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Yousei no ketsujo | 養成の欠如 Défaut de formation

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Hitasu | 浸す

samedi 5 mars


Seul dans la cour, j'attendais l'arrivée de Makoto qui était supposé m'accompagner au port pour acheter des provisions pour la fête. Ma grand-mère avait insisté longuement, en dépit de mes supplications désespérées. Elle n'en faisait qu'à sa tête de toute manière, j'aurais dû m'attendre à ce qu'elle ne me laisse pas le choix puisque de toute manière, ce n'était pas vraiment pour moi mais pour elle qu'elle faisait ça : elle adorait être au centre de l'attention des voisins, être la reine du quartier, être enviée comme elle l'avait été autrefois quand elle était encore une femme pleine de promesses d'accomplissements.



Qu'est-ce que tu racontes, Tarou-chan, m'avait-elle répondu à ces paroles. Je n'ai rien à voir avec ce que tu décris. Je n'aime pas le ton que tu emploies mon garçon.


Sur ce, je m'étais retrouvé de corvée de courses. Contrarié d'être ainsi chargé, j'avais réussi à persuader Makoto de m'accompagner car, après tout, je n'allais pas réussir à ramener tous ces poissons et ces fruits de mer seul depuis le port ; cependant, plus le temps passait, plus j'avais l'impression que mon ami avait changé d'avis. Lorsque j'eus frappé à la porte de sa maison, ce fut sa mère qui répondit.



Qu'est-ce que c'est ? fit-elle d'une voix rauque et guère engageante.


Heu bonjour Madame, balbutiai-je. Est-ce que Makoto est là s'il vous plaît ?


Elle renifla bruyamment puis se détourna et hurla : « Makoto ! » au sommet de sa voix. Je fus parcouru de frissons. Quelle horrible, horrible bonne-femme. Mon ami me rejoignit quelques secondes après, pâle comme je ne l'avais jamais vu.



Désolé Tarou mais je ne vais pas pouvoir venir avec toi au marché finalement.


Je percevais dans sa voix une telle crainte que par empathie je chuchotai pour exprimer ma déception.



Tu me laisses tomber ? Tu avais promis !


Je sais bien mais... j'ai cassé un plat en terre cuite que ma mère adorait en jouant au ballon dans le salon. Elle en avait hérité de sa grand-mère ou un truc du genre. Je suis puni de sortie jusqu'à nouvel ordre.


Son excuse était incontournable. Je dus me résigner et, en dépit de mon mécontentement, je lui souhaitai bien du courage. Je partis donc seul au port du village qui à onze heures était bondé de monde en ce samedi. Sur les docks, les bateaux se déchargeaient peu à peu de leurs marchandises à mesure que les marchands vidaient leurs stands. La foule était très dense et je peinai, une fois au cœur du marché, à  mettre un pied devant l'autre. Bien entendu, le poissonnier chez qui ma grand-mère m'envoyait chercher des dorades était un ponte qui se trouvait à l'opposé du port lorsqu'on venait de chez moi. « Mais rien ne vaut les dorades de Fusasaki-san ! » disait Mamie. Je fus bousculé dans tous les sens jusqu'à ce que j'arrive à sa file d'attente qui était longue de plusieurs dizaines de mètres et longeait la jetée. Que fallait-il que je dise ce que je pensais de son attitude à ma grand-mère ! La prochaine fois, je compte bien la fermer.



L'attente fut longue, mais je finis par approcher du but ; or, tandis que je m'apprêtais à passer ma commande auprès de l'affable poissonnier, je fus violemment poussé par un gros bonhomme sans finesse qui, comme bien des adultes malheureusement, considérait certainement qu'un enfant n'avait rien à faire parmi les adultes. Je fus projeté sur le côté, tentai désespérément de garder l'équilibre au bord du précipice mais, entraîné par mon propre poids, je basculai et me retrouvai la tête dans l'eau. Emporté par le courant à quelque mètres de là, je parvins à m'accrocher au pied d'un ponton à l'opposé du marché. Je grimpai tant bien que mal et m'assis sur le rebord, décontenancé. Je devais refaire tout le chemin jusqu'au stand à cause de cette grosse brute.


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Masamune Sanada
Masamune Sanada
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Sanada était assis sur ses marques favorites, juste au-dessus du marché du port.

Comme à son habitude, il prenait un bain de soleil en jouant avec la fumée de son calumet.
Il s'amusait à observer les négociations entre marchands et acheteurs étrangers.
Il avait remarqué que bon nombre d'échoppes changeaient leurs prix en fonction de la tête du client. Ainsi, les riches badauds qui venaient faire des emplettes dans le pôle commercial de la région semblaient enchantés de repartir avec des objets qui étaient, pour eux, très érotiques, mais qu'ils avaient acheté à un prix exorbitant dépassant largement l'acceptable pour un autochtone.
La moindre étoffe grossière devenait un vêtement rare, tisser par d'obscurs clans vivants, soi-disant, en total autarcie avec le reste du monde.

- C'est une pièce unique que vous avez là mon cher monsieur ! Disait une marchande, tendant un bout de voile rapiécé.

Sanada eut un éclat de rire si perçant que le client se retourna, avant de partir, suspectant l'arnaque.

- Tu vois ce que tu as fait ? Allez ! File d'ici mon garçon, ce n'est pas le moment de me faire perdre des ryos ! Dit la femme qui connaissait bien celui qui passait le plus clair de son temps livre sur ces escaliers.

- Je voudrais bien un châle fait d'une soie de papillon d'eau, ou de requin des marais. Dit le jeune homme en passant devant le petit stand.

- Oust ! Rétorqua la marchande, lui jetant un simple mouchoir de tissu à la figure.

Sanada sentit son estomac gargouiller et décida d'aller manger un bol de poulpe grillé chez son amie Kaede.
Comme à son habitude, il passa chez Fusasaki, pour épargner le coût de la matière première à la cuisinière qui avait trois petites à charge.
Il attendait patiemment dans la file, laissant l'espace naturel se créer entre lui et les autres avec la précieuse aide de son calumet et de son herbe odorante.
En cette fin de matinée, le stand de poissonnerie le plus fameux du village était bondé.

L'attente fut longue, et Sanada commençait à s'impatienter lorsqu'il fut témoin d'une usurpation de place qui manquait non seulement de politesse, mais aussi de tact.

Faisant mine de ne pas voir le jeune adolescent qui ne dépassait pas les petites mamies en taille, un homme large et bourru s'avança de son pas lourd, éjectant d'un coup de fesse le pauvre petit client.
Sanada le vit lutter, une seconde, contre la pesanteur et le vide au bord du quai, avant de chuter dans l'eau dans un “splouish” que personne ne remarqua dans le brouhaha incessant qui régnait entre les navires.

L'adolescent fut emporté par le courant, suivi du regard par Sanada qui sentait sa patience fondre   en lui sous la chaleur de la colère.

Il composa des mudras, concentrant son chakra dans ses pieds et tapota l'épaule du malotru.

- Hum qu'est ce que tu veux toi ? Demanda l'homme, dominant Sanada de toute sa taille.

- Vous venez de faire tomber quelqu'un dans l'eau en lui piquant sa place. Je veux bien qu'un si gros ventre ne puisse attendre, mais tout de même, nous ne sommes pas des sauvages, il faut respecter l'ordre de la file.


- Ah ouais, et si on est des sauvages et que le plus fort gagne ? Dit l'homme en s'approchant encore un peu plus du visage de l'androgyne.

Sanada ne répondit pas, se contentant d'attraper l'homme par le col pour lui asséner un violent coup de tête au niveau du nez.
Profitant de sa cécité temporaire, il le jeta dans l'eau avant de sauter à la suite.

Contrairement à l'agresseur, il ne coula pas et atterrit sur l'élément aqueux comme s'il s'agissait d'un immense champ de fleur bleu.
Alors que l'homme remontait à la surface, abasourdi par tant de violence à son égard, le jeune homme s'accroupit au niveau de son visage, le fixant de ses yeux ambre.

- Je crois que mes équipières ont vraiment une mauvaise influence sur moi. Lui dit-il avant de l'attraper par le pied pour le tirer.

Certains badauds s'arrêtèrent pour observer ce jeune homme marchant sur l'eau, et tirant avec lui le malpoli, qui tentait tant bien que mal de ne pas boire la tasse.

