Enfermé dans ton bureau, tu t'étais appliqué, plusieurs jours durant, à rédiger ces lettres en prenant soin d'y faire refléter tes pensées le plus fidèlement possible. Une pour chaque représentant des clans dont tu espérais la présence. Marquées à la cire du sceau des Nara, ton bras hésita plus d'une fois au moment d'appliquer le cachet, ton enthousiasme se heurtant à l'importance de l'engagement pris. Deux avaient également été transmises de mains à mains, une pour les Yamanaka, une autre pour les Kisho. Tu accrochas les dernières copies au cou de quelques pigeons messagers dont tu contemplas, en soupirant légèrement, les premiers battements d'ailes, avant de prendre le chemin de ton lit, en quête d'un sommeil qui te fuyait avec ténacité depuis le commencement de tes écrits. Soulagé d'en avoir terminé, tes paupières ne mirent pas longtemps à se clore cette nuit là.
A l'attention du chef de clan. Ou de son intendant.
Invité,
Si je me fend séant d'une telle missive, C'est pour vous signifier une envie préventive, Partagée ci et là avec quelques amis Croisés sur les chemins. C'est petit à petit, En écoutant les clans, que l'idée a germée. Nous ne pouvons nier. Nous sommes esseulés. Ne voyez d'ailleurs pas dans cette rhétorique, Le plaisir insidieux de pointer cet état D'un doigt accusateur aux contours ironiques. Au contraire, prenez cette démarche là Comme nécessité d'agiter au présent Une cloche, alertant des dangers imminents.
Vous savez, j'en suis sûr, en tant qu'indépendant, Que l'orgueilleux Tetsu est flatté en tous points Par ses récents exploits dans les pays voisins. Nul doute pour ma part, que portés par l'élan Ils essuieront leurs bottes sur nos culs tendus Si nous ne songeons pas à les faire douter. Eux, pour qui nous ne sommes que chair à saigner, Des païens empruntant la voie des corrompus. Le risque est, à mon sens, de leur laisser l'aubaine De croire arrogamment qu'ils peuvent conquérir Et détruire à tout va en glorifiant l'empire, Sans que nous n'agissions pour le bien des domaines.
C'est cela notamment qui me fait vous convier, Dans un mois, jour pour jour, à dater du premier, A un regroupement éphémère, où débattre Sera l'axe majeur, plutôt que de combattre. Le cadre étant choisi, nous nous réunirons En compagnie des clans qui sont à l'unisson D'un partenariat fiable entre chaque et chacune Pour contrer l'appétit grandissant du shogun. Sans compter de surplus que le monde évolue, Et que d'autres dangers peuvent à notre insu Nous guetter, si jamais nous n'organisons pas La prévention des risques et autres aléas.
En espérant le mieux, je vous propose ainsi De nous rejoindre sur la terre d'Inari, Afin que nous parlions en esprits apaisés De ce qui est possible et des modalités. Une journée durant, le domaine Nara Ouvrira son enceinte à vous et un ninja. L'accompagnant pourra, s'il souhaite, visiter Nos humbles maisonnées, pour y prendre le thé Et pratiquer les joies d'un shoji entre potes. Je me porte garant du sûr et du licite, Des membres de mon clan accompagnant leurs hôtes Au gré de leurs envies tant que de nos limites.
Mon salon, pour sa part, est conçu de façon A accueillir un seul représentant par clan. Ce que vous comprendrez, je l'espère, aisément, Sans point vous offensez de cette précaution. Le débat n'en pourra être que plus fluide Et permettra je crois des bases plus solides, Chacun restant seul juge d'émettre s'il veut Aux membres de son clan les sujets litigieux. Je serais pour ma part le visage Nara, Vous prêterais ma voix tout autant que mes bras.
Enfin pour être sûr de ne rien oublier, Nous ferons une pause au milieu du débat, Afin de nous détendre et prendre le repas Dans les ruelles de notre nouveau marché. Je sais que ce courrier peut paraître incongrue, Que le chemin est long pour atteindre le but, Mais croyez, je vous prie, qu'il serait honorant De pouvoir vous compter dans les participants. Afin que nous puissions, qui sait trouver raison D'un commun bénéfice en cette association.
Mes respects les plus sincères. En espérant pouvoir vous compter parmi nous.
Nara Shika, leader du clan Nara.
PS Onryou:
Inari étant le berceau des Onryou au moins autant que celui des Nara, j'espère que vous trouverez le temps et l'envie de nous rejoindre.
PS Akuma:
N'hésitez pas à venir en compagnie de Miraï et Jiyru, nous nous ferons un plaisir de leur trouver des nounous.
PS Yamanaka:
Ao san m'a beaucoup parlé de son chef et j'espère que j'aurais la chance de rencontrer l'un de vous deux en cette occasion.
PS Kisho:
Yamanaka Ao, avec qui je me suis entretenu, m'a tout spécialement conseillé votre présence.
PS Sarutobi:
Si nous n'avons jamais eu l'occasion de nous rencontrer, j'en appelle aux bonnes relations de nos deux clans pour corriger ce manque autour de quelques verres des meilleurs crus du sekaï.
PS Gurain:
Je sais que votre région n'est géographiquement pas dans la même situation celle que d'autres invités, mais j'espère donner à nos deux clans la possibilité de se rapprocher. Peut être trouverez vous un intérêt nouveau dans cet échange.
