait visiblement été intéressé par ma curiosité car dans ses yeux, des étoiles avaient commencé à scintiller.
Je vois.
Mes bras sur les hanches, lui regardant à côté de moi, frottant son menton. Une affaire intrigante pour lui aussi, du moins en apparence.
Je vais voir ce que je peux faire. J'essaie de te trouver dès que j'ai du nouveau.
Cet homme, quel collègue de confiance. Un jounin roué aux enquêtes avec un atout rêvé : l'intuition. Non pas l'intuition permettant de deviner le coupable d'un crime, mais celle qui envoyait chercher des indices au bon endroit, le flair qui permettait de rondement mener une enquête en gérant bien un dossier de manière à avoir quelque chose de complet, de cohérent, de logique. Un homme fiable, assurément.
Merci, tu es un as ! Je te revaudrai ça !
Alors que j'avais commencé à m'éloigner d'un pas vif, j'avais entendu sa voix me répondre nonchalamment :
Si ça te chante.
Ah, quel collègue que Kakuri ! Mais maintenant, passage par les renseignements. La salle attribuée aux personnes concernées n'avait jamais été fermée car qui eût fermé le col menant à Nanakita ? Personne. Les lunettes du principal fonctionnaire à ce poste avaient du en voir passer des visages et il avait du frotter sa barbe un nombre incalculable de fois. Cependant, rien d'étonnant qu'il n'eût cesse d'être d'être consulté : il eût été dommage de se priver de la compétence de cet homme ainsi que de celle de ses collaborateurs.
J'étais arrivée au pupitre chargé de dossiers de monsieur Doike, un membre bien placé de la branche de renseignements à qui j'avais demandé, en posant brusquement les mains sur son poste de travail, sans le saluer, sans même lui adresser un sourire :
Dites, existe-t-il une forme, je dirais, médicale, de chakra liquide ?
À mon entrée en scène pressée, il avait réagi avec calme, posant doucement le dossier tenu par sa main droite, rehaussant ses lunettes sur son nez et posant les avant-bras sur son meuble.
Bonjour, Sahara.
J'avais soufflé du nez et m'étais redressée puis avait fait un pas en arrière, étais restée appuyée sur le talon durant une demie-seconde en ruminant intérieurement alors que j'avais envie d'obtenir immédiatement ma réponse. Dans les yeux, mon regard dans le sien :
Bonjour. Je cherche des infos sur… je ne suis pas sure, je dirais un produit qui pourrait être contenu dans des fioles. Du chakra liquide.
Il avait haussé les sourcils, comme piqué par une soudaine curiosité.
Comme les pilules de chakra ? Ça n'a jamais été produit. On peut trouver des pilules de chakra concentré, mais je n'ai jamais entendu parler d'un équivalent liquide.
Mais est-ce qu'on peut imaginer ça faisable ? Est-ce qu'une forme liquide pourrait apporter quelque chose de plus ou éventuellement palier au problème des troubles causés par une consommation trop importante ?
Il avait saisi un crayon et tapoté contre le bois au moyen de la mine.
Je ne pense pas qu'il est pertinent de se poser cette question avec les problèmes que nous avons. Il y a plus important, avec les bandits, les détournements de caravanes et tant de choses que vous savez surement mieux que moi.
C'est sérieux. Je pense être sur la potentielle piste de quelque chose et si j'arrive à trouver quoi que ce soit, je dois être en mesure d'agir. Mais je ne veux pas intervenir à l'aveugle.
Silence. Son collaborateur et lui m'avaient alors fixée et s'étaient regardé. Doike, après avoir rehaussé ses lunettes, avait observé le dossier sur lequel il était en train de se pencher.
Soit, je me charge de votre affaire. Vous ne me demandez pas quelque chose de facile à trouver, Sahara.
Je sais !
J'avais pris la direction de la sortie.
C'est pour ça que je fais appel à vous. Merci !
J'avais alors compris que je m'embarquais dans quelque chose qui n'allait pas me plaire. J'eusse à cet instant préféré me tromper sur toute la ligne. Un échange. Les prémices de la naissance d'une nouvelle mafia ? L'agrandissement d'un cartel préexistant ? Du chakra liquide. Au moins, j'allais… quelle poisse.