Arrivé au ponton où l'adolescent était assis et trempé, Sanada sauta sur le quai, ordonnant à son paquet de faire de même. Bien sûr, cela ne fut pas de tout repos pour celui qui n'avait pas la chance de pouvoir utiliser l'eau comme un vulgaire tremplin.

- Maintenant, tu vas t'excuser auprès de ce jeune homme, puis tu iras faire la queue à notre place.


- Mais… rétorqua l'homme un peu choqué.

- Il n'y a pas de “mais”, c'est le monde des sauvages, celui où les plus forts ordonnent et les faibles obéissent, c'est pas ça ?

L'homme s'excusa sans faire trop de manière et repartit vers l'échoppe, passablement contrarié, mais contraint d'obéir.
Se tournant enfin vers le jeune adolescent, Sanada adopta un ton et un visage beaucoup plus amical.

- Salut ! Masamune Sanada, shinobi du village. Dit-il en s'inclinant légèrement.
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Oohaji | 大恥



Le gros bonhomme me fixa de ses yeux porcins. Il est assez agaçant de constater, à partir du moment où une personne a décrété que vous lui étiez inférieur et que, par manque de confiance en votre capacité à lui démontrer le contraire ou simplement par un surcroît d'éducation vous interdisant de faire un esclandre d'une provocation quelle qu'elle soit, vous laissez cette personne se complaire dans cette croyance, qu'elle soit incapable de faire preuve de la plus petite humilité en dépit de l'humiliante manière par laquelle elle a été amenée à vous présenter ses excuses. Je ne suis absolument pas le genre de personne capable de réaliser l'exploit dont je venais d'être témoin et que je jugeais herculéen. Je me détestais pour cette faiblesse que j'avais en moi et qui n'était pas ma vraie nature. J'aurais aimé avoir cette immodestie de saisir un géant par la cheville et de le traîner dans l'eau comme s'il était un léger tas d'ordures, cette grandeur impudique de me poser en justicier pour rétablir un ordre au lieu de rester spectateur d'une injustice et de m'en rendre soit complice, soit victime selon qu'elle se dirige vers moi ou vers autrui, en détournant les yeux et donnant par cela l'autorisation aux rustres d'être des tyrans. J'aurais voulu avoir la force d'esprit de démontrer ma bonté, ma droiture et ma rage en donnant moi-même une leçon d'humanité mémorable et dégradante à cette brute qui m'avait vu comme un insecte qu'il lui appartenait d'écrabouiller sous prétexte que tous les autres l'avaient laissé faire jusque là. Son regard pourtant, laid et offensant, me réduisait à rien tandis qu'il me disait pardon dans un ronflement, plus grossier encore dans l'usage de ce terme que dans celui de son proéminent derrière tout à l'heure, sur le quai. Alors qu'il s'éloignait de moi, ma poitrine se desserra de soulagement et dans cet apaisement que je ressentis, il y eut la résurgence soudaine, acrimonieuse, de quelque phrase du passé que j'essaie régulièrement d'oublier mais qui revient tuoujours dans ces moments-là, où elle a raison : « Ne demande pas pardon à quelqu'un qui t'insulte. »



Salut ! Masamune Sanada, shinobi du village.


Le jeune shinobi s'inclina doucement devant moi en un signe de salut. Peut-être était-ce la situation qui imposait cela, mon souvenir de lui sur le quai assénant un coup de tête dans la figure tubéreuse de mon agresseur impénitent, de sa manière détachée de tirer son paquet qui se débattait pitoyablement dans l'eau, de sa capacité à ridiculiser quelqu'un à qui j'aurais peiné à exprimer ne serait-ce que par un oh réprobateur mon mécontentement, mais je restai en cet instant pantois devant cette personne. Tout chez lui me causait la plus forte impression. Son allure élancée, sa stature, son visage croqué comme une ébauche de chef-d'œuvre criaient une force de caractère et une consistance que j'aspirais à cultiver en moi. La mesure avec laquelle il me salua, mêlée de politesse, de fierté et, d'après moi, d'une méfiance avisée, m'inspira la plus profonde admiration pour cet inconnu qui me rappelait toutes les personnes que j'avais enviées dans ma vie : Makoto, Shinichi et, avec une pointe d'amertume, maman.



Soudain conscient de mon abrutissement, je secouai légèrement la tête et répondis :



Suishi Tarou, je suis genin.


Évidemment, je ne pouvais pas simplement dire shinobi, il fallait que j'insiste sur genin. Celui-là devait être chûnin, peut-être même était-il l'un de ces très jeunes jônins qui, prodigieux dès leur plus jeune âge, avaient grimpé les échelons militaires précocement. Qu'allait-il penser d'une timide créature comme moi qui perdait ses moyens devant les civils et qui rougissait à l'apparition de quiconque se montrait supérieur, présentement rien qu'en marchant sur l'eau ? Je n'étais même pas capable d'une prouesse si basique, j'allais certainement être renvoyé à l'académie dès la prochaine mission lorsqu'on s'apercevrait que je ne pouvais réaliser aucune mission en milieu aquatique (chose plus que probable étant donné que nous étions sur un archipel). Pourquoi papa ne m'avait-il pas appris à faire ça ? Le lancer de shurikens, ça a ses limites. Il fallait rapidement que je trouve quelque chose à dire à cet Hercule pour me donner plus de consistance. D'un ton qui se voulait nonchalant et détaché, je lui lançai :



Sympa, votre technique. Moi je suis tout mouillé.
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Masamune Sanada
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Sanada éclata de rire devant les marques de respect du jeune garçon.

- Tu peux me tutoyer Tarou-kun ! Dit Sanada en tapotant légèrement l'épaule de l'élève de l'académie. Tu sais, il y a plein de ninjas qui maîtrisent pas cette technique. Elle peut paraître peu utile, pourtant, elle est souvent d'une grande aide dans un affrontement. Voilà ce que je te propose. Nous allons tous les deux nous restaurer, toi, tu ramènes ces bons poissons à la maison, et cette après-midi, on se retrouve sur le quai des pêcheurs de crabe à l'ouest du port. Tu verras, c'est un ponton un peu surélevé en bois clair. Ne sois pas en retard… Non, je rigole ! Dit-il pour ne pas faire peur à son cadet.

Il n'avait pas l'étoffe de Mifuyu ou encore d'Haruka pour les entraînements. Il n'avait jamais eu l'âme d'un leader, ni d'un servile. La foi qui l'animait était telle que seul l'autorité des cieux pesait sur ses épaules, et, refusant tout autre joug qu'il estimait illégitime, il partait du principe qu'il en était de même pour les autres.

Il accompagna le genin à la sortie du port pour lui indiquer le petit chemin à suivre jusqu'au quai propice à ce genre de technique. Il l'avait d'ailleurs enseigné à Hatsumomo, son ancienne équipière, à cet endroit.

Se remémorant avec nostalgie la journée avec son amie Omura, il se dirigea vers l'échoppe de Kaede et fut accueilli par ses trois filles qui jouaient sans cesse autour des petites tables de bois.

- J'ai ramené des poulpes et de calamar.
Dit-il en lançant les provisions sur le comptoir.

La cuisinière s'en empara avec un sourire et après une découpe habile, jeta quelques tentacules sur une pierre chaude. L'odeur caressa les papilles du jeune homme avant même qu'il ait le plat devant lui. Puis, après une prière de remerciement à Amenko, déesse de la vie, il dévora son plat à toute vitesse.

- Tu es si pressé que cela ?
Demanda Kaede, qui n'avait pas l'habitude de voir le jeune drogué aussi actif.

- Shai une leshon à gonner figure-quoi, une kechnique shimple, chertes, mais une kechnique quand même. Dit-il la bouche pleine.

- Wouhou, monsieur, est professeur ! Rétorqua la cuisinière avec une ironie prononcée dans le regard.

-  Ahh ! Allez ! Pas le temps de niaiser !
Conclut Sanada en se levant.

Étrangement, la perspective de transmettre son savoir avait quelque chose de grisant. Bien sûr, il avait déjà échangé ses connaissances avec des camarades, mais jamais cela n'avait été autre chose qu'un entraînement destiné à enrichir le répertoire des protagonistes. Avec l'excitation, naquit une certaine appréhension. Et s'il n'était pas bon pédagogue ? Et si ces leçons étaient aussi soporifiques que les cours théoriques sur le chakra du professeur Kawabata ? Apprendre une technique de base à un ninja expérimenté était aisé. Mais ses explications allaient-elles parler à un jeune esprit encore en manque d'expérience pratique ? Sa réflexion se prolongea sur le chemin du petit quai qui était à l'abandon, les crabes n'étant pas de sortie en cette saison.

