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Quand la musique est bonne! [PV Yuriko]

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An 12 Vallée d'Enokizu.

A la fin de l'été de l'an douze, comme tous les ans, le festival d'ombres et de lumières attirait de nombreux ninjas en quête d'échanges entre confrères, d'armes, de divertissements ou même de repos, devenant au fil des années un événement incontournable pour tout shinobi qui se respecte et sans doute le rassemblement le plus populaire du sekaï. Situé dans la Vallée d'Enokizu, à mi-chemin entre Tetsu et le pays du feu, il était organisé par le seigneur de la ville, Churitsu Sei, noble samouraï implanté sur les territoires habituellement dévolus aux ninjas. Au regard du mépris accordé aux ninjas par l'empire, il était d'ailleurs curieux que ces derniers n'aient pas encore tenté de renier les Churitsu, ou de les annexer.

Tu avais déjà mis les pieds ici une et une seule fois à l'époque où tu vivais encore dans le domaine de ton clan. Effectivement, les Nara, dignes représentants du monde de la flemme, rechignaient à quitter leur confort et préféraient largement paresser et vaquer à leurs affaires plutôt que se mêler à une foule compacte d'hommes et de femmes en mal de testostérone, d'autant plus si cela demandait l'effort d'un déplacement alors qu'Inari proposait ses propres animations annuelles. Mais voilà, toi, tu ne voyais pas cela de cet œil et savait te montrer d'une désespérante persuasion quand tu désirais quelque chose.

C'était en l'an trois, tu avais entendus les mots festival, ombre, et lumière au détour d'une conversation parentale. Tu les avais immédiatement questionné sur le sujet, jusqu'à ce qu'il finisse par lâcher de quoi il retournait, malgré de longues hésitations, sans doute avertis de comment allait se dérouler la suite s'ils cédaient. Assurément, ils te connaissaient bien, car à l'annonce du programme des festivités qui devaient se dérouler deux mois plus tard, tes yeux s'illuminèrent et tu harcelas tes géniteurs pour qu'ils t'y emmènent, les abrutissant de monologues tous plus longs les uns que les autres visant à argumenter sur la nécessité de vous y rendre. Après des heures de négociations pendant lesquelles tu fis preuve d'une imagination débordante pour arriver à tes fins, luttant à la fois contre les agressifs postillons de la colère maternelle et le flegme désespérant de ton paternel, ils finirent par accepter au petit matin, épuisés et à courts de contre-arguments.

Une fois sur place tu fus transporté par la fête. Ses couleurs, son faste, son apparente candeur, ses sourires. Tout était source d'émerveillement. Voir réunis en un tel endroit autant de clans qui se faisaient encore la guerre quelques temps auparavant, donnait une réelle signification à la paix signée. Les divertissements étaient aussi divers que variés. La musique et la découverte d'un petit bijou de bois à cordes frottées par un archet attirèrent plus particulièrement ton attention et te firent repartir de là la tête pleine d'étoiles, en te promettant non seulement de revenir ici aussi souvent que possible mais également de rencontrer quelqu'un capable de t'apprendre à jouer de cet étrange instrument. Si la vie et les événements qui suivirent empêchèrent à chaque fois ta participation au festival, en revanche tu rencontras quelques années plus tard, un luthier qui prit le temps de t'apprendre à jouer du violon, nom donné à l'instrument.

Ce type massif, à la barbe aussi blanche que drue et aux yeux vairons, âgé d'une cinquantaine d'années et passionné par son art, t'avais recueilli alors qu'une vilaine maladie t'avais laissé agonisant sur un chemin des contrées de la foudre. Il t'avait requinqué en te procurant les soins nécessaires et en égayant tes longues journées d'alitement d'une musique virevoltante jouée au violon, dans lequel il insufflait de temps à autres un peu de son chakra raiton pour lui donner une résonance nouvelle. Si bien qu'après ta guérison, tu restas plusieurs semaines en sa compagnie, t'acharnant à connaître toutes les bases indispensables pour ensuite pouvoir progresser par un entraînement personnel. Il fabriquait lui-même ses instruments, et en l'honneur d'une rencontre qu'il avait l'air d'avoir apprécié autant que toi, il t'offrit l'une de ses créations lorsque tu repris la route qui te menait vers ta vengeance. Tu continuas de progresser par toi-même, jouant dès que tu en avais l'occasion, seul ou en public. Enfin, aujourd'hui tout concordait pour que tu puisses participer à la fête et à son ambiance musicale.

Une fois à Baransu, tu flânas dans chaque recoin du festival, afin de t'en imprégner au mieux, errant de ci pour découvrir le nouvel étalage de kunaïs rutilants, dont le centre de gravité avait été très légèrement déplacé vers l'arrière afin de favoriser une meilleure portée, puis de là, en quête de quelques têtes connues. Enfin, tu accédas à l'ensemble de petites scènes, insonorisées les unes des autres par plusieurs chapiteaux montés pour l'occasion. Après inscription sur un registre permettant d'établir un ordre de passage et de répartitions sur les différentes estrades, chacun pouvait se faire plaisir en jouant seul ou accompagné d'autres instrumentistes ayant l'envie de partager leur musique.

Après une demi-heure d'attente, il ne resta qu'une petite dizaine de personnes devant toi avant que tu ne puisses enfin déposer ta demande, tandis que les deux derrière toi dans la file semblaient se chauffer l'un l'autre pour savoir lequel de leurs instruments, une guiterne et une chalémie, permettait la musique la plus harmonieuse. N'y prêtant d'abord que peu d'attention, tu préféras sortir ton violon de son étui afin de l'accorder. Le plaçant entre ton épaule et ton menton, tu grattas deux trois notes pour t'assurer de la réussite de l'entreprise, tout en inspirant le doux parfum émanant de la jeune femme juste devant toi, la carrure svelte et n'offrant à ton regard que sa longue chevelure brune.

-Bon aller, c'est bon, j'en ai marre de tes conneries. Fous-le toi dans le cul ton instrument et oublies-moi crétin...

Manifestement, la remarque de ton voisin de derrière fût modérément apprécié par celui qui le suivait dans l'ordre de la file d'attente, puisque le ton monta un peu plus encore jusqu'à ce que les deux en viennent aux mains, le premier, plutôt fluet, se faisant violemment repousser par l'imposante musculature de l'autre. Le gars retomba directement sur toi, te faisant perdre l'équilibre à ton tour. Par effet domino, ton corps vint se plaquer contre la femme devant toi, un bras tendu vers le haut par réflexe, pour assurer la protection du violon en cas de chute, tandis que l'autre main tenta de s'agripper maladroitement à tout ce qui pouvait servir d'appui.

-Woh woh woh...messieurs, gardez votre calme je vous prie, nous sommes là pour nous amuser...

Puis, tu te tournas vers la femme, agitant devant elle un morceau de son étoffe sans savoir de quelle partie du vêtement il provenait. D'un air contrit bien qu'amusé par la situation, tu plantas ton regard dans le sien.

-Woooh...ça craint...désolé...euh...je peux vous proposer de vous en offrir un autre une fois que nous serons inscrits...le marché est par là-bas...

Tu pointas du doigt l'endroit exprimé pendant que derrière vous les deux types y allaient de plus belle, semblant se désintéresser totalement de la gêne occasionnée. Devant toi, plus que trois personnes avant de pouvoir t'inscrire, la femme comprise.
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Tadake Yurikô
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Quand la musique est bonne!
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" Les voies de la musique sont mystérieuses. "



Baransu pouvait être un lieu fascinant, notamment parce que l'on pouvait y trouver de tout, même les choses auxquelles on ne pensait pas. Mais cet endroit le devenait bien plus lorsqu'il était animé par son célèbre festival d'ombres et de lumières. C'était une appellation assez poétique mais qui reflétait assez bien l'ambiance des lieux, entre ces lanternes et ses feux, ainsi que les divers spectacles programmés, passant des ombres chinoises à ces pièces de théâtre nô. Yuriko, qui pourtant n'aimait pas la foule et le brouhaha, faisait de cette célébration une exception. La première raison était tout simplement parce qu'elle avait pris l'habitude de s'y rendre avec son frère, et cela était devenu comme un rituel familial. La seconde raison était tout simplement pour la musique parce qu'elle y attachait une grande importance.

Ces soirées là, la jeune femme oubliait qu'elle était une shinobi et revêtait simplement son statut de citoyenne normale. Elle en profitait également pour sortir ses plus beaux atours et ses kimonos traditionnels pour l'occasion, lui permettant de faire preuve de plus de coquetterie qu'à l'accoutumé. Mais il y avait une toute autre réalité derrière cela, plus sombre et plus personnelle. Elle avait tout simplement besoin de se changer l'esprit, même si elle n'était pas forcément gagnée par l'humeur festive à laquelle on pourrait s'attendre. Elle s'y tentait comme elle en avait l'habitude. Ce fut ainsi qu'elle fit le choix de porter un motif avec des fleurs de pivoines sur un tissu d'un bleu clair, afin de lui donner une allure estivale. Si par convenance elle se relevait les cheveux, ce ne fut pas le cas cette fois là. Elle porta simplement une barrette qui lui retint quelques mèches sur le côté, laissant ainsi sa longue chevelure noire lui encadrée son visage opalin. La jeune femme ne cherchait pas à faire sensation mais elle accordait de l'importance à l'élégance.

Une fois sur place, Yuriko se sépara rapidement de son frère qui allait "regarder" les choses qui l'intéressaient de son côté. La konohajin, elle, n'était intéressée que par une unique chose : le spectacle de musique. Les années précédentes, elle n'avait jamais eu le courage de se présenter et de pouvoir monter sur une scène, bien trop modeste pour imaginer qu'elle puisse être assez considérée et écoutée. Cette fois-ci, elle ne recula pas et s'engagea dans la longue file d'attente des inscriptions. Son instrument? Une simple flûte. Toujours dans un esprit de tradition. Et aussi de facilité de transport.

Tout aurait pu se faire dans le calme... sauf que les impatiences des uns eurent des répercutions sur les autres. En effet, alors que les minutes s'écoulaient avec une incroyable lenteur, Yuriko se fit bousculer avec un inconnu agitant son violon en l'air afin d'éviter que son instrument ne soit pris à partie dans une dispute entre deux autres malheureux. Dans le même temps, ce dernier lui agrippa son châle - qu'elle portait négligemment sur les épaules en cas de petites brises - et en arrachant un bout de tissu en voulant éviter de chuter.

" Woooh...ça craint...désolé...euh...je peux vous proposer de vous en offrir un autre une fois que nous serons inscrits...le marché est par là-bas... "

Le regard de Yuriko ne parut pas embarrassé mais très étonné. Elle ne fronça même pas des sourcils d'agacement. Elle se contenta de l'observer muettement jusqu'à se décider de prendre la parole.

" Vous êtes bien aimable mais ce n'est pas bien grave. C'est une vieille étole. Inutile de me dédommager pour si peu. Il y a des choses bien plus intéressantes dans ce festival dans lesquelles vous pouvez dépenser vos ryos. "

La kunoichi lui adressa un sourire.