Le lendemain, je m'étais levée sereine avant de me souvenir de cette affaire qui avait manqué de me plomber le moral. J'avais alors gobé figue dans un bol de la cuisine et foncé à la tour du kage où j'avais ordonné le transfert du garçon à la prison, le temps de clarifier le dossier et pour le rendre plus loquace encore. Mon collègue allait forcément passer et avec une pression telle que la mort qui, selon lui, l'attendait, il allait sans doute révéler quelque chose d'intéressant. J'en avais profité pour demander les objets personnels du détenu parmi lesquels un tanto. Parfait, il était entré dans ma poche à présent. Je m'étais rendue sur un terrain d'entrainement. Pour intervenir dans une grosse opération, être préparée était capital et donc, au programme, kaikenjutsu.
Rien de marrant dans cette affaire et voilà que j'en étais venue à m'entrainer en pleine enquête. Le maitre de cette fameuse technique… où était-il passé ? Ah, là-bas.
Salut Gooka ! Comment ça va ?
Je l'avais surpris en arrivant ainsi, par derrière, bras écartés comme pour l'embrasser. Voici Gooka, un chuunin spécialisé dans les missions demandant une discrétion particulière. Vols, assassinats, espionnage, un jeune homme loyal mais affublé d'un rôle des plus vils.
Salut Denya ! Je dois partir dans pas longtemps, mais on fait aller.
J'avais eu, l'espace d'un dixième de seconde, le sentiment que le monde s'effondrait autour de moi. Mais, perturbée, j'avais tout de même formulé ma requête.
Ah ? Avant que tu partes, j'aimerais que tu prennes le temps de m'enseigner la technique que tu m'as montrée l'autre jour.
Immobilisme d'une seconde de sa part, sans que je ne susse s'il s'agissait d'un oubli, d'un doute, d'un possible refus ou d'une interrogation intérieure.
Ah, l'instinct du tueur ! Oui, c'est faisable. Je peux te l'enseigner, mais pas assister à ton perfectionnement. Je te montre comment ça fonctionne, je vérifie que tu y arrives et je file. Ça te va ?
Ça me convient tout à fait. Je propose que nous commencions tout de suite.
Il avait alors sortir un kunai de sa manche droite et le maintint fermement.
Bien. Est-ce que tu as un kunai ? Ou un couteau ? Ou un autre truc avec une courte lame ?
J'avais, en réponse, sorti le tanto du jeune criminel et l'avais agité devant un Gooka malicieux et détendu face à une Denya jouant avec sa lame, la faisant danser entre des doigts.
Satsujin Hon'nô est une redoutable technique d'esquive, tu le sais assez bien pour avoir envie que je te la montre. Ce qui fait son efficacité n'est pas tant la possibilité qu'elle offre d'esquiver une attaque…
Ah bon ? L'esquive était pourtant l'exacte raison pour laquelle je souhaiter m'entrainer, pourtant. Il me semblait que c'était sa force.
On pourrait croire qu'elle est propre aux senseurs ou aux gens dont les sens sont particulièrement affutés, mais il n'en est rien. Tout ninja est capable de l'apprendre et l'art du combat, exercé efficacement, permet d'acquérir une habitude des gestes, des mouvements, une reconnaissance des styles. Toutefois, chacun n'aura pas l'intelligence d'adopter une bonne stratégie défensive. Cette technique n'est pas une technique de reflexion, mais elle fera appel à l'instinct. L'instinct du combattant, celui que tout ninja de ton niveau a du développer au fil de sa carrière. Celui qui permet de plus facilement identifier l'adversaire et sa tactique.
J'avais bu chacune de ses paroles et absorbé ses propos. Je n'avais jamais exercé l'art de la stratégie ni de la lecture d'un combat et je ne pensais pas être capable de théoriser là-dessus. Tous les évitements, je les avais réalisés au moyen de l'intuition et non pas d'une analyse. Cette technique devait être faite pour moi, mais l'explication m'avait gêné, car ayant mis en évidence mon manque de réelle compréhension du combat. Ce combat que je souhaitais non seulement maitriser mais aussi enseigner. Mon problème avait jusque là été de n'apprendre que par intuition, mais pour ce qui était de changer la pratique en théorie, je n'avais pas brillé auprès de mes élèves. Il allait falloir que cela changeât.
Avant toute chose, il va falloir prendre une posture défensive. Même si tout est basé sur l'attention, la rapidité d'action va aussi compter, donc adopte la défense la plus efficace. Par exemple, pour toi qui n'as qu'une lame, ça peut être ceci.
Ouais… mais si c'est une technique liée à l'instinct, pourquoi est-ce que je me prépare ?
Tu comprendras.
Il s'était alors mis en évidence et avait dissimulé l'un de ses deux kunais. Bras croisés, j'avais donc eu une démonstration de la tenue de son corps en cas d'attaque ennemie. Droit, jambes séparées par un écart normal, pieds en canard, il avait choisi le positionner ses bras le long du corps et sa main droite pointait l'arme vers le sol, dans la même direction que son pied.