Il alluma son calumet et laissa son esprit voguer sur les interrogations quant à l'éducation. Autant de questions que de vagues qui déferlaient sous ses yeux. Finalement, il eut un pincement au cœur en pensant à son professeur ennuyeux. Pour la première fois, il comprenait la démarche du vieux maître qui n'avait jamais rendu ses cours obligatoires. Il la comprenait, mais surtout, il l'admirait. De cette manière, ce n'était pas l'élève qui était jugé, c'était bien lui-même.

L'affluence étant sa note.

Sanada se releva lorsqu'il entendit des bruits de pas. Avec un grand sourire, il accueillit le garçon et enleva sa cape pour se mettre à l'aise.

- Tadam !
S'écria le professeur du jour en montrant le vide de quelques mètres qui séparaient le sol du ponton de la surface de l'eau. Un ponton surélevé, c'est parfait ! Pourquoi ? Parce que la pesanteur et la distance sont des facteurs à prendre en compte pour doser le chakra. Je pense que tu maîtrises déjà la technique d'escalade des arbres, tu vas donc descendre en marchant sur un poteau verticalement pour atteindre la flotte. Ensuite, tout en gardant cette concentration du flux divin dans tes pieds, tu vas tenter de le rendre plus souple, plus malléable. Contrairement au bois de ce poteau, l'eau est en perpétuel mouvement, ton chakra doit donc l'être aussi, s'adaptant à l'infinité des sculptures que grave l'élément aqueux sur sa peau.

Sanada fit ensuite une démonstration, avant de remonter en marchant sur le poteau.

- Quand tu seras stable à la surface, tu vas sauter de ce ponton. Enfin, nous irons sur un terrain d'entraînements pour voir ensemble les applications que l'on peut faire de tout cela. Est-ce que le plan d'action te convient ?
demanda Sanada en tendant le poing à son petit partenaire, en signe d'accord à l'amiable.

Technique à enseigner:
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Kinkou | 均衡



Quel professionnel ! Quelle munificence ! Sanada-san avait réellement le cœur sur la main de m'offrir un entraînement à cette technique ! Marcher sur l'eau, c'était comme un rêve. Regonflé comme jamais, surexcité comme un enfant devant un atelier de confiserie, je repartis à toute vitesse pour rentrer chez papy et mamie. J'attrapai au vol la douzaine de dorades que le gros cochon qui m'avait tant humilié me tendit guère obligeamment et lui lançai un : « merci, Buta-san ! » avant de m'éloigner à toute allure. Je découvris en arrivant chez mes grands-parents que les dorades n'étaient pas les plus belles qu'il m'avait été donné de voir. Amer, le gros bonhomme avait été les chercher ailleurs sans doute, là où elles étaient moins chères. Mamie allait pourtant devoir s'en contenter car je n'avais pas le temps de retourner au marché. Cependant lorsqu'elle les vit, elle poussa des cris de disgrâce. Je lui assurai que c'étaient bien celles de Fusasaki qui lui-même avait reconnu qu'elles n'étaient pas de première qualité et me les avait donc offertes en récompense de sa fidélité infaillible. Je ne suis pas certain qu'elle me crut mais cela m'importa peu en cet instant. Tout ce qui m'intéressait, c'était l'entraînement qui m'attendait car je ne pouvais me défaire de la certitude que cet apprentissage ferait de ce jour le plus extraordinaire de ma vie.



Je dois admettre que je déchantai rapidement. J'avais écouté avec attention les instructions de Sanada mais à l'issue de son explication sur le fonctionnement de cette technique, j'étais profondément égaré. Je n'étais pas certain d'avoir compris comme il le fallait la manière d'accomplir la difficile prouesse qui m'était demandée et le peu que j'avais trouvé suffisamment limpide me paraissait infaisable. Je n'étais pas à la hauteur. Rien que de descendre le long de ce poteau me semblait insurmontable : les arbres sur lesquels j'avais appris à marcher étaient imposants, dix fois plus hauts que la maison de mes grands-parents et bien plus épais que les pieds de ce ponton. Alors vraiment, marcher sur l'eau, comment pouvais-je avoir l'outrecuidance de m'en croire capable ?



Qu'est-ce que tu es faible...


La voix vint hanter encore mon esprit. Pourquoi fallait-il toujours, lorsque je me sentais inapte à faire quelque chose, que ce soit sa voix qui vienne me réprimander ? Ces paroles, je ne pensais pas l'avoir jamais entendue me les dire. Pourtant, elles ne m'étaient pas totalement étrangères en ce que je ne trouvais pas du tout absurde qu'elles me viennent à l'esprit. Cela étant, je n'étais pas d'accord, je le refusais. Je ne devais pas être faible, moins encore devant Sanada qui m'avait tant impressionné précédemment, qui avait dû s'en rendre compte et que je ne voulais donc pas décevoir à présent qu'il m'avait estimé apte à être son disciple cet après-midi. Je me résolus à suivre ses conseils tant bien que mal et d'attendre d'échouer une fois ou deux avant de demander des détails. Je soufflai un bon coup, acquiesçai fermement en le regardant dans les yeux et regardai sa démonstration.



La facilité avec laquelle il exécuta la technique fut déconcertante mais je ne me laissai pas décourager. Je tendis le poing et l'apposai au sien dans un sourire timide. Le plan me semblait ambitieux mais m'enchantait. Aussi sereinement que possible, j'approchai du sommet poteau et commençai à concentrer mon chakra dans la plante de mes pieds. Les souvenirs de l'entraînement me revinrent immédiatement et je me sentis tout de suite beaucoup plus confiant. J'avais réussi sur du dur, j'y parviendrais sur de l'eau. Je tendis le pied droit en pointe au-dessus du rondin et fléchis les genoux pour pouvoir l'apposer contre la partie verticale du bois. Il adhéra comme si ma semelle était équipée d'une ventouse. Je me rendis alors compte qu'il me serait bien difficile de soulever le pied gauche à présent. Il me fallait basculer d'un coup vers l'avant de manière à me retrouver à la perpendiculaire en engageant toutes les parties de mon corps dans ce mouvement. Inutile de réfléchir. Je comptai jusqu'à trois, pris de l'élan en pliant plus encore les jambes, tendis brusquement la jambe d'appui et me sentis chavirer.



La chute fut courte. Dans mon élan, j'avais relâché le chakra dans mes pied et étais tombé droit dans l'eau. Honteux, je me hâtai de remonter et m'excusai sommairement auprès de mon enseignant sans oser regarder l'expression sur son visage. Je décidai que cette fois, j'enchaînerais le basculement directement après avoir posé le pied sur la tranche du poteau. Sans hésiter, je me lançai et cette fois-ci parvins à maintenir le chakra dans mes pieds. Je sentis le bois craquer légèrement sous mon pied inférieur tandis que j'essayais de me tenir bien parallèle à l'onde qui s'agitait doucement sous mes yeux mais dès que je trouvai l'équilibre, mon chakra se stabilisa lui aussi. Doucement, je fis un pas en avant puis un autre. Quatre ou cinq mètres me séparaient de la mer. Une fois à hauteur de jambe, je pivotai pour pouvoir descendre sur la surface mouvante comme depuis une échelle. Mon pied se posa dessus et je sentis l'eau glacée sur mes orteils. Je compris vite que garder un flux constant sous la plante des pieds ne me permettrait pas de tenir bon. Il me fallait augmenter puis réduire puis augmenter à nouveau la quantité de chakra insufflée et ce à l'infini. C'était épuisant. De plus je n'étais pas du tout à l'aise, le dos en biais pour ne pas trop appuyer ni sur l'une ni sur l'autre de mes deux jambes qui, l'une tendue mais appuyée sur une surface inconstante, l'autre pliée mais adhérant à un objet dur et vertical, commençaient à me menacer de crampes. Je détachai donc le pied droit du bois et le posai à son tour dans l'eau.