" De plus, ce n'est pas à vous de vous excuser mais aux hommes qui vous ont poussés. Je serais bien mal avisée de vous en vouloir alors que vous n'êtes pas responsable. "

Concernant son esquisse, la jeune femme tenta de rester sociable au possible. Il fallait qu'elle apprenne à discuter avec les autres. Son frère n'avait de cesse de le lui répéter.

" Je serais tout de même curieuse de faire un tour sur le marché... en attendant de passer sur la scène... cela nous occuperait. "

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" Vous êtes bien aimable mais ce n'est pas bien grave. C'est une vieille étole. Inutile de me dédommager pour si peu. Il y a des choses bien plus intéressantes dans ce festival dans lesquelles vous pouvez dépenser vos ryos. "

La jeune femme te répondit avec le calme et l'amabilité de celle qui paraît suffisamment épanouie et sûre de ses acquis, du moins en apparence, pour ne pas s'offusquer d'une chose finalement pas bien grave au regard de ce que les aléas d'une vie de shinobi pouvaient offrir. Surpris par cette attitude finalement pas si commune, tu restas immobile et silencieux quelques secondes en l'écoutant poursuivre jusqu'à ce qu'elle te propose de redécouvrir le marché en sa compagnie, ce que tu approuvas immédiatement tout en rangeant avec soin ton instrument dans son étui, accroupi pour l'occasion

-Une fois que nous serons inscrits, ce sera avec plaisir...

Tu te redressas en parcourant les motifs inscrits sur un kimono bleuté aux allures traditionnelles qui mettait en valeur la féminité de celle qui le portait. Féminité mise à mal par la vie de kunoïchi que tu lui supposais mener, au regard de mains affûtées par l'entraînement et d'un festival principalement ouvert aux shinobis du monde entier. Or, cette vie là était en général peu appropriée à l'apparat féminin. Tu avais d'ailleurs toujours pensé que ce choix d'orientation nécessitait des sacrifices d'autant plus important pour une femme que pour un homme. Si tant était que cette notion de choix existât vraiment. Une fois debout, tu te retrouvas face à elle, plongeant ton regard sur sa longue chevelure brune flottant au gré du vent comme pour signifier une reconnaissance de liberté, abandonnée au fruit du hasard. Tu lui souris amicalement pendant que d'une main tu repoussas plusieurs fois et alternativement les deux types qui se battaient désormais plus franchement, sans prêter attention à leur entourage.

-Aïe aïe aïe...je crois que pour les excuses de ces messieurs, c'est pas gagné...ils ont l'air occupé à d'autres futilités...je m'appelle Shika, ravi de faire votre rencontre...joli kimono au passage...mais dites moi, pourquoi des pivoines? Un amour à protéger? Des remords ou juste la modestie qui vous honore ? Ou toute autre raison qui me serait étrangère ? Je veux dire, chaque fleur à son propre langage, mais peut être que je suis à côté et que c'est juste un simple plaisir personnel...

Un des deux gars te percuta un peu plus violemment que les fois précédentes, ce qui te fit te retourner nonchalamment vers lui en lui adressant un regard sombre avant de le renvoyer puissamment à son expéditeur qui eût également le droit à des remontrances silencieuses. Il ne fallut cependant pas attendre longtemps pour voir débarquer quatre samouraïs en armure qui se chargèrent d'emmener les belligérants un peu plus loin. Sans doute les guidaient t-ils vers l'arène qui permettait aux ninjas en désaccord de régler leurs différents par l'intermédiaire de leurs poings. C'est ainsi que cela se passait à Baransu.

Le calme étant revenu, il ne vous fallut pas longtemps, à la jeune femme et à toi, pour acter votre inscription l'un après l'autre. Les premiers concerts débuteraient d'ici deux heures, ce qui vous laissait largement le temps de arpenter les ruelles bordées d'étals plus stimulant les uns que les autres.
Le marché était réparti en trois zones.
La première regroupait tentes dédiées au consommable, nourriture comme boisson et il n'était pas rare de finir ses soirées ici, au milieu des chants internationaux de quelques groupes de ninjas fiers d'afficher leur appartenance, bien aidée par une consommation d'alcool dépassant la raison.
La seconde zone se spécialisait dans les vêtements en tous genres, pour hommes, femmes, enfants et nourrissons, avec une variété incroyable d'articles pour s'habiller des pieds à la tête.
Enfin, dans la troisième, on retrouvait un panel impressionnant d'armes et autres équipements shinobis à la pointe de la technologie. Tandis que tu déambulait dans la zone vestimentaire tu appréciais le fait de ne pas le faire seul. D'un sourire enjoué, tu tournas la tête dans sa direction, l’œil pétillant d'une impatience non dissimulée.

-Êtes vous kunoïchi comme je le suppose? Les mains sont bien souvent le reflet du quotidien et les vôtres ont l'air rompues aux combats... c'est la seconde fois que je viens ici, il me tarde de redécouvrir le tout avec les mêmes yeux d'enfant que j'avais à cette époque...et vous? C'est votre première fois?

Attentif à ses réponses, tu laissas tes pupilles vagabonder autour de toi jusqu'à être attiré par une petite boutique coincée entre deux autres bien plus imposantes. Des chapeaux, de toutes tailles et de toutes formes. Tu ne pus t'empêcher de t'en rapprocher en sautillant, oubliant au passage la convenance du vouvoiement, ton naturel s'imposant à la place. Tu interpellas la jeune femme.

-Viens voir ça musicienne-chan...y a même des chapeaux de pirate...imagine-toi, avec ça sur la tête, fendant les mers à la vitesse du vent, parcourant des territoires inexplorés en vivant aventure sur aventure...oh et là un haut de forme...et là, cette tiare...fait voir ce que ça donnerait sur toi...oh...oh oh...c'est que ça t'irait bien en plus...et là regarde ça...

Tu inventorias chaque article présent sur la table devant toi, associant un commentaire à chaque nouvelle découverte.[/b]
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" Les voies de la musique sont mystérieuses. "


Il était rare pour Yuriko de faire preuve d'autant l'initiative avec un inconnu, mais ce dernier semblait sympathique et comme il semblait apprécier la musique, il ne pouvait être définitivement mauvais. Quoi de plus naturel pour le commun des mortels de tenter de connaître un peu son prochain?

" Une fois que nous serons inscrits, ce sera avec plaisir... "

" Parfait dans ce cas. "

La jeune femme lui offrit son plus aimable sourire alors que ce dernier l'observait d'un coin du regard. Elle fit d'ailleurs comme si elle ne l'avait pas vu. Intriguait-elle autant? Yuriko était habituée à être dans l'ombre et non la lumière. Il lui paraissait toujours étrange qu'on lui porta une quelconque forme d'attention.

La file d'attente avançait lentement et les deux jeunes imbéciles qui ne cessaient de se disputer ne rendaient pas l'attente bien agréable. Mais c'était bien plus difficile pour son nouveau camarade qui se retrouvait prisonnier de leur chamaillerie.

" Aïe aïe aïe...je crois que pour les excuses de ces messieurs, c'est pas gagné...ils ont l'air occupé à d'autres futilités...je m'appelle Shika, ravi de faire votre rencontre...joli kimono au passage...mais dites moi, pourquoi des pivoines? Un amour à protéger? Des remords ou juste la modestie qui vous honore ? Ou toute autre raison qui me serait étrangère ? Je veux dire, chaque fleur à son propre langage, mais peut être que je suis à côté et que c'est juste un simple plaisir personnel... "

A ces présentations, la kunoichi salua ce dernier par une petite révérence polie.

" Enchantée. Je me nomme Yuriko. Ravie de vous rencontrer également et merci beaucoup de vos compliments. C'est très aimable de votre part. Il est bien rare que l'on relève de tel détail, vous êtes un homme surprenant. "

Le sourire de la jeune femme s'étira.

" Mais les raisons de mon choix sont bien moins mystérieux. J'aime beaucoup cette fleur. On l'associe volontiers à la beauté féminine, parfois même à la vertu de la sincérité. Je n'ai pas la prétention d'avoir l'un et l'autre, mais si je peux tenter de m'y approcher ne serait-ce qu'un peu. "

Mais à peinte eut-elle le temps de fournir ces quelques explications, que Shika fut une nouvelle fois bousculer par les malotrus de la file. Néanmoins, ce dernier ne sembla pas se laisser faire, ni impressionné. Il fallut cependant l'intervention de la sécurité de la ville pour emmener les individus belliqueux et lorsque la jeune femme vit les hommes en armure, elle ne put s'empêcher d'avoir une petite pensée pour quelqu'un qu'elle avait rencontré. Cela lui étira un sourire.

Le calme revenu, les deux jeunes gens purent enfin arriver à la table des inscriptions sans encombre. On leur expliqua quelques modalités avant de leur indiquer que les concerts ne démarreraient que dans deux heures. Comme promis, cela leur offrit assez de temps pour se promener sur le marché. L'enthousiasme gagna bien rapidement le jeune Shika et étonnamment, cela fut communicatif. Un grand sourire s'afficha sur le visage de Yuriko.

" Êtes vous kunoïchi comme je le suppose? Les mains sont bien souvent le reflet du quotidien et les vôtres ont l'air rompues aux combats... c'est la seconde fois que je viens ici, il me tarde de redécouvrir le tout avec les mêmes yeux d'enfant que j'avais à cette époque...et vous? C'est votre première fois? "

" Je vois que vous êtes un fin observateur et je ne me permettrais pas de vous cacher que je suis effectivement une shinobi, comme vous-même, je suppose? Et si ce n'est vos poings qui vous ont trahi, c'est votre sens de l'analyse. "

En ce qui concernant la seconde question, ce sont les souvenirs qui assaillirent la jeune femme.

" Je suis déjà venue à plusieurs reprises, en compagnie de mon frère. Par contre, je vous avouerais que c'est la première fois que je me suis décidée à m'inscrire au concert de ce festival. Je n'avais jamais osé jusque là. J'espère que je ne me ridiculiserais pas. "

Bien rapidement, alors qu'ils déambulaient entre les différentes étales, ce fut un magasin en particulier qui attira l'attention de son compagnon. Il semblait avoir retrouvé son âme d'enfant et Yuriko ne put s'empêcher de trouver cela attendrissant.

" Viens voir ça musicienne-chan...y a même des chapeaux de pirate...imagine-toi, avec ça sur la tête, fendant les mers à la vitesse du vent, parcourant des territoires inexplorés en vivant aventure sur aventure...oh et là un haut de forme...et là, cette tiare...fait voir ce que ça donnerait sur toi...oh...oh oh...c'est que ça t'irait bien en plus...et là regarde ça... "

La kunoichi ne put retenir un éclat de rire. Chaque couvre-chef semblait être la promesse d'une aventure fantastique, une histoire épique ou quoique soit d'autre qui ne pouvait limiter l’imagination du Nara. Sa joie communicative adoucissait la konohajin qui ne releva nullement l'absence de vouvoiement, ni même l'amical surnom qui lui trouva.