- Intéressant, car à le regarder, peu d'ouvertures:
Il avait à ce moment sorti une deuxième arme et réduit ses ouvertures, toujours aussi calme bien que pas détendu pour autant, concentration sur moi.
Aussi instinctive que soit cette technique, tout repose dans la posture que tu vas prendre ; et tout comme les guerriers répètent leurs mouvements afin de les connaitre par coeur, l'entrainement des postures de défense est capital.
Hein ? Non ! Mettre sa santé, voire sa vie en jeu pour m'enseigner du kaikenjutsu ! Incompréhensive, je… comment ? Que faire ? Serrer les poings et tenter de lui asséner un coup ? Non… il… mais à mon regard, il avait pris une face hargneuse, tiré la langue comme pour me provoquer. Ah ! Dans ce cas… mais quel risque ! J'avais donc, sans élan aucun, bondi et couru à sa rencontre pour délivrer le coup enseigné par Akihiko l'année précédente sur le haut du toit de la tour du kazekage.
Issen !
Une lame enveloppée de chakra en main, je m'étais approchée à grande vitesse et avais attendu d'être à proximité de mon professeur du moment pour projeter un croissant d'énergie tranchant à bout portant. Un coup redoutable. Mais l'attaque n'avait pas touché et avait été envoyée au loin. Et Gooka ? Sur mon flanc gauche. Jambes pliées, à la hauteur de mes hanches, la voilà, son esquive. Simple mais diablement efficace.
Avec une grande concentration, tu pourras esquiver une attaque basique d'un adversaire avec une facilité déconcertante. Les ninjas de ton niveau son même capables d'esquiver des attaques qui, pour quelqu'un de mon rang, sont des attaques standard. Comprends-tu, Denya ?
Joli ! Avouons que cette esquive… hein ? À cet instant, ma hanche m'avait brulé ! Une coupure. En même temps que l'esquive, il avait placé un coup de kunai.
De plus, avec deux lames courtes, tu auras des chances, en esquivant l'ennemi, de le toucher en retour. Enfin, ce ne sera qu'une entaille, bien souvent, mais ça compte.
"Instinct du tueur". Un nom mérité. Quelle merveille montrée par le chuunin. Et accessible ! Impossible de rêver mieux dans l'immédiat, en tout cas. Mon sang sur la pointe de sa lame. Nous eûmes ri quelques secondes, mais bobo ma hanche. Mauvaise idée. Ne pas rire avec une douleur pareille.
Parfait. À ton tour, maintenant. Il faut d'abord que tu adoptes une posture défensive, comme je t'ai montré plus tôt.
Compris. Mais je ne vais pas prendre la même pose que toi. Je vais préférer une tenue plus personnelle.
Il n'y a pas de mal à cela.
Ouvrant l'oeil et le bon, j'avais lentement reculé d'un pas. Puis d'un second. Le chakra circulant dans mon corps… le sentir… tout sentir autour de soi. Non, la technique avait été élaborée pour tout un chacun, pas uniquement pour les senseurs. Aucun besoin de ressentir le chakra de l'adversaire, mais plutôt celui d'examiner les gestes de l'ennemi pour répondre en évitant l'assaut. Mais j'avais déjà connu cela. Rouée au combat, j'avais depuis quelques années appris à échapper aux offensives. Je n'avais cependant jamais réussi à apprendre le sacrifice précoce malgré plusieurs tentatives, mais avec une lame, pour une kunoichi ayant mes compétences dans le combat armé, j'avais observé, observé, vécu et mes missions m'avaient indiqué le point culminant que j'étais à même d'atteindre. Épaules souples, tombant presque le long du corps. Dans ma main droite, le tanto tenu presque négligemment. Mais pas du tout. Lame pointé vers mon pied gauche, bras légèrement contractés, j'eus alors concentré l'énergie jusqu'à la ressentir circuler dans mon corps.
- À mon sens, voilà le pinacle possible à atteindre pour une dilettante en sabre:
Des autres ninjas, là-bas, s'entrainant. Un souffle de vent. J'avais aussi ouvert grand les yeux, le moindre mouvement étant capital. L'intuition. Compter sur l'intuition ! L'instinct de la combattante !
Gooka avait foncé. Agitant ses kunais blindés de chakra, il avait visé mes bras de la main gauche et mon buste du bras droit.
Kiba no odori !