L'un de mes pieds avait tendance à s'enfoncer dans l'eau plus que l'autre car lorsque j'augmentais le volume de chakra dans une jambe, l'autre semblait se vider. Il fallait garder un flux régulier dans les deux à la fois, réfléchir aux besoins de l'une et de l'autre en même temps tout en gardant l'équilibre entre l'avant et l'arrière du pied qui avait tendance à bouger au rythme des vagues et selon que mon tronc, fortement perturbé et délaissé par mes capacités de concentration, penchait d'un côté ou de l'autre. Aussi, très rapidement–



Ouah !


–je me retrouvai submergé. Revenu à la surface, je fis la planche quelques instants pour reprendre mon souffle et profiter du silence sourd de l'immensité maritime pour réfléchir à ce que j'avais compris. Pas trop d'hésitation, plus de contrôle, moins d'impulsivité. Rester calme. J'inspirai profondément, redescendis la tête sous l'eau pour remettre mes cheveux en arrière et remontai sur le ponton. Je répétai alors l'opération à plusieurs reprises. Petit à petit, je sentis des progrès et je fus assez vite capable de garder l'équilibre sans couler. Je passai donc à l'étape suivante et sautai directement à l'eau, sans descendre par le poteau. Il me fallut simplement un peu de temps pour m'habituer à pondérer presque immédiatement mon flux de chakra dès l'entrée en contact avec l'eau mais cela ne me coûta aucun plongeon. Lorsque je me sentis enfin prêt à attaquer la suite, j'étais totalement sec à l'exception de mes pieds trempés de saumure. Fatigué mais grisé par le succès de mon apprentissage, je m'estimai suffisamment habile dans cette technique pour affronter le regard de mon formateur d'un œil satisfait et déclarai dans un grand sourire :



Cette fois je suis prêt à te suivre au terrain d'entraînement.
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Le jeune garçon sembla hésiter un moment. Enfin, il s'élança. Ses mouvements furent hésitants pendant les premiers essais, mais, assez rapidement, Tarou sembla prendre ses aises. Il malaxait le chakra de plus en plus finement. Sanada en avait pour preuve la lueur bleutée qui émanait de ses pieds et qui semblait devenir de plus en plus opaque.

Lorsqu'il fut capable de tenir en équilibre sur la surface, Sanada, accoudé sur le rebord du ponton, applaudit bruyamment.

- Allez maintenant le saut !

Le genin paraissait enthousiaste et c'est avec une motivation et une minutie décuplée qu'il commença le second exercice.
Une fois la méthode de malaxage comprise, il suffisait de synchroniser l'afflux de chakra avec l'atterrissage, chose que se faisait assez naturellement. Le corps humain s'adaptait souvent bien plus vite que l'esprit dans le monde des mortels, auquel il appartenait entièrement. Souvent, c'était l'âme qui faisait de la résistance.

- Tout ça est magnifique !
Dit Sanada alors que Tarou remontait après plusieurs essais fructueux.

- Cette fois je suis prêt à te suivre au terrain d'entraînement.


Le soldat des Cinq eut un sourire et alluma son calumet avant de prendre sa besace et de se diriger avec son élève du jour vers les terrains de l'académie. Sur le chemin, il continua à prodiguer des conseils tout en posant des questions d'ordre plus personnel au jeune genin.

- J'espère que c'était aussi amusant qu'instructif ! Je crois que le plaisir est la chose la plus importante dans l'apprentissage. Il faut se faire violence et être appliqué c‘est certain, mais je n'ai jamais trop aimé les professeurs qui nous font croire que le savoir est une chose austère, qu'il faut souffrir pour réellement tirer bénéfice d'une leçon. La souffrance n'existe pas pour celui qui comble son âme d'un savoir nouveau. Et la pratique c'est la même chose. La douleur n'est pas grand chose face à la jouissance d'une maîtrise accrue de l'élément divin: le chakra. Tu es croyant Tarou-Kun ?


Lorsqu'ils arrivèrent à l'académie, bon nombre d'élèves sortaient de cours théorique dont le village du Tourbillon avait fait sa spécialité.
Ils bifurquèrent cependant un peu avant l'entrée pour se diriger vers l'espace réservé au combat.

En chemin, ils croisèrent un petit groupe de jeunes étudiants. Sanada remarqua derrière son nuage de fumée qu'une petite adolescente semblait regarder Tarou avec une insistance toute particulière.

- C'est ta petite amie ?
demanda Sanada avec un sourire accompagné d'un clin d'œil complice. Avec autant de charisme et de gentillesse, je suis sûr que tu es le tombeur de ces dames !

Reprenant un peu son sérieux, Sanada chercha un terrain éloigné des autres, il ne voulait pas déranger les étudiants en pleine séance pratique avec des techniques qu'il ne pouvait vraisemblablement pas contenir.
Ils trouvèrent, tout au fond, un petit terrain accidenté. Sans doute un utilisateur de doton était passé par là tant les monticules de terre semblaient aussi nombreux que disparates.

- Ce terrain est absolument parfait ! Bon, maintenant que tu maîtrises l'art de marcher sur l'eau, tu vas user de cette technique en combat. Je vais lancer une technique qui va peut-être te paraître disproportionnée, mais elle est plus impressionnante que dangereuse en soi, donc ne t'inquiètes pas. Tu auras un peu de temps pour lancer la technique de marche sur l'eau. Tu peux bien sûr m'attaquer si tu penses que le moment n'est pas encore venu de l'utiliser, mais fais attention à ne pas te faire piéger. En dehors du village, personne ne te fera de cadeaux et un handicap peut vite devenir un problème mortel. Mais assez parlé ! En piste camarade ! Dit Sanada en déposant sa besace et son calumet sous un arbre très feuillu.

Revenu au centre de l'arène, il fit face à Tarou, puis, sans prévenir, commença la série de mudra qu'il avait appris il y a des mois dans le temple de l'orage, auprès de la Sorcière. Sous l'influence de son ranton, le ciel se mit à noircir.
De gros nuages noirs enflèrent, couvrant le ciel au-dessus de leur terrain et bien au-delà.

En quelques secondes, il régnait une nuit presque parfaite autour de l'académie.

Plusieurs élèves se plaignirent à voix hautes, fatiguées de devoir composer avec le temps qu'imposait le soldat des Cinq chaque fois qu'il venait s'entraîner dans les environs. Mais Sanada n'en avait pas fini, et sans même prêter attention aux complaintes, il continua la suite de signes incantatoires, levant une nouvelle fois la main au ciel pour y transmettre sa volonté.

Les nuages semblèrent s'estomper tandis que la luminosité revenait à la normale. Mais une seconde plus tard, c'est un véritable déluge de grêle qui s'abattit sur le terrain.

- Allez ! C'est maintenant que tu me montres ce que tu sais faire ! Dit Sanada en haussant la voix pour couvrir le bruit des boules gelées qui chutaient avec force sur les têtes et la terre battue.

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Hyouniutaeba | 雹に唄えば



Nous étions en train de nous rendre au terrain d'entraînement proche de l'académie lorsque Sanada-san me demanda tout d'un coup si j'étais croyant. Je dois avouer que je ne sus exactement à quoi il faisait référence. J'avais bien entendu parler de quelques cultes de temps à autres dans les conversations des adultes mais je n'y avais pas prêté attention. J'étais absolument novice en la matière. Aussi, puisque je ne savais pas s'il appartenait à l'un desdits cultes, je n'avais pas la moindre idée de ce en quoi lui même croyait et ignorais donc, quoi que je puisse croire, si le jeune homme me considérerait comme un croyant ou comme un profane. De toute manière, je n'avais aucune croyance particulière. Maman disait que les croyances étaient bonnes pour ceux qui ne pouvaient s'appuyer sur leurs propres forces. Je ne lui donnais pas raison, jamais, mais je ne lui donnais pas tort non plus. Je n'avais simplement jamais réfléchi à la question et ce fut en ces termes que je m'exprimai auprès de mon camarade.



Et toi, Sanada-san, ajoutai-je, que crois-tu ?


Nous étions arrivés à l'académie et là nous aperçûmes Koharu-chan qui marchait en compagnie de ses amies. Nos regards se suivirent quelques instants. Je n'étais pas du tout préparé à la voir tandis que j'étais en compagnie d'une récente connaissance. Je ne souhaitais pas lui faire de signe révélant la nature de nos rapports ni l'ignorer totalement car elle risquait de se vexer. Néanmoins, quelle que fût ma réaction, il sembla que Sanada-san avait le chic pour exposer à voix haute ce que l'on essayait au mieux de garder pour soi. Il lança avec un amusement qui n'avait aucune considération pour ma pudeur adolescente :



C'est ta petite amie ?