" Je suis certaine que le haut de forme vous donnerait des airs de grands hommes du monde. Vous auriez beaucoup d'allure. Mais les chapeaux d'aventuriers sembleraient mieux correspondre à votre personnalité. Hahaha! "


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" Je vois que vous êtes un fin observateur et je ne me permettrais pas de vous cacher que je suis effectivement une shinobi, comme vous-même, je suppose? Et si ce n'est vos poings qui vous ont trahi, c'est votre sens de l'analyse. "

-Je le suis en effet...pas toujours fier de l'être, mais je le suis...

D'un ton nonchalant, tu préféras rester évasif dans ta réponse, jugeant que l'instant ne s'y prêtait guère. Toute en charmes, la jeune femme faisait pourtant preuve, depuis le début de votre échange, d'une modestie que ses sourires ne méritaient pas. Elle t'intriguait. Tu étais bien placé pour savoir à quel point un sourire pouvait se révéler pratique pour masquer les troubles les plus enfouies de notre subconscient. Mais en même temps, peut-être étais-tu complètement à côté de la plaque en ce qui la concernait.

C'est ainsi que tu accueillis avec satisfaction son inscription au concert, après des années d'hésitations. Tu la félicitas vivement pour son courage en imaginant déjà un duo de flûte et violon en sa compagnie, puis lui accordas un sourire en passant la main sur l'arrière de ton crâne.

-Ah là là, si j'avais perdu un point de vie à chaque fois que je me suis retrouvé dans une situation ridicule, je serais sûrement mort à l'heure actuelle...ah ah ah...rassurez-vous Yuriko-chan...ce n'est heureusement pas comme cela que ça fonctionne et aucun de nous ne mourra ce soir...nous n'aurons qu'à prendre le temps de nous échauffer un peu ensemble avant de monter sur scène...

Il ne fallut donc pas longtemps pour que tu te retrouves happé par tes envies d'aventures, personnalisées par ces chapeaux tous plus inspirant les uns que les autres. Yuriko accompagna tes paroles d'un rire sincère, son bien être apparent te mettant du baume au cœur pour continuer tes recherches avec le même dynamisme.

" Je suis certaine que le haut de forme vous donnerait des airs de grands hommes du monde. Vous auriez beaucoup d'allure. Mais les chapeaux d'aventuriers sembleraient mieux correspondre à votre personnalité. Hahaha! "

Cette remarque eu le mérite de stopper ton élan oratoire. C'était curieux, mais si tu dispensais les compliments à la pelle, tu avais toujours eu du mal à les accueillir lorsqu'ils t'étaient adressés, comme si tu cherchais à te persuader que les méandres de ton passé ne les méritaient pas, quels qu'ils soient. L'attente ne dura cependant pas plus d'une seconde avant que tu ne reprennes le cours de tes élucubrations.

Plutôt enclin à dépenser ton argent pour des choses qui paraissaient le plus souvent futiles et inutiles au regard des autres, tu savais, depuis que tes yeux s'étaient posés sur cet étal, que tu n'en repartirais pas les mains vides. Après moult essais, accompagnés des parades théâtralisées associées au chapeau porté, ton choix se porta finalement sur celui de pirate. Tu imaginais déjà le bandeau qui recouvrirait ton œil, et espérait presque te prendre un coup de kunaï pour rendre la chose encore plus réaliste. Tu posas donc fièrement le couvre-chef sur ton crâne en quittant l'échoppe, avant de te retourner vers la kunoïchi, le regard espiègle et un rictus amusé au coin des lèvres.

-Yuriko-chan...je peux te demander un service? Tu voudrais pas me taillader la joue avec un kunaï? Non mais sérieux, ça ferait encore plus classe comme ça...oooooohhh...ou alors encore mieux, j'ai des scalpels juste ici, c'est encore plus tranchant...net et sans bavure...ah oui c'est vrai je ne t'ai pas dit, mais je pratique la médecine ninja à mes heures perdues, c'est pour ça que j'ai ce genre d'outils avec moi...à la base c'était pas trop mon truc, mais c'est Mayä qui m'a entraîné là-dedans...une vraie perle en médecine...

A ces mots, tu marquas une pause, tant vocale que dans tes mouvements. Les traits de ton visage se figèrent un bref instant. Suffisamment longtemps cependant pour qu'un observateur avisé s'en empare. Il n'y avait rien à faire, chaque fois que tu évoquais ton amie d'enfance, d'une façon ou d'une autre, un goût d'amertume se mêlait aux souvenirs qui t'assaillaient.

Secouant frénétiquement la tête de gauche à droite, tu repris ta marche en avant en adressant un sourire de circonstance à ta compagne du moment et recentrant l'attention sur ton acquisition précédente.

-Maintenant que j'ai ça sur la tête, tu peux pas me refuser un tour en bateau dès que j'en aurais trouvé un ah ah ah...Imagine, un équipage de shinobis pourfendeur des mers...il nous faudrait faire des sacrifices et tout...hmmmm...c'est les Jashinistes qui devraient être contents...oublions cette idée...ou alors une croisière tous les deux, à jouer de la musique toute la journée en buvant des coups...tiens d'ailleurs il commence à faire soif...

Comme si tes pas s'accordaient à tes pensées, lorsque que tu repris le cours de tes observations alentours, tu remarquas que vous étiez à la croisée des trois zones du marché, disposées en étoile à partir de la place sur laquelle vous vous trouviez. Ton ventre gargouilla en apercevant une boutique proposant des spécialités culinaires du coin, tant au niveau de la nourriture que des boissons. Sur la devanture était inscrit ''Baransu-shis, pour le plaisir des yeux et des papilles''.

-Ça te dis de faire une pause ici et de continuer notre conversation autour d'un saké ou de toute autre chose ? C'est moi qui paye...je dois bien ça à ton étole...

Tu posas tes fesses sur l'une des chaises extérieures en attendant sa réponse, ton regard planté dans le sien, tout juste éblouie par les quelques rayons de soleil parvenant à se frayer un chemin par dessous le large parasol permettant d'atténuer un peu la chaleur de la fin de l'été.

-Tu m'as dit que tu venais avec ton frère...il n'est pas avec toi cette année? C'est ton aîné ou ton cadet? Comment as tu découvert la flûte? Tu me jouerais un petit morceau?
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Tadake Yurikô
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" Les voies de la musique sont mystérieuses. "


" Ah là là, si j'avais perdu un point de vie à chaque fois que je me suis retrouvé dans une situation ridicule, je serais sûrement mort à l'heure actuelle...ah ah ah...rassurez-vous Yuriko-chan...ce n'est heureusement pas comme cela que ça fonctionne et aucun de nous ne mourra ce soir...nous n'aurons qu'à prendre le temps de nous échauffer un peu ensemble avant de monter sur scène... "

Cela semblait si facile à écouter le jeune Shika que Yuriko aurait pu regretter d'avoir prononcer ses mots. Mais en réalité, elle n'en demeurait pas moins une jeune femme assez fière. Les échecs, elle n'avait pas le moindre problème à les gérer seule et pour elle-même, mais ici, il était question de se mettre un peu à nue devant un public en dévoilant un plaisir que l'on ne partageait qu'avec soi-même. Et même si la demoiselle avait pris le soin de s'inscrire, il n'était toujours pas certain qu'elle monta sur scène.

" Peut-être... vous semblez avoir plus de recul que moi sur ce genre de chose. Mais je dois avouer que je suis habituée à demeurer dans l'ombre... je suppose qu'être exposée... n'est pas dans ma nature. "

Le visage de la kunoichi afficha un sourire plus timide, mais n'en resta pas moins portée par l'enthousiaste de son compagnon d'infortune. Ce fut ainsi qu'elle l'accompagna jusqu'à l'étale aux multiples chapeaux. Lorsqu'elle le complimenta, elle sentit que Shika était un peu embêté bien qu'elle ne détermina pas en quoi elle aurait pu eut-être se montrer maladroite.

" Yuriko-chan...je peux te demander un service? Tu voudrais pas me taillader la joue avec un kunaï? Non mais sérieux, ça ferait encore plus classe comme ça...oooooohhh...ou alors encore mieux, j'ai des scalpels juste ici, c'est encore plus tranchant...net et sans bavure...ah oui c'est vrai je ne t'ai pas dit, mais je pratique la médecine ninja à mes heures perdues, c'est pour ça que j'ai ce genre d'outils avec moi...à la base c'était pas trop mon truc, mais c'est Mayä qui m'a entraîné là-dedans...une vraie perle en médecine... "

La demande était surprenante. Pendant un instant, elle crut que le jeune homme était sérieux et sans doute l'aurait-elle réprimandée à ce sujet... mais elle préféra y voir de l'ironie et de la dérision jusqu'à ce que son visage changea du tout au tout à l'évocation d'une visible connaissance. Si par la même occasion elle apprit qu'il pratiquait peu-être l'iroujutsu, elle saisit tout aussi vite que cette "Mayä" n'était peut-être plus.

" Shika-san? "

Cette simple interrogation n'avait pour but que de lui demander si tout allez bien, mais il secoua la tête pour rapidement changer de sujet. Yuriko porta ses yeux noirs plein de curiosité sur le Nara mais elle ne tenta pas d'aborder le problème pour ne pas lui miner le moral.

" Maintenant que j'ai ça sur la tête, tu peux pas me refuser un tour en bateau dès que j'en aurais trouvé un ah ah ah...Imagine, un équipage de shinobis pourfendeur des mers...il nous faudrait faire des sacrifices et tout...hmmmm...c'est les Jashinistes qui devraient être contents...oublions cette idée...ou alors une croisière tous les deux, à jouer de la musique toute la journée en buvant des coups...tiens d'ailleurs il commence à faire soif... "

Décidément, le jeune homme était d'une énergie presque communicative mais cela dénotait beaucoup avec le comportement si serein de la kunoichi. Rien dans ces gestes n'étaient dans la précipitation et rien n'était pourtant superflu.

" Une croisière pour visiter le monde, ce serait tentant. Surtout si nous pourrions profiter d'une telle oisiveté. Musique et bon vivre, une vie idéale. "

Le sourire de Yuriko s'étira alors que rapidement l'odeur des stands des alentours commença à réveiller faim et soif.

" Ça te dis de faire une pause ici et de continuer notre conversation autour d'un saké ou de toute autre chose ? C'est moi qui paye...je dois bien ça à ton étole... "

" Avec grand plaisir. Je serais honorée. "

La kunoichi suivit le Nara et s'assit en sa compagnie. Il faisait encore bon et le soleil ne s'était pas encore couché. Le ciel brûlait d'une lumière chaleureuse et agréable, bercé par le son des voix des touristes et des éclats de rires des promeneurs alentours. La journée était vraiment idyllique.

