- Technique désirée:
Génuflexion, extension, génuflexion, extension, garde, coup de poing au visage, coup de pied latéral au niveau des côtes, parade, esquive, fauchage. Aller on recommence. Oui tu le sais, ça à l'air ridicule mais on néglige trop souvent l'importance d'un échauffement réussi dans l'accomplissement des objectifs fixés. Celui du jour est l'apprentissage du Fuiinka no Torappu, et tu es parvenu à convaincre Towa d'être ton professeur pour cette fois. En plus de ses autres talents dont celui de baby-sitter, elle possède également celui de maîtriser quelques techniques de fuiinjutsu, dont celle qui t'intéresse. Et tu ne comptes pas la décevoir à cause d'un échauffement trop approximatif. C'est pour cette raison que tu t'es levé deux heures avant l'heure de rendez vous officielle, tout en laissant ton herbe divinatoire à la maison, comme pour lui faire une impression, sinon bonne, au moins pas trop mauvaise. Un concours de chasse au lapin, voilà ce qu'elle t'a proposé comme méthode d'enseignement. C'est loin de te déplaire malgré ta surprise initiale, persuadé que la Nara en pince pour tous les animaux d'Inari et que la vue de l'un d'entre eux gisant sur le sol la révulse. Mais non.
Elle est chaque jour plus surprenante que le précédent, ce que tu constates en la rejoignant un peu au nord du domaine, et en l'observant prendre un malin plaisir à installer ses pièges de Fuiinjutsu après t'avoir détaillé le processus de la technique désirée.
Il va sans dire qu'il faut soigner son écriture quand on inscrit le caractère sur le parchemin...C'est curieux qu'elle se sente obligée de préciser ça, comme si un sixième sens l'alertait de tes capacités plus que limitées dans l'art du scribe. Mais ce qu'elle ne sait peut être pas encore, c'est que tu as corrigé le tir récemment, prenant des cours avec
Mitsuki Orikabe, une calligraphe réputée des forêts du pays du feu. Ces cours n'auront donc pas été inutile, ton coup de pinceau passant en peu de temps d'une espèce de pâtée d'encre infâme à une finesse de mouvement, dont tu ne te serais jamais cru capable avant bien qu'elle soit encore imparfaite par instant . Ça te fait penser qu'il faudrait que tu trouves un moment pour retourner, comme promis, voir cette femme avec laquelle un lien s'est tissé.
Il faut donc camoufler le Fuin tout en gardant en mémoire sa position exacte afin de ne pas être pris au piège... Dans un éclat de rire, tu réponds avec aplomb que tu n'imagines pas quiconque assez étourdi pour se laisser prendre à son propre piège et que dans le cas contraire il aurait vraiment l'air d'un con. Une autre idée, au moins aussi saugrenue, te vient en tête. Tu te demandes en effet s'il est possible d'immobiliser quelqu'un au corps à corps avec toi-même, si jamais tu dissimules le papier sur ton propre corps. Passons. Il te faut donc camoufler du mieux possible les parchemins que tu auras dessiné. Le cacher dans une illusion serait parfait mais contrairement à quelques camarades, tu ne connais rien à cet art. Il te faut donc trouver autre chose de plus simpliste. En même temps que tu y réfléchis, tu réponds à la demande de la kunoïchi en imprimant, les uns après les autres, autant de parchemin qu'elle en possède elle même, afin de maintenir une certaine équité.
Avant de les placer, tu prends le temps de repérer l'endroit pour maximiser les probabilités de capture en trouvant quelques éventuels lieux de rassemblements privilégiés, puis tu enduis chacun d'eux de quelques végétaux appétissants cueillis sur le chemin. Tu enfouis le premier sous terre, en ne laissant dépasser que la partie recouverte de copeaux de carottes, déposes un second directement sur le sol pour te rendre compte de visu l'importance de la manœuvre de dissimulation, un troisième posé au bas du tronc d'un arbre, contre l'écorce et ainsi de suite avec tous les autres. L'envie de tricher un peu, en rapatriant de force quelques proies vers tes planques, n'est pas sans te titiller, mais quitte à être clean, autant l'être jusqu'au bout.
Après quelques minutes, bingo, une première bestiole est prise au piège, le bond de joie lié à la réussite manquant de peu de te faire chuter au bas de l'arbre sur lequel tu as grimpé pour observer la scène. Puis un second un peu plus tard. Non, pas vraiment, ou alors les lièvres Inariens ont décidés de se grimer en daims. Merde, il y en a pourtant peu par ici, mais il a fallu que tu tombes sur un égaré. Tu te rues à sa rencontre dans le but de le libérer avant que Towa ne s'en rende compte, mais oublies que c'est pile l'endroit où tu as décidé d'en mettre deux l'un à côté de l'autre, pour voir si l'accumulation optimise la capture et l'efficacité du piège. Ca ne manque pas, tu fous les deux pieds dedans, immobilisé sur l'instant à quelques centimètres de ton codétenu animal, dont les naseaux fumants t'aspergent le visage d'un souffle de mécontentement.
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Towa chaaaan...euh...comment dire...j'ai l'air d'un con...comment on fait pour sortir de ce fuiinjustsu ?Au moins, tu sais que la technique fonctionne!