Avec son clin d’œil il acheva de me mortifier et, conscient d'être incapable de formuler la moindre réponse intelligible, je choisis de rester muet et d'enterrer mon regard dans le sol qui, à mesure que l'on approchait de notre destination, devenait de plus en plus meuble. La découverte du terrain fortement malmené par nos prédécesseurs me serra l'abdomen. Les techniques de la terre étaient celles qui, je trouve, étaient les plus impressionnantes, et à voir les creux et les bosses qu'avaient causé les autres, je me sentis bien inepte. Mes kunais ne risquaient de faire grand mal au paysage mais en même temps, je n'avais pas à cœur de devenir ce genre de shinobi qui pouvait transformer l'horizon par des techniques ravageuses. J'étais plus subtil, plus délicat.



Ciel ! Fais preuve d'un peu d'ambition, pour une fois !


Je secouai une fois encore la tête vigoureusement et écoutai les instructions de mon entraîneur. Je fus soulagé de savoir qu'il ne fallait pas m'inquiéter... jusqu'à ce que la technique soit lancée ; « une technique qui va peut-être te paraître disproportionnée », m'avait-il dit et bien évidemment, elle me parut terriblement grandiose ! La scène qui suivit fut digne d'un cauchemar. Les nuages noirs s’amoncelèrent au-dessus de nos têtes puis brutalement, alors que le temps semblait s'arrêter, une violente tempête de grêle s'abattit sur nous. Le premier grêlon qui me heurta le crâne m'apprit que je ne devais pas traîner à répliquer. Je devais vite forcer mon compagnon à mettre fin à sa technique apocalyptique. Sans attendre, je m'élançai vers lui en courant. Je sortis un kunai de ma sacoche nouée à ma jambe droite puis–



Aïe !


–glissai sur des grêlons et atterris sur le dos. Je me couvris immédiatement le visage pour ne pas être blessé par les projectiles gelés et me relevai aussi vite que possible. Dans ma précipitation, je n'avais pas réfléchi à la nouvelle nature du terrain. Je me relevai et, cette fois, concentrai comme je l'avais appris mon chakra dans mes pieds avant de m'élancer à nouveau. Je croyais que la grêle serait beaucoup moins mouvante que l'eau ; cependant, comme son volume changeait constamment, et parce que la situation était beaucoup plus tendue, il était vraiment difficile de doser les chakra. Aussi, je fus assez maladroit je pense dans mes déplacements et je me félicitai d'avoir énormément travaillé ma maîtrise des armes de jet car je pouvais utiliser mes techniques sans trop me concentrer sur elles. Je ramassai mon kunai et sortis deux shurikens reliés à des fils quasiment invisibles. C'est papa qui m'avait appris cette technique. Il m'avait durement entraîné pour que j'arrive à l'employer rapidement et sans qu'on la devine. Avec l'obscurité qui régnait sur le terrain, les chances que Sanada-san remarque les fils me semblaient extrêmement faibles. Néanmoins, je jetai droit sur lui mes petites étoiles d'acier, à peu près certain qu'il les esquiverait sans aucune difficulté. J'atterris sur le sol en conservant sans difficulté mon équilibre. Cette technique était réellement pratique, en effet.

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Taisen no soukatsu | 対戦の総括 Synthèse du combat


Je te tiens, tu me tiens par la barbichette


Youdai | 容態 État de santé

Chakra


Santé



Shinobi no seijou | 忍びの性状 Caractéristiques du shinobi

ForceVitesseIntelligenceConstitutionChakra
DDDCD


Techniques utilisées | 対戦の総括



SOSHURIKEN | MANIPULATION DU SHURIKEN
DOMAINE : Shurikenjutsu
RANG : D
PORTÉE : Moyenne
CHAMP D'ACTION : Faible
DESCRIPTION : L'utilisateur envoie un ou deux shurikens reliés à un fil à la fois solide, élastique et quasiment invisible. Ceci lui permet de modifier à tout moment la course de ses shurikens, les rendant difficiles à esquiver ou lui permettant de viser des points vitaux.
Cette technique est particulièrement efficace si l'adversaire croit avoir évité les shurikens la première fois.
CONSOMMATION DE CHAKRA : Très faible




SUIMEN HOKO NO GYO | TECHNIQUE POUR MARCHER SUR L'EAU
DOMAINE : Ninjutsu
RANG : D
PORTÉE : Personnel
CHAMP D'ACTION : Personnelle
DESCRIPTION : L'utilisateur concentre une partie de son chakra dans ses pieds (ou ailleurs) et le module pour pouvoir marcher sur l'eau ou sur une autre surface liquide ou glissante/instable ou fragile (boue, glace fine, neige, sol poudreux, sables mouvants...).
Il n'est nécessaire d'activer cette technique qu'une seule fois par combat, peu importe le nombre de fois qu'une étendue d'eau (ou autre) doit être traversée. Elle ne fonctionne cependant pas contre certaines « glu » ou des techniques utilisées par d’autres ninjas et rendant le sol glissant.
CONSOMMATION DE CHAKRA : Très faible

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Masamune Sanada
Masamune Sanada
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Yousei no ketsujo | 養成の欠如 Défaut de formation Left_bar_bleue2671/1200Yousei no ketsujo | 養成の欠如 Défaut de formation Empty_bar_bleue  (2671/1200)
Le jeune genin avait déjà la résilience d'un combattant aguerri.
Malgré sa chute, il n'abandonna pas et se releva en vitesse. Malgré les grêlons qui continuaient de chuter inexorablement vers la terre des mortels, ses mudras furent rapide et parfaitement exécuté. La lueur bleue caractéristique de la technique de marche sur l'eau émana de ses pieds alors qu'il ramassait son kunai, l'équilibre un peu précaire.
La grêle changeait non seulement la topologie du terrain, mais elle rendait n'importe quelle surface glissante. Si le genin apprenait à maîtriser la technique dans un environnement aussi difficile, le reste allait couler de source. Torou sembla sortir deux shurikens qu'il lança avec une dextérité étonnante. La puissance et la précision de son geste étaient bien supérieures à celles de son professeur du jour en matière de shurikenjutsu et Sanada dut se concentrer réellement pour la première fois de la journée afin de ne pas se faire frapper par les étoiles de métal.

-C'est un joli lancer ! S'exclama le soldat des Cinq alors que les shurikens venaient de le dépasser. Je pourrais même recevoir des leçons de ta part dans ce do…

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Il sentit avec effroi une douleur dans le dos, et vu passer au même moment les shurikens dans le sens inverse.

Non seulement la technique de lancer du jeune garçon était admirable, mais en plus, il s'était payé le luxe d'élaborer une stratégie aussi vite, répondant parfaitement à l'agression des grêlons sans oublier son adversaire.
Sanada se passa la main dans le dos pour constater que les shurikens avaient déchiré son kimono et entaillé sa peau. La blessure n'était pas très profonde, mais là n'était pas l'important. Tarou était jeune, encore en pleine croissance, mais s'il avait eut quelques années de plus, sans doute ce lancer aurait eu des conséquences plus importantes sur l'issue de cet affrontement factice.

Malgré son attitude réservée, chose que Sanada avait observée notamment durant la rencontre avec ce qu'il supposait être sa petite amie, ce jeune homme avait un don pour l'art du combat. Rare était les personnes capables de garder la tête froide en plein affrontement, qui plus est face à l'inconnu. Mais Tarou ne s'était pas démonté. Réagissant très vite aux aléas changeants du terrain tout en attaquant son adversaire.
Les shinobis débutants avaient souvent tendance à abuser de la force pour faire plier rapidement leurs adversaires, mais le genin lui, semblait déjà avoir saisi l'importance de rester calme et réfléchi, de voir le combat comme une lutte des esprits avant d'être une collusion des corps.

Le soldat des Cinq ne voulait pas freiner le bon rythme que prenait cet entraînement, certes la technique était maintenant maîtrisée, mais ce qu'il venait de voir lui donnait envie d'en découvrir davantage sur le manieur de shuriken.
Maintenant que son flux de chakra pour garder l'équilibre était stable, il allait tester sa réaction à un nouveau changement de surface.