" Tu m'as dit que tu venais avec ton frère...il n'est pas avec toi cette année? C'est ton aîné ou ton cadet? Comment as tu découvert la flûte? Tu me jouerais un petit morceau? "

Le flot de questions arriva telle une vague déferlante. Shika était un homme visiblement très curieux mais c'était ainsi que l'on se sociabilisait... un simple petit effort et Yuriko pourrait au moins se vanter auprès de son frère d'avoir essayé d'être aimable et chaleureuse.

" Mon frère est ici mais nous nous sommes séparés une fois arrivée sur place. Nous n'avons pas les mêmes centres d'intérêts, et il doit sans doute profiter des stands plus... guerriers dirons-nous. Quant à notre différence d'âge, elle n'est que de quelques minutes. Nous sommes jumeaux et il ne me précède que de bien peu. "

Yuriko était très attachée à son frère, et cela se voyait lorsqu'elle l'évoquait. Fière de lui et l'enviant sur de nombreux points de sa personnalité, elle veillait sur lui... de loin aujourd'hui. Elle tâchait d'apprendre à se défaire de son attitude trop maternelle.

" Pour la musique... je dirais que j'ai simplement voulu essayer. Cela me semblait être l'instrument le plus accessible et le plus simple à maîtriser en autodidacte. Quant à vous jouer un morceau, vous aurez bien tôt fait de m'écouter. Et vous? Qu'est-ce qui vous a amené au violon? C'est un instrument bien difficile à dompter? "

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Peut-être... vous semblez avoir plus de recul que moi sur ce genre de chose. Mais je dois avouer que je suis habituée à demeurer dans l'ombre... je suppose qu'être exposée... n'est pas dans ma nature.

Du recul, tu n'en avais aucun sur rien à dire vrai, du moins pas sur ce qui ne représentait à tes yeux que le détail de tes propres envies. Impulsif, c'est sans aucune prétention ni garantie de réussite que tu faisais tout ce qui était en ton pouvoir pour combler tes désirs et ne jamais rien avoir à regretter. Plus jamais. Bien sûr, en agissant de la sorte et bien aidé par un handicap qui te servais d'excuse au besoin, tu te retrouvais plus facilement exposé, mais mais tu n'en sélectionnais pas moins avec minutie ce que tu acceptais de dévoiler à autrui et ce que tu préférais conserver enfouie au plus profond de toi. Si bien que derrière tes allures de singe survolté, tu restais très évasif lorsqu'il s'agissait de parler de toi, d'évoquer tes fardeaux les plus secrets, sans doute par crainte que ces éreintant souvenirs ne deviennent le reflet d'émotions que tu ne parviendrais pas à contrôler comme tu le souhaitais.

-Je comprends Yuriko chan. Pas facile de se mettre à poil devant n'importe qui...

Ce qui se confirma lorsque tu évoquas Mayä, avant que la kunoïchi ne t'interpelle pour te sortir de ta torpeur, ce qui te permit de passer outre et de t'envelopper de ton masque facétieux.

Alors que bien d'autres auraient déjà rendus les armes devant tant d'allant, Yuriko prit le temps de répondre à chacune de tes questions, jusqu'à celles les plus digressives, n'hésitant pas à te gratifier de quelques sourires que tu imaginais chaleureux. Sa présence était agréable et tu te sentais à présent envahis d'une certaine sérénité. Pour un peu, la jeune femme aurait eu sur toi le même effet calmant que la salvia divinorum. Suffisamment incroyable pour être souligné. Tous deux assis à la terrasse du bar improvisé, tu y allas de quelques curiosités supplémentaires, multipliant les interrogations autant pour en apprendre d'avantage sur ta camarade que pour éviter qu'elle ne revienne sur l'épisode précédent, quand une jeune fille qui n'avait assurément pas la vingtaine s'approcha de vous pour prendre votre commande. Les rougeurs sur son visage montraient qu'elles ne lésinait pas sur les efforts, multipliant les allers retours pour satisfaire les clients de plus en plus nombreux au fur et à mesure que la journée avançait. Les jambes croisés, servant de reposoir pour tes mains, tu commenças à rouler l'une de tes cigarettes de sauge tout en lui répondant aimablement.

-Je vais vous prendre le saké maison, accompagné d'une boule de crème glacée à la menthe s'il vous plaît...et pour mademoiselle...madame? Te repris-tu en questionnant Yuriko...que désires-tu Yuriko-chan?

Aucun signe ne pouvait laisser supposer que ton interlocutrice fût mariée, mais tu savais bien que la vie de shinobi ne permettait pas toujours d'exhiber à la vue de tout le monde de telles marques distinctives. Ta cigarette terminée, tu la portas à la bouche avant de l'allumer en grattant une allumette contre le mur à côté de toi, prenant soin de recracher l'épaisse fumée à l'opposé de la konohajin.

-La flûte demande une justesse de souffle que je n'ai jamais trouvé simple à obtenir, j'ai essayé une fois ou deux mais je suis totalement démuni avec ça dans les mains. Quant au violon, la première fois que j'en ai vu un c'était ici, pendant le festival. Un musicien en faisait la démonstration. C'était en l'an trois, j'étais encore un gamin, mais le son de cet instrument m'avait transporté alors je me suis promis d'en jouer un jour, peu importe le niveau que j'atteindrais tant que j'y prenais du plaisir...j'ai toujours pensé que le plaisir était à la base de l'épanouissement personnel. Ma chance à été de rencontrer quelques années plus tard un luthier qui m'a enseigné les rudiments du violon. Il s'appelait Marius, Akiba Marius, un vieil homme passionné par son art. C'est d'ailleurs lui qui m'a offert ce violon lorsque l'on s'est séparés...il s'appelait Marius, j'étais shinobi, du coup il a personnalisé l'instrument en dessinant les symboles des cinq éléments autour des ouïes et nous avons appelé cette merveille le shinobimarius, en souvenir de notre rencontre...dis tu en brandissant fièrement l'étui de ton instrument, un grand sourire en guise de ponctuation.

Tu inspiras deux nouvelles bouffées, laissant la fumée investir tes poumons, ton corps tout entier, puis tapotant d'un doigt sur la clope afin de faire tomber sur le sol la petite boule de cendres se formant sur l'extrémité.

-Ça doit être bien d'avoir un frère...jumeau qui plus est...vous devez être proche, vous confier l'un à l'autre aisément? J'ai connu une personne avec qui...

Tu te stoppas net dans ton élan, déglutis, puis repris d'un ton enjoué.

-...c'est vrai que les jumeaux ont souvent un caractère très différent? Que l'un des deux est plutôt dominant dans la relation? Ça ne te gêne pas que je te tutoie au moins? En tout cas si tu veux en faire de même avec moi, ne te gêne pas...

La serveuse revint avec vos commandes, déposant devant toi le verre de saké que tu t'empressas de siphonner cul sec, avant d'en demander poliment un autre et d'entamer la glace. Attentif aux paroles de la kunoïchi, tu attendis qu'elle eût terminé et profitas d'être entre deux bouchées pour reprendre, l'air songeur.

-Si tu devais mourir dans quelques heures et que tu n'avais le temps d'accomplir qu'une seule chose, que choisirais-tu?

Manquait plus que tu balances  un truc comme ça. Ne restait plus qu'à espérer que la jeune femme ne prît pas cela comme une menace, car si la question pouvait paraître un peu tordue au premier abord, la réponse qui en découlait était parfois révélatrice des valeurs de l'autre.
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Tadake Yurikô
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Quand la musique est bonne!
feat. NARA Shikai

" Les voies de la musique sont mystérieuses. "


" Je comprends Yuriko chan. Pas facile de se mettre à poil devant n'importe qui... "

Cette formulation arracha un sourire à la jeune femme. Il ne pouvait être plus direct que cela. La compagnie du Nara était d'une étonnante fraîcheur, même si parfois elle voyait que son regard s'égarait vers des pensées plus sombres. Il revenait toujours vers elle avec un ton léger et cherchait à rendre ces instants agréables. Pour cette raison, Yuriko fit beaucoup d'effort afin de lui paraître sympathique, elle à qui l'on reprochait tant de froideur.

Rapidement, alors que les deux jeunes gens avaient pris place sur l'une des nombreuses terrasses du festival, une jeune serveuse s'approcha d'eux afin de prendre leur commande. Comme à ce qui semblait être son habitude, Shika se permit d'intervenir en premier, tout en se préparant une cigarette à rouler.

" Je vais vous prendre le saké maison, accompagné d'une boule de crème glacée à la menthe s'il vous plaît...et pour mademoiselle...madame?...que désires-tu Yuriko-chan? "

La konohajin se mit à sourire.

" Mademoiselle... et je prendrais un thé à la fleur de cerisier, et éventuellement une glace du même parfum que mon camarade. "

Yuriko ne voulait pas suivre Shika en prenant une boisson alcoolisée car elle savait les ravages que cela pouvait lui causer. Il serait particulièrement dommageable pour elle de faire preuve de vulgarité comportementale en sa présence. Cela reviendrait à gâcher tous ses efforts et comme elle savait que cela pouvait donner du bon comme du pire. Il était préférable de ne prendre aucun risque. Sur cette commande, la jeune se retira tout aussi rapidement qu'elle était venue.

La flûte demande une justesse de souffle que je n'ai jamais trouvé simple à obtenir, j'ai essayé une fois ou deux mais je suis totalement démuni avec ça dans les mains. Quant au violon, la première fois que j'en ai vu un c'était ici, pendant le festival. Un musicien en faisait la démonstration. C'était en l'an trois, j'étais encore un gamin, mais le son de cet instrument m'avait transporté alors je me suis promis d'en jouer un jour, peu importe le niveau que j'atteindrais tant que j'y prenais du plaisir...j'ai toujours pensé que le plaisir était à la base de l'épanouissement personnel. Ma chance à été de rencontrer quelques années plus tard un luthier qui m'a enseigné les rudiments du violon. Il s'appelait Marius, Akiba Marius, un vieil homme passionné par son art. C'est d'ailleurs lui qui m'a offert ce violon lorsque l'on s'est séparés...il s'appelait Marius, j'étais shinobi, du coup il a personnalisé l'instrument en dessinant les symboles des cinq éléments autour des ouïes et nous avons appelé cette merveille le shinobimarius, en souvenir de notre rencontre...

Drôle de nom pour un instrument de musique. Drôle de donner un nom tout court à un instrument en réalité. Yuriko avait appris la musique en autodidacte, elle n'avait pas cherché de professeur... c'était un plaisir tout à fait personnel pour briser la monotonie de ces instants de solitudes. Les mélodies claires et légères de la flûte avaient l'étrange pouvoir d'alléger ses inquiétudes.

" Voilà bien une philosophie intéressante... le plaisir comme épanouissement personnel. Vous avez beaucoup de chance de pouvoir mener votre vie de cette façon... je suis beaucoup trop cartésienne pour pouvoir me laisser aller ainsi. Je réfléchis beaucoup trop. "

La jeune femme se tenait toujours droite et souriante, essayant toujours de paraître agréable mais on sentait qu'elle était un peu maladroite à demeurer naturelle. Il était assez ironique d'imaginer que lorsqu'elle était en mission, elle pouvait porter n'importe quel masque pour entrer dans la peau de n'importe quel personnage. Mais lorsqu'il s'agissait d'être elle-même en société, sa personnalité solennelle prenait le pas.