Dans une danse macabre, les lames eurent comme débuté une chorégraphie potentiellement mortelle. Cependant, malgré toute sa précision, les mouvements de ses épaules ainsi que la cible de ses pupilles, cela l'avait trahi. Grâce à ses malheureux mouvements, j'eus échappé en dansant l'attaque des crocs pour me retrouver dans son dos. Puis un applaudissement d'un Gooka maintenant masqué.
Bien joué ! Je vais te laisser perfectionner le mouvement, mais tu as déjà compris le principe. Je file, une tempête risque de se lever, mais le devoir m'appelle. Salut.
Et sans attendre de réponse, pouf, plus de Gooka.
En retournant au poste, j'avais été abordée par ce cher collaborateur de la branche de renseignements qui m'avait remis un dossier. Selon ses dires, ils avaient été trois à bosser là-dessus. M'avaient-ils pris au sérieux en me voyant alarmée ? Peut-être. En tout cas, pas question de me plaindre, Mais tout de même, si peu de temps, une preuve de la compétence des gars. Cependant, j'eus aussi appris que la chance n'avait pas été absente de l'équation, l'un de leurs collègues ayant récemment effectué des recherches sur le sujet. J'allais sans doute devoir faire des heures supplémentaires.
Une salle vide, une salle vide pour lire. Ah, celle-ci. Peu spacieuse, mais libre. Le chakra liquide. Apparemment, Serika Senshi avait déjà ordonné de faire des recherches sur une amélioration des produits de soin existant, comme la suppression de l'addiction aux pilules… ah, voilà, applaudissez la fliquette au flair infaillible ! Mais aussi sur la conception de produits plus puissants encore. Des scientifiques avaient travaillé en secret sur ce projet qui n'avait débouché sur aucun résultat probant car trop dangereux. L'addiction eût pu devenir plus importante encore. Une équipe avait bien tenté de créer un remède, mais le coût eût été un gouffre financier pour le village, aussi n'était-elle même pas allée jusqu'aux essais sur des cobayes. Donc officiellement, rien d'existant. Mais officieusement… allez savoir. Le temps de lire le dossier… bon sang !
Une fois à la maison, mon lit m'avait doucement appelée. Mais après quelques heures, toc toc. Qui avait choisi de me réveiller ? Qui ? J'avais ouvert, encore fatiguée. Kakuri. Petite mine, lui aussi. La solution : le café. Un café bien fort à la cuisine.
J'ai lu un dossier des renseignements. Sache qu'il y a possibilité que le garçon n'ait pas menti. Il y a peut-être une nouvelle substance qui va arriver le marché, ô joie !
Pas étonnant. J'ai interrogé le gamin et tu as du voir qu'il a un tatouage sous l'oreille gauche. Son père a le même.
On connait le type ?
"Ren" est un faux nom, il s'appelle Nagasuki Ikuto, fils de Nagasuki Ten.
J'avais craché ma boisson sur le principal meuble de ma cuisine en entendant ce nom connu de bien des policiers, même de jonins.
Le gros bonnet ? Mais il est mort.
Tout juste. Mais son affaire a été reprise par son bras droit, Bando, qui déteste Ikuto. Quand tu disais que ton truc, c'était du lourd, tu n'avais pas tort, malheureusement. Pas étonnant que le gamin ait su pour un truc plus gros que lui. Par contre, sur ce coup, si tu veux que je t'aide, il va falloir m'en dire plus.
Jusque là, je n'avais pas été certaine de tenir quelque chose mais accoudée à ma cuisinière, j'avais du me rendre à l'évidence : cette enquête m'avait mené à lier le fils d'un gros bonnet décédé à un produit dont les expériences officielles n'avaient pas abouti. Une trop grosse coïncidence pour en être une, du moins trop grosse pour ne pas mériter de creuser. Tapotant du talon sur le sol, j'avais fait le choix de tout raconter. Certes, les grandes lignes, mais un peu du détail, aussi.
Ah merde. Saleté. Mais comment est-ce qu'ils auraient créé…
Je l'ignore. Je n'en sais franchement rien, mais je ne peux pas me permettre de ne pas continuer en me disant que c'est improbable. Il y a un trop gros risque de passer à côté de quelque chose. Je préfère agir, quitte à me couvrir de ridicule, que ne rien faire et laisser un marché émerger.
Un marché, carrément ? Si c'est dangereux pour la santé, pas sûr que ça puisse percer.
Mais c'est une possibilité. Alors, tu en es ?
À deux, nous avions décidé de nous engager à empêcher la naissance d'un tout nouveau traffic. Et il allait falloir collaborer avec le fils d'un de nos pires ennemis. Arrivée à la prison, je lui avais donné un coup de genou dans le ventre en le mettait à terre pour lui expliquer qu'il avait tout intérêt à entièrement collaborer. Déjà qu'il avait une cellule pour lui tout seul.