Le cobaye de la Sorcière malaxa à nouveau son chakra ranton et transforma le nuage de grêle en énormes nuages gris clair. Un instant plus tard, c'est une pluie torrentielle qui s'abattait maintenant sur les deux Uzujins.

Tentant de se faire entendre malgré le vacarme que provoquaient les intempéries, Sanada encouragea Tarou a continuer sur sa lancée.

- Je te félicite, tu m'as surpris et touché. Mais attention à ne pas révéler tes bottes secrètes trop vite. Maintenant, c'est à toi d'esquiver, n'oublie pas que le terrain va encore changer, adapte le flux de chakra sans être trop obnubilé par cela, sinon, tu seras aussi facile à surprendre que je l'ai été !

Pendant qu'il parlait, Sanada composa une série de mudras très rapide et concentra la fondre au bout de ses doigts.

- Attention ! L'eau conduit l'électricité ![/b
] S'écria-t-il alors qu'une salve de senbon de foudre jaillissait de sa main gauche.

Les fines aiguilles de chakra pur foncèrent en direction du jeune garçon. Mais Sanada avait confiance, ce petit allait devenir un excellent guerrier, et pour cela, il ne fallait surtout pas le ménager.

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Damemoto | ダメもと



Lorsqu'il eut esquivé les projectiles, mon adversaire commença à me complimenter. Je compris immédiatement qu'il n'avait pas remarqué la supercherie. Aussi, dès que ceux-ci l'eurent dépassé, je pris soin de ne rien montrer sur mon visage et tirai d'un coup sec sur les deux fils entre mes doigts. Le secret pour que le retour de l'attaque fonctionne était de ne pas trop attendre pour rabattre les shuriken sur la cible et, avant la fin de sa phrase, mon camarade fut touché. J'avais fait mouche. J'y croyais à peine. C'était la première fois que j'utilisais cette technique contre quelqu'un d'autre. Papa me l'avait apprise quelques mois plus tôt et je n'avais pas cru qu'elle fonctionnerait dès le premier coup. Néanmoins, il n'y avait guère de quoi se réjouir. Sanada-san n'était pas le moins du monde amoché par mes étoiles de fer qui l'avaient plus surpris que blessé. Elle se détachèrent instantanément, incapables par leur taille et la force de mon attaque de s'enfoncer suffisamment dans la chair pour y rester accrochées, ce qui en soi était une bonne chose car je pouvais enchaîner plus rapidement les attaques ainsi. Je devais compenser la superficialité des plaies par leur nombre et viser des zones plus sensibles de son anatomie. Cela étant, cibler précisément m'était encore difficile car les fils, s'ils permettaient de se resservir d'armes de jet déjà lancées à volonté, restaient des liens très peu dociles. De plus j'étais tributaire du contexte climatique car le vent pouvait aisément dévier mes attaques et la grêle altérait grandement la trajectoire de ces armes trop légères.



Le terrain va encore changer.


Quoi, encore ? Ce garçon était-il donc un maître de la météo ? Que me réservait-il encore ? Instinctivement, tandis qu'il composait ses signes, je fis revenir les shurikens entre mes mains et reculai de quelques mètres. Sous les branchages d'un arbre où je fus abrité de la grêle, je vis le ciel s'éclaircir. Était-ce la fin des intempéries ? Hélas, non. Un déluge monstrueux s'abattit sur nous. J'avais l'impression d'être en pleine mer pendant la saison des ouragans, comme dans les histoires que papa me racontait de ses aventures avec maman lorsqu'ils faisaient des aller-retours pendant la guerre entre le continent et l'archipel. Papa m'avait dit que maman était capable de rester debout sur les vagues, que cela l'amusait beaucoup.



Même moi, qui avais vu la guerre, j'avais peur. Tora-chan n'a jamais eu peur de rien, jamais.


Ses paroles me revinrent en mémoire tandis que Sanada-san me hurlait une mise en garde que je n'entendis pas. Je le vis composer des signes et quelque chose se forma autour de ses mains. Du chakra ? Non, c'était plus agité, plus vif, et je n'aurais jamais pu voir la lueur de son énergie à travers l'épais rideau de pluie entre nous. Non, c'était de l'électricité. J'étais réellement épaté par le talent de ce garçon. C'était donc bien un prodige finalement et il devenait vraiment sérieux. Était-ce d'avoir été touché qui le rendait si pugnace ? Il s'était montré quelque peu impressionné dans ses paroles et je craignais qu'il ne se soit emballé dans son estimation de mes capacités ; de toute évidence, il cherchait à me pousser dans des retranchements qu'il croyait beaucoup plus reculés qu'ils ne l'étaient en réalité. Je ressentais déjà une grande fatigue d'avoir appris à maîtriser le suiken hoko no gyo, ainsi que d'avoir employé ma technique de lancer de shuriken qui demandait de réels efforts psychiques et physiques de ma part en tant que jeune genin inexpérimenté et encore nullement rompu au combat en conditions réelles. Je n'étais en aucun cas capable de démontrer les exceptionnelles compétences qu'il imaginait de moi. Je ne savais même pas comment changer la nature de mon chakra ; comment pouvais-je bien répondre à du raiton ? Avec toute cette pluie, je risquais d'être électrocuté au moindre contact entre ses mains et le sol. Peut-être était-ce son intention ?



Je devais rapidement trouver une solution pour limiter les dégâts. J'ignorais totalement ce qu'il allait employer comme technique. Je savais seulement, des parchemins que j'avais rapidement lus en prévision des examens écrits, que les techniques raiton étaient les plus rapides de toutes. J'allais donc assurément encaisser un choc particulièrement pénible. Cette perspective n'était guère encourageante mais dans l'urgence du moment, je n'avais pas le temps de m'en préoccuper ; en vérité, seule une poignée de secondes s'était écoulée depuis que j'étais arrivé sous mon arbre et je n'eus certainement pas le loisir de verbaliser toutes ces pensées comme je le fais maintenant. Mon corps agit de lui-même, aussi rapidement que ma tête pensa et, malheureusement, pas aussi bien que je souhaite, à présent que je connais l'issue de ce combat, qu'il l'ait fait. Misant que mon enseignant compterait sur l'eau au sol pour m'électrocuter, je jetai mes shurikens en l'air qui allèrent s'enrouler autour d'une branche d'arbre au dessus de ma tête à l'instant même où les aiguilles scintillantes de Sanada-san quittaient sa main gauche. Je tirai aussi fort que possible sur les deux fils tendus pour rejoindre la hauteur salvatrice de l'arbre mais, alors que mes pieds quittaient le sol sous l'impulsion de mes bras, plusieurs des projectiles percèrent mes jambes. Je me sentis intégralement engourdi et ma réception sur la branche ne fut pas aussi leste que je l'avais imaginée. L'électricité finit par s'éteindre mais l'engourdissement demeura quelques instants dans le haut de mon corps. Lorsque je pus m'asseoir convenablement, je commençai à ressentir une intense douleur dans mes jambes.



Mais, alors que je m'étais attendu à ce qu'elle fût la première grande souffrance de ma vie, je me rendis compte, bien que sans avoir une idée précise d'où ni de quand, de ce que j'avais déjà été gravement blessé un jour et que cette peine que produisait la rémanence de l'attaque autour de mes tibias, dans les veines et sur les nerfs de la partie inférieure de mes jambes, n'était pas si forte finalement en comparaison de l'ineffable blessure que je me rappelais avoir subie sans pouvoir en retrouver la nature ni cause. Aussi, je pus vite me ressaisir et reprendre le combat avec une nouvelle résolution. Non, je n'étais pas l'exceptionnel shinobi que Sanada-san croyait voir en moi (ou peut-être l'était-je, que sais-je, même si je n'en avais pas la conviction), mais je n'étais pas incapable de riposter et quand bien même devais-je perdre ce combat, faire face à mon adversaire et profiter de cette opportunité, avant d'effectuer la moindre mission, avant d'entamer le moindre combat véritable, de persister, de donner le meilleur de moi, c'était sans doute le meilleur des entraînements possibles.