" Ça doit être bien d'avoir un frère...jumeau qui plus est...vous devez être proche, vous confier l'un à l'autre aisément? J'ai connu une personne avec qui......c'est vrai que les jumeaux ont souvent un caractère très différent? Que l'un des deux est plutôt dominant dans la relation? Ça ne te gêne pas que je te tutoie au moins? En tout cas si tu veux en faire de même avec moi, ne te gêne pas... "

Shika enchainait les questions avec une surprenante rapidité et elle ne se souvenait pas d'avoir rencontré un homme aussi curieux de tout. Par contre, concernant sa gémellité avec Kyoshiro, cela interrogeait tout le monde, surtout si on les rencontrait tous les deux. Penchant la tête sur le côté de manière ingénue, elle se mit à sourire.

" Va pour le tutoiement... mais je ne suis pas trop habituée. Pardonne mes maladresses. Pour répondre à ta question, je dirais que mon frère et moi sont comme le soleil et la lune. Nous sommes très différents mais nous ne pouvons être dissociés l'un de l'autre... sans pour autant avoir de rapport de dominance... nous sommes complémentaires. Je pense que c'est la façon la plus simple de décrire nos rapports. "

A peine eut-elle le temps de dire cela que la serveuse arriva avec leur commande. Elle déposa alors le thé fumant de Yuriko devant elle, et le saké devant Shika... qu'il vida d'une traite sous les yeux étonnées de la konohajin. Ce dernier avait une étonnante descente et elle se félicitait de ne pas l'avoir suivi car si cela avait été le cas....

" Par contre, nous sommes plutôt... secret. Même pour des jumeaux, nous possédons l'un et l'autre notre propre jardin surtout depuis... depuis quelques années. "

Elle eut une pensée pour Tetsuo. La mort de leur ami avait brisé quelque chose, leur innocence peut-être. Mais il était vrai que depuis cet époque, ils se confiaient moins l'un à l'autre. Un hasard? Sans nul doute que non.

Yuriko plongea sa cuillère dans son petit verre de glace et alors qu'elle s'apprêtait à dévorer la première bouchée, elle se stoppa devant la pensée songeuse de son camarade.

" Si tu devais mourir dans quelques heures et que tu n'avais le temps d'accomplir qu'une seule chose, que choisirais-tu? "

La réponse était assez évidente pour la jeune femme.

" Je donnerais mes yeux à mon frère. Sans aucune hésitation. "

Elle apporta alors sa cuillère à sa bouche, avant de reprendre.

" Mais si je devais être égoïste et ne penser qu'à moi.... je dois dire que je ne sais pas trop. Il n'y a rien qui me viendrait à l'esprit que je pourrais désirer découvrir en quelques heures. Et toi? "

La jeune femme posa sa cuillère et prit sa tasse de thé.

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De compagnie souriante et fort agréable, tu remarquas cependant que cette attitude lui demandait un effort trahissant un certain manque d'habitude, ce qui t'arracha une moue amusée et non dissimulée. Par pure taquinerie, tu aurais bien appuyé sur ce point, mais la salvia divinorum faisant son petit effet, tu t'abstins finalement de surenchérir et de risquer mettre involontairement mal à l'aise cette femme qui méritait au contraire d'être encensée pour le travail qu'elle semblait faire sur elle-même. D'autant plus que ton interlocutrice prit le temps de répondre à toutes les questions que tu lui lança à la volée, même à celles pouvant paraître les plus indiscrètes ou hors de propos.

C'est ainsi que son rapport de gémellité avec son frère te rappela fortement le lien que vous aviez créé Mayä et toi. Différents mais indissociables. Sans rapport de dominance. Complémentaires. Tous ces qualificatifs faisaient clairement écho à ce que tu ressentais vis à vis de ton amie, ce qui eut pour effet de te replonger dans une catharsis passagère, que tu réprimas presque immédiatement par deux petites claques sur les joues, auxquelles s'ajouta ton cul sec de saké et l'interrogation amenée par sa phrase suivante.

" Par contre, nous sommes plutôt... secret. Même pour des jumeaux, nous possédons l'un et l'autre notre propre jardin surtout depuis... depuis quelques années. "

Il était étonnant de constater, jour après jour, à quel point les tracas d'autrui permettaient d'éviter de s'attarder sur ses propres tourments. Le conseil était en général assez simple à énoncer pour les autres. Beaucoup moins à appliquer à soi-même. Tu hésitas un instant à fouiller plus en profondeur dans ce passé qui présageait d'un événement tortueux, mais préféra te taire et la contempler avec déférence pendant qu'elle plongeait délicatement sa cuillère dans sa coupelle de glace. D'ailleurs, chacun de ses gestes te semblait empreint d'une douceur nullement démentie par ses prises de paroles, même forcée. Peut-être te trompais-tu, mais c'était l'impression qui t'accompagnait depuis votre rencontre.

Si bien que tu enquillas par une autre question, sans doute plus personnelle encore puisqu'elle interrompit son mouvement. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la réponse et la rapidité avec laquelle elle était intervenue, te surprit au plus haut point. Tu décalas ton verre, posas ton coude sur la table et enserra ton menton de la main du même bras, en approchant sensiblement ton visage du sien pour mieux scruter ses yeux qu'elle disait vouloir donner à son frère, une lueur interrogative dans le regard. Ceci avait-il un rapport avec sa phrase précédente? Son frère aurait-il perdu ses yeux au cours d'une bataille en sa compagnie? S'en voulait-elle de ne rien avoir pu faire, comme toi avec Mayä? Pire, son frère lui en voulait-il de ne pas l'avoir aidé? Ou alors l'avait-t-elle fait volontairement? Non, peu probable étant donné ses précédentes paroles. Pire encore, elle l'avait fait involontairement? Était-elle globophage? Atteinte de pulsions psychotiques incontrôlées la poussant à bouffer les yeux des gens contre son gré et de manière totalement aléatoire? Cette pensée te fit froid dans le dos, ton visage se tordant d'une certaine inquiétude que tu t'efforças de ne pas montrer. Si dans un premier temps tu jugeas préférable de ne pas pousser plus loin un interrogatoire qui relevait de l'indiscrétion manifeste, toutes ces questions qui tournaient en boucle dans ton crâne n'attisèrent que bien trop ta curiosité pour que tu retiennes tes mots. D'un regard incrédule mêlé d'une pointe d'inquiétude, tu t'exprimas donc presque instinctivement, tout en regardant l'autre déguster une boule de menthe que tu assimilais désormais à un globe oculaire.

-Tes yeux? Ils ont quelque chose de spécial en dehors du fait d'être tout à fait charmants? Ton frère n'aime pas les siens? Ou alors il n'en a plus?

Sur sa lancée, elle reprit le cours de sa réponse pour finalement en arriver à la réciprocité de la question.

''Et toi''?

En même temps, tu devais bien t'en douter que ça te retomberait dessus. Espérant qu'elle passerait peut-être à autre chose, tu fis mine de réfléchir quelques instants alors que tu connaissais pertinemment ta réponse. Après trente longues secondes d'attente, le regard sombre, la voix grave, tu lâchas finalement.

-Mayä...j'inventerais un moyen pour la ramener à mes côtés pour passer mes derniers instants avec elle et lui dire oh combien je suis désolé...je sais que c'est impossible à réaliser, mais c'est ce que je ferais...du moins je mettrais tout en œuvre pour y parvenir, même si je sais que ce n'est pas possible...

Tu déglutis avant de prendre une profonde inspiration.

-Toi qui parlait d'égoïsme à l'instant...je me suis toujours demandé si ce désir relevait de l'amour que j'éprouve encore pour elle ou de la volonté égoïste de ne pas supporter de vivre sans sa présence à mes côtés...je n'ai jamais trouvé de réponse...j'aimerais savoir...

Elle réfléchissait beaucoup trop avait-elle dit quelques instants plus tôt. Et toi alors. C'est précisément pour ne pas trop réfléchir que tu prenais le temps de laisser libre cours à ton hyperactivité quand aucune situation d'urgence n'exigeait le contraire.

La serveuse revint avec ton second saké, tandis que tu avais le nez dans ta glace pour la dévorer et ainsi fuir le regard de Yuriko. Parler de tes facettes les plus sombres te plongeait systématiquement dans un état de gêne accrue. Tu attendis patiemment que la konohajin termine son entremet et son thé avant d'avaler le contenu de ton verre aussi rapidement que la première fois, non sans avoir tergiversé encore et encore pendant l'attente. Tant sur tes propres angoisses que sur les paroles de la fille.

Te forçant maladroitement à arborer de nouveau ton sourire d'appoint, tu remercias chaudement la serveuse en lui tendant quelques piécettes faisant un peu plus que le compte et en lui intimant de garder la monnaie. Saisissant ton violon, tes yeux s'illuminèrent en plantant ton regard dans celui de la kunoïchi.

-Mais bon...c'est du passé tout ça n'est ce pas? Et nous on vit au présent...et le présent, c'est Baransu, le festival, alors faisons la fête...un grand sourire redevenu des plus naturels...je connais un moyen imparable de savoir si on pourra gérer la montée sur scène...viens, faut que je te montre un truc...

Sans lui indiquer plus de chose, ni même lui demander son avis, ce qui pouvait être pris pour un manque de respect, tu la saisis par la main et l'entraînas à ta suite, fonçant à toute allure comme pour t'affranchir de tes pensées les plus désagréables. Tu slalomas avec ivresse entre les autres festivaliers, gratifiant certains d'un ''pardon'' ou d'autres d'un ''tut tut'' pour qu'ils s'écartassent à votre passage. Régulièrement tu tournas la tête vers elle pour t'enquérir de son état et lui adresser de nombreux sourires, n'hésitant pas à ralentir ou même à t'arrêter si elle le demandait. C'est pour ces moments là que tu préférais ne pas trop réfléchir quand c'était possible.

Enfin, tu stoppas ta course au milieu d'une petite place circulaire, bordée d'échoppes de nourritures typiquement festivalières. ''chichis'' cria l'un des commerçants quand un autre fit rouler entre ses doigts une sorte de pâte à chou avant de la découper en plusieurs morceaux plus petits puis de la jeter dans une huile bouillante pour lui donner un aspect doré et croquant. La foule était nombreuse ici, attirée par la rapidité à laquelle il était possible de se remplir la panse de cochonneries grasses et délectables. Un parterre de pavés discontinus, sur lequel tu posas l'étui de ton violon, recouvrait l'endroit. Tu arrachas ton instrument de son cocon protecteur et le cala entre ton menton et ton épaule, archet en main, en adressant un clin d’œil complice à Yuriko.

