L'examen approche, il est temps de galvaniser les troupes !
La flamme du pays du feu
Haruka avait fait convoquer tous les participants à l’examen chûnin dans une salle de cours de l’académie ainsi que leurs professeurs. Le jour du départ pour le pays des tourbillons était proche, mais avant de plier bagages, une allocution s’imposait. Naturellement, les sensei qui s’occupaient des différentes équipes de Konoha étaient déjà allés de leur propre laïus auprès de leurs élèves, mais le discours que la Senju s’apprêtait à livrer aux genin relevait moins du domaine de leurs compétences individuelles que de l’intérêt du village. Jeunes ou pas, ils devaient prendre conscience qu’en ces circonstances exceptionnelles, leur promotion n’était pas le seul défi en jeu.
À ses côtés se tenait Akimichi Chô, venu à la rencontre des candidats et toujours fendu de l’habituelle bonhomie qui le caractérisait. Mais le vieux renard n’était pas si bienheureux au point d’ignorer les enjeux politiques de l’examen, aussi avait-il volontairement adopté un air plus grave et sérieux que celui qu’on lui connaissait d’ordinaire. Il n’allait pas tourner autour du pot, invitant sa subordonnée à introduire la question d’un regard tandis que chacun finissait de prendre place.
Bien, tout le monde est là, entrons donc dans le vif du sujet, commença la jônin. J’espère que vous vous êtes tous bien préparés, car nous plaçons de grands espoirs en vos performances. Konoha compte sur votre capacité à donner le meilleur de vous-mêmes et à vous surpasser durant ces épreuves, puisque vous ne représenterez pas seulement votre personne ou votre clan, mais le village ainsi que le pays tout entier. Vous incarnez les futures forces du pays du feu, ses armes en devenir. Le daimyo en personne viendra vous voir en action.
Peu importe les discours politiques que vous entendrez une fois sur place, enchaîna le Kage, gardez en tête que derrière les beaux discours sur la paix et l’avenir, les Uzujin chercheront probablement à vous écraser pour la gloire de leur village. Si vous serez forcément amenés à coopérer avec eux, ne perdez pas de vue votre objectif principal, qui sera de vous illustrer pour la gloire du vôtre.
Aucun de nos villages ne peut se permettre de renvoyer une image faiblarde, attendez-vous donc à une ténacité exceptionnelle de la part de vos homologues étrangers. Ils chercheront sans aucun doute à vous humilier pour affirmer leur supériorité. En bref : ils ne vous feront pas de cadeaux, alors ne leurs en faites pas non plus. Ils seront vos adversaires avant tout le reste lors des épreuves, soyez impitoyables.
Le Hokage examina les visages des genin, offrant un panel d'expressions très différentes. Il y trouva de la peur, du doute, de l'enthousiasme, de la férocité. Tous ces avertissements pouvaient effectivement faire prendre peur et représenter un fardeau difficile à porter, aussi poursuivit-il le discours de son intendante sur un registre moins pesant afin de rassurer les plus hésitants :
À titre personnel cependant, sachez que chaque progrès, aussi infime soit-il, sera précieux pour les aînés que nous sommes, qui vous avons observés surmonter des obstacles et faire vos armes progressivement au sein de ce village.
La Senju perçu immédiatement l'intention apaisante derrière cette déclaration. Le Kage n'était pas une personne très loquace, aussi y avait-il une bonne raison derrière chacune de ses interventions. Haruka décida donc de continuer sur cette lancée, adressant un hochement de tête à son supérieur. Comme toujours, l'Akimichi se révélait être un orateur habile et un fin psychologue, entraîné par des années de réunions diplomatiques.
Il n'y a effectivement aucune raison de vous sentir effrayés. Héritiers de clans puissants ou pas, vous vous êtes entraînés durement et faites tous preuve d'un excellent potentiel. Autrement, vous ne seriez même pas là, aux portes d'un examen chûnin. Uzushio a de quoi s'inquiéter.
N'est-ce pas ? ajouta le Kage d'un air provocateur afin de stimuler son auditoire.
Nous étions tous rassemblés à l’académie. Cela faisait si longtemps que je n’y avais pas mis les pieds… Autrement que pour y aller parfois chercher ma petite sœur. Mais c’était autre chose que d’y aller pour une réunion avec tous les genins et les chunins qui partiraient à Uzushio. Je sentais mon cœur battre avec force. Je posais mes mains sur les épaules de Hako, qui plus petite, était devant moi en serrant doucement pour m’assurer qu’elle ne broncherait pas devant Haruka-sama et Cho-sama. J’inspirais profondément avec un sourire. Les deux avaient une prestance incroyable. Je me sentais toute petite face à eux. J’inspirais profondément et rejetais les épaules en arrière.