Un problème se posait cependant : je ne voyais strictement rien à plus de trois mètres. Je distinguais à peine le sol, à l'exception de l'espace au pied de l'arbre éclairé par les aiguilles électriques qui s'étaient plantées dans le tronc et conservaient encore un peu d'énergie puisque le bois, n'étant pas conducteur, n'avait pas absorbé l'attaque comme l'avait fait mon corps. Cependant, il me sembla évident que Sanada-san non plus ne voyait pas à travers l'épaisseur de ses propres précipitations. Il ne me restait plus beaucoup de chakra : j'allais devoir tout miser sur mon piège. Je me mis à lancer des kunais auxquels étaient accrochés de fils de fer qui se plantèrent dans les arbres autour de moi. Une fois la toile installée, je sautai de mon arbre et atterris sur l'eau. Je remarquai avec satisfaction que j'avais naturellement dosé le chakra dans mes pieds pour l'atterrissage. Dans un sourire, je me mis à courir, décrivant un demi-cercle autour du terrain d'entraînement. Lorsque j'eus parcouru la distance qu'il me fallait, je changeai de direction pour aller vers l'endroit où, selon moi, se trouvait ma cible. Ayant suffisamment approché, je lançai deux shurikens nus dont l'un se trouvait dans l'ombre du second. Avec cette visibilité réduite, le coup pouvait fonctionner mais cela était sans importance : je voulais surtout faire reculer Sanada-san vers ma toile. Cependant, je sentais la fatigue m'envahir. La course avait augmenté la douleur dans mes jambes et il m'était difficile à présent de garder mon équilibre. Je n'allais pas pouvoir esquiver une seconde attaque aussi rapide que la précédente si elle survenait.

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Taisen no soukatsu | 対戦の総括 Synthèse du combat


J'ai esquivé comme j'ai pu ton coup mais je suis touché aux jambes. J'installe ma toile de fils de fer avec des kunais, je fais un parcours de 180° pour me retrouver derrière toi et t'avoir dans l'alignement du piège, je te jette mon shuriken + shuriken de l'ombre pour que tu recules mais, en vrai, je sais pas si t'es encore là car j'ai perdu du temps dans l'arbre. Je suis mal en point donc tu m'achèves quand tu veux. ლↂ‿‿ↂლ


Youdai | 容態 État de santé

Chakra


Santé



Shinobi no seijou | 忍びの性状 Caractéristiques du shinobi

ForceVitesseIntelligenceConstitutionChakra
DDDCD


Techniques utilisées | 対戦の総括



SHURIKEN WAIYÂ | L'EMPRISE DU SHURIKEN
DOMAINE : Shurikenjutsu
RANG : C
PORTÉE : Faible
CHAMP D'ACTION : Faible
DESCRIPTION : L'utilisateur envoie divers kunais et/ou shurikens reliés à des fils métalliques pour former une véritable toile quasiment invisible. Il suffit alors d'un simple déclencheur (comme couper un des fils, envoyer un autre shuriken, ...) pour reconfigurer le piège, qui enserre alors l'ennemi. Il doit alors utiliser une technique pour se dégager ou être immobilisé pendant un round complet.
Nécessite de connaître le Sōshuriken no Jutsu
CONSOMMATION DE CHAKRA : Faible




KAGE SHURIKEN | SHURIKEN DE L'OMBRE
DOMAINE : Shurikenjutsu
RANG : D
PORTÉE : Moyenne
CHAMP D'ACTION : Contact
DESCRIPTION : L'utilisateur envoie un shuriken vers l'ennemi, en expédiant un deuxième shuriken dans l'ombre de celui-ci. L'attention de l'ennemi est attirée par le premier projectile, le second le prenant par surprise. Il est donc difficile d'esquiver ou de parer cette technique si on ne remarque pas le deuxième shuriken.
Les dégâts infligés sont légers.
CONSOMMATION DE CHAKRA : Très faible

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Masamune Sanada
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Yousei no ketsujo | 養成の欠如 Défaut de formation Left_bar_bleue2671/1200Yousei no ketsujo | 養成の欠如 Défaut de formation Empty_bar_bleue  (2671/1200)
Le corps des mortels embrassait la pluie divine. Tarou honorait les dieux par son application et son sérieux dans l'entraînement. Sanada avait mis des mois à réellement comprendre la nécessité de l'effort dans la quête de la puissance. Ce jeune garçon, lui, semblait avoir cela naturellement. Sans doute, allait-il devenir un grand ninja de sa génération.
Un de ses noms que Sekai prononçait avec une admiration mêlée à la crainte. De la même manière qu'il avait entendue les civils et étrangers parler d'Omura Mifuyu, la Sorcière des îles.

Sanada observait le jeune homme courir sur le sol détrempé sans mal. À cette distance, il ne distinguait qu'une vague silhouette. Mais celle-ci se déplaçait rapidement, sans exagérer les mouvements de la course pour atténuer un peu plus la visibilité de l'adversaire, comme on l'apprenait à l'académie. Le jeune genin ne semblait même pas penser au maintien du flux de chakra, comme pour la nage, ou la conduite d'un bateau, le déclic scellait l'apprentissage.

Le professeur du jour voulait éviter une nouvelle blessure. Son immense arrogance n'entachait jamais les terrains d'entraînement, la lutte contre un adversaire plus fort étant son quotidien d'élève, il ne voyait dans la réussite de Tarou qu'une projection des siennes avec la Sorcière ou Haruka. Ce n'était pas par peur d'être battu, mais il avait une mission, et il ne pouvait se permettre des blessures avant la grande guerre qui allait bientôt secouer le clan de médecin du village. La vieille Omura ne lui aurait jamais pardonné de s'être affaiblie volontairement pour entraîner un genin extérieur au conflit. Plus encore, elle aurait sûrement eu une dent contre l'adorable garçon, chose que Sanada voulait à tout prix éviter.

Plaçant ses doigts devant son visage, il utilisa la technique d'évasion qu'il avait apprise en combattant une des chimères du laboratoire secret, le shunshin. À une vitesse dépassant l'entendement humain, il se déplaça pour rejoindre l'arbre en lisière du terrain qui abritait ses affaires.
La technique lui avait coûté en énergie.
Ce n'était pas aussi simple que cela paraissait, mais l'arrogance du jeune homme penchait souvent vers les techniques impressionnantes. Sans doute voulait-il y voir une parcelle de la grandeur de la mission divine que les Dieux lui avaient confié.

Criant à travers la pluie, il appela son élève du jour à le rejoindre pendant qu'il allumait son calumet avant de s'asseoir.
Il invita son cadet à se joindre à lui pour accrocher une petite bâche imperméable aux branches afin de se créer un abri de fortune.
Enfin assis, Sanada creusa un petit trou qu'il garnit de paille sèche et de bâtons de bois sec précieusement conserver dans sa besace avant d'y mettre le feu grâce à son briquet à amadou.

- J'ai appris à m'organiser avec cette affinité.
Dit-il en souriant à Tarou, les petites flammes du feu de fortune éclairant son visage. Le truc, c'est que je sais gâcher le bon-temps des baigneurs, mais je sais pas comment faire le contraire. Il doit y avoir un moyen de conjurer les nuages comme je les invoque, mais les dieux ne m'ont pas encore confié ce secret.

Il sortit deux pains de riz sucrés et les accrocha sur un bout de bois un peu plus sec que les autres. Il plaça ensuite une pierre devant eux et y posa le bâton. Les pains recouverts de sucre se mirent à frémir sous la chaleur du petit-bois incandescent, dégageant une odeur de caramel qui faisait frémir les antennes des habitantes de la fourmilière non loin.

- La pluie va s'arrêter de tomber, mais cela peut prendre quelques minutes pour qu'elle cesse complètement, surtout quand le temps était naturellement gris comme aujourd'hui. Enfin, je te propose de manger pour te requinquer en attendant. Ensuite, on rentrera pour un repos bien mérité ! Dit-il en tendant son poing comme pour mettre officiellement fin à l'entraînement.

Il croqua à pleine dent dans son pain qui rissolait légèrement en surface et se brûla sans surprise. Il se pencha légèrement et abaissa une feuille. Le fun fil d'eau de pluie qui coula lui soulagea les papilles et c'est avec un sourire qui continua sur sa lancée.