-Les gens sont nombreux ici...toujours...et il n'y a pas plus attentif que quelqu'un qui est en train de se nourrir dans une ambiance de fête...à toi de voir si tu veux m'accompagner...tu fais glisser l'archet sur les cordes pour t'assurer que l'accordage est juste...et dis moi...si ce n'est pas trop indiscret, il s'est passé quoi pour que vous vous confiez moins l'un à l'autre ton frère et toi? Nouveau sourire espiègle à l'attention de la jeune femme...mesdames et messieurs, Yuriko et Shika pour vous servir...et trois, quatre...

Tu fis sonner ton violon, avec la ferme intention de donner du plaisir aux personnes présentes sur la place, et dans l'espoir d'être rapidement rejoins par Yuriko et sa flûte.
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Tadake Yurikô
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Quand la musique est bonne!
feat. NARA Shikai

" Les voies de la musique sont mystérieuses. "


Pour une femme aussi peu sociable que Yuriko, les discussions familières pouvaient s'avérer être un véritable calvaire, elle qui n'était pas habituée à parler d'autre chose que de son travail. Cela lui demandait beaucoup de sa personne que ses hésitations et la recherche de ses mots trahissaient. Son attitude assez distante et sa retenue lui donnait parfois des airs un peu pédants qui pourtant, étaient à cent mille lieux de lui ressembler. Il lui suffisait d'un sourire sincère pour le faire deviner... mais fallait-il encore la pousser jusque là.

L'ambiance de la fête des lumières avait au moins le bénéfice de détendre l'atmosphère, et la personnalité du Nara sans nul doute aussi. Il semblait particulièrement à l'aise et joyeux, et facilitait beaucoup les choses. Ce fut sans que cela soit une contrainte qu'elle le laissait mener la conversation. Elle, elle n'en aurait pas été capable.

Alors qu'elle tenta de répondre du mieux qu'elle pouvait aux multitudes questions de son camarade, elle saisit qu'elle ne s'était pas faite comprendre dans sa réponse, sans doute maladroite. Comment pouvait-il savoir puisqu'elle ne lui avait pas indiqué la particularité de son frère?

" Tes yeux? Ils ont quelque chose de spécial en dehors du fait d'être tout à fait charmants? Ton frère n'aime pas les siens? Ou alors il n'en a plus? "

Le compliment qu'il glissa dans ses questions réussit à faire rosir les joues de la jeune femme alors qu'elle avait encore sa cuillère glacée dans la bouche. Reposant l'ustensile, elle sourit, un peu gênée.

" Merci... mais j'aurais dû te préciser que mon frère est aveugle depuis que nous sommes nés. J'ai toujours... toujours voulu trouver le moyen qui lui permette de voir toutes les merveilles du monde. Si je devais mourir, autant que je puisse réaliser ce souhait par ce cadeau. "

Naturellement, la kunoichi enchaîna les mêmes questions, tout en prenant soin de terminer son petit goûter glacé. Elle se surprit néanmoins de la réponse de Shika et de l'émotion qui transparaissait quand il parlait de la dénommée Mayä.

" Toi qui parlait d'égoïsme à l'instant...je me suis toujours demandé si ce désir relevait de l'amour que j'éprouve encore pour elle ou de la volonté égoïste de ne pas supporter de vivre sans sa présence à mes côtés...je n'ai jamais trouvé de réponse...j'aimerais savoir... "

Avec une forme de candeur, Yuriko pencha légèrement la tête de côté comme si la réponse lui semblait évidente ou bien que la question lui paraissait étrange.

" Pourquoi pas les deux? Qui ne désirerait pas ramener un être cher que l'on aurait perdu et qui voudrait terminer sa vie sans être aux côtés de ceux que l'on aime? Personne. Il ne s'agit pas d'égoïsme mais d'un sentiment propre à notre humanité. "

Un sourire se dessina sur son visage.

" Pourquoi devoir choisir alors que tes deux souhaits ont, dans un cas comme dans l'autre, le point commun de tes sentiments sincères? Mais peut-être qu'il serait un peu cruel de ramener une personne pour la perdre une seconde fois. Pour toi... comme pour elle. "

Mais la discussion ne continua pas sur le sujet car la serveuse arriva pour resservir un vers au Nara qu'il but d'une traite. Il trouva de cette façon une raison parfaite de changer de conversation qui semblait le déstabiliser un peu. Il ne laissa aucun choix à la jeune femme de toutes manières car une autre idée fulgurante semblait lui avoir traversé l'esprit.

Ni une ni deux, Shika saisit la main délicate de la jeune femme et l'entraina avec lui. Surprise, elle se laissa tout de même embarquée sans réticence, bien que son visage affichait une expression gênée. Dans leurs courses, elle était obligée de remonter légèrement le bas de son kimono afin de ne pas marcher dessus ou bien se casser la figure. Elle osait à peine lever la tête et se devait de faire confiance à son camarade. A chaque bousculade, elle tenta de glisser un "pardon" sincère. Leur course finit néanmoins par prendre fin sur une petite placette bondée.

Observant silencieusement le Nara, la kunoichi le vit poser l'étui de son instrument de musique avant de s'en saisir pour jouer.

" Les gens sont nombreux ici...toujours...et il n'y a pas plus attentif que quelqu'un qui est en train de se nourrir dans une ambiance de fête...à toi de voir si tu veux m'accompagner.... et dis moi...si ce n'est pas trop indiscret, il s'est passé quoi pour que vous vous confiez moins l'un à l'autre ton frère et toi? "

Sa dernière question semblait jeter au vent entre deux sourires qui se voulaient chaleureux. Cela décontenança la jeune femme qui ne put répondre immédiatement, comme si les mots ne voulaient pas sortir. La réponse qu'il attendait ne se prêtait guère à l'enthousiasme de la situation, mais elle trouva la force d'afficher un sourire un peu triste. Et quelques secondes avant qu'il n'entama ses premières notes de violon, elle glissa sa réponse dans un léger murmure.

" Nous avons perdu quelqu'un que nous aimions... "

La kunoichi se saisit de sa flûte, la porta à ses lèvres et ferma les yeux. La musique parlerait pour elle.



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" Pourquoi pas les deux? Qui ne désirerait pas ramener un être cher que l'on aurait perdu et qui voudrait terminer sa vie sans être aux côtés de ceux que l'on aime? Personne. Il ne s'agit pas d'égoïsme mais d'un sentiment propre à notre humanité.  Pourquoi devoir choisir alors que tes deux souhaits ont, dans un cas comme dans l'autre, le point commun de tes sentiments sincères? Mais peut-être qu'il serait un peu cruel de ramener une personne pour la perdre une seconde fois. Pour toi... comme pour elle. "

Sans aucun doute ce serait cruel. Et c'est d'ailleurs en partie là que résidait l'égoïsme. La ramener pour quoi faire finalement? Te convaincre de la sincérité de tes sentiments? La regarder souffrir en t'observant lâcher ton dernier souffle comme tu as souffert à sa disparition? Les morts et les vivants ne faisaient généralement pas bon ménage et si la place des seconds était plutôt indéterminée en ce bas monde, celle des premiers se constituait d'une parcelle de terre restreinte sous laquelle ils étaient vouées à passer le restant de leur inexistence.

La course folle était maintenant engagée depuis presque une minute lorsque tu constatas la position relevée du kimono de la jeune femme, dévoilant des chevilles fluettes. La voir évoluer ainsi, par petits pas, ou petits bons successifs, avait quelque chose d'amusant tout autant que de séduisant, la démarche collant parfaitement au rose entraperçu sur ses joues peu de temps avant. Tu ne savais pas résister aux attraits que pouvaient susciter les femmes lorsqu'elles exprimaient leur féminité par quelques moues suggestives qu'elles seules pouvaient manier à la perfection, ou du moins quelques moues que les conventions n'accordaient qu'à elles seules. C'est donc d'un regard attendri que tu accueillis sa course.

Une fois sur place et après avoir sorti ton violon, ta question arriva comme un cheveu sur la soupe. Apparemment un peu décontenancée, elle te répondis quand même.

" Nous avons perdu quelqu'un que nous aimions... "

Ironie du sort, coïncidence, ou simple résultante de la vie que vous aviez tous deux choisis d'embrasser en empruntant la voie du ninja. Sans doute un peu des trois. Toujours était-il que le constat était quasiment à chaque fois le même. Si chaque être humain était amené à disparaître, si les shinobis avaient fait de la mort leur gagne pain, le cœur de chacun n'en était pas moins entaillé de blessures aussi larges que les sentiments cédés à ceux qui nous étaient proches. Tu avais eu huit ans pour t'en convaincre, à partir de l'instant où tu actas ta vengeance, parcourant le sekai dans le seul but d'en faire baver à ceux qui avaient assassinés celle qui partageait la plupart de tes joies et de tes peines. Huit années passées dans les ombres. Meurtrier dénué d'émotions pensais-tu hypocritement, alors que tu n'étais guidé que par ses mêmes émotions, qui n'avaient fait que s'agglutiner les unes aux autres pour former un condensé nauséabond et incontrôlable.Tu accordas à ton interlocutrice une moue désolée en même temps que tu calais ton violon entre ton épaule et ton menton.

-On en revient toujours au même hein...on a beau être formés depuis tout petit à accueillir la mort, on ne peut accepter aisément celle des personnes qui nous rappellent notre humanité...et tout ce qu'elle a de complexe...émotions, sentiments, libre arbitre...d'un index tu testas la résistance des crins composant l'archet...je ne connais ni la personne en question ni les circonstances de sa disparition, mais elle vous aimait sans doute autant que vous l'aimiez, et sûrement aurait-elle aujourd'hui bien de la peine en constatant qu'elle est indirectement la cause de votre éloignement...je suis prêt à parier quelques ryos que son repos serait plus doux si elle savait que sa mort avait renforcé votre lien et non l'inverse...

Inspirant un grand coup, d'un poignet souple tu abattis l'archet sur les cordes de ton violon, tandis que ta main gauche enroulait le manche, en laissant toute latitude aux doigts de se mouvoir à leur guise sur les quatre boyaux tendus par des chevilles placées à l'extrémité de l'instrument.

Tu remarquas avec satisfaction que malgré sa timidité apparente, la jeune femme n'hésita pas à se saisir de sa flûte puis à la porter à ses lèvres avec grâce, pour en faire sortir quelques notes qui t'entraînèrent vers ailleurs autant que les spectateurs. Tu te mis au diapason de son offrande, harmonisant sa mélodie en essayant au mieux de la mettre en valeur. Marquée du sceau de la mélancolie, la musique semblait danser autour de la populace amassée sur la place. Certains sons parvinrent même à arracher quelques larmes aux plus sensibles. Tu en faisais assurément parti. Imprégné de cette essence sonore, tu sentis un frisson remonter le long de ta colonne vertébrale lorsque les aiguës vinrent titiller ton oreille. A cet instant tu n'eus plus qu'une envie. Fermer les yeux et écouter! Tant et si bien qu'au bout d'un certain temps de partage musical, tu décollas l'archet des cordes du shinobimarius que tu posas sur tes genoux après t'être assis en tailleur, tout en inspirant une grande bouffée d'air, les paupières closes. Tu aimais ces instants où les sonorités prenaient corps, exprimant les sensations profondes de chaque personne qui pouvait s'y reconnaître. Tu te laissas aller à des rêveries dans lesquelles tu aurais pu rester éternellement si ta partenaire n'y avait pas mis fin en laissant la dernière note s'éteindre lentement. Tu la remercias pour cet instant magique avant de te relever d'un bond et d'engrainer le public à applaudir, même si tu compris rapidement qu'il n'en avait pas besoin. Plongeant ton regard dans celui de Yuriko, tu lui adressas ton sourire le plus franc.