" />
Shirogane Ningyo
Suna no Chunin
Messages : 509
Date d'inscription : 18/12/2017
Age : 25
Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - Rang A Ryos: 100 Expérience: (575/2000)
Recevoir du courrier était devenue une habitude pour moi. Mais celui-ci était particulier. Une invitation ? Le clan Nara m'invitait à une sorte de réunion ? Voilà frd manières très courtoises malgré un parlé fort étrange. Je saisis ma plume pour écrire cette réponse :
"Destiné à Nara Shika, chef du clan Nara. L'oiseau vermillon des Gurain réponds à votre invitation, vous confirmant ainsi sa présence accompagnée de l'une de ses gardiennes. Avec tout mon respect et mes sincères salutations. Yuuko Gurain, votre cheffe de clan, porteuse du Shuiro no Yumi."
Je roulais le parchemin, le scellant avec mon sceau, puis j'emmenais celui-ci à notre expert en Fuinjutsu afin que celui-ci y dépose un Fuin destiné à crypter le message pour tout autre personne lisant celui-ci hors son destinataire.
«-Donc j’escorte où je représente ? J’ai pas compris... »
Je relis la lettre lentement, assis sur mon fauteuil, dans ma maison où rien n’a bougé depuis le début de la fin. Ma main passe sur ma barbe alors que je porte mon verre à mes lèvres. Le grand cru, ça aide à comprendre le texte posé sur mes genoux.
Pourquoi Benkei se met-elle à écrire d’un seul coup ? Putain si je suis rentré chez moi c’est surtout pour être tranquille et ne pas être dérangé par les ploucs autistes du Sekai. M’enfin, une gorgée me fait relativiser, ça aurait pu être Akai qui me demandait des nouvelles. Un rictus se tend sur mes lèvres. Ça aura été facile de lui mettre une branlée à la cousine de Nobu’, mais ô combien profitable.
« Ça fait un paquet de fric... »
Ouais, surtout que selon ses dires j’assumerai deux jobs à la fois. Le premier, je serais représentant des mercenaires sans clans du Sekai, les indépendants des indépendants, à une sorte de congrès des petits clans ou une connerie du genre, un festival loin des villages cachées et de Tetsu. Le deuxième, ça sera d’y être son garde du corps employé durant tout cet évènement. Faut croire que se faire atomiser au 230 volts ça laisse des marques, hein poupée ?
Je referme le bout de papier et me lève vers mon bureau en manguier. Rien, je fouille encore, le verre à la main. J’ai un pinceau et de l’encre sur moi, mais rien de papier vierge. Seulement encore et encore des lettres de mon intendant me clamant qu’il puise dans mes dépôts à la ville pour payer l’entretiens du domaine. Bah, c’pas comme si j’avais une rente à vie pour avec dégommé du péon avec lequel je m’apprête à aller faire affaire dans quelques temps.
Je reviens donc sur mon siège et pose la lettre de Benkei sur la courbure de ma cuisse. Je tiens mon verre entre mes deux rangées de dents, serrant fort le bord pour le faire tenir et me libérer les mains, mais pas trop pour ne pas les casser. J’vais y répondre au dos, comme ça elle aura la preuve que je l’ai lue.
Vdoxwdwlrqv ervv.
Mh vhudlv suhv h q w sr xu mr xhu ohv wd chu v, frpph ghpdqgh. F'hvw od edvwrq gh o' dx wu h mr xu t xl y rxv d wudxpdwlvh? Hq wrxw fdv yx txh yrx v do lj q h c o h v u br v s du s dtx hw gh flqtxdqwh hw txh m'dl xq sodfdug d olt xh xuv ylg h, mh v hu dlv y h q x txdqg phph.
Srxu fh txl hvw gh fh t x h m h v x lv fh q v h uh suhvhqwhu rx sdv, oh grxwh vxevlvwh, yrxv p'has olt xh uhc fd d xw rx u g 'x qh slsh hw g'xq grxch dq g'djh duulyh od-edv, fdu yrx v p'dy h c gl w tx h o'k rw h ixpdlw gx fkdqyuh, dxwdqw qh sdv vh jhqhu.
Elhq d yrxv
Oh idphxa jurwrpr.
S.V. m'dl ex.
Oh merde, je viens de voir que mon genoux à tout foutu en l’air. Parfait, nickel. M’enfin, c’est une bonne la Benkei, elle saura le décoder.
Je signe en laissant une petit goutte de saké en bas de la feuille, me connaissant elle saura reconnaître que c’est moi étant donné que je suis le seul dans ses contacts à pouvoir aller chercher de l’alcool de riz en bas de chez lui dans la planque à esclaves la plus proche.
Je ferme le papier et je remet à la patte du pigeon que je séquestrait sur ma fenêtre depuis bientôt trois quart d’heure. J’espère que l’ancre statique n’a pas trop brûlé ses pattes. Pauvre bonhomme.
J'écris, je m'applique, j'aligne les mots. Une fois le tout bien écrit, je recopie par deux fois, puis je me jette hors de chez moi pour aller l'apporter avant de finalement la faire envoyer. J'espère que Shika n'aura pas trop à fumer pour comprendre mes débilités, mais au moins il risque de bien se marrer!
Un oiseau messager était parvenu jusque dans nos terres glacées. Le pauvre animal était gelé et il fallut s'occuper de lui quelques jours avant de pouvoir le renvoyer. Ce qu'il apportait? Une chose que j'attendais avec impatience. Une réunion entre clan indépendant. L'investigateur était le leader des Nara. Je n'avais pas encore eu le loisir de les connaître. Par contre, j'espérais pouvoir y retrouver nos voisins les plus proches, les Yamanakas. Quelques affaires devaient me lier à eux.
Quant à ma lettre, je fis succinct... bien que je faillis y écrire quelque chose d'assez pédant. Dans tous les cas, j'aurais sans doute plus à dire une fois sur place.
" Le Clan Chinoike répondra à votre invitation. "
Cordialement. L'intendante Chinoike Etsu
Je demandais par la suite que l'on renvoya rapidement l'animal une fois que la tempête de neige serait passée. Espérons qu'il arriverait entier sans se faire béqueter.