- Elle est bien fraîche en plus ! S'exclama-t-il en s'essuyant la bouche avec un bout de sa capuche. Pour en revenir à ta question sur la croyance, je suis d'obédience Osmietienne. Je crois aux Cinq et leurs £egoks. Amenko, mère de la vie, Shinsei, frères des océans, cousins des montagnes, Mino, amie de la découverte, Karo, muse des poètes et enfin Jashin, père de la guerre et gardien des fils du Destin. Les £egoks sont l'autre pan du monde. Comme il y a l'âme et le corps. Comme "je est un autre" dirait ma mère. C'est une fervente croyante, et une grande érudite dans le domaine de la religion. Des gens font parfois de longs voyages pour la consulter. Certains au village la craignent, d'autres pensent que c'est un charlatan de plus. Et l'osmiétisme, loin de régner cette hérésie l'embrasse. Car ceux qui ne croient pas à l'évidence ne sont qu'une preuve de plus de celle-ci. La dualité est profonde dans le coeur des hommes, et elle n'est pas une frontière que l'on trace avec la plume de la certitude. On est tous quelque chose de plus que ce que l'on montre. Nous sommes tous le tueur et la victime, le pécheur et l'homme saint, tous, mêmes les dieux... Dit-il finalement dans un souffle, le regard perdu dans les petites flammes qui s'éteignaient déjà. Je n'ai pas beaucoup de réserve dans mon sac, c'est juste au cas où, mais regardes ! Le ciel s'éclaircit ! Dit-il en pointant du doigt le ciel redevenu légèrement gris.

- On rentre ? Mais sur le chemin, tu me racontes tout sur la jolie jeune fille que nous avons croisé tout à l'heure ! Si je réponds sincèrement à une question, tu dois aussi le faire, c'est comme ça qu'on traite ses amis par ici !


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Shuugyou | 終業



Mon accompagnateur disparut de ma vue brusquement. Mon attaque avait échoué, hélas. J'y avais cru pourtant. Je ne m'étais jamais senti aussi sûr de moi de ma vie. Quelle déception ! Sanada-san réapparut sous le grand eucalyptus. Je me sentis alors accablé par la fatigue. Tout le poids de l'entraînement m'entraîna vers le sol, le suimen hoko no gyô, la grêle, la pluie, l'électricité qui m'avait engourdi la jambe (et celle-ci n'était encore pas totalement remise, j'avais l'impression que ma peau avait perdu de sa sensibilité). Effondré sur le sol, je regardai entre mes paupières plissées les nuages dont la noirceur commençait à s'altérer progressivement. La tempête arrivait à son terme.



Sanada-san m'appela à le rejoindre. Je me relevai doucement et allai jusqu'à l'arbre dont l'ombre constituait un abri appréciable contre la pluie qui demeurait. Le clapotis des gouttelettes sur le sol trempé me procurait la sensation de sérénité dont j'avais grandement besoin après toute cette agitation. Mon compagnon nous improvisa un campement. Je l'observai avec admiration mettre en place ce qu'il nous fallait pour griller un en-cas. L'ingéniosité du genin ne cessait de m'épater et j'admirais avec quelle dextérité il fabriquait ce feu. Même sans le savoir, il m'enseignait des gestes qui me seraient hautement utiles lors de mes missions car j'observais chacun de ses mouvements avec une avidité et un émerveillement sans nom. Il m'avoua ce faisant qu'il souhaitait apprendre à faire briller le soleil comme il pouvait le masquer, ce qui était l'indice de sa grande ambition. « Je suis certain que tu y arriveras très bientôt, Sanada-san », lui dis-je, cependant l'assurance d'y parvenir un jour (dont il n'avait pas l'air de manquer, au demeurant) semblait reposer davantage sur sa croyance que sur son estime. Il me tendit un pain de riz caramélisé et je m'en saisis avec délectation. Il me tendit alors son poing. C'était la première fois que l'on agissait de la sorte à mon endroit et bien que je sache qu'il s'agissait d'un signe courant de complicité entre deux personnes d'une même classe, je craignais de commettre une erreur d'interprétation. Cependant, il sembla attendre que je mette le mien à son contact et voyant qu'il n'abaissait pas son bras, je finis par répondre à l'invitation. Je m'en sentis tout hébété, confus mais ravi. Je m'étais fait un nouvel ami.



Il me parla alors de l'Osmiétisme, une religion dont je n'avais encore jamais entendu parler. Ma propre famille n'était pas religieuse, mis à part ma grand-mère qui, discrètement pour ne pas recevoir les remontrances de papy, priait en secret à je ne sais quelle déité en laquelle elle crut. Pour ma part, je ne savais donc rien des £egoks et de tout ce qui les concernait mais j'écoutai avec intérêt le récit qu'il m'en fit. J'adorais les histoires, en particulier les mythes (ce que lui considérait comme une croyance) dans ce qu'ils avaient d'illustratif sur la structure de notre monde. Cette religion-ci était très profonde et philosophique. Les considérations qu'il me partagea sur la dualité du cœur des hommes résonna ma propre expérience sans que réellement je n'identifie les raisons de cet écho. Je sentais effectivement qu'il y avait plus d'un être en maman par exemple qui nous avait quittés alors qu'elle avait été si présente, si aimante, mais je ne songeai pas à l'aspect plus concret de son ambivalence qui ne m'était pas, ou plus, connu  mais je prends trop d'avance ici dans mon récit et dois m'interrompre pour ne pas perdre le rythme de ma trame.



Je me demandais si des gens simples d'esprit pouvaient se consacrer à ce culte tout en n'en comprenant pas le message. Papy n'aurait pas compris et l'aurait considéré comme un chapelet de billevesées. Je me fis la promesse de ne lui rien dire à ce propos et signalai à mon camarade que je n'avais pas entendu parler de sa mère mais serais heureux de lui être présenté. Apparemment, c'était une sommité de la part spirituelle de notre monde. Je me sentis quelque peu honteux d'avoir avoué si directement ignorer son existence mais il me sembla que Sanada-san, dans son équanimité manifeste, ne m'en tiendrait pas rigueur. Je fus bien rattrapé cependant car, bien que l'envie ne lui vînt sans doute pas de mettre dans l'embarras (ou peut-être, en sachant parfaitement que je serais mal à l'aise, avait-il décidé de n'en avoir cure), il me demanda de lui parler de Koharu-chan. Heureusement que le feu et l'entraînement avaient empourpré mes joues, je me sentis rougir comme une pivoine.




Une heure plus tard, j'étais de retour à la maison. Mamie était enragée.



Tu te rends compte de tout le travail que j'ai dû faire seule ? Attends d'entendre ton grand-père, on verra ce qu'il a à dire !


Ce n'étaient que des paroles en l'air. Quand papy rentra de sa journée de pêche raisonnablement tard (les mains vides, bien entendu, lui et ses amis passaient en fait leur temps à boire du saké et l'on pouvait mesurer son ébriété à l'heure à laquelle on le récupérait car ils ne rentraient qu'une fois toutes leurs bouteilles vides), elle ne lui dit rien de tout ce qui s'était passé depuis son départ à l'aube de crainte qu'il ne se fâche contre elle et moi tout à la fois et qu'il ne cause des dégâts à la fête. Aussi, elle le laissa aller se coucher en me lançant un regard qui signifiait : « Ça va pour cette fois mais t'en sors bien mon coco » (j'exagère un peu sans doute, "coco" n'était pas un terme de son lexique).



Makoto était à la fête. Nous nous éloignâmes et nous installâmes dans l'un des arbres qui bordaient la clairière où se trouvaient nos habitations pour laisser les adultes s'amuser entre eux. Le pauvre garçon avait dû faire du ménage toute la journée et avait fini par prêter main-forte à ma grand-mère. Il crut m'apprendre qu'elle était mécontente. Il rit lorsque je lui parlai de l'ivresse de papy et du changement de ton de mamie. Il me demanda ce que j'avais fait de ma journée. Je lui racontai mes aventures avec Sanada-san, comment je l'avais rencontré, ce qu'il m'avait appris, le combat que nous avions mené et, enfin, ce que nous avions échangé de nos vies, lui sur sa religion et moi sur Koharu-chan. Je m'aperçus alors qu'il avait pris, malgré lui, un air boudeur. Lorsque je le lui fis remarquer, il me donna une réponse à brûle-pourpoint.



Eh bien pendant que tu t'amusais avec ton nouveau copain, on s'activait ici à t'organiser une fête pour ta nomination ! Mais à part ça, tout va bien, je suis super content pour toi.


Il s'éloigna et me laissa sur ma branche d'arbre, coupable et moribond.

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