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[FB]Réminiscences d'une enfance perdue

Kamiko Fumetsu
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Date d'inscription : 17/08/2019

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Kamiko Fumetsu

Côte verdoyante des Sources Chaudes
Domaine Yamamoto

La journée commençait. Le soleil se levait. Un clappement résonnait dans la cour intérieure d’une grande pagode. Régulier, il battait une cadence fixe alors qu’un jeune homme, d’une quinzaine de printemps, frappait, en tempo, un mannequin de bois. La tête entièrement rasée, le corps musclé, il s’acharnait en intensifiant chaque coup qu’il infligeait à son ennemi inanimé. Le bruit cessa, avec le bruit, les frappes. Un vieil homme se détacha des ombres et applaudit faiblement, toussotant en même temps. Quelques instructions furent données et le même clappement repris ; un martelet de bois ouvragé aménagé sur un pilier de la aula. Difficile de respirer sous cette chaleur, sous cette cadence, sous ce travail acharné mais il y arrivait si bien. Il démontrait tellement de talent. Il cherchait l’approbation du père. Il combattait l’esprit et le corps. Les courbatures assassines ne lui courberaient pas l’échine. Les échardes vicieuses ne lui empêcheraient pas d’attaquer. Les muscles tétanisés ne le faisaient pas reculer. Parfois, un applaudissement interrompait la mesure. Puis, le clappement reprenait, le bruit des coups, lui aussi. La journée était passée. Le soleil était couché. Le jeune homme était épuisé mais tapait, des mains, des pieds, des coudes, des genoux et de la tête. On avait changé le mannequin qu’il affrontait. L’autre était cassé, bosselé. Parfois, un cri résonnait dans la cour, si bien que l’adolescent tremblait, de crainte, de peur, d’admiration. Une grande chape de nuit couvrait le domaine. Un silence de plomb régnait, seule la cadence, inlassable, perturbait ce havre de paix, les coups, aussi. Un craquement sinistre. Un hurlement terrible. Au sol, l’enfant se tenait la main. Rapidement, au-dessus de lui, le père lui intimait de se relever. Il n’y parvenait pas. Sa dextre était informe, les doigts courbés dans des angles défiant les lois géométriques de la nature. Il pleurait. Une gifle. Une remontrance. Il continuait. Une gifle. Une remontrance. Il se recroquevillait. Des hurlements indescriptibles. Puis, plus rien. Le tyran était parti. La journée commençait. Le soleil se levait. L’adolescent avait dormi, là, épuisé par la douleur. La caresse matinale du froid l’a réveillé. Il se tenait toujours la main. Le père était là. Il le toisait. Tendrement cette fois. Il le prit dans ses bras et l’éloignait.

Les draps fins formaient une sorte de muraille protectrice. Personne ne pouvait l’atteindre. Seule sa main droite sortait du lit, recouverte d’un bandage serré. Assommé par des plantes médicinales afin que le praticien puisse opérer sans accroc son jutsu médical, il n’entendait pas l’explosion de fureur entre deux hommes, derrière la porte de sa chambre. L’échange acide laissait filtrer la colère d’un père indigné « c’est aussi mon fils ! », mais aussi celle d’un père outré « ne vous mêlez pas de l’éducation que je lui donne ». Si loin de cette affaire, l’enfant rêvait. Il voyait une prairie. Un village paisible. Une rivière, aussi. Quelques étals vendant des fruits exotiques aux formes incongrues, qu’il n’avait jamais vus. Les gens riaient. Certains se tenaient la main, amoureux. Il voyageait, tel un oiseau, parcourant les cieux à la recherche d’un nid. Là, une pagode. Une plaine. L’herbe verte resplendissait. Les fleurs poussaient sans barrières. Des roses. Les pétales pourpres se mêlaient au liquide sirupeux qui les aspergeait. Des cris. Des injures. Ses sœurs se battaient. Des hommes masqués roulant des yeux, de peur, de souffrance. Il fondit sur eux, tel un esprit protecteur. Il ne voulait pas qu’elles meurent, il les aimait. Il aimait aussi son père. Le réveil fut brutal. Un claquement l’avait tiré de son sommeil. La porte de sa chambre était ouverte. Son père était là, dans l’embrasure, l’intendant du domaine, derrière lui. Les deux hommes observaient le jeune alité. Celui-ci tenta de se relever, encore un peu atteint par les effluves entêtantes des concoctions, il ne put venir à bout de son effort et retomba, affaibli dans l’embrassade généreuse de son futon.

« Quelle leçon as-tu apprise aujourd’hui, Hide ?
- Je… Je ne suis pas sûr.
- Es-tu fier de toi ?
- Non.
- Alors tu as compris.
- Je serais mort, dehors. N’est-ce pas ?
- Oui.
»

La honte se lisait sur son visage. Il n’avait pas été à la hauteur de ses espérances. Il avait été faible. C’était la guerre dehors. Ses sœurs courraient un danger mortel à chaque instant tandis que lui était toujours confiné dans la grande pagode à s’entrainer. Il s’en voulait. Il tentait encore de se relever, il échouait. Il tremblait de rage. Il se sentait bête. Il se sentait vaincu.

« Sais-tu quel jour sommes-nous ?
- Non.
- Tu as seize ans aujourd’hui. Tu sais ce que ça signifie ?
- Non.
- Ton entraînement est terminé. Tu vas combattre... Tu es un homme maintenant, Hide. Un Yamamoto.
»

Les yeux écarquillés, la bouche tremblotante, le son du sang battant ses tempes envahissait la pièce, tel un compte à rebours achevé. Le cœur lourd de l’annonce, les tripes nouées tel le nœud de Damoclès, il avait peur. Une étreinte. Son père l’embrassait avec un amour qu’il ne lui connaissait pas. Discrètement, l’intendant essuyait des larmes douces, cachées dans les replis de ses manches rabattues au niveau de son nez. Chacun chérissait cet instant secrètement, n’osant pas montrer son bonheur. S’il n’avait duré que quelques secondes, il avait suffi à apaiser le monde. Tout allait mieux. Le fardeau de la guerre s’était allégé. Il s’endormit. Heureux.

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