***
Plutôt malin. C'est au sud, pas vraiment les endroits les plus fréquentés par les caravanes et les tribus, moins d'oasis. C'est bien choisi.
Alors ! Vous allez me croire, maintenant ?
Possible. Je suppose que c'est toi qui devais récupérer la valise.
Nous étions tous couverts de la tête aux pieds pour être méconnaissables.
Et aussi effectuer l'échange. Vous allez me protéger, maintenant ?
Ce que tu dis est crédible. Assez pour t'envoyer dans la tour du kage, en tout cas. Y entrer ne sera pas à la portée des truands. Par contre, ta collaboration avec Bando est terminée.
Il afficha un visage surpris au nom de son patron actuel et, dépité, baissa la tête. Sa voix, monotone, répondit :
En taule, c'est forcément fini.
Pas pour ça ! Imaginons que les directeurs de prison soient corruptibles et que tu sortes, que se passera-t-il ? Si tu as parlé, tu te feras descendre. Si tu n'as pas parlé, tu te feras descendre. Du chakra liquide, aux prix d'une opération pareille, qui est derrière tout ça, à ton avis ?
Hein ? Mais… mais…
Comme paralysé, il semblait comprendre où je voulais en venir.
Ces types étaient déjà les pires ennemis de ton père. Si la police s'en mêle, Bando met ses plus gros adversaires face aux forces de Suna. Si tu participes à l'opération, tu te feras descendre.
Je ne serais pas surprise que la valise soit remplie de faux produits. Bando ne commercerait pas avec ses ennemis les plus redoutables. Ce n'est pas son style, c'est même l'inverse de son genre. Je parie que la valise est remplie de faux.
Silence. Le jeune n'osait dire mot, comme directement convaincu. Il avait été étrangement facile à convaincre pour un voyou qui devait se sentir protégé.
Nous retournâmes à Suna où je proposai au gamin d'attendre et, si une demande non-officielle venait à être reçue, de prendre sa place sous Henge afin d'infiltrer l'opération, ce qu'il accepta. Il fut d'abord déposé en prison, le temps pour moi d'expliquer au kage ou au haut-conseiller la situation qui justifiait de le placer en sécurité, là où il pouvait encore nous servir. Tout allait bien, lorsque, le lendemain, j'appris sa mort. Courant aux geôles, je ne pus que constater le décès. Une bagarre. Tout venait d'une bagarre. Je demandai alors qui étaient les témoins. Tous des criminels de la pire espèce. Enfin, non, deux délinquants dans le lot. À ma demandent, ils furent placés en isoloir, au plus bas étage du bâtiment, dans les sous-sols, afin d'éviter une propagation de la rumeur. Le corps était encore chaud et on me confirma que j'avais été appelée cinq minutes après que la vie l'eût quitté. Cependant, on n'était jamais à l'abri de bruits de couloirs. Afin de les contrer, j'allais devoir utiliser plus que le Henge. Mais quoi ? Quelle technique, quel déguisement pouvait… la cope faciale ! Mais oui ! Une version encore plus puissante que le Dai Henge, plus développée, plus crédible ! Et je savais qu'au moins un ninja maitrisait cette méthode de copie. ce ninja, je demandai qu'un émissaire fût envoyer quérir son aide pendant que j'interrogeais le légiste et les gardiens afin d'être sure de ne manquer aucun détail.
Une arrestation m'a menée sur la piste d'un trafic émergeant sur lequel je décide d'enquêter, accompagnée de Kakuri, un collègue très compétent. Tout avance bien, lorsque j'apprends la mort de Nagasuki Ikuto, la personne la plus à même de nous fournir des pistes pour arriver à nos fins. Je comptais faire mine de le remplacer sous Henge, mais il me faudra quelque chose de plus crédible pour compenser des rumeurs. Je fais donc mander Zakuro pour qu'il m'enseigne la technique de copie faciale.
Technique apprise :
Satsujin Hon'nô【Instinct de Tueur】
Si sa Vitesse ou son Intelligence est strictement supérieure à celle de son assaillant, il pourra esquiver ou parer la prochaine technique de Bukijutsu de corps à corps de rang C ou inférieure.
Sinon, il pourra esquiver ou parer la prochaine technique de Bukijutsu de corps à corps de rang D ou inférieure.
Si l'utilisateur manie deux armes, il inflige en plus des dégâts Très Légers à son assaillant.