J’écoutais avec attention en obligeant discrètement Hako à rester tranquille en la tenant fermement par les épaules pour qu’elle ne bouge pas. Mais j’avais l’impression qu’elle écoutait sagement pour une fois. La politique tout cela je connaissais. Je repensais aux paroles de Naoshige. Réussir. Nous allions réussir. Le Damyo. Gloups… Puisqu’il nous fallait réussir… Nous allions réussir ! Faire honneur au village… Je me sentais galvaniser par le Hokage et l’intendante. Nulle doute qu’elle eût mérité plus que quiconque. Uzushio et Konoha, deux puissances… Et il fallait avouer que nous devions faire bonne figure. Cela valait mieux cet examen qu’une guerre. Les morts seraient moins nombreux… Du moins j’espérais réellement. Entraîner durement… Le camp d’entraînement avait été mis en place, ce n’était pas pour rien. Je hochais la tête. Je ferais de mon mieux pour réussir. Mon regard caressa les autres avant de revenir sur Haruka-sama et Cho-sama avec un sentiment de fierté au creux du ventre. J’étais fière d’être Konohajins.
Même si elle ne l'aurait avouée pour rien au monde, être convoquée par l'Intendante de Konoha et être en présence de Maître Hokage rendait Hako un poil nerveuse. L'hybride Aburame n'était qu'une adolescente sans grande importance dans son clan (voire même une gêne selon certain), bien loin des cercles du pouvoirs des manieurs d'insectes et de Konoha. Heureusement, il y avait la présence rassurante de sa belle et douce Yume, son amour interdit et sans cesse mis à l'épreuve.
Il y avait aussi son sage et calme senseï, Daiki, qui avait su voir au delà de l'apparence un peu fofolle du lutin vert de Konoha. Le Senju d'abord réluctant à entraîner de jeunes kunoichi s'était révélé être un professeur attentionné et diligent, encourageant (et essayant, peut être vainement, de lui mettre un peu de plomb dans la cervelle) la minuscule genin avec qui il partageait la passion du corps à corps avec gentillesse et fermeté.
Le fait qu'il s'agisse du second examen chuunin auquel participé la kunoichi vert-pomme ne faisait rien pour dissiper son malaise. Elle avait déjà superbement échouée une fois... Nerveusement, elle coula un regard sur l'assemblée des autres genin, repérant la touffe blanchâtre de cheveux d'Akira, son ex-coéquipier. Hako se demandait toujours s'ils auraient réussis, si l'équipe n°13 aurait pu devenir viable et s'ils auraient pu devenir chuunin ensembles... S'ils avaient réussit à coopérer et à s'entendre.
Et cette fois, l'examen serait international, la mettant en compétition avec des ninjas issus du mystérieux Village Caché d'Uzushio. Des inconnus, ayant sans doute des techniques dont elle n'avait jamais entendu parler... Le fait de s'y frotter raviva le feu de la petite Aburame, même si la mention d'Uzushio lui pinçait toujours le cœur.
Dans ses bagages se trouvait un sabre, qu'elle allait devoir rendre. Une triste besogne mais dont elle avait décidé de s'acquitter elle-même. Un autre de ses échecs... Lors de la terrible conflit à Baransu, Hako avait faillit : elle avait été incapable de protéger un jeune genin du clan Miyamoto, qui était tombé au champs d'honneur en tentant de libérer des prisonniers de guerre. Si seulement elle avait été plus forte... Elle aurait pu créer plus de clones et peut-être, probablement, protéger le jeune homme... Sa propre blessure, encaissée pour protéger un Yamanaka ambivalent, l'avait empêcher de contacter un uzujin pour lui rendre le sabre du Miyamoto et d'honorer sa mémoire. Elle devait réparer ça et rendre la relique à sa famille.
Hako serra les dents, affichant un sourire de requin au fur et à mesure du discours des deux instances dirigeantes de Konoha qui chasse bien vite ses idées noires. La kunoichi vert-pomme retrouva bien vite son dynamisme habituel, dansant d'un pied sur l'autre (au grand désespoir de Yume) et se retenant à grand peine de pousser des vivats. Pas question d'échouer cette fois ! En plus, elle se devait de porter haut les couleurs de Konoha en terre étrangère. Plus qu'un examen, c'était une démonstration de force et d'audace qu'allait mettre en place Konoha !
Galvanité par les paroles de son Hokage, la jeune Aburame sentait en elle revenir son incroyable confiance en elle, sa soif de victoire et de reconnaissance. Elle allait leur montrer ! Au Sekai entier ! Kage et Daimyo allaient pouvoir témoigner de la puissance et de la (vilenie) versatilité du lutin vert de Konoha ! Et cette fois, elle serait avec sa belle Yume à l'intelligence acérée et doté du fabuleux Byakugan. Et elle serait épaulé par la jeune génie des Uchiha aux pupilles écarlates légendaires ! Tremblez uzujin !
A la fin du discour, Hako explosa et sauta en l'air en échappant à la poigne de son amante. "Yeeaaaah ! Ils vont voir de quel bois Konoha se chausse ! Usushio va se pisser dessus de terreur !" exulta à haute et (bien trop) intelligible voix (suraïgue) la petite peste Aburame. Son poing glorieusmeent dressé luisant de chakra, déjà chargé par sa technique de Poing de la Justice. Puis Hako réalisa où et avec qui elle se trouvait, virant aussitôt à la couleur tomate en coulant un regard en coin vaguement contrit en direction de Daiki et Yume. Oups !
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