-Si après ça tu as encore des doutes sur ce que ta présence sur la scène musicale pourra procurer autour de toi...je comprend l'idée de jouer pour soi car dans ce que l'on joue il y a quelque chose qui n'appartient qu'à soi...mais en musique comme en toutes autres choses, si on a les compétences pour procurer du plaisir aux autres, pourquoi en priver le monde? Un sourire amusé...et maintenant, la révérence...

Paume vers le haut, tu tendis une main en direction de la konohajin, en l'invitant à poser la sienne par dessus, puis tu entamas un salut en observant ses réactions du coin de l’œil.

-Mesdames et messieurs...Yuriko chan...laissant aux spectateurs le temps de frapper dans leurs mains aussi longtemps qu'ils le souhaitaient...si ceci vous a plus, si vous souhaitez réécouter cette jeune femme, rendez-vous dans trente minutes sur la grande scène de l'autre côté du festival...

De l'autre côté du festival. Cette phrase te fit réagir. Il ne vous restait plus beaucoup de temps, et tu savais le planning des organisateurs suffisamment serré pour ne pas vous donner une seconde chance si vous arriviez en retard.

-Woooh woooh woooh...Yuriko chan...si on ne plie pas bagage très vite on va être à la bourre...qui sait, on aura peut être la chance de rejouer un morceau ensemble là-bas...oulala, ça y est, j'crois qu'j'ai un peu le trac...ah ah ah...

Tu éclatas d'un rire plus joyeux que nerveux en rangeant ton instrument dans son étui. En te redressant, violon à l'épaule, tu passas un bras autour de celui de la fille, sans le serrer le moins du monde, avant de croiser de nouveau son regard, le tien brillant de mille feux.

-Tu vas voir, ça va être trop bien...dis-tu en trépignant.

Tu engageas un pied, puis l'autre, direction la grande scène.
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Tadake Yurikô
Tadake Yurikô
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" Les voies de la musique sont mystérieuses. "


Alors que Yuriko s'apprêtait à suivre son camarade en musique, il eut quelques dernières paroles à son égard qui lui étira un sourire. La mort de son ami avait brisé quelque chose en Kyoshiro et ce dernier ne le lui en avait jamais parlé. Quant à elle, elle s'était battue avec d'étranges sentiments dont elle ne s'était pas rendue compte de la portée que trop tard. Cela non plus elle ne l'avait pas partagé avec son frère. Si les paroles de Shika se révélaient sage, elle savait que la réalité était plus... compliquée. Surtout pour les deux Tadake qui ne souhaitaient être un poids pour l'un comme pour l'autre.

Laissant ensuite ses sombres pensées de côté, la jeune femme se laissa prendre par la musique en compagnie de son camarade. Ils s'accordèrent ainsi à merveille, réussissant l'exploit de captiver un public qui sans nul doute n'espérait pas entendre un duo tel que le leur ici-même, dans ce petit carrefour où l'on mangeait tranquillement. C'était un parfait entrainement pour la kunoichi, elle qui n'aimait ni la foule, ni l'exposition. Et quand la musique prit fin, elle fut accueillie par le sourire rassurant du jeune Nara mais rougit légèrement à ces paroles. Si Yuriko concédait que dans un combat, elle n'avait aucune hésitation, sur la scène, cela était bien différent. On s'ouvrait devant des inconnus, on exposait une partie de soit. Introvertie par nature, la jeune femme avait bien du mal à céder de sa personnalité aussi ouvertement.

Shika tendit une main amicale et proposa à la jeune femme se saluer leur public. Timidement, elle accepta, jouant le jeu avec lui bien qu'il était évident qu'elle n'y était pas le plus à l'aise. Elle s'accorda quelques sourires à la volée et une révérence des plus élégantes. Mais à peine eut-elle le temps de ces quelques politesses que son camarade lui rappela qu'ils devaient bientôt montrer sur scène. En aurait-elle le courage? Elle serra sa flûte entre ses mains quand le Nara avoua lui-même avoir des angoisses.

" Si tu es nerveux, que devrais-je ressentir? Je ne sais pas... si je... je pourrais montrer sur scène. "

Elle venait déjà d'accomplir quelque chose qu'elle ne se pensait pas capable d'oser. Une personne, ce n'était pas un soucis. Une dizaine, nous dirons que cela peut être encore acceptable. Mais sur une scène véritable, des regards véritablement braqués sur vous, c'était une toute autre histoire.

Mais malgré cela, l'enthousiasme de Shika ne paraissait pas s'amoindrir. Il saisit la jeune femme par le bras, et lui proposa ainsi de prendre la route en hâtant le pas. Elle eut un petit regard pour lui qui montrait qu'elle n'était pas la plus rassurée du monde mais puisqu'il fallait y aller...

" Trop bien.... je l'espère... "

Pressant le pas pour ne pas être en retard, les deux jeunes gens arrivèrent à temps, non pas sans un regard un peu agacé de la part des organisateurs. Il semblerait qu'ils eurent été à deux doigts d'être remplacés par les suivants.

" Allez!! Dépêchez-vous! Vous avez votre instrument? Parfait! Maintenant montez vite! Dès que vous avez fini, vous quittez la scène et au suivant! Oust! "

Si Yuriko avait le moindre tract, on ne lui laissa guère le temps de le digérer comme il se devait. L'un des hommes présent lui saisit le bras pour lui faire comprendre qu'elle devait se dépêcher de monter, et elle ne put s'empêcher de lancer un regard effrayé vers Shika.

" Mais.... déjà? Je.... zut... "

Qu'importe ses yeux implorants, la kunoichi fut littéralement jetée sur scène. Il y avait beaucoup de lumière qui lui donna l'impression de lui brûler la vue. Quand au public, elle ressentait toute son attention et le poids que cela représentait. Un petit instant, et c'était l'angoisse qui la prenait. Mais que diable cet enfer! Elle était une shinobi bon sang! Que représentait quelques personnes! Elle était capable de briser d'un poing le crâne d'un homme et elle ne se sentait pas le courage de jouer quelques notes?

Reprenant son courage en main, elle finit par se positionner au milieu de la scène. Elle repoussa ses cheveux derrière son oreille et prit une bonne inspiration pour se calmer. Elle ne pouvait plus fuir. Il fallait qu'elle affronta cette peur ridicule. Yuriko ferma simplement les yeux, porta la flûte à sa bouche et commença simplement à jouer...


La kunoichi se laissa bercer par les notes, comme quelques heures plus tôt. Elle ne se concentrait que sur son morceau, se coupant ainsi du monde qui l'observait pendant qu'elle se donnait en spectacle. Les minutes lui semblèrent longues mais elle affronta avec courage cette foule oppressante jusqu'à la fin de sa partie. Quand elle fut à bout de souffle et que le bec de bois de son instrument quitta sa bouche, le silence était complet.... jusqu'à ce qu'une première personne commença à applaudir. Puis deux, trois, une dizaine! La foule entière la remercia de sa prestation. Ses joues rosirent quelques instants. Elle y était parvenue. Cette fois-ci, elle y était arrivée. Elle salua poliment les gens présents puis quitta humblement la scène.

C'était au tour de Shika. Elle se tourna vers lui et lui sourit.

" J'y suis arrivée.... Je ne sais comment mais.... merci. Je pense que tes encouragements m'ont aidé. Beaucoup aidé. "

Toujours avec ces élégantes manières, Yuriko lui adressa une révérence.

" Je crois que ton public t'attend à présent. "

Un sourire. Un encouragement. Cela pouvait paraître bien modeste mais c'était tout ce qu'elle pouvait lui donner pour le moment. Mais elle savait que son camarade n'était pas aussi intimidée qu'elle. Sa prestation ne manquerait certainement pas d'énergie.

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Une fois parvenus à la grande scène après moult déambulations, vous fûtes accueillis par les mines irritées d'organisateurs qui semblaient attendre la fin du spectacle avec impatience, exténués par une journée pendant laquelle ils avaient dû gérer tant les retards de programmation que le degré d'ébriété de certains participants. Sans ménagement, un des types jeta ta camarade sur scène, ce dont tu t'offusquas d'abord en arguant, avec au coin des lèvres un petit rictus amusé par l'ambiguïté de ta phrase, que ce n'était pas ainsi que l'on traitait une jeune femme prête à donner du plaisir.

Mais.... déjà? Je.... zut.

Apparemment effrayée par cette mise à nue un peu trop brutale à son goût, la kunoïchi chercha un peu de soutien dans ta direction. A dire vrai, tu ne doutais pas que tu aurais toi-même fini par la pousser sur les planches en cas d'hésitation, et à son regard implorant, tu répondis par deux pouce tendus vers le haut, un sourire découvrant l'ensemble de ta dentition et un ''Allez, Yu-chan, c'est toi la meilleure'' digne de fans prêts à se jeter sur leur idole pour leur arracher leur chemise.

Le récital de la Tadake fut du même acabit que ce que tu avais eu la chance d'entendre un peu plus tôt. A se taper le cul par terre. Magnifique. Tu délivras un applaudissement chaleureux tout autant qu'enthousiaste à ta compère et la félicitas milles fois avant de te préparer à prendre sa place sur scène. Elle te remercia pour le soutien apporté.

-Y a pas de quoi Yu-chan...mais c'est à nous de te remercier pour ce moment...c'était un vrai régal...bon aller, hum, à moi...

Malgré toute la belle assurance exposée jusqu'à présent, c'est sur la pointe des pieds que tu entras et t'installas sur la dalle centrale de l'édifice. Violon en main, tu le portas à ton épaule et jouas quelques notes pour t'assurer que la chaleur régnant sur Baransu ne l'avait pas désaccorder au cours de votre périple jusqu'ici.

Par la faute d'un soleil de plomb autant que des regards appuyés de spectateurs présents pour certains depuis plus de deux heures et prêts à écouter avec méfiance leur énième partition de la journée, quelques gouttes de sueurs se mirent à perler sur ton front. Tes mains devinrent moites rendant l'accroche instable et tes yeux roulèrent dans leurs orbites, comme pour s'enfuir. Et oui, malgré ton enthousiasme quasi permanent, tu te laissais gagner par une soudaine angoisse au moment d'y aller. Et pourtant, il fallait y aller et vite d'après la grimace adoptée par l'un des organisateurs. Bon, ok, et trois, quatre.

Criiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Un bruit affreux résonna de ton instrument dès les premières notes. Ta main gauche, celle enroulée autour du manche, rendue glissante par la moiteur, dérapa largement, offrant à l'assemblée une bouillie musicale qui fut accueillie par des rires et des huées. Tu repris, mais tu manias ton instrument de manière inhabituellement malhabile. Les sifflets redoublèrent d'intensité, tandis que tu transpirais désormais plus abondamment, une petite flaque de sueur se formant lentement à tes pieds. Bordel. Tu n'avais quand même pas attendu ce moment si longtemps  pour flancher maintenant et offrir une telle daube. Tu t'arrêtas net et toisas l'ensemble du public, une main grattant l'arrière de ton crâne et un sourire contrit en guise d'excuses. C'est le moment que choisit un soûlard pour balancer une bouteille de bière dans ta direction pour prouver son mécontentement. Tu fis rapidement passer le violon dans la main tenant l'archet pour libérer l'autre main qui attrapa de volée la bouteille avant qu'elle ne t'atteigne. Tu plantas alternativement ton regard dans celui de l'agresseur et sur le breuvage, avant de décapsuler ce dernier, d'en boire avec délectation une bonne rasade, puis de t'esclaffer.

-Hé hé, hé, pardonnez-moi, je vais reprendre...pointant d'un doigt le lanceur de bière...et merci à toi, c'est exactement ce dont j'avais besoin...


Décontenancés, les gens cessèrent leurs sifflets, ce dont tu profitas pour rapidement recommencer du début, accompagné d'un entrain retrouvé. Les notes s'enchaînèrent avec dynamisme, passant progressivement des oreilles aux entrailles des spectateurs. D'abord réticents, la faute à ta déconvenue première, ils se laissèrent porter, certains osant même quelques pas de danses timides, avant de totalement se libérer et d'entraîner de plus en plus de monde avec eux. La fosse s'était transformée en une sorte d'arène à bonheur dans laquelle les présents exprimaient leur légèreté du moment avec plus ou moins de grâce et offraient des sourires incontrôlés à leurs voisins comme reflet du plaisir partagé.

Enivré par l'allégresse ambiante, tu redoublas d'effort, bougeant ton corps au rythmes de tes accords et manquant de peu de chuter lamentablement après avoir glissé sur ta propre flaque de sueur. Ta jambe droite partie d'un coup vers le haut, ce que tu compensas in-extremis en poussant fort sur le sol à l'opposé, après avoir chargé le pied de l'autre jambe en chakra. Le public, inconscient de ce qui avait failli se produire, applaudit le pas de danse involontaire, pensant sans doute que cela faisait parti intégrante de la représentation. Complètement imprégné du son de ton violon, tu te mis à danser, à tourner, à virer, à gauche, puis à droite, à fredonner quelques notes, à fermer les yeux, ton visage se parant d'un sourire radieux. L'archet s'agitait un peu plus vite sur les cordes, alors que tu te déplaçais sur toute la longueur de l'avant-scène, ne manquant pas de jeter un œil vers Yuriko en lui souriant, dès que tu le pouvais.

Le morceau terminé, tu poussas un grand soupir de soulagement avant de saluer les applaudissements de la foule, par quelques bonds désordonnées marqués de la satisfaction d'avoir mené ta mission à bien. Tu sortis de scène et te dirigeas instinctivement vers Yuriko que tu serras contre toi, comme pour partager avec elle le surplus d'adrénaline qui t'envahissait. La jeune femme dans tes bras, tu la décollas du sol et tournas plusieurs fois sur toi-même, sans même réfléchir aux potentielles conséquences.

-Yeaaaah Yu-chan, merci à toi pour tous ses moments partagés, ça a été un vrai plaisir...

Tu la reposas au sol, puis plongeas longuement ton regard dans le sien, sans dire un mot, fait suffisamment rare pour être souligné, avant de finalement reprendre la parole.

-...Brrrrrrr...une situation et un moment comme ça, ça me donne envie de t'embrasser...

Posant délicatement tes mains sur ses joues, tu te ravisas après quelques réflexions personnelles avant d'accorder à la fille un sourire espiègle.

-...mais ce serait quand même con que je tombe amoureux...on sait tous les deux ce qu'implique la vie de shinobi hein...en revanche j'espère te revoir un jour...hmmmm...et j'aimerais beaucoup rencontrer ton jumeau aussi, ça m'a toujours intrigué la gémellité...quand t'y réfléchis, c'est quelque chose de stupéfiant médicalement parlant...et puis je me demande aussi jusqu'à quel point vous pouvez vous ressembler...hmmmm...dis-moi, c'est quand votre anniversaire? Je vous propose de se retrouver pour le prochain, tous les trois, dans les grandes forêts...et c'est moi qui m'occupe des festivités...aller, dis oui, dis oui, hé hé hé...

Une fois sa réponse donnée vous continuâtes à échanger longuement de tout et de rien jusqu'à ce que tu décides de prendre congé alors que la nuit tombait franchement sur le festival. Troublé par la kunoïchi et l'apparente complémentarité de sa personnalité avec la tienne, tu déposas un baiser chaleureux sur son front en guise d'au-revoir et repris la direction du domaine Nara, des souvenirs pleins la tête.
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Tadake Yurikô
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" Les voies de la musique sont mystérieuses. "


La confiance en soi était un sentiment tout à fait relatif, en tout cas en ce qui concernait Yuriko. Ce qui en témoignait était les deux facettes de sa personnalité : la femme travailleuse, la médecin qui n'avait jamais de gestes fébriles, la shinobi qui ne s'abandonnait jamais au doute et à l'hésitation; puis la civile, l'élégante de l'ombre qui n'avait jamais estimé qu'elle était digne d'être face au monde et que ce rôle ne lui revenait pas. Le principe même d'un ninja, un rôle qui avait fini par dominer ses envies profondes. Mais voilà que sa rencontre avec le Nara et son enthousiasme avaient contrebalancé le poids de ses angoisses. Sa joie communicative avait réussi à agir comme un moteur suffisant pour l'obliger à monter sur scène et ne pas fuir. Quelle fut donc sa surprise quand elle le vit lui, devant ce public qu'il semblait tant apprécier, se laisser surprendre par les mêmes démons qui avaient réussi à l'intimider.

Pouvait-on parler d'empathie? Sans doute, car la kunoichi regardait son camarade avec un regard inquiet quand elle l'aperçut transpirer à grosses gouttes. Son anxiété augmenta quand la foule s'impatienta et montra son mécontentement aux premières fausses notes, et l'un des organisateurs commença à jurer aux côtés de la jeune femme. Là, elle se mit inconsciemment à croiser les doigts comme pour soutenir le Nara et lui envoyer de bonnes ondes. Mais ce fut inutile. Rapidement, le naturel de Shika reprit le dessus et son entrain qui devint un des traits les plus appréciables de sa personnalité prit le dessus, se transposant rapidement dans sa musique et le son de son violon.

La foule fut surprise par le musicien alors que Yuriko se mit à sourire en coulisse. Instinctivement et naturellement portée par la mélodie à son tour, la konohajin se mit à taper des mains en rythme. Le public en fit de même jusqu'à se laisser prendre par la musique et se mettre à danser. Shika lui-même se prit au jeu jusqu'au bout de son interprétation. Ce fut presque à regret que les notes finirent par cesser mais quel triomphe pour le Nara!

Dans l'attente du retour de son nouvel ami, la jeune femme le guettait sourire aux lèvres afin de le féliciter à son tour pour sa prestation. Cependant, Shika la prit de cours et l'élégante aux cheveux d'ébène fut littéralement portée et emportée par le clanique musicien dans un tourbillon qui faillit presque lui donner le tournis.

" Yeaaaah Yu-chan, merci à toi pour tous ses moments partagés, ça a été un vrai plaisir... "

Lorsqu'il reposa la demoiselle, elle se mit à rougir de surprise. Personne n'avait jamais osé ou ne s'était permis ce genre d'attitude à son encontre, au point de la prendre totalement au dépourvu.

" Brrrrrrr...une situation et un moment comme ça, ça me donne envie de t'embrasser... "

Autant dire qu'à cet instant, les joues de la jeune femme n'étaient que teintées de rose. Son visage devint aussi rouge que carmin. Elle n'eut pas le temps de répondre que Shika enchaina rapidement pour la rassurer et lui faire part de sa plaisanterie.

" mais ce serait quand même con que je tombe amoureux...on sait tous les deux ce qu'implique la vie de shinobi hein...en revanche j'espère te revoir un jour...hmmmm...et j'aimerais beaucoup rencontrer ton jumeau aussi, ça m'a toujours intrigué la gémellité...quand t'y réfléchis, c'est quelque chose de stupéfiant médicalement parlant...et puis je me demande aussi jusqu'à quel point vous pouvez vous ressembler...hmmmm...dis-moi, c'est quand votre anniversaire? Je vous propose de se retrouver pour le prochain, tous les trois, dans les grandes forêts...et c'est moi qui m'occupe des festivités...aller, dis oui, dis oui, hé hé hé... "

Shika était définitivement un jeune homme surprenant, capable de passer du coq à l'âne. Mais sa spontanéité eut au moins l'effet de faire sourire à nouveau la jeune femme qui se montra plus sereine après ses explications. Toutefois, elle était également désireuse d'avoir l'opportunité de le croiser une nouvelle fois et dans des circonstances tout aussi joviale.

" Tu ne manques vraiment pas d'énergie, j'aimerais avoir ton secret. Hahaha! En tout cas, je serais également très heureuse que nous puissions nous revoir. Je suis certaine que nous pourrions en apprendre bien plus de l'un et de l'autre. Connaissant mon frère, je suis certaine que tu t'entendrais parfaitement avec lui. "

Face à l'insistance de son ami, Yuriko ne se sentit pas capable de lui refuser sa demande et lui sourit chaleureusement.

" Notre anniversaire? Ne voudrais-tu pas rencontrer Kyoshiro avant cela? Mais tu sais, nous n'avons pas l'habitude de le fêter de manière particulière mais cela peut être une occasion. Par contre, je ne peux raisonnablement te laisser t'occuper de tout. Mon petit doigt me dit que tu risquerais d'en faire un peu trop. "

Un nouveau sourire, des éclats de rires, et les deux jeunes gens continuèrent ainsi leur soirée en leur mutuelle compagnie. Si tous les séparaient, lui le clanique, elle la villageoise shinobi, ils avaient au moins le mérite de trouver un point commun dans la musique mais aussi la médecine. De conversation en conversation, le temps finit toutefois par les rattraper, tout comme la fin de ses festivités estivales. Ce fut sur un chaleureux et amical au-revoir que les deux jeunes gens se séparèrent et partirent chacun de leur côté. Mais cette journée, si tenter de la qualifier d'extraordinaire pour Yuriko, eut au moins deux choses à lui apporter : elle était capable d'apparaître à la lumière si elle s'en donnait le courage; et elle pourrait fièrement dire à son frère qu'elle avait eu l'audace de se faire un